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religion - Page 95

  • À propos du "catholicisme avancé" - faits et hypothèses

    Il existe incontestablement un "style", un "ton", une atmosphère "catholique avancé", on pourrait aussi parler de "nouvelle culture catholique".

    Je vais proposer quelques pistes pour situer l'histoire et l'actualité de ce "nouveau catholicisme". Les éléments que je présente ne prétendent évidemment pas épuiser le sujet : ils sont à croiser avec beaucoup d'autres acquis pour tenter d'obtenir un schéma explicatif complet de l'histoire récente de l'Eglise.

    Je vais d'abord exposer quelques faits, qui pourront peut être apparaître assez disparates. J'essaierai ensuite de montrer que l'on peut proposer une théorisation permettant d'expliquer ces différents constats. 

    1 - Le dialogue et la réconciliation comme méthodes

    René Rémond, ancien dirigeant national de la JEC, président de l'Université de Nanterre et du Centre catholique des intellectuels français : « Le Centre des intellectuels catholiques a d'emblée été conçu comme un lieu de rencontre, un trait d'union entre les chrétiens et les incroyants, l'intelligence et la foi. La perspective initiale était celle du dialogue, d'une confrontation qui permette de formuler le contenu de la foi en termes recevables pour des exigences intellectuelles et, inversement, de transmettre à l'Eglise les questions que les progrès de la réflexion -par exemple le développement des sciences de l'homme- peuvent poser à l'intelligence de la foi. L'intelligence devait tenir dans la culture chrétienne de chacun et dans la vie de l'Eglise une place importante (...) il ne devait pas y avoir de contradiction entre la foi et le mouvement des idées ; il fallait travailler à les rapprocher, à les réconcilier si d'aventure les hasards de l'histoire les avaient séparés ou rendus antagonistes »

    2 - Un exemple : le dialogue avec la psychanalyse

    L'Eglise ne pouvait par exemple rester indifférente face à l'apparition et au développement de la psychanalyse. C'est un cas complexe : 

         -la psychanalyse met en ordre et "rationalise" dans une certaine mesure des connaissances empiriques autour du psychisme (refoulement, sublimation), ce que les directeurs de conscience ne peuvent négliger ; 

         -mais elle se pose aussi en quelque sorte en "concurrente" vis à vis de la direction de conscience ; 

         -elle prend par ailleurs des formes mondaines et dilettantes peu défendables ; 

         -enfin elle envahit la vie quotidienne (médecine scolaire, médecine du travail, vulgarisation par les médias), son usage est alors parfois purement idéologique (les problèmes les plus divers sont transmutés en "complexes" ou en "problèmes personnels"). 

    Effectivement, l'Eglise va approcher très tôt, dès le début de son institutionnalisation en France, le monde de la psychanalyse. Des religieux prédisposés par leur formation (psychologie ou médecine) à aborder ce domaine participeront à des colloques, séminaires, revues de psychanalyse. Un espace de dialogue très étroit (cela concerne peut être une trentaine de personnes) entre le catholicisme et la psychanalyse va se constituer. Une sorte de petite avant garde de la nouvelle cure des âmes, si l'on ose dire.

    Quels vont être les résultats de ce "dialogue" entre l'Eglise et la psychanalyse ? C'est particulièrement difficile à estimer, car c'est très "impalpable". Il convient de distinguer les deux faces du problème : l'influence de la psychanalyse sur l'Eglise, l'influence de l'Eglise sur le monde de la psychanalyse.

    1 - Il est notoire que les acquis de la psychanalyse sont mis en oeuvre depuis longtemps pour le discernement des vocations, notamment le repérage des personnalités "névrotiques".

    Question beaucoup plus délicate : la morale catholique est-elle désormais teintée de psychanalyse ? On sait que les notions de faute, de culpabilité et de pêché ont été largement liquidées, du moins dans la pastorale sinon dans les textes. Il est certain que la psychanalyse a apporté une caution "scientifique" à cette liquidation et à l'aggiornamento de la morale catholique : une certaine lecture "scientifique" des actes autrefois condamnés moralement a contribué implicitement à dissoudre les prescriptions morales de l'Eglise traditionnelle.

    2 - Un aspect moins évident est tout aussi important : certains groupes de psychanalystes d'avant garde ont été amenés à considérer à nouveaux frais la place de la religion dans l'histoire et à s'interroger sur les limites d'un certain scientisme. De nombreux travaux de tendance spiritualiste témoignent de cet intérêt des psychanalystes pour les religions.

    3 - Le prophétisme des trente glorieuses

    C'est un aspect très méconnu mais sans doute essentiel du "dialogue catholique" des trente glorieuses. Dans certains cercles de militants catholiques avancés, à l'intersection du discours économique et technocratique très optimiste des aterrennées 1960 et du syncrétisme teilhardien va se constituer une sorte de "prophétisme théologico-économique", une sorte d'apologie naïve de l'économie capitaliste et de la technocratie dont nous subissons peut être encore les effets.

    Il convient cependant de préciser que les grands commis de l'Etat qui ont écrit sur ces sujets vers 1960 glorifiaient un capitalisme réglementé voire planifié et non le libéralisme mondialiste sans freins qui n'apparaîtra en France qu'avec l'arrivée au pouvoir des "cathos de gauche", c'est à dire après 1981.

    Cette apologie de l'économie capitaliste et de la technocratie constitue-t-elle une étape fondatrice de ce qui deviendra quelques décennies plus tard un prophétisme économique mondialiste généralisé au sein duquel l'Eglise jouera une partition importante ? Je n'ai pas trouvé de travaux évoquant cet éventuel enchaînement, et laisse donc cette question en suspens, tout en soulignant qu'elle me semble fondamentale.

    Dans le monde rural, la JAC adhérera également dès les années 1950 à un prophétisme progressiste et activiste du plus mauvais aloi. Mise en place de l'horreur de l'élevage industriel, remembrement frénétique, recherche débridée de la productivité, et donc indifférence à la souffrance animale et à la destruction de la nature : la rupture avec l'histoire organique qui sous-tendait le monde paysan et le tissu paroissial rural français va être totale. Et le monde rural ne survivra pas à cet activisme qui semble bien "branché" là encore sur l'économie mondialisé en cours d'installation...

    4 - Un anticléricalisme spécifique dans l'Eglise

    A l'intérieur de l'Eglise on trouve un étrange anticléricalisme rampant développé par des "laïcs avancés" qui rêvent de dicter leur conception de l'Eglise et de la place respective des clercs et des laïcs à la hiérarchie catholique.

    On sait que depuis 1960 environ des "militants" laïcs ont mené une longue lutte contre l'ancienne hiérarchie catholique. Une lutte au cours de laquelle ils ont engagé tous leurs nouveaux savoirs religieux, mêlant théologie et sciences humaines. 

    Aujourd'hui, ces prétendants à un nouveau genre de service religieux sont confortés dans leur volonté de changement par les multiples formations à la théologie qui sont désormais proposées aux laïcs. Suite à l'effondrement des vocations à la prêtrise, de nombreuses institutions catholiques forment en effet les laïcs aux sciences religieuses. Certains ont donc développé, à l'intérieur de l'Eglise et avec les moyens de l'Eglise (formation, cours du soir) un anticléricalisme savant, un anticléricalisme "fondé" : ils alignent imperturbablement textes et références bibliques, exégétiques, herméneutiques... 

    Toutes ces virtuosités théologiques, liturgiques, esthétiques sont évidemment des formes discrètes de manipulation douce de l'Eglise "ancien style" et donc des fidèles "naïfs". 

    Ce qu'il est donc important de relever, c'est que cet anticléricalisme savant est totalement différent de l'ancien anticléricalisme "laïque". C'est de l'intérieur de l'Eglise et au nom d'une religion plus pure et plus savante que les fonctions cléricales classiques sont "interrogées", "mises en question"...

    5 - Un énorme paradoxe du nouveau catholicisme

    Le discours des nouveaux catholiques ne manque jamais d'évoquer le dépouillement, la simplicité, le retour aux origines. l'absence d'ostentation. Un peu comme si une nouvelle ère de reconquête des âmes inspirée par l'époque apostolique allait s'ouvrir.

    Visiblement, cela n'a pas marché. Par exemple en France entre 1980 et 1990, 70 % des pratiquants (70 % ! ) quittent l'Eglise. Mais ce discours était-il fait pour "marcher" et pour "retrouver" réellement la ferveur et la "simplicité" de l'Eglise des origines ? Evidemment non. Sous cette rhétorique se mettait en place bien au contraire un nouveau catholicisme élitiste, anti-populaire, hautain et méprisant.

    Rien n'est plus élitiste que cette littérature croisant la théologie et les sciences humaines, rien n'est plus anti-populaire que cette relégation des ornements et du décorum "sulpiciens" et leur remplacement par du mobilier design et des oeuvres d'art contemporain, rien n'est plus brutal que cette suppression des dévotions les plus traditionnelles que les croyants "simples" aimaient.

    On sait que le nouveau style adopté dans l'Eglise tend à estomper l'opposition entre clercs et laïcs. Certes, mais à l'inverse il met très nettement en place de nouvelles barrières apparaissant pour le moins incongrues dans l'Eglise catholique : des barrières entre initiés et non initiés aux nouveaux cultes, à la nouvelle esthétique, à la nouvelle morale. On aboutit donc, dans les cas extrêmes, à constituer des églises de militants, pour ne pas dire de complices, desquelles le croyant "ordinaire", celui qui n'est pas un "chrétien en recherche" et qui ne connait pas les codes, est implicitement exclu...

    6 - Les cathos de gauche contre le catholicisme populaire, et contre le Parti communiste

    Après leur prise de pouvoir en 1981 les cathos de gauche, les bobos se sont empressés d'infiltrer et de détruire le Parti communiste. Pourquoi ?

    Examinons d'un peu près l'argumentation développée par les "chrétiens de gauche" contre le communisme. C'est la même que celle qu'ils développent contre l'Eglise : critique des "appareils" et de la "bureaucratie" !  Ceci confirme donc que ces groupes développent une sorte de "nouvelle morale" anti-institutionnelle et surtout anti-populaire, qu'ils appliquent partout...

    Et à ce propos, on doit considérer ceci : en France, les militants de base du Parti communiste, et même une bonne partie des cadres, n'ont jamais donné dans l'athéisme militant, ni même dans l'anticléricalisme.  

    Et ce sont bel et bien les "cathos de gauche" qui vont détruire le catholicisme populaire, qui n'avait jamais été sérieusement mis à mal par les communistes...

    L'avant garde qui a détruit l'Eglise en France n'est pas du tout teintée de marxisme comme on l'affirme très souvent sans considérer la réalité des faits : cette même avant garde s'est en effet précipitée pour détruire aussi le Parti communiste : une avant garde qui détruit à la fois le catholicisme populaire et le communisme présente inévitablement des dispositions mentales et sociales spécifiques qu'il faudrait identifier si l'on voulait vraiment commencer à comprendre sérieusement l'histoire récente.   

    7 - La base "catho de gauche" dépassée par l'intellectualisation

    Georges Montaron, directeur de Témoignage chrétien, ancien dirigeant fédéral de la JOC : " Il est temps de s'opposer à l'intellectualisation de l'Eglise. Quand l'Eglise catholique transforme sa liturgie pour la rendre plus proche du peuple, j'applaudis. Je n'oublie pas que j'ai dû subir, pendant près de quarante ans, la dictature du latin, langue dont j'ignorais tout et qui m'était parfaitement étrangère (...). En revanche, quand j'assiste à certaines cérémonies d'aujourd'hui où le prêtre multiplie les lectures, les commentaires, exégèses, gloses, paraphrases et autres explications de textes, dans des églises aussi dépouillées que des tombeaux, et où chacun, sans mot ni geste, s'abîme dans les réflexions les plus profondes et les cogitations les plus interminables, je me demande si l'on peut encore partager sa foi sans avoir une licence de théologie dogmatique."

    8 - Saturation d'intellectualisme et retour à la tradition

    On commence à saisir que, dans le nouveau catholicisme, la volonté de se distinguer des croyants ordinaires peut prendre les formes les plus paradoxales et les plus inattendues. C'est ainsi que saturés d'intellectualisation certains "croyants avancés", jusqu'alors non pratiquants ou "pratiquants distanciés" pourront se tourner, toujours par recherche d'originalité vers...le catholicisme le plus traditionnel et le plus orthodoxe. On jettera aux orties tout ce qu'on a lu sur l’exégèse, l'herméneutique, l'anthropologie religieuse et l'on retrouvera la tradition catholique. Pour un temps tout au moins, peut être jusqu'à une prochaine lubie spirituelle... 

    9 - Catholicisme, moralisme confus et politique

    Il est certainement inexact d'affirmer que le catholicisme est exclu du monde du pouvoir en France. On peut penser au contraire qu'il est très présent. Mais sous des formes très spécifiques, essentiellement ce qu'on nomme le "catholicisme de gauche". Catholicisme activiste, volontariste, progressiste, faussement naïf. On sait que de très nombreux élus sont issus de l'Action catholique spécialisée

    On doit considérer que ce catholicisme militant qui d'ailleurs ne s'avance pas toujours sous sa véritable identité, imbibe des milieux très différents. Mais est-ce encore le catholicisme ? C'est un activisme, c'est un moralisme, ce n'est peut être plus une religion, ce n'est peut être plus qu'un discours moral fabriqué, avec des fragments de christianisme, mais pas seulement des fragments de christianisme, ce n'est peut être qu'une sorte de magma moral constitué de bric et de broc. Mais évidemment tout à fait adapté au capitalisme mondialisé.

    A ce propos il est pathétique de constater que le moralisme de plomb que nous subissons, omniprésent, confus et insaisissable n'a guère été étudié sérieusement et n'a pas même reçu de dénomination claire et univoque. On gémit beaucoup sous le joug de ce moralisme fabriqué par le mondialisme, mais on ne cherche guère à l'étudier, à saisir son origine et ses caractéristiques.

    10 - De l'école catho à l'école catho branchée 

    Il convient de ne pas confondre l'école catholique et l'école catholique avancée

    L'école catholique avancée s'oppose à la fois à l'école catholique attardée (vous savez celle où l'on apprenait le catéchisme) et à l'école laïque républicaine banale. Comment expliquer cela ? C'est que, pour le catholique avancé, l'école catholique et l'école laïque sont l'une et l'autre "dépassées", "ringardes", "vieux jeu".

    Soyons attentifs : l'école laïque, républicaine et obligatoire a-t-elle bonne presse dans les groupes dominants ? Pas du tout ! Elle est implicitement raillée et moquée pour son moralisme d'un autre âge, son scientisme daté. Seuls de vieux instituteurs osent peut être encore avouer publiquement leur nostalgie de "la laïque". L'école laïque est raillée de même qu'est raillée et moquée l'école catholique "à l'ancienne".

    Que se passe-t-il donc ? Les catholiques avancés, en compagnie d'autres groupes, sont à la recherche de l'école et de la morale adaptées au mondialisme et renvoient l'école catholique et l'école laïque à leur provincialisme, à leur passéisme, à leur moralisme naïf. On est passé à un schéma comportant trois acteurs :

         -l'école catholique traditionnelle

         -l'école laïque 

         -la nouvelle école catholique avancée, l'école "cathos de gauche" 

    L'école catholique et l'école laïque "du passé" se trouvent ainsi surplombées par un autre type d'école, par de nouvelles conceptions éthiques et esthétiques répondant aux exigences du capitalisme mondialisé. La nouvelle classe mondialisée trahit à la fois la religion et la "laïcité" "à l'ancienne" en inventant de nouvelles donnes, dans l'ordre esthétique surtout. 

    11 - L'espace de l'Eglise d'avant garde

    Il faudrait étudier comment cette appropriation de l'Eglise par des groupes sociaux acquis au mondialisme transforme, consciemment ou inconsciemment, la vision du monde de la hiérarchie catholique. 

    On peut penser que les campagnes des pays européens n'intéressent déjà plus une Eglise acquise au prophétisme mondialiste : à quoi bon envoyer à nouveau des missionnaires dans ces régions où ne survivent que des ploucs ruinés et désespérés, blancs et perspicaces de surcroît. Les villes "culturelles" d'importance mondiale retiennent au contraire toute son attention, ce sont les véritables "nefs" de l'Eglise branchée. Mais le plus intéressant à relever, ce sont les nouveaux lieux de culte de l'Eglise mondialiste en représentation, les nouveaux "choeurs" de l'Eglise : les tribunes des grands institutions internationales.

    12 - Une tentative d'explication

    Nous avons réuni un certain nombre de faits, il faut tenter d'avancer maintenant un schéma explicatif général.

    La "nouvelle Eglise" semble issue de la rencontre, dès avant 1950, entre une "avant garde intellectuelle" du bas-clergé, inquiète et mal placée, surtout constituée d’aumôniers des mouvements d'Action catholique, cherchant à adapter la fonction cléricale aux nouvelles donnes de la société et des groupes sociaux ayant des dispositions mentales analogues, "avancées". Clercs et laïcs "avancés" vont confronter leurs visions critiques de l'Eglise et leurs revendications et les nouvelles conceptions du catholicisme vont émerger de ces rencontres. 

    1 - L'Eglise deviendra d'abord dans les années 1950 une église de militants. De militants activistes méprisant les "attardés". On n'insistera jamais assez sur ce point. Les militants de l'Action catholique vont "foncer" avec un optimisme déroutant dans les domaines les plus divers, rompant en quelques années avec toute la tradition donnant la primauté à la contemplation et à la voie mystique... La rupture fondamentale est sans doute là. Faut-il ajouter qu"ils vont foncer sous les ordres du capitalisme mondialiste en cours d'installation ? J'aurais tendance à le penser.

    2 - En ce qui concerne le sommet de la hiérarchie de l'Eglise, les intellectuels issus de la mouvance personnaliste vont occuper après Vatican II les positions essentielles dans l'Eglise et dans le monde des médias, de la presse et de l'édition catholiques. 

    3- Mais cette "ancienne avant garde" consacrée par l'Eglise installée va se trouver à son tour rapidement dépassée et "ringardisée". L'ancienne avant garde personnaliste a investi l'Eglise, mais dès que ses exigences sont devenues la norme, d'autres revendications se sont profilées à l'horizon, en particulier dans le domaine esthétique. 

    L'activisme ayant joué son rôle, l"éradication du catholicisme rural et populaire, l'Eglise a été quasiment accaparée par un nouveau groupe social.

    En un mot, on pourrait dire que l'on est passé après 1980 de l'activisme et du personnalisme à l'esthétisme.

    Les mentalités étranges qui sont alors apparues dans l'Eglise vers 1980 chez nombre de croyants des grandes villes et chez beaucoup de prêtres ne les croisent-on pas aussi hors de l'Eglise ? Ne sont-elles pas spécifiques de certaines populations urbaines qui, précisément, se disent et se pensent "avancées " ?

    Mais oui : les mentalités des "nouveaux catholiques" actuels évoquent irrésistiblement les mentalités développées dans le monde "arty" et "bourgeois bohème". Ce sont les mêmes dispositions mentales qui sont investies là dans la religion, ici dans l'art : refus du commun, recherche de l'originalité, calculée et stratégique, goût pour la "provocation", mépris des gens simples.

    C'est donc bel et bien l'apparition d'un nouveau groupe social, d'une "nouvelle bourgeoisie" qui explique ce processus de distanciation appliqué au catholicisme, mais aussi à d'innombrables domaines, en fait à tous les domaines. Les "nouveaux bourgeois" ne réservent pas leur attitude sceptique et distante au catholicisme : ils la mettent en oeuvre aussi dans les domaines dans l'art, dans leur style de vie, dans la politique... 

    Cette nouvelle mentalité n'est pas facile à décrire en quelques mots : c'est un mélange inédit d'assurance, d'opportunisme, d'hypocrisie, de masochisme, de mépris des classes populaires... Distanciation, esthétisation, ironisation, dilettantisme, provocations... Ces jeux autour et "au dessus" du catholicisme seront sans fin, le refus du sérieux étant constitutif de la mentalité de cette classe.

    4 - Un processus de prises de distances avec l'Eglise traditionnelle semble donc irrémédiablement installé. 

    Ce processus de distanciation est un processus de fond qui touche tous les domaines de la vie religieuse et qui prend toujours plus d'ampleur, on ne peut donc essayer de le schématiser en quelques lignes. On peut seulement évoquer quelques grands faits évidents :

         -la distanciation face aux pratiques de dévotion "populaires" (récitation du chapelet, pratique des ex-voto) ;    

         -la distanciation face à la littérature édifiante ou hagiographique (ouvrages de piété, vies de saints "naïves") ; 

         -la distanciation face à l'esthétique traditionnelle de l'Eglise (ornements, mobilier d'église) ;

         -l'intégration des sciences humaines aux données traditionnelles de la foi : 

                 -d'abord le personnalisme,

                 -puis les disciplines universitaires, les sciences humaines proprement dites (anthropologie, sociologie, linguistique, psychanalyse).

    On voit que l'on a ainsi une sorte d'arborescence de nouvelles conceptions de la foi et de nouvelles pratiques religieuses à partir du fond historique du catholicisme, un développement de nouvelles conceptions du catholicisme en ombelle à partir de sa tige historique, si l'on préfère cette autre image botanique.

    C'est donc l'apparition d'un nouveau groupe social développant des dispositions mentales très spécifiques (vision distanciée, sceptique, ironique, blasée du monde), parfaitement adaptées au fonctionnement du marché mondial, qui explique en grande partie l'histoire récente de l'Eglise. L'apparition de ce groupe et la généralisation de ces dispositions mentales ont évidemment elles-mêmes des causes profondes. Mais il s'agit là d'un autre sujet.

    Jacques-Yves Rossignol

  • Baroin et l'AMF : le renforcement d'un anti catholicisme primaire, une mauvaise réponse à l'islamisme violent

    Le père Matthieu Rougé,curé de Saint-Ferdinand-des-Ternes à Paris et ancien responsable du service pastoral d'études politiques, répond aux questions du Figaro

    "Que penser de la polémique suscitée par le vade-mecum de l'association de l'Association des maires de France qui estimait en novembre dernier que «la présence de crèches de Noël dans l'enceinte des mairies [n'était] pas compatible avec la laïcité»? On a l'impression que ce débat revient chaque année…

    Il y a une dizaine d'années, on s'en était pris aux sapins de Noël. Mais certains esprits éclairés ayant expliqué qu'ils constituaient la rémanence de cultes druidiques, ils avaient perdu en quelques jours leur caractère attentatoire à la République! Comme si le culte druidique, en tant que culte, était moins contraire à la laïcité que le culte chrétien…

    Beaucoup de responsables publics semblent en fait ne pas concevoir d'autre réponse à l'islamisme violent que le renforcement d'un anti catholicisme primaire. C'est pour le moins une erreur d'appréciation sur notre culture et sur le cœur de l'homme. Dans l'espace public, les crèches disent sur un mode accessible à tous, et qui n'est pas immédiatement confessionnel, la beauté de la vie et de l'accueil, réalités salutaires dans un temps de violence et d'exclusion. Dans le «vademecum» de l'AMF, il y a une recommandation encore plus choquante: la consigne stricte pour les élus de ne jamais manifester leur foi, par quelque geste que ce soit, dans le cadre public.

    En quoi la neutralité de l'Etat serait-elle remise en cause par le fait que certains élus soient sereinement et ouvertement croyants, à partir du moment où ils prennent soin de tous avec équité? Une telle idéologie antireligieuse est en réalité d'une grande violence. J'ai célébré en novembre les obsèques d'un jeune homme assassiné au Bataclan. Le jour de son enterrement, le maire local, catholique mais très attentif aux différentes communautés religieuses de sa commune, a participé à l'émotion et à la prière de tous avec ferveur et simplicité. Pendant que nous chantions le Notre Père de tout notre cœur, je me suis dit: «faut-il avoir l'esprit épais et le cœur sec pour penser qu'il y aurait là une atteinte à la juste laïcité».

    Lahire

  • Exclusif Salon Beige : les voeux de Noël de Hollande et Valls aux Français

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    Le Premier ministre britannique a moins de complexe :

    "[...] nous célébrons la naissance du Fils unique de Dieu, Jésus Christ - le Prince de la Paix. Comme un pays chrétien, nous devons nous rappeler ce que représente sa naissance: la paix, la miséricorde, la bonne volonté et, surtout, l'espérance. Je crois quenous devrions également réfléchir sur le fait que c'est grâce à cesimportantes racines religieuses et ces valeurs chrétiennes que la Grande-Bretagne a eu un tel succès chez les personnes de toutes confessions et rien d'autre. [...]"

    Michel Janva

  • Catholiques de droite : l'extrême déception des bobos

    Voilà un article signé Bernadette Sauvaget, dans Libération, qui nous fait bien rire. Le sujet : la tentation (sic) du vote FN chez les catholiques. En gros c'est péché. Comme si cela ne devait poser aucun problème de voter pour des partis qui ont soutenu la dénaturation du mariage, la destruction d'embryons humains, l'avortement, et autres atteintes à la vie et à la famille. Non, le problème c'est que les "cathos de gauche", ces chrétiens qui se disent d'ouverture, restent fermés à la jeunesse catholique. Celle qui s'est révélée lors des Manifs pour Tous. Loin d'un feu de paille, ce printemps des consciences a révélé une génération forgée par les pontificats de Jean-Paul II et Benoît XVI. Une génération qui n'a donc plus peur comme le demandait le pontife polonais en 1978. Les fruits sont là et Libé se désespère du crépuscule des cathos de gauche :

    "[...] Malgré ces résistances ici ou là [parmi lesquelles Koztoujours, cité, qui s'est en somme planté de génération, NDMJ], l’aile conservatrice, ce catholicisme d’identité que la Manif pour tous a fédéré, a réussi son OPA, prenant en otage les autres courants. Son opposition s’est réduite à des marges et se tait. Il n’y a plus guère que l’avocat Jean-Pierre Mignard, proche de François Hollande, qui réussit à se faire entendre. Le catholicisme engagé, social, de gauche est devenu inaudible, pratiquement disqualifié par ses jeunes et coriaces adversaires, nombreux à écouter les Rey et Aillet. «Il nous manque des figures fortes qui puissent porter le message», reconnaissent nombre de cathos de gauche.

    Le catholicisme d’ouverture sans relève

    Certes, il y a bien eu un sursaut entre les deux tours des régionales. Lancée par d’anciens responsables de l’hebdomadairela Vie, une pétition mettait en garde contre le vote pour le FN.D’eux-mêmes, ses initiateurs reconnaissent que peu de jeunes l’ont signée. «Nous avons manqué le rendez-vous avec les jeunes générations», regrette un catholique lyonnais. De fait, très présent dans les années 70, le catholicisme social et d’ouverture n’a guère de relève. Sauf dans des associations très présentes sur le terrain social. Cette cassure est due, selon Jean-Louis Schlegel, ancien éditeur au Seuil et l’une des figures intellectuelles du catholicisme français de gauche, aux pontificats de Jean-Paul II et Benoît XVI. «Ma génération a beaucoup douté,contesté, raconte-t-il. Nous étions atteints, secoués, parfois ébranlés par le monde. Les jeunes générations raisonnent, elles, en terme d’orthodoxie. Elles sont vent debout contre ce monde, un peu comme des chevaliers du Bien contre le Mal. Ils portent leur foi conme une sorte de contre-culture.»"

    Une contre-culture face à la culture de mort laissée par nos aînés : c'est exactement cela. Nos bien-pensants le constatent : les jeunes catholiques préfèrent les convictions défendues par la fraiche Marion Maréchal Le Pen aux idées sclérosées de la catho de gauche Martine Aubry.

    Michel Janva

  • Noël sans les crèches ?

    Difficile de laisser passer cette fête de Noël sans protester. Oui protester contre la prétention de l'association des maires de France de contribuer un peu plus à la déchristianisation de ce pays.

    Version audio de cette chronique

    Soulignons que cet organisme ne dispose d'aucune autorité. Mais il a cru pouvoir, sous la co-présidence de deux personnages emblématique de notre république faisandée, l'un issu des rangs chiraquiens, ancien ministre de Sarkozy, le fils Baroin, l'autre qui fut une figure particulièrement sectaire de l'ère Mitterrand en la personne de Laignel maire d'Issoudun, proposer qu'on empêche, au nom de la laïcité, d'installer des crèches de Noël dans les mairies de nos villages. Ces gens parlent d'ailleurs comme si cette tradition valait acte de foi.

    Leur recommandation n'a bien sûr aucune valeur en droit. Et on annonce que des maires étiquetés à droite protestent et annoncent qu’ils passeront outre cette recommandation.

    Ils ont raison.

    Mais je pense d'abord que ces maires qui s'insurgent contre une telle entrave faite à la fois aux libertés et aux traditions ne sont pas assez nombreux, que la proposition de MM. Laignel et Baroin devrait obliger ces deux citoyens à déguerpir de leurs fonctions au sein de l'AMF.

    Car leur recommandation dans le cadre de l’AMF n'a aucun sens.

    À l'évidence en effet, tendre hypocritement à interdire, dans l'avenir, la présence de crèches de Noël dans les mairies correspond à l'idée d’une laïcité s’exerçant par le vide religieux, sous prétexte de répondre à l'agression des islamo-terroristes dont on nous répète tous les matins qu'ils n'ont, eux, rien à voir avec la foi mahométane. En fait on donne raison à ces extrémistes de l'islam, y compris contre les éléments disposés à une cohabitation avec le pays et les populations d'accueil.

    La laïcité originellement était conçue, et affirmée par ses promoteurs, en vue d'assurer en théorie le pluralisme religieux et la liberté de conscience de ce qu'un Barrès saluera en 1917 comme les diverses familles spirituelles de la France.

    Les maisons communes que sont les mairies devraient donc, à ce titre, pouvoir accueillir librement, avec des droits égaux, chacune leur tour, ceux qui représentent les traditions du pays, et Noël en est une suffisamment forte, pour que la loi la reconnaisse comme jour férié.

    Le seul principe légitime de la laïcité serait qu’aucune religion ne doit bénéficier d’un privilège dans l’État et sur l’État.

    Un ami humoriste me fait remarquer que certains de nos concitoyens pourraient se déclarer "victimes d’une odieuse islamophobie si on commémore dans nos mairies la naissance d’un enfant juif dans une Palestine sans Arabes ni musulmans." Que lui répondre ?

    Sur le fond de l'affaire, la recommandation de l'AMF, sous l'égide de Baroin et Laignel, s'inscrit dans un contexte où "on" veut nous faire capituler devant l'islamisation rampante de la France et de l'Europe. Elle est évidemment marquée par un sectarisme laïcard dont tout le monde peut reconnaître la patte, celle du grand-orient de France si puissant au parti socialiste et au sein des réseaux chiraquiens.

    Or, ce n'est certainement pas de retirer administrativement, et de plus : lâchement, les crèches de Noël qui fera reculer l'islamo-terrorisme. Au contraire.

    On doit donc répondre sur le terrain de la liberté : celle d'exercer de traditions aussi inoffensives que la crèche de Noël dans les mairies de certains villages de France, un usage catholique millénaire, la France et l'Europe, même laïques, étant elles-mêmes issues du judéo-christianisme.

    Soulignons aussi, s'agissant de l'islam, qu'il ne s'agit pas d'un "culte" mais d'une prédication. Celle-ci n'a pas grand-chose à voir avec l'Histoire de France, encore moins avec celle de l'Europe, sauf à inverser les rôles de la bataille de Poitiers ou du siège de Vienne.

    Que certaines traditions maghrébines ou asiatiques soient accueillies, à l'occasion, dans cette "maison commune" qu'est la mairie, dès lors qu'il existe une raison sociologique de les accueillir dans certaines municipalités, cela relève du bon sens et du vivre ensemble, comme la crèche de Noël ou toute autre fête traditionnelle tournée vers la lumière, mais cela doit résulter de la liberté du maire et ne laisser aucune place à aucune prédication fanatique, quelle qu'elle soit. Pas plus celle de l'islamisme que celle de l'athéisme persécuteur des con-frères de MM. Laignel et Baroin.

    Je souhaite donc en ce jour à tous mes amis lecteurs et auditeurs, et même à tous mes adversaires, une heureuse fête de la Nativité.

    JG Malliarakis

    À lire en relation avec cette chronique

    "La Loge maçonnique", à commander aux Éditions du Trident, sur la page catalogue ou par correspondance en adressant un chèque de 20 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris.

    http://www.insolent.fr/

  • Entretien avec Jean Sévillia

    À l’occasion de la sortie en librairie de son ouvrage La France catholique (Éditions Michel Lafon), Jean Sévillia, journaliste au Figaro Magazine et au Figaro Histoire, rappelle que la France compte 44 millions de baptisés.

    Pour lui, cette France catholique est vivante, visible mais discrète, et aussi très impliquée, en particulier dans les réseaux sociaux et les récents débats de société.

  • Alain de Benoist sur les islamistes : « Nous cherchons les moyens d’exister ; eux, des raisons de vivre et de mourir »

    Comment une société vide de sens et de transcendance peut-elle prétendre apporter des réponses aux islamistes radicalisés, s’interroge Alain de Benoist

    Le gouvernement annonce la création d’un premier centre de « déradicalisation » destiné à nos jeunes musulmans. Vous y croyez ?
    Déjà, je n’aime pas beaucoup le terme, car la radicalité est tout autre chose que l’extrémisme. Mais passons. Que faut-il entendre par « déradicalisation » ? Qu’on va prendre en main de jeunes djihadistes pour essayer de leur faire comprendre qu’on leur a lavé le cerveau et que ce n’est vraiment pas bien de vouloir tuer tout le monde ? Pourquoi pas, puisque dans certains pays cela a donné quelques résultats.

    Mais il est clair qu’on n’y parviendra pas avec un programme unique, tant les parcours des uns et des autres ont pu être différents, tant la palette de leurs motivations est variée. Quoi de commun entre le salafiste « quiétiste » passé au djihadisme pour des raisons de frustration et de déclassement social – voyez le beau film de Nabil Ayouch Les chevaux de Dieu (2012) – et le petit bandit de droit commun « converti » dans l’incubateur carcéral, qui a décidé de partir en Syrie sans pour autant renoncer à son goût pour les discothèques, les belles voitures, la vie facile et le whisky ? Entre le jeune sociopathe ravi de trouver une légitimation « sacrée » à ses instincts de destruction et celui qui, pareillement dépourvu de toute formation théologique, rêve seulement d’une aventure guerrière qui le fera passer à la télévision ?

    Les termes employés pour présenter ce projet sont à eux seuls révélateurs. Il n’y est question que de la tarte à la crème des « valeurs républicaines » et de l’urgence de créer des « lieux de recherche et d’accompagnement ». Bref, des lieux pour se « reconstruire », grâce à des « cellules psychologiques » qui sauront mettre le « dialogue citoyen » au service de la normalisation. Faudra-t-il pour cela faire intervenir des psychologues ou des théologiens, des assistantes sociales ou des spécialistes du crime organisé ? Le fond du problème, de toute façon, est ailleurs.

    Et quel est le fond du problème ?
    Le fond du problème, c’est qu’une société qui n’est porteuse d’aucun modèle attractif, d’aucune puissante conviction, d’aucun projet collectif, d’aucun idéal est très mal armée pour ramener dans le droit chemin des individus qui se réclament d’un idéal, fût-il criminel et dévoyé. Qu’une société qui ne donne que des moyens d’exister est très mal armée face à ceux qui cherchent des raisons de vivre, lesquelles ne font qu’un à leurs yeux avec des raisons de mourir.
    Tel est le véritable contraste.
    Aux « fous de Dieu » qu’on veut sauver d’eux-mêmes, qu’avons-nous à proposer en matière de « réinsertion » ? De devenir d’honnêtes vigiles ou de gentils livreurs de pizza qui regarderont docilement « Les Jeux de 20 heures » à la télévision ? Et qu’espère-t-on obtenir avec des « modules de citoyenneté » qui font rire tout le monde, assortis d’invocation rituelles à une « laïcité » qui se borne à interdire les crèches de Noël pour rendre invisible dans la sphère publique ce qu’elle ne tolère, provisoirement, que dans la sphère privée ?

    Certaines des réactions, proprement infantiles, aux attentats du 13 novembre ont été très justement stigmatisées sur le site du Point par Gabriel Matzneff, dans un article (« Trois petits cochons ») qui a fait quelque bruit.
    Il visait ceux qui s’imaginent que la meilleure réponse à apporter aux terroristes islamistes est de continuer à s’amuser comme de si rien n’était. « Le manque de spiritualité, de courage et de profondeur de cette prétendue “génération Bataclan” me fait horreur », écrivait-il, ajoutant que dans la cour des Invalides, haut lieu de l’Histoire de France, ce ne sont pas des chansons de variétés qu’on aurait dû entendre, mais bien plutôt les accents solennels du Dies irae.

    L’État libéral se fait gloire de sa neutralité en matière de « vie bonne », et la société postmoderne n’a pour mots d’ordre que rigoler et consommer, gagner du fric et partir en vacances sans « se prendre la tête ». Tant qu’au don de soi, on n’aura à opposer que le souci de soi, tant qu’au sacrifice et à la volonté de se battre, on n’aura à opposer que le confort et le calcul de son meilleur intérêt, il ne faut pas s’étonner que certains tentent de donner un sens à leur vie en s’engageant dans les plus folles aventures.

    À sa façon, c’est aussi ce que Christophe Geffroy, directeur de la revue catholique La Nef, dit dans le dernier numéro de cette publication : « Quel est le mode de vie que nous voulons défendre ? Celui consumériste, matérialiste, hédoniste, qui mène droit au nihilisme et qui n’a rien à offrir d’exaltant et d’alternatif aux futurs djihadistes de nos territoires […] Il y a comme une incohérence chez certains chrétiens à prétendre préserver notre mode de vie quand c’est justement ce que les papes nous exhortent à remettre en cause. »

    Quel rôle donner alors à la religion ?
    Régis Debray observait récemment que « ce sont bien des croyants qui, en Syrie, combattent résolument Daech sur le terrain, les Kurdes au nom d’une mystique nationale, les combattants du Hezbollah et les forces spéciales iraniennes au nom d’une mystique chiite ». Mais il disait aussi que deux catégories d’êtres humains menacent le monde actuel : ceux qui ont trop de religion et ceux qui n’en ont pas assez.
    La « religion » est évidemment à prendre au sens large : croyances, convictions fortes, philosophie de l’existence, conception du monde. Mais l’image est juste : le trop vide attire irrésistiblement le trop-plein. Comment une société qui ne veut plus affirmer son identité ni savoir d’où elle vient, qui interdit la valorisation de son histoire nationale, mais s’épuise en repentances et autoflagellations historiques, pourrait-elle susciter un désir d’aimer la France chez ceux qui la haïssent ?
    Normalement, ce serait le rôle de l’école de s’y employer, mais c’est impossible puisque le « roman national » y est désormais proscrit.

    http://fr.novopress.info/

  • Le nombre de musulmans se tournant vers Jésus-Christ n’a jamais été aussi élevé

    Lu ici :

    "Beaucoup de musulmans se convertissent d’une manière mystérieuse et étonnante, au cours d’un rêve ou d’une vision dans laquelle ils rencontrent Jésus. A la lecture du Coran ils se sentent parfois perdus et trouvent alors le salut dans la lecture du Nouveau Testament, en découvrant le véritable message de Jésus.

    David Garrison a passé 2 ans et demi à interviewer plus de 1000 anciens musulmans convertis au christianisme. Pour lui « nous vivons le plus grand mouvement de conversion de musulmans à Jésus-Christ de toute l’Histoire. »

    Malgré les persécutions grandissantes que subissent les chrétiens et les défis élevés auxquels les nouveaux convertis doivent faire face rien ne semble arrêter ce mouvement. Ces groupes de nouveaux convertis se retrouvent de manière secrète en petit nombre ce qui rend difficile l’analyse de combien ils pourraient être exactement. David Garrison estime qu’ils seraient entre 2 et 7 millions.

    « Ce qui est extrêmement intéressant n’est pas seulement l’ampleur de ces mouvements… mais le nombre de tous les mouvements de conversion qu’il y a maintenant. Cela n’est pas limité à un endroit du monde mais nous les voyons de l’Afrique de l’Ouest à l’Indonésie et partout au milieu ! »

    Cette vague de conversion ne s’explique pas d’abord par les violences terroristes causées par des extrémistes de l’Islam mais surtout par la plus grande disponibilité de la Bible et de programmes d’évangélisation sur les médias comme internet ou la radio. Partout dans le monde en se connectant à Internet on peut découvrir le message de l’Evangile et du salut qui est en Jésus-Christ."

    Marie Bethanie

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html