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religion - Page 262

  • Bienvenue dans la « zone libérée » d’Alep par Thierry Meyssan

    Grâce au soutien logistique de la France, les nouvelles autorités de la « zone libérée » d’Alep sont en train d’installer une dictature religieuse inspirée du modèle saoudien. La réalité est bien éloignée des discours lénifiants des présidents Sarkozy et Hollande sur la défense de la liberté et la promotion de la démocratie.

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    Bureaux du « Comité pour ordonner le Bien et  prohiber les actes impies » à Alep.

    Le gouvernement français assure être en contact permanent avec les représentants des « zones libérées » en Syrie et leur fournir une aide logistique. Il déclare également œuvrer à ce que la révolution ne soit pas détournée par des islamistes.

    Cependant, la Coalition nationale, qui avait été saluée comme représentant à la fois l’opposition de l’extérieur et celle de l’intérieur, a été récusée par le Comité révolutionnaire d’Alep qui a instauré un gouvernement islamique dans la « zone libérée » [1].

    Le gouvernement français n’a pas clarifié sa position. Il n’a pas indiqué avoir suspendu son aide logistique (à la fois humanitaire et militaire « non létale ») à la « zone libérée » d’Alep, bien que celle-ci soit clairement aux mains des islamistes et qu’ils aient dénoncé la démocratie comme « un complot de l’Occident ». On se souvient que la France avait soutenu l’Émirat islamique de Baba Amr et que François Hollande a reçu en grande pompe plusieurs de ses dirigeants en fuite, le 6 juillet 2012 à Paris.

    Il est difficile de se faire une idée précise de ce qui se passe à Alep, où trois quartiers de la banlieue (pas de la ville elle-même) sont désormais sous contrôle de groupes armés. Contrairement à Baba Amr (Homs), dont la population s’était enfuie lorsque un Émirat islamique y avait été proclamé, une partie des habitants serait restée sur place et soutiendrait les nouvelles autorités. Le tri semble d’abord s’être opéré selon des critères ethniques, la population choisissant de rester étant principalement turkmène. Puis, les hérétiques (sunnites soufis, chiites, y compris les druzes, alaouites et ismaélites) et les infidèles (chrétiens) ont été expulsés et leurs biens confisqués.

    Les troupes gouvernementales n’osent pas donner l’assaut de peur de provoquer un bain de sang et de nouvelles destructions. En une semaine, une nouvelle vie a commencé à s’organiser.

    Quoi qu’il en soit, les autorités « révolutionnaires » viennent de créer un Comité pour ordonner le Bien et prohiber les actes impies et, le 22 novembre, de publier leur premier acte législatif, dont nous donnons ici la traduction exhaustive :

    « Au nom de Dieu clément et miséricordieux,
    Les troubles qui secouent notre nation islamique ne doivent pas surprendre. Elle fait face aux dilemmes et aux épreuves qui l’entourent. Chaque nuit est plus sombre que la précédente. Les temps sont critiques. Le moment est difficile.
    Nous voyons certains de nos frères se dirigeant aveuglément dans les ténèbres. On dirait qu’ils se pressent vers leur malheur, tombant aux genoux de l’Occident sans réfléchir, courant vers le vide, pensant que le mode de vie des infidèles est le sommet de la culture, leurs mœurs la base du développement, et leurs idées la source de lumière, sans la moindre étude, ni quête.
    La charia et les faits montrent que ce point de vue est illégitime et impur. Des Fatwas ont été délivrées en ce sens par les plus grands cheikhs de notre nation : leurs saintetés Abd al-Aziz ibn Abd Allah ibn Baaz [2], Abdul-Azeez ibn Abdullaah Aal ash-Shaikh [3], Muhammad ibn al Uthaymeen [4], Abdullah Ibn Jibreen, [5], Saleh al Fawzan [6], Bakr abu Zayd [7], Abdullah bin Ghailan et bien d’autres.
    Par exemple, combien de femmes vertueuses ont été déshonnorées ? Et combien de jeunes filles libérées [par l’islam] ont été offensées dans leur dignité lors d’accidents de la route ? L’un marchandant pour son honneur, l’autre prenant avantage de sa faiblesse, le troisième jouant avec ses émotions… surtout lorsqu’il sait que la pauvre fille est embarrassée par la situation et ne veut pas que son mari ou son tuteur en soit informé.
    C’est pourquoi le Conseil militaire et le Conseil civil provisoire d’Alep ont donné ces explications aux habitants d’Alep et ont décidé qu’il est interdit aux femmes de conduire. Toute personne contrevenant sera punie jusqu’à ce qu’elle renonce, au besoin par l’usage de la force. Le
    Comité pour ordonner le Bien et prohiber les actes impies est chargé de l’application de la présente. »

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    On constate que la décision est exclusivement motivée par des références aux interprètes saoudiens du Coran.

    Bien que le 24 novembre soit en France la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, la ministre française des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, n’a pas commenté cette grande avancée « révolutionnaire ».

    Par ailleurs, le Comité pour ordonner le Bien et prohiber les actes impies a mis en place une police chargée d’appeler les habitants d’Alep à la prière et de punir ceux qui ne s’y rendent pas.

    Dans la vidéo ci-dessous, on voit un de ces policiers rappelant aux habitants leurs devoirs de bons musulmans.

    Thierry Meyssan  http://www.voltairenet.org

    [1] « Les groupes armés d’Alep s’engagent pour un État islamique », Réseau Voltaire, 20 novembre 2012.

    [2] Abd al-Aziz ibn Abd Allah ibn Baaz (1910-1999), ancien grand mufti d’Arabie saoudite. C’est lui qui édicta la fatwa interdisant aux femmes de conduire en Arabie saoudite. C’est également lui qui autorisa le déploiement de troupes infidèles dans la péninsule arabique lors de Tempête du désert. Il est par ailleurs célèbre pour avoir professé que le soleil tourne autour de la terre et non l’inverse. Cependant, il changea d’avis lorsque le prince Sultan ben Salman acheta une place dans le vol de la navette spatiale Discovery (au passage, je ne résiste pas au plaisir de vous rappeler que le prince Sultan s’est plaint qu’il n’était pas possible en vol de se positionner durablement en direction de La Mecque).

    [3] Abdul-Azeez ibn Abdullaah Aal ash-Shaikh est l’actuel grand mufti d’Arabie saoudite. C’est lui qui ordonna la destruction du Dôme vert (la sépulture du prophète Mahommet) ainsi que de toutes les anciennes églises d’Arabie, au motif que ces monuments sont l’objet de cultes idolâtriques.

    [4] Muhammad ibn al Uthaymeen (1925-2001) fut l’un des principaux maîtres salafistes d’Arabie saoudite.

    [5] Abdullah Ibn Jibreen (1933-2009), maître saoudien. Il considérait les chiites comme des hérétiques et appelait à leur expulsion hors de la terre d’islam.

    [6] Saleh al Fawzan est l’ancien président de la Cour suprême de Justice d’Arabie saoudite.

    [7] Bakr abu Zayd est l’ancien Procureur général d’Arabie saoudite. Il est mort en 2008.

    Documents joints

     
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  • De Manuel Valls à Oumma.com, le plein de mauvais calculs !

    Comme si la situation économique et sociale n’était pas assez préoccupante pour nos compatriotes -l’emploi salarié dans les secteurs marchands a perdu 50.400 postes au 3e trimestre 2012  selon des estimations provisoires publiées mardi par l’Insee-, les chiffres de la délinquance du mois d’octobre par rapport à ceux du même mois l’année dernière ont connu une flambée particulièrement inquiétante. Sans surprise, le ministère de l’Intérieur a tenté de contester  les  statistiques publiées, elles sont certes  assez terribles : 43.900 « actes de violences contre les personnes » (+9%),189.900 « atteintes aux biens » (vols, cambriolages…+8%), 28.900 cas d’« infractions économiques et financières »  (+18%)…

    Les plus  cyniques diront que les « métropolitains » ne doivent pas se plaindre, à la lecture de l’article paru le 9 novembre  sur le site France-Guyane.fr,  faisant état de l’augmentation de l’insécurité sur les  dix premiers mois de l’année, par rapport à  2011, dans la cité spatiale de Kourou. Selon les chiffres officiels les « vols avec violence » ont augmenté de 96%, les «cambriolages » de 82%, les « violences sexuelles »  de 27%, les « tentatives de meurtres»  de  300%, les «violences sur agents dépositaires de l’autorité » de 136% !

    Si  MM. Sarkozy,  Hortefeux et Guéant, ses prédécesseurs à ce poste au cours de la décennie écoulée,  n’ont  guère été capables d’enrayer vraiment la progression de la criminalité, le vrai-faux dur Manuel Valls ne fera bien  évidemment pas mieux,  animé de surcroît  par une schizophrénie typiquement socialiste.

    M. Valls a ainsi estimé lundi que les propos tenus devant une caméra cachée par Souad, la sœur de Mohamed Merah, dimanche sur M6,  qui se disait « fière » de ce qu’avait commis son frère, clamait sa haine d’Israël et des Etats-Unis,  constituaient une « apologie du terrorisme et de l’antisémitisme et une provocation à la haine religieuse et raciale ». Il a de nouveau   appelé sans grande originalité à la lutte sans relâche contre les comportements contraires aux « valeurs de la république ».

     Cela n’empêche pas Manuel Valls, qui surfe sur les craintes des Français en   hurlant sans cesse  au danger terroriste islamiste,  de se prononcer pour la poursuite de l’immigration et une naturalisation accrue des immigrés non européens -le vice-président du FN Louis Aliot  a demandé d’ailleurs au gouvernement français « d’engager une procédure de déchéance » de sa nationalité française de Souad Merah  « avant une expulsion dans son pays d’origine ».

    Ce laxisme pathétique,  dissimulé derrière les coups de menton,  accroît pourtant   mécaniquement non seulement les problèmes  économiques, sociaux, d’assimilation, de délinquance  sur notre sol, mais aussi le poids des réseaux extrémistes, de cet   « iceberg salafiste qui considère Mohamed Merah comme un héros », commentait hier Marine Le Pen.

    Les sites communautaires musulmans ont été peu nombreux à faire état de cette affaire Merah bis. Bien sûr,  les propos de la sœur de cet assassin ont  été condamnés très logiquement par le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur  et par la délégation de dix imams et six responsables d’associations musulmanes en France, actuellement en visite  officielle en Israël et dans les Territoires palestiniens,  à l’initiative du  Quai d’Orsay, des autorités palestinienne et israélienne.

     Une visite qui se veut une réponse, a affirmé un des participants,   Hassen Chalghoumi, surnommé « l’imam des juifs »,  aux meurtres abjects perpétrés par Mohammed Merah en mars dans l’école confessionnelle  juive de Toulouse.

     Un voyage qui ne fait pas l’unanimité –et c’est un euphémisme- au sein de la communauté musulmane de France, pour ne rien dire de sa faible médiatisation sur les sites communautaires qui veulent peut-être éviter un déluge de commentaires assassins  de leurs fidèles internautes, ce qui ferait « désordre »…

     Il est ainsi  emblématique qu’un site musulman jouissant d’une grande notoriété dans  cette communauté comme oumma.com,  fasse silence sur cette actualité là…mais publie un article fustigeant « Alexander Zanzer, directeur de la principale institution sociale juive d’Anvers, et responsable du bureau bruxellois du site d’information Jewish News One ».

     Le crime de ce dernier ? Avoir accepté «  au vu et au su de tous », de déjeuner récemment  avec Marine Le Pen «  dans un restaurant casher du quartier européen de Bruxelles ». La belle affaire que voilà !

     Accumulant les poncifs sur une-extrême-droite-qui-na-pas-changé  sous le « maquillage »  de la «  révolution Bleu Marine », oumma.com croit savoir –relayant ici les interprétations véhiculées par les médias belges- que M.  Zanzer est « aujourd’hui dans la tourmente » et qu’il « se justifie en se retranchant derrière le reportage qu’il doit réaliser sur le FN. »

     « Un argument guère recevable à Anvers, où ce déjeuner reste sur l’estomac de nombre d’éminents dignitaires juifs, dont le Pr Julien Klener, président du Consistoire central israélite de Belgique : Comment est-il possible que quelqu’un qui exerce de hautes fonctions de responsabilité dans une institution comme la Centrale ne soit pas plus prudent et surtout se fasse remarquer par une rencontre politiquement très choquante quand on connaît le Front National et les déclarations du père de la présidente actuelle qui, à aucun moment, ne s’est distancée de ces propos condamnables ? »,

     Un site musulman qui s’émeut, approuve  et relaye la désapprobation de représentants auto-proclamés de la communauté juive, voilà une union sacrée dont Alexandre Arcady aurait pu faire un film !

     Mais si la Commission d’avance sur recettes du Système continue de financer la production de ce type de fiction souligne Bruno Gollnisch, les Français, fort heureusement, s’agacent  de plus en plus de ce genre de navet…

    http://www.gollnisch.com

  • De tout et de rien

    La semaine de Pierre Lanoe (3)

    Sur Gaza

    Gaza me pose problème…
    Bien sûr, la solidarité contre l’agression israélienne s’impose.
    Mais mon enthousiasme d’hier pour la résistance de ce petit territoire s’est bien amoindrie.
    Entre temps le Hamas a pris partie en faveur des assassins qui sont à l’œuvre en Syrie et a été chercher ses soutiens au Qatar, en Égypte et en Arabie saoudite…
    D’où cette situation étrange de voir s’affronter à Gaza deux camps qui ont le même allié et qui sont ailleurs des alliés objectifs.
    Si l’on doit se mobiliser et se battre pour faire connaître une résistance populaire, incontestablement ce n’est plus celle de Gaza qui doit avoir prioritairement nos suffrages, mais celle du peuple syrien regroupé derrière son gouvernement légitime.

    Tarek Oubrou

    Le recteur de la mosquée de Bordeaux a acordé à L’Express un entretien des plus intéressant.
    Il n’est pas inutile d’en citer quelques extraits :
    « En partant des réalités concrètes qui l'entoure. Il faut que les musulmans puissent accorder leurs gestes à leur foi sans perturber le fonctionnement de la société par des revendications outrancières, quitte à renoncer à une certaine visibilité. Le "tout ou rien" est néfaste et aboutit à une voie sans issue, qui alimente la peur chez les non-musulmans. On est musulman lorsqu'on a la foi; c'est la grâce de Dieu qui sauve. Les pratiques cultuelles, elles, sont aménageables. Les prières peuvent être effectuées après le travail, par exemple, ou le jeûne du ramadan reporté en cas de maladie. Le vrai problème concerne les comportements qui relèvent de l'éthique personnelle et qui sont devenus des marqueurs pour beaucoup de musulmans: manger halal, porter le voile... Avec le halal, nous ne sommes pas dans le sacré. Le fidèle a seulement pour obligation d'alléger au maximum la souffrance de l'animal. Quant au voile, je n'ai trouvé aucun texte qui oblige la femme à se couvrir la chevelure. Le combat que les musulmans ont mené pour le port du voile me désole, parce qu'il donne une image négative de la façon dont l'islam perçoit la femme. Cette tendance à tout ritualiser conduit certains fidèles à parler plus de la pratique que de Dieu lui-même! »  (…)

    Les imams sont malheureusement souvent les ventriloques des associations qui les salarient et qui sont tenues le plus souvent par des migrants de la première génération. Ces associations ne veulent pas d'imams intellectuels mais des imams venus du bled, qui ne leur coûte pas cher, ne font pas de vagues, et qui maintiennent le statu quo théologique. » (…)

    « L'engagement dans la société: voilà l'antidote à l'esprit de victimisation si répandu dans la communauté musulmane. » (…)

    « Il n'existe pas d'islam de France, mais un islam maghrébin de France. »

    Décès de Pino Rauti

    A l’âge de 86 ans, Pino Rauti s’est éteint le 2 novembre dernier à son domicile romain. Si en Italie, le décès à fait le une de tous les quoitidiens et si sa mémoire a été honorée par toute les familles de la droite italienne (même Gianfranco Fini qui le combattit pourtant pendant de longues années lui a rendu hommage), en France la nouvelle est passée inaperçue ou presque. Pourtant, Rauti eut dans notre pays, durant les années 1960/1980, une influence intellectuelle non négligeable et son combat servit d’exemple à bien des militants français (ainsi, par exemple, Ordre nouveau, le fameux mouvement nationaliste des années 1970, emprunta son nom à l’organisation extra-parlementaire Ordine nuovo qu’il dirigeait alors).

    Le lendemain de sa mort le quotidien La Republica a écrit qu’il « représentait le fascisme de gauche qui s’opposait au fascisme de droite incarné par Giorgio Almirante, puis par Gianfranco Fini. Idéologiquement, il prônait la socialisation des grandes entreprises et il se revendiquait d’un anticapitalisme et d’un tiers-mondisme issus de sa conception du fascisme. » Même si elle n’est pas tout à fait exacte (Rauti affirmant clairement qu’il ne se « sentait pas néofasciste car le fascisme est mort, il appartient à l’histoire et ne peut être ressuscité »), cette présentation permet de comprendre le Pino Rauti des années 1970/1990 qui fut le leader d’une version italienne du nationalisme-révolutionnaire européen. Mais l’homme était complexe et sa vision du monde traditionaliste fit qu’il fut aussi, paradoxalement, un grand réactionnaire… et que sa longue vie politique et militante connut plusieurs retournements.

    Le FMI craint une révolution sociale

    Dans une note rédigée pour le récent sommet du G20, les experts du FMI expriment leurs doutes sur l’efficacité de l’action de la BCE en Grèce face au « risque que l’austérité ne devienne politiquement et socialement intenable ».

    Une même crainte est apparue dans le journal La Tribune qui, faisant sa une sur « l’Euro est sauvé… et alors ? » explique que, au vu des manifestations qui se multiplient en Espagne, au Portugal, en Grèce, « le danger d’une révolte sociale et politique ne doit pas être pris à la légère ».

    Si seulement c’était vrai ! http://www.voxnr.com

  • La vérité qui rend libre VI


    La vérité qui rend libre VI par round_affectif

    http://johanlivernette.wordpress.com

  • - Parvis des gentils - Benoît XVI au rendez-vous de l'intelligence

    Comme tous les bons capitaines, Benoît XVI ne se la joue pas « mouche du coche », s'acharnant là où les résultats sont bons, dans les pays de ce que l'on appelait encore récemment le Tiers monde. Il se porte au défaut de la Muraille. Il se bat là où la défaite menace, là où la déroute n'est pas loin, je veux dire : en Europe.
    La Vieille Europe a été le continent où le christianisme s'est trouvé un berceau. Il est en train d'y mourir. Le but du général d'année qu'est Benoît XVI est d'éviter les soins palliatifs, tellement pratiqués sur le terrain, dans les regroupements paroissiaux et les enfermements diocésains. Il faut de l'air. Il faut repartir à la conquête du monde, et en particulier du monde occidental, surtout de la Vieille Europe qui végète dans l'athéisme pratique. Il faut créer des événements pour réveiller la malade de son coma spirituel.
    C'est dans cette perspective que le 24 mars prochain, à Paris, Ville Lumière, Ville de la Culture, Benoît XVI organise - depuis Rome semble-t-il - ce qu'il a voulu appeler le Parvis des gentils. Etrange manifestation ! Elle aura lieu à l'UNESCO, à la Sorbonne et à l'Académie française. Info ou intox ? Je me suis laissé dire, par un des responsables de l'opération, que le pape apparaîtrait en direct de Rome SUf la façade de Notre Dame de Paris, répondant aux questions qui lui sont posées par le public. Il s'agit d'un « coup » formidable et sans précédent, mais aussi d'une réalisation qui risque d'en intriguer plus d'un. Dans l'organisation de la manifestation, cela a été mon premier étonnement : on ne retrouve pas la dernière née des organisations curiales, la Commission pour la nouvelle évangélisation. C'est la Commission pontificale pour la culture qui est chargée de cette Journée, avec à sa tête le tout récent cardinal Gianfranco Ravasi, responsable de la Commission pontificale pour la culture, celui qui a remplacé le cardinal Poupard. C'est que le Parvis des gentils n'est pas, à proprement parler, un acte d'évangélisation. Pour comprendre de quoi il va s'agir, il faut s'interroger sur Ie nom que le pape a choisi pour cette fête de la culture. Le Parvis des gentils, c'était, au temple de Jérusalem, la partie réservée aux non-juifs. Il s'agit donc pour l'Eglise de sortir d'elle-même et d'aller à la rencontre des païens qui le souhaitent. Mais cette rencontre doit être préparée. Ce « parvis des gentils » se veut un lieu du « dialogue avec ceux à qui la religion est étrangère, à qui Dieu est inconnu et qui, pourtant, ne voudraient pas simplement rester sans Dieu, mais l'approcher au moins en tant qu'Inconnu ». On reconnaît l'allusion « au Dieu inconnu » lancé par saint Paul aux Athéniens lors de son fameux Discours sur l'Aréopage. « Vous ne le savez pas, vous qui êtes les plus religieux des hommes, mais c'est lui que vous adorez ».
    Pour arriver à une telle prise de conscience, le chemin n'est pas simple. Dans un article publié par l'Osservatore romano, Mgr Ravasi s'en explique de la façon suivante, nous donnant vraisemblablement la perspective papale : « Il faut que l'athéisme comme la foi se soumette à une purification de leurs concepts originels : le premier doit retrouver son idéalisme de base, le second éviter le dévotionalisme et le fondamentalisme. Ce n'est que dans ces conditions que la rencontre pourra se faire, comme un vrai duo ayant pour fin l'harmonie et non tel un duel où les deux partis s'affronteraient à l'arme blanche ». Mais ajoute le nouveau cardinal, « les deux parties ne doivent en aucun cas renoncer à leur identité propre ». « Hors de toute métaphore, elles ne doivent pas se décolorer dans un vague syncrétisme idéologique ».
    La ligne de crête est difficile. Cette perspective évoque le dialogue étonnant entre le cardinal Ratzinger, près d'être élu pape et l'éditorialiste athée Paolo d'Arçais, édité depuis chez Payol. Il y avait là deux personnages de parfaite bonne foi. Aucun des deux n'essayait de convaincre l'autre, mais le cardinal consentait à se mettre en cause face au journaliste. J'ai l'impression que le parvis des gentils sera quelque chose comme ce dialogue, En plus grand. Et (cela nous intéresse) en France. Les esprits chagrins diront que ce « dialogue » comme tous les autres, ne sert à rien. En réalité, il s'agit, je crois, pour Benoît XVI, dans cet effort de purification, de déminer le terrain de la Culture et de montrer que, dans ce registre, le christianisme est au moins à égalité avec cet athéisme rationaliste qui, depuis quelque deux siècles, prétend au Monopole de l'intelligence. D'une certaine façon, le discours du pape au Centre des Bernardins relève justement de ce genre de démarche. Benoît XVI ne tente pas de convertir les athées. Il cherche simplement à ne pas leur laisser la vedette. Il me semble que dans la Reconquista spirituelle qui s'amorce, ce Parvis des gentils pourrait bien être la première étape nécessaire. On se plaint tellement que les prêtres manquent d'imagination dans l'œuvre de l'évangélisation. Le pape leur montre l'exemple. Loin de l'autocritique stérile, mais sans s'encombrer non plus des mille et une casseroles dont on tente ces derniers mois d'affubler l'Eglise, en toute liberté, en toute intelligence, Benoît XVI, le pape théologien, propose une rencontre à la régulière avec les athées d'Occident. Il n'est pas indifférent que Paris, siège mondial de l'UNESCO, soit aussi le lieu choisi pour cet échange d'un genre nouveau. J'avoue que je suis impatient de voir comment se dérouleront ces formidables Assises, où s'affronteront, « pour la première fois en un véritable duo », la foi et la raison. Je n'ai qu'une objection, je me la fais souvent vis-à-vis de ce qui vient de Rome : c'est peut-être trop intelligent ! En tout cas, on ne pourra pas dire que ce pape de 83 ans manque d'ambition et d'imagination.
    Joël Prieur : monde et vie 11 décembre 2010

  • Mali : l’indécision française peut-elle déboucher sur la création d’un « Sahélistan » ?

     Au  mois de janvier 2012, au Mali, la résurgence d’une crise née au moment des indépendances, imposait de fixer l’abcès afin d’éviter sa dissémination et pour ensuite le traiter en profondeur à travers trois volets :
     
    - Politique, en prenant en compte la légitime revendication des populations nordistes, notamment celle des Touareg,
    - Diplomatique, en faisant comprendre à l’Algérie que si ses intérêts régionaux n’étaient à l’évidence pas ceux de la France, les nôtres ne s’effaceraient pas devant les siens,
    - Militaire, en appuyant les Touareg contre les groupes islamiques qui, à l’époque, totalisaient moins de 300 combattants qui avaient commis l’erreur de sortir de la clandestinité désertique pour se rassembler à Gao et à Tombouctou.
     
    Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France :
     
    - S’est réfugiée à l’abri du principe de l’intangibilité des frontières,
    - A cédé devant les exigences algériennes de non intervention,
    - A camouflé sa pusillanimité derrière l’argument d’une « action » de la CEDEAO, ce « machin », ce « volapuk », cette tour de Babel, dont l’efficacité militaire relève de la méthode Coué,
    - A laissé les islamistes liquider militairement les Touareg.
     
    Le résultat de cette addition de démissions décisionnelles est qu’un incendie limité pouvant être rapidement éteint, notamment au moyen d’une de ces opérations « discrètes » que nos forces savent encore si bien mener, est aujourd’hui devenu un foyer régional de déstabilisation. En effet :
     
    1) Le Mnla ayant été militairement défait et repoussé vers la frontière algérienne, les islamistes qui ne risquent  plus d’être pris à revers sur leur flanc nord ont désormais toute la profondeur saharienne pour manœuvrer. Quant à leur flanc ouest, il semble également s’ouvrir car au sein des tribus arabes de Mauritanie, certains, de plus en plus nombreux, commencent à se poser des questions…
     
    2) Sur le flanc oriental la situation leur devient également de plus en plus favorable car le chaos en retour se fait sentir en Libye où tout le sud du pays est mûr pour devenir un nouveau Mali. Quant au sud de la Tunisie, la contamination y a largement commencé.
     
    3) La contagion n’est plus qu’une question de temps au Tchad et au Darfour cependant qu’un continuum fondamentaliste est en passe de s’établir avec les islamistes de Boko Haram du nord Nigeria.
     
    Ainsi donc, le « Sahélistan », fantasme il y a encore quelques  mois, devient-il peu à peu réalité. L’une de ses forces est qu’il s’agit d’une résurgence historique  ramenant directement aux jihad sahéliens du XIX° siècle qui enflammèrent la totalité de la région depuis le Soudan à l’Est jusqu’au Sénégal à l’Ouest[1]. Or, l’islamisme sahélien de 2012 s’abreuve à cette « fontaine de rêve » fermée par la colonisation. Comment cette réalité inscrite dans la longue durée peut-elle être  comprise par des journalistes ou des politiciens esclaves de l’immédiateté et de leur inculture ? Comment pourrait-elle l’être par ces « africanistes » élyséens dont la principale activité semble être de torpiller les informations que les militaires font « remonter » depuis le terrain ?
     
    Dans le Sahel, au cœur de ce qui fut notre « pré carré », ceux qui inspirent la politique de la France ont donc laissé s’écrire le même scénario que celui que nous avons connu dans la région des Grands Lacs et qui peut être exposé en quatre points :
     
    1) Une erreur d’analyse reposant sur la priorité donnée aux postulats idéologiques aux dépens des réalités géographiques, anthropologiques et historiques.
     
    2) L’absence de toute véritable stratégie de défense.
     
    3) Le tropisme de l’abandon de nos alliés ou amis.
     
    4) La place laissée libre à des acteurs extérieurs. Dans le cas présent, l’Algérie et les Etats-Unis qui attendent le moment propice pour intervenir, mais à leur manière. Les conséquences de l’incompétence hexagonale seront alors camouflées sous l’alibi facile de « complot anglo-saxon » contre les intérêts français...
     
    Alors que tout ce qui se passe dans la zone concernée nous est connu, alors que nous savons tout, et au-delà, de ceux qui la déstabilisent, alors que nous y disposons de tous les réseaux utiles, alors enfin que, parfaitement immergées, nos forces auraient pu rapidement « régler » le problème, l’Elysée a laissé la situation lui échapper.
    Faut-il s’en étonner quand la tête de l’Etat  dodeline  entre indécision et repentance ?
    23/11/12

    [1] Voir à ce sujet  les pages 431-452 ainsi que les cartes de mon Histoire de l’Afrique des origines à nos jours. 1246 pages, Ellipses, 2010. L’ouvrage peut être directement commandé ici.

  • Parution du nouveau numéro de la revue L’HÉRITAGE

    Une très bonne nouvelle : nous apprenons que la revue L’Héritage (« revue d’études nationales ») reprend sa parution après une pause, et que son nouveau numéro est tout juste disponible !

    Nous vous invitons à découvrir ce numéro 8. Vous pouvez l’acheter en ligne ici, le commander par chèque ou le trouver dans les « librairies amies ».

    32 pages (format A4), intégralement en couleur, pour 4 euros. Cette revue nationaliste se préoccupe d’analyse et de science politiques, de philosophie, d’histoire, d’identité, de la face cachée des choses, de spiritualité, etc.

    Un numéro dense et très intéressant dont voici le sommaire :

    Editorial
    Politique : Hollande et Jeanne d’Arc – Thibaut de Chassey
    Philosophie : le De Regno de saint Thomas d’Aquin – E.H. le Bouteiller
    Mondialisme : la fondation Bertelsmann – Pierre Hillard
    L’imposture du « 19 mars 1962 » – Jacques Meunier
    Sainte Jeanne d’Arc, la Bierge des combats – Jean Dartois
    Histoire nationaliste : la Cagoule – Erwin Vétois
    Le sacre des rois de France – Louis Lefranc
    Il y a 50 ans : Roger Degueldre – José Castano
    Louis-Ferdinand Céline – Isabelle de Rancourt
    Lieux à part : Cluny – Christine Dol.

    Et l’édito du directeur :

    « Les idées mènent le monde

    Chers lecteurs,

    après un trop long sommeil, votre revue revient, quelque peu modifiée. La formule va évoluer et vous voyez avec ce numéro – le premier d’une nouvelle série – les prémices de cette mutation.
    Nous souhaitons recentrer L’Héritage sur la politique, et en particulier sur les idées. C’est le combat pour celles-ci qui prime : elles mènent le monde, dit-on, et aujourd’hui les idées fausses mènent notre société à la ruine et à la mort.

    La revue va désormais, sous une parution que nous espérons régulière et plus fréquente, traiter davantage et principalement de philosophie, d’analyse et d’histoire politiques. Elle reviendra aussi bien sûr sur notre histoire nationale, sous un rapport permettant au lecteur de faire un lien avec le monde d’aujourd’hui, qui – pour le meilleur et pour le pire – est issu du passé. Les changements que l’on constate ne sont pas spontanés.

    Ainsi, l’année 2012, par les anniversaires marquants auxquels elle nous a confrontés, nous a poussés à évoquer en ces colonnes quelques faits passés, sans bien sûr négliger celle qui est née il y a six cents ans pour sauver notre nation : Sainte Jeanne d’Arc.

    Par ailleurs, il règne dans les milieux « nationaux » une certaine agitation et une incontestable confusion.
    On parle de « fondamentaux », de nouvelles stratégies, mais le débat d’idées semble discret.
    La confusion des idées ou même le mépris pour cellesci, au profit d’analyses simplistes ou de courte vue, sont courants et souvent acceptés ; avec, naturellement, de graves conséquences.

    Le travail doctrinal, la rigueur d’analyse et le respect des grandes lois inhérentes à la condition humaine sont plus que jamais nécessaires pour éviter les écueils ou les combats contre-productifs.

    En cette période de la plus haute importance pour la droite nationale – où se dessine son futur visage – il faut, par-delà une nécessaire action qui peut parfois confiner à l’agitation électorale et au « bougisme » médiatique, recréer le débat d’idées et convaincre de la pertinence des positions nationalistes, de la civilisation traditionnelle, du réalisme philosophique et politique.

    L’Héritage s’y attellera pour sa part.

    Thibaut de Chassey » http://www.contre-info.com

  • Johan Livernette - Entretien de présentation (avec Florian Rouanet)


    Johan Livernette - Entretien de présentation... par Floriano75011

  • Souffrance à deux vitesses Discussion sous les bombes entre un Palestinien et un Israélien

    Mise à jour le mercredi 21 novembre  : à ce jour on dénombre 5 morts du côté israélien, et 154 morts dans le camp palestinien de la bande de Gaza. Face aux bombardements ciblés de haute technologie par une aviation et un équipement militaire modernes, près de la moitié des roquettes palestiniennes sont interceptées par les missiles anti-roquettes (Iron Dome) et ne touchent même pas terre.


    Interview croisée entre un palestinien et un... par CptAnderson

    http://www.egaliteetreconciliation.fr