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social - Page 269

  • Ecoutez (essayez) la différence

    agora.jpgHier,  Theresa May a essuyé un camouflet historique devant la chambre des communes avec le rejet très net ( 432 voix contre, 202 pour) de l’accord de divorce avec l’Union européenne, jugé nocif aussi bien par les partisans que par les adversaires du maintien dans l’UE. Un Brexit qui doit prendre effet dans trois mois, tant bien que mal arraché par le Premier ministre britannique à Bruxelles et qu’elle avait exhorté (supplié) ses compatriotes  parlementaires de suivre et de valider…Hier également, Emmanuel Macron tentait de gagner du temps et de marchander avec l’opinion en lançant son Grand Débat national. Celui-ci a débuté par un jeu de questions/ réponses devant 700 maires dans la commune normande de Bourgtheroulde, du nom de ce fief concédé au XIe siècle par le duc Robert de Normandie au seigneur d’origine viking Thorvaldr (Théroulde), précepteur de Guillaume Le Conquérant… Les temps ont changé… et c’est un Macron prématurément usé, affaibli, dépouillé de sa superbe, qui  a joué la carte de l’humilité et de l‘écoute.

    Un débat poudre aux yeux, déjà verrouillé, car sans remise en cause possible des orientations, des fondamentaux euromondiastes macroniens comme le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux ne cesse de le répéter… Sur le site Polemia, le juriste Etienne Tarride constate  que « La République En Marche détient le pouvoir exécutif et l’essentiel du pouvoir législatif. L’organisation du pseudo Grand Débat montre d’abord que ce parti n’a pas su mener de débats en son sein ce qui était pourtant, à en croire son candidat pendant la campagne, sa vocation première. Convoquer un débat public pour tenter d’effacer cette carence est une opération à la limite de l’abus de pouvoir. Votre débat, faites-le chez vous d’abord.» «Le grand débat à la Macron c’est non »! «Le débat, continuons à le faire chez nous sans nous préoccuper des oukases publics.» «Apprenons à débattre avec des gens que nous estimons éloignés de nous et dont certains le sont peut-être moins que nous le croyons aujourd’hui. Je ne crois pas, plaide-t-il, qu’il soit impossible de nous rapprocher sur quatre points capitaux : l’Europe des Nations, l’immigration voulue et non subie, une meilleure distribution des richesses, la réforme des institutions par une Constituante.»

    Ce qui est tout aussi certain c’est que le show Macron d’hier n’a pas convaincu la majorité des édiles qui avaient fait l’effort de s’y rendre. Dans Le courrier Picard, le maire PS de Saint-Rémy-Boscrocourt,  Didier Régnier, affirme que l’opposition a été «muselée » et les questions posées souvent trop ciblées. « Ça n’amène rien de constructif. » « J’ai la nette impression qu’il (E. Macron, NDLR) reste sur ses positions. » « (Il ne parle guère du pouvoir d’achat) alors que c’est au cœur des revendications des Gilets Jaunes. » Le maire communiste du TréportLaurent Jacques, lui aussi présent à Bourgtheroulde,  est tout aussi sévère : « J’y allais déjà sans grande conviction, mais je suis très déçu de ce que j’ai pu entendre. J’ai l’impression d’avoir assisté à un congrès des maires. » « On n’a pas parlé du fond, des sujets majeurs, comme le pouvoir d’achat, la justice sociale bafouée. Je ne vois pas l’intérêt d’un débat s’il est organisé dans ce sens. J’ai même peur que cela amplifie la colère du peuple. Les Gilets Jaunes n’ont pas dû s’y retrouver. Ceux qui sont dans la rue depuis deux mois, ce n’est pas ce qu’ils attendent. » Laurent Jacques dénonce aussi l’appel aux élus locaux pour organiser le débat sur le plan local. « On demande aux maires de déminer le terrain. Est-ce à nous de prendre des coups pour tout ce qui a été fait par les gouvernements successifs ? » Gouvernements  successifs qui ne sont pas apparus par génération spontanée mais parce que les amis politiques de MM. Régnier et Jacques, voire eux-mêmes,  les ont aidé à accéder  au pouvoir en appelant moult fois à faire barrage aux nationaux. Il s’agirait tout de même qu’ils ne l’oublient pas…

    Cela pour le coup n’a pas dû échapper à la socialiste Dominique Chauvel, élue à Saint-Valéry-en-Caux, et « très applaudie » (vraiment?) rapporte l’Obs lorsqu’elle a demandé au président de la République de se mobiliser encore plus contre le populisme et en faveur de l’immigration : «M. Macron, je vous souhaite, je nous souhaite de réussir. (…) Notre pays va dans le mur. Il va dans le mur de l’intolérance, des extrémismes, dans le mur où chacun va se refermer, rester sur soi, ou y aura plus de collectif, et ça j’en veux pas pour mon pays.» «Il faut tendre la main à son voisin, il faut tendre la main à ceux qui de l’autre coté de la Méditerranée sont en train de crever, à ces enfants dont on pleure sur le sort quand ils sont sur une plage italienne mais pour lesquels on fait rien au jour le jour.»

    Il est toujours possible de se faire plaisir en débitant des banalités – la guerre c’est pas bien, la racisme c’est mal, la mort c’est pas juste, l’égoïsme des Français tuent les migrants… - en portant son coeur en bandoulière, en refusant de voir avec Bruno Gollnisch que ce sont les mafias de passeurs africains et la veulerie des progressistes européens qui sont les premiers responsables des noyés en Méditerranée. Mais il est consternant de constater que ce personnel politique est souvent bien incapable d’avoir une définition autre qu’abstraite du peuple français, constitué pour eux d’individus interchangeables,  plus ou moins ripolinés aux couleurs de la république hors sol et universelle.

    Refus de toute politique de préférence familiale autochtone et poursuite de l’accueil des  flux migratoires débouchent pourtant à terme sur un suicide français… que l’on devine entre les lignes dans un article du Monde. Malgré la poursuite de l’immigration de peuplement, «bien que la population française continue d’augmenter, le rythme des naissances a faibli en 2018, révèle la dernière édition du bilan démographique de l’Institut national de la statistique (Insee). Comme les trois années précédentes. En 2018, 758 000 bébés sont nés, selon les chiffres annuels rendus publics mardi 15 janvier. Soit 12 000 de moins qu’en 2017 et 60 000 de moins qu’en 2014. La baisse des naissances s’installe dans la durée mais sans s’intensifier. Au contraire, elle se stabilise, pointe l’Insee…»

    Ce refus de toute inflexion en faveur d’une meilleure protection sociale, économique, identitaire des Français face à l’immigration subie explique aussi les procès en sorcellerie et le chaos stratégique qui minent La France Insoumise (LFI). Marianne s’en fait l’écho sous la plume de Hadrien Mathoux,  «quelques semaines après le départ de Djordje Kuzmanovic (poussé vers la sortie pour  sa dénonciation  du prosélytisme  islamiste et son voeu dassécher les  flux migratoires, NDLR ) , Jean-Luc Mélenchon s’en est violemment pris à l’un de ses compagnons de route historiques, tenant d’une ligne souverainiste et laïque, François Cocq, qualifié de national-identitaire » (horresco referens!).

    « Il paraît fort excessif, note l’auteur de article,  d’accoler de tels qualificatifs à François Cocq qui se livre à une critique de l’Union européenne qui s’inscrit dans la lignée classique du souverainisme de gauche (…).» Et il n’est pas identitaire non plus: «il présente justement la laïcité républicaine comme un moyen de trouver une sortie de crise pacifique à la crise identitaire qui ronge notre pays. En juillet dernier, Cocq s’indignait même sur son blog que l’Ifop et Le Figaro utilisent l’étude de prénoms pour examiner le vote des potentiels musulmans : Plus rien ne semble choquer ni émouvoir quand bien même les plus putrides relents de racisme et de discrimination s’affichent ostensiblement dans les pages d’un grand quotidien national, protestait-il.»

    «Ce décalage entre les positions de François Cocq et les qualifications que lui prête Jean-Luc Mélenchon a étonné de nombreux militants fidèles de LFI (…). L’influence du mouvement Ensemble, des députées Danièle Obono et Clémentine Autain, mais également de certains militants comme le jeune Taha Bouhafs (qui s’est réjoui du bannissement de Cocq en tweetant : dégagez les fachos) est dénoncée par les tenants de la stratégie populiste, sans qu’elle soit évidente à démontrer. En effet, en adoubant Eric Drouet et le mouvement des Gilets Jaunes (…) Jean-Luc Mélenchon avait au contraire donné des gages au courant de Djordje Kuzmanovic et François Cocq. Ceci alors que la liste des européennes, menée par l’ancienne présidente d‘Oxfam, Manon Aubry, avait été interprétée comme un abandon momentané de la stratégie populiste… En clair, rien n’est clair : la France insoumise joue une partition confuse, et Jean-Luc Mélenchon est le seul à donner le laSeule certitude, le courant populiste, souverainiste et laïque est singulièrement marginalisé par la mise à l’écart de ses deux figures majeures.»

    Seule certitude il existe bel et  bien un mouvement politique conjuguant la défense de l’identité  française et  les exigences de la justice sociale, à mille lieux des vieilles lunes,  de l’héritage pourri du marxisme culturel et des aberrations mortifères du  libéralisme ultra libre-échangiste . Un Rassemblement National qui marche sur deux pieds,  refuse l’hémiplégie intellectuelle,  de  plier l’échine devant les mots d’ordre du Parti de l’étranger,   des internationales (alter)mondialistes. Et cela fait, cela fera toute la différence!

    https://gollnisch.com/2019/01/16/ecoutez-essayez-la-difference/

  • « C’est sûr, il va tomber ! »

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    Il faut être David Revault d’Allonnes et chroniqueur politique à Europe 1 et au JDD pour relever le défi, en ce 12 janvier, d’écrire un éditorial faisant miroiter à l’horizon du lecteur endormi du dimanche les projets d’Emmanuel Macron pour sortir de l’impasse : « Gilets jaunes : Macron espère encore un “big bang”. » Et le « big bang » envisagé concernerait son équipe, son cabinet : « Il faut renouveler l’équipe en profondeur », aurait dit le Président. De l’art de nous faire prendre pour une stratégie de haut vol un sauve-qui-peut généralisé.

    À l’heure actuelle, après le départ de Chantal Jouanno, Emmanuel Macron est en train de rechercher un candidat pour piloter ce grand débat bien mal engagé. Jean-Paul Delevoye a été approché. Mais cet homme qui a toujours été attiré par les places confortables sera-t-il, lui-même, partant, vu la situation et sa réputation de fossoyeur de pétitions citoyennes qui est en train de remonter à la surface ?

    Notre Président en est là : il va bientôt constater que plus personne ne veut monter dans son hors-bord. D’ailleurs, ce dimanche, les membres du gouvernement étaient bien silencieux. Et comment en irait-il autrement quand ses ministres, et notamment le Premier, lisent dans la presse son désir de changer complètement d’équipe ?

    Or, désormais la question se pose : les jours d’Emmanuel Macron à l’Elysée ne sont-ils pas comptés ?

    Son big bang – car c’en fut un -, Emmanuel Macron l’a fait en 2017. Un big bang toutefois favorisé par un alignement savamment organisé de certaines planètes : la planète Fillon mise dans l’orbite du Parquet national financier au moment décisif, notamment.

    Mais le big bang qui se prépare ne pourra se résumer à un remaniement, un changement de Premier ministre ou un référendum. Désormais, le big bang que les Gilets jaunes attendent, c’est son départ. C’est LA seule revendication commune. Et de la majorité de l’opinion qui les soutient ? (On peut le penser quand on regarde sa cote de popularité et le nombre extrêmement élevé des « très mécontents ».) C’est LE slogan que l’on entend dans toutes les manifestations, sur tous les tons et dans tous les niveaux de langue. Il est arrivé sur un big bang inédit, il peut repartir de la même façon. Il a voulu congédier l’ancien monde, il ne s’en sortira pas par des manœuvres à l’ancienne. Il a eu l’imprudence d’intituler son livre-programme Révolution. Le peuple l’a pris au mot.

    Une immersion de trente secondes dans les manifestations de Bordeaux, de Bourges ou d’ailleurs suffit pour s’en convaincre. Un envoyé spécial du Monde à Bourges, qui aurait dû inviter M. Revault d’Allonnes à le suivre, a rapporté l’analyse d’un gilet jaune de la région, un bouquiniste :

    « D’abord, il nous a traités par le mépris. Après son discours, début décembre, les gens ont vu qu’il avait un genou à terre. Puis, on a vu arriver les fonctionnaires et les classes moyennes paupérisées, qui ont réalisé que ses mesurettes étaient de la poudre aux yeux. Je vois tout le monde se réveiller, commencer à réfléchir. C’est sûr, il va tomber. »

    Désormais, les questions que beaucoup se posent – et bien au-delà des Gilets jaunes – sont simples : quels seront le moment et les modalités de son départ ? Et quel scénario la classe politique qui l’a porté au pouvoir est-elle en train de préparer ?

    Frédéric Sirgant

    http://www.bvoltaire.fr/cest-sur-il-va-tomber/

  • L’arroseur arrosé

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    par Louis-Joseph Delanglade 

    La faute de M. Macron dans cette affaire est d’avoir pensé qu’il pouvait critiquer voire insulter des hommes politiques étrangers en raison de leurs idées alors même qu’ils exerçaient le pouvoir.

    Ce faisant, il s’en prenait de fait à des pays, à des peuples, à des États. On se rappelle ainsi qu’en juin dernier, dans une vie politique antérieure à l’avenir plutôt serein et prometteur, il avait choisi l’Italie comme tête de Turc, notamment à propos de l’Aquarius, ce navire qui satisfaisait conjointement négriers et bobos humanistes. Déjà, la réaction de Rome l’avait obligé à mettre un bémol. Il y eut par la suite les attaques misérables de M. Moscovici, commissaire européen certes mais Français tout de même et surtout très proche de M. Macron. Attaques traitées à Rome par le mépris qu’elles méritaient. Toutefois, les Italiens ont la dent dure et sont intelligents. A l’image de M. Macron, c’est-à-dire dans un subtil mélange de politique intérieure (on sait la rivalité des deux partis de la coalition au pouvoir) et de politique européenne (faire de l’Italie l’avant-garde du mouvement populaire qui agite toute l’Europe), MM. Di Maio et Salvini, les deux vice-présidents du Conseil des ministres italien, proclament lundi 7 janvier leur soutien au mouvement des Gilets jaunes.

    Du coup, Mme Schiappa, en réponse à sa propre question à propos de la cagnotte des Gilets jaunes (« Qui finance les violences, qui finance les casseurs ? Il faut savoir si des puissances étrangères financent ces casseurs. » - France Inter, jeudi 10) Mme Schiappa donc nomme explicitement et prioritairement l’Italie. C’est peut-être vrai, cela relève peut-être de ce délire complotiste qui semble s’être emparé du gouvernement (on se rappelle les premiers propos de MM. Castaner et Darmanin, début décembre, sur les « factieux » et la « peste brune » en parallèle aux images de ces Gilets jaunes défilant au cri de « Salvini ! Salvini ! »). C’est à coup sûr une nouvelle version de la faute commise par M. Macron. 

    Quoi qu’il en soit, l’ambition européenne de celui-ci se retrouve ainsi fortement compromise. Pour « refonder l’Europe » (Sorbonne, septembre 2017), il lui faut, selon sa propre feuille de route, obtenir une victoire éclatante aux élections de mai 2019, de façon à favoriser l’émergence au Parlement européen du groupe central à vocation majoritaire qu’appellent de leurs voeux les Bayrou, Juppé, Raffarin et autres vieux crabes de l’européisme militant. D’où le retour à des listes nationales, mode de scrutin  jugé plus favorables aux « marcheurs » ; d’où l’exacerbation du clivage progressisme-populisme qui avait plutôt bien fonctionné lors de la présidentielle. Mais cela, c’était avant. Avant la succession de problèmes et déconvenues du second semestre de l’année 2018. Désormais, le scrutin de mai, en raison même du mode choisi, risque fort de virer au référendum pour ou contre M. Macron, bien loin donc d’être gagné pour le président. Quant aux attaques visant les pelés, les galeux (M. Macron lui-même parlait de « lèpre » - Quimper, juin 2018), elles sont contre-productives : non seulement le populisme continue de monter un peu partout en Europe (dernier exemple : la percée en Andalousie du parti Vox, ouvertement de « droite réactionnaire », percée qui le place dans une position incontournable) mais, désormais, à l’initiative de M. Salvini, les populistes tentent de s’organiser au plan européen dans la perspective du prochain scrutin, faisant ainsi du Macron contre M. Macron, lequel risque de se retrouver dans la fâcheuse situation de l’arroseur arrosé. 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/01/13/l-arroseur-arrose-6120416.html

  • Entre 67 et 69 % des radars sont hors d’usage

    Entre 67 et 69 % des radars sont hors d’usage

    Le centre national de traitement des amendes de Rennes tourne au ralenti en raison de la dégradation de nombreux radars. Selon le ministre de l’Intérieur, 60% des radars auraient été dégradés depuis le début du mouvement des «gilets jaunes». Selon 20 Minutes, le chiffre serait plus proche des 70%.

    Les salariés du centre de traitement des amendes s’inquiètent d’un potentiel chômage technique… Sachant que les radars ont rapporté un milliard d’euros à l’Etat l’an dernier, le manque à gagner se chiffre à plusieurs dizaines de millions d’euros. De quoi plomber les prévisions de la loi de finances.

    Depuis le début du conflit, les agents chargés de contrôler la qualité des images doivent écarter de très nombreux clichés jugés inexploitables.

    « Il y a des moments où on n’a que des images noires. On doit tout rejeter ».

    Sur les 300.000 clichés envoyés chaque jour, environ 160.000 seulement s’avèrent exploitables.

    « On arrive à un stade où on n’a plus de boulot. Dès cette semaine, on risque d’être au chômage technique. Aujourd’hui [lundi] et demain, ça ira parce qu’on a tous les courriers reçus dans le week-end et les plaques à traiter mais après, je ne sais pas ce qu’on va faire ».

    En 2017, 17 millions d’avis de contraventions avaient été émis.

    Le ministère de l’Intérieur aurait décidé de ne pas réparer les radars avant la fin du conflit des « gilets jaunes ». Les radars ne vont pas être réparés avant plusieurs mois : il sera possible d’effectuer une vraie expérimentation de leur utilité pour la sécurité routière… Or, en novembre 2018, la mortalité routière a baissé…  235 accidents corporels de moins qu’en novembre 2017 (-4,7%),  261 personnes blessées de moins (-4,2%) et 680 personnes hospitalisées de moins (-30%)

  • Gilets jaunes : le silence assourdissant du monde de la culture

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    « Que sont tous ces gens de la culture devenus,
    Qui signaient pétitions et appels convenus ? »

    (d’après Rutebeuf)

    Que sont ces artistes devenus, qui lançaient une pétition contre les violences policières, suite à l’empalement de Théo ? Une main arrachée, un œil crevé, des visages défigurés devraient pourtant susciter chez eux la même indignation.

    Que sont ces anciens révolutionnaires médiatiques, cinéastes de Mai 68 devenus, qui criaient « CRS SS », aujourd’hui prêts à enfiler le casque et la matraque ?

    Que sont toutes ces âmes si belles à la télévision devenues, tous ces metteurs en scène, acteurs ou réalisateurs à l’engagement bien-pensant, tous ces multimillionnaires qui vont sur les écrans demander à ceux qui sont à peine moins pauvres de vider leurs poches pour les plus démunis ?

    On n’en a pas vu un seul, sur les ronds-points, venu soutenir le peuple des pauvres gens. Même le directeur du théâtre du Rond-Point, pourtant à quelques mètres des Champs-Élysées, inventeur des soirées contre la haine et du rire de résistance subventionné, n’est pas venu. Mais lui, au moins, a une excuse, il est sur un Rond-Point toute l’année : celui de la gauche mondaine.

    Pas un mot pour les gilets jaunes, le silence… Allez savoir pourquoi !

    Voilà que la réponse éclate, claire et nette, dans la bouche de l’inénarrable directeur du Festival d’Avignon, Olivier Py, ce grand démocrate qui voulait le déplacer si les électeurs envoyaient le FN à la mairie, et que Le Monde est allé questionner : « Le lien à l’extrême droite m’empêche d’être solidaire des gilets jaunes. »

    Mais oui… mais c’est… bien sûr ! Il y a le peuple démocrate, celui qui va voter tous les cinq ans pour ces gouvernements identiques dont il est le propagandiste, et le peuple populiste, celui qui s’insurge et qui vote Marine Le Pen. Ce peuple en sécession, exclu des scènes officielles, devenu un fantasme. Et l’artiste confortable de déplorer la réalité qui l’éclabousse : « Le Front national est très présent dans les cortèges de gilets jaunes, cela fait quelque chose de très complexe et de très inconfortable pour l’homme engagé que je suis. »

    Engagé dans quoi, chochotte ? Dans le conformisme ministériel ? Dans la servitude ? Un peu inquiet, quand même, il veut se rassurer : « Mais pourquoi s’en prendraient-ils au monde de la culture ? » C’est vrai, ils ont tellement d’autres choses à penser, par exemple à leurs fins de mois qu’ils n’arrivent plus à boucler, ces fachos. Eh oui, le ministère ne leur paie pas leurs frais de déplacement, les nuits dans les quatre étoiles ou le taxi, à eux ! Et puis, Olivier, si tu savais où ils se la mettent, ta culture, comme on dit dans les manifs… Mais il ajoute, cynique, ou inconscient : « Le théâtre public en France est extrêmement soucieux de la diversité sociale de son public » et s’il n’est pas question de culture, dans les revendications des gilets jaunes, c’est que « depuis plusieurs décennies déjà, un vrai travail de démocratisation de la culture a été mis en place ».

    Alors là, on rigole ! Mais, Olivier, le public populaire, celui des gilets jaunes, il n’y va jamais, dans tes théâtres publics ! Ton festival de l’entre-soi cultureux, tes spectacles inaccessibles au commun des mortels, il ne sait même pas que ça existe. Et s’il le sait, et qu’il y est allé une fois, il s’est demandé ce qu’il regardait, et il n’y est plus revenu…

    Cruel échec sur lequel tu devrais t’interroger ! Mais, gauchitude oblige, il réfute l’idée « d’un domaine coupé des classes populaires ».

    Pour le vérifier, qu’il invite donc une centaine de gilets jaunes à ses spectacles sur la montée du populisme, le transgenre ou le rejet de l’autre, cela l’éclairera ! À supposer qu’ils viennent…

    « On a foiré la démocratisation de la culture », disait Jean Rochefort, plus lucide que lui. C’est pourtant l’évidence, Olivier !

    Les masques tombent, ceux de la comédie et de la tragédie : faut-il rire ou pleurer ? Ces masques des acteurs grecs – et le nom de masque a donné le mot hypocrite (hupokritês : celui qui est sous le masque) -, ils tombent et nous montrent ce qu’est ce monde, opportuniste, profiteur et superficiel, d’une culture d’hypocrites, non plus au sens ancien, mais bien au sens moderne du terme…

    Rideau !

    Jean-Pierre Pélaez

    http://www.bvoltaire.fr/gilets-jaunes-le-silence-assourdissant-du-monde-de-la-culture/

  • Qu’y a-t-il dans le grand débat ? – Journal du mardi 15 janvier 2019

     

    Société / Qu’y a-t-il dans le grand débat ?

    C’est parti pour l’enfumage. Ce mardi, Emmanuel Macron a donné le coup d’envoi du Grand débat national censé calmer la crise des Gilets Jaunes… Entre sujets tabous et thèmes sans intérêt… la manoeuvre peine à convaincre.

    Gilets Jaunes et médias : pourquoi tant de haine ?

    La caste médiatique toujours pétrifiée devant les Gilets Jaunes. Après deux mois de mobilisation, les mensonges de la presse subventionnée sont en passe de rompre définitivement les relations avec le mouvement.

    Education / Mineurs délinquants : faut-il sanctionner les parents?

    Sanctionner les parents des mineurs délinquants… L’idée n’est pas nouvelle mais refait surface avec Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education Nationale… Avantages et inconvénients dans cette édition.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/quy-a-t-il-dans-le-grand-debat-journal-du-mardi-15-janvier-2019

  • Saint-Leu-la-Forêt (95) : La préfecture refuse un projet de crèche et impose en catimini un centre d’hébergement d’urgence

    Saint-Leu-la-Forêt (95) : La préfecture refuse un projet de crèche et impose en catimini un centre d’hébergement d’urgence

    Pendant le lancement du grand débat national, l’étatisme se poursuit avec des décisions prises par les préfectures sans aucune concertation avec les élus locaux, preuve s’il en est que ce grand débat est un enfumage massif. Ce n’est pas la parole qu’il faut donner au peuple, mais le pouvoir, selon le principe de subsidiarité, bien rappelé dans le courrier ci-dessous.

    Sébastien Meurant, sénateur LR du Val d’Oise et ancien maire de Saint-Leu-la-Forêt, écrit au préfet :

  • #GrandDébatNational : la contribution de la Dissidence Française

    Communiqué de la Dissidence Française

    Enlisés dans la crise des Gilets Jaunes et incapables d’apporter des réponses concrètes à la colère des Français, Macron et son gouvernement ont annoncé le lancement d’un « Grand Débat National » destiné à recueillir les propositions et contributions des citoyens.

    Dans les faits, ce « Grand Débat » s’apparente davantage à une piètre tentative de sortie de crise d’un gouvernement aux abois qu’à une réelle volonté d’entendre la colère des Français.

    Sur la forme d’abord : inauguré le 15 décembre dernier, le site du CESE – dédié au recueil des « doléances des Français » – n’accepte plus de contributions ni de vote depuis le 4 janvier. Ainsi, la possibilité de déposer des contributions en ligne aura duré moins de 20 jours, durant la période des fêtes de fin d’année. Les contributions recueillies sont donc désormais en cours  « d’analyse et de synthèse » par le CESE qui se contentera de formuler un avis purement consultatif. Pire, certains ministres – comme Bruno Le Maire – ont d’ores et déjà annoncé que ce débat ne devait pas conduire « à détricoter ce qui avait été fait » par son gouvernement. Un enfumage qui n’est pas sans rappeler les « Etats généraux de la bioéthique » organisés il y a 6 mois par ce même gouvernement.

    Sur le fond ensuite : le « cadrage » des contributions exclu de fait des questions fondamentales comme celles de l’immigration, de l’insécurité ou de la bioéthique, et se borne à 4 thématiques : transition écologique, fiscalité et dépenses publiques, démocratie et citoyenneté, organisation de l’Etat et services publics.

    A défaut d’ouvrir la possibilité réelle d’une large concertation populaire, le gouvernement Macron a donc fait le choix délibéré de verrouiller ce débat, de museler la parole des Gilets Jaunes et de ne créer que l’illusion du dialogue. 

    La Dissidence Française dénonce ce simulacre de débat et réaffirme son soutien total à la mobilisation des Gilets Jaunes, que nous accompagnons sur le terrain depuis ses débuts.

    Voici les contributions de la DF sur chacune des 4 thématiques de ce débat :

    Transition écologique

    La crise écologique est une réalité : pollution de l’air, de l’eau et des sols, destruction de l’environnement, des paysages et de la biodiversité, dégradation de l’espérance de vie… Cette crise résulte d’abord et avant tout du système productiviste et du libre-échange mondialisé, et ne trouvera pas de réponse dans des demi-mesures punitives qui ciblent toujours les mêmes et escamotent les vrais enjeux. Seule une remise en cause de ce système hérité du siècle dernier pourra nous permettre de relever véritablement le défi de la transition écologique.

    Seule la Dissidence Française propose :

    • d’instaurer la détaxation de proximité permettant de moduler le prix d’un produit en fonction de la distance parcourue avant sa distribution ;
    • de relancer l’économie de nos territoires en favorisant les circuits courts ;
    • de consolider l’indépendance économique de la France en mettant un frein aux délocalisations et en protégeant nos entreprises du dumping social, fiscal et environnemental ;
    • de réduire drastiquement l’impact écologique de la société marchande en régulant la mondialisation sauvage.

    Fiscalité et dépenses publiques

    Avec plusieurs centaines de taxes et impôts différents, la France est la championne d’Europe des prélèvements obligatoires, qui ont absorbé près de 49% du PIB en 2017 (chiffres d’Eurostat). Un matraquage fiscal qui asphyxie l’économie réelle et les classes moyennes mais qui épargne les banques, les institutions financières et les firmes transnationales. Résultat : plus de 7 millions de chômeurs, 60 000 faillites d’entreprises par an et une précarité omniprésente qui mène des millions de ménages au surendettement.

    Seule la Dissidence Française propose :

    • de créer un choc de libération fiscale, en remplaçant progressivement l’ensemble des prélèvements obligatoires par une Taxe Unique sur l’ensemble des transactions électroniques et financières, d’un montant maximum de 9% ;
    • d’en finir avec avec l’immigration massive (dont le coût pour le contribuable oscille entre 80 et 100 milliards par an), en rétablissant nos frontières, en appliquant la préférence nationale, en organisant une politique de remigration, et en mettant fin aux versements des allocations dont bénéficient les étrangers en attente de régularisation ainsi qu’aux subventions destinées aux associations immigrationnistes ;
    • de briser les chaînes de l’usure, en séparant les activités bancaires spéculatives de celles de dépôt/crédit, en déclarant un moratoire sur le paiement de la dette et de ses intérêts, en lançant un audit approfondi de la dette, des taux d’intérêts consentis ces dernières décennies, et en renégociant la dette en vue d’un défaut de paiement partiel sauvegardant l’épargne des ménages français.

    Démocratie et citoyenneté

    Influences étrangères, pressions de lobbies communautaires, transferts de souveraineté à des instances européennes non-élues, déconnexion entre le pays réel et le pays légal, parisianisme… autant de symptômes d’une faillite de la démocratie parlementaire qui brade la souveraineté et l’indépendance de la France au seul profit d’une oligarchie hors-sol.

    Seule la Dissidence Française propose :

    • de rétablir notre indépendance en suspendant la participation de la France à l’Union Européenne, à l’OTAN, à la Zone Euro et aux Traités de Libre-Echanges Transatlantiques ;
    • de suspendre les fonctionnaires étrangers et binationaux, de révoquer les fonctionnaires et élus qui ont prêté le serment maçonnique, qui se sont rendus coupables des faits de fraude fiscale ou de trafic d’influence ;
    • de faire de la commune l’échelon démocratique fondamental, auquel un maximum de compétences sont transférées et où s’organisent régulièrement consultations citoyennes et référendum locaux ;
    • de réduire le nombre de parlementaires et de rendre les assemblées représentatives du peuple et des communes de France ;
    • d’encadrer la pratique des sondages d’opinion, de supprimer toutes les subventions à la presse, aux partis politiques, aux associations communautaires et aux syndicats ;
    • d’abroger les lois d’entrave à la liberté d’expression et à la recherche historique et de sanctuariser la neutralité du Net.

    Organisation de l’Etat et services publics

    La fracture entre la « France périphérique » et des métropoles engorgées s’accroît. La désertification des campagnes, la disparition des services publics de proximité, la répression routière et l’asphyxie financière des communes accentue la marginalisation de la France rurale. Il est urgent de rétablir la permanence des services publics et l’équilibre entre les territoires, et de donner un nouveau souffle aux communes de France.

    Seule la Dissidence Française propose :

    • de placer sous contrôle public les entreprises des secteurs stratégiques, de renationaliser les autoroutes, et de revenir au 90km/h sur le réseau secondaire ;
    • de lancer un vaste programme de simplification des formalités administratives pour les particuliers comme pour les entreprises ;
    • de mettre un terme à la désertification des campagnes, aux fermetures de services publics de proximité et aux privatisations des entreprises publiques ;
    • de préserver l’autonomie des communes et leurs dotations, de démanteler le mille-feuille administratif en transférant aux communes et à l’Etat la plupart des compétences des échelons départementaux et régionaux.

    Si vous partagez nos analyses et nos propositions, nous vous invitons à participer à ce débat en relayant la contribution de la Dissidence Française, notamment dans les mairies qui ont prévu un cahier de doléances dans le cadre de cette consultation.

    Vous pouvez télécharger et imprimer notre contribution en PDF en cliquant sur l’image ci-dessous :

  • Pandore et sa deuxième boîte

    6a00d8341c715453ef022ad3afc029200d-320wi.jpgL'avant débat, consacré aux limites que le pouvoir imagine pouvoir tracer, pour freiner la libre expression des Français. Cela demeure encore aujourd'hui dans le registre comique. Nous devrions profiter de ce répit, avant qu'il tourne au tragique, pour souligner les inconstances, les incertitudes et, à de nombreux égards, les incongruités de celui que l’on n'appelle plus Jupiter, encore moins le Maître des Horloges, sinon par dérision.

    Nouveau revirement en effet dans sa Lettre aux Français : le président revient à la case qu'il avait effleurée dans son allocution du 10 décembre. On pourra donc parler de l’immigration.

    Remarquons qu’à l’instant, comme cela vient de sortir, cela risque de se révéler provisoire : le curseur proposé se préoccuperait de quotas.

    Campons bien au départ les trois points de vue concurrents. Ils sont appelés à se partager l'opinion, évidemment divisée.

    Première approche : celle des gens aux yeux desquels on n'en fait jamais assez au bénéfice des migrants d'où qu'ils viennent, quels que soient leurs effectifs. Le quotidien Le Monde dans son édition faussement datée du 15 janvier en fait les seuls dignes d'intérêt. Le journal nous assène ainsi les déclarations immigrationnistes comme s'il s'agissait d'expertises scientifiques.

    Nous apprenons ainsi que Pierre Henry, directeur de France Terre d’asile "reste perplexe sur l’opportunité de jeter cette question au milieu de ce grand brouhaha, de ce bazar aux idées courtes." Cet homme aux idées longues s'inquiète de voir se déployer un débat "dans l’hystérie et la surenchère". On ne peut que lui donner raison. Mais cela vaut pour tout le processus, imitant les États Généraux de 1789, sans même recourir aux élections, et pas seulement pour cette question-là. François Gemenne est présenté comme spécialiste des mouvements migratoires en sa qualité de chercheur à l’université de Liège. Il déclare, sur le mode péremptoire : "Les migrations sont un sujet dont il faut débattre mais le faire ici, cela sous-entend qu’elles sont responsables du déclassement dont les gilets jaunes se plaignent et cela peut vite déboucher sur la désignation de boucs émissaires." Enfin parmi les trop nombreux députés du parti présidentiel La République en marche, le journal a trouvé un certain Aurélien Taché, qui reste, nous dit-on, mitigé : "Dans une société où on réfléchit aux enjeux de citoyenneté, il est normal qu’on évoque le sujet si c’est pour avoir une politique migratoire claire. En revanche, il est étonnant qu’il apparaisse de façon aussi précise sans que le président n’en ait parlé avec sa majorité et alors que ça n’était pas remonté du mouvement des gilets jaunes."

    On se retrouve donc en lisant tous ces doctes avis dans une séance de catéchisme humanitaire, irréfutablement renforcé de fausse connaissance, où les derniers rogatons démocrates chrétiens concurrencent en platitude les plus urticants francs-maçons.

    Deuxième attitude : celle des technocrates qui entrent dans le jeu des quotas. Notons que François Fillon, candidat malheureux en 2017 allait dans ce sens. On planifierait comme cela des chiffres passoires. On quantifierait sur le papier, tout en admettant des exceptions présentées pour obligatoires, destinées à submerger la règle. On continuerait ainsi avec le regroupement familial à sens unique, sur le territoire de l'Hexagone. On disserterait sur l'extension de ce droit aux enfants quasi adoptifs, sachant que l'islam récuse l'adoption. On reprendrait la formule jésuitico-macronienne de nos soi-disant obligations en matière d'asile. Moyennant quoi l'invasion continuera.

    Troisième et dernier point de vue : on permet de s'exprimer au ressenti de 80 % des Français. Il rejoint celui de 80 % des Européens. On mesurera peut-être avec une règle millimétrée un petit plus ou un petit moins selon le degré d'exposition au fait migratoire.

    Leur réponse tient en trois mots : ras le bol.

    Cela veut dire, mon prince, que le sentiment populaire, que l'on taxera de populiste, pourquoi pas, si l'on ouvre véritablement le débat, se traduira par des quotas négatifs. Et par quelques questions indiscrètes. Combien de reconduites à la frontière ? Combien d'inactifs expulsés ? Combien d'imams polygames que l'on cessera de subventionner par des allocations familiales ? etc.

    Dernière solution, certes : l'État tente, une fois de plus, de falsifier la libre expression des opinions, en intimidant les participants.

    Le Figaro du 10 janvier s'inquiétait, sans doute juste titre, d'une ouverture de la boîte de Pandore des hausses d'impôts. Une boîte peut en cacher une autre.

    JG Malliarakis

    https://www.insolent.fr/

  • L’Etat matraque les automobilistes… et pleure la fermeture de l’usine Ford

    L’Etat matraque les automobilistes… et pleure la fermeture de l’usine Ford

    Ford Motor Company (FMC) a annoncé, le 13 décembre 2018, vouloir fermer sa filiale Ford Aquitaine Industries (FAI) installée à Blanquefort dans la banlieue bordelaise. Cette fermeture est la conséquence directe du rejet par Ford de l’offre de reprise faite par le groupe belge Punch Powerglide. L’établissement, qui compte aujourd’hui 850 collaborateurs, va donc fermer en août 2019. Bien évidemment, c’est un drame pour les salariés concernés et leurs familles, et pour l’économie locale.

    Sur le plan des hauts cris, on peut dire que nous avons été servis. Le maire de la commune, Véronique Ferreira, a parlé d’une « décision incompréhensible ». Alain Juppé, le président de Bordeaux Métropole, a fait part de son « indignation ». Le président de la région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, a qualifié cette décision de « totalement inadmissible ». Jean-Luc Gleyze, président du département, et Christine Bost, vice-présidente, ont écrit : « Nous sommes scandalisés par la stratégie du Groupe Ford. Une stratégie indigne au regard des 7 milliards d’euros de profits que le Groupe a dégagés en 2017 ». Quant à Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, il a déclaré devant les députés :

    « Je suis écœuré. Je suis révolté par cette décision qui ne se justifie que par la volonté de Ford de faire monter son cours de Bourse. Je veux dénoncer la lâcheté de Ford à qui je demande de parler depuis trois jours et qui n’a même pas eu le courage de prendre le ministre de l’Économie et des Finances au téléphone. Je veux dénoncer le mensonge de Ford qui dit dans son communiqué que l’offre de Punch n’est pas crédible. […] Je veux dénoncer la trahison de Ford vis-à-vis des plus de 800 salariés du site de Blanquefort à qui je veux rendre hommage. Parce qu’ils avaient accepté de réduire leurs salaires, de réduire leurs RTT, de faire des efforts considérables » (…) Ils ont été trahis par Ford. Les salariés, les syndicats, Philippe Poutou ont été à la hauteur de leurs responsabilités, là où Ford ne l’a pas été ».

    Il n’aura pas échappé au lecteur attentif que le ministre de l’économie a jeté des fleurs à Philippe Poutou. L’ancien candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) aux élections présidentielles de 2012 (1,15 % des voix) et 2017 (1,09 %), passablement oublié depuis, a en effet envahi les médias à cette occasion au titre de représentant CGT du personnel de l’usine. Mais peut-on vraiment accorder un quelconque crédit en matière de gestion d’entreprise à Philippe Poutou et à ses collègues de la CGT ?

    Bien sûr, Emmanuel Macron aussi y est allé de son couplet. Il a déclaré :

    « Je crois à une économie sociale de marché, mais je ne crois pas au cynisme et je considère que le geste fait par Ford est un geste hostile et inacceptable ».

    […] Les pouvoirs publics, qui distribuent des subventions d’une main, contraignent les automobilistes de l’autre main : taxes multiples et importantes, limitations de vitesse, contrôles techniques toujours plus sévères… Sans compter la politique visant à exclure l’automobile des villes et à créer des bouchons. Faut-il vraiment s’étonner que les Français roulent moins et achètent moins de voitures ? Et l’offre toujours plus abondante de véhicules en location ou en partage, tout comme le transport partagé (Blablacar par exemple), n’arrangent rien.

    Par ailleurs, si la croissance du secteur est ailleurs qu’en Europe, il paraît évident que celle des usines automobiles est alors plutôt principalement située en Asie. Bref, le marché automobile est en mutation. Il est donc normal que des centres de production ferment pendant que d’autres ouvrent ailleurs.

    L’usine de Blanquefort fabrique des boîtes de vitesse automatiques et la maison-mère a décidé de s’en séparer car elle se trouve aujourd’hui en surcapacité. En effet, la demande de boîtes automatiques, si elle progresse de manière continue en Europe, est tout de même moins élevée que prévue. Par exemple, pour la Ford Fiesta qui est sans doute le véhicule le plus vendu de la marque, les boîtes automatiques ne représentent que 6 % des ventes. Ensuite, le marché évolue toujours davantage vers l’électrique qui ne demande pas de transmissions automatiques traditionnelles. C’est une autre technologie qui est mise en œuvre.

    Ainsi Ford n’a pas vraiment d’autres choix que de fermer une usine parmi les trois que possède le constructeur américain. Malheureusement, le choix est vite fait puisque les autres usines sont implantées aux États-Unis (marché-roi de l’automatique) et en Asie (marché en pleine expansion). Produire à Bordeaux pour livrer Chicago, Kansas City, Haiduong (Vietnam) ou Chennai (Inde) n’aurait pas grand sens économique, pas plus que logistique ou écologique.

    Ford détient toujours en partie l’autre usine de Blanquefort, qui fabrique des boîtes de vitesse manuelles. Une partie du capital a été cédée en 2000 au groupe allemand Getrag (qui appartient désormais au groupe canadien Magna). Mais les boîtes de vitesse manuelles ne sont pas vraiment menacées en Europe puisque les trois quarts des voitures en sont équipées.

    D’une manière générale, Ford n’est pas en bonne santé en Europe. Sa part de marché est passée de 11 % en 2000 à 6,4 % en 2018. L’entreprise a ainsi annoncé le 10 janvier une réorganisation de ses activités avec, à la clé, des suppressions d’emplois. Par exemple, la production des monospaces va être arrêtée en Allemagne, et le sort de la co-entreprise Ford Sollers en Russie est en suspens.

    Ford ne veut pas céder l’usine

    Ford a déjà cédé FAI en 2009 au groupe HZ Holding. Mais ce dernier n’a pas réussi à développer la production dans l’éolien comme prévu et a connu alors des difficultés financières importantes. Résultat des courses : Ford a racheté son usine en 2011. Le constructeur anticipait alors un sursaut du marché russe et a même investi 160 millions d’euros pour développer l’outil de production.

    Chat échaudé craignant l’eau froide, on comprend que le géant américain soit très prudent vis-à-vis de l’offre de Punch Powerglide. Ford estime, en effet, que le groupe belge n’offre pas suffisamment de garanties et que ses projets de développement sont financièrement mal assurés. Il pense, par conséquent, qu’il est préférable de fermer l’usine et de mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) en bonne et due forme. En effet, s’il vendait son usine à un repreneur qui faisait faillite dans les 18 mois suivants, Ford pourrait être condamné par les tribunaux français à reprendre tout ou partie du passif de l’entreprise !

    Nous pourrions ajouter que Ford, dont la production de boîtes de vitesse automatiques est en surcapacité, n’a aucun intérêt à voir son usine partir dans les mains d’un concurrent avec le risque de voir se dégrader la situation de ses autres usines. […]

    Ce qui est étonnant dans cette histoire, c’est bien la persévérance crasse des politiques dans l’erreur. L’exécutif girondin, par la bouche de Jean-Luc Gleyze et Christine Bost, déjà cités, ont souligné que « le constructeur a bénéficié il y a cinq ans de 26 millions d’euros de subventions publiques » et ont ajouté « Bien entendu, nous exigerons de Ford le remboursement des aides perçues ». D’autres élus ont entonné le même refrain.

    Il convient tout de même de préciser que dans ces 26 millions d’euros figurent 13,5 millions au titre du chômage partiel. FAI en a bénéficié comme n’importe quel employeur en faisant la demande et répondant aux critères définis dans la loi. Demander le remboursement de cette somme au seul Ford serait curieux.

    Quant aux 12,5 millions d’euros restants, ils ont été octroyés à FAI après signature d’un contrat-cadre qui a fixé des objectifs notamment en termes de maintien des emplois. La convention signée en mai 2013 pour 5 ans prévoyait le maintien de 1 000 emplois. Les aides étaient allouées au prorata du nombre d’emplois maintenus. Quand le bilan du contrat-cadre a été fait en mai 2018, FAI comptait environ 980 emplois sur le site. L’entreprise était donc éligible pour percevoir non pas 100 % des 12,5 millions, mais 98 % de ceux-ci.

    Ford, a priori, a donc rempli ses obligations. Ce que les élus girondins savent parfaitement. Leurs demandes sont, par conséquent, illégitimes et complètement démagogiques.

    Ce qui est formidable ici, c’est que ces politiques sont prêts à recommencer. La région et la métropole voulaient apporter 12,5 millions d’euros d’aide au projet de Punch Powerglide, et l’État 5 millions d’euros. Pour quoi faire ? Pour pousser de nouveau des hauts cris dans cinq ans quand le repreneur mettra la clé sous la porte ? Ces aides montrent d’ailleurs que le projet de Punch Powerglide n’était pas si sûr que cela. On comprend mieux les réserves de Ford. Les subventions aux entreprises en difficulté ne servent à rien. Le cas de FAI en est un bon exemple, parmi tant d’autres.

    Au lieu de distribuer des subventions en pure perte, les collectivités locales et l’État feraient mieux de baisser la fiscalité sur les entreprises. Celles-ci seraient alors plus compétitives, elles pourraient investir puis embaucher. Et si les pouvoirs publics veulent vraiment dépenser de l’argent qu’ils le fassent pour développer les infrastructures nécessaires au développement économique, comme les routes, assurer la sécurité et la libre circulation des biens et des personnes, plutôt que de laisser la voie libre aux casseurs ou laisser perdurer le blocage des ronds-points.

    https://www.lesalonbeige.fr/letat-matraque-les-automobilistes-et-pleure-la-fermeture-de-lusine-ford/