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Clash Frigide Barjot / Caroline Fourest sur Paris Première (Cactus) Mars 2009
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L’Évangile s'adresse aussi aux musulmans !
Est-il possible d'évangéliser les musulmans ? le Goliath islamique pourrait avoir les pieds plus fragiles qu'il ne le croit.
D'un côté, une population vieillissante, accroupie dans le matérialisme, confite en laïcisme et oublieuse de la religion qui a largement contribué à construire sa civilisation : selon les statistiques de l'Eglise catholique, entre 1999 et 2009, le nombre des baptêmes a chuté de 33 %, celui des confirmations de plus de la moitié, celui des mariages catholiques de 47%.
De l'autre, une religion musulmane portée par une population jeune, dont la fécondité est supérieure à celle des Françaises et dont l'identité collective se construit autour de l'islam.
Sur 5 à 6 millions de musulmans en France (selon les chiffres du ministère de l'intérieur), 2 millions se disent pratiquants, mais selon un sondage CSA La Vie publié en 2006,88 % d'entre eux jeûnent pendant le Ramadan (contre 60 % en 1989).
Qui gagnera le match ?
Comme l'écrivait la démographe Michèle Tribalat dans un article publié sur le site du Monde le 13 octobre 2011, « L'islam bénéficie d'une dynamique démographique plus favorable que le catholicisme : un taux de rétention élevé de la religion parentale, une endogamie religieuse forte, une fécondité plus élevée et une immigration qui va sans doute perdurer. Il reste à l'écart du grand mouvement de sécularisation qui touche le catholicisme et le protestantisme, l'essor des évangéliques ne compensant pas chez ces derniers les défections. »
Le titre de cet article avertit : « L'islam reste une menace ».
D'autant plus que son expansion, écrit encore Michèle Tribalat, « se produit dans une France en état de déchristianisation avancé. » Ainsi, en 2008, 60 % des jeunes « autochtones » - autrement dit des Français d'origine - nés dans les années 1980, déclaraient n'avoir aucune religion ; tandis que 14 % seulement des personnes de la même classe d'âge nées de deux parents immigrés d'Algérie se disaient sans religion. Pis encore : chez les Français de souche, la tendance va s'accroissant; tandis que chez les enfants d'immigrés musulmans, la proportion d'incroyants s'est réduite de moitié entre 1992 et 2008 (passant de 30 % à 14 %).
Une étude de l'Insee et de l'Ined, publiée en octobre 2010 sous le titre Trajectoires et origines, Enquête sur la diversité des populations en France, dresse un constat similaire : « Parmi la population âgée de 18 à 50 ans et résidant en France métropolitaine, près de 45 % de personnes se déclarent agnostiques ou athées. Cette prise de distance vis-à-vis de la religion se rencontre surtout dans la population majoritaire et chez les descendants de couple mixte. En revanche, plus des trois-quarts des immigrés et de leurs descendants déclarent avoir une religion. (...) D'une façon générale, on observe un clivage entre les groupes en lien avec des régions où l'islam est dominant et les autres. Non seulement les proportions de "sans religion " sont plus faibles chez les immigrés qui viennent des régions islamisées, mais leurs descendants déclarent plus souvent une référence religieuse que les autres. » Ainsi, « L'abandon de la religion apparaît plus fréquent pour les personnes ayant été élevées dans une famille bouddhiste (30 % d'abandon), chrétienne ou juive (26 %) que pour ceux ayant eu des parents musulmans (11 %). »
La tentation du repli
Pour résumer, l'islam a le vent en poupe quand le christianisme reste dans le pot-au-noir. Dans un pareil contexte, les catholiques, menacés à la fois par la sécularisation de plus en plus rapide d'une société française parfois hostile et la concurrence d'un islam qui tend à se radicaliser, peuvent être tentés par le repli communautaire et le retrait sur une ligne « défensive ». Or cette (fausse) solution aboutirait à la fois à abandonner le terrain aux adversaires du christianisme et à renoncer à la mission apostolique à laquelle le Christ et l’Église appellent les chrétiens. Le catholicisme français serait d'autant plus vite marginalisé, et menacé à terme de disparaître.
La tentation du repli communautaire est cependant d'autant plus forte qu'au-delà de la question religieuse, les nombreux effets pervers de l'immigration de masse y conduisent non seulement les chrétiens, mais l'ensemble de notre société dont la cohésion est fragilisée. La responsabilité première de cet ébranlement profond n'incombe pourtant pas aux immigrés, mais aux Français. Les peuples qui refusent les enfants meurent de vieillesse et programment eux-mêmes leur remplacement. Le remboursement intégral de l’avortement, décidé par le pouvoir socialiste, n'est pas moins symbolique de cette mentalité mortifère que l'octroi du droit de vote aux immigrés extra-européens, qui est « dans les cartons ». Cette politique se situe dans la continuité de celle qu'ont conduite tous les gouvernements au cours des dernières décennies; mais qui les a élus ?
Un vivier d'âmes a convertir
Les catholiques doivent eux aussi se mettre en question : pendant ces mêmes décennies, ils se sont cantonnés aux œuvres sociales en négligeant de témoigner de leur foi. Certains ont développé un discours sur la « petite Église » catholique, une parmi d'autres, qui n'était plus Epouse et Corps mystique du Christ. Dans cette optique, les « nécessités » du dialogue inter-religieux l'ont aussi emporté sur l'urgence de l'Evangélisation.
Il semble que l'Eglise de France ait aujourd'hui tourné cette page, comme le montrent actuellement l'engagement des évêques contre le mariage homosexuel et les appels à la mobilisation des chrétiens en vue de la « nouvelle évangélisation ». Or, dans le champ de cette nouvelle évangélisation, la présence de millions de musulmans en France doit-elle être regardée par les chrétiens seulement comme une menace (liée au déracinement, au communautarisme allogène et à l'islam), ou aussi comme une opportunité, un vivier d'âmes à convertir pour les conduire au Christ ?
Ces conversions au christianisme, beaucoup plus nombreuses qu'on ne le croit, qui se produisent dans les pays musulmans, montrent que ce n'est pas impossible.
Eric Letty monde & vie 4 décembre 2012 -
Le Noël du pape Benoît XVI – Par Joël Prieur
Si l’on est chrétien, un peu ou beaucoup, c’est le livre que l’on peut offrir sans risque comme cadeau de Noël. L’enfance de Jésus, de Benoît XVI, vient de paraître aux éditions Flammarion. Après deux volumes publiés sur Jésus de Nazareth, voici comme un portique d’entrée pour sa grande œuvre sur le Christ. Un best-seller en perspective, sortant à point pour se retrouver, sous le sapin, en cadeau d’appoint.
On commence à connaître le style de Benoît XVI… Des phrases simples, précises. Aucune volonté de sensationnel, pas d’effets de manche, mais une volonté inexorable de s’inscrire au cœur du problème considéré et d’y atteindre par les mots les plus simples, tout en s’y installant de la manière la plus claire. Tout le monde peut comprendre ce pape intelligent. Du côté du lecteur, une seule condition est requise: l’attention. Ce livre est fait de multiples coups de projecteurs sur chaque détail des Evangiles de l’enfance du Christ. Il faut accepter de le lire lentement. De déguster !Vouloir à tout prix trouver du sensationnel dans ces pages, comme ces journalistes incultes (sur Europe 1, par exemple) qui focalisent sur trois lignes (trois lignes !) de Benoît XVI à propos de la date exacte de la naissance du Christ, c’est absurde, et cela montre bien la manière dont on traite aujourd’hui du christianisme dans les médias. A part dans des revues explicitement chrétiennes, comme « Monde et Vie », on a l’impression que tout est retenu à charge et qu’on est toujours dans le petit jeu du « Cherchez l’erreur ! ». « L’Eglise s’est trompée, Benoît XVI le reconnaît », a-t-on pu lire ou entendre ici et là. En fait, l’erreur de calcul revient à un moine bien connu, Denys le Petit (470- 540), qui, pour notre calendrier, place la naissance du Christ cinq ans après la date réelle. Cette erreur n’a aucune incidence sur la fiabilité historique des Evangiles. A l’époque, on calculait les années en fonction des dates de règnes. Et c’est ainsi qu’est daté le début de la prédication de Jean-Baptiste dans l’Evangile de saint Luc, au chapitre III: « La quinzième année du règne de Tibère César, Quirinius étant gouverneur de Syrie, la parole de Dieu fut adressée à Jean fils de Zacharie dans le désert… ». Pour ce qui est de la date de naissance du Christ, quand on a comme paramètre le fameux recensement ordonné par Auguste, qui, observe le pape, a duré une dizaine d’années et qui a comporté à la fois un volet démographique pur et – bien sûr – un volet foncier et fiscal, on peut comprendre que rien ne soit facile… Aujourd’hui encore, nous ne possédons aucune vraie certitude, même si une opinion dominante s’est dégagée pour faire naître Jésus en – 6…
Aucune sorte de repentance n’est à trouver dans ces pages, qui sont un merveilleux cocktail de foi, d’érudition, de réflexion personnelle et de poésie mystique. On peut dire que le pape ne refuse a priori aucune des objections de l’exégèse critique. Il pèse chacune à l’aulne de sa vraisemblance et à l’aulne de la foi qui l’anime. Mais, tout en s’appuyant sur cette science, ce livre est plus qu’un livre de science. S’en dégage une sagesse qui donne envie d’être chrétien, à ceux qui veulent bien prendre le temps de lire pour apprendre à connaître…
Joël Prieur http://fr.novopress.info/
Article de l’hebdomadaire “Minute” du 5 décembre 2012 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.
Note de Novopress : Le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, a indiqué que Joseph Ratzinger n’a pas écrit ce livre en tant que pape mais en tant que théologien. Ce que contient le livre ne relève donc pas de l’autorité morale qu’ont pour les catholiques les écrits officiels d’un pape.
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Duflot : quand la haine contre l’Eglise catholique tient lieu de réflexion
PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation) - La sortie de Cécile Duflot, contre l’Eglise catholique n’est pas exempte d’arrières-pensées assez crapoteuses. Cécile Duflot souhaite « un choc de solidarité » pour les sans-logis. Si le Ministre du Logement a également envoyé un message clair en direction d’autres institutions comme « les banques », « les compagnies d’assurances », « les grandes sociétés civiles immobilières », c’est pour mieux cibler sa haine à l’encontre de l’Église catholique. Il est en effet surprenant que seule cette dernière ait reçu un courrier de la part du ministre, et ce, seulement après que Duflot se fut dûment soulagée dans la presse…
Mme Duflot parait mal renseignée
« Il semble, que l’archevêché de Paris possède des bâtiments quasi-vides » affirme-t-elle. Ignore-t-elle que la plupart des locaux occupés par l’Église appartiennent en fait à l’État ou aux collectivités locales, comme le confirme Mgr Dubost, évêque d’Evry ? Derrière les propos de Cécile Duflot, se profile la menace de la « réquisition » des biens du clergé, chère à nos révolutionnaires amateurs de sang impur. Du sang qu’on fait couler sans trop d’histoire dans la famille de la ministre, puisque Mme Duflot n’est autre que l’épouse de Xavier Cantat, frère de Bertrand, l’assassin de Marie Trintignant. Duflot n’hésite pas à insulter les milliers de bénévoles catholiques qui se dévouent corps et âmes pour aider les plus démunis, comme en atteste l’opération « Hiver solidaire », pilotée par le diocèse de Paris.
Un désir de vengeance par rapport à l’Eglise et son opposition au mariage homosexuel
Farouche partisane du mariage pour les couples homosexuels, le Ministre du Logement veut se venger de l’opposition de l’Eglise à ce projet de démolition civilisationnelle. Pour la majorité socialiste, il s’agit moins de défendre ledit « mariage pour tous » ou les sans-logis que de s’attaquer à « l’ennemi héréditaire » que constitue la religion catholique. Comme l’affirme un collaborateur du Cardinal André Vingt-Trois « Il est difficile de ne pas penser que la polémique déclenchée par Cécile Duflot n’a pas de rapport avec le soutien apporté par l’épiscopat aux manifestations contre le mariage homosexuel ». Nous laisserons le mot de la fin à Mgr Dubost qui s’interroge : « Qu’est-ce que fait Mme Duflot de son bureau ? Et de ses salles de réception ? » http://fr.novopress.info/
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Les nouvelles guerres de religion + Pierre Hillard
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Après Erdogan, Morsi ? Autant en emporte le vent
Il y a une semaine, nous constations la chute accélérée de la position du Turc Erdogan, qui n’avait pu réussir, au long de la crise de Gaza (Gaza-II), à se rétablir dans la perception de l’opinion musulmane et de celle du reste du monde. Gaza-II n’avait démontré qu’une chose : la toute-puissance de la position de Morsi, l’homme-clef de la crise, montrant de la fermeté vis-à-vis d’Israël tout en contrôlant le Hamas et en s’attirant le soutien enthousiaste de Washington. C’était effectivement le 23 novembre 2012 que tout cela était rapportét.
«D’un côté, il y a une appréciation générale selon laquelle Erdogan s’est trouvé dans cette crise à la remorque de Morsi, tandis que son attitude durant ces quelques jours est perçue plutôt comme de la gesticulation sans beaucoup de substance. […][S]elon un article du New York Times [… :] “The analysts stressed that while Turkey became a vocal defender of Palestinians and a critic of the Israeli regime, ‘it had to take a back seat to Egypt on the stage of high diplomacy.” […] “While most of the region’s leaders rushed to the nearest microphone to condemn Israel, the normally loquacious prime minister was atypically mute,” said Aaron Stein from a research center based in Istanbul. Stein added that while Erdogan was touring a factory that makes tanks, Egypt President Mohamed Morsi had “put his stamp on world réaction…»
• L’impression est immanquable : Erdogan est “perdu corps et bien”, Morsi est le grand homme d’une époque nouvelle… Combien de temps, cette “époque nouvelle” ? Eh bien, disons, une semaine, dix jours, deux semaines ? Aujourd’hui, Morsi est à la dérive ; l’on dirait presque, bientôt, qu’il est “perdu corps et bien”… Le constat semble aussi rapide que le temps qui passe et que l’Histoire se fait.
• Ces trois-quatre derniers jours, Morsi s’est trouvé entraîné dans le tourbillon d’une contestation qui prend des allures, une fois de plus, révolutionnaires, ou plutôt déstructurantes ; destructrices de structures encore si fragiles mises en place peu à peu depuis le départ de Moubarak, et dont Morsi avait pensé qu’elles suffiraient à canaliser les passions et les fureurs. Le schéma est assez simple : deux ou trois jours après sa “victoire” dans Gaza-II, au pinacle de sa puissance nouvelle, Morsi s’est jugé en position de force pour assurer son pouvoir intérieur en relançant sa querelle avec le pouvoir législatif, contre lequel il avait lancé jusqu’ici des assauts contenus et même retournés contre lui, et cette fois lui-même pour placer un coup décisif. Il semble que Morsi se soit trop appuyé sur ses conseillers juridiques, selon le journaliste Rana Mamdouh, du quotidien Al-Akhbar English, ce 27 novembre 2012 : «As Egyptian President Mohammed Mursi faces yet another showdown with the judiciary, this time over his recent decree placing himself beyond the power of the courts, sources tell Al-Akhbar that the real masterminds behind these disastrous decisions are Mursi’s advisors.»
Rana Mamdouh semble, d’après ses sources, assez pessimiste sur l’issue de la crise pour Morsi, qu’il voit dans une nouvelle capitulation du même Morsi face au pouvoir législatif : «The president, on the other hand, met with the Higher Judicial Council on Monday in an attempt to close the rift caused by the declaration. The meeting was widely seen as an attempt to find a way out while allowing Mursi to save face – this would be the fourth reversal of a presidential decision in relation to the judiciary.»
• …Pourtant, serait-on tentés d’écrire, Morsi semblait avoir assuré sa position, notamment auprès des USA. Justement : à quoi servent les USA aujourd’hui et qui s’en soucie vraiment, au Caire, dans la rue par où doit passer toute décision politique ? La caution des USA, n’est-ce pas la caution de l’incendiaire donnée à l’apprenti-pompier ? Le même Al-Akhbar English, du 27 novembre 2012, publie une rapide et savoureuse mise en situation sur son Live Blog, le 27 novembre au matin ; laquelle nous montre 1) que le côté américaniste est affolé et ne comprend plus rien à une situation qu’il n’a jamais comprise, avec l’ambassade tweetant que, finalement, elle serait plutôt contre Morsi et aux côtés des révolutionnaires, du peuple et des droits de l’homme ; 2) que les contestataires anti-Morsi n’ont rien à faire des manifestations diverses de l’américanisme affolé, sinon à leur faire passer texto le message qu’ils ne veulent plus des accords de Camp David (accord de paix Israélo-Égyptien)…
« Who cares what the US says anyways ? » Are the Americans back peddling on Mursi ? Under Mubarak, the US maintained its opposition to the Brotherhood. When Mursi won the presidential election and made clear his intentions to maintain ties with Israel and keep providing them with fuel, the US backed him. It was just a few days ago that US Secretary of State Hillary Clinton praised Mursi's “leadership” on Gaza. Now today, the US Embassy in Cairo basically called Mursi a dictator or Twitter: » “ @USEmbassyCairo : The Egyptian people made clear in the January 25th revolution that they have had enough of dictatorship #tahrir”.
»Conveniently, the embassy failed to address the incident just outside its doors earlier today when an activist was killed by riot police. Those protesters aren't just sending a message to Mursi, they are also rallying against US meddling in their internal affairs, and in particular, Camp David.»
• Première conclusion (sous forme de question) : Morsi est-il en train de prendre une direction semblable à celle d’Erdogan, par d’autres voies ? Seconde conclusion : il semblait bien que ces deux dirigeants musulmans, supposés habiles, certainement réformistes et un poil révolutionnaire, populiste sans aucun doute, charismatiques, étaient du genre “qui a compris que la rue pèse d’un poids terrible” après le “printemps arabe” ; eh bien, sans doute ne l’ont-ils pas assez bien compris.
… Mais est-ce bien une question de “bien comprendre”, finalement ? L’impression générale, dans la région, est véritablement celle d’un tourbillon évoluant en spirale vers un trou noir, que plus personne ne peut espérer contrôler. La tension générale ne rend pas compte de lignes de force tendant à imposer leurs lois, mais au contraire d’un désordre grandissant, d’un chaos où s’accumulent toutes les composantes de la crise terminale du Système, de type postmoderniste. Tous les pays autour de la Syrie sont en train de se transformer en une sorte de Pakistan circulaire, encerclant la Syrie-Afghanistan. La Turquie attend la réponse la plus stupide possible de l’OTAN (un “oui”) à la requête la plus stupide possible qu’elle ait faite, de déployer des Patriot de pays de l’OTAN (on connaît leur redoutable et presque légendaire inefficacité) à la frontière syrienne, sous contrôle d’engagement de l’OTAN. Tout le reste est à l’avenant, avec l’hypothèque absolument terrifiante de la destinée de l’Arabie Saoudite, qui se trouve au seuil d’une période explosive et absolument déstructurante. Tous les grands projets plus ou moins teintés d’idéologie religieuse et activiste, sunnites, salafistes, etc., sont en train de s’évaporer sous la poussée du désordre, avec même le Qatar qui se retire de plus en plus, tandis que les diverses forces en présence se transforment de plus en plus en bandes, en réseaux du crime organisé, etc. La pathétique sottise américaniste-occidentaliste domine tout ce champ de ruines de sa haute taille et de sa prétention sans faille et au pas précautionneux, – l’image du paon ferait bien l’affaire, – attentive à venir poser, à la moindre occasion, par exemple à l’aide d’un de ses drones dont le président BHO “qui marche sur l’eau” a le secret, un de ces actes stupides, absurdes, nuisibles et illégaux, pour encore aggraver ce qui est déjà si grave.
Dès qu’un homme apparaît et paraît pouvoir prétendre “chevaucher le tigre”, – et même un de ces hommes au demeurant d’allure et de conviction qui nous le rendraient sympathiques, – il est finalement désarçonné, et nullement au profit du Système qu’il semblait en position de pouvoir affronter, mais dans un dessein finalement radicalement antiSystème, – parce que cet homme-là, justement, n’est pas assez antiSystème pour les desseins supérieurs consentant à s'occuper des choses du monde. Bien qu’un Erdogan en son temps, puis un Morsi dans le sien, soient loin de nous sembler des marionnettes du Système, et même au contraire, la terrible loi du comte Joseph de Maistre joue contre eux. «On a remarqué, avec grande raison, que la révolution française mène les hommes plus que les hommes la mènent. Cette observation est de la plus grande justesse... [...] Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n'y entrent que comme de simples instruments; et dès qu'ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement.» Erdogan et Morsi ne sont pas des “scélérats”, à l’image des révolutionnaires français, mais ils restent au service de desseins extérieurs à eux, qui se débarrassent d’eux s’ils prétendent trop précisément interrompre le cours de “la révolution”, qu’on nomme ici “printemps arabe”, qui n’a pas pour tâche d’établir ni la démocratie ni les droits de l’homme, qui a pour tâche d’abattre les structures du Système et rien d’autre. Le chaos a un envers qui le rend lui-même nécessaire.
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Benoît XVI et la christianophobie » musulmane
l y a un peu plus de cinq ans, peu de mois après l'élection de Benoît XVI, Michel De Jaeghere publiait une Enquête sur la Christianophobie (Renaissance Catholique) pour mettre en lumière un des faits majeurs de notre temps : malgré la tolérance grandissante dont a fait preuve l'Église en bien des domaines, malgré la liberté des consciences en matière religieuse qu'elle a définie au concile Vatican II, l'anticléricalisme n'a pas disparu. Ou plutôt, selon la formule du cardinal Bille, alors primat des Gaules, lors de la conférence des évêques de France à Lourdes, en novembre 2000, se développe « une sorte d'antichristianisme contre lequel l'évocation de ce que notre civilisation peut devoir au christianisme s'avère peu opératoire ».
Michel De Jaeghere appelait « christianophobie » le phénomène qu'il décrivait avec brio : « une contestation, une haine du catholicisme, de sa doctrine, de son histoire, de ses fidèles ».
Pour la première fois, Benoît XVI a repris ce terme de « christianophobie ». C'était le 20 décembre, dans le traditionnel discours de fin d'année à la Curie romaine. Il employait le mot en référence au sort des chrétiens au Moyen-Orient, « Nous sommes témoins avec épouvante, disait le Pape, d'actes de violence dans lesquels ce qui est sacré pour l'autre ne se respecte plus, dans lesquels même les règles les plus élémentaires de l'humanité s'écroulent. Dans la situation actuelle, les chrétiens sont la minorité la plus opprimée et tourmentée. »
Il y avait eu, quelques mois auparavant, le 31 octobre, l'attentat contre la cathédrale syriaque de Bagdad qui avait tué 46 fidèles ; le plus meurtrier d'autres attentats et assassinats qui ont visé les chrétiens en Irak. Depuis le discours du Pape, il y a eu encore, le 1er janvier 2011, l'attentat contre une des églises coptes d'Alexandrie qui a fait 21 victimes. Et l'on n'évoquera pas la longue liste des pays, tous musulmans, du Maroc au Pakistan, où les chrétiens sont persécutés à des degrés divers : punition pour les convertis, expulsion des missionnaires, ou exécutions légales, assassinats et attentats.
Tariq Ramadan, un des idéologues de l'islamisation de l'Europe, estime que « la peur de l'Islam s'est installée en Occident, à cause de la nouvelle visibilité des musulmans », et que, dans les attentats anti-chrétiens, « l'Islam n'est pas le problème ». Il met en cause « des groupes extrémistes violents ».
Appel aux responsables politiques et religieux
Evidemment, Tariq Ramadan fait une analyse mensongèrement irénique de la situation. On n'assimilera certes pas les pays musulmans qui votent des lois anti-chrétiennes (loi contre le prosélytisme au Maroc et en Algérie, loi anti-blasphème au Pakistan, etc.) aux actions terroristes menées par des groupes indépendants des États. Mais il y a bien une orientation générale de l'Islam qui est hostile aux chrétiens. Dans le meilleur des cas, les autorités des pays concernés cherchent à restreindre le plus possible l'influence et l'apostolat des chrétiens. Ailleurs, c'est l'interdiction, la punition ou l'impunité laissée aux plus violents, aux plus « extrémistes ».
Le vaticaniste Sandro Magister, faisant référence au célèbre Discours de Ratisbonne en 2006, relevais il y a peu, combien « la proposition "raisonnable" du pape aux musulmans continue à ne pas être entendue ». Il estimait aussi que « l'actuelle "stratégie de violences" antichrétienne est la preuve que le monde musulman est dramatiquement éloigné de cette révolution des Lumières souhaitée par le pape Benoît XVI ».
Benoît XVI n'est pas dans une posture naïve face à l'Islam. Dans son discours du 20 décembre dernier, il n'attribue pas la « christianophobie » musulmane à des groupes extrémistes. Il voit bien que c'est, selon les cas, une politique étatique et/ou religieuse. En conséquence, espérant contre toute espérance, il lance, dit-il, « un cri fort adressé à toutes les personnes qui ont une responsabilité politique ou religieuse pour qu'ils arrêtent la christianophobie ; pour qu'ils se lèvent pour défendre les réfugiés et ceux qui souffrent et revitaliser l'esprit de la réconciliation ».
Yves Chiron Présent du15 janvier 2011Lien permanent Catégories : actualité, culture et histoire, insécurité, lobby, religion 0 commentaire -
Aux origines de la Reconquista (Xe-XIe)
Vers l’an mil a lieu une mutation d’une grande importance en Espagne : alors qu’al-Andalus (l’Espagne musulmane) entre dans une crise profonde qui conduit à son éclatement au cours du XIe siècle, l’Occident connaît un formidable essor démographique et économique, s’accompagnant d’une grande ferveur religieuse. La Chrétienté « se barde de fer » selon la formule de Munier-Jolain, historien du XIXe siècle.
Avant le XIe siècle, il est inexact de parler de Reconquista et d’ailleurs les territoires reconquis jusqu’à cette date sont négligeables. Ce ne’st qu’après le double « électrochoc » du sac de St-Jacques-de-Compostelle et du sac du Saint-Sépulcre, que l’idée d’une reconquête légitime de l’Espagne fait son chemin jusqu’à devenir un projet dynastique pour les souverains chrétiens espagnols. A cet égard, le royaume d’Aragon joue un rôle d’impulsion mais c’est le royaume de Castille qui s’étend le plus rapidement à l’Ouest de la péninsule. Le XIe siècle voit d’ailleurs la reconquête symbolique de Tolède, l’ancienne capitale des Wisigoths.
I. Les événements déclencheurs
L’Espagne chrétienne vers l’an mil. Cliquez pour grossir.● Les raids musulmans de l’an mil
Al-Mansûr par
Francisco Zubaran (XVIIe).A la fin du Xe siècle, al-Mansûr (« le Victorieux »), vizir du calife de Cordoue Hisham II, mène une série d’expéditions vers les territoires chrétiens du Nord. En 983, la ville de Simancas est détruite et les habitants, réduits en esclavage, sont envoyés à Cordoue. En 985, la ville de Barcelone est prise et mise à sac. Mais l’événement qui va frapper profondément toute la Chrétienté est l’expédition de 997 contre le sanctuaire de Saint-Jacques-de-Compostelle. Avec une gigantesque armée, al-Mansûr assiège la ville, puis la prend et l’incendie. La basilique est rasée et les cloches ramenées à Cordoue. C’est un véritable traumatisme qui secoue monde chrétien. En Orient, un peu plus de 10 ans plus tard (en 1009), le calife fatimide al-Hakim rase le Saint-Sépulcre (remarquez la synchronicité des événements).
● L’éclatement d’al-Andalus en taifas
Alors que vers l’an mil l’Occident chrétien entre dans une phase d’essor démographique et économique, l’Espagne musulmane, après la mort d’al-Mansûr (1002), connaît de graves troubles politiques, économiques et surtout ethniques. Al-Andalus est alors une véritable mosaïque de peuples entre les Arabes, les Berbères et les Hispaniques arabisés. L’affaiblissement du pouvoir central, les haines inter-ethniques et les difficultés économiques provoquent la dislocation de l’Espagne musulmane en de multiples principautés appelées taifas et la fin du califat omeyyade (1031).
Cette division politique ne peut que profiter aux Chrétiens, les taifas contrôlés par différents groupes ethniques entrant en concurrence pour tenter d’imposer leur hégémonie.
● L’apparition d’un front
Jusqu’au Xe siècle, les royaumes chrétiens du Nord sont séparés des territoires musulmans par une sorte de vaste no man’s land que ni Cordoue, ni les Chrétiens ne contrôlent vraiment. Avec le roi de Navarre Sancho III (début du XIe), l’espace qui sépare l’Aragon et la région musulmane de Huesca se rétrécit considérablement. Ce point qui peut paraître anecdotique est fondamental : un front (au sens militaire du terme) apparaît entre deux mondes culturels diamétralement opposés.
Le vocabulaire employé par les textes latins traduit ce changement de la perception de la « frontière » : jusque vers l’an mil, les souverains utilisent le mot Extrematura (« marche ultime ou extrême ») pour désigner les bornes du Sud de leurs domaines. Vers le milieu du XIe siècle, et pour la première fois dans les documents parvenus jusqu’à nos jours, apparaît le terme de « frontière » dans le testament dressé par le roi Ramiro Ier en 1059. Le mot est réemployé 3 ans plus tard dans un texte concernant Falces (Ribagorce) où le roi précise comment l’on doit se comporter en tant que guerrier en terre de « frontière ».
II. Les débuts de la Reconquista
● La naissance de l’idéologie
Sancho Ramirez.C’est au XIe siècle que naît l’idéologie de la Reconquista. En 1063, le pape Alexandre II décide d’accorder la rémission de leurs péchés à tous ceux qui iraient combattre les Sarrasins d’Espagne. La guerre contre les musulmans devient une « guerre sainte » (au sens « sanctifiant » du terme). Le roi d’Aragon Sancho Ramirez bénéficie de l’appui du souverain pontife et se rend à Rome en 1068, où il place son royaume sous la dépendance du pape, l’Espagne étant considérée comme ayant autrefois appartenu au patrimoine de saint Pierre. En échange, le roi se voit qualifié par les actes de chancellerie de rex Hispanie, titre prestigieux dont bénéficiera aussi son fils Pedro Ier. Sancho Ramirez et le pape continuent à entretenir des relations privilégiées par la suite.
● La prise de Barbastro et la réaction musulmane
La première grande victoire remportée par les Chrétiens est la prise de Barbastro après 40 jours de siège, près de Huesca, en juillet 1064. L’opération réunit Ermengol III, comte d’Urgel, des chevaliers normands placés sous le commandement de Robert Crispin et peut-être le duc d’Aquitaine (sa participation longtemps admise est en réalité peu probable). La chute de la cité est alors un choc psychologique pour les musulmans d’al-Andalus.
La réaction ne tarde pas : dès 1064, le souverain du taifa de Saragosse, al-Muqtadir, attaque la haute vallée du Duero puis massacre des Chrétiens dans sa cité de Saragosse l’année suivante. Il lance également un appel au djihad à tous les musulmans d’al-Andalus. Il récupère Barbastro et le comte d’Urgel trouve la mort dans un combat.
● La Reconquista jusqu’à Tolède (1085)
En 1069, Al-Muqtadir conclut un traité avec le roi de Navarre Sancho de Peñalén en échange du versement d’un tribut de 12 000 monnaies d’or. Le roi de Navarre s’engage à adresser une ambassade au roi d’Aragon Sancho Ramirez pour lui demander de cesser les hostilités, sans quoi il s’engagerait à combattre aux côtés d’al-Muqtadir. Le traité est renouvelé en 1073.
L’assassinat en juin 1076 de Sancho de Peñalén met fin aux difficultés rencontrées par le roi d’Aragon. Le mois suivant l’assassinat, Sancho Ramirez s’empare de Pampelune et d’Estella. En 1082, al-Muqtadir meurt, facilitant la reconquête. En 1083, le roi d’Aragon capture Graus, remporte la bataille de Pisa contre les musulmans (au sud de Naval), et reprend Secastilla.
Du côté de la Castille, le roi Alphonse VI parvient en 1069 à faire payer un tribut au souverain du taifa de Séville, Abbad III, puis, soutenu par la papauté, met le siège devant Tolède. Après 11 ans de guerre, l’ancienne capitale des Wisigoths capitule en 1085. En 1090, Sancho Ramirez accourt à l’aide d’Alphonse VI pour repousser victorieusement les Almoravides décidés à reprendre la ville.
Muraille de Tolède, porte près du pont d’Alcantara.Bibliographie :
LALIENA, Carlos ; SÉNAC, Philippe. Musulmans et chrétiens dans le haut Moyen Âge : aux origines de la reconquête aragonaise. Minerve, 1991.
MENJOT, Denis. Les Espagnes médiévales, 409-1474. Hachette supérieur, 1996.
SÉNAC, Philippe. Al-Mansûr. Perrin, 2005. -
« Le vrai génie du christianisme / Laïcité Liberté Développement » de Jean-Louis Harouel.
Les religions séculières qui, surtout depuis la seconde moitié du XXe siècle, ont prospéré sur le déclin tant du catholicisme que du protestantisme, permettront-elles de préserver ce qui, selon Jean-Louis Harouel, fut Le vrai génie du christianisme en assurant pendant plus d’un millénaire la suprématie morale, intellectuelle, scientifique et technique de l’Europe ? Rien n’est moins sûr. CL
La France, « fille aînée de l’Eglise », a vécu. S’il fallait une preuve de l’effacement des valeurs chrétiennes – alors même que celles-ci s’inspirent de la Loi naturelle –devant les droits de l’homme devenus sacro-saints, on la trouverait dans le refus gouvernemental de tout débat préalable à l’instauration du « mariage pour tous » appelé pourtant à bouleverser irrémédiablement code civil, famille et société. Comment en est-on arrivé là ?
Le « miracle chrétien », né de la disjonction du politique et du religieux
Dans la première partie de son dernier livre, Le vrai génie du christianisme, bourré de citations dûment référencées mais qui auraient gagné à être élaguées, le grand juriste Jean-Louis Harouel démontre qu’en dissociant d’emblée le spirituel du temporel, les deux axiomes christiques, « Mon Royaume n’est pas de ce monde » et « Tu rendras à César ce qui appartient à César », ont fait de l’Europe la maîtresse du monde. Grâce à cette « disjonction » qui fut, il est vrai, une longue marche souvent entravée par l’augustinisme et un « césaro-papisme » récurrent s’étant perpétué dans l’orthodoxie, le monde chrétien, bientôt réduit à l’Europe par les invasions musulmanes, échappait au monisme et constituait, « avant même la Renaissance » et donc la Réforme, un terreau favorable à l’émergence de sciences et de techniques toujours plus innovantes. Ces dernières, bientôt mises en pratique, provoquèrent « un progrès fulgurant » dont les résultats ne furent pas seulement économiques : la machine se substituant à l’homme, l’esclavage qui, malgré l’ONU, sévit toujours en Afrique et dans la péninsule Arabique, fut ainsi très tôt aboli sur notre continent.
On y connut un rayonnement inouï alors que l’islam, religion normative, ne développait guère le « prodigieux patrimoine matériel et intellectuel » qu’il avait raflé des Echelles du Levant au détroit de Gibraltar et que la Chine, qui avait pourtant, elle aussi, multiplié les inventions telles celles du papier, de la poudre, de la boussole ou de l’imprimerie (que, soit dit en passant, lui dispute la Corée), était empêchée de les exploiter par son conservatisme superstitieux et un « animisme magique » qui lui interdisait « d’indisposer les esprits ». L’auteur cite ainsi le cas de hauts-fourneaux privés alimentés dans le nord de Cathay par « des gisements de minerai et de charbon d’exploitation aisée » dont la production, qui « semble avoir atteint quelque 100.000 tonnes vers 1080 », fut arrêtée net sur l’ordre de l’empereur et des mandarins ; ceux-ci y voyaient « un grave désordre social » et une « menace pour les valeurs confucéennes ».
Des valeurs évangéliques subverties à la religion d’Etat
Revers de la médaille : si, en dissociant le religieux du politique, le christianisme libère l’esprit, naturellement créatif et entreprenant, de l’homo europaeus, il constitue par là même une « religion de la sortie de la religion » au profit de croyances millénaristes ou de religions séculières, en particulier celle des droits de l’homme. C’est ce qui se passe depuis les Lumières, le mouvement s’étant accentué à partir de la IIIe République dont l’un des fleurons, Ferdinand Buisson, aujourd’hui référence de l’actuel ministre de l’Education nationale Vincent Peillon (1), professait : « La morale laïque reste la plus religieuse des morales en même temps que la plus morale des religions », cependant que le député Edgard Quinet voulait forger dans tous les élèves de la Laïque des « Christs républicains ».
Toutefois, estime Jean-Louis Harouel dans la dernière partie de son livre, « ce n’est que dans le courant du second XXe siècle que la religion de l’humanité va devenir la religion d’Etat que nous connaissons ; un système politico-réglementariste, coercitif et répressif » et donc renouant avec un monisme totalitaire… avec la bénédiction de tant de clercs et même de pontifes. Feignant de s’appuyer sur des valeurs évangéliques subverties, ces « idées chrétiennes devenues folles », ce système implique en réalité la disparition du libre-arbitre et du droit au doute chez l’homme européen, ainsi que la disparition de nos nations et de nos civilisations elles-mêmes sacrifiées sur l’autel de l’antiracisme et de « l’ouverture à l’Autre » : ouverture des frontières mais aussi des institutions et même de la législation puisque, avant le « mariage pour tous », la polygamie avait été légitimée par le Conseil d’Etat.
Une irréversible régression du droit ?
Me Eric Delcroix, si longtemps inlassable avocat des mal-pensants poursuivis en vertu des lois scélérates Pleven et Gayssot, l’avait montré de manière lumineuse dans deux livres prémonitoires, Le Théâtre de Satan (2) et Manifeste libertin (3), flétrissant l’inféodation des pouvoirs exécutif et législatif mais aussi judiciaire à l’ « ordre moral antiraciste ». Agrégé de l’histoire du droit, J.-L. Harouel le déplore à son tour : « Sous l’effet de l’augustinisme politique de la religion des nouveaux droits de l’homme, l’Etat se définit et se légitime par sa mission religieuse ». Anxieux d’imposer son nouvel ordre moral, cet Etat tout à la fois criminel et suicidaire a donc rétabli « la punition judiciaire du blasphème et du sacrilège » (exclusivement extra-chrétien). Cette « immense régression par rapport au droit pénal du XIXe et du premier XXe siècle » a pour objectif et conséquence la « sacralisation » des groupes positivement discriminés par le nouveau Code pénal, soit « les Juifs, les étrangers, les “minorités visibles”, les Noirs, les immigrés, les homosexuels, les handicapés, les femmes ». Il faut y ajouter, bien sûr, les musulmans qui considèrent à juste titre, tel le très répandu Tariq Ramadan, que si « la liberté de religion n’est pas un bien en soi », elle « est un bien parce qu’elle permet la pratique et la consolidation de l’islam ». Et Youssef al-Quaradewi, membre du Conseil européen de la recherche et de la fatwa, de renchérir (en 2002 à Rome) : « Avec vos lois démocratiques, nous vous coloniserons ; avec nos lois coraniques, nous vous dominerons. »
La déesse démocratie au service du fanatisme islamique
Pour J.-L. Harouel, ce basculement des valeurs ne fait donc aucun doute : loin d’œuvrer au progrès de l’Humanité, « la religion d’Etat des droits de l’homme est au service de l’islamisation de l’Europe ».
Ainsi réduite en dhimmitude par la volonté messianique de dirigeants aux ordres, l’Europe pourra dire adieu au « miracle chrétien » porteur d’une extraordinaire efflorescence scientifique et technique et donc d’une prospérité et d’un dynamisme économiques tels que l’humanité n’en avait jamais connu. La fuite des cerveaux et la montée implacable du chômage sont-ils les signes précurseurs de notre sortie de l’histoire ? Il reste peu de temps pour conjurer l’issue fatale. Espérons que, comme le livre de Thierry Bouclier, La France au risque de l'islam (4) ou celui de Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux / Comment l'islam va transformer la France et l'Europe (5), le cri d’alarme de Jean-Louis Harouel fera prendre conscience de l’urgence de l’indispensable réaction.
Claude Lorne 4/12/2012 http://www.polemia.com
J.-L. Harouel : Le vrai génie du christianisme, éditions Jean-Cyrille Godefroy 2012. 269 pages.
Notes :
(1) Voir : « L'Education nationale met nos enfants en péril »
(2) Le Théâtre de Satan, L’Æncre 2002, réédité en 2010. 432 pages
Diffusion http://www.francephi.com
(3) Manifeste libertin, essai révolutionnaire contre l’ordre moral antiraciste, L’Æncre 2004 puis 2005, 120 pages, diffusion www.akribeia.fr/.
De Me Delcroix, voir également l’étude « Mariage et homosexualité »
(4) Thierry Bouclier, La France au risque de l’islam, Ed. Via Romana, 2012, 184 pages
(5) Aux éditions du Toucan, 2011, voir :
http://www.polemia.com/article.php?id=4368
http://www.polemia.com/article.php?id=4366Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, France et politique française, lobby, religion, tradition 0 commentaire -
Bonne fête de saint Nicolas !
Aujourd’hui, c’est la Saint Nicolas, évêque de Myre (Anatolie du sud-ouest). Un grand saint populaire aussi bien en Occident qu’en Orient, et dont est inspiré le très laïc « Père Noël » qui l’a largement remplacé.
Les miracles attribués à saint Nicolas sont si nombreux qu’il est le saint patron de nombreuses corporations ou catégories tels que les enfants, les navigateurs, les prisonniers, les avocats, etc. Il est connu pour avoir notamment ressuscité trois enfants tués par un boucher.La Saint-Nicolas est une fête principalement tournée vers les enfants. C’est une tradition vivace dans plusieurs pays européens (du Nord et de l’Est). En France c’est surtout au Nord et Nord-Est (en Flandre française, dans les Ardennes, en Franche-Comté, en Alsace où elle est fortement ancrée, et en Lorraine dont saint Nicolas est le saint patron).
Les traditions diffèrent selon les régions. Un trait commun à ces célébrations est la distribution de cadeaux ou friandises aux enfants parun homme déguisé selon une certaine image de Saint Nicolas.
Saint Nicolas – Évêque et ConfesseurSaint Nicolas, surnommé le Grand, est aussi populaire en Orient qu’en Occident. Sa personnalité a été transformée par la légende. Encore jeune homme, il aurait jeté discrètement des aumônes par une fenêtre pour sauver l’honneur de trois jeunes filles; ce fait est rappelé de nos jours par la fête enfantine où l’on attribue à la générosité de saint Nicolas les cadeaux trouvés sous la cheminée. Dieu le glorifia par des miracles sans nombre, et l’Église, en raison du pouvoir qu’il avait sur le feu, nous fait demander d’être par son intercession préservés du feu de l’enfer. Après avoir renoncé à de grandes richesses, il fut élu archevêque de Myre, il prit part au concile de Nicée, où fut condamné l’arianisme. Il mourut en 324. Ses reliques sont conservées à Bari (Italie).Le culte de saint Nicolas se répandit en Occident à l’époque des Croisades.