
Tribune. Sous couvert de simplification et de durabilité des systèmes de retraite, la Commission européenne exige des réformes des retraites régressives dans tous les Etats membres.
Ses recommandations se ressemblent partout : uniformisation des règles, harmonisation des calculs pour faire des économies, et hausse généralisée de l’âge de départ.
Voici bien des mots savants pour cacher des intentions plus simples et plus cruelles : faire baisser les pensions et confier le magot des retraites aux fonds de pensions privés.
Tout le monde devra travailler plus longtemps pour moins de pension.
Pourtant, ces mêmes recettes produisent partout dans l’Union européenne des mêmes résultats : le nombre de retraités pauvres ne cesse d’augmenter.






Ainsi, nous y sommes : le premier ministre qui, en d’autres temps (ceux de son opposition au pouvoir hollandiste), dénonçait le recours gouvernemental à l’article 49.3, en use à son tour, non pour faire taire une quelconque contestation au cœur de sa majorité parlementaire (ce qui, en somme, était l’argument rituel d’usage de ce fameux article), mais pour contourner les débats parlementaires et, surtout, abréger le temps qui leur était nécessaire, selon les us et coutumes de la démocratie représentative. Le gouvernement n’a jamais caché qu’il entendait en finir avec la première lecture de la réforme des retraites avant les élections municipales qui, si l’on en croit les études d’opinion, s’annoncent piteuses pour le parti présidentiel : et la cause est entendue, à défaut que ce soit les syndicats ou les professions organisées comme celle des avocats, plus que sceptiques à l’égard d’une loi spoliatrice de leur caisse autonome de retraites, véritable « patrimoine corporatif ».
