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religion - Page 238

  • Après la très grande Manif pour tous, pour aller "au coeur de l'essentiel" : le rejet de cette laïcité du Système, supercherie haineuse et sectaire, "guerre d'extermination" de la religion catholique...

    Il nous a paru intéressant de nous livrer à un petit exercice  de "littérature comparée"... Inutile d'ajouter de longs commentaires, ces deux textes - rapprochés - parlent d'eux-mêmes...

    1. Le 8 novembre 1906, Viviani (co-fondateur de "L'Humanité" et président du Conseil lors de la déclaration de la guerre de 1914) prononce ce discours brutal (extraits), à la tribune de l’Assemblée nationale : révélateur !...

    2. Le 25 mai 2013, Michel Rouche*, Chantal Delsol* et Monseigneur Marc Aillet dialoguent avec Samuel Pruvot, dans "Famille chrétienne", sur le thème "L'éveil à la politique des jeunes catholiques - Décomplexés, mystiques et engagés"... : tout aussi révélateur ! On est au "coeur" du problème, et ce problème est "politique" : qui a dit "Politique d'abord !" ?...

    1. Le 8 novembre 1906, Viviani (co-fondateur de "L'Humanité" et président du Conseil lors de la déclaration de la guerre de 1914) prononce ce discours brutal (extraits), à la tribune de l’Assemblée nationale : révélateur !...

    "...Nous sommes chargés de préserver de toute atteinte le patrimoine de la Révolution... Nous nous présentons ici portant en nos mains, en outre des traditions républicaines, ces traditions françaises attestées par des siècles de combat où, peu à peu, l’esprit laïque s’est dérobé aux étreintes de la société religieuse...
    ...Nous sommes face à face avec l’Église catholique...
    ...Au-dessus de ce combat d’un jour, n’est-il pas vrai que se rencontre une fois de plus ce conflit formidable où le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel se disputent des prérogatives souveraines, essayant, en s’arrachant les consciences, de garder jusqu’au bout la direction de l’humanité ?...
    ...La vérité, c’est que se rencontrent ici... la société fondée sur la volonté de l’homme et la société fondée sur la volonté de Dieu...
    ...Les Congrégations et l’Église ne nous menacent pas seulement par leurs agissements, mais par la propagation de la foi...
    ...Nous avons arraché les consciences à la croyance. Lorsqu'un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous lui avons dit que derrière les nuages, il n'y avait que des chimères.
    Ensemble, d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu'on ne rallumera plus...
    ...La neutralité fut toujours un mensonge.
    Nous n'avons jamais eu d'autre dessein que de faire une université antireligieuse... de façon active, militante, belliqueuse...
    ...Nous nous sommes attachés dans le passé à une œuvre d'irreligion; nous avons arraché la conscience humaine à la croyance...
    ...Ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus...
    ...Nous ne sommes pas seulement en présence des congrégations, nous sommes en face de l'Eglise Catholique, pour la combattre, pour lui livrer une guerre d'extermination... 

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    2. Le 25 mai 2013, Michel Rouche*, Chantal Delsol* et Monseigneur Marc Aillet dialoguent avec Samuel Pruvot, dans "Famille chrétienne", sur le thème "L'éveil à la politique des jeunes catholiques - Décomplexés, mystiques et engagés" (extrait)...

    * Michel Rouche est historien et docteuir ès lettres. Professeur émérite à la Sorbonne, il anime l'Institiut de la famille; Chantal Delsol est philosophe, historienne des idées politiques et romancière. Elle est aussi membre de l'Académie des Sciences morales et politiques; Mgr Marc Aillet est évêque de Bayonne depuis 2008. Issu de la Communauté Saint-Martin, il a enseigné la théologie morale au séminaire de Fréjus-Toulon.

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    PS/NDLR : Chantal Delsol cite un court extrait de Vincent Peillon : on peut rajouter celui-ci , pris dans "La Révolution française n’est pas terminée" (Seuil, 2008) : 102 ans après, Peillon y dit exactement la même chose que Viviani...
     
    "...La révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps, c’est un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans pareille, est celle de l’engendrement par un brusque saut de l’histoire d’un homme nouveau. La révolution est un événement méta-historique, c’est-à-dire un événement religieux. La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi..." 

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    Il faut savoir ce que l'on veut : ou le Système, et alors on n'aura plus, à terme, la France "traditionnelle"; ou "la France traditionnelle", et alors il faut mener une action "étant réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Système" (Léon Daudet).

    http://lafautearousseau.hautetfort.com

  • Attentats islamistes de Londres et de La Défense : ouvrons les yeux !

    COMMUNIQUÉ de Jacques MYARD, Député de la Nation, Maire de Maisons-Laffitte, Président du Cercle Nation et République

    Le lâche attentat des islamistes contre un soldat britannique à Londres va peut-être enfin ouvrir les yeux aux naïfs anglais et autres qui prônent la tolérance envers les extrémistes religieux et leur garantissent la liberté d’expression.
    Le « Londonstan » récolte malheureusement les fruits de son aveuglement. Dans un monde devenu totalement transnational, sans frontières, il faut désormais que l’on sache que les assassins islamistes sont une cinquième colonne présente dans toutes les banlieues d’Europe.
    Nous devons en tirer toutes les conséquences sur le plan juridique, au regard de la nationalité et des procédures de déchéance, mais aussi sur le plan des dérives communautaires qui ne peuvent plus être tolérées
    La naïveté qui est la nôtre face aux djihadistes est dramatique, elle doit cesser. Regardons les réalités en face, sinon le pire demain est à redouter, c’est la guerre civile qui nous attend.
     
    Agression contre un militaire en patrouille Vigipirate : la preuve par les faits !
    Il ne s'agit pas de tirer des conclusions hâtives et définitives, avant que l'enquête n'établisse les faits avec une parfaite objectivité, mais il n'en demeure pas moins que l'agression perpétrée au cutter contre un militaire en patrouille Vigipirate à la Défense rappelle tragiquement le mode opératoire des événements de Londres.
    Les dérives croissantes d'intégristes islamistes qui s'auto fanatisent sur les réseaux et sites internet sont devenues en France une réalité funeste, comme le souligne le rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale sur le fonctionnement des services de renseignements dans le suivi et la surveillance des mouvements radicaux armés, à laquelle J.Myard a participé activement.
    Il y a quelques jours certains bons esprits m'ont accusé d'extrémisme alors que je dénonçais notre naïveté face à la montée de l'islamisme djihadiste présent en France et qui constitue une véritable cinquième colonne, ces bons esprits aveugles et irresponsables auront dès lors ainsi tout loisir de réviser leurs jugements irresponsables !
    Cette situation appelle une révision totale de notre politique en matière de contrôle de nos frontières, Schengen doit être révisé, notre politique de naturalisation doit aussi être revue.
    La France est grande et généreuse mais on ne saurait admettre sur notre sol des appels à la haine voire au Jihad.
    Le temps de la naïveté imbécile est révolu car il faut savoir que le temps des terroristes assassins ne fait que commencer !
  • Actes chistianophobes : pourquoi diable un tel silence ?

    Chaque année, la presse nous fait part de la recrudescence quasi-constante des actes antireligieux. Par actes antireligieux, comprenez les actes islamophobes et antisémites : il y en aurait eu respectivement 369 et 614 en 2012 d’après un article publié par France Info [1].

    Ces statistiques, émises généralement par des organes communautaires, désignent des méfaits à travers lesquels l’identité religieuse des personnes agressées ou des lieux profanés serait de toute évidence l’élément motivant les coupables.

    La presse est cependant plus discrète concernant les actes dirigés contre l’identité chrétienne. Elle les traite comme des faits divers, et se prive bien, contrairement aux actes islamophobes et antisémites, de se lancer dans des analyses géopolitiques ou macro-sociétales à grand renfort d’ « experts » de la question.

    Pourtant, les actes christianophobes sont une réalité indéniable. Des médias plus indépendants nous en apportent régulièrement la preuve. Ainsi le site Atlantico [2] en dénombre-t-il au bas mot 79 pour l’année 2012, juste pour les profanations et les dégradations de lieux de cultes. Viennent ensuite les agressions de personnes, les interruptions de célébrations, les menaces, etc. L’Observatoire de la christianophobie [3], de son coté, répertorie les attaques subies par les chrétiens et leurs institutions, en France et dans le monde, reportant ainsi des faits généralement passés sous silence par les médias dominants. 

    L’enjeu statistique de la question réside dans les critères considérés pour retenir, ou non, le caractère antireligieux d’un acte. En ce qui concerne par exemple les profanations, Le Figaro, en septembre 2010, nous informait qu’il y en avait environ « une […] tous les deux jours », et que, d’après la gendarmerie, elles concernaient « très majoritairement des tombes chrétiennes ou des églises » [4]. À voir donc, si l’on doit considérer l’intention des auteurs ou les résultats eux–mêmes pour qualifier un délit de « christianophobe ».

    En tout cas, les associations communautaires qui font loi sur le nombre d’actes islamophobes ou antisémites ne semblent pas s’embarrasser de ce type de questionnement : au-delà des chiffres, lorsqu’on en vient aux faits, on constate qu’il ne s’agit pas toujours d’agressions clairement identifiés ou de dégradations revendiquées de lieux de cultes : des suspicions de discriminations ou des altercations au sujet de la « laïcité » sont ainsi prises en compte sans état d’âme [5].

    « Deux mères de famille se voient interdites d’accompagner une sortie scolaire par la directrice pour cause de port du voile » : voilà un exemple d’acte « islamophobe » utilisé par le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) pour composer ses statistiques. Statistiques reprises par les médias dominants pour dénoncer la hausse de l’islamophobie, le tout au milieu d’articles au ton complaisant envers la loi antivoile de 2004. Incompétence, schizophrénie ou manipulation ?

    Un certain nombre d’actes de profanations de lieux de cultes musulmans restent cependant indiscutables : graffitis hostiles dans des cimetières, têtes de porcs devant des mosquées [6]... Il apparaît effectivement que l’absence d’un islam français et intégré tel que l’invoque Camel Bechikh [7], ainsi que le traitement médiatique dont l’islam fait l’objet ces dernières années (foulard, prières de rue, pain au chocolat…), génèrent de tristes amalgames dans certains esprits, souvent isolés et certainement adolescents, dont l’expression d’un malaise bien réel débouche sur de déplorables insultes au sacré.

    Quant aux actes antisémites, il est bien dommage qu’on ne puisse les déplorer sans garder une certaine distance, tant des précédents comme l’affaire « Marie L » [8] ou, plus encore, la fausse agression du Rabin Farhi [9] nous ont laissés dubitatifs. Ce genre d’affaires douteuses n’est d’ailleurs en rien propre à la France, les exemples aux États-Unis étant aussi nombreux (affaire Kerri Dunn, affaire Sarah Marshak…) [10].

    Quoi qu’il en soit, Richard Prasquier nous assure que la lutte contre les actes antisémites, « à ne pas mélanger » avec les actes islamophobes, doit faire l’objet d’un traitement spécial : la France doit en faire une priorité. François Hollande s’exécute : elle sera « une cause nationale » [11].

    Ni Prasquier, ni le président de « tous » les Français ne mentionnent cependant les actes christianophobes.

    Mais cela ne nous étonne point. Tout comme la lutte contre l’antisémitisme, il semblerait que jeter l’opprobre sur la foi chrétienne et plus précisément sur le catholicisme soit une priorité nationale.

    Piss Christ est ainsi applaudi comme représentant de l’art subversif au nom de « la libre création artistique » [12], les écoles catholiques sont attaquées par les politiques au nom de la sacro-sainte laïcité [13], Charlie Hebdo, érigé en symbole de la liberté d’expression, souille la foi chrétienne continuellement (en prenant récemment le prétexte de la question du « mariage pour tous » pour doubler ses doses d’insultes)…

    Bien sûr, les milieux audiovisuels apportent eux aussi leurs flots de mensonges et d’ordures permanents : Case départ et Inquisitio l’été dernier [14], Au Nom du Fils et Le Silence des Églises cette année [15]. Cela aurait-il d’ailleurs un lien avec les disproportions communautaires marquant le monde des médias, sur-représentations que semble même admettre Élisabeth Lévy lorsqu’elle disjoncte [16] ?

    Non ! Pas de « complotisme » ! La négation des actes christianophobes, tout comme les attaques anticatholiques des médias dominants ne sont pas la preuve d’une volonté oligarchique. Comme nous l’expliquerait certainement le prophète Jacques Attali, l’antichristianisme ambiant est en fait un phénomène normal et endogène, un simple effet secondaire de la marche vers « l’hyperdémocratie » cette « expression ultime du moteur de l’Histoire : la liberté » [17]. Que c’est beau, le progrès !

    Léon Saint-Quay http://www.egaliteetreconciliation.fr

    Notes

    [1] http://www.franceinfo.fr/societe/nouvelle-explosion-des-actes-antisemites-en-2012-898227-2013-02-20

    [2] http://www.atlantico.fr/decryptage/derriere-chiffre-voitures-brulees-grand-silence-celui-actes-anti-chretiens-jacques-charles-gaffiot-593100.html?page=0,0

    [3] http://www.christianophobie.fr/

    [4] http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/09/22/01016-20100922ARTFIG00705-une-profanation-tous-les-deux-jours-en-france.php

    [5] http://www.islamophobie.net/la-carte-de-france-des-actes-islamophobes

    [6] http://www.leparisien.fr/societe/dijon-une-mosquee-souillee-par-une-demi-tete-de-porc-10-05-2013-2793381.php

    [7] http://www.egaliteetreconciliation.fr/Camel-Bechikh-repond-aux-questions-du-public-au-colloque-de-Fils-de-France-18041.html

    [8] http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/3927739.stm

    [9] Il s’agit de porter attention à l’aplomb incroyable avec lequel le Rabin Farhi a menti : http://www.dailymotion.com/video/x8rnzk_les-mensonges-du-rabin-victime-d-an_news#.UZjrf9iIT6M

    [10] http://www.davidduke.com/?p=3127 & http://articles.latimes.com/2004/aug/19/local/me-dunn19

    [11] http://lci.tf1.fr/france/societe/le-crif-appelle-a-ne-pas-melanger-islamophobie-et-antisemitisme-7651282.html

    [12] http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/04/20/2471743_avignon-contre-les-conservatismes-soutenons-la-creation-artistique-et-le-debat-democratique.htmlc

    [13] http://religion.blog.lemonde.fr/2013/01/02/tensions-entre-leglise-catholique-et-le-gouvernement-au-dela-de-lanticlericalisme/

    [14] Voir les bandes-annonces et les analyses d’Alain Soral, dans l’entretien de septembre 2012, partie 4

    [15] Voir les bandes-annonces et les analyses d’Alain Soral dans l’entretien de mars & avril 2013, partie 3

    [16] La pleurniche communautaire des autres rend maboule Élisabeth Lévy, et dans sa crise, elle tient des propos intéressants : http://www.youtube.com/watch?v=5uY7hDuSFPA.

    [17] Une brève histoire de l’avenir, avant propos, Jacques Attali, Fayard Ed. Mars 2012

  • A vous, les veilleurs éveillant l’émerveillement !

    Texte reçu du père Daniel-Ange :

    "Devant vos paisibles visages, éclairés du dedans par une clarté d’ailleurs, j’hallucine ! Me voilà complètement scotché ! Qui donc êtes vous ?

    Je vais vous le dire : vous êtes les sur-vivants d’une guerre aseptisée, les rescapés d’un naufrage, les résistants qui refusez de laisser souiller la beauté de votre jeunesse et ternir la pureté de vos regards. Les prophètes de la Joie, les sentinelles du matin, les fils et filles de la Lumière: c’est vous ! Oui, chacun de vous ! En veillant au long des nuits, vous faites advenir l’aurore.

    Vous débordez d’une toute neuve joie de vivre, car vous découvrez pour quoi vivre, selon le dernier mot d’une jeune américaine, Cassie Bernall : «  Si tu ne sais pas pour qui vivre, ce n’est pas la peine de vivre. »

    Vous êtes l’espérance de la France- oui, la France espérante - et au-delà, de tous les jeunes d’Europe qui, via  Facebook et Ipod sont rivés, nuit après nuit, guettent le moment de faire de même chez eux. Vous allez  en engendrer une multitude. Peut-être même dans le monde entier. Face à un raz-de-marée d’eau polluée, vous formez une lame de fond  purifiant tout sur son passage.

    Vous dénoncez le mensonge qui vide les mots de leur sens. Vous vous rebellez contre une idéologie virant au totalitarisme d’Etat. Vous vous révoltez contre les manipulations frisant la dictature.

    Vous vous insurgez contre les aberrations qui – tels des monstres- se profilent à l’horizon.

    Vous alliez la lucidité au courage. Lucidité de votre réflexion, courage de vos actions. Lucidité intellectuelle et courage  « gestuel »l .

    Vous refusez qu’on vous traite comme des imbéciles en vous forçant à penser qu’on peut « être mâle en étant féminin et femelle en étant masculin. » Non mais ça va pas la tête !

    Devant une subversion anthropologique, vous êtes le fer de lance d’une insurrection civique. Devant une révolution contre-humanitaire, vous forgez la rébellion de lumière.

    Devant l’invasion de théories subversives de notre civilisation, vous entrez en dissidence, avant d’être peut-être, acculés à une désobéissance civile.

    Lire la suite "A vous, les veilleurs éveillant l’émerveillement !"

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Faut-il encore manifester ce dimanche 26 mai ?

    Entretien avec Alain Escada, président de Civitas

    Puisque la loi Taubira est maintenant promulguée, cela vaut-il vraiment la peine d'encore manifester le 26 mai ?
    AE : Oui, à plusieurs titres. Des exemples existent, dans l'histoire contemporaine française, de lois promulguées et néanmoins abandonnées sous la pression populaire. Par ailleurs, l'esprit de résistance doit être entretenu de façon à contribuer à encourager un grand nombre de maires et d'élus municipaux à refuser d'appliquer cette loi inique. Enfin, il est très important de souligner que la loi Taubira n'est que la première étape d'un projet gouvernemental subversif qui ne compte épargner aucun domaine et qui se prépare à manipuler les enfants dès le plus jeune âge. Dès lors, il importe vraiment de ne rien lâcher, de maintenir la pression et de rester mobilisés. Ni la lassitude ni la résignation ne sont permises lorsqu'il s'agit de défendre la famille, socle de base de la société.

    Mais l'autorité doit-elle plier devant la loi de la rue ?
    AE : Notre démarche n'est absolument pas révolutionaire. Au contraire, dans le cadre qui nous occupe, c'est le pays légal qui s'obstine à vouloir imposer son plan révolutionnaire, intrinsèquement contraire à la loi naturelle et au bien commun. Et la réponse du pays réel doit être contre-révolutionnaire. Il ne s'agit pas de créer le désordre, l'anarchie. Il s'agit de rétablir l'ordre naturel et chrétien.

    Pourquoi manifester séparément de la "Manif pour tous" ? Ne vaut-il pas mieux faire nombre ?
    AE : Le nombre n'a jamais fait la vérité. La force n'est pas non plus dans le nombre. Les différentes manifestations de la "Manif pour tous" ont toujours reçu le soutien de foules importantes, mais pour quel résultat ? La "Manif pour tous" n'a rien obtenu. L'histoire ne donne aucun exemple d'un gouvernement qui cède devant une foule festive. Or, la "Manif pour tous" a toujours voulu maintenir les foules dans cette ambiance plus proche d'une techno-parade que d'une marche de protestation. Et les discours y ont toujours été équivoques. D'abord en faveur d'un Pacs+, puis de l'union civile. Sans parler de la lutte contre "l'homophobie" qui servira précisément au gouvernement pour installer les étapes suivantes de son plan totalitaire. Alors, je pose cette question à tous ceux qui ont fait confiance à la "Manif pour tous" sans aucun résultat : pourquoi ne pas essayer autre chose et rejoindre ceux qui ont toujours tenu un discours sans concession ? Qu'avez-vous à perdre ? Osez participer à la manifestation qu'organise Civitas.

    Frigide Barjot, huée à Lyon, n'a-t-elle pas été recadrée ?
    AE : Lyon, dès le mois d'octobre, est apparue comme un terreau exemplaire de mobilisation contre la dénaturation du mariage et de la parenté. Et on y a vite compris que Barjot roulait avant tout pour elle-même. Le 5 mai, les Lyonnais ont rappelé à Barjot qu'ils ne lâchaient rien, eux. Mais cela n'a eu aucune conséquence au sein de l'état-major de la "Manif pour tous". Les divagations ont continué sans que personne parmi le comité de la "Manif pour tous" ne s'en distancie. Le lendemain, Barjot déclarait au Nouvel Observateur que ceux qui n'étaient pas contents pouvaient rejoindre Civitas. Le 7 mai, accompagnée de tous les porte-parole de la "Manif pour tous" et du député UMP Mariton, elle tenait une conférence de presse en faveur de l'union civile pour les duos homosexuels. Les 14 et 15 mai, Barjot avait l'intention de se rendre à Casablanca pour y lancer un appel à Hollande pour lutter... contre la dépénalisation de l'homosexualité au Maroc et dans le monde ! Le 16 mai, Barjot tenait une nouvelle conférence de presse à Paris pour demander à François Hollande... un plan contre l'homophobie ! Pas besoin de Barjot pour cela : j'ai déjà expliqué en différentes occasions le plan totalitaire imaginé par le gouvernement sous couvert de lutte contre l'homophobie. Et le 26 mai, Barjot va faire son show habituel, demander d'applaudir ses "amis homos", délirer à propos de lutte contre l'homophobie, divaguer tous azimuts et... faire la part belle à l'UMP.

    Vous trouvez anormal que l'UMP soit valorisée au sein de la "Manif pour tous" ?
    AE : La décision du Conseil Constitutionnel illustre parfaitement la duplicité de l'UMP. Le Conseil Constitutionnel est composé de personnes issues du sérail politique, majoritairement proches de l'UMP. C'était le seul niveau de pouvoir où la droite n'avait aucune peine à bloquer la loi Taubira. Mais ils ont préféré la voie de la complicité. Et, dans la foulée, les communiqués de Jean-François Copé et d'Hervé Mariton n'ont pas une fois parlé d'abrogation de cette loi inique. Copé a dit qu'il respectait cette loi ! Mariton a annoncé qu'il célébrerait lui-même les "mariages" homosexuels ! Et les mêmes ont le culot de continuer à vouloir parader le 26 mai prochain en tête de la "Manif pour tous". Copé appelle l'UMP à y participer et à en faire une manifestation "contre la gauche". C'est prendre les défenseurs de la Famille pour des imbéciles. Face à la loi Taubira, l'UMP n'a fait que de la mise en scène théâtrale. Faux duel gauche-droite avec pour choix des armes des épées en bois et des pistolets à eau.

    Le mot de la fin, s'il fallait encore convaincre de manifester le 26 mai et de le faire à vos côtés ?
    AE : Je lance un appel aux Veilleurs, Campeurs, Hommen et à tous ceux qui souhaitent un printemps français, à tous les défenseurs de la Famille, aux catholiques et aux patriotes que compte la France : organisons un sursaut contre-révolutionnaire ! Ceux qui tiennent absolument à faire un passage à la "Manif pour tous" pourront d'abord participer à la manifestation avec Civitas, qui finira plus tôt que la "Manif pour tous", et rejoindre ensuite celle-ci. Mais il est impératif de rompre avec l'ambiance flonflons qui a démontré toute son inefficacité. Et pour conclure, je ne voudrais pas manquer de rappeler toute l'importance de la prière. C'est d'autant plus nécessaire que cette haine de la famille qui anime tant de dirigeants politiques a pour corollaire la haine du christianisme.

    26 mai à 14h30 - Manifestation
    "Ennemis du mariage, de la famille, de la France : du balai !"
    de la place Général Catroux (métro Malesherbes) à l'Opéra.

    Des cars s'organisent à partir de différentes villes. Les infos se trouvent sur le site Civitas.

  • L'embryon va tout bouffer !

    1 - Lorsque l'on parcourt les articles et les livres de biologie de la reproduction, ce qui frappe, c'est qu'il n'y a pas de conception assignable. La reproduction, c'est un processus, un processus pouvant être décrit en termes matérialistes, et sauf à être bizarrement fétichiste d'une partie de ce processus (la fécondation, en général), on ne peut pas isoler sérieusement quelque chose qui s'appelle la conception. Il n'y a aucune raison sérieuse de poser qu'un nouvel être est conçu à tel ou tel moment, sauf à être d'un scientisme vraiment mesquin et étriqué. D'une part, il s'agit toujours de procès matériels complexes et aveugles, qui peuvent prendre des formes tout à fait inattendues soit "naturellement" (gémellité, formes tératologiques) soit "artificiellement" (parthénogenèse, clonage). D'autre part, le nouvel être humain, il est conçu aussi lors de l'assemblage des molécules organiques qui formeront les gamètes : ces molécules devraient alors être "respectées". On est dans le matérialiste scientiste le plus vulgaire et je ne vois pas pas d'issue pour ceux qui acceptent cette idée bizarre de "conception". Pire :  je ne vois pas du tout ce que cela apporte du point de vue spirituel et moral, sauf à accepter de s'illusionner et d'être victimes d'idées fixes. 

    Il me semble qu'il serait blasphématoire d'assimiler l'Incarnation à un processus biologique et encore plus de l'assimiler à un moment du processus de la reproduction humaine et il est trop visible qu'à travers cette idée de conception on court après un analogon de l'Incarnation. Cela m'apparaît déplacé et désespéré, et surtout sordide. D'autant plus déplacé que la passion pour la conception, c'est à dire pour une idée grotesque et scientiste d'un processus continu, permet de reléguer ou même d'occulter complètement le seule question qui devrait être posée à propos des créatures et qui est celle de l'animation. Les idolâtres de la conception, c'est à dire en gros de la fécondation, réussiraient presque à faire oublier aux croyants qu'il est aussi question d'âme dans cette affaire. Mais c'est peut être leur but, conscient ou inconscient, j'y reviens.
     
    2 - Après le mythe de la conception, qui est une sorte d'incapacité à percevoir la réalité temporelle des processus décrits par la science, une fixation scientiste mais où se mêle évidemment déjà beaucoup d'imagerie affective, vient le mythe de l'embryon. 
    L'embryon est dans les milieux catholique un double mythe scientiste et affectif. 
    L'embryon, il est survalorisé d'une manière tout à fait démentielle et pseudo-scientifique, dans la continuité de la "conception", c'est une constante de la triste presse "catholique". Evidemment, l'affect foisonne parallèlement et de manière encore plus irrationnelle : chacun -et surtout chacune- est invité à s'épancher sur l'embryon, c'est du sentimentalisme d'illuminés ! L'embryon, il existe alors dans les têtes à l'état doublement mythologique, doublement caricaturé : par induration scientiste matérialiste et par illuminisme larmoyant fidéiste. Mais d'embryon vrai, dans tout çà, il n'y en a pas ! Là encore, on peut se demander quel est l'intérêt spirituel et moral de ces mystifications, de ces suggestions déshonnêtes.  
     
    3 - L'absence de connaissances vraies en génétique et plus généralement en biologie dans les discours des "catholiques" qui interviennent dans le domaine de la "bio-éthique" ne peut pas être un hasard : ce sont soit de purs cyniques qui se moquent ouvertement du bon peuple catholique, soit des idiots utiles. Dans le premier cas, on sert au bon peuple une bouillie scientiste, dans le deuxième cas, c'est plutôt du scientisme conjuratoire.  
    Il suffit de se documenter un tout petit peu sur certains aspects complexes de la génétique ou de l'embryologie (on n'a que l'embarras du choix !) pour faire voler en éclat les schémas cyniques ou naïfs des bio-éthiciens "catholiques". Les "défenseurs de la vie" nous contraignent bel et bien à l'adulation de procès purement matériels, à l'intérieur desquels aucune animation, même animale, n'est  repérable. Et ils contraignent les femmes à verser des tonnes de larmes sur de la matière organique insensible. C'est quand même assez grave. 

    4 - On perçoit donc que ces obsessions autour de la conception et de l'embryon et la construction de tels mythes n'ont rien à voir avec la recherche de la justice et la vérité, vraiment rien à voir ! Lorsque l'on recherche la justice et la vérité, on ne tient pas des discours pseudo-scientifiques,   radoteurs ou gnangnans comme ceux des "défenseurs de la vie". 
    La vraie raison est toute autre, aux antipodes : le discours scientiste sur la conception et l'embryon, il est l'idéologie aujourd'hui nécessaire pour poursuivre à grande vitesse la liquidation de l'Eglise. 
    Je m'explique. L'embryon mythologisé et imaginaire est si omniprésent et si insistant qu'il va passer pour le prototype de l'individu chrétien, de la "personne humaine" comme on dit, une sorte de saint implicite qui va influencer inconsciemment et durablement les esprits. Evidemment son activité spirituelle est inexistante, et ceux et celles qui vont prendre au sérieux ces idées bizarres autour du "respect de la vie" vont très vite assimiler le christianisme avec la poursuite d'une vie embryonnaire, au mieux quiétiste ! Et voilà comment le scientisme embryolâtrique est chargé d'en finir avec toute spiritualité dans l'Eglise, de transformer l'Eglise en adorateurs hébétés et ahuris de la matière organique aveugle, inconsciente et sans intention. C'est en gros la création d'un atroce cercle vicieux d'autolâtrie humaine d'où toute spiritualité est d'emblée bannie  Une sorte de cercle fermé réservé aux "catholiques" bourgeois, mondialistes et autosatisfaits et à leur progéniture imaginaire. II faudrait détailler cela longuement qui me semble évident mais qui ne semble pas vraiment identifié.

    5 - Quant à la réalité de l'animation, on pourrait peut être en parler enfin si l'on parvenait à se débarrasser de cette double couche mythique (scientiste et larmoyante)  qui recouvre l'embryon, pire dont il est saturé. En d'autre termes si les scientistes cessait de crétiniser le peuple chrétiens en lui bourrant le mou avec le "respect de la vie", on pourrait peut être étudier  et penser. Rappeler par exemple que les classiques attribuaient une âme sensitive à l'animal et une âme intellective à l'homme. L'invraisemblable mépris, l'incroyable indifférence des scientistes "catholiques" envers les animaux, en particulier les animaux de laboratoire (ils sont à peu près les seuls dans la petit monde de la bioéthique à ne jamais aborder le problème de la souffrance animale)  s'explique alors aussi : elle est constitutive de leur haine générale de la vie, de la vraie vie sous le masque hideux du "respect de la vie". 
    Ce retour à l'étude sérieuse est un vœu pieux puisque les scientistes cyniques anticatholiques ont maintenant le monopole de la parole médiatique et qu'il n'y a plus de mystiques pour les démasquer, les confondre et plus d'inquisiteurs pour les les envoyer au bûcher.
    L'embryon, je ne sais pas ce que c'est, mais je suis certain que ce n'est pas la petite mécanique captieuse et abusive fabriquée de toutes pièces par les "défenseurs de la vie" pour hypnotiser et abrutir le bon peuple catholique.
     
    6 - On peut penser que Dieu n'a pas placé de barrière, de limites faciles à repérer. Les croyants sont sans doute une fois encore invités à bien user de notre raison et de notre liberté. Ce que je dis là n'est ni original ni nouveau : mais il faut le redire puisqu'on abandonne toute raison et toute logique dès qu'il est question de "respect de la vie" !
    On sait par exemple que certains avis de "comités d'éthique" sans nommer l'Eglise,  sont très sévères vis à vis d'elle : l'Eglise est passionnée par l'embryon et le foetus et tant pis pour les vrais vivants déjà nés, qu'ils se débrouillent ! Un coup difficile à esquiver, et qui pourtant ne semble pas provoquer de réactions : les catholiques sont peut être déjà tous à l'état d'embryons spirituels !
     
    7 - Nous allons être confrontés à des nouveautés inouïes du côté des sciences biologiques. Il serait vite catastrophique pour l'Eglise de persister à confier l'examen de ces questions à des scientistes sournois et glacés qui sous prétexte de "défendre la vie" ont largement infiltré l'Eglise où ils travaillent clairement depuis trente ans à transformer les croyants naïfs en mécaniques mentales ahuries et stuporeuses ébahies devant la matière organique et donc parfaitement manipulables et malléables.
    Jacques-Yves Rossignol
  • Remonter aux causes…

    Dans « L'homme révolté », Albert Camus avait clairement perçu que « ce n'est pas Capet qui meurt, mais Louis de droit divin, et avec lui, d'une certaine manière, la Chrétienté temporelle. » Ce qui a été commencé le 21 janvier 1793 se poursuit... Entendre le sermon de l'abbé Iborra...

    Ce à quoi nous assistons, avec la loi portant sur « le mariage dit pour tous », est dans le droit fil de ce qui a été perpétré Place de la Concorde...Il est urgent d'en avoir « conscience »...

    Eglise Saint-Eugène Sainte- Cécile

    Sermon de l’abbé Iborra à l’occasion des 220 ans de la mort de Louis XVI

    REQUIEM POUR LOUIS XVI, 21 JANVIER 2013

    J'imagine que vous étiez nombreux, il y a huit jours, à piétiner les pelouses du Champ-de-Mars. Nombreux aussi peut-être, il y a vingt ans, en un autre lieu emblématique de l'ancienne France, sur la place de la Concorde. Pour commémorer, avec émotion et recueillement, le bicentenaire de la mort du Roi, cette montée à l'échafaud que Jean Raspail nous avait rappelée, pas à pas, avec tout son talent de conteur, dans un article du Figaro-Magazine qui m'avait arraché des larmes. Et je me souviens, tandis que je déposai une fleur blanche – les lis étant devenus introuvables ce jour-là – du regard narquois de certains passants. Ce qui m'avait marqué à l'époque, c'était la division des Français. Les uns vivaient un deuil, un deuil qu'ils ressentaient comme national. Les autres s'en moquaient, et parfois avec la dernière des vulgarités.

    Ce sentiment de division que j'ai alors éprouvé, n'est pas, je crois, quelque chose d'accessoire, lié à un fait divers de l'histoire. C'est l'expression d'un événement fondateur. La mort du Roi fut le principe durable de la division des Français. D'une France qui ne s'en est, à vrai dire, jamais complètement remise comme en témoigne l'instabilité institutionnelle, sociale et politique qui depuis la caractérise. Une division, donc, qui marque non seulement ceux qui en déplorent la cause, mais aussi, volens nolens, tous ceux qui s'en réjouissent ou qui lui sont devenus indifférents. Une division qui nous touche tous parce que la mort du Roi fut un parricide, un parricide qui alimente la mauvaise conscience comme on le voit par l'acharnement des oligarchies au pouvoir à nier les valeurs de l'ancienne France en cherchant à leur substituer, par mode d'incantation, les prétendues « valeurs républicaines » et leur douteuse esthétique.

    Cette division opère à deux niveaux. D'abord au niveau politique, où elle a été pérennisée par les institutions. Vous le savez, depuis deux cents ans, les révolutionnaires n'ont eu de cesse d'abattre toute résurgence du principe monarchique sous quelque forme qu'il pût se présenter. Pour imposer un régime incapable, structurellement, de réconcilier les Français puisque fondé sur le principe majoritaire qui ostracise nécessairement la minorité. Comment un chef de parti peut-il soudain se déclarer président de tous les Français ? Par quelle magie peut-il incarner, lui, sorti du nombre, c'est-à-dire du même, quelque chose qui est au-dessus du nombre, qui relève de l'autre, de la transcendance ? Si d'aventure il s'essaie à vouloir tout embrasser, il mécontente les uns sans satisfaire les autres. Ce fut le sort pitoyable du précédent hôte de l'Elysée. Non, la division des Français ne peut se résorber en rendant un culte au Nombre, divinité capricieuse et funeste car, en évinçant la vérité, elle réduit tout l'ordre politique à ce qui est instantané, sans épaisseur, bref à ce qui est périssable et matériel, donc indigne de l'humanité de l'homme.

    Cette division opère ensuite au niveau anthropologique, où elle est sans cesse élargie par les coups répétés portés contre le socle de la loi naturelle que la civilisation chrétienne avait heureusement remise à l'honneur. Les auteurs de ce bouleversement ? Le cardinal Ratzinger les identifiait en 1985 dans son Entretien sur la foi : « une classe moyenne supérieure, la nouvelle bourgeoisie du tertiaire, avec son idéologie libéralo-radicale, de type individualiste, rationaliste, hédoniste ». Les causes de ce mouvement, où la France s'est malheureusement illustrée, sont à chercher, là aussi, sur la place de la Concorde. Car en frappant le Roi, on frappait avec lui la famille. La famille et le roi sont en effet indissolublement liés : le roi – à la différence de la république, pure abstraction – est un être de chair, sexué, situé dans une filiation, fruit d'un passé, ouvert sur une descendance. Il n'y a pas de roi s'il n'y a pas de famille royale. Et parce que le roi est à chercher au sein d'une famille, il est aussi le garant de ce dont toutes les familles témoignent : la continuité dans l'histoire et la relation tant horizontale au niveau conjugal que verticale au niveau filial, relation qui porte le beau nom d'amour. Mise un jour à la tête d'un peuple par les circonstances, la famille royale représente à chaque moment du temps la nation, avec cette hauteur de vue propre à l'institution qui par essence transcende l'instant. Elle représente le peuple, qui se comprend alors comme famille de familles, partageant le même enracinement – souvent par le sang versé – et tourné vers le même destin. La transcendance symbolique de la famille royale fait ressortir la transcendance de la nation, sa profonde unité, dans la diversité des individus et des communautés qui la constituent, dont la plus importante, la plus fondamentale, est la société familiale, matrice de tout l'ordre social par les valeurs propres qu'elles véhiculent et dont la première est la charité, société antérieure même à l'Etat qui se doit d'être au service de la communauté que forment toutes les familles d'une nation.

    En frappant le Roi, on a frappé la famille à sa tête, et depuis on s'acharne sur ses membres. L'indifférenciation sexuelle véhiculée par la théorie du genre en est le dernier avatar, avec ses conséquences monstrueuses que sont déjà la PMA et bientôt la GPA. Ce nouveau projet s'inscrit en effet dans un ensemble qui dure depuis des décennies, voire depuis le début pour certains de ses éléments : fragilisation de la famille par le divorce, par la diffusion de la contraception, par un féminisme idéologique ; agression contre ses membres par le culte de la drogue, par l'avortement, par l'eugénisme et par l'euthanasie. Chaque jour davantage – et nous constatons l'accélération du processus au cours de ce quinquennat – la dignité et l'indisponibilité de la personne se voient bafouées. La destruction de la famille et le renvoi de l'individu à ses instincts constituent-t-ils un progrès ? On peut en douter en voyant monter le mal-être de tant de nos concitoyens, profondément perturbés dans leur identité d'homme ou de femme, renvoyés à leur solitude et bientôt à leur précarité, tandis que les liens du corps social ne cessent de se distendre et de perdre en gratuité. Car en frappant la famille, on a frappé le principe de l'inconditionnalité de l'amour, du pardon, de la réconciliation, de la solidarité, du sacrifice. De tout ce qui, rayonnant du foyer qu'est la famille, fortifie la société et la rend prospère.

    Cette destruction programmée et progressive des institutions du droit naturel suscite des résistances. Bien vite chloroformées par l'intelligentsia au pouvoir qui pratique la manipulation des esprits et ce bientôt dès le berceau. Mainmise de l'Etat sur l'école par un ministère de l'Education nationale qui ressemble de plus en plus à celui de la Propagande et de la Formation du Peuple dirigé naguère chez nos voisins par le Dr Goebbels. Mais à la différence des régimes totalitaires d'autrefois, le nôtre ajoute sa note sournoise et hypocrite. En promouvant les instincts les plus élémentaires, en niant qu'ils puissent être normés pour être humanisés, il les rend vulgaires et destructeurs. Il en fait surtout le meilleur camp d'internement possible : celui où l'on ne s'aperçoit plus qu'on est surveillé d'un mirador et entouré de barbelés. « Flatter l'égocentrisme et laisser libre cours aux passions donne cette illusion de liberté sans responsabilité que l'Etat accorde d'autant plus volontiers qu'il acquiert un pouvoir illimité, tout en gratifiant chacun du sentiment de mener sa vie comme il l'entend et d'être le seul maître de lui-même » ai-je lu récemment (La Nef, janv. 2013, p. 14). Parfaite image du bobo dénoncée tout à l'heure par Benoît XVI, artisan en même temps que victime de ce qu'il faut bien appeler, avec Jean-Paul II, un nouveau totalitarisme. Dans son encyclique Veritatis splendor, le Pape qui avait béatifié l'Empereur Charles d'Autriche disait en effet : « Quand il n'existe aucune vérité ultime qui guide et oriente l'action politique, alors les idées et les convictions peuvent être facilement exploitées au profit du pouvoir. Une démocratie sans valeurs, sans vérité, se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois, comme le montre l'histoire ». Je parlais de division toujours accrue. C'est bien ce que nous constatons aujourd'hui : les vérités anthropologiques hier encore incontestées deviennent le lieu d'affrontements toujours plus violents, où la haine provient le plus souvent de ceux qui font profession de tolérance. Comme l'écrivait il y a peu le clergé anglais dans le Daily Telegraph, les catholiques, en s'opposant à ces multiples dénaturations, connaissent déjà aujourd'hui l'ostracisme et connaîtront demain peut-être la persécution. Et ils ne font ici que défendre des vérités universelles, accessibles de soi à la conscience de tout homme !

    Mais ne nous y trompons pas : le combat que nous avons à mener est spirituel avant tout. Car la cause de cette dénaturation est profonde. Fondamentalement, elle est diabolique. Derrière Sanson, derrière Robespierre, se tenait Satan, comme il se tient aujourd'hui derrière les associations qui ont pris en otage des politiciens décervelés, avides de pouvoir, indifférents à la vérité et au bien. Satan l'Accusateur, qui à travers les Fouquier-Tinville, les Vychinski, les Freisner de l'histoire, s'acharne sur les justes. Satan le Diviseur, qui promeut l'amour de soi jusqu'au mépris des autres. Satan le Mensonger, qui fait de la liberté, de l'égalité et de la fraternité des sophismes dissimulant une entreprise d'asservissement, de discrimination et de haine. Satan l'Homicide, qui non content de tuer les corps cherche aussi à tuer les âmes en les recourbant sur elles-mêmes. Le 21 janvier 1793 ses séides ont décapité le Roi : ils ont séparé la tête du corps. Acte doublement symbolique : la tête de la nation du corps de son peuple, mais plus profondément : la tête (le Christ) de son corps mystique (l'Église). En découronnant le Roi, ils cherchaient à découronner le Christ. En tuant Louis, celui qui les manipulait visait Jésus. Jésus qui vivait en Louis, comme nous l'a rappelé si admirablement son Testament. Ces nains – et ceux qui prétendent nous gouverner après eux – n'étaient pas à la hauteur de ce géant. Avec Jésus, Louis pouvait leur dire : « Mon royaume n'est pas de ce monde ». Comme Jésus face à Pilate, Louis ne faisait pas nombre avec eux, il était au-dessus. C'est pourquoi nous sommes ici, ce soir, à honorer sa mémoire.

    Schola Sainte Cécile - Requiem de Luigi Cherubini pour Louis XVI
    http://www.youtube.com/watch?v=Z2dc6ZXc_Zw

    Photographies de la Messe

    http://www.schola-sainte-cecile.com/2013/01/23/photos-de-la-messe-solennelle-de-requiem-pour-louis-xvi-21-janvier-2013/

    Extrait de « L'homme révolté » d'Albert Camus
    http://www.les4verites.com/justice/le-supplice-de-louis-xvi-vu-par-camus

    http://www.lesmanantsduroi.com

  • L'Eglise catholique est persécutée

    et les évêques dénoncent des actes « inhumains et honteux » et accusent les autorités d’inertie. Cela se passe en Tanzanie : 

    "L'Eglise catholique tanzanienne, dans une déclaration lue aux fidèles durant la messe du dimanche 19 mai, se dit persécutée par un groupe de musulmans et accuse le gouvernement d'inertie à l’égard de ceux qui la menacent ou l'attaquent.
     
    Ce texte de la conférence épiscopale fait suite à l'attentat qui a fait trois morts et une soixantaine de blessés le 5 mai dernier parmi les fidèles à l'église Saint-Joseph-Le-Travailleur d'Olasiti, à Arusha (nord). Moins de cinq mois auparavant, le jour de Noël, un prêtre catholique avait été abattu devant son église dans l'archipel de Zanzibar.
     
    « Divers signes précurseurs avaient annoncé ces actes inhumains, sauvages, honteux et indignes de notre pays », affirment les évêques en citant dépliants, tracts, articles de journaux ou émissions de radio  « menaçant l'église et ses responsables ».

    « Ces attaques s'inscrivent sans doute dans le cadre de ces maux planifiés par ceux-là qui ne veulent pas du bien à l'église », déclare la conférence épiscopale.

    Selon le texte, des musulmans ont déclaré lors d'une réunion le 15 janvier 2011à Dar-es-Salaam, la capitale économique, que le pays était « dirigé de façon chrétienne ». Le groupe a même demandé, selon le texte, « la fermeture de la représentation du Vatican », en Tanzanie.

    « Ce qui est très pénible pour nous, c'est que notre gouvernement n'a jamais condamné les revendications et les accusations de ces gens-là, pas plus qu'il ne les a arrêtés », poursuit les évêques dans leur déclaration écrite en swahili" (suite).

    Lahire  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Mgr Rey encourage la pétition One of us

    Extrait de l'entretien du Mgr Rey accordé à Pierre-Olivier Arduin :

     

    "L’Initiative citoyenne européenne « One of us » (Un de nous) est une pétition officielle susceptible d’être décisive pour accroître le respect de l’embryon humain à l’échelle de l’Union européenne. Pourquoi la soutenez-vous ?

     

    Cette Initiative est un nouvel instrument juridique de démocratie participative pour les citoyens des 27 pays de l’Union européenne qui, en l’espèce, a pour objectif de suspendre le financement européen de la recherche sur l’embryon humain pour la période 2014-2020. Pour cela, il faut qu’elle recueille 1 millions de signatures avant le 1er novembre 2013 dans au moins 7 Etats européens. Par ailleurs, chaque pays doit dépasser un certain quota pour que l’Initiative soit agréée : ainsi la France qui vient de rejoindre le projet doit-elle franchir le seuil des 60 000. En cas de succès, l’Initiative « One of us » obligera le Parlement européen à examiner la requête de ses organisateurs en audition publique et la Commission européenne à reconsidérer l’orientation de sa politique de recherche impliquant la destruction d’embryons humains. Cette Initiative me semble d’autant plus cruciale qu’elle conteste également le financement par l’Union européenne d’ONG qui font la promotion de l’avortement dans les pays émergents.

     

    En encourageant la signature de cette pétition, soit par Internet, soit par formulaire papier, je souhaite m’inscrire dans l’appel du Pape émérite Benoît XVI qui a exprimé publiquement à deux reprises son soutien pour ce projet inédit, le jour de son lancement le 20 mai 2012 et lors de l’Angélus du 3 février dernier. « L’embryon humain a dès le commencement la dignité propre à la personne (…). Cette affirmation, de caractère éthique, est reconnue vraie et conforme à la loi morale naturelle par la raison elle-même : elle devrait être le fondement de tout système juridique » (Dignitas personae, 8 septembre 2008, n. 5). L’enjeu est donc majeur : il s’agit de provoquer une prise de conscience au plus haut niveau européen sur la nécessité de protéger la vie de l’être humain au début de sa conception."

     

    Pétition en ligne : http://www.undenous.fr/

     

    Pétition sur papier : http://www.undenous.fr/wp-content/uploads/2013/03/formulaire-papier.pdf

     

    L’Initiative étant officielle, elle nécessite pour tout citoyen de plus de 18 ans d’indiquer son numéro personnel d’un document d’identification (carte d’identité, passeport ou permis de conduire). Pour la version papier, n’oubliez pas de signer. La confidentialité est protégée par les Instances européennes. Une fois complétés, ces formulaires doivent être envoyés à l’adresse suivante :
    Fondation Jérôme Lejeune – Opération Un de Nous – 37 Rue des Volontaires – 75015 Paris

    Philippe Carhon  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Pie XII : le mauvais procès

    Le Spectacle du Monde - 01/01/2008

    Le procès médiatique de Pie XII n'en finit pas de rebondir. Alors que la recherche historique ne cesse de démontrer que, pendant la Deuxième Guerre mondiale, le pape a fait tout ce qui était en son pouvoir afin de venir au secours des juifs persécutés.
     
    C’était il y a cinquante ans. Le 9 octobre 1958, Pie XII était mort. Golda Meir, ministre des Affaires étrangères d'Israël, faisait alors cette déclaration : « Pendant les dix années de la terreur nazie, quand notre peuple a souffert un martyre effroyable, la voix du pape s'est élevée pour condamner les bourreaux et pour exprimer sa compassion envers les victimes ». Cet hommage, rendu par un des fondateurs de l’État juif, couronnait d’innombrables prises de position qui, depuis la guerre, s’étaient exprimées sur un ton analogue. En 1945, « au nom de toute la communauté juive », le Congrès juif mondial avait manifesté « sa profonde gratitude pour la main protectrice tendue par Sa Sainteté aux juifs persécutés pendant ces temps terriblement éprouvants ». La même année, reçu en audience par Pie XII, Moshe Sharett, futur Premier ministre d’Israël, lui avait dit que « son premier devoir était de le remercier et, à travers lui, l’Église catholique, au nom de la communauté juive, pour tout ce qu’ils avaient fait pour secourir les juifs ». Le 26 mai 1955, un orchestre composé de musiciens juifs originaires de quatorze pays avait exécuté la Neuvième symphonie de Beethoven, au Vatican, « en reconnaissance de l’œuvre humanitaire grandiose accomplie par Sa Sainteté pour sauver un grand nombre de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ».
    Un demi-siècle plus tard, le procès médiatique de Pie XII ne cesse de recommencer. Termes du réquisitoire : conscient de la persécution subie par les juifs, et même informé de leur extermination massive par l’appareil nazi, le pape n’aurait rien dit et rien fait. Par indifférence vis-à-vis des victimes, si ce n’était par complicité avec les bourreaux. Fantastique renversement de perspective. Et pourtant, les faits sont là : dès la fin du conflit mondial, la génération des survivants de l’Holocauste a témoigné en faveur de Pie XII. Il faut lire Pie XII et les juifs, le dernier livre du rabbin David Dalin. Spécialiste de l’histoire juive et des relations juives et chrétiennes, cet Américain, professeur d’histoire et de sciences politiques à Ave Maria University, s’était déjà signalé, en 2001, par un article paru dans The Weekly Standard dans lequel il réclamait que Pie XII, en reconnaissance des nombreuses vies juives qu’il avait sauvées, fût reconnu comme « Juste des nations » par Israël. Dans son ouvrage publié en 2005 aux États-Unis et traduit l’an dernier en français, l’auteur administre les preuves de cet engagement du Souverain Pontife.
    Sous-titré Le mythe du pape d’Hitler, le livre de Dalin constitue une réponse au pamphlet du journaliste britannique John Cornwell, Hitler’s PopeLe pape d’Hitler »), publié à grand renfort publicitaire, en 1999, et paru le même jour dans une demi-douzaine de langues occidentales. Cornwell y reprenait les accusations lancées, en 1963, par la pièce de l’Allemand Rolf Hochhut, Le Vicaire, pièce adaptée au cinéma, en 2002, par le film de Costa-Gavras, Amen : face au martyre juif, Pie XII serait resté silencieux.
    Dans une étude publiée aux États-Unis, en 2007, dans la National Review, le général Pacepa, ancien patron des services secrets roumains passé à l’Ouest en 1978, soutenait qu’au début des années 1960, les généraux soviétiques Agayants et Sakharovsky avaient conçu une opération de désinformation visant à dénigrer la mémoire de Pie XII, opération passant par l’instrumentalisation de la pièce de Hochhuth… Depuis la première représentation du Vicaire, ce sont les mêmes arguments qui sont brandis contre Pie XII, mais qui ne reposent sur rien de nouveau : aucun document ou aucun témoignage, depuis quarante ans, n’ont étayé l’acte d’accusation. En sens inverse, le dossier de la défense n’a fait que s’enrichir, et parfois par d’anciens procureurs. En 2004, John Cornwell a livré cet aveu : « À la lumière des débats qui ont eu lieu, et des preuves qui ont été fournies suite à la publication de mon livre, je dirais maintenant que Pie XII avait une marge de manœuvre si réduite qu’il est impossible de juger de son silence pendant la guerre, alors que Rome était sous la botte de Mussolini et occupée ensuite par les Allemands ».
    Né en 1876, ordonné prêtre en 1899, Eugenio Pacelli entre dès 1901 à la Secrétairerie d’État. Nonce apostolique en Bavière de 1917 à 1920, puis à Berlin de 1920 à 1929, ce brillant sujet de la diplomatie pontificale est rappelé à Rome où il est créé cardinal et nommé secrétaire d’État en 1930. Devenu le bras droit de Pie XI, il suit de près la situation en Allemagne, assistant avec préoccupation à l’ascension du nazisme. En 1931, une déclaration épiscopale interdit aux catholiques allemands d’adhérer au Parti national-socialiste. Le 30 janvier 1933, Hitler accède au pouvoir. Cherchant le soutien des conservateurs, le nouveau chancelier commence par mettre son antichristianisme en sourdine. Par souci d’apaisement, les évêques lèvent l'interdiction d'adhérer au parti national-socialiste.
    Le 20 juillet 1933, un Concordat est signé entre le Saint-Siège et l’Allemagne. En supervisant son élaboration, le cardinal Pacelli n’a fait qu’appliquer la politique de Pie XI, partisan d’accords concordataires avec tous les États, quel que fussent leurs régimes : le pape avait envisagé un Concordat avec l’URSS et en avait signé un avec l’Italie de Mussolini. Le Concordat signé, cependant, le régime nazi reprend l’offensive contre l’Église. En 1934, lors de la Nuit des longs couteaux, de nombreux militants chrétiens, dont Klausener, le chef de l'Action catholique, sont assassinés, ouvrant la voie à une longue phase de persécution religieuse.
    En février 1937, Mgr Pacelli convoque au Vatican le président de la conférence épiscopale allemande, le cardinal Bertram, et quatre évêques qui sont des amis personnels : Mgr von Preysing (Berlin), Mgr Schulte (Cologne), Mgr von Faulhaber (Munich) et Mgr von Galen (Münster). Il est décidé de rédiger un texte condamnant le national-socialisme. Une première version, œuvre de Faulhaber, est durcie par Pacelli lui-même. Signée ensuite par Pie XI, imprimée secrètement en Allemagne, l'encyclique Mit Brennender Sorge Avec un souci brûlant ») est lue en chaire, le 21 mars 1937, dans les 15 000 églises catholiques du pays. Une semaine auparavant, le Saint-Siège avait publié l’encyclique Divini Redemptoris, condamnant le communisme.
    Le 2 mars 1939, Mgr Pacelli succède à Pie XI sous le nom de Pie XII. L’Europe roule vers la guerre. Fin août, après le pacte germano-soviétique, l’invasion conjointe de la Pologne par le Reich et par l’URSS précipite les événements : en septembre, les hostilités sont déclarées par la France et la Grande-Bretagne. En mai 1940, sur instruction de Pie XII, le Vatican informe les Alliés de la proche offensive allemande : il n’est pas écouté. « Pas la moindre trace de naziphilie au Vatican ; Hitler est vraiment considéré comme l'ennemi de la civilisation chrétienne », souligne Wladimir d’Ormesson, ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, dans un rapport qu’il adresse le 28 octobre 1940 au ministère des Affaires étrangères. Son successeur, Léon Bérard, nommé par Vichy, tient un propos similaire le 22 février 1941 : « Le Saint-Siège aperçoit une opposition foncière, théoriquement irréductible, entre la doctrine de l’Église et celle dont s'inspire le national-socialisme. » Ce qui ressort des rapports des ambassadeurs occidentaux, c’est que, face à l’emprise du Reich sur l’Europe, Pie XII place ses espoirs dans la Grande-Bretagne et dans l’intervention américaine. Le 21 août 1941, deux mois après l'attaque allemande contre l'Union soviétique, Bérard rapporte à l'amiral Darlan cette confidence du Souverain Pontife : « Je redoute Hitler encore plus que Staline. »
    Pas plus que Pie XII ne peut être taxé de faiblesse vis à vis du nazisme ou d’avoir été aveuglé par l’anticommunisme, il ne peut être incriminé d’antisémitisme. En 1928, sous Pie XI, un décret du Saint-Office avait condamné « la haine contre le peuple jadis élu de Dieu ». En octobre 1939, dénonçant le racisme, la première encyclique du nouveau Souverain Pontife, Summi Pontificatus, réaffirme la doctrine catholique de l’unité du genre humain.
    Les archives du Saint-Siège prouvent que, dès avant la guerre, quand les juifs allemands avaient encore la possibilité d’émigrer, Pie XII est intervenu afin de trouver un pays d’accueil pour les juifs convertis, frappés par les lois nazies. Un peu partout, il se heurtera à un mur d’indifférence.
    En 1942, les nazis mettent en œuvre leur plan de déportation systématique des juifs européens. La réalité des camps ne se dévoilera que de manière parcellaire, en 1943 et 1944, avant d’éclater au grand jour en 1945. Quand commencent les rafles à Paris, en juillet 1942, et que les évêques français, sous la plume du cardinal Suhard, protestent auprès du maréchal Pétain, Pie XII confie qu'il a trouvé cette lettre « bien pâle ». Dans son message de Noël 1942, stigmatisant les cruautés du conflit en cours, le pape évoque « les centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute propre, parfois uniquement en raison de leur nationalité ou de leur race, sont destinées à la mort ou au dépérissement ». Dans le film Amen, le discours de Pie XII est amputé de cette phrase essentielle, et l’on voit le héros écouter la radio avec découragement, attendant en vain le coup d’éclat qui réveillera toute l’Europe. Pur anachronisme : le message de Noël 1942, lu en italien, a été émis par Radio Vatican, station à peine captée au-delà de la Péninsule.
    En réalité, Pie XII craint les mesures de rétorsion que pourraient prendre les Allemands. Pas pour lui (il a adopté des dispositions visant à assurer son intérim dans le cas où ils l’enlèveraient), mais pour les cibles de la fureur nazie. En Hollande, en juillet 1942, l’épiscopat catholique, en accord avec le synode de l’Église réformée, a publié une condamnation très ferme de la déportation des juifs : les Allemands ont riposté en raflant les chrétiens d'origine juive, dont la carmélite Édith Stein, aujourd’hui canonisée. La conduite du pape s’inspire de ce souci, ainsi qu’il l’écrit à l'évêque de Berlin, Mgr von Preysing, le 30 avril 1943 : « Nous laissons aux pasteurs en fonction sur place le soin d'apprécier si, et en quelle mesure, le danger de représailles et de pression conseille la réserve, malgré les raisons qu'il y aurait d'intervenir, afin d'éviter des maux plus grands ».
    Si Pie XII parle peu, il agit dans la mesure de ses moyens. En septembre 1943, les Allemands envahissent Rome. La communauté juive doit leur livrer cinquante kilos d'or, sous peine de déportation générale. Le grand rabbin de Rome, Zolli, fait appel au pape afin de compléter la rançon. Malgré ce chantage, l’arrestation des juifs de Rome commence un mois plus tard. Pie XII fait savoir qu’il va émettre une protestation officielle. Moyennant le silence du pape, l'ambassadeur von Weizsäcker obtient l'arrêt de la rafle : 4000 juifs romains sont sauvés, beaucoup trouvant refuge dans les couvents de la ville. La diplomatie vaticane, par des actions de ce type, a sauvé des centaines de milliers de personnes, en 1943-1944, en Italie, en Slovaquie, en Croatie, en Roumanie et en Hongrie.
    Lors de la tragédie qui s’est abattue sur les juifs d’Europe, Roosevelt, Churchill ou De Gaulle n’ont pas plus parlé que le pape. Pourquoi alors cette campagne rétrospective contre le Souverain Pontife ? Le 8 mai 2007, à Rome, la Congrégation pour la cause des saints a reconnu « l’héroïcité des vertus » de Pie XII, étape décisive vers sa béatification. Il est étrange d’observer qu’à chaque avancée de cette cause, la polémique est relancée. L’hostilité à Pie XII, en dehors ou au sein de l’Église catholique, procèderait-elle non d’une démarche historique, mais de l’hostilité à une certaine idée de la papauté ? Ce serait donc un autre débat.
    Jean Sévillia http://www.jeansevillia.com
    À lire
    Pierre Blet, Pie XII et la Seconde guerre mondiale d’après les archives du Vatican, Perrin, 1997 ; Tempus, 2005.
    Philippe Chenaux, Pie XII, Cerf, 2003.
    David Dalin, Pie XII et les juifs, Tempora, 2007.