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France et politique française - Page 2981

  • L’agonie d’une utopie

    Seuls, tous ceux qui n’ont d’autres soucis que leurs petits plaisirs individuels, trouvent encore leur compte dans l’aphorisme récréatif du « il est interdit d’interdire« . Seuls, les bobos urbains et les mondialistes connectés croient encore à cet adage célèbre qui tourne en boucle comme un manège enchanté autour de leur petit monde. Qui les tient très éloignés des préoccupations, plus terre-à-terre, du tout-venant. Cela ne serait rien, s’ils n’avaient pas voulu, pour se dédouaner, avec l’aide des apprentis sorciers du « vivre ensemble« , nous fabriquer un monde sentimental fait de faux-semblants, dans lequel nous pataugeons encore. Et qui leur permet, à l’abri derrière leur bonne conscience, pour faire oublier l’évidence de leur fatuité, de faire la morale au monde entier et d’être très généreux avec l’accueil des autres, tant que ces derniers ne gênent que les quartiers déjà submergés par la misère. 
    Même si cette idéologie post-soixante-huitarde, craque de toutes parts et a de moins en moins d’écho dans le peuple, elle reste dominante et majoritaire dans les médias, dans les plus hautes sphères de l’État et parmi tout le personnel politique. Ce petit monde, vivant en vase clos dans un univers fantasmé, est incapable du moindre recul pour comprendre les changements qui s’opèrent dans la société ; ses analyses, de plus en plus incompréhensibles, confuses, quand elles ne sont pas inaudibles, tombent à plat. Et elles confortent le bon sens populaire, toujours réticent aux expériences intellectuelles aventureuses, qui a déjà, depuis quelques temps, repéré la faille : seule une information fallacieuse l’avait empêché de s’exprimer.

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  • Les Chroniques identitaires de Vincent Revel enfin publiées

    Chroniques-identitaires-Vincent-Revel.jpegEntre avril 2012 et septembre 2016, Vincent Revel a écrit des chroniques identitaires pour le BIL et Novopress. Ce travail lui a permis de suivre avec attention le quinquennat du président dit « normal ». A présent que son mandat arrive à sa fin et que ses potentiels successeurs sont déjà prêts à le remplacer, il a compilé une grande partie de ses chroniques dans un ouvrage intitulé Chroniques identitaires sous le mandat de François Hollande.

    Pour ceux qui veulent relire ou découvrir ces textes, il est possible de commander cet ouvrage sur ce lien. Chroniques identitaires, de Vincent Revel, fait 294 pages et il n’en coûte que 17,50 euros.

    http://fr.novopress.info/202282/les-chroniques-identitaires-de-vincent-revel-enfin-publiees/

  • Syrie: les journalistes ont vendu leur âme au diable!

  • Il est grand temps que la guerre à droite ait lieu

    Selon Charles de Meyer :

    "Il est grand temps que la guerre à droite ait lieu. C’est ce qui se disait dans les arcanes des deux chambres, ces jours-ci. En effet, après le vote par le Sénat d’une version à peine modifiée de la proposition de loi d’extension du délit d’entrave à l’avortement, la compromission de toute une partie des parlementaires est en cause. En cause parce que la couardise de certains entraînera, à n’en pas douter, la censure et la destruction des trésors d’efforts d’autres.

    L’extension du délit d’entrave sur Internet est une vieille réclamation d’associations prétendument féministes qui souhaitent pouvoir réprimer, voire supprimer, ceux qui militent pour une autre conception de la vie. Très représentées dans les institutions gouvernementales, ces structures ont réussi à obtenir des rapports suivant leurs recommandations. En urgence, le gouvernement – en l’occurrence Laurence Rossignol – a donc permis la présentation en procédure accélérée d’un texte visant à censurer et condamner de deux ans de prison et 30.000 euros d’amende ceux qui contreviennent à l’idéologie d’État en faveur de l’avortement.

    Le débat à l’Assemblée nationale a été l’occasion du renouvellement d’un débat sur l’état de l’avortement dans notre pays. 225.000 vies à naître sont supprimées chaque année dans notre pays, ce qui constitue, de fait, un problème de santé publique. Depuis 1993 et la loi Neiertz, ceux qui veulent infléchir cette courbe sont mis en danger régulièrement à cause d’une conception complexe de l’entrave.

    Si la majorité des parlementaires a voté, Jacques Bompard, Marion Maréchal-Le Pen, Yannick Moreau, Philippe Gosselin, Jean-Frédéric Poisson et Isabelle Le Callennec avaient mené une lutte intéressante dans l’enceinte du palais Bourbon ! Enfin, des voix dissidentes osaient s’opposer au tout avortement dans notre pays. Les observateurs des sujets bioéthiques dans le monde politique percevaient même un progrès dans la défense de la vie.

    Simplement le groupe des Républicains au Sénat n’a pas correctement accompli son travail. Il n’a pas amendé le texte, pas négocié que le texte soit refusé par la chambre haute avec les autres groupes politiques, pas mobilisé ses troupes. Une commission mixte parlementaire aura donc à discuter de la version liberticide et mortifère d’une loi qui mettra en danger une partie des actions de la fondation Lejeune, Choisir la vie ou IVG.net.

    D’étranges réactions ont marqué ceux qui prétendent pourtant défendre la vie. Si Stéphane Ravier et David Rachline n’ont pas été combatifs sur le texte, une lourde responsabilité incombe à Bruno Retailleau, qui paye par ce passage ses multiples compromissions pour asseoir son autorité à travers l’UDI et des relations suivies avec les franges progressistes de l’UMP.Certains croient, en effet, encore que la politique est un monde d’influence alors qu’elle s’établit comme l’espace du rapport de force. Avec un tel échec, les troupes nouvellement conservatrices de François Fillon laissent entrevoir une dangereuse facilité pour les partisans d’une autre anthropologie à faire passer, sans heurts, les textes les plus insupportables.

    Comme l’explique très efficacement Grégor Puppinck dans Droit et prévention de l’avortement en Europe, la France se distingue comme l’un des très rares pays où l’avortement augmente. Une éducation sexuelle propice à la suppression de la vie à naître et le refus de considérer l’avortement de masse comme une question de santé publique expliquent en grande partie ce qui est une violence contre la femme, contre les familles et, partant, contre la cité.

    Encore une fois, ce nouveau recul montre que les partis politiques dits de droite constituent des entraves à la défense du bien commun. Ceux qui cherchent à les influencer s’égarent ; il s’agit bien de les dépasser."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Crise au FN au sujet de l’avortement : David Rachline indique la porte aux élus solidaires avec Marion Maréchal Le Pen

    Cela ne fait plus de doute : l’avortement est au centre des débats politiques, provoquant au passage une véritable crise profonde au sein du Front National.

    Ce mercredi 7 décembre sur iTélé, David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen, en est venu à menacer les élus et responsables locaux du parti qui affichent leur désaccord avec la position de Marine Le Pen, leur indiquant la direction de la porte.

    – David Rachline : On n’est pas tous obligés d’être d’accord au millimètre près. En revanche, c’est vrai que lorsqu’on est un responsable local, on s’attend à ce que les responsables locaux soient en phase avec la présidente du mouvement. On n’oblige personne à être responsable local du Front national. […] Chacun a son opinion mais il n’y a qu’une seule candidate, il n’y a qu’un seul projet pour l’élection présidentielle, et il n’y aura qu’un seul programme qui sera appliqué une fois que nous serons au gouvernement. […] On risque rien, mais simplement il est utile pour nous de rappeler quelle est la ligne politique que défend Marine parce qu’elle est candidate à la présidentielle et je vous dis : pour ce qui est des responsables locaux, on force personne à être responsable local, pour ceux qui sont en désaccord.

    – iTélé : Vous forcez personne, ça veut dire qu’il y en a qui peuvent partir ?

    – David Rachline : J’ai été clair, je pense.

    http://www.medias-presse.info/crise-au-fn-au-sujet-de-lavortement-david-rachline-indique-la-porte-aux-elus-solidaires-avec-marion-marechal-le-pen/65927/

  • Marine Le Pen veut mettre fin à la scolarité gratuite pour les enfants des clandestins

    Qualifiées de « pompe aspirante pour l’immigration », la gratuité de la scolarité et les prestations sociales pour les clandestins sont dans le collimateur de Marine Le Pen.

    La candidate à l’élection présidentielle a annoncé hier, jeudi 9 septembre, son intention de revenir sur cette gratuité et les aides sociales :

    « Je suis pour qu’on ne scolarise plus obligatoirement et gratuitement les enfants de parents clandestins parce que je pense que cette scolarisation gratuite est une pompe aspirante de l’immigration, à laquelle il faut mettre fin » a-t-elle affirmé. « Il n’y a aucune raison que les Français prennent en charge financièrement la scolarisation de gens qui violent la loi française, qui viennent sans nous demander l’autorisation et qui se maintiennent en violation de la loi française.« 

    La présidente du Front National entend également restreindre la gratuité de la scolarité des enfants de parents étrangers régularisés :

    « Pour avoir droit à l’accès à la gratuité, il faut avoir cotisé un certain temps »explique-t-elle. Aussi elle propose de mettre en place « un délai de carence pour les étrangers en situation légale. » « Je pense qu’il faut qu’il y ait un certain temps de cotisation de leur part avant d’avoir accès à toute une série de services publics, comme le service public de l’éducation ou de dispositifs de protection sociale. »

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  • De mal en Pisa

    Ce n’est une  surprise pour personne,  Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur très impopulaire au sein des forces de l’ordre , a été nommé par François Hollande Premier ministre en remplacement d’un Manuel Valls ayant officialisé sa candidature à la primaire socialiste. Pour succéder à M. Cazeneuve place Beauvau, Bruno Le Roux, jusqu’alors président du groupe PS à l’assemblée, s’est imposé dans l’esprit de François Hollande. Interdit de territoire russe du fait de son zèle à relayer la propagande et les mesures de rétorsions initiées par Bruxelles et le gouvernement Obama contre la Russie, M. Le Roux,  comme le chef de l’Etat, Marisol Touraine, Arnaud Montebourg , Najat Vallaud-Belkacem, de nombreuses figures du monde médiatique, est un Young Leaders. C’est-à-dire un membre d’un programme, précisait Benjamin Dormann dans Atlantico en mai 2012, «créé en 1981 dans le but de donner un nouveau souffle aux relations transatlantiques », « l’un des programmes phares de la French-American Foundation (FAF) ».

    Bruno Le Roux est aussi connu, mais ceci découle de cela, pour son hostilité assez hystérique au camp national et patriotique. Au nombre de ses déclarations outrancières, il affirmait notamment, dans le journal Les Echos, en compagnie de l’ancienne patronne du Medef,  Laurence Parisot,  qu’« Il y a au FN une base de fachos, de racistes, d’antisémites ». Il avait aussi appelé à ce qu’Eric Zemmour soit chassé des médias. Bref un ministre de l’Intérieur de combat qui n’a pas été choisi au hasard en cette période électorale…

    Il n’y a pas de hasard non plus, l’Education nationale a beau être le premier budget de l’Etat, la dernière enquête PISA de l’OCDE sur les performances scolaires des jeunes de 15 ans dans 72 pays du monde , confirme la médiocrité du classement de la France . Cela se vérifie entre autres,  est-il souligné,  pour le niveau de ses élèves en sciences, notre pays se situant derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne. Comme les précédentes enquêtes, la dernière datait de 2013, il est indiqué que la France se distingue par le poids de l’origine sociale des enfants sur les résultats : environ 40% des élèves en France issus d’un milieu défavorisé sont en difficulté, contre 34% pour la moyenne de l’OCDE.

    Invité à réagir sur RTL à cette enquête, le philosophe Luc Ferry, ex ministre de l’Éducation nationale (2002-2004), dont il nous arrive de partager les vues, a jugé que l’effort fourni par l’élève était un critère essentiel. « On est entré, dit-il,  dans une société d’hyperconsommation où la concurrence des jeux de toute sorte par rapport à l’école est très grande. (…) Dans les pays asiatiques, ils travaillent comme des fous furieux. L’idée qu’un enfant ne travaille pas dix heures par jour paraît surréaliste dans une famille de Shanghai ou de Hong Kong. Chez nous, quand on arrive à les faire travailler une heure par jour, c’est déjà une performance ».

    La capacité de travail est  à l’évidence un élément déterminant, a fortiori pour les élèves  issus de milieux modestes, pour accéder à l’ascenseur social. Un environnement familial, culturel propice est bien évidemment également  un atout de taille. Aussi, il est certes loisible de contester le jugement assez péremptoire de M. Ferry selon lequel il  est « absolument faux » de dire que « l’école ne fait que s’effondrer depuis quarante ans », mais nous pouvons le suivre quand il précise les raisons de la médiocrité des résultats sont également à chercher en amont. « Si l’éducation n’a pas été correcte avant l’entrée dans l’école, les professeurs sont en très grande difficulté. On ne peut pas corriger des inégalités sociales aussi incroyablement profondes simplement par le système scolaire ».

    Partant  de ce constat des inégalités croissantes entre élèves ayant accès aux bons établissements des centres-villes et les autres moins épargnés par la babélisation, le multiculturalisme et la crise, Luc Ferry préconise  implicitement, sans prononcer le mot,  une dispersion de l’immigration sur l’ensemble du territoire . Pudeur sémantique  que n’avait pas un blogueur hébergé par le magazine Marianne qui notait en 2010 qu’ « il y a ce que PISA se garde bien ou, en tout cas, oublie de dire : les pays les plus en difficulté, en dépit des moyens qu’ils allouent, comme l’Allemagne ou la France, ou encore l’Angleterre sont aussi des pays de très forte immigration ».

    Ajoutons que dans notre esprit,  le rôle de l’Etat est d‘instruire les enfants mais certainement pas de les éduquer, rôle dévolu aux parents , la nuance est de taille, surtout à l’aune de la propagande qui sévit dans les manuels scolaires. Et si cette instruction nationale ne  peut évidemment corriger toutes  les inégalités sociales, elle peut cependant  contribuer à donner l’amour de la France, de nos valeurs civilisationnelles. M. Ferry le notait dans Le Figaro il y a déjà deux ans  en estimant qu’il fallait  « réécrire de fond en comble les calamiteux programmes d’éducation civique du primaire, car c’est chez les petits que tout se joue. À ce niveau, tout est encore possible, les enfants nous écoutent, ils ne sont pas entrés dans l’âge de la révolte, voire de la haine ». Il plaidait aussi, comme le Front National avant lui,  pour une refonte de l‘enseignement de l’histoire: « L’Europe n’est présentée que sous les aspects de la colonisation et de la traite négrière (…). Vous ne pouvez pas voir la civilisation européenne que de ce point de vue-là (…)  on est dans l’Europe de la repentance».  Est-il besoin de préciser que la droite au pouvoir n’a fait qu’accompagner, voire installer cette idéologie masochiste anti-française depuis l’élection du calamiteux Jacques Chirac dont il fut le ministre de l’Education?

    En attendant insiste donc M. Ferry, « Il faut dispatcher dans la France profonde des gens qui se retrouvent dans de véritables ghettos ». Une ventilation  qui ne résoudra rien, si ce n’est d’étendre le problème  affirme Bruno Gollnisch,  si l’immigration de peuplement se poursuit, s’il n’est pas mis un terme au regroupement familial, si la babélisation-communautarisation qui empêche l’assimilation au modèle français n’est pas endiguée. Mais à part le Front National qui a le courage, la  clairvoyance de le dire ? Il n’est pas anodin non plus que ce phénomène  de tiers-mondisation de la France se traduise à l’autre  bout de la chaîne par une émigration , qui va s’accélérant,  très inquiétante,   des hauts revenus pour de raisons fiscales mais aussi de  nos jeunes diplômés et cerveaux.

    Julien Gonzalez-Lambert,  délégué général adjoint d’un syndicat professionnel , relevait dans Les Echos la semaine dernière, chiffres à l’appui (« la France ils l’aiment mais ils la quittent»), que «Tous ces Français partent et partiront pour des raisons économiques, réglementaires, culturelles ;emportant avec eux une partie des réponses aux problèmes de notre pays, l’affaiblissant d’autant par les emplois et richesses créés ailleurs, le privant de ressources fiscales». Un problème qui n’a pas échappé à Marine qui présentera à nos compatriotes également  dans les semaines à venir  ses propositions pour l’école et ses analyses en matière sociale et économique,   pour redonner un avenir français à nos  jeunes contraints à l’exil.

    http://gollnisch.com/2016/12/08/de-mal-pisa/

  • Entretien - Arnaud Imatz à L’Action Française : « Le clivage droite-gauche est devenu une prothèse artificielle. »

    31akky092tl._sl500_-35b2e.jpgArnaud Imatz, historien et politologue, né à Bayonne en 1948, est docteur d’État en sciences politiques, diplômé en droit et sciences économiques. Ancien fonctionnaire international à l’O.C.D.E. puis administrateur d’entreprise, il a notamment publié Jose Antonio, la Phalange et le national-syndicalisme (voir sa conférence au cercle Henri Lagrange), La guerre d’Espagne revisitée et Par-delà droite et gauche. 

    Auteur de nombreux articles parus en Europe et en Amérique, il a contribué à faire redécouvrir en France l’œuvre de José Ortega y Gasset et de Juan Donoso Cortés. Son livre Droite / Gauche : pour sortir de l’équivoque. Histoire des idées et des valeurs non conformistes du XIXe au XXIe siècle, a paru récemment aux Éditions Pierre-Guillaume de Roux.

    L’ENTRETIEN CI-DESSOUS EST LA VERSION LONGUE DE CELUI QU’ARNAUD IMATZ A ACCORDÉ À L’ACTION FRANÇAISE 2944

    L’ACTION FRANÇAISE : La division droite / gauche s’est transformée en « un mythe incapacitant » écrivez-vous : sans parler d’essence éternelle, la droite et la gauche n’auraient-elles aucune identité ?

    ARNAUD IMATZ : J’ai en effet écrit dans Droite / Gauche : pour sortir de l’équivoque que le clivage droite-gauche « horizon indépassable de la pensée démocratique », selon le refrain bien connu de nos médias, est devenu une prothèse artificielle habilement perpétrée par la caste politique. Je crois qu’il s’agit désormais d’un mythe incapacitant destiné à brider la résistance populaire ; une mystification antidémocratique dont l’effet est d’entretenir la rupture peuple / élite. Cela dit, je ne fais pas ce constat catégorique sans avoir mené au préalable une longue et minutieuse enquête historique. Je précise que ce livre a significativement pour sous-titre : Histoire des idées et des valeurs non conformistes du XIXe au XXIe siècle. Autant dire qu’il ne s’agit pas d’un essai de circonstance et que je n’ai pas de préoccupation électoraliste.

    Pour vous répondre convenablement, il me faudrait d’abord définir la droite et la gauche. C’est une tâche qui est loin d’être simple. J’ai consacré à cette question plus de 300 pages. Dans l’opinion publique, le grand conflit cyclique entre la droite éternelle et la gauche immortelle a à peine un peu plus d’un siècle. Disons que le sens le plus conventionnel et le plus réducteur assimile la droite à la stabilité, l’autorité, l’ordre, la hiérarchie, le conservatisme, l’éloge de la famille et la défense de la propriété privée. La gauche incarnerait l’insatisfaction, la revendication, le mouvement ; mieux, elle représenterait rien moins que « la Justice sociale, le Progrès, l’Égalité, la Raison, la Science, l’Humanisme, etc. »... Selon ce schéma réducteur, la droite et la gauche seraient les acteurs de l’éternel conflit entre les riches et les pauvres, les oppresseurs et les opprimés. Exit donc, ici, toute allusion à la collusion entre ploutocrates et révolutionnaires…

    A vrai dire, par delà la multiplicité des définitions de la droite et de la gauche (pessimisme versus optimisme, transcendance / immanence, chute initiale / perfectibilité indéfinie, ordre naturel / raison universelle, organicisme / mécanicisme, holisme / individualisme, aristocratisme / égalitarisme, spiritualisme / matérialisme, unité / division, anciens / modernes, etc.), deux démarches contradictoires s’affrontent. L’une est philosophique, métaphysique, ontologique et théorique. Elle cherche à définir l’essence, la nature intime des deux phénomènes. L’autre est historique, empirique et réaliste. Elle nie qu’il s’agisse d’absolus isolés, indépendants de situations contingentes.

    Sur le plan historique, il faut souligner que la droite et la gauche ont toujours été diverses et plurielles. Il n’y a d’ailleurs aucun consensus entre les auteurs qui ont essayé de définir leur meilleure ligne de partage. Selon les « spécialistes », il y aurait 3 droites et 3 gauches, ou 2 droites et 2 gauches, voire une seule droite et 4 gauches, et même pour d’autres une bonne douzaine de tendances.

    Est-ce l’antagonisme droite-gauche qui est devenu « équivoque » (comme disait Raymond Aron) ou celui des partis politiques prétendant l’incarner ? Je dirai à la fois l’un et l’autre. Souvenez-vous : il n’y a pas si longtemps les sondages indiquaient que pour l’écrasante majorité de français (73%) il n’y a plus vraiment de différence entre la droite et la gauche sur les grands problèmes nationaux. N’oubliez pas que dans l’hémicycle européen les partis du centre droit et le groupe socialiste votent à 90% dans le même sens… Il est tout aussi révélateur que lors des primaires de droite les électeurs aient été conviés à adhérer à une « Charte de l’alternance », vague, imprécise et fumeuse, qui se garde de définir ce qu’est la droite : « Je partage, y lit-on, les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France ». On devine l’embarras des rédacteurs.

    Mais quelles sont donc ces valeurs républicaines de droite ? On ne sait ! Il s’agit vraisemblablement de principes généraux et généreux, plus ou moins sous-entendus, tels le respect des droits de l’homme et des minorités, la non discrimination, la tolérance, la justice, la liberté, la solidarité, l’égalité entre les hommes et les femmes, l’état de droit, etc. Des idées somme toute acceptables pour toutes les sensibilités dites de droite … comme de gauche. L’organisation de ces primaires et l’attachement récent des néolibéraux et conservateurs au concept de « droite » (concept qu’ils ignoraient et fuyaient comme la peste dans les années 1970) sont une nouvelle illustration de la loi d’airain de l’oligarchie. La tendance oligarchique est consubstantielle aux partis ; elle est parfaitement décrite et analysée par la sociologie réaliste : seule une minorité ridiculement exiguë participe aux décisions ; les élus dominent les électeurs et les mandataires dominent les mandants. La rétroaction négative des gouvernés est toujours possible mais elle est rarement dangereuse.

    Cela dit, où voyez-vous aujourd’hui la droite de conviction qui ne serait pas la droite d’intérêt ? En dehors de petits groupes, il n’y a plus de véritable droite, au sens métaphysique, contrerévolutionnaire ou traditionaliste, conforme aux critères et définitions essentialistes. C’est un fantasme de naïfs ou de démagogues. La droite ontologique s’est volatilisée, elle est introuvable. De nombreux journalistes et hommes politiques prétendent la voir resurgir régulièrement chez de rares responsables politiques proches de la démocratie-chrétienne (dont le poids électoral est faible sinon insignifiant), mais il s’agit là d’ignorants ou plus souvent d’aigrefins et de manipulateurs d’opinion. Le comble du ridicule a été atteint ces jours-ci par Alain Juppé lorsqu’il a évoqué la vision « extrêmement traditionaliste » (sic) de François Fillon… Encore un mot détourné de son sens ! Je doute il est vrai que le maire de Bordeaux ait jamais lu Maistre, Bonald ou Donoso Cortès.

    Marcel Gauchet disait justement il y a quelques années : « La gauche, qui était matérialiste, devient idéaliste et se réclame des “valeurs”, alors que la droite, qui se voulait morale et religieuse, ne jure que par l’économie […]. La droite ce n’est plus la nation et la tradition. La gauche ce n’est plus la révolution […]. La faiblesse de la droite est d’être devenue cynique. Celle de la gauche, d’être terriblement angélique. Or dans cet affrontement, chacun d’entre nous sent bien qu’il est à la fois de gauche et de droite ». Ce point de vue, qui se situe clairement par delà droite et gauche, ne saurait étonner les lecteurs du premier Maurras. Le Martégal n’était-il pas le fondateur avec Georges Sorel, Georges Valois et Henri Lagrange du Cercle Proudhon, en 1911 ? Dans la même ligne de pensée, pour vous si familière, permettez-moi de mentionner les nombreux écrivains et doctrinaires qui, à un moment donné de leur vie intellectuelle et politique, se sont positionnés comme « simultanément de droite et de gauche ». Je veux parler ici de Dimier, Maulnier, Roy, Maritain, Bernanos, Boutang et de tant d’autres.

    N’est-il pas surprenant que la droite parlementaire, notamment avec Sarkozy et Fillon, ait repris ce clivage au moment ou les tenants du libéralisme économique rejoignent ceux du libéralisme sociétal, dans un orléanisme de gauche qu’incarnerait un Alain Juppé ou un Emmanuel Macron ? Cela ne signifie-t-il pas que ce clivage est toujours doté d’un fort imaginaire dans l’électorat ? Je le redis. Ce clivage est aujourd’hui un masque. Il sert à dissimuler un autre clivage, hier latent et occulté, désormais déterminant : celui qui oppose les partisans de l’enracinement aux adeptes et aux vecteurs du déracinement ; celui qui dresse les partisans de la souveraineté, de l’identité et de la cohésion nationale face aux défenseurs du multiculturalisme et de la gouvernance mondiale. Un clivage qui oppose l’oligarchie, l’hyperclasse mondiale, aux peuples indépendants et à leurs représentants.

    Contrairement à ce que veulent nous faire croire les classes supérieures, les classes populaires et les nouveaux pauvres ne se résument pas aux seuls immigrés des banlieues. Désormais, les ouvriers, les employés, les agriculteurs, les chômeurs, les classes moyennes, toutes les classes populaires ont une perception commune des effets délétères de la mondialisation. Tous s’opposent frontalement à ceux qui ne les protègent pas, tous rejettent les catégories dominantes qui ont perdu le sens du bien commun. Ce nouveau clivage n’oppose plus la gauche et la droite ; il est transversal, il affecte les partis de gauche comme de droite. Quant au néolibéralisme de Juppé, Macron, etc., il n’est qu’une resucée de la prétendue troisième voie de Schröder, Blair et Clinton, celle des adeptes irréalistes « de la nation et de la démocratie cosmopolites », celle des champions de la politique spectacle.

    Ne pourrait-on pas penser que ce clivage, même s’il n’est plus représenté au plan des partis, correspond à une vraie opposition de philosophie politique entre, pour simplifier, les tenants des sociétés naturelles et ceux du contractualisme ? C’est une vieille antienne. Il y a plus d’un demi-siècle Jean Jaëlic défendait un point de vue semblable. Vingt cinq ans plus tard, Jacques Anisson du Perron, voyait lui aussi deux conceptions du monde et de la vie, deux morales et deux psychologies qui s’affrontent. Pour ma part, j’ai étudié une vingtaine de mouvements de pensée importants, non conformistes ou dissidents, qui infirment cette opinion. Ces mouvements ont pour dénominateur commun une double préoccupation : d’une part, la défense des valeurs spirituelles et nationales ou communautaires et, d’autre part, la préoccupation pour les questions sociales (et non pas sociétales). Pour ne citer que quelques exemples, je vous renvoie ici au légitimisme social, au boulangisme, au syndicalisme révolutionnaire, à la première AF, au distributionisme et au personnalisme chrétien des années 1930 ou encore au gaullisme des années 1960. Je crois, en outre, avoir montré, à partir de l’étude d’une cinquantaine de concepts et d’idées, que les valeurs de droite et de gauche ne sont pas immuables et que les chassés-croisés des idées sont au contraire constants. Au fond, on peut dire que la droite et la gauche ne sont que des boîtes vides qui sont remplies de manière opportuniste selon les lieux, les époques et les circonstances.

    Guillaume Bernard pense au contraire que nous assistons à un mouvement dextrogyre, destiné à allumer « la guerre à droite ». Qu’en pensez-vous ? Je ne crois pas du tout à l’émergence d’un mouvement que l’on pourrait qualifier durablement et de manière univoque de droite (depuis l’arrivée de Thatcher et Reagan, en 1979-1981, la chute du mur de Berlin, en 1989, la crise financière internationale, en 2008, le Brexit ou l’élection de Trump, en 2016), d’autant moins que les valeurs dont on prétend le créditer sont loin d’être exclusivement de droite. Pour tout dire, c’est un leurre. Il est d’ailleurs vain de croire que l’on peut lutter efficacement pour l’identité et la souveraineté sans dénoncer résolument les turpitudes inhérentes à l’hypercapitalisme postbourgeois.

    J’ajouterai seulement quelques mots en me situant sur un plan strictement éthique. Le philosophe espagnol, José Ortega y Gasset, un libéral qui avait d’abord été socialiste, disait de manière suggestive : « Être de gauche ou être de droite, c’est choisir une des innombrables manières qui s’offrent à l’homme d’être un imbécile : toutes deux, en effet, sont des formes d’hémiplégie morale ». Je ne vois pas pourquoi nous devrions exclure de l’âme la moitié de ce qu’elle doit ressentir.

    Propos recueillis par François Marcilhac - L’ACTION FRANÇAISE 2944

    Arnaud Imatz, Droite / gauche : pour sortir de l’équivoque : Histoire des idées et des valeurs non conformistes du XIXe au XXe siècle, éditions Pierre Guillaume de Roux - En vente à la Librairie de Flore

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Entretien-Arnaud-Imatz-a-L-Action