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social - Page 199

  • L'après Chirac a-t-il seulement commencé ?

    6a00d8341c715453ef0240a4d8628b200b-320wi.jpgFaut-il s'étonner ? Faut-il s'indigner ? à propos des manifestations de nostalgie sincères, chez les uns, et des accès d'un encensement artificiel, de la part des médias, des pouvoirs publics et du bon peuple. On hésite.

    Leur hypertrophie exceptionnelle, plus encore que leur caractère habituellement éphémère, méritera d'être, plus tard, étudiée.

    En fera-t-on autant pour M. Giscard ?

    Ses proches déchireront-ils le voile artificiel de sainteté tissé autour de lui aussi vite que ceux de Johnny Hallyday qui, au moins, laisse des chansons ?

    Quand un puissant de ce monde retourne vers son Créateur, la bienséance impose, en principe, de n'en dire, pendant quelques jours, que du bien. Et comme une loi expérimentale de la cinquième république amène toujours au regret du prédécesseur, certains vont même jusqu'à réhabiliter le quinquennat Hollande.

    Alors, dira-t-on pourquoi pas Chirac ?

    Tout le monde s'accorde ces jours-ci pour saluer les aspects sympathiques du personnage. L’ayant mesuré lui-même, il y a fort longtemps, en année préparatoire rue Saint-Guillaume, votre chroniqueur ne cherchera même pas à faire exception. Oui c'était un excellent maître de conférences, chaleureux avec ses étudiants, même quand ils étaient nationalistes.

    En tant que contribuable parisien l'auteur de cette chronique n'hésite pas non plus à le dire : tout le monde regrette légitimement le temps heureux des ramasse crottes. Tout était mieux avant : avant Hidalgo, en tout cas.

    Un professionnel de la sympathie, c'est toujours plus agréable qu’une harpie. Même s'il s'agit d'un escroc, dont la sympathie assure justement le fonds de commerce.

    J'attends donc les funérailles nationales de Bernard Tapie.

    On ne pourra donc juger qu'inconvenant d'oser le bilan purement politique et économique de cet homme.

    Il courut pendant 30 ans après la prise d'un pouvoir présidentiel, devenu, hélas, central sous la cinquième république. Lorsque finalement il y parvint en 1995, après s’être grimé en réformateur en 1994, il parvient à y demeurer jusqu'en 2007, malgré une impopularité à l'époque évidente, puisqu'en 2002 il n'obtenait au premier tour que 20 % des voix. On était loin alors de l'unanimité d'aujourd'hui 12 ans après la fin de ses apparitions publiques.

    En bien comme en mal, je dis bien en bien comme en mal, ce personnage tourna le dos, dès qu'il atteignit le but de sa vie à la définition bien connue de l'action politique [que l'on doit à Richelieu] : non pas l'art du possible mais l'art de rendre possible ce qui est nécessaire.

    Il se préoccupa donc, en grand, de bonnes œuvres, tel une première dame disposant de quelques pouvoirs : on lutte, tous, contre la violence routière, contre le cancer.

    Elles peuvent paraître touchantes ces formes de l'unanimisme.

    Elles témoignent peut-être de la nostalgie instinctive, d'un regret du parricide de 1793, d'un désir du roi thaumaturge guérissant les écrouelles.

    L'histoire, de toute évidence, jugera sévèrement, cependant les 12 années de ses deux présidences, sans la moindre avancée du pays. Quelques réformes, certes, mais désastreuses, car elles allaient dans le sens d'un immobilisme très bien expliqué par l'intéressé lui-même, lors du 50e anniversaire des ordonnances de septembre 1945. Ces textes, aujourd'hui jaunis, pérennisaient eux-mêmes l'ambitieuse et trompeuse charte du travail synthétisée en 1941 par les technocrates du gouvernement Darlan : cela devint la sécurité sociale, et au début des années 1990, alors même que le système prenait eau de toutes parts, certains hauts fonctionnaires, appuyés par le parti communiste, entreprirent de le couler dans le bronze au nom d'un modèle social français.

    C'est cela que Chirac érigea en dogme en septembre 1995.

    C'est cela dont ce malheureux pays ne parvient pas aujourd'hui à se débarrasser.

    S'agit-il de la part des gouvernants actuels de saluer en lui le précurseur de leur propre échec programmé ?

    Ne parlons même pas de l'islamisation rampante. L'homme qui osa prononcer en 1991 à Orléans le fameux "discours des odeurs" restera aussi au regard de l'Histoire au nombre de ces faux défenseurs de l'identité qui ne "veulent pas" de la France européenne, mais qui veulent bien de la France tiers-mondisée.

    Quand il quitta le pouvoir en 2007, on croyait être entré dans l'après-Chirac. En fait, aujourd'hui encore, à bien des égards, il n'a toujours pas commencé.

    JG Malliarakis

    https://www.insolent.fr/2019/09/lapres-chirac-a-t-il-seulement-commence.html

  • Les royalistes sociaux du XIXème, précurseurs dans le domaine de la justice sociale...

    Voilà une vérité que nous cachent les historiens et les médias conformistes, et les gardiens du politiquement et historiquement correct.

    Les idées et "avancées sociales" sont au départ en grande partie dues aux députés royalistes et catholiques sociaux du XIXème siècle.

    Et aussi, à la doctrine sociale de l'Eglise.

    Ces idées émancipatrices du monde ouvrier, furent ensuite récupérées par la gauche socialiste et communiste.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/09/29/les-royalistes-sociaux-du-xixeme-precurseurs-dans-le-domaine-6177353.html

  • Épargne retraite, factures, gaz, ascenseurs obligatoires: Tout ce qui change au 1er octobre

    tas-de-différents-euro-billets-de-banque-48672794.jpgAu 1er octobre, les tarifs réglementés du gaz baissent de 2,4%. Quatre millions de foyers sont concernés. Trois nouveaux produits d'épargne retraite sont lancés. Les ascenseurs seront obligatoires dans les immeubles neufs de plus de trois étages.

    Voici quelques changements qui vont intervenir dans la vie des Français à partir du 1er octobre.

    https://www.peupledefrance.com/2019/09/tout-ce-qui-change-1er-octobre.html#more

  • (Video) Un journaliste RT France matraqué par des membres des forces de l’ordre à Toulouse

    crs.JPGPrésent ce 28 septembre lors de l'acte 46 des Gilets jaunes à Toulouse, notre reporter a été victime de coups de matraque infligés par des membres de forces de l’ordre au cours d'une opération de dispersion.

    Frédéric Aigouy, journaliste du site web de RT France, a été pris pour cible le 28 septembre par deux
    policiers alors qu’il filmait une opération de dispersion lors de l’acte 46 des Gilets jaunes durant laquelle des observateurs de la Ligue des droits de l'homme (LDH) ont été violemment bousculés dans une rue du centre-ville de Toulouse vide de manifestants. 
    Dans une vidéo publiée sur Twitter par notre reporter, on peut voir un premier policier le percuter avec son bouclier avant de lui asséner un coup de matraque alors même qu'il portait son brassard presse et qu'il a indiqué, à plusieurs reprises, travailler pour la presse. S'en suit très vite un autre épisode tout aussi violent ou il reçoit un second coup de matraque porté par un autre policier. Comme le montrent les images, notre journaliste se tenait pourtant à distance des forces de l'ordre et ne gênait pas leur intervention.  
    [...]
    En savoir plus sur francais.rt.com
  • La droite et le socialisme par Pierre LE VIGAN

    Il est d’usage de considérer la droite comme le contraire du socialisme. La droite serait anti-socialiste pour la simple raison qu’elle serait une anti-gauche, ce qui revient à dire que la gauche, ce serait, peu ou prou, d’une manière ou d’une autre, le socialisme. Paradoxal alors que le socialisme a longtemps excédé les catégories de droite et de gauche, avant l’affaire Dreyfus.

    Or l’opposition au socialisme n’est pas constante dans l’histoire de la droite, de même que la gauche est fort loin de se définir principalement par l’adhésion à l’idée socialiste – aussi variée et polymorphe que puisse être cette idée. Les choses sont en effet plus compliquées. D’une part, les courants d’idées que sont le socialisme, le nationalisme, etc., ne se situent pas sur le même plan que les catégories de droite et de gauche. D’autre part, droite et gauche elles-mêmes ne sont pas les symétriques l’une de l’autre.

    Un détour est ainsi nécessaire par la gauche pour comprendre la droite. Raymond Huard défend à propos de la gauche l’hypothèse suivante :  la question ne serait pas de savoir si la gauche est une ou plurielle (« les gauches »), mais serait plutôt de se demander si la gauche est une donnée permanente de la vie politique française ou si « elle se construit dans certaines conjonctures historiques alors qu’à d’autres moments, cette notion (de gauche) n’est pas opératoire pour décrire les forces politiques, ne correspond pas à une réalité objective, ni même à l’impression subjective des individus (1) ».

    Cette hypothèse est convaincante. Elle consiste à voir en la gauche un rassemblement qui ne prend forme que dans des circonstances historiques précises – et rares. On peut estimer qu’une définition de la droite relèverait d’une définition non symétrique. À savoir qu’on pourrait toujours repérer la présence d’une droite dans l’histoire française des deux derniers siècles, et que celle-ci se définirait par le souhait de maintenir l’ordre établi.

    Naturellement, cet ordre changeant régulièrement, la droite change aussi, c’est-à-dire qu’elle change pour que rien ne change. En ce sens, cette droite dite « conservatrice » est aussi, et surtout, une droite moderne; elle conserve ce qui est compatible avec les mutations de la modernité : c’est-à-dire, en dehors du pouvoir de l’argent, pas grand chose. Cette droite se définit toujours  par le refus du constructivisme. Cette droite est en ce sens naturellement anti-socialiste : parce que c’est une droite « libérale », c’est-à-dire tolérante envers les évolutions qui se font sans contrôle humain conscient, alors qu’une droite conservatrice (radicalement conservatrice) peut être constructiviste, dans la mesure où la volonté de conserver, de maintenir (certains équilibres, certaines mœurs, etc.) n’équivaut pas au « laisser-faire » (comme le montre l’exemple de l’écologie). D’où la possibilité – entrevue par la « Nouvelle Droite », autour de la revue Éléments, d’un conservatisme révolutionnaire, tendance qui peut amener cette droite (radicale, ou dite « extrême » par ses ennemis ou ceux qui tout simplement ne la comprennent pas) à considérer certaine variante de socialisme comme la plus apte à restaurer certains principes qui sont les siens, par exemple l’unité de la communauté du peuple, la souveraineté nationale, la justice au sein du peuple, etc. Si la droite classique, au pouvoir ou proche du pouvoir depuis deux siècles, est anti-socialiste, paradoxalement, c’est parce qu’elle vient de la gauche, d’une certaine gauche de 1789, celle qui se définit par un principe d’opposition aux structures communautaires et une volonté de « naturaliser » le social, cette gauche de 89 qui a historiquement évolué vers la droite pour laisser la place à d’autres gauches selon un processus de sinistrisme parfaitement élucidé par Albert Thibaudet (2).

    Les rapports de la droite au socialisme sont donc évolutifs pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que le socialisme en France connaît des mutations idéologiques considérables, et que sous le nom de « socialistes » cœxistent parfois des conceptions totalement incompatibles, de la gauche « progressiste » à la « gauche réactionnaire » (3).

    Ensuite parce que, si l’« on ne se pose qu’en s’opposant », la droite change en fonction de l’évolution de la gauche, et de la « seconde naissance » que connaît celle-ci, en 1848-49, quand la Montagne  (Ledru-Rollin, Schoelcher, et les démocrates socialistes) se rapproche des socialistes, et quand la gauche, comme l’a justement remarqué Maurice Agulhon, commence à s’identifier, non seulement à la Révolution de 89-93, à la République, et au suffrage universel, mais aussi à « l’espérance sociale ». Comme le signalait Karl Marx (Les luttes de classes en France) en 1849, l’union du parti des ouvriers, et celui de la petite bourgeoisie était considérée comme « le parti rouge ». D’où un lien entre socialisme modéré et radical-socialisme (4). En d’autres termes, le changement social et la République deviennent une espérance commune à partir du milieu du XIXe siècle.

    Enfin parce qu’il existe une droite non libérale dont le rapport au socialisme oscille entre le refus de toute eschatologie « progressiste » et néanmoins la sympathie pour l’esprit communautaire et organique dont le socialisme peut être porteur.

    Dès Babeuf, des convergences entre un certain socialisme et les positions d’une certaine droite apparaissent. L’opposition entre les « ventres creux » et « le million doré » évoque l’opposition du « peuple » et des « Gros » (Pierre Birnbaum) généralement repérée comme un des thèmes de la droite radicale. Il y a aussi dans le communisme de Babeuf une composante libertaire et une passion du peuple réel contre les abstractions universalistes qui le conduisent à s’insurger contre ce qu’il appelle le « populicide » vendéen.

    Si l’égalitarisme de Babeuf ne rencontre pas de sympathie à droite, son populisme et son esprit libertaire trouvent un écho dans la droite radicale. Mais c’est un autre socialisme qui prend forme tout au long du XIXe siècle. Il se réclame de la transparence et de la rationalité et Karl Marx en représente la figure centrale. À la « fausse science » libérale, il oppose la « vraie science » des rapports sociaux. « L’humanité est en dehors de l’économie politique, l’inhumanité est en elle », écrit Marx. Au pessimisme d’une certaine théocratie pour qui « l’homme est un diable », Marx oppose l’idée selon laquelle rien de ce qui est diabolique ne serait humain, le mal étant seulement concentré dans la phase bourgeoise de l’évolution humaine, propos symétrique et tout aussi absurde. Le mal ne serait qu’un produit de circonstance de l’économie bourgeoise, qui dépossède l’homme de lui-même, et lui enlève sa « mienneté » (Paul  Ricoeur).

    Les critiques marxiennes mettront cinquante ans à avoir un écho à droite, avec la Jeune Droite de Thierry Maulnier et les spiritualistes des années Trente, qui ne se réduisent pas à la droite anti-conformiste, mais lui sont liés de maintes façons (5). Ce délai de réaction de la droite peut paraître long. Mais les critiques de Marx sont aussi longues à influer sur le socialisme français lui-même. En effet, l’idée socialiste en France, à partir de la IIe République, et malgré Proudhon dont les points de vue originaux font le « Rousseau du socialisme »,  se confond souvent avec un « maximalisme de la République » (Ernest Labrousse). Le socialisme est dans cette perspective la République « poussée jusqu’au bout », idée que l’on trouve très présente chez Jean Jaurès et jusqu’à, toute proportion gardée, Max Gallo dans les années 1980. Avec ce socialisme-là, ni la droite libérale, ni la droite radicale ne se reconnaisse d’affinités. Pour la première, la République, pour être acceptable, ne saurait être autre chose qu’un orléanisme sans roi. Pour la seconde, la République est une imposture sous sa forme libérale, qui ne cache que la domination de l’Argent-Roi.

    À la fin du XIXe siècle apparaît un autre socialisme français qui éveille des sympathies à droite. C’est un socialisme peu républicain, ou du moins critique par rapport à la tradition républicaine inaugurée en 1792, un socialisme anti-autoritaire, anti-belliciste (qui se rappelle justement le rôle funeste de la Gironde dans l’embrasement de l’Europe en 1792), et « mutuelliste » et fédéraliste (on peut être fédéraliste tout en critiquant bien entendu le rôle belliciste objectif de la Gironde en 1792). C’est le socialisme de Proudhon qui influence, outre le mouvement ouvrier, l’essentiel de l’anarchisme en France. Ce socialisme est aussi en partie celui de la C.G.T. naissante (alors que la S.F.I.O. est plus marquée par le « maximalisme de la République »). L’éclosion de ce socialisme libertaire et anti-parlementaire est suivie avec intérêt par Maurras, pour qui la royauté doit être une fédération de « libres républiques », et pour qui le socialisme uni à la monarchie comme « un gant va à une belle main ».

    Le socialisme est à ce moment pris dans les contradictions que l’aventure de Boulanger, puis l’affaire Dreyfus, avait mis en évidence. Première crise : le boulangisme. Certains socialistes, comme Paul Brousse et les « possibilistes de droite » se rangent résolument  dans le camp de la légalité parlementaire, tandis que d’autres, bien qu’anti-boulangistes, dénoncent aussi les « républicains bourgeois » dont « l’amour du lucre » est, disent-ils, la cause du boulangisme. Dans ce dernier camp se situe Jean Allemane, figure centrale du socialisme de l’époque, et les « possibilistes de gauche ». Proche de cette position est le Parti ouvrier français dont le mot d’ordre est : « Ni Ferry, ni Boulanger » (6). D’autres socialistes encore, comme Benoît Malon, comme les blanquistes (et c’est aussi la tentation de Lafargue), voient en Boulanger le moyen de renverser la République anti-ouvrière de Jules Ferry.

    Deuxième moment de clivage : l’affaire Dreyfus. Elle divise à nouveau le socialisme, entre hommes de gauche privilégiant les « droits de l’homme », et anti-bourgeois intransigeants. Ceux-ci rencontrent des sympathies à droite, d’autant que la droite, même dans ses composantes radicales, est, avant la naissance de l’Action française, ralliée à la République (la Ligue de la Patrie française de Jules Lemaître, futur maurrassien, se donne alors pour objectif d’instaurer une « République de tous », qui soit protectrice des ouvriers, de même que François Duprat parlera vers 1970 d’instaurer l’« État du peuple tout entier »).

    Aussi s’élaborent des rapprochements entre un socialisme de la base, principalement « un syndicalisme qui, entre 1906 et 1910, avait fait craindre la révolution à la société bourgeoise » (Michel Winock)  et une certaine droite radicale, autour de la jeune Action française. C’est notamment l’expérience, en 1911, du Cercle Proudhon (7).

    Cette configuration favorable à un rapprochement entre opposants de droite et de gauche est de courte durée. Dès avant 1914, c’est le socialisme comme « républicanisme de gauche » qui devient dominant. Pour autant, le caractère agonal de certaines influences perdure. Dans les années Trente, des conceptions corporatistes comme celles de François Perroux et de  Maurice Bouvier-Ajam sont imprégnées de l’esprit du socialisme fédéraliste et « auto-gestionnaire » de Proudhon. Il en sera de même pour les thèmes des gaullistes (principalement les gaullistes dits « de gauche ») concernant la participation comme troisième voie. De même, la « dérive fasciste » (Philippe Burrin) d’une certaine classe politique de la fin des années Trente et de l’Occupation concerne tout autant des hommes politiques originaires de la gauche que de la droite. Il est même assuré que ceux qui viennent de la gauche furent ceux qui mirent dans l’adhésion à un socialisme national fascisant le plus de souci de « rigueur » doctrinale et surtout de continuité idéologique (voir en ce sens les Mémoires de Marcel Déat et ses écrits politiques d’avant et pendant l’Occupation, Mémoires politiques, Denoël, 1989).

    La gauche aime en effet la rigueur intellectuelle, y compris quand elle devient le contraire de la rigueur humaine. C’est ce qui la mène à professer, parfois, plus qu’un césarisme en épaulettes, ce que Péguy appelait « un césarisme en veston ». Dans le même temps, un certain nombre d’hommes classés « à droite », de Charles Péguy à Alain de Benoist, considèrent que la misère est un obstacle au développement de la vie intérieure, et qu’il n’y a pas de communauté qui vaille sans que règne l’équité entre ses membres. De ce fait, si une certaine droite, de Leroy-Beaulieu au Club de l’Horloge professe depuis cent ans un anti-socialisme viscéral, une autre droite (radicale ou révolutionnaire) n’a cessé d’avoir de profondes convictions sociales. Droite moderne et droite contre-moderne n’ont cessé de s’opposer ici d’une manière plus profonde que l’opposition dite « droite – gauche ».

    Pierre Le Vigan

    Notes

    1 : Raymond Huard, in La Pensée, n° 291, 1993.

    2 : Albert Thibaudet, Les idées politiques de la France, 1932.

    3 : cf. Marc Crapez, La gauche réactionnaire, Berg, 1996, et Naissance de la gauche, Michalon, 1998.

    4 : cf. Cahiers d’histoire de l’Institut de recherches marxistes, n°1, « Le radicalisme », 1980.

    5 : cf. Jean-Louis  Loubet del Bayle, Les non-conformistes des années Trente, Le Seuil, 1969, réédition en 1987.

    6 : cf. Claude Mainfroy, « Sur le phénomène radical », in Cahiers d’histoire de l’Institut de recherches marxistes, op. cit.

    7 : Les Cahiers du Cercle Proudhon furent réédités dans les années 1980 par ce qui était alors la Nouvelle Action française de Bertrand Renouvin, puis l’ont été par Avatar Éditions, « La culture sans barrières », Cahiers du Cercle Proudhon, 2007, introduction d’Alain de Benoist.

    • Le présent article, remanié pour Europe Maxima, est paru dans Arnaud Guyot-Jeannin (sous la direction de), Aux sources de la droite, L’Âge d’Homme, 2000.

    http://www.europemaxima.com/la-droite-et-le-socialisme-par-pierre-le-vigan/

  • Emmanuel Macron pas étranger au scandale de la vente d’Alstom aux Américains

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    La vente à l’Américain General Electric d’Alstom relève du scandale d’Etat. Tous les protagonistes se sont goinfrés. Il aura fallu le livre d’un cadre d’Alstom, Frédéric Pierrucci, littéralement pris en otage par la justice américaine et emprisonné dans des conditions dantesques, pour que le grand public comprenne que le PDG d’Alstom, Patrick Kron, avait bradé un fleuron industriel français pour s’épargner de fâcheux ennuis. Mais il n’était pas seul décisionnaire. Les personnages de ce vaudeville pathétique où la France a perdu gros ont tous la caractéristique d’y avoir largement gagné. Et d’avoir pu se féliciter des choix du ministre de l’Economie de l’époque, un certain… Emmanuel Macron. Et c’est ça qui nous gouverne aujourd’hui.

    L’hebdomadaire Marianne a enquêté. Edifiant.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Après les seniors, le gouvernement va spolier les auto-entrepreneurs

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    Après avoir renoncé, en une journée, à supprimer l’exonération des charges sociales pour les personnes âgées de plus de 70 ans, le gouvernement propose, maintenant, de s’attaquer aux auto-entrepreneurs. Nous aurons, en 2020, le déficit le plus élevé d’Europe et le ministre du Budget essaye désespérément de le contenir à 2,2 % du PIB. Comme le gouvernement refuse d’utiliser la seule méthode qui fonctionne, c’est-à-dire diminuer drastiquement le nombre de fonctionnaires dans les services où ils sont en surnombre (si on excepte le budget soumis à une cure sévère), il est aux abois financièrement et essaye de couper les dépenses dans toutes les directions. Mais on sent l’improvisation et le manque de réflexion. Les mesures qu’il propose à la va-vite ont, le plus souvent, bien plus d’inconvénients que d’avantages. C’est le cas de la dernière trouvaille : s’attaquer à l’exonération de charges des auto-entrepreneurs, mesure phare de M. Sarkozy, tellement utile que même M. Hollande, pourtant acharné à détruire tout ce que son prédécesseur avait mis en place, n’avait pas jugé bon de modifier ce dispositif.

    Jusque-là, ceux qui créaient leurs petites entreprises individuelles ne payaient que 25 % des charges sociales qu’ils devaient la première année, 50 % la seconde et 75 % la troisième. Le nombre d’auto-entrepreneurs a crû au-delà des prévisions et le coût de la mesure a atteint 1,4 milliard d’euros. Insupportable, paraît-il, pour nos finances. Désormais, l’exonération sera totale la première année et les auto-entrepreneurs paieront plein pot à partir de la seconde année. Ceux qui opté pour ce régime avant la réforme verront leurs avantages rognés : 25 % la seconde année (au lieu de 50 %) et 10 % la troisième (au lieu de 25 %).

    Cette modification est, osons le mot, stupide ! En effet, les auto-entrepreneurs contribuaient considérablement à la baisse du chômage, pour un coût minimal. Supprimer leurs avantages va dissuader beaucoup de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale et va doper le taux de sans-emploi. Les 200 misérables millions d’euros économisés en limitant l’exonération de charges sociales seront très vite dépensés en allocations chômage et en aides sociales. Ridicule ! Cette exonération de charge n’était pas un cadeau ou une aide indue. Tout le monde sait que, lorsqu’on lance une entreprise, les premières années, celles du démarrage, sont les plus dures. Il faut se faire connaître et prouver qu’on est compétent. Au bout de trois ans, soit on a réussi et on peut payer plein pot, soit on a mis la clé sous la porte. Diminuer le poids des charges sociales était donc une mesure intelligente, logique, pleine de bon sens. Revenir sur ce dispositif est ridicule : l’amateurisme de ce gouvernement fait peur. Espérons que, comme pour les charges sociales pour les seniors de plus de 70 ans, le gouvernement fera machine arrière devant la bronca qu’il aura déclenchée.

    Christian de Moliner

    https://www.bvoltaire.fr/apres-les-seniors-le-gouvernement-va-spolier-les-auto-entrepreneurs/

  • Le déficit de la Sécurité sociale devrait atteindre 5,4 milliards d'euros en 2019

    7497678_a4590556-f7b1-11e7-aaab-8b8ac93e15fe-1_1000x625.jpgLe retour à l'équilibre n'est pas attendu avant 2023. 

    Mauvaise nouvelle pour les ministères de la Santé et des Comptes publics. Le déficit de la sécurité sociale s’est aggravé en 2019.
    Alors qu'ils prévoyaient en 2018 un léger excédent budgétaire, le déficit de la Sécurité sociale atteindra finalement de 5,4 milliards d'euros cette année, selon les chiffres quasi définitifs du projet de budget 2020 que le gouvernement doit dévoiler lundi et dont l'AFP a eu connaissance. Le retour à l'équilibre est attendu pour 2023. 
    En juin dernier, la Commission des comptes de la Sécurité sociale prévoyait un déficit entre 1,7 et 4,4 milliards d'euros. Elle estimait le coût de l'exonération de cotisations sur les heures supplémentaires dès le 1er janvier et la baisse du taux CSG pour une partie des retraités "respectivement 1,2 et 1,5 milliard d'euros". De quoi aggraver le "creusement" du déficit "qui atteindrait alors 4,4 milliards" ajoutant que "la trajectoire de retour à l'équilibre de la sécurité sociale pourrait être remise en cause".
  • Michéa, Mitterrand et la destruction du peuple français

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    Les Carnets de Nicolas Bonnal

    Pour gouverner, il faut d’abord changer le sens des mots. Après on peut remplacer les gens.

    Depuis 1984, une gauche libérale-libertaire aux affaires domine le paysage politique et culturel et enfonce le petit peuple dans des termes féroces. On a cité Thierry Pfister et sa lettre ouverte, on recommandera aussi le très effrayant pamphlet de Guy Hocquenghem qui en 1987 expliquait – Houellebecq le refera -  cette conjonction des forces du marché et de la subversion/dérision. La page de gauche des magazines pour recommander un lobby ou une intervention en Afghanistan, la page de droite pour vendre du Vuitton. Habitué à être ainsi traité, le cerveau humain n’a plus rien d’humain et devient cette mécanique-canal humanitaire à réagir fluo et à consommer bio.

    Jean-Claude Michéa a récemment rappelé ce qui s’est passé après le virage au centre de Mitterrand. Le sociétal allait remplacer le social. On l’écoute :

    2289763924.jpg« Plus personne n’ignore, en effet, que c’est bien François Mitterrand lui-même (avec la complicité, entre autres, de l’économiste libéral Jacques Attali et de son homme à tout faire de l’époque Jean-Louis Bianco) qui, en 1984, a délibérément organisé depuis l’Elysée (quelques mois seulement, par conséquent, après le fameux “tournant libéral” de 1983) le lancement et le financement de SOS-Racisme, un mouvement “citoyen” officiellement “spontané” (et d’ailleurs aussitôt présenté et encensé comme tel dans le monde du showbiz et des grands médias) mais dont la mission première était en réalité de détourner les fractions de la jeunesse étudiante et lycéenne que ce ralliement au capitalisme auraient pu déstabiliser vers un combat de substitution suffisamment plausible et honorable à leurs yeux. »

    La farce sociétale se met encore en place, alors on peut taxer le pauvre et puis le remplacer. Insulté et ringard, ce beauf n’est plus digne de l’attente de nos grands commentateurs. Nota : pour imaginer la jeunesse  française d’avant l’ère Mitterrand, découvrez le rebelle de Gérard Blain.

    Michéa encore :

     « Combat de substitution “antiraciste”, “antifasciste” et (l’adjectif se généralise à l’époque) “citoyen”, qui présentait de surcroît l’avantage non négligeable, pour Mitterrand et son entourage, d’acclimater en douceur cette jeunesse au nouvel imaginaire No Border et No limit du capitalisme néolibéral (et c’est, bien entendu, en référence à ce type de mouvement “citoyen” que Guy Debord ironisait, dans l’une de ses dernières lettres, sur ces « actuels moutons de l’intelligentsia qui ne connaissent plus que trois crimes inadmissibles, à l’exclusion de tout le reste: racisme, anti-modernisme, homophobie »). »

    Il était alors important pour le capital, qui avait eu peur du peuple pendant plus de cent ans, de se montrer branché/progressiste, et de rejeter le prolétaire promu homme de la rue dans les poubelles de l’histoire - avec la complicité achetée/enthousiaste de tous les médias. Rappelons pour les plus jeunes de nos antisystèmes que les communistes quittèrent le bateau ivre de la présidence Mitterrand en 1984, et que dans 1984, le ministère de la vérité s’abrite dans une… pyramide.

    Post-Scriptum

    On vient d’apprendre qu’EDF va disparaitre. L’électricité de France viendra d’ailleurs, comme le peuple.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • L’Allemagne se prépare à l’arrivée d’une pauvreté de masse

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    Retraites – Les bas salaires progressent fortement en Allemagne. Plus d’un retraité sur cinq vivra sous le seuil de pauvreté dans 20 ans.

    «Les retraités sont de plus en plus nombreux à venir chez nous», déplore la directrice de la soupe populaire de Berlin.

    Malgré la pauvreté qui augmente chez les personnes âgées, l’Allemagne n’a toujours pas engagé une réforme de fond de son système de retraite par répartition. Plus les années passent, plus le nombre de retraités qui vivent dans la précarité progresse.

    Selon le dernier rapport de l’Institut de conjoncture à Berlin (DIW), plus d’un retraité sur cinq (21,6%) vivra sous le seuil de pauvreté dans vingt ans, contre 16% aujourd’hui.

    Ces chiffres sont d’autant plus alarmants qu’ils sont calculés avec l’hypothèse d’une économie évoluant «positivement». «Le fond du problème n’a pas été réglé», constate Johannes Geyer, l’auteur de l’étude.

    «Les ajustements, comme une meilleure prise en compte du congé maternité ou la retraite à 63 ans à partir de quarante-cinq ans de cotisations, n’apportent rien de significatif sur le fond. Ce ne sont que des réformes cosmétiques», poursuit l’expert du DIW.

    Glaner pour survivre

    «Les retraités glanent aujourd’hui des bouteilles consignées pour arrondir leurs fins de mois. Ils n’ont plus honte», déplore Sabine Werth, directrice de la soupe populaire de Berlin.

    «Le développement du secteur des bas salaires décidé par le gouvernement social-démocrate de Gerhard Schröder (ndlr: dans les années 2000) a été une catastrophe. Les retraités sont de plus en plus nombreux à venir chez nous», insiste la bénévole.

    Selon le DIW, l’Allemagne compte 6,5 millions de contrats en «minijob», qui permettent une dispense partielle des cotisations sociales. Or, 4,5 millions de ces derniers sont considérés comme l’emploi principal des gens concernés, et non pas, comme le voulait l’idée de départ, un job d’appoint. «Tous ces gens seront dans des situations de précarité quand ils arriveront à la retraite», prévient Sabine Werth.

    «Les retraités d’aujourd’hui ont également une biographie complètement différente de leurs aînés. Ils n’ont pas accumulé autant de trimestres – ou points – parce que le marché du travail s’est transformé. Ils comptent plus de périodes de rupture (chômage, formation, etc.) et ont moins cotisé», ajoute Johannes Geyer.

    La grande coalition d’Angela Merkel, une alliance entre conservateurs (CSU/CDU) et sociaux-démocrates (SPD), a tenté une réforme des retraites pour anticiper cette pauvreté de masse. L’objectif est la stabilisation d’ici à 2045 du niveau des pensions à 46% des revenus nets (contre 48% aujourd’hui) et un financement des déficits par l’impôt (4,5 milliards d’euros à partir de 2030 et 8 milliards en 2040). L’âge légal de la retraite va passer progressivement de 65 à 67 ans. Cette réforme a prévu aussi des cotisations retraites obligatoires pour les travailleurs indépendants.

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    En 2018, 100 actifs en Allemagne finançaient les retraites de 31 personnes de plus de 67 ans. Avec l’arrivée des «baby-boomers» (pic de natalité de la fin des années 60), ce sera en 2038 pratiquement deux actifs pour un retraité (100 pour 47).

    Cotisations trop faibles

    L’introduction en 2015 du salaire minimum (8 euros 50 de l’heure) n’a pas réglé le problème. Les cotisations restent trop faibles. «Il faudrait être payé au moins 14 euros de l’heure. Un tiers de la population active est en dessous de ce barème», remarque Ulrich Schneider, président de l’Union des associations caritatives d’Allemagne.

    Pour freiner les effets pervers du système, le gouvernement prépare un projet de loi sur une retraite minimum accordée à ceux qui ont cotisé au moins trente-cinq ans. «Mais elle concernera surtout les classes moyennes. Elle ne permettra pas de lutter contre la pauvreté.

    Ceux qui n’ont pas cotisé cette durée resteront à l’aide sociale, qui est très faible, comme les chômeurs de longue durée, les travailleurs indépendants, qui n’ont pas d’obligation de cotiser, et les étrangers qui sont arrivés tard dans le pays», poursuit l’expert.

    Le phénomène devrait s’amplifier avec l’arrivée à l’âge de la retraite des chômeurs de longue durée est-allemands qui n’ont jamais retrouvé de travail après la réunification. «Aucune catégorie de la population n’est autant concernée par la précarité», estime Ulrich Schneider. «Avec eux, la pauvreté des retraités va exploser dans les vingt prochaines années», ajoute-t-il. C’est également la conclusion du rapport du DIW.

    Christophe Bourdoiseau 

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    Source : TDG

    https://www.alterinfo.ch/2019/09/25/retraites/