France et politique française - Page 3575
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Aymeric Chauprade absent du groupe constitué autour du FN au Parlement européen [Add.]
L'absence de Jean-Marie Le Pen et, dans une moindre mesure, de Bruno Gollnisch au sein du nouveau groupe constitué autour du FN au Parlement européen n'aura surpris personne. En revanche, l'absence d'Aymeric Chauprade, qui a accompagné Marine Le Pen dans son voyage en Egypte, est plus surprenante."Je ne serai pas membre d'un groupe parlementaire qui n'a pas été proposé à Jean-Marie Le Pen. C'est une certaine conception de l'honneur (...)J’ai été élu sur une liste avec Jean-Marie Le Pen : on m’a dit qu’il n’y serait pas, je n’y serai pas non plus. Mais je voterai comme le groupe, c’est fait en bonne intelligence avec Marine Le Pen"Comme la création d'un groupe nécessite 25 élus de 7 nationalités différentes, le groupe Europe des Nations et des Libertés a réussi à voir le jour grâce au ralliement de la britannique Janice Atkinson exclue en mars de l'Ukip pour des "soupçons graves de nature financière", liés à des dépenses élevées.Addendum : selon son assistant parlementaire, Aymeric Chauprade n'a pas pu apposer sa signature sur la demande car il est en déplacement aux Fidji. -
Claude Bartolone accueille personnellement les clandestins à Paris
L’actualité parisienne de ces derniers jours est émaillée d’incidents de clandestins. Les médias préfèrent utiliser le terme vague de « migrants », mais ne nous y trompons pas, il s’agit bien de délinquants entrés illégalement sur le sol français. Il y a d’abord eu l’évacuation du bidonville du métro La Chapelle le 2 juin, pour des raisons sanitaires. La pression de ces clandestins est telle que pendant même l’évacuation une centaine d’autres clandestins attendait la place de pied ferme. Mais les 350 personnes évacuées n’ont pas à s’en faire. L’État est généreux. La majorité d’entre eux est alors accueillie dans un centre d’hébergement d’urgence tandis que 74 sont relogés dans des hôtels, en particulier les mineurs.
Cette évacuation a pourtant donné lieu à d’autres rebondissements
À l’initiative des associations de soutien, la halle Pajol dans le XVIIIe arrondissement de la capitale a été squattée quelques heures par plusieurs dizaines de clandestins. Ils ont finalement été évacués par la police. Le défenseur des droits a déjà été saisi pour qu’il se prononce sur les conditions de cette évacuation. C’est à cette occasion qu’Olivier Besancenot s’est fait bousculer par la police, alors qu’il tentait de s’interposer contre l’évacuation.Quelle est la réaction des autorités face à cette situation ?
Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, accompagné du maire de Paris est allé jusqu’à saluer personnellement les clandestins dans un centre d’accueil. Il estime que la mise en place d’accueil décent ne crée pas d’appel d’air. Il plaide donc pour un accueil d’urgence pour tous les migrants ainsi que pour une répartition sur tout le territoire, manière de lisser le problème et de le rendre plus supportable pour la population française. Gageons qu’il verrait les choses d’une tout autre manière s’il habitait Calais ou le XVIII arrondissement.Le maire de Paris s’est également exprimé
Anne Hidalgo estime de son côté que les clandestins ne peuvent pas dormir dehorsFace à l’afflux de migrants auquel nous sommes confrontés, il faut ouvrir un centre qui permette de s’occuper des migrants qui ne savent pas où ils vont demander asile. Accompagnés par les associations, il faut un lieu où ils puissent se poser et réfléchir
a demandé la maire de Paris. Elle avait l’air moins gênée lorsqu’il ne s’agissait que de SDF français.
Une autre solution est pourtant possible
Bien sûr. L’Australie nous en a donné un exemple flagrant, il y a un an en interdisant drastiquement l’immigration clandestine. Plus récemment et plus près de nous, l’Autriche a gelé en fin de semaine dernière l’examen des demandes d’asiles. Elle souhaite ainsi inciter les autres pays européens à faire de même. Espérons qu’elle fasse des émules. -
Les Français ne supportent plus le régime des partis et cela profite… au FN !
Une dépêche AFP reprise dimanche par de nombreux médias annonçait triomphalement que 75 % des Français ne font pas confiance au FN. Ce résultat qui semble sérieusement compromettre l’ambition d’accession au pouvoir de Marine Le Pen provient d’un sondage BVA réalisé les 11 et 12 juin pour Orange et i>Télé. Il semble par ailleurs confirmé par l’enquête réalisée et publiée exactement les mêmes jours par Odoxa pour Le Parisien/Aujourd’hui en France : seuls 15 % des Français s’y déclarent proches du FN.En réalité, ce que ces deux sondages mettent en lumière, c’est surtout l’extraordinaire rejet du système des partis par la population française.Le sondage du Parisien montre en effet que le pourcentage de Français qui se sentent proche du PS ou des Républicains ne dépasse pas non plus ce seuil des 15 %, tandis que l’enquête de BVA précise que le parti de François Hollande – qui exerce pourtant l’essentiel des pouvoirs qui n’ont pas été transférés à Bruxelles ou à Washington – n’inspire pas confiance à 2 Français sur 3 (67 %). C’est encore pire pour Les Républicains, qui sont au même niveau que le FN (74 %) en termes de méfiance. Les trois grandes formations de la vie politique française sont ainsi quasiment au même niveau… de rejet.Cela apparaît de façon encore plus explicite dans les détails de l’enquête Odoxa : près de 90 % des sondés déclarent avoir une mauvaise opinion des partis politiques. Le principal reproche qui leur est fait (par 83 % des sondés) est d’être « trop centrés sur les élections » et de ne pas être proches « des préoccupations des Français » (pour 91 % d’entre eux). En clair, l’opinion publique considère que les partis ne servent que leurs propres intérêts au lieu d’être au service de la collectivité. Cela veut aussi dire que ces partis sont perçus comme un obstacle au fonctionnement de la démocratie. Pire, car c’est là un phénomène nouveau : seuls 5 % des sondés considèrent comme « crédibles » ces formations qui exercent pourtant la totalité des pouvoirs officiels. Peut-être cela signifie-t-il justement que les Français ont désormais la certitude que le pouvoir est ailleurs et que la représentation nationale n’est qu’un théâtre coûteux et humiliant.En d’autres temps, une telle situation aurait été saisie par un Bonaparte ou un de Gaulle pour s’imposer à la tête de l’État et réformer profondément les institutions dans un sens qui satisferait à la fois leur ambition et les attentes de ces Français écœurés. Il y a près d’un an et demi déjà, le 24 janvier 2014, un sondage du CEVIPOF révélé par le magazine Valeurs actuelles montrait que la moitié des Français aspiraient à un système politique qui aurait à sa tête « un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections », autrement dit un régime autoritaire. 12 % d’entre eux déclaraient même souhaiter que « l’armée dirige le pays ». Personne n’ose plus poser la question aujourd’hui ! Ce serait inutile au demeurant, dès lors qu’aucun grand homme ne se profile à l’horizon, que le système des partis et des médias est bien verrouillé et que « la République » sait faire preuve d’autorité lorsqu’il s’agit de défendre les privilégiés.Dans ces conditions, le dégoût français devrait donc profiter à celui des partis qui est perçu comme le moins mauvais. Reprenons le sondage Odoxa : à la question « Quel est le parti qui vous semble le plus capable de proposer des solutions efficace ? », 13 % répondent le PS, 17 % Les Républicains et 22 % le FN. À la question « Lequel vous semble le plus proche des préoccupations des Français ? », 12 % répondent le PS ou l’ex-UMP, 13 % le Front de gauche et 22 % le FN. En conséquence, c’est peut-être bien le parti aux 75 % de rejet et aux 15 % d’adhésion qui pourrait profiter du dégoût général !François FalconBoulevard Voltaire :: lien
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JT du mardi 16-06-2015 TVL
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Politique & Eco n°47: Xavier Raufer - Explosion de la criminalité, une volonté politique
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Gouverner, c’est mentir !
Jamais la République n’aura mérité autant le surnom de « Ripoublique ». Jamais le mensonge n’aura été aussi institutionnalisé comme il l’est depuis trois ans.
Ce furent d’abord les promesses du Bourget : l’anti-sarkozysme primaire et sa litanie de décisions à prendre dès la victoire du candidat socialiste qui feraient de la France un grand pays libéral mais socialiste où tout le monde aurait du travail, où les impôts baisseraient comme jamais, où l’intégrité serait la raison d’être du gouvernement, etc. Promesses précédant la célèbre et désespérante anaphore de « Moi Président, je… » Trois minutes et vingt et une secondes d’une séquence devenue historique de par le ridicule de son énonciation et de ses 15 engagements dont on attend toujours qu’ils soient tenus !
Depuis trois ans, notre (hélas) Président que l’on espère par intérim ne manque jamais une occasion de mentir effrontément, avec cynisme même. Comme cette semaine pour nous confirmer, avec le plus grand sérieux, et toujours avec cette diction insupportable, que Manuel Valls en qui il garde toute sa confiance a bien été à Berlin pour une séance de travail avec l’UEFA ! Ou encore vendredi dernier, avant de se faire siffler en arrivant sur le circuit des 24 Heures du Mans, pour affirmer que ses multiples voyages en province n’avaient strictement rien à voir avec une campagne pré-électorale : « Ce n’est pas pour des raisons politiques, c’est pour des raisons à chaque fois économiques. » Ben voyons !
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La Manif Pour Tous accueille Hollande au salon VINEXPO
Accueil de la Manif pour Tous Gironde lors de la venue de François Hollande dimanche 14 juin au salon du vin VINEXPO à Bordeaux :
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Servir l'Etat oblige à ne pas servir une multinationale étrangère.
L'affaire du voyage berlinois de M. Valls a occupé tout l'espace médiatique et politique de la semaine, et a ainsi occulté des informations bien plus importantes que les 14.000 euros (environ 5 mois de mon salaire...) brûlés en kérosène et sécurité ministérielle. Ainsi, j'aurai aimé que l'on parle un peu plus des alertes de l'Unicef sur la question des enfants pauvres en France ! les chiffres annoncés en début de semaine font froid dans le dos et honte au citoyen que je suis : 3 millions d'enfants sous le seuil de pauvreté dans un pays comme la France, soit un enfant sur cinq, dont 30.000 sans domicile fixe et 9.000 vivant dans des bidonvilles, voilà un scandale social qui aurait mérité la Une des journaux et l'ouverture des bulletins d'information télévisés, mais qui est beaucoup plus gênant, sans doute, pour la République et ses « valeurs » que l'aller-retour Poitiers-Berlin.
Il y a aussi d'autres informations, apparemment plus anodines mais tout aussi révélatrices de l'état d'esprit de cette oligarchie qui maîtrise la République et méprise le Bien commun : ainsi, ce recrutement d'un haut fonctionnaire, conseiller en communication du secrétaire d’État aux Transports M. Vidalies, par la société Uber, celle-là même qui, au nom d'un libéralisme qu'il faut bien, en somme, qualifier d' « exagéré », cherche à contourner les lois françaises considérées comme « corporatistes » (sic!). Ce transfuge du gouvernement socialiste est le symbole même d'une classe de jeunes loups sortis des meilleures écoles françaises qui n'ont guère le sens de l’État ni celui de son service et préfèrent « se servir » contre monnaies sonnantes et trébuchantes... Sans doute est-ce une conséquence de la mondialisation et de l'esprit (et des réflexes) qu'elle engendre, conjuguée au libéralisme de la fluidité nomade et de l'individualisme égotiste, mais cela n'en est pas moins choquant pour qui garde encore au cœur une certaine notion de la nation, de sa grandeur et de l'honneur qu'il y a à la servir, par-delà les intérêts particuliers et les appétits personnels.
Malheureusement, l’attitude de ce M. Kopp n’a guère suscité de réactions dans les médias ni de la part d’un gouvernement qui me semble bien peu soucieux d’affirmer la primauté du politique sur l’économique ou le financier et de s’imposer à des multinationales qui, aujourd’hui, parlent de gouvernance pour mieux contourner les gouvernements… Il y aurait pourtant une mesure simple pour éviter ce genre de dérive affairiste : interdire pendant une période de quelques années (cinq ans me semblerait un bon délai) à toute personne ayant travaillé dans un ministère français de rentrer dans une société privée, sous peine d’une déchéance de nationalité (s’il s’agit d’une multinationale étrangère) ou (et…) d’une forte indemnisation versée par cette personne à l’Etat qui l’a employée.
Mais la République est prise au piège d’une mondialisation qui lui fixe une obligation de toujours plus libéraliser, sans égard pour le Bien commun ni le sens de l’Etat : le temps n’est plus à Colbert ou à Vauban, nous susurre-t-on de Bruxelles ou de Bercy. C’est surtout que cette République n’est pas la Monarchie, et c’est bien, justement, le problème ! Pour autant, faut-il se résigner à ce libéralisme qui n’est rien d’autre, aujourd’hui sans doute plus qu’hier, que le règne de « la fortune anonyme et vagabonde » ? Non, mille fois non ! Mais ce n’est pas seulement en hurlant contre le néolibéralisme que l’on pourra changer le cours de l’économie, mais bien plutôt en donnant à l’Etat les moyens de peser intelligemment (et sans l’étouffer…) sur celle-ci et son fonctionnement : en somme, en pratiquant le « politique d’abord », condition indispensable (mais pas toujours suffisante) à l’exercice de l’Etat libre et souverain.
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Loi Macron: un millier d'amendements de députés pour l'hémicycle
Plus d'un millier d'amendements ont été déposés par les députés en vue de l'examen à partir de mardi du projet de loi Macron par l'Assemblée, notamment sur la réécriture de la loi Evin, a-t-on appris lundi de source parlementaire.
Mais ces amendements pourraient ne pas être débattus en cas de recours par le gouvernement dès mardi ou mercredi à l'article 49-3 de la Constitution, qui permet de faire adopter un texte sans vote en engageant la responsabilité du gouvernement. Celui-ci peut ainsi soumettre le texte issu de la commission en y ajoutant ses propres amendements ou des amendements de députés qu'il accepte.
Le projet de loi du ministre de l'Economie, qui arrive en nouvelle lecture et a été adopté en commission jeudi par les députés, est à ce stade prévu à l'ordre du jour mardi à 21H30 pour une semaine de débats avant un vote solennel le 24 juin.
Dans un communiqué, l'ancienne ministre socialiste Michèle Delaunay a indiqué qu'elle avait déposé un amendement pour supprimer l'article controversé, introduit au Sénat et validé en commission à l'Assemblée, modifiant la loi Evin sur la publicité pour l?alcool.
Cet article "propose une définition de la publicité qui rendra de facto la loi Évin inapplicable", estime l'élue de Gironde, pour qui "cette faille dans la loi Évin, loi structurante de santé publique, ouvre la porte à toutes les stratégies de communication dont il y a fort à craindre qu?elles bénéficient davantage aux grands groupes et aux multinationales qu?aux viticulteurs".
"C?est un mauvais signal d?affaiblir une loi de santé publique par le biais d?une loi économique", a insisté Mme Delaunay, dont l'amendement est cosigné par une vingtaine de députés, dont Dominique Lefebvre, vice-président de la commission des Finances et ancien conseiller social de Michel Rocard au moment de la loi Evin en 1991.
Cependant la réécriture de la loi Evin est soutenue par un grand nombre de parlementaires. Le patron des députés PS Bruno Le Roux a souhaité lundi une "mission rapide" sur la question pour préciser "utilement" la législation.
Aucun amendement du gouvernement au projet de loi n'a encore été rendu public.
Par ailleurs, le député Benoît Hamon, figure de l'aile gauche du PS, a indiqué sur Twitter qu'il proposait "un amendement de suppression du plafonnement des indemnités en cas de licenciement abusif", mesure qu'a fait voter le gouvernement en commission la semaine dernière.
Source : Afp via yahoo :: lien
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Ici Moscou : les Français parlent aux Français ! Partie 2
Alexandre Latsa, journaliste, écrivain et consultant français résidant à Moscou, poursuit son entretien (*) avec Pauline Betton qui se livre de façon très sympathique aux questions de notre contributeur. On relèvera, d’entrée de jeu, un passage intéressant, une sorte d’analyse du bashing, mot émis par l’horrible vocabulaire anglo-saxon dont nos « bobos » politico-médiatico-affairistes usent avec tellement d’appétit :
« Une technique pour démolir un adversaire retors ou qui refuse de se soumettre. » Polémia
6/ Pourquoi d’après vous la presse française excelle-t-elle tant dans le Russia bashing?
Le Russia Bashing – comme vous dites! – n’est pas une expression de la langue française. C’est un vocabulaire qui provient directement des médias anglo-saxons. C’est une forme d’hystérie médiatique chronique. Il y a eu aussi le French bashing en 2003 au moment où le Président Jacques Chirac s’est vaillamment opposé devant les Nations unies, au nom de la France, à l’invasion militaire américaine en Irak. Il avait entraîné derrière lui, l’Allemagne, la Russie et la Chine… La suite a démontré que cette position était juste. Le bashing exploite l’émotion au détriment de la raison et ne se fonde sur aucune réflexion. C’est une puissante technique pour démolir un adversaire retors ou qui refuse de se soumettre. Les journalistes qui se livrent à cet exercice le font le plus souvent par paresse, par conformisme et aussi parfois sur commande. Lors de son passage à Moscou, la semaine dernière, le président Valéry Giscard d’Estaing a été reçu au Kremlin par le président Vladimir Poutine puis il a souligné devant un parterre d’étudiants de l’Université Lomonossov que les sentiments antirusses ont été artificiellement grossis en Europe car ce sont les États-Unis qui les ont semés dans les médias.
Il y a peut-être aussi chez une partie de la droite française des souvenirs ancrés dans l’époque soviétique de la lutte contre le communisme, sauf qu’aujourd’hui l’URSS n’existe plus et qu’il faut alors changer de lunettes. LeRussia bashing ne reflète donc nullement le sentiment profond du peuple français qui n’est naturellement pas hostile à la Russie.
7/ Vous avez choisi de soutenir une pétition initiée par des citoyens français appelant à la levée des sanctions et aussi à la livraison des Mistral à la Russie, quelles sont vos motivations
La France est un pays souverain et le président François Hollande est donc dans son rôle lorsqu’il décide de livrer ou non un matériel militaire. C’est une question principalement politique et non pas économique même si cela a un coût, naturellement ! En 2008, le président Nicolas Sarkozy avait choisi de réintégrer la France dans le commandement de l’OTAN dont le Général De Gaulle nous avait soustraits à la fin des années 1960. Ce contrat inédit avec la Russie
pouvait alors démontrer aux détracteurs de cette réintégration, que la France – membre à part entière de l’Alliance Atlantique – conservait une politique étrangère indépendante. Depuis le début, les États-Unis n’ont jamais fait mystère de leur hostilité dans cette affaire que nous avions eu aussi beaucoup de mal à faire accepter au complexe militaire et industriel russe qui n’en voulait pas non plus! Le Kremlin et l’Élysée avaient donc pris ensemble à l’époque une décision politique souveraine à contre-courant. Aujourd’hui la question de la signature de la France est posée… Si nous ne livrons pas, nous devons donc rembourser ce qui est dû et sans mégoter ! Si la non-livraison des Mistral était la clé de la réussite des accords de Minsk II pour ramener la concorde entre Russes et Ukrainiens alors la France pourrait mettre ce sacrifice dans la corbeille sans regret au nom de la paix et même s’en faire un mérite. Mais les choses malheureusement semblent plus tristes que cela. Espérons encore, espérons toujours… mais cela ressemble de plus en plus à un naufrage. Les Mistral ne sont soumis à aucune sanction internationale, ils pourraient donc être livrés. Le président de la République est le seul à pouvoir trancher cette question… En signant cette pétition nous avons simplement voulu lui donner du courage.
8/ Pendant que nos journalistes s’en prennent à Poutine, au sud, un immense chaos semble gagner plusieurs Etats musulmans au sein desquels les chrétiens d’orient sont victimes des plus terribles exactions et menacés d’extermination. Quel regard portez-vous sur cette incroyable tragédie?
Depuis Saint-Louis, la France est la protectrice des chrétiens d’Orient et elle a exercé depuis cette responsabilité à travers les siècles. Par l’éducation, grâce aux nombreuses institutions d’enseignement, essentiellement chrétiennes, la langue française reste notre principal vecteur d’influence dans cette région du monde. Elle continue d’être parlée couramment au Liban, en Israël et en Égypte et un peu aussi en Syrie… Les chrétiens sont indispensables en Orient. Protéger la vie de ces minorités, c’est donner une chance au dialogue entre juifs et musulmans. C’est contribuer à bâtir la paix. Cet hiver, Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, a fait un certain
nombre de déclarations politiques très claires allant jusqu’à unir la défense des chrétiens d’Orient massacrés à celle des chrétiens d’Occident de plus en plus souvent victimes de discrimination. Pour rappel, les chrétiens sont les croyants les plus persécutés dans le monde et l’on assiste aujourd’hui à des déplacements massifs de populations et à la disparition de communautés millénaires. En France, un jour sur deux une église ou un cimetière sont vandalisés dans l’indifférence générale. En mettant au même niveau la lutte contre l’islamophobie, l’antisémitisme et la christianophobie, la Russie a sans doute pris une initiative très forte.
Aujourd’hui par la faute d’une politique étrangère gouvernée par des chimères idéologiques et non plus par la réalité, nous laissons la Russie prendre en Orient la place de la France que nous laissons vacante. Cet abandon est révoltant ! Sarkozy puis Hollande, en alignant leurs analyses sur celle du département d’État américain se sont lourdement trompés sur la Syrie, sans parler de la Libye. Sous le prétexte vertueux de lutter contre des dictateurs, ils ont permis l’émergence militaire de Daesh et accélérés chez nous, la radicalisation de certains de nos enfants musulmans.
9/ En tant que jeune femme française, et élue, vous êtes très active dans la défense de la famille, que vous inspirent les dernières orientations du gouvernement à ce sujet?
Depuis mai 2012, le régime socialiste déroule implacablement un projet de société très logique et totalitaire. Acquis à la loi du marché pour tous et pour tout il organise progressivement la production de petits êtres déracinés, hors-sol, sans identité, isolés, incultes – mais doté d’une connexion wifi et d’un numéro de compte bancaire – contrôlés par l’Etat qui assure leur confort et leur sécurité au prix de leurs libertés. Mariage homo, GPA, genre, réforme du collège, avortement comme droit fondamental et suppression du délai de réflexion, euthanasie, principe du prélèvement d’organe et non plus du don… Rien ne semble pouvoir les arrêter. L’opposition n’a pas de structure mentale réfléchie et opérationnelle. Rares sont les députés qui osent s’exprimer sur ces sujet contre la pensée dominante. Ils sauvent pourtant l’honneur de notre République. Ces hommes lucides et courageux sont encore dispersés… Il faut les aider à
s’unir pour émerger. La droite au pouvoir s’est malheureusement montrée également complice de cette culture de mort envahissante, croyant encadrer des évolutions de la société soit disant pour en éviter les dérives. On voit le résultat de cette politique sans conscience, c’est une faillite morale, économique, sociale et culturelle. À mon sens, l’abrogation de la loi Taubira serait le signe fort qu’un changement est possible. Il faut opposer aux manipulations du lobby LGBT la souveraineté de la nation. Refuser de traduire politiquement le message clair et pacifique des millions de manifestants de 2013, c’est avoir peur de son ombre. Cette abrogation devrait être le signe qu’une révision profonde de tous les choix de société engagés depuis la présidence de Valéry Giscard d’Estaing est possible avec la volonté de proposer des alternatives généreuses respectueuses de la liberté de chaque personne. Il s’agirait d’une manière enfin humaine d’envisager l’écologie et le développement durable. Le docteur Xavier Emmanuelli fondateur du SAMU social de la ville de Paris en 1994, qui aujourd’hui est présent dans les rues de Moscou, a écrit un jour : « une civilisation qui tue sa graine est vouée à la mort ».
10/ Le retour de Nicolas Sarkozy et l’apparition des Républicains, le tandem Hollande/Valls, le Front National 2.0. La scène politique française semble en pleine mutation, comment vous situez-vous sur l’échiquier national et quel est votre regard sur la politique française?
2017 approche et nous entrons déjà dans le temps de la campagne présidentielle qui reste le moment le plus passionnant de la vie politique française. Les partis politiques aujourd’hui comme hier offrent un spectacle bien pitoyable. Ils n’ont aucun intérêt en eux même, ce sont juste des machines de guerre. Néanmoins, avec quelques autres, j’ai adhéré à l’initiative de Sens commun pour porter les idées d’Ici Moscou au sein d’une grande formation politique. Cela nous a autorisés à soutenir la candidature d’Hervé Mariton à la tête de l’UMP. Nous n’avons pas gagné mais nous avons poussé Sarkozy à dire publiquement qu’il abrogerait la loi Taubira. Ce n’est déjà pas si mal. L’adoption du nom de Républicain, la composition de l’équipe dirigeante et les statuts de la nouvelle formation était soumise au vote des militants. Questions sans intérêt, il faut bien le dire… Le nom Républicains passe encore, mais pourquoi valider une équipe où les personnalités qui portent nos idées sont minoritaires quant aux statuts nous refusons d’instaurer le principe d’une primaire pour désigner un candidat du parti à la présidentielle. On ne vote jamais pour un parti mais pour un homme – et demain qui sait pour une femme ! Cette élection est singulière, car elle nous distingue des autres démocraties, c’est l’un des derniers grands leviers de souveraineté et de liberté dont nous disposons encore. Il me semble à cet égard que l’abandon du septennat pour le quinquennat est une évolution contraire à l’esprit du général De Gaulle. C’est mauvais ! L’usure rapide des présidents Sarkozy et Hollande ne tient pas seulement à leurs politiques ou à d’éventuelles failles de leur personnalités, c’est aussi un effet déplorable du quinquennat. Les politiciens qui ont poussé vers cette réforme sont des gens hostiles à la grandeur qui par un manque d’imagination tragique ne voient dans la France qu’une puissance moyenne.
Hollande est déjà en campagne et personne à gauche ne le menace vraiment. Valls est un policier ce qui ne séduit pas
les gens normaux. Le président sortant se prépare, il sait très bien que ce sera dur mais que rien n’est jamais perdu! Il s’accroche à sabaraka gardant toujours à l’esprit l’incroyable mésaventure de DSK à New York qui lui a ouvert la route de l’Elysée contre toute attente.
Face à lui, il y a toujours Sarkozy qui a reconquis la présidence de l’UMP puis a réussi à maintenir son navire à flot aux « départementales ». Menacé de toute part, il continue néanmoins à tracer sa route dans le gros temps. Sauf morsure de vipère toujours possible, il apparait comme le candidat naturel de la droite. A côté de lui, Juppé est un homme aimable, c’est le chouchou des médias et il compte essentiellement sur la primaire ce qui ne suffira peut-être pas. Sauf morsure de vipère encore une fois!
Enfin il y a Marine Le Pen, la femme qui hante les nuits de Sarkozy et de Hollande, tour à tour de rêves dorés ou de cauchemars épouvantables. Abandonné dans sa solitude de Montretout, son vieux papa peut bien tonner contre la mauvaise influence qu’exercent les mignons qui entourent sa terrible fille, elle n’en a cure. Elle veut gagner, et comme elle possède un instinct très sûr, c’est la seule qui a déclaré avant tout le monde et sans le moindre état d’âme qu’elle abrogerait la loi Taubira. Elle seule a su capter la colère du peuple. Cette funeste colère qui enfle chaque jour et peut la propulser demain aux portes du pouvoir… et nos deux présidents sont convaincus que seul celui qui se retrouvera face à elle au second tour aura une chance de pouvoir lui interdire d’en franchir le seuil… Pari risqué!
11/ Quel est le message que vous souhaiteriez faire passer aux Français qui n’ont plus confiance dans la politique et les politiciens?
Cultivons-nous, pensons à la France toujours, aimons-là, imaginons, parlons-nous, soyons attentifs et veillons!…. Enfin le jour venu en âme et conscience nous voterons pour qui nous plaira, hors de toute consigne partisane. Vive la France et vive la Russie, notre pays d’accueil!
Entretien avec Pauline Betton mené par Alexandre Latsa, 4/06/2015
Notes de la rédaction :
(*) Voir : Ici Moscou : les Français parlent aux Français ! Partie 1
(**) Chrétiens d’Orient :
Liban : 1,5 million ; Israël : 150.000 ; Palestine : 60.000 ; Turquie : 80.000 ; Syrie : 850.000 ; Irak : 600.000 ; Iran : 150.000 ; Jordanie : 350.000 ; Egypte : entre 8 et 10 millions.Source : sputniknews.com
http://www.polemia.com/ici-moscou-les-francais-parlent-aux-francais-partie-2/