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France et politique française - Page 3578

  • La France à l’heure du ramadan pour tous

    Et dire qu'il y en a encore pour nous expliquer que le Grand Remplacement et l’islamisation de l’Europe relèvent d'un simple fantasme dénué de sens...

    C’est bientôt parti pour un mois de prosélytisme islamique en Europe : le ramadan devrait débuter aux alentours du 18 juin si les astronomes musulmans se mettent d’accord. Cette islamisation de la sphère publique est aujourd’hui largement relayée par les médias et l’industrie de la grande distribution. Pour eux, seuls comptent l’audience et le business. Et qu’importe si ces initiatives mercantiles révèlent, avant tout, la réalité de l’immigration massive qui frappe le continent européen.

    Difficile, donc, d’échapper à ces opérations commerciales qui donnent l’impression de vouloir nous faire vivre à l’heure du ramadan pour tous. En France, Leader Price publie, à nouveau, un catalogue estampillé « spécial ramadan » et annonce vouloir frapper fort sur les prix des produits halal. Mais nous pouvons compter sur l’ingéniosité des professionnels du marketing pour trouver de nouvelles idées susceptibles d’attirer la clientèle musulmane.

    Monoprix avait bien proposé un Quizz spécial ramadan avec des publicités sur lesquelles étaient représentés des mosquées et des minarets. De son côté, le magasin Carrefour de Flins-sur-Seine, à quarante kilomètres de Paris, n’a pas hésité à habiller ses mannequins d’un voile islamique. Quant à Auchan, les clients auront peut-être encore la chance d’assister à des spectacles de danse orientale ou de déambuler autour de stands facilement identifiables grâce à la présence d’un chameau en peluche.

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  • Les sournois et les escrocs

    Les revenus des  retraités baissent chaque année, les commerçants, artisans, entrepreneurs sont  écrasés  par les charges, les taxes, un fiscalisme confiscatoire qui touche à des degrés divers tous  les Français qui ont la chance de travailler. Des contribuables  matraqués, spoliés, invités   à se serrer la ceinture de plusieurs crans,  qui ont assisté aux révélations sur l’évasion fiscale du ministre Cahuzac, la «phobie administrative» du secrétaire d’Etat Thévenoud, les frasques coûteuses du conseiller élyséen Morelle ou encore  les frais de taxi abracadabrantesques de l’ex-présidente de l’INA socialiste, Agnès Saal. Cette dernière a été  en toute « logique » et comme un ultime bras d’honneur à la France d’en bas, recasée au ministère de la culture  par Fleur Pellerin. Mais si, vous savez,  ce ministre qui n’a pas le temps de lire…Ces dernières heures, les   Français ont appris  que leurs impôts ont servi au fan de foot barcelonais Manuel Valls pour se rendre à Berlin dans un  jet gouvernemental (l’addition se monte à 20 000 euros) avec deux de ses enfants pour la finale Barça-Juventus.  Le Premier ministre ne pouvait ignorer que cette escapade, sous prétexte de rencontre avec des pontes de l’UEFA,  serait dévoilée. Autant dire que sa tentative de justification   en dit long sur son  mépris des Français  mais aussi sur les habitudes de la caste au pouvoir,  totalement déconnectée du réel,  du « ressenti » de nos compatriotes.

    Une élite républicaine qui se félicite d’une nouvelle utilisation du château de Versailles pour célébrer l’art dit  contemporain  avec  l’arrivée dans ses jardins  des œuvres du citoyen britannique  Anish Kapoor.  « Né à Bombay en 1954 », célébré,  honoré internationalement, lauréat  de nombreux prix,   Commandeur de l’Empire britannique, membre de la Royal Academy of Arts  relate sa fiche Wikipédia, « Anish Kapoor a des origines juives irakiennes par sa mère. Il a vécu dans un kibboutz en Israël entre 1971 et 1973, où il a étudié le génie électrique. Son niveau en maths étant insuffisant, Kapoor est parti pour Londres pour devenir artiste en suivant les cours de la Chelsea School of Art and Design. Il monte sa première exposition à Paris en 1980 et rencontre très vite le succès public et critique ».

    Invité par la présidente du château de Versailles, Catherine Pégard, M. Kapoor a « (transformé) Versailles en parc d’attractions » souligne un article mis en ligne ces derniers jours sur le site du Monde. Au nombre des  six pièces de l’exposition, « une reprise paresseuse du dispositif permanent qu’il a placé en 2004 dans le Millennium Park de Chicago et qui se nomme Cloud Gate »,   « il y  aurait donc un vagin de dix mètres de haut dans les jardins de Versailles, sur la longue pelouse qui s’étend jusqu’au Grand Canal. C’est son auteur (…)  Anish Kapoor qui l’a dit – avant de démentir l’avoir dit, dans la tradition des polémiques douteuses : ce serait  le vagin de la reine qui prend le pouvoir ».

    Clou de ce   « spectacle »,  que l’on est tout à fait en droit de trouver très laid et malséant affirme Bruno Gollnisch, Le Monde précise que « la sculpture en question est une longue et haute forme en métal, composée d’un pavillon largement ouvert que prolonge un cylindre riveté; que la structure est allongée sur une masse chaotique de grosses pierres grises et de terre noirâtre qui semblent avoir été choisies pour leur peu de charme ; et enfin qu’une fosse a été creusée à proximité, fosse dont les parois et le fond sont enduits de rouge carmin, couleur que l’on retrouve sur l’un des blocs, appuyé au tube de métal, lui-même brun rouille. Le titre originel n’est pas Queen’s Vagina, mais Dirty Corner, coin sale ».

     La  grande classe … dans ce  lieu, symbole mondialement connu  du grand siècle français, mais M.  Kanpoor l’a aussi précisé: «j’ai eu l’idée de bouleverser l’équilibre et d’inviter le chaos». Comme c’est  innovant et original…

    « Plus que d’une création, il s’agit d’une attraction, dont on ne doute pas qu’elle ravisse les groupes… » tacle non sans perfidie l’auteur de l’article du Monde.   Un coin sale qui  amuse paraît-il  certains touristes et fait se pâmer la critique bien-pensante. L’académicien et spécialiste des avant-gardes,  Jean Clair, le notait   en octobre 2014 dans Valeurs  actuelles,  à propos du plug anal de McCarthy érigé  place Vendôme:  la bêtise conformiste  des mutins de panurge  défendant cet art contemporain là est abyssale.  « Il faudrait le génie d’un Jonathan Swift pour décrire le spectacle dérisoire et grotesque de ce micromilieu de gens extrêmement riches, extrêmement élégants, extrêmement raffinés, soi-disant extrêmement cultivés, se rencontrant, se pavanant, se congratulant, gloussant autour de cet objet que vous pouvez acheter dans un sexshop pour 6,99 euros…(…).  C’est d’autant plus étonnant que ceux qui promeuvent cet art sont des gens dont la fortune est fondée sur l’exploitation des aspects les plus raffinés, les plus éthérés, les plus sophistiqués des passions humaines, les parfums, la mode, le luxe… C’est une relation curieuse qu’on n’a jamais vue à aucune époque, une espèce de carnaval des fous. »

    Un carnaval des fous d’une civilisation agonisante, dont les œuvres ne feront même pas de belles ruines, mais des fous qui ont le sens des affaires à défaut d’autres choses. Dans Le Figaro, l’écrivain Christian Combaz  dévoilait à notre avis très justement  la nature de cette  opération Anish Kanpoor  qui succède à Versailles aux  opérations Takashi Murakami et   Jeff Kooons  : «  une sournoise et lucrative opération de spéculation financière ».

    «La raison pour laquelle le vagin de la reine n’est pas installé sur le parking du centre commercial des Quatre Temps près de la Défense, ni dans les plaines de Seine et Marne, ni sur une piste désaffectée de l’aéroport du Bourget, est que l’artiste doit faire photographier sa gueule de conque (ce Dirty Corner, NDLR)  en présence du château de Versailles. En somme c’est un gros selfie à dix millions .Mais on ne comprend toujours pas où est l’intérêt. Ne vous inquiétez pas, l’artiste, ses galeristes, ses sponsors, les compagnies financières qui sont derrière l’opération, eux, ont très bien compris l’intérêt. L’intérêt est de 10 à 20%. La cote d’Anish Kapoor grimpe tous les ans à la faveur de ces opérations publiques. Ensuite, comme ses homologues, il inonde le marché de pièces moins monumentales, que les investisseurs brésiliens ou chinois s’arrachent non à cause de leur valeur très hypothétique, mais parce qu’elles permettent de dégager une plus-value considérable sur quatre à dix ans. L’investissement de départ permettrait d’inférer aisément ce que rapporte, à ses organisateurs, ce schéma de Ponzi (montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants, NDLR) . Mais curieusement on n’en connaît jamais le chiffre. On ne le saura, comme pour Madoff, qu’après l’effondrement de la pyramide. »

    Faut-il s’étonner de ce que l’Etat français  prête les joyaux de notre  patrimoine pour appuyer  la promotion-spéculation financière à ce type d’escroquerie artistique ? Non hélas, mais comme Bruno Gollnisch, nous suivrons avec intérêt les pistes de réflexion et les travaux  que ne manqueront certainement pas de porter à notre connaissance, notamment sur ces questions,   le nouveau  collectif  baptisé  Clic ( Culture, Libertés, Création) présidé  par  Sébastien Chenu et dont Gabriel Robin sera le secrétaire général.

    http://gollnisch.com/2015/06/10/les-sournois-et-les-escrocs/

  • Rappel : La France a payé 58 millions de dollars à Al-Qaïda depuis 2008

    Selon une enquête du New York Times du 29 juillet 2014, Al Quaïda a reçu depuis 2008, plus de 125 millions de dollars !!! Quoi ? Comment ? Et oui, 125 millions de dollars récoltés uniquement grâce aux rançons payés par les occidentaux pour obtenir la libération de leurs otages. 
    Toujours selon cette enquête, la France est le principal pourvoyeur de fonds de l’organisation terroriste. Elle aurait versé à elle seule 58 millions de dollars. Ces sommes, toujours selon le New York Times seraient versées directement par l’état ou alors par des intermédiaires comme Areva ou les pays amis du golf, au premier rang desquels le Qatar. 
    Dans cet article, Vicki Huddleston, ancienne ambassadrice des États-Unis au Mali dénonce : « Les Européens ont beaucoup de comptes à rendre. Ils mènent une politique hypocrite. Ils paient des rançons et ensuite nient les avoir payées. Le danger n’est pas seulement que ça fait grandir le mouvement terroriste, c’est aussi que ça rend tous nos citoyens vulnérables ». Déclaration effroyablement prémonitoire. Le 13 septembre 2014, très énervé par l’exécution de 3 otages anglo-saxons, Barack Obama lui-même confirme: « Le président français, François Hollande, dit que son pays ne paie pas de rançons aux terroristes, alors qu’en réalité, il le fait »
    Dimanche, la plupart des dirigeants européens vont venir verser des larmes de crocodile sur les morts provoqués par des mouvements terroristes qu’ils ont largement contribué à financer. François Hollande, accusé par Obama de payer des rançons aux terroristes sera à la tête de cette grande marche contre… le terrorisme. Comprenne qui pourra. 
    Inconséquence ou incompétence ? 
    Quoi que… Cette fois, ce n’est pas seulement une minute de silence qu’on va nous demander, mais plutôt 2 ans et demi de silence, le temps d’arriver aux prochaines élections. Avec un « Patriot Act » à la française si besoin. Hollande n’est pas plus bête que Bush et les français ne sont pas plus intelligents que les américains. 
    Nous sommes tous des charlots. 
    Vive la République, Vive la France, Vive l’hypocrisie

    Source

    http://www.oragesdacier.info/

  • « Nos amis » dans leurs oeuvres

    Barack Obama poursuit la politique de ses prédécesseurs  visant à garrotter la Russie poutinienne renaissante après  70 ans de communisme et les mauvaises années Elstine.   Washington est aujourd’hui à l’œuvre dans le jardin russe,  dans  une vaste  entreprise  de déstabilisation  de l’Ukraine,  comme ce fut le cas hier ( ?) en Asie centrale. Cela n’empêche pas le président des Etats-Unis, depuis le  sommet du G7 en Bavière hier lundi (la Russie en  a été de nouveau exclue)  de s’en prendre à son homologue russe. Il a poussé ses alliés à prendre de nouvelles sanctions contre Moscou, les précédentes ayant  été  maintenues  en mars dernier par  l’Union dite «  européenne »… Du haut de sa politique impériale, de sa  faramineuse dette publique et de ses quarante millions de pauvres, M. Obama  a pris la pose du donneur de leçons :  « (Vladimir Poutine) doit prendre une décision.  Souhaite-t-il continuer de ruiner l’économie de son pays et l’isoler davantage au nom de la recherche insensée de la gloire passée de l’empire soviétique, ou peut-il admettre que la grandeur de la Russie ne dépend pas de la violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté d’autres pays ? ». Dans la bouche  d’un président américain  le propos ne manque pas  de sel !

    C’est  Israël  qu’a choisi  pour sa part Nicolas Sarkozy, il y  effectuait un nouveau déplacement  hier et a été reçu par le président israélien Reuven Rivlin et le Premier ministre Benjamin Netanyahou, pour attaquer la société française de téléphonie Orange. Celle-ci est  actuellement en conflit avec l’opérateur israélien  Partner Communications Company, par le   biais duquel, via une franchise,  elle est implantée   dans l’Etat hébreu. Orange entend en effet   retrouver la maîtrise totale de sa marque. Une  mauvaise idée ?  En déplacement au Caire le  3 juin, Stéphane Richard, PDG d’Orange, avait déclaré que si cela était possible il cesserait les  activités d’Orange en Israël tout en critiquant les « activités (de Partner) dans les colonies juives du territoire palestinien de Cisjordanie».

    Une déclaration assimilée à une demande de boycott du type de la campagne BDS initiée et soutenue en France principalement par l’extrême  gauche, qui a déclenché la fureur des responsables israéliens contre M.  Richard. Depuis Jérusalem, Nicolas Sarkozy  a  fait savoir que   «  Stéphane Richard  viendra ici s’expliquer ». « Le boycott d’Israël est inadmissible. Je ne dis pas qu’il y avait une volonté de boycott de la part de cette entreprise (Orange), mais je dis que ce n’est pas comme ça qu’on fera la paix ».

    Benjamin Netanyahou avait intimé l’ordre à l’ambassadeur d’Israël  en France de rompre tout contact avec Stéphane Richard, lequel devant le tollé international, a pris le chemin de Canossa  et promis au vice-Premier ministre israélien, Silvain Shalom, de ne pas réitérer de tels propos à l’avenir. «M. Richard a présenté ses excuses concernant les remarques qu’il avait faites lors d’une conférence en Égypte et m’a affirmé être un ami d’Israël. Il a personnellement présenté ses excuses, ainsi qu’au nom de sa société, et a affirmé qu’ils condamnaient toute forme de boycott» a précisé M.  Shalom.

    « La sécurité  d’Israël est le combat de ma vie »  déclarait encore il y a peu M. Sarkozy,  qui,  reprenant quasiment  mot à mot le discours de M. Netanyahou,    a critiqué l’éventuel  accord sur le nucléaire iranien que les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni  et l’Allemagne tentent de boucler avant la fin du mois. «  L’accord qui est en train d’être discuté est condamnable, à la fois sur la méthode de négociation et sur l’accord. Avec cet accord, j’affirme qu’on reconnaît à l’Iran maintenant explicitement le droit de poursuivre l’enrichissement et de conduire des activités de recherche et de développement (…).  C’est un changement profond de la mise en œuvre du régime de non-prolifération qui ouvre potentiellement la voie à un risque grave de course aux armements nucléaires dans la région », notamment pour des pays comme «  l’Arabie saoudite » et « la Turquie » a affirmé président des Républicains lors d’une conférence stratégique à Herzliya.

    Rappelons de nouveau  que les leçons de prudence de M.  Sarkozy sont assez sidérantes émanant  du responsable de la catastrophique liquidation de la Libye, laquelle  a conduit  à une explosion du terrorisme, de l’immigration clandestine,   à la déstabilisation de toute une partie de L’Afrique.  Si aujourd’hui risque de prolifération nucléaire  il y a affirme Bruno Gollnisch, le plus dangereux émane de   l’Etat islamique (EI), qui chercherait à se procurer l’arme atomique notamment via des contacts noués au Pakistan.

    EI,  ce  Frankenstein islamiste qui viole, mutile, torture, assassine  indistinctement  chiites, sunnites, alaouites, chrétiens et yézidis qui résistent ou  refusent la dhimmitude.   Un Golem  djihadiste crée,  modelé, instrumentalisé   largement par les Etats-Unis,   comme l’avait d’ailleurs indiqué le  général Vincent Desportes,  ancien directeur de l’Ecole de Guerre,  lorsqu’il avait été auditionné  devant une commission parlementaire de notre assemblée nationale.  Une politique  que M.  Sarkozy a  alors suivi, en fidèle  vassal atlantiste, lorsqu’il a été décidé d’armer les miliciens extrémistes pour faire tomber  le régime laïque  syrien, mission sacrée poursuivie par François Hollande et Laurent Fabius…

    Un rapport  de la Defense Intelligence Agency  qui a été déclassifié en mai  par la justice américaine suite à un procès intenté à l’administration fédérale par un  groupe conservateur,  l’a confirmé. Il est précisé dans ce document daté d’août 2012, que les Etats-Unis et leurs alliés désireux de liquider   Bachar-el-Assad ne pourraient que se féliciter  de l’installation d’un califat  salafiste sur au moins une portion du territoire   syrien.

    Un  vœu partagé, au nom d’une synergie d’intérêts mais répondant à des motivations diverses, par la Turquie,  une partie au moins  des stratèges, géopoliticiens et politiciens  au pouvoir  en Israël,   « nos amis » qataris et    saoudiens… D’ailleurs nous n’avons guère entendu les droits de l’hommistes de l’RPS  sur la peine confirmée par le justice saoudienne ce dimanche  à 10 ans de prison et 10 000 coups de fouet échelonnés   pour insulte à l’islam à l’encontre du  blogueur Raef Badawi.  Après tout et selon le bon mot d’Eric Zemmour, il est vrai  l’Arabie saoudite peut être appréhendée  comme « un Etat islamique qui aurait réussi »…

    http://gollnisch.com/2015/06/09/nos-amis-dans-leurs-oeuvres/

  • Perles de Culture n°55 : Retour sur la très controversée exposition de Kapoor à Versailles

  • Pour le FN, les élections régionales seront un test décisif

    Marion Maréchal-Le Pen (MMLP) a décidé d’être tête de liste en région PACA et Christian Estrosi ne va pas avoir la tâche facile. […]

    Marine Le Pen (MLP), probablement, sera tête de liste pour la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie en face de Xavier Bertrand, auquel Nicolas Sarkozy a fait ce cadeau empoisonné. […]

    Depuis des mois, paraît-il, un débat a lieu au FN sur la tactique à adopter par sa présidente. Devait-elle se réserver pour l’élection présidentielle, la « hauteur nationale » selon l’expression de Marion Maréchal-Le Pen, ou bien s’engager dans le combat des régionales ?

    Avait-elle vraiment le choix ?

    Certes, la lutte va être difficile et éprouvante et elle aura, en face d’elle, un concurrent redoutable qui n’a jamais été, lui, suspect de complaisance à l’égard du FN. Si elle la perd, il est clair que son aura sera entamée mais il me semble qu’elle est condamnée à ne pas fuir cette séquence riche de sens.

    Le FN a progressé lors de toutes les élections – moins, il est vrai, qu’annoncé par les médias aux départementales – qui ont rythmé les trois premières années de François Hollande. Mais elle n’était pas directement impliquée dans les joutes si elle en recueillait les bénéfices et pâtissait des déconvenues.

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  • Forsane Alizza : les cavaliers de la haine (Présent 8371)

    Appels au meurtre, listes noires, stocks d’armes, manuels terroristes… Alors que les éléments à charge s’accumulent contre lui, Mohammed Achamlane, jugé depuis lundi avec 13 autres membres du groupe islamiste Forsane Alizza (« Les cavaliers de la fierté »), se défend aujourd’hui de toute « inspiration terroriste » et affirme avoir juste voulu défendre un « islam décomplexé ». Un « islam décomplexé » façon État islamique…

    « Apprendre à être des moudjahidin »8371-P1

    Au centre de ce procès, Forsane Alizza, créé en 2010 par ce Franco-Tunisien aujourd’hui âgé de 37 ans. Un groupe qui a rapidement attiré l’attention de la DCRI, dont l’enquête allait établir qu’Achamlane recrutait des « lieutenants » régionaux afin de leur « apprendre à être des moudjahidin ». Accusé de faire « la promotion de la lutte armée », le groupe allait être dissous en janvier 2012. Ce qui ne l’a pas empêché de poursuivre ouvertement ses activités. En mars 2012, Achamlane s’est même félicité des carnages commis par Merah, en jurant que « par Allah tout-puissant, on va lui mettre des cicatrices à la France » ! Ce qui, tout de même, a conduit les enquêteurs à interpeller une vingtaine de membres du groupe, dont son chef.
    Lors des perquisitions menées chez celui-ci, ils ont mis la main sur un véritable arsenal, des guides de fabrication d’explosifs ainsi que plusieurs fichiers sur lesquels figuraient une dizaine de commerces juifs, ou encore les adresses et numéros de téléphone de nombreuses personnalités politiques et médiatiques. Certains mis en examen ont même affirmé qu’Achamlane, outre une attaque contre Libération, projetait d’éliminer deux magistrats lyonnais et le responsable du Bloc identitaire, Fabrice Robert.

    « On ne va pas laisser nos femmes et nos enfants se faire égorger ! »

    Bref, un fou d’Allah pur jus, qui n’a toutefois pas hésité à expliquer lundi que Forsane Alizza avait pour seul but « l’autodéfense » face à la multiplication des « attaques islamophobes ». En effet, a déclaré très sérieusement Achamlane, « on ne va pas laisser nos femmes et nos enfants se faire égorger ! » On croit rêver… Quant à sa pratique religieuse, il a expliqué – très justement – « qu’il n’y a pas d’islam radical ou modéré, il y a l’islam authentique, décomplexé ». Façon EI, quoi.
    D’ailleurs, l’un des sympathisants du groupe, Omar Diaby, s’est depuis illustré en devenant le principal recruteur de « Français » pour Al-Nosra. Quant au seul mineur de la structure, Reda Bekhaled, il a été, lui, mis en examen en juillet dernier pour avoir organisé le départ de jeunes filles vers la Syrie.

    Franck Delétraz

    http://fr.novopress.info/page/2/

  • 3.200 milliards d’euros : La dette française cachée dont on ne parle pas

    Si la dette publique française fait l’objet de nombreuses polémiques, peu évoquent la dette hors bilan de l’état. L’économiste Jean-Yves Archer dénonce notamment les 50 milliards d’euros du poste Logement. Le citoyen en qualité d’électeur tout autant que de contribuable sait largement qu’il existe une dette, générée par les gouvernements de gauche et de droite, qui dépasse les 2035 milliards et frôle par conséquent les 100% de notre PIB.

    Mais, il y a une dette immergée qui s’invite à bien des évènements de la vie de la sphère publique. Lorsque l’État apporte une garantie aux prêts bancaires de l’UNEDIC (dont la dette atteint 20 mds), cela ne se retrouve pas dans son bilan. Quand l’État soutient à bout de bras la situation de la banque DEXIA, cela n’est pas inscrit au bilan mais dans les cautions accordées. Lorsque l’État employeur prévoit la future retraite de ses agents, le montant des provisions pour pensions est inscrit ailleurs qu’au budget annuel approuvé par le Parlement.

    Autrement dit, ces trois exemples illustrent l’importance de ce que l’on nomme «les engagements hors-bilan» de la France dont le montant total est égal à près de 3.200 milliards d’euros.

    Dans cette question de dette publique, je dois observer que l’on abreuve les médias d’informations sur les quelques 2.000 milliards de dette au sens de Maastricht mais que la dette immergée n’est que très rarement évoquée sauf par le désormais sénateur honoraire Philippe Marini et par son collègue socialiste Gaëtan Gorce ou le député Charles de Courson. Si l’on aime la rectitude, il faut poser que notre dette totale est de 5.200 milliards.

    La dette immergée est comme le diabète ou le glaucome une maladie silencieuse et indolore jusqu’au jour où il est trop tard.

    En pages 71 et 72 du récent rapport de la Cour des comptes sur la certification des comptes de l’État pour l’exercice 2014, il est reproduit «le tableau de synthèse des principaux engagements hors-bilan» à l’exception des montants unitairement inférieurs à un milliard d’euros. L’annexe chiffrée fournie n’est donc pas exhaustive. À regret car «si c’est flou, c’est qu’il y a un loup» pour reprendre le mot désormais fameux de Madame Martine Aubry.

    À titre informatif, au sein des 3200 mds, les engagements liés au légitime paiement futur des pensions des fonctionnaires civils et militaires représentent 1561 mds auxquels il convient d’ajouter les retraites des fonctionnaires de la Poste, soit 128 mds.

    La moitié de la dette immergée vient donc des futures pensions et présente un caractère incontournable.

    Le poste intitulé «Subventions aux régimes de retraites et subventions d’équilibre aux régimes spéciaux» qui se situe à hauteur de 274 milliards dont 137 pour la seule SNCF pourrait être analysé différemment. Tous ces chiffres offrent la caractéristique d’être assez stables dans le temps à l’exception très notable des «Aides au logement et contribution de l’État au financement du FNAL» qui passent de 106 mds en 2012, à 109 en 2013 puis 164 en 2014.

    Chacun observera le silence qui entoure ce dérapage de 50 milliards pour le poste du logement!

    L’ancien Secrétaire d’État américain Henry Kissinger avait émis une boutade acide: «L’Europe? Quel est son numéro de téléphone?». On serait tenté, face à 50 milliards de glissement de dette hors-bilan lui aussi acide, de demander le numéro de portable de l’omniprésente Madame Cécile Duflot dont le «track-record» est empli de records dont les professionnels du logement se souviendront des années durant. Chacun observera le silence qui entoure ce dérapage de 50 milliards pour le poste du logement!

    La dette hors-bilan comporte donc des variations qui interpellent l’entendement mais aussi de légitimes motifs: ainsi, on relève 412 mds d’engagements liés à la «garantie de protection des épargnants» ( livrets d’épargne réglementés ) au sein de la sous-rubrique «Garanties liées à des missions d’intérêt général».

    Dans une «communication» (et non un rapport ce qui n’est pas neutre) de 215 pages de fin avril 2013 adressée à la Commission des finances du Sénat, la Cour des comptes a décrit «Le recensement et la comptabilisation des engagements hors-bilan de l’État». Convenons que ce travail très conséquent et méthodique n’a guère atteint les oreilles du public. Tout d’abord, un certain flou l’entoure car le TIGRE («Tableau d’inventaire des garanties recensées par l’État» page 78) est toujours en cours d’élaboration par la Direction générale du Trésor.

    En République, être pudique sur des chiffres du secteur public n’est jamais gage d’éthique. Le gouvernant mise sur la crédulité ou sur l’hypoalgésie tandis que le mal perdure et enfle. Un simple chiffre: avec 3.200 milliards d’euros, le hors-bilan représente 158% du PIB. Quant à sa dynamique, elle est nette: en dix ans, ce hors-bilan a été multiplié par 3,5.

    En République, être pudique sur des chiffres du secteur public n’est jamais gage d’éthique. Le gouvernant mise sur la crédulité ou sur l’hypoalgésie tandis que le mal perdure et enfle.

    D’autant que la crise a évidemment un impact: ainsi, les différents mécanismes de sauvetage de la zone euro (MES) pèsent pour près de 130 mds au sein du passif hors-bilan.

    Dans ce panorama qui invite au sérieux et à la componction, il faut noter que l’État ne perçoit plus qu’un milliard en 2012 (contre 4 en 2006) au titre des garanties qu’il consent. «Plus la protection de l’État a été recherchée, moins elle a été rétribuée par les entités qui en bénéficiaient». ( rapport de 2013 sous l’élaboration du président de la première Chambre: M. Raoul Briet)

    Ainsi, le tableau de la page 41 nous apprend que le «démantèlement des matériels militaires, destruction de munitions, dépollution de sites militaires, engagements de nature fiscale» ne sont pas encore exhaustivement quantifiés et ont précisément fait l’objet, en 2015, d’une réserve de la Cour sur les comptes 2014 de l’État.

    De surcroît, les engagements au titre du commerce extérieur (Assurance-crédit COFACE) appellent à la vigilance (85 mds), il est crucial de relever que la dette garantie directement par l’État atteint 194 mds.

    Si toute cette dette implicite ou immergée conserve sa dynamique, elle pourrait représenter près de 166% du PIB lors de l’année électorale de 2017.

    Le Figaro

    http://fortune.fdesouche.com/384891-3-200-milliards-deuros-la-dette-francaise-cachee-dont-ne-parle-pas#more-384891

  • Ne pas se tromper d'échéances et d'élections

    Alors que les médias concentrent encore leurs projecteurs sur les ressacs des deux congrès qui viennent de se dérouler, et sur les grandes manœuvres présidentielles en vue de 2017, les vraies échéances vont bientôt se rappeler aux Français.

    La perspective du scrutin régional de décembre devrait se situer au premier rang des préoccupations partisanes, si l'on s'en tient au strict calendrier républicain.

    En même temps d'ailleurs, les débats budgétaires au sein du parlement devraient, aux aussi, dès maintenant retenir l'attention : on sait que les principales macrodécisions, celles qui se proposent d'orienter les lois de finances mais aussi, depuis la réforme de 1996, l'énorme économie de la sécurité sociale, sont prises pendant l'été.

    Or, elles impliquent les rapports de forces internes aux partis.

    Simplement, le hic reste le suivant : on éprouve, jour après jour, le sentiment que les manipulations de l'opinion portent beaucoup plus sur le jeu nouveau, et à certains égards contraire à la constitution de 1958, des consultations en vue de "primaires" présidentielles aux équations improbables.

    Observons d'abord la droite. Après l'avoir emporté en mars dans 66 départements, ce qui nous tient lieu de droite classique c'est-à-dire la coalition UMP-UDI, devenue LR-UDI, va se trouver confrontée dans 6 mois au second rendez-vous électoral de 2015.

    Nous avions incidemment évoqué dans notre chronique du 1er juin la proposition fort ponctuelle, mais bien intentionnée, de la candidate de droite à la présidence de l'Ile-de-France.

    On serait certes tenté de se demander si les modalités qui l'accompagnent, l'obligation de détenir une carte nationale d'identité dans les transports, ne seraient pas attentatoire aux libertés. Si ténue, presque dérisoire, que puisse paraître cette proposition répressive, au moins court-elle après une authentique préoccupation régionale, celle de la sécurité des transports. Elle montre aussi que cette droite nominale reste engluée dans l'étatisme, l'hyper-réglementation et la centralisation : trois approches peu compatibles avec la régionalisation que cet enjeu électoral devrait exprimer.

    Un aspect apparemment tout à fait technique, le mode de scrutin de ces élections va changer en grande partie la donne. Certes le mode de confection des listes a été soigneusement étudié pour rendre très difficile aux mouvements d'idées de présenter suffisamment de candidats, d'observer la parité, et, naturellement aussi de financer leurs campagnes.

    Il reste un trait fondamental de ce type de scrutin proportionnel : les électeurs de l'Hexagone n'ont encore guère conscience des enjeux majeurs des Région. Ils sont tenus, de la même façon d'ailleurs, dans l'ignorance des débats de l'Europe.

    L'effet est le même, celui de "nationaliser" et "d'idéologiser" la campagne. En comparaison des élections locales, municipales et départementales, on y vote ainsi beaucoup plus en fonction de ses idées abstraites, et, plus encore, de ses mécontentements profonds.

    Bien entendu la bipolarisation, tant déplorée depuis l'institution de la Cinquième république fonctionnera très largement encore. Et en particulier deux camps, de plus en plus artificiels, se dessineront à nouveau : d'un côté ceux qui supportent de moins en moins l'actuel chef de l'État, de l'autre ceux qui entendront resserrer, au moins au second tour, l'union de la gauche.

    Cette division de l'opinion française n'est cependant pas acquise pour tout le monde, pas plus que ne fonctionneront obligatoirement les regroupements entre les deux tours.

    Bien des incertitudes demeurent.

    Ainsi à gauche les comportements des responsables respectifs d'Europe Écologie les Verts, du Parti communiste, du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, lequel envisage une "nouvelle alliance populaire", etc.

    Dès lors, plutôt que de se lasser prendre aux faux débats des primaires et du présidentialisme c'est bien aux enjeux régionaux qu'il faudrait très bientôt savoir accorder une priorité.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Spronck le visionnaire par Georges FELTIN-TRACOL

    À l’orée du XXe siècle gravitent autour d’une Action française naissante pas encore subjuguée par les qualités intellectuelles de Charles Maurras quelques personnalités qui célèbrent l’héroïsme et le vitalisme. Les plus éminentes sont Hugues Rebell et Maurice Spronck. Le premier est le pseudonyme de Georges Grassal de Choffat (1867 – 1905). Auteur d’une abondante œuvre pornographique, il déteste le gaz et l’électricité, préfère le chauffage au bois et l’éclairage à la bougie, et se proclame « royaliste et réactionnaire ». Ce connaisseur de Schopenhauer, de Wagner et de Nietzsche qui voyage en Belgique, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et en Allemagne, écrit en 1894 Les Chants de la pluie et du Soleil profondément païens et une Union des trois aristocraties, dans lequel il prône l’alliance de l’hérédité, du talent et de l’argent. Le second se nomme Maurice Spronck. Dans La République ou le Roi (1), Maurice Barrès et Charles Maurras le mentionnent à quatre reprises dans leurs échanges épistolaires.

     

    Avocat brillant, président de la conférence Molé – Tocquenville en 1889, Maurice Spronck naît le 18 février 1861 à Paris. Élu conseiller municipal de sa ville natale en 1900, il est envoyé deux ans plus tard à la Chambre des députés grâce aux électeurs du VIIe arrondissement qui le rééliront constamment jusqu’à son décès en 1921. Ce nationaliste anti-dreyfusard participe à la fondation de l’Action française avant de s’en détacher pour cause de divergences institutionnelles. Comme Barrès, Spronck se proclame en effet républicain. Mais sa République se veut nationale et autoritaire. Membre de la Ligue des Patriotes, il défend son président, Paul Déroulède, exilé en Espagne après sa fumeuse tentative de coup d’État en 1899.

     

    Le VIIe arrondissement, foyer contre-révolutionnaire parisien

     

    Tribun redoutable et redouté qui siège assez paradoxalement à l’Union libérale, Maurice Spronck combat l’oligarchie avec outrance. Cette exagération lui assure une belle popularité auprès du petit peuple du VIIearrondissement. Aussi étonnant que cela puisse paraître aujourd’hui, l’arrondissement de la fastueuse Rachida Dati est sous la IIIe République un « vrai réduit de chouans au cœur de Paris républicain [qui] n’a aucun attrait pour les idées nouvelles (2) ». Cette particularité politique perdurera en partie sous les Républiques suivantes avec les députations successives d’Édouard Frédéric-Dupont (1902 – 1995) qui en sera même l’édile de 1983 à 1995. Tantôt indépendant, tantôt gaulliste, tantôt élu du Rassemblement national derrière Jean-Marie Le Pen en 1986 avant de redevenir chiraquien en 1988, le « député des concierges » avait saisi et su profiter de l’esprit foncièrement protestataire de cet arrondissement avant que le remplacement sociologique de la population n’en fasse un fief droitard.

     

    Influencé par Nietzsche et Carlyle, Maurice Spronck publie en 1894 une contre-utopie (ou dystopie). Thomas More, Francis Bacon, Tommaso Campanella pariaient sur l’avenir ou l’onirisme pour élaborer des systèmes politiques et sociaux parfaits dans lesquels les êtres humains s’épanouiraient harmonieusement au contraire de la dystopie popularisée par les écrivains de science-fiction et d’anticipation (Eugène Zamiatine, écrivain de Nous autres, Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes, George Orwell avec 1984, René Barjavel pour Ravage, Ray Bradbury et son Fahrenheit 451). L’an 330 de la République fait de Maurice Spronck un étonnant précurseur.

     

    Les Éditions Jean-Cyrille Godefroy viennent de le rééditer agrémenté d’une présentation d’E. Marsala, collaborateur à Causeur. Spronck situe son histoire à venir en 2105 à Orléans. Les États se sont effacés au profit de communes libres autogérées. En 112 de la République, soit 1904, un terrible conflit a dévasté l’Europe. « En cinq semaines, quinze millions de baïonnettes avaient été levées des confins de l’Oural au détroit de Gibraltar. […] En cinq mois, les milliards engloutis ne se chiffraient plus; quatre millions d’hommes avaient péri (p. 60). » La paix revint finalement par le triomphe immédiat de la Révolution universelle fraternitaire. La société européenne se donna au Progrès et entra dans la « Fin de l’Histoire ».

     

    La société du dernier homme

     

    En 313 de la République, une atmosphère béate de paix perpétuelle domine les esprits. L’égalité sexuelle est complète. Les mets naturels, végétaux et carnés, sont remplacés par une « chimie alimentaire [… qui donne] à profusion […] une nourriture falsifiée aussi savoureuse et presque aussi saine que la véritable (pp. 37 – 38) ». L’obésité touche toutes les classes d’âge d’autant que chaque citoyen se déplace uniquement dans un fauteuil roulant électrique si bien que « passé vingt-cinq ou trente ans, tout le monde s’en servait et ne le quittait guère que pour dormir (p. 42) ». On pense en outre à l’excellente nouvelle de Marc Dem intitulée « Le dernier piéton » (3). Il est probable qu’il connaissait la contre-utopie de Spronck… De nombreux contes rapides dépeignent à l’avance une société abjecte et matérialiste qui émerge sous nos yeux. Bientôt, la navigation aérienne « supplanta tous les autres modes de locomotion à grandes distances, de manière à annihiler les vastes organisations plus ou moins gouvernementales qui dominaient les sociétés européennes et maintenaient le souvenir vague des centralisations de jadis (p. 66) ». N’annonce-t-il pas la mondialisation ? Spronck décrit même une société automatisée sinon robotisée : « l’outillage des manufactures se chargeait amplement de subvenir aux besoins, de la consommation, pourvu que chaque citoyen lui consacrât quelques instants de sa semaine (p. 64). »

     

    L’ère radieuse de la République garde cependant quelques défauts. Les communes entretiennent par exemple « collectivement un certain nombre d’ouvriers chinois; et, comme il était à craindre que la présence de ces étrangers constituât un péril, chaque commune se composa par prudence une milice de mercenaires musulmans (pp. 64 – 65) », soit l’immigration de main-d’œuvre surveillée par des vigiles de couleur… En outre, acmé de l’homo festivus cher à Philippe Muray, l’Européen dystopique récuse toute violence et condamne la moindre agressivité. « La dislocation des nationalités avait entraîné la suppression presque complète de toute marine et de toute artillerie sérieuse (pp. 88 – 89). » Riche, désarmée et impuissante, l’Europe devient une proie tentante.

     

    La prospérité sans fin dans laquelle se satisfait le dernier homme de Nietzsche engendre inévitablement un ennui pesant vite insupportable pour certains qui ne s’en échappent que par le suicide. Par ailleurs, la mode est à l’ovariotomie (l’amputation des ovaires) chez les jeunes filles au point que « l’excédent des décès sur les naissances augmentait avec une régularité déconcertante (p. 71) ». On demeure pantois devant ce récit ultra-réaliste tant il paraît prémonitoire.

     

    L’administration des choses et le pacifisme intégral admis par tous excluent totalement le politique. Or celui-ci revient via le tragique. En 300 de la République, l’Islam incarné par un royaume chérifien au Maroc envahit l’Andalousie. Les communes andalouses ont beau protesté, négocié, cherché à apitoyer leur conquérant de leur sort, voire résisté, elles sont éliminées ! Face à ce péril, de rares Européens tels Frédéric Ledoux réclament une forte réaction et créent une Ligue contre la paix. Mais l’avachissement intellectuel et moral étant à son apogée, « elle mourut faute d’adhérents (p. 103) ».

     

    L’islam conquérant

     

    Les conquérants mahométans se contentent d’abord de l’ancienne Ibérie. Le successeur du sultan, son fils Ibrahim III futur el-Kébir, parvient à regrouper sous sa seule autorité les peuples africains. « Descendant de Mahomet, il affirma recevoir directement l’inspiration du prophète; et il le fit croire. En même temps qu’il démolissait et reconstruisait à sa guise un continent immense, il osait retoucher les textes coraniques; et sa réforme, au lieu de le perdre, portait son renom de sainteté et son influence morale aux derniers confins du monde asiatique Un jour vint où se réalisa en sa personne le rêve le plus prodigieux de despotisme absolu qui ait jamais pu hanter un cerveau humain. Il fut à la fois le pape infaillible et le césar vainqueur de cinq cents millions d’hommes fanatiques et belliqueux (p. 110). » En 330 donc, il attaque la péninsule italienne et la Provence tandis que l’Est européen subit une double offensive asiatique : « L’Asie et l’Afrique barbares débordaient à la fois sur l’Europe (p. 113) » comme aujourd’hui à Lempedusa et aux Cyclades !

     

    Tout le continent européen tombe comme un fruit pourri dans les mains de ce sultan, hormis « les cantons de la Suisse montagneuse et de l’Écosse, où persistent encore aujourd’hui quelques débris de familles européennes (p. 122) ». Précédemment, « moyennant une soumission immédiate, les communes étaient respectées; sous promesse solennelle de se convertir à la religion du Prophète et de reconnaître l’autorité du sultan, les citoyens avaient la vie et la liberté sauves, et conservaient la pleine propriété de leurs biens (pp. 99 – 100) », sinon ils abandonnent sans retour leurs foyers.

     

    L’histoire de Maurice Spronck retentit cent vingt-et-un ans plus tard avec une acuité certaine en Orient. Embryon avancé du futur califat universel, l’État islamique du dénommé Ibrahim qui se dit apparenté à la famille de Mahomet, pourrait être cet islam conquérant qui étend ses métastases du Levant à l’Afrique du Nord, du Sahel au Nigéria, ainsi que dans les banlieues de l’immigration en Europe. Michel Houellebecq a-t-il eu connaissance de L’an 330 de la République avant d’écrire Soumission (4) ? L’éditeur a profité avec raison du tintamarre fait autour de ce roman pour présenter ce petit bijou pessimiste. Maurice Spronck avait pressenti que la civilisation occidentale moderne serait médiocre, eudémoniste et fémelline. Le message de sa dystopie est par conséquent évident : les autochtones européens ne se sauveront des périls extérieurs grandissants que si et seulement si ils entreprennent enfin leur révolution intérieure et renouent avec leur essence archaïque et ancestrale en dégageant libéraux, féministes, gendéristes, humanistes, multiculturalistes et autres métrosexuels occidentaux ultra-modernes.

     

    Georges Feltin-Tracol

     

    Notes

     

    1 : La République ou le Roi. Correspondance inédite 1898 – 1923, Plon, 1970, réunie et classée par Hélène et Nicole Maurras, commentée par Henri Massis, introduction et notes de Guy Dupré.

     

    2 : Bruno Fuligni, La Chambre ardente. Aventuriers, utopistes, excentriques du Palais-Bourbon, Éditions de Paris – Max Chaleil, coll. « Essais et documents », 2001, pp. 60 – 61.

     

    3 : Marc Dem, 70 contes rapides, Les éditions Choc, 1989.

     

    4 : Michel Houellebecq, Soumission, Flammarion, 2015.

     

    • Maurice Spronck, L’an 330 de la République. XXIIe siècle de l’ère chrétienne, présenté par E. Marsala, Éditions Jean-Cyrille Godefroy (12, rue Chabanais, 75002 Paris), 2015, 127 p., 12 €.

    http://www.europemaxima.com/