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religion - Page 97

  • [Revue de presse] « Limite », revue chrétienne qui fait sienne la décroissance

     [Revue de presse] « Limite », revue chrétienne qui fait sienne la décroissance

     limite.jpgPublié par les éditions du Cerf, « Limite » est un trimestriel nouveau venu qui s'inscrit pleinement dans la ligne de l'encyclique papale Laudato si', avec un titre un peu provocateur « Décroissez et multipliez-vous ». Prenant à bras le corps les questions anthropologiques, « Limite » poursuit dans le domaine éditorial le combat des Veilleurs, avec par exemple dans ses colonnes Gautier Bès. Dépassant le simple combat contre le mariage dit pour tous, un certain nombre de chrétiens ont vu, à raison, dans la PMA et la GPA une extension de la marchandisation du monde, derniers délires progressistes qui refusent la limite, la mesure, etc.

    Formellement bien faite, où l'esthétique a une place primordiale – à l'instar de ce que William Morris prônait –, « Limite » alterne chroniques, billets d'humeur et dossier de fond. Mais à lire certaines signatures, « Limite » s'inscrit dans les pas de la revue « Immédiatement » qui avait marqué la seconde moitiés des années 1990 et le début des années 2000, où de jeunes royalistes issus pour certains de l'Action française avaient voulu défricher de nouvelles pistes et se plaçaient déjà au cœur des questions anthropologiques. On peut en effet y lire Luc Richard, Falk van Gaver ou Jacques de Guillebon. A noter aussi la présence, au service « politique », d'Eugénie Bastié, dont on peut lire régulièrement des papiers intéressants dans « Le Figaro ».

    Si « Limite » reprend à son compte le concept de la décroissance, pour autant l'écologie, la nature semblent être absentes de ce premier numéro. Il semble en effet que la question de la mesure, de la limite ne soit abordée qu'à travers le prisme de l'humain seul face à la création divine. Ce qui est certes logique pour des chrétiens car l'être humain est la seule créature de Dieu appelée au salut, via la figure du Christ, les autres êtres vivants n'ayant pas d'âme selon la théologie chrétienne. Pourtant, s'inscrivant dans la lignée du Pape François, on aurait pu penser que « Limite » rappelle l'importance de la nature dans la théologie franciscaine – issue de saint François d'Assise – à laquelle le souverain pontife est attachée. Mais ce n'est peut-être que partie remise... D'autant que certains rédacteurs de ce trimestriel se laissent aller parfois à quelques raccourcis quant au (néo)paganisme et sa conception de la nature.

    Si la lecture de « Limite » s'avère stimulante, déjà en mettant en avant l'importance de la décroissance, on peut cependant regretter plusieurs éléments dans ce premier numéro et non des moindres. Au premier rang desquelles certaines chroniques contre des figures de communicants et de cathos embarqués dans le monde qui singent trop les billets du blog « A moy que chault ». Ensuite – s'agissant des questions migratoire – voulant se démarquer d'une certaine droite (souvent à raison dans la critique du capitalisme) « Limite », en particulier Pierre Jova à travers son papier « Regards sur la condition des migrants », cède un peu à la facilité de critiquer certes les partisans de l'immigration folle mais aussi et surtout les partisans de la remigration, sans pour autant avancer d'arguments valables autre que moraux contre celle-ci. On peut même dire que cet article un tantinet Bisounours ne répond pas à cette brûlante question, autrement qu'à travers le prisme de « pauvres » à évangéliser. C'est faire fi d'une donnée importante : les structures ethno-culturelles sont des écosystèmes qui doivent être préservés et les perturber au nom de bons sentiments même sans vouloir une immigration de masse est aussi grave que de porter atteinte aux forêts ou aux océans.

    Enfin, c'est surtout au sujet du dossier principal que l'on peut exprimer le plus de regrets. En effet, la question de la démographie mondiale et du mathusianisme méritait d'une part plus de place et surtout d'autre part plus de fond. La plupart des articles, même le débat théologique autour du fameux verset « Croissez et multipliez-vous », reste dans le convenu et l'admissible pour des chrétiens. Certes, il ne s'agit pas pour « Limite » d'appeler à une réduction violente du nombre d'humains, mais on ne peut obérer l'incidence de 7 milliards d'êtres humains, surtout à l'aune de la submersion migratoire qui touche l'Europe. Et ce phénomène n'est pas près de s'arrêter, vu la croissance démographique africaine, alors que nous n'avons pas entrepris le moindre début de sobriété heureuse. La question démographique étant la question primordiale en politique, elle méritait mieux que ce dossier, y compris en invitant des partisans d'une décroissance de la démographie...

    Cependant, malgré ces lacunes et ces imperfections, souhaitons longue vie à « Limite », et qu'ils invitent bientôt dans leurs colonnes des militants d'une écologie radicale...

    Arnaud/C.N.C

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • La Barque de Pierre

    Mon aumônier me disait : « La barque de Pierre a été conduite aussi souvent à la gaffe qu’à la rame », de sorte qu’il m’est arrivé de me méfier des « gaffeurs » dans l’équipage de l’Église, mais je n’ai jamais été tenté de quitter la barque pour autant…

    Il y a 125 ans que le cardinal Lavigerie qui, jusqu’alors, avait eu quelque mérite, fut saisi par le démon de l’opportunisme. Il jugea que la République qui, dès son avènement, avait coupé pas mal de têtes ecclésiastiques, était assez conforme à l’Évangile pour que les Chrétiens s’y ralliassent.

    C’est ce que me paraît, louer monsieur François Xavier Esponde que j’ai connu mieux inspiré, dans la page semi-religieuse de L’Éclair du Samedi 26 Septembre.

    Je suis, stupéfait de le voir citer comme exemplaire ,un des textes les plus abscons, les plus ampoulés, les plus mal ficelé, et à mon sens un des plus imbéciles, de la langue française. Mais qu’un cardinal reçoive son chapeau des mains d’un Président de la république laïciste n’est peut-être pas un acte innocent. Dans le cas, on peut subodorer une sorte de contagion.

    Quoique né à Bayonne, Lavigerie n’était point Basque, et nos voisins n’ont donc pas à rougir de cette collusion de l’Église de la croix avec celle de la Guillotine. Mais enfin, la république « anti-cléricale » allait, quelques années après, faire tirer sur les ouvriers et les paysans, ficher les officiers « cléricafards » (Foch allait en être !), expulser les communautés, religieuses, voler les biens d’Église entre autres mesures civilisatrices. De sorte que considérer comme le fit le Cardinal, qu’elle était « la forme d’un gouvernement qui n’avait rien de contraire aux principes qui seuls peuvent faire vivre les nations chrétiennes et civilisées », était une telle ânerie qu’elle fit douter des grâces sacerdotales !

    En ajoutant qu’il était certain de ne pas être désavoué par « aucune voix autorisée », le Cardinal réduisait ces voix à une coterie qui fournirait plus tard le mouvement « moderniste » que devrait condamner Pie X.

    En 1907, Le Sillon démocrate-Chrétien devait écrire : « Un Robespierre, un Danton, un Desmoulins étaient profondément religieux. Leur philosophie religieuse était la substance même du Christianisme dont vivait la France ! »

    C’est dire que les portes de l’apostasie avaient été ouvertes, avec ces « bonnes intentions » qui sont l’excuse des médiocres. Le petit nombre que nous restons de Chrétiens hexagonaux témoigne des conséquences qui s’en sont suivies, avec l’affirmation chiraquienne d’une France aux racines musulmanes, et celle de monsieur Cazeneuve qui trouve « nauséeuse » la simple évocation d’une France chrétienne. 

    Je crois appartenir à une catégorie de pensée très éloignée de celle de monsieur Xavier-François Esponde et de quelques autres qui, dans L’Éclair, produisent des méditations gentillettes qui n’indisposent pas le pouvoir. Je crois avoir été le dernier Président départemental de L’ACJF à se vouloir « dans le monde » sans être du monde, c’est-à-dire avant que l’Action Catholique ne fasse ses dévotions au Saint Dicat, qui allait remplacer les saints du calendrier, de sorte que j’ai regardé les évènements sans me mettre à leur remorque.

    Ainsi ais-je vécu comme autant d’épreuves, les Jocistes allant communier en levant le poing fermé, les députés démocrates-chrétiens votant le meurtre prénatal et les curés « de progrès » épousant des nonnes qui voulaient connaître autre chose que les joies mystiques.

    J’ai connu le terrible silence de l’Église de France, devant la persécution de l’autre Église « du Silence », j’ai vu le Cardinal Decourtray attaqué lorsqu’il voulut en faire pénitence, par des cloportes désensoutannés ; on m’a dit que le Cardinal Duval refusait d’officier pour les morts de l’Algérie française, afin de ne pas contrister leurs égorgeurs ; je vois aujourd’hui des épiscopes offrir aux sectateurs de Mahomet les Églises qu’ils ont contribué à vider et je subis même le bureau d’une Académie soutenant un évêque bombardier qui se garde bien d’exposer sa peau lui-même.

    Bref, je vois tous les jours dans la porcification du pays par la République, l’héritage du bon Cardinal Lavigerie qui croyait qu’elle avait des valeurs.

    Certes, nous avons tous de mauvais moments, mais ce n’est pas si grave quand on le reconnait et que l’on se reprend. Peut-être aussi le Cardinal Lavigerie eut-il trinqué à la limonade et non au Champagne, n’eut-il pas tenu les propos débiles qui l’ont rendu célèbre.

    Ce que je déplore, c’est que monsieur François Xavier Esponde, qui cherche à servir l’Église, en prenne argument, par une logique aussi inextricable que le nœud gordien, pour nous rappeler au devoir de Charité !

    Excusez-moi, Monsieur le chroniqueur de la bien-pensance, mais le Christ lui-même a très bien dit qu’elle était, en politique, la priorité des priorités. Que répond-il à l’étrangère qui se traîne a ses pieds, sinon qu’on ne doit point donner le pain des petits enfants aux petits chiens ? Et c’est seulement après probation d’humilité, que le Christ accède à la demande !

    Mais quand les quémandeurs de charité ne sont pas de petits chiens, quand ce sont des carlins en pleine forme, qui exigent une niche d’accueil, et qui jettent la nourriture qu’on leur consent, sous prétexte qu’elle ne serait pas hallal, quand ces adultes fuient le devoir de se battre pour défendre leur pays, et comptent sur nos soldats pour le faire à leur place ; quand Daech se vante publiquement d’avoir, grâce à l’exploitation de la sensiblerie occidentale, introduit des milliers de djihadistes sur notre sol, quel est le véritable nom de la prétendue charité ? 

    Les vertus théologales sont inséparables des vertus morales. Et la Prudence est la vertu gardienne par excellence. Et on aimerait tout de même que monsieur Esponde, qui probablement se veut « doux comme une colombe » se souvienne du texte entier de Mathieu en X-16, à savoir qu’il faut être aussi « prudents comme des serpents » !

    Le cœur a tous les droits, sauf celui d’empiéter sur l’intelligence. Et c’est peut-être Makila Sorel, écrivain d’origine algérienne et membre du haut comité à l’intégration, qui nous a mis face à la réalité de l’heure en écrivant : « Nous devons rompre avec l’idéologie victimaire qui inspire toute notre politique d’intégration et qui a échoué : On demande aux peuples Européens de disparaître, c’est une entreprise terrifiante ! »

    Moi j’affirme par expérience qu’il est un moyen d’échapper à la terreur : c’est de se battre !

    Alexis Arette

    notes : Publié sur Francephi

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuuFuZZyAyOJFxEQIk.shtml

  • Marine Le Pen devant le tribunal correctionnel : qui en sortira perdant ?

    Le spectacle de la rue Myrrha dans le 18e arrondissement de Paris suffit à comprendre ce que veut dire Marine Le Pen. Une rue totalement bloquée chaque vendredi par des musulmans en prière, la présence de la police pour éviter les affrontements ou les conséquences tragiques d’une automobile conduite par un « déséquilibré ».

    Pour la seconde fois de sa carrière politique, Marine Le Pen est citée à comparaître devant le tribunal correctionnel. Sauf erreur, elle n’y a comparu qu’une fois, pour diffamation à l’encontre d’un ancien membre du FN, en 2011. De quoi faire pâlir son père, qui a multiplié les comparutions. Le prétexte du procès est connu : ses déclarations à propos des prières de rue, courant 2010, qui lui ont valu les applaudissements silencieux de bien des Français, et l’habituelle complainte du chœur des vierges effarouchées.

    Lire la suite

  • L'école, l'islam et l'Histoire

    Le FigaroVox interrogeait Bruno Riondel, "professeur d'Histoire dans l'enseignement secondaire, auteur du livre Considérations inconvenantes, sur l'école, l'islam et l'histoire en France à l'heure de la mondialisation. (Éditions du Toucan)".

    Dans la première partie de l'entretien, Bruno Riondel montre le décalage énorme entre l'école de la république et les élèves musulmans, que le laxisme toujours plus grand de l'institution incite à des exigences communautaristes toujours plus importantes. Puis il montre à quel point l'enseignement de l'histoire est aujourd'hui dévoyé, au point d'empêcher l'intégration de la population musulmane.

    [...] "La première affaire du voile à Creil en 1989 serait «une manœuvre dirigée par des fondamentalistes musulmans» pour tester la République. Ne tombez-vous pas dans la «théorie du complot»?

    Les Frères musulmans incitent les femmes à se voiler ; c'est là un moyen politique pour tester la résistance des pouvoirs publics.A Creil, en 1989, alors que l'ensemble des musulmanes de France ne portaient pas de voile, il suffisait aux jeunes filles de le retirer pour satisfaire à l'exigence légitime du chef d'établissement. Au lieu de cet acte de bonne volonté, un rapport de force fut créé par les musulmans et une résistance communautaire s'organisa.Il s'agissait bien d'un acte d'affirmation conçu et piloté par des responsables islamiques, le premier auquel d'autres succèderont.L'islamologue Gilles Kepel, que l'on ne peut soupçonner de «complotisme», rappelle dans son ouvrage intitulé «terreur et martyr» qu'en 2004, l'UOIF «encouragea les élèves qui désiraient se présenter voilées à l'école ou au lycée (…) de manière à créer un contentieux juridique qui serait mené jusqu'aux tribunaux européens…». Ne soyons pas naïfs.

    Vous considérez que l'enseignement de l'histoire est, lui aussi, victime d'accommodements ?

    Les ouvrages et les programmes présentent un islam médiéval révisé, tolérant et défenseur des savoirs, alors qu'ils stigmatisent l'Occident chrétien, un monde sombre marqué par les croisades, l'Inquisition ou l'emprise religieuse sur les sociétés.Curieusement les concepteurs des programmes s'alignent sans nuances sur le point de vue musulman. Quant aux pédagogues du site Eduscol, chargés de problématiser les questions proposées par les programmes, ils affirment à propos de l'histoire islamique qu'«il faut rechercher non ce qui est réellement arrivé, mais le sens que prennent ces textes dans un univers culturel différent».

    La réalité passée est ainsi escamotée par une approche subjectiviste alors que la science historique exige de l'objectivité. L'impression donnée est celle d'une sagesse islamique qui éclaire un sombre moyen âge.Une telle perception est le fruit d'un postulat idéologique fondé sur de bons sentiments dans le but de favoriser le vivre ensemble ; elle traduit aussi la naïveté de ses concepteurs qui contribuent à endormir les jeunes sur le réel passé d'une civilisation qui ne fut pas aussi progressiste que certains le prétendent.De plus, l'histoire occidentale est diabolisée par la culpabilité qui affecte ses promoteurs.

    A cet égard que pensez-vous de la récente polémique sur les nouveaux programmes d'histoire?

    Je pense qu'elle est très révélatrice d'une volonté idéologique d'atténuation de la culture dominante avec des enseignements sur le christianisme et les Lumières devenus facultatifs, alors que l'enseignement obligatoire de l'histoire de l'islam est renforcé.Cela traduit la volonté du pouvoir de promouvoir une culture exogène à égalité avec la culture endogène, au nom du multiculturalisme et d'un vivre ensemble républicain.Il s'agit de favoriser l'inclusion de la communauté musulmane - et non plus l'intégration des musulmans-dans la communauté nationale et de forger à une échelle plus vaste une nouvelle culture globale, détachée des déterminismes identitaires et religieux. C'est là un projet généreux et naïf de l'instant présent qui ne tient pas compte de l'influence des racines spirituelles des cultures. Le retour inévitable du réel sera d'autant plus douloureux que les musulmans, eux, n'oublient pas leurs fondements culturels et inscrivent leur action dans le long terme de la tradition islamique.

    Vous écrivez que l'histoire doit être un moyen de restaurer la fierté nationale. Est-ce vraiment son rôle?

    En partie oui. L'enseignement de l'histoire à l'école a une dimension civique évidente. Il assure la cohésion d'un peuple. L'histoire enseignée n'est jamais neutre. Ainsi, l'histoire repentante sert le multiculturalisme par abaissement de la culture dominante diabolisée et rehaussement des autres cultures posées en victimes de l'histoire. Notre histoire nationale n'a ainsi rien d'attrayant pour susciter le désir d'identification des jeunes issus de l'immigration et si nous voulons réellement les intégrer, nous devons leur donner l'envie d'adhérer au récit national ; pour cela il faut qu'ils en tirent des motifs de fierté. Et ceux-ci sont nombreux dans notre histoire."

    Et c'est un prof qui le dit; ça fait du bien !

    Marie Bethanie

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • "Des consignes gouvernementales" pour refuser l'asile aux chrétiens syriens

    Mieux vaut être musulman que chrétien d'Orient pour obtenir l'asile en France.Invités de Jean-Marie Le Méné sur Radio Courtoisie, Frédéric Pichon, spécialiste de la Syrie à l'université de Tours, et Marc Fromager, directeur de l'Aide à l'Eglise en détresse, lui ont expliqué pourquoi.

    Les deux explications de Frédéric Pichon :

    "Je me suis entretenu cet après-midi avec un haut fonctionnaire de la République qui travaille dans l'accueil des réfugiés et qui m'a dit très clairement, en me disant que je pouvais le répéter partout donc j'en profite pour le faire - qu'il y a des consignes gouvernementales pour noyer la question des chrétiens d'Orient. Il me dit : "Voilà, il y a des chrétiens syriens et irakiens qui attendent depuis huit mois un visa à Beyrouth". Il m'explique : "Il faut savoir que l'ambassade de France à Beyrouth sous-traite l'instruction des dossiers de visas à une compagnie privée libanaise détenue par un musulman sunnite." C'est un haut fonctionnaire, c'est quelqu'un de sérieux, c'est un préfet. Il me dit que maintenant, il conseillerait presque - mais je ne veux pas lancer ici un appel à émigrer pour les chrétiens - aux chrétiens d'émigrer sans demander de visas et de passer par la Turquie et de se cacher dans ce flot [de migrants] pour avoir des chances d'être accueillis. Parce qu'il y a des consignes, m'a-t-il dit, surtout pour les chrétiens syriens qui sont réputés être pro-régime. En gros, la consigne, ça a été de dire : "Vous pouvez accueillir des Syriens, mais à condition qu'ils ne soient pas pro-régime." Sous-entendu : si vous êtes alaouites ou chrétiens, vous êtes réputés être pro-régime, donc bizarrement, votre visa est instruit pendant huit mois à l'ambassade de France."

    Marc Fromager ajoute une troisième explication :

    "Même en France ça fait des années qu'on a ce genre de témoignages. Des chrétiens égyptiens, par exemple, qui ont fui leur pays parce qu'ils sont menacés, en danger, etc. L'instruction se fait ici avec des traducteurs arabes, la plupart d'origine maghrébine musulmane. Et bizarrement [ces chrétiens traduits par des musulmans] n'auront quasiment jamais droit à l'asile politique et donc sont refoulés. Par contre les musulmans, eux, sont accueillis assez facilement. [...] Il faudrait qu'il y ait des traducteurs arabisants qui soient neutres sur la plan religieux ou qui fassent bien leur travail mais en tout cas, la somme de témoignages de chrétiens dégoûtés du droit d'asile alors que visiblement ils étaient dans un danger physique pressant finit par poser des questions"

    L'émission de Radio Courtoisie a été enregistrée le 11 septembre. On apprend aujourd'hui qu'une chorale orthodoxe syrienne s'est vu refuser ses visas pour aller chanter à Strasbourg. Visas qu'elle avait déposés... à l'ambassade de France à Beyrouth.

    Louise Tudy

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Réfugiés : Le rôle de Rome, et celui de l’Etat.

    Notre Saint Père le Pape invite les diocèses et les paroisses à se mobiliser pour l’accueil des réfugiés. Quand on sait (et comment ne pas savoir avec les médias) le parcours hallucinant qui est imposé à ces familles, depuis l’Erythrée ou la Syrie, pour ne citer que ces régions, on ne peut qu’adhérer à cette injonction de l’autorité de l’Eglise.

     

    Du reste, on sait mais on ne le dit pas assez, que l’Eglise est toujours en première ligne dans le monde entier, quand il s’agit d’apporter aide et réconfort aux populations accablées par les guerres, les famines et les catastrophes diverses.

    L’Eglise est donc dans son rôle quand elle invite à voir le visage du Christ dans celui de l’étranger souffrant. Et il est pénible de lire dans les réseaux sociaux les propos les plus durs et les plus irrespectueux contre notre souverain Pontife à ce sujet.

    Cependant, et c’est là que surgissent les difficultés, il appartient à l’Etat, c’est-à-dire au politique, d’assurer la sécurité du peuple dont il a reçu mandat. Que dirait-on en effet d’un père de famille, bon chrétien, charitable, qui mettrait en danger son épouse et ses enfants en accueillant des étrangers dont il ne sait rien, tant ils sont nombreux, et dont certains seraient susceptibles (c’est le risque en temps de guerre) de menacer la vie des siens ?

    Je peux risquer le martyre pour moi, mais ai-je le droit de faire courir le même risque à ceux qui sont placés sous ma protection ?

    Quand on voit la misère cruelle qui aborde les rivages de l’Europe, on ne peut qu’être saisi de compassion et l’on sait que la très grande majorité de ces malheureux traités comme des bêtes, vendus, battus, affamés, et pire encore, viennent chercher refuge chez ceux qui peuvent à leurs yeux, leur apporter un minimum de réconfort. Du pain, un toit, et de l’humanité.

    Olivier Dejouy

    La suite sur Le Réveil Français

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Refugies-Le-role-de-Rome-et-celui

  • Aidons les chrétiens déracinés

    Communiqué de l'Aide à l'Eglise en Détrresse :

    "Autrefois cantonnée à la périphérie de l’Europe, la crise des réfugiés est maintenant chez nous. L’AED ne peut pas rester indifférente.

    Nous avons été extrêmement mobilisés ces dernières années pour venir en aide aux chrétiens d’Orient persécutés – plus de 15 millions € en quatre ans, simplement pour l’Irak et la Syrie. Cela demeure notre priorité, mais nous devons également nous mobiliser pour ceux qui, chassés de chez eux, arrivent maintenant en France.

    C’est pourquoi nous lançons un appel d’urgence AED RÉFUGIÉS pour venir en aide à nos frères chrétiens déracinés, qu’ils soient du Moyen-Orient ou d’ailleurs.

    Concrètement, et pour répondre à l’invitation du Pape François,nous aiderons financièrement les paroisses et les communautés religieuses en France qui nous sollicitent pour l’accueil de ces frères.

    Les besoins sont importants et urgents."

    A

    Michel Janva

  • Les mouvances islamistes et l’histoire de l’islamisme moderne

    Nous publions ici la suite du texte fouillé de Richard Robert, ancien militant islamiste converti au christianisme et revenu de ses errements passés, détenu depuis plus de dix ans, (d’abord au Maroc, puis actuellement à la prison centrale de Moulins-Yzeure), qui analyse la doctrine, le prosélytisme et le développement de l’idéologie islamiste. Nous laissons à l’auteur la responsabilité de certains de ses propos, que nous ne partageons pas nécessairement, libre également à chacun de ne pas en adopter forcément toutes les assertions et éclairages. Mais en tout état de cause, ce texte nous paraît inciter à la réflexion, au débat, et améliorer nos connaissances sur ce sujet d’une importance cruciale.

    Les mouvances islamistes et l’histoire de l’islamisme moderne

    La mouvance islamiste se développe sur une période de 50 ans, entre les années 1940 et 1990. L’œuvre de l’égyptien Hassan al-Banna (1906-1949), le fondateur des Frères Musulmans, est sa base idéologique. Bien que la mouvance ne soit pas homogène et qu’il y ait eu des scissions au cours des années il y a des points en commun entre les différents groupes. Ses militants sont rarement des mollahs (titre donné aux personnalités religieuses, docteurs de la shari’a), mais des jeunes sortis du système scolaire moderne.

    Les islamistes voient dans l’islam autant une religion qu’une idéologie. Pour eux, la prise du pouvoir   constitue un moyen adéquat pour réislamiser les sociétés corrompues par des valeurs occidentales. Ils se servent des sciences et des technologies du monde contemporain pour parvenir à leur but.

    Contrairement aux oulémas (le corps des lettrés, des docteurs de la shari’a), ils ne préconisent donc pas simplement un retour à ce qui existait avant le délaissement de la shari’a, mais ils mettent les technologies modernes au service du politique pour avoir une emprise totale sur la société.

    Dans ce sens, les islamistes sont des purs produits du monde moderne bien que leur discours officiel aille à l’encontre de la modernité. Pour eux, il n’y a qu’un islam, celui des temps de Mahomet, dévoyé par la suite. Leur littérature reflète cet imaginaire politique islamique: la première communauté des croyants au temps de Mahomet et des quatre premiers califes y est idéalisée. Sur ce point les islamistes rejoignent l’enseignement orthodoxe des oulémas, que le politologue Olivier Roy appelle le fondamentalisme stricto sensu.

    En quoi se distinguent donc les islamistes des oulémas? Tout d’abord, pour les islamistes, l’islamisation de la société est le résultat d’une action politique révolutionnaire : il faut sortir de la mosquée, car l’islam est un concept global et totalisant. Il ne suffit pas que la société soit composée de musulmans, il faut qu’elle soit islamique dans son fondement et sa structure.

    Les islamistes introduisent donc une distinction linguistique entre ce qui est musulman et ce qui est islamique. Cette distinction légitime d’ailleurs l’usage du terme islamiste. Mais au final, ils reprennent la vision classique de l’islam selon laquelle l’islam est un système complet et universel qui n’a pas besoin de se moderniser ou de s’adapter. La différence entre l’islamisme et le fondamentalisme est donc essentiellement que les islamistes veulent passer à l’action, tandis que les fondamentalistes des oulémas se contentent d’un discours théorique.

    Le deuxième point qui oppose les islamistes aux oulémas concerne la shari’a. Les islamistes reprochent aux instances religieuses officielles leur servilité par rapport aux pouvoirs politiques en place. Cette servilité amène les oulémas à accepter jusqu’à un certain point un pouvoir laïque et des lois non conformes à la shari’a, Bref, une séparation rudimentaire du politique et du religieux dont la conséquence directe est une certaine laïcisation du droit.

    Pour leur part, les islamistes ne se contentent pas d’un simple retour à la shari’a. De leur point de vue l’islam n’est pas uniquement l’application de la loi divine mais une idéologie totalisante qui doit d’abord transformer la société pour qu’ensuite la shari’a puisse être instaurée. L’islamicité de l’Etat est donc plus importante que l’application formaliste de la shari’a qui, de toute façon, n’a de sens que dans une société vraiment islamique.

    Les islamistes se réfèrent à Mahomet qui ne légiféra qu’après avoir pris le contrôle de Médine, la cité qui devint ainsi le premier Etat islamique appliquant la shari’a.

    Le dernier point dans lequel les islamistes se distinguent des fondamentalistes des oulémas concerne la femme. Pendant que le mépris des oulémas pour les femmes peut aller jusqu’à leur interdire le droit de citer le Coran à haute voix, certains islamistes se montrent en plus favorables à l’éducation des femmes et à leur participation à la vie politique et sociale: La femme islamiste milite, étudie et a le droit de travailler, mais en portant le hijab.

    L’obsession de ces islamistes n’est pas tant de ramener les femmes à la maison que de séparer les sexes dans l’espace public. Ils imposent donc des zones spécifiques pour les femmes dans les mosquées et les lieux publics. Bref, le vrai tabou est donc pour les islamistes celui de la mixité.

    Il est courant d’entendre dans les médias que le foulard islamique représenterait une certaine modération par rapport à la burqa, mais il faut toujours avoir cette vérité à l’esprit : si le hijab donne une forme de liberté à la femme, c’est parce qu’il la rend presque invisible.

    Sa portée repose sur une lecture purement littéraliste et anhistorique du verset 51 de la sourate 24 du Coran: Ô, prophète. Dis à tes épouses, tes filles et aux femmes des croyants de se recouvrir de leurs voiles. C’est pour elles le meilleur moyen de se faire connaître et de ne pas être offensées.

    Pour comprendre le sens de ce verset, il faut savoir dans quelles conditions il a été énoncé : Selon la tradition (sounna), il n’existait pas de toilettes dans les demeures de Médine. Quand les femmes devaient sortir la nuit elles croisaient sur leur chemin les prostituées de la cité. Afin de protéger les femmes respectables des avances déplacées et des injures dont sont généralement la cible les péripatéticiennes, Mahomet leur a ordonné de se vêtir d’une certaine manière afin que les clients fassent la différence ente les femmes de bonne vertu et celles qui ont la cuisse légère.

    Comme le harcèlement sexuel est un délit en France et dans la majorité des pays musulmans, le hijab n’aurait donc théoriquement plus sa raison d’être dans ces pays. Mais malheureusement, à ce sujet les islamistes et les fondamentalistes partagent le même littéralisme: pour eux, l’ordre de porter le hijab est intemporel et valable pour l’éternité et indépendamment du fait que les conditions sociales des musulmans aient changé.

    Ils perpétuent également l’image dégradée d’une femme faible et toujours prête à se laisser entraîner au vice. Le thème biblique d‘Eve créée d’une côte d’Adam et responsable du premier fruit défendu dans lequel l’homme a croqué leur sert de preuve que la faiblesse de la femme est intrinsèque à sa  nature.

    C’est seulement l’obligation de réconcilier deux objectifs opposés, d’un côté quitter la réclusion, de l’autre côté garder la pudeur islamique, qui a conduit les islamistes à  inventer de nouvelles tenues vestimentaires plus « modernes » (fichu, imperméables ou manteau). Mais même si les contours ont changé, la doctrine reste la même que celle des oulémas : le corps des femmes est jugé impur.

    Pour être complet, la différence de formes et d’envergure de la burqa par rapport au hijab est due à l’authentification ou au rejet d’une tradition qui faisait état du port d’un voile qui laissait apparaître le visage d’une des femmes de Mahomet (Aïcha, sa plus jeune épouse).

     Pour instaurer la société islamique, les mouvements islamistes oscillent entre deux stratégies: pour les révolutionnaires, l’islamisation de la société passe par le pouvoir d’Etat. Les néo-fondamentalistes visent une réislamisation par le bas à travers une action aussi bien politique que sociale. La divergence entre ces deux stratégies ne porte pas sur la nécessité d’un Etat islamique, mais sur les moyens pour y parvenir et sur l’attitude à adopter à l’égard des pouvoirs en place.

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