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social - Page 482

  • Dix thèses sur la fabrication capitaliste de la soumission politique, l’émancipation humaine, l’économie de la crise spectaculaire et la crise de l’économie spectaculaire…

    « L’argent est la puissance aliénée de l’Humanité. »

    Marx, Manuscrits de 1844

    « Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s’y substituent avant que les conditions d’existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société. C’est pourquoi l’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle peut résoudre, car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours, que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir. »

    Marx, Préface à la Critique de l’économie politique

    I

    Le présent positionnement critique tel qu’il est ici exposé ne constitue qu’une brève synthèse de ce que la théorie radicale a su développer au fil du temps depuis que les fractions les plus maximalistes issues de la Ire Internationale, entreprirent, d’une part, de formaliser le mouvement révolutionnaire d’aspiration vers la communauté humaine de l’Être, débarrassée du salariat et de l’État et, d’autre part, de dénoncer toutes les gauches et extrêmes gauches du Capital qui, en tant que stade suprême du fétichisme de la marchandise, n’eurent jamais d’autre fonction que celle d’élaborer les laboratoires de recherche et de modernisation les plus pernicieux pour le triomphe moderniste de la liberté despotique de la tyrannie de l’argent. Ce texte n’a donc pas vocation à expliquer la totalité du processus historique qui organise la présente crise du capitalisme mondial. Il vise seulement à souligner les quelques poteaux indicateurs à partir desquels une telle explication doit être envisagée pour qu’à l’inverse de tous les rackets qui, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, entendent éterniser la vie fausse du commerce démocratique, de l’achat et de la vente, du paraître et de l’avoir, de l’angoisse, de l’illusion et des mensonges publicitaires de l’économie narcissique de la marchandise, puisse enfin émerger un questionnement ontologique véritable susceptible de désigner le chemin de l’auto-émancipation humaine véridique pour la re-naissance accomplie d’une communauté de l’authentique satisfaction de l’épanouir.

    II

    Si la crise actuelle du mode de production capitaliste est globale puisqu’elle traverse partout l’ensemble des sphères constitutives, matérielles, biologiques et symboliques de son déploiement aliénatoire, ce qui détermine à l’origine la dés-articulation historique de la production de toutes ses activités, c’est la dés-articulation de son activité historique de production elle-même. L’univers du mouvement indépendant des machineries du profit quand il atteint l’apogée de son spectacle mondial accessible est par le fait arrivé au périgée de la mondialisation de son spectacle atteignable. Du coup, la puissance cumulative du faux scientifique unanimement propagée commence à cesser de pouvoir entraîner cette dénaturation et ce maquillage de la vie humaine qui lui est tant nécessaire. Alors, on entre dans ce temps spectaculaire cosmopolite où les aménagements du territoire de la dictature démocratique de l’argent ont, eux-mêmes, inauguré l’entreprise d’achèvement de leur propre route. Conséquemment, l’économie du sur-développement de la mutilation de l’existence y perd cette indispensable capacité d’enchaîner l’humain vivant dans la propagation de l’universalité d’un fétichisme de la marchandise  qui ne  peut  plus  désormais se  développer que comme inapplicabilité historique objective de sa propre praticabilité

    III

    Les fondements de cette crise comme de toutes celles qui la préparèrent en la précédant, doivent être recherchés dans le fonctionnement essentiellement contradictoire du mode d’exploitation capitaliste qui se voit de plus en plus incapable d’assumer le développement de sa logique dans le cadre historique pourtant façonné par la logique de son développement. Le capitalisme pleinement réalisé est la société de la possession entièrement terminée lorsqu’au plus haut point de l’emprise de l’avoir, il ne subsiste plus maintenant que quelques ultimes résistances éparpillées émanant encore de quelques rares domaines de l’être préservé. Mais ces dernières n’en demeurent pas moins les seuls abris de vouloir humainement vivre à partir desquels un recommencement communautaire deviendra vraisemblable quand les hommes décideront de se débarrasser finalement de cette impitoyable césure qui au sortir du néolithique créa les divisions fonctionnelles du travail qui brisèrent la communauté organique première pour la reconvertir graduellement en civilisation de la transaction, du contrat et du change vers cette apothéose de notre temps  qu’exprime si impeccablement la forme-marchandise intégrale du quantitatif sans restriction.

    IV

    Alors que le Capital a fait du temps de travail, la mesure obligée de toute chose et le principe unique de toute richesse, il tend simultanément à réduire au minimum le temps de travail nécessaire à la production de chacune des marchandises qu’il met en mouvement afin d’en réduire le coût pour en vendre ainsi le plus possible.

    Chaque entité capitaliste doit pour se valoriser au maximum, extorquer la plus grande quantité de profit aux prolétaires (la classe universelle des hommes soumis à la dépossession humaine par les commandements de la rentabilité !) lesquels asservis au processus de la réification forment d’ailleurs la seule source effective de valeur par l’écart historiquement incontournable qui doit exister entre le salaire payé à leur force de travail achetée et ce que rapporte cette dernière. Mais pour écouler massivement sa production, toute entreprise du Capital est en permanence contrainte d’accroître sa productivité en vue d’être compétitive au regard de la concurrence nationale et internationale puisque vendre le plus possible, c’est d’abord produire dans le moins de temps possible.

    Dès lors, la part du travail vivant exprimée en main-d’œuvre humaine domestiquée dans la production du système des choses, ne peut que systématiquement diminuer en faveur de celle du travail cristallisé en dynamique machinique qui, lui, s’il permet de produire plus vite ne crée aucune valeur nouvelle car il ne fait – par son usure – que transmettre aux marchandises qu’il élabore la valeur que lui a transféré le travail humain qui l’a préalablement conçu. Il en résulte que le taux de profit ne peut que baisser à mesure que le processus despotique de la technologie arraisonne scientifiquement le corps et l’esprit des humains réifiés par l’accumulation du Capital, étant donné que le profit ne provient que de l’exploitation de la force de travail ouvrière.

    À partir de là, pour compenser la baisse tendancielle de son taux de profit, chaque établissement capitaliste est conduit à devoir augmenter la masse de son profit et il ne peut le faire qu’en essayant d’élargir toujours plus le champ de ses débouchés afin de vendre toujours davantage.

    Le système capitaliste est le devenir de son existence contradictoire. Cela ne l’empêche pas de survivre mais il doit en payer périodiquement le prix dans des crises de sur-production toujours plus gigantesques les unes que les autres. Et il ne disparaîtra que du jour où l’existence de son devenir contradictoire sera devenue impossible.

    V

    Lorsque l’illimité besoin d’expansion fanatique du Capital, sur le fondement de la loi de la baisse tendancielle du taux de profit, rencontre la limite incontournable du marché mondial, bref quand les forces productives des débits de la vente indéfiniment poursuivie sont dans la réelle impossibilité de se trouver une demande solvable en adéquation avec leur sur-développement, la seule solution restante pour relancer la valorisation du capital, c’est la trans-formation graduelle de la guerre économique en guerre tout court dans la perspective d’un mouvement de re-partage militaire des marchés.

    Avec la domination réelle advenue du Capital, le fétichisme de la marchandise cesse de se construire à partir de son antériorité progressivement absorbée et liquidée pour se définir comme autocratie tyrannique et achevée de l’argent en tant que pure universalité moderne enfin débarrassée des obstacles qui faisaient la trame des sociétés de jadis. La production capitaliste est ainsi parvenue à unifier tous les territoires de la vie aliénée laquelle n’est plus bornée par aucune réalité qui ne serait pas duplication du temps-marchandise lui-même.

    La conséquence fondamentale que tous les espaces pré-capitalistes (au sein desquels il était possible au XIXe siècle, tant par l’extension interne que l’impérialisme externe, d’écouler la sur-production industrielle !) ont tous été progressivement intégrés dans le cadre de l’émergence d’un marché planétaire, c’est que depuis 1914, nous sommes entrés dans un nouveau cycle historique qui se caractérise par la triade suivante : CRISE, GUERRE MONDIALE, RECONSTRUCTION…CRISE… alors qu’antérieurement le dérouler fondateur de la production marchande était assis sur la trilogie évolutive : EXPANSION, SURPRODUCTION, COLONISATION… EXPANSION…

    Au concept de crise se rattache donc dialectiquement celui de décadence puisque la première boucherie mondiale marque le moment historique où la contradiction essentielle n’est plus le heurt entre le présent du Capital et les formations sociales historiquement héritées du passé mais l’affrontement entre le présent potentiellement infini des forces productives et le présent irrémédiablement fini du marché mondial que celles-ci ont constitué en liquidant le dit passé à mesure que la baisse du taux de profit ne cessait d’aiguiser explosivement l’opposition valorisation/dé-valorisation.

    Dire qu’il y a décadence du capitalisme depuis 1914 signifie que d’hétéro-destructif, ce dernier est devenu foncièrement auto-destructif à mesure que la modernisation technicienne du travail de la vie fausse a du s’effectuer à proportion des mouvements d’amplification aliénatoire vers l’absolutisme de l’argent  qui voyait la domination encore formelle du Capital sur la société céder la place à la domination réelle de l’échange sur l’ensemble du vivant désormais totalement domestiqué. Désormais, l’antagonisme entre le besoin de débouchés toujours plus vastes et le rétrécissement continu de leur assise ne peut se conclure que par des anéantissements toujours plus massifs de ce que le Capital a précédemment produit.

    Le mode de production capitaliste est une impossibilité en mouvement qui en se réalisant totalement réalise par conséquent la totalité du mouvement de son impossibilité.

    Le carnage impérialiste de la baisse du taux de profit est devenu la vérité organique de la société de l’argent. Une fois que le globe terrestre se trouve entièrement approprié par le Capital, la prise de possession de nouveaux espaces est infaisable autrement que sur le terrain chimérique des crédits toujours plus fallacieux du capital fictif. Dès lors, il ne peut plus être question que de nouvelles redistributions guerrières du même espace par le chemin notamment des manipulations monétaires et terroristes qui tentent ainsi de répondre à ces instants aigus où la capacité de vente du monde mercantile se heurte violemment à son impuissance d’achat.

    VI

    Les dernières années du siècle passé, en terminant la phase de reconstruction qui suivit la seconde guerre mondiale, marquèrent le commencement prononcé d’une saturation tendancielle du marché mondial résultant d’une affirmation soutenue à la très sensible baisse du taux de profit. Les premiers temps du siècle présent sont le prolongement concrétisant du siècle dernier et ils témoigneront comme l’indique significativement la décennie en cours, d’une baisse de plus en plus appuyée du taux de profit en même temps que d’un engorgement systémique du marché international en voie de tangible réalisation.

    La propagation à outrance du crédit depuis la fin du deuxième conflit mondial et son développement forcené depuis des décennies de crise permanente n’ont bien entendu pas permis de pallier les difficultés de vendre une production sans cesse plus démesurée et n’ont donc cessé d’accompagner un mouvement permanent de cette dernière vers le subterfuge sans restriction, la feinte et la fiction irrésistibles.

    C’est dorénavant le règne de la guerre commerciale totale autour des derniers débouchés solvables subsistants qui entraîne de gigantesques restructurations et de massives délocalisations industrielles sous toutes les latitudes en vue de produire au coût le plus bas afin d’exporter et de vendre à tout prix

    Aujourd’hui, dans le monde du falsifié triomphant et de l’inversion généralisée, le krach inévitable du système des fictions faramineuses de l’économie spéculative s’annonce comme de plus en plus proche. Aussi, le gouvernement pentagoniste du spectacle mondial n’a-t-il rien d’autre à offrir à la planète pour échapper à la faillite et tenter de sauver un dollar sur-hypothéqué que le chaos de la guerre sans fin par la mise en scène permanente de coup montés terroristes de vaste ampleur, menés de l’intérieur même des services spéciaux de la provocation étatique.

    Le spectacle de la guerre commerciale et financière s’intensifie et s’il met bien à nu les rivalités réelles entre les économies des États-Unis, du Japon et d’Europe, il se traduit surtout par une gigantesque gestion politique de l’infiltration et de la manipulation qui permet aux réseaux étatiques du terrorisme démocratique de distribuer à chaque coin de rue les propagandes requises pour la préservation de l’intoxication par la loi de la valeur. De cette façon, Washington peut ainsi s’asservir totalement les gouvernements d’Europe et du Japon en les empêchant d’investir les zones arriérées de la Russie et la Chine de manière autonome depuis que la fin de la seconde guerre mondiale a autorisé le complet assujettissement culturel et moral de tous les territoires marchands à l’état-major central des vainqueurs et que l’anachronique capitalisme d’État soviétique a été définitivement absorbé par le modernisme autocratique de la libération de toutes les transactions.

    VII

    Sur la base historique de la tradition primordiale de la conscience radicale des communaux ancestraux réactivée par la rencontre de la décadence romaine et des invasions germaniques, la classe prolétarienne européenne, héritière multi-séculaire de jacqueries paysannes continuelles contre le Diktat de l’acquérir, et dans la continuité de ses grèves sauvages dures contre tous les rackets politiques et syndicaux du camp de concentration salarial de l’anti-vie universalisée, constitue la puissance historique centrale susceptible de balayer l’empire de l’oppression marchande. Assurément, c’est avant tout que le mouvement réel des luttes de classe à partir desquelles l’humain cherche à se sortir de l’arraisonnement du système des objets peut permettre de retrouver le sens du chemin vers le communisme pour balayer tous les mensonges du totalitarisme du règne de la quantité qui, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, entend immortaliser l’homme sans autre qualité que celle d’être un patrimoine d’infinie soumission gérable.

    Au siècle dernier, l’anti-fascisme qui sut si bien massacrer les prolétaires barricadiers de la Catalogne insoumise fut la religion totalitaire de l’innovation mercantile qui pour imposer le triomphe de la communauté matérielle et mondialiste de l’argent sans limite dut écraser et diaboliser le fascisme, dernière forme communautaire illusoire qui avait tenté de conjuguer la technologie novatrice du capital et le folklore des cultures de docilité antérieures. Le fascisme (frère ennemi simplement inversé du bolchévisme  sur le même terrain des fables du capitalisme étatique futuriste !) représentait le point ultime de cet aveuglement naïf qui se figure – à partir des méandres sociaux-démocrates de la commercialisation perfectionnée – que le politique peut contrôler l’économie alors que la dictature achevée du profit sur le monde a définitivement prouvé que l’État ne serait dorénavant jamais plus rien d’autre que la concentration politique de la monstruosité marchande la plus achevée.

    Au siècle présent, et après la grande frayeur qu’avait suscité la souche séditieuse des résonnantes gauloiseries réfractaires issues de mai 68, l’antiracisme a dogmatiquement relayé l’anti-fascisme et le sans-papiérisme est devenu la clef magique de toutes les intendances modernistes qui justifient l’idéologie de la disparition programmée des insoumissions véhiculées par ce qui subsiste encore d’esprit communard européen en propageant le culte obligé de l’armée de réserve immigrée et de la discrimination positive afin de légitimer le grand remplacement qui permet de substituer à la vieille insubordination ouvrière d’autrefois les mille formes possibles de l’actuelle religion banlieusarde du fric et du trafic.

    L’immigration en tant que cœur stratégique de l’espace-temps de la chosification devenue effective vient dire qu’en cet instant où de plus en plus d’extra-Européens viennent s’entasser dans des ghettos à la mode américaine du fast-food, de la drogue, du tribalisme et de l’enfermement religieux, la libre circulation généralisée des fournitures humaines telle qu’elle est mise en mouvement par la contradiction valorisation/dé-valorisation est la clef de voûte des combinaisons par lesquelles le Capital entreprend de faire migrer le prolétariat hors des tumultes de sa propre histoire indocile pour le diluer dans la dépossession étendue du melting pot de la marchandise totale.

    La tempête sociale universelle qui vient rappellera que comme le discernaient Hegel et Marx et a contrario des continents immobiles de l’histoire captive où se retrouvent harmoniquement l’histoire arrêtée du totémisme américain et l’atavisme stationnaire du fatalisme afro-oriental, seule l’Europe des insurrections ouvrières radicales a su entrevoir théoriquement et pratiquement la possibilité d’une conscience ouverte pour un temps radicalement et totalement trans-formable jusqu’à cette extrémité impérieusement nécessaire : l’abolition de l’échange, du salariat et de l’État.

    Malgré toutes les irrémédiables pesanteurs rémanentes du torpillage syndical invariablement relayées par ses auxiliaires gauchistes, les grèves commencent à se multiplier et pourraient trouver un vaste écho favorable à mesure que tous les financements de la crise vont déboucher sur une crise de la totalité de la finance elle-même qui aboutira finalement à la paralysie industrielle des reproductions sociales. C’est dans ce contexte que l’on pourra voir surgir des soulèvements prolétariens de plus ou moins grande ampleur suivant le niveau atteint par la crise là où ils auront lieu. Il est effectivement clair que les pays les plus durement touchés par les affrontements de classe, seront ceux-là même qui auront vu se réaliser un très net saut qualitatif dans la décomposition financière de leur commerce et donc consécutivement dans leur essai d’accentuer encore l’exploitation.

    Tant que le Capital est à même de re-produire l’auto-mouvement de sa production qui caractérise naturellement l’auto-production de son mouvement, il est du même coup susceptible de perpétuer les dynamiques qui cadrent l’idéologie du contrôle mental et affectif qu’il exerce sur ceux qu’il extorque et qui ne l’acceptent que pour autant que le procès de la marchandisation puisse trouver la force de poser et d’imposer sa normalisation sociale à l’espace-temps de la domination.

    Le siècle passé a produit des mouvements sociaux de vaste ampleur qui n’ont pu que retomber vu la période qui ne pouvait offrir de perspective de subversion réelle puisque le pouvoir de la vie renversée était alors en train de justement réaliser sa complète réalisation. L’organisation historique de l’imposture omnipotente du spectacle démocratique se communique à un premier niveau par la présence contemporaine d’un nombre croissant d’immigrés qui viennent dire ici que la domination de la marchandise veut faire par déplacement, désintégration et trans-mutation de populations, disparaître l’insubordination anti-marchande du vieux cosmos pagano-christique des liesses communardes d’Europe – lieu prédominant pour une renaissance mondiale du combat maximaliste contre l’accumulation spectaculaire de la passivité moderne -. Mais l’histoire qui organise l’omnipotence de cette imposture à son stade supérieur, ne fait là qu’exécuter la sentence de l’égalisation planétaire rendue partout nécessaire par l’omniprésence d’un déracinement qui place l’homme hors de l’homme en témoignant ainsi que tout ce qui n’est pas le Capital et date d’avant son hégémonie doit finalement disparaître.

    Si ce début de nouveau siècle a vu la radicalité prolétaire paralysée par une économie de l’illusion qui possède toujours les moyens d’éloigner les hommes d’eux-mêmes, se limiter à de très rares espaces touchés par des restructurations encore circonscrites puisque malgré toute leur étendue ces dernières ne se sont développées uniquement qu’en décalage et discontinuité, les années qui viennent vont tendre, en généralisant intensivement les reconfigurations, à rendre de plus en plus possible une massive entrée en lutte de la classe ouvrière mondiale.

    Le syndrome d’un envisageable retour fracassant du mouvement historique vers la Commune comme être générique de l’homme vivant au travers de conseils ouvriers révolutionnaires impulsant l’abolition de la condition prolétarienne, s’étend sur la planète. Ce qui l’avait rendu inéluctable à Barcelone en 1936-37, à Budapest en 1956 ou à Paris en 1968 jusque dans son étroitesse et ses paradoxes, loin de ralentir sa marche la précipite partout au fur et à mesure que toute gestion envisagée de la crise aboutit à la crise de toutes les gestions envisageables.

    VIII

    Lentement mais inexorablement, le vernis du conditionnement civilisationnel se fendille. Universellement quoiqu’à des degrés divers, l’affaissement approfondi de la démocratie dictatoriale du bonheur marchand s’apprête à faire surgir et croître des grèves de masse dont l’issue sera décisive. Soit, nous assisterons alors à l’intensification d’un processus d’auto-dépassement et de trans-croissance de la lutte réformiste en lutte extrémiste qui affirmera définitivement le cours vers la révolution sociale contre l’État et l’argent, soit à l’inverse se mettra en place une dynamique policière de militarisation terroriste qui conduira donc à l’inéluctabilité d’un cours d’embrigadement vers une troisième hécatombe mondiale.

    IX

    Les défaites des insurrections prolétariennes d’autrefois n’ont qu’une seule explication logique possible; l’isolement des divers mouvements sociaux qui ne purent se joindre les uns les autres sur la base d’un véritable prospérer jusqu’au-boutiste. Mais cet abandonnement est en dernière analyse le produit inévitable d’un développement encore incomplet de la contradiction travail immédiat/travail machinique qui en ces temps-là de domination capitaliste non pleinement réalisée, n’a pu que fort insuffisamment se déployer dans le temps et dans l’espace de l’univers spéculatif de l’argent : équivalent général abstrait de toutes les marchandises de la planète-Capital.

    Si l’alternative révolution pour la communauté humaine ou troisième guerre mondiale n’est pour l’instant résolue ni dans un sens ni dans un autre, il convient cependant de bien voir que c’est la première fois dans l’histoire de son histoire que le marché mondial de la mystification spectaculaire tend à faire éclater le mouvement de son mouvement puisque le poids prépotent du travail mort (c’est-à-dire du capital ne s’animant que par l’intermédiaire de la force de travail asservie) en vient dorénavant à rendre caduc le principe même de la loi de la valeur.

    Le prolétariat est la classe du travail parvenu à son ultime achèvement; l’homme-marchandise. Mais il est bien plus que cela, il est aussi et d’abord le point d’extrême réalisation de  la contradiction  historique entre l’humain  et  l’anti-humain. Et c’est seulement  au  seuil  final  de  sa  décadence  que  le  Capital  en  tant qu’il réalise là l’impossible domination de son accomplissement total et se particularise en tant que mode d’organisation paroxystique du mondialisme de la schizophrénie mégapolitaine, peut être dépassé par l’extériorisation révolutionnaire de son anti-thèse : la communauté humaine universelle en  auto-formation consciente d’elle-même.

    X

    La révolution communiste comme négation de toutes les divisions qui produisirent, perpétuèrent et exaspérèrent la perte d’unité du vrai vivre exprime le devenir historique par lequel la conscience humaine devient enfin conscience d’elle-même. Cette révolution n’aura donc pas lieu parce que le reste du prolétariat atteindra un jour le niveau de faculté des minorités subversives présentement existantes, elle sera ce qu’elle doit être parce qu’elle résultera du dépassement positif, par l’ensemble de la classe, de ces positions fragmentaires et qui loin d’être l’axe prééminent du processus de communisation ne représentent qu’une contribution relative au mouvement d’ensemble de l’auto-abolition du prolétariat.

    L’appropriation révolutionnaire de l’être de sa vie générique par l’homme ne peut s’affirmer que du jour où ne peut plus s’affermir l’appropriation de l’humanité par les hiérarchismes et le conditionnement du Capital. En ce sens, si la révolution sociale est auto-conscientisation radicale de l’humain, elle ne l’est qu’en tant que résultat de la sentence que la valeur d’échange édicte contre elle-même quand elle ne peut plus dicter que la fin de son Diktat. Ce ne sont pas les révolutionnaires qui unifieront la classe, c’est la dynamique d’auto-suppression de cette dernière qui unifiera le mouvement épars des révolutionnaires.

    N’ayant ni divinité extérieure, ni maîtrise supérieure, ni parti, ni syndicat, ni aucune nationalité de raison marchande, l’auto-organisation révolutionnaire du prolétariat ne pourra être que son auto-abolition, universelle destruction de l’échange, du salariat et de l’État pour le ré-enracinement cosmique de l’espèce contre toutes les théologies de la monnaie, du travail et du cheffisme. L’humanité ne ré-existera que lorsque son combat pour la vie authentique en aura, une fois pour toutes, terminé avec tous les commandements du dressage politique et de l’enchaînement économique qui sont la négation de l’épanouir en l’essence de toutes les demeures de l’Être.

    Gustave Lefrançais pour L’Internationale, septembre 2013

    http://www.europemaxima.com/

  • Le Système vs le syndicat des indigènes

    « La France paradis pour fainéants, fraudeurs, délinquants,  enfer pour les bosseurs, m…à l’Europe,  m…à cette France ». Voilà ce que l’on pouvait lire sur une pancarte brandie bien haut dans la manifestation des Bonnets rouges « contre l’écotaxe et pour l’emploi en Bretagne », qui a réuni selon les sources entre 17 000 et 40 000 personnes samedi à Carhaix (Finistère) . Un slogan qui résume assez bien l’état d’esprit des hommes et des femmes participant à ce rassemblement, mais que ne partage peut être pas le maire Divers gauche de Carhaix, Christian Troadec, porte-parole (médiatique) de ce mouvement. Le succès d’audience de cette lutte des Bretons, qui rassemble au coude à coude ouvriers, paysans, chefs d’entreprise, employés, ce symbole de la résistance au fiscalisme confiscatoire, a fait bouillir de rage Jean-Luc Mélenchon. Le co-président du Parti de Gauche (PG) et ex  candidat du Front de Gauche (FG)  à la présidentielle,  a fustigé sur TF1 «  des gens qui défendent des intérêts particuliers, (qui) occupent tout le terrain ».

    Cette amertume s’explique aussi par l’échec assez retentissant de la «marche sur Bercy», « contre l’augmentation de la TVA», «pour une révolution fiscale », qui s’est déroulée hier à Paris. Une manifestation initiée par M. Mélenchon, le secrétaire national du PC, Pierre Laurent, Olivier Besancenot au nom du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ou encore  Lutte ouvrière (LO).

     Les organisateurs tablaient sur une mobilisation très massive du peuple de gauche . Or cela n’a pas été le raz de marée attendu. Si le FG a claironné que cette manifestation  a réuni « plus de 100 000 personnes » (sic),  ils n’étaient  que 7000 selon la police, environ 15 000 selon certains médias.

     Jean-Luc Mélenchon a hurlé à une  manipulation des chiffres ourdie par Manuel Valls, comme il l’avait fait en mai dernier lorsqu’il clamait   que la manifestation du Front de Gauche (FG)  contre l’austérité avait réuni 180 000 personnes,  là où la préfecture de police de Paris n’en avait décompté que  30 000…

     Au-delà de cette polémique, l’échec de la démonstration de force de l’extrême gauche, même sur un thème porteur, fédérateur,  illustre bien son incapacité à profiter de l’impopularité du gouvernement socialo-européiste au pouvoir. Il confirme aussi ce que les derniers scrutins ont révélé, à savoir que pour les Français, l’alternative à ce Système inique reste bien  le Front National. Et certainement  pas un Front de Gauche largement  pétri d’archaïsmes, de démagogie, d’immigrationnisme et  d’internationalisme.

     Le bide encore plus retentissant de la Marche contre le racisme samedi à Paris en est une autre preuve éclatante. A l’appel d’associations ultra-marines de gauche (Collectif Dom et CM 98) du PS, du PRG, du PC, du PG, de  SOS racisme, de la LDH, du Mrap, de la Licra, de la CFDT, de la CFTC, de la CGT, de FSU, de Solidaires, de l’Unsa, du Grand Orient de France, de collectifs d’immigrés clandestins etc., seulement 3900 personnes ont défilé dans la capitale et quelques centaines en province à Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lille, Rouen, Marseille…

    Chiffres communiqués la aussi par une préfecture de police de Paris dont on voit mal l’intérêt qu’elle aurait  à minimiser la participation à un rassemblement soutenu par le gouvernement. George Pau-Langevin, ex présidente du Mrap et actuelle ministre délégué chargé de la Réussite éducative, représentait l’équipe de Jean-Marc Ayrault  dans le cortège.

     Rien de nouveau sous le soleil, les Alain Jakubowicz (Licra), Bernadette Hétier (MRAP), Cindy Léoni (SOS racisme) et autres vieux potes fatigués comme  Harlem Désir et David Assouline, ont débité devant les micros leurs mantras  habituels.

     Ils se sont surtout montrés incapables d’analyser  l’échec de cette manif : «Je suis déçu et n’arrive pas à comprendre pourquoi nous sommes si peu », a déclaré Steevy Gustave, à l’origine d’une pétition intitulé  France ressaisis toi , de soutien à Christiane Taubira.

     Le président de la LDH, Pierre Tartakowsky a bien tenté une explication assez pathétique : « le poison raciste a pénétré la société (…) Le racisme est aujourd’hui très désinhibé, il faut être plus courageux (sic) pour manifester contre le racisme aujourd’hui qu’il y a trente ans ».

     Cet échec est pourtant très simple à comprendre. Ces responsables de clubs, d’officines, de partis, de groupuscules antinationaux qui vivent grassement depuis des décennies du chantage au racisme, de la culpabilisation de Français, de mensonges et d’intoxications,  sont tellement aveuglés par  l’idéologie  subversive qui est la leur, qu’ils sont totalement déconnectés du réel.

     Les Français de Métropole et  d’Outre-mer  affirme  Bruno Gollnisch, y compris des Français issus de l’immigration qui ont eu la volonté de s’assimiler, ne veulent plus des flux migratoires torrentiels qui ont tiers-mondisé notre pays, ne veulent plus de leçons de morale. La vérité c’est que les Français sont horrifiés par la politique de substitution de population initiée par l’UMPS.

     Une politique matérialisée par les slogans aperçus sur les pancartes dans les cortèges  antiracistes de ce samedi comme : « Nous sommes tous Arabes, Noirs et Musulmans », « On est tous pareils!», «Nous sommes tous des immigrés!». Et bien non  justement ! Et c’est également  parce  que le Front National, qui est aussi mais pas seulement le syndicat des indigènes de notre pays, refuse ce cosmopolitisme mortifère accepté et encouragé par la  totalité des dirigeants des  partis du Système, que nos compatriotes placent leurs espoirs en lui.

    http://www.gollnisch.com/2013/12/02/le-systeme-vs-le-syndicat-des-indigenes/

  • François Hollande inquiet des Bonnets Rouges

    La jacquerie fiscale fait peur à l'Elysée :

    "La fiscalité en général et l'écotaxe en particulier sont en train de devenir pour le gouvernement comme le scotch du capitaine Haddock [image déjà utilisée pour le mariage... NDMJ]. Alors que le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait annoncé fin octobre la suspension sine die de cette mesure, votée en 2009 et reportée depuis, l'écotaxe continue de mobiliser contre elle, jusqu'à devenir l'un des symboles de la résistance fiscale. Ces derniers jours, une multiplication de déclarations gouvernementales contradictoires sur le calendrier de cette mesure arlésienne a encore alimenté le malaise et la confusion et dopé la mobilisation des «bonnets rouges» et des routiers, qui ont prévu de poursuivre leurs actions en début de semaine, dans les grandes agglomérations. [...]

    «Attention, prévient toutefois un pilier du groupe PS à l'Assemblée. La manifestation des “bonnets rouges” va bien au-delà de la fiscalité. Elle dit l'incertitude d'un territoire pour son développement et son avenir. Il suffit de peu de chose pour qu'un tel mouvement se radicalise, ici ou là.» «Toute la séquence montre qu'il y a un problème général de consentement à l'impôt, résume un ministre de Bercy. On ne peut pas rester sourds devant ceux qui envoient des messages. Notre rôle est d'en tenir compte. La réforme fiscale et les économies à réaliser sont des premières réponses. Mais tant qu'il y a souffrance, il y a un risque (de contagion, NDLR).»"

    A Coëtquidan, les élèves officiers de Saint-Cyr ont rejoué Austerlitz en y ajoutant quelques fantaisies...

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • L’immigration devient un souci principal des Anglais. David Cameron remet en cause la libre circulation au sein de l’UE !

    Selon les sondages, l’immigration est désormais le deuxième souci des Anglais, juste derrière la mauvaise situation économique.

    Pour expliquer cette inquiétude croissante des Britanniques vis-à-vis de l’immigration, il faut remonter en 2004. Le Royaume-Uni autorise cette année-là les habitants de huit nouveaux pays membres de l’Union européenne  à venir travailler sur le territoire de Sa Gracieuse Majesté. Les prévisions du gouvernement britannique tablaient sur l’arrivée de 13.000 immigrés par an. En réalité, ils seront 900.000 à s’installer en dix ans ! Sans compter l’immigration extra-européenne et les clandestins…

    Les villes anglaises considérées comme des bassins d’emplois s’en sont trouvées complètement transformées par l’afflux de migrants indiens, pakistanais, africains, arabes, polonais,… L’exemple de Slough est significatif. Dans cette petite ville, les Anglais de souche ne représentent plus qu’un tiers des habitants. Tous les commerces ont pris des allures exotiques.

    Des patrons peu soucieux du bien commun et pour qui les affaires et le patriotisme ne se mélangent pas, s’en sont frottés les mains : cette immigration a apporté une main d’œuvre qui ne peut pas exiger grand-chose en matière de salaire et de conditions de travail. Au final, CIP Recruitment, agence d’intérim spécialisée dans l’agroalimentaire, concède que 95 % de ses 600 employés sont étrangers.

    Les Anglais de souche sont désormais défavorisés dans le domaine de l’emploi, mais aussi des logements sociaux. A Slough, les 6.500 logements sociaux sont tous occupés et il y a une liste de 7.500 personnes en attente ! Même chose pour les écoles. Les onze écoles secondaires locales ne suffisent plus. Il en faudrait rapidement six de plus ! La mairie ne peut tirer qu’un seul constat : « les limites physiques sont atteintes », il n’est plus possible de continuer à permettre l’arrivée de nouveaux immigrés.

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  • La mobilisation des bonnets rouges ne faiblit pas

     

    Alors que la diversion antiraciste rassemblait des défilés phtisiques dans toute la France, la mobilisation des bonnets rouges contre le Gouvernement ne faiblit pas.

    Plus que jamais, nous sommes tous des bonnets rouges !

     

    Une marée de Bonnets rouges, de drapeaux bretons a envahi le site des Vieilles Charrues à Carhaix (Finistère), où s’est tenu le deuxième rassemblement à l’initiative du collectif « vivre, décider et travailler en Bretagne ».

    « 35000 à Carhaix ! Mieux qu’à Quimper ! Carhaix-Quimper : 1à 0 ! », a lancé l’un des organisateurs du rassemblement sur la scène où se sont succédé artisans, commerçants, marins-pêcheurs, patrons, transporteurs pour égrener leurs revendications. Mais aussi pour démontrer que ce mouvement hétéroclite restait intact et conservait toute sa force. « L’État veut nous diviser mais pas de patrons, pas d’entreprise et pas de salariés ! », a lancé une représentante des transporteurs en Bretagne.

    Selon les responsables de cette nouvelle mobilisation, Carhaix a donc fait mieux que Quimper, premier lieu de rassemblement le 2 novembre et qui avait déjà réuni, selon eux, 30 000 personnes. « C’est une très, très grande réussite. Faire en un mois deux rendez-vous de cette taille, c’est inédit en Bretagne ! », s’est réjoui l’un des porte-parole du mouvement, Christian Troadec, par ailleurs, maire de Carhaix. Ce dernier a même évoqué « 40 000 manifestants », en invitant, par ailleurs, François Hollande à venir en Bretagne. « Pour entendre ce que nous avons à lui dire », dit-il. Du côté du ministère de l’Intérieur, en évoque plutôt 17000 personnes. [...]

    La suite sur Le Figaro

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-mobilisation-des-bonnets-rouges

  • A Carhaix, les Bonnets Rouges ont réussi leur pari du jour !

     

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    Pari réussi pour les Bonnets Rouges ce samedi 30 novembre ! Ils étaient environ 30.000 à Carhaix, cet après-midi sur le site des Vieilles Charrues. Soit autant qu’à Quimper pour leur première manifestation. Toujours aussi nombreux et déterminés et toujours plus aptes à mobiliser que les syndicats politiques, les Bonnets Rouges restent une force impressionnante unissant des catégories de mécontents extrêmement variées. Tout cela sous l’observation attentive de plusieurs centaines de gendarmes. Des centaines de camions et de tracteurs étaient de la partie, faisant un vacarme de klaxons extraordinaire, et partout le drapeau breton ! Sur une estrade, des dizaines de sonneurs enchaînaient dès 13h les musiques traditionnelles bretonnes, témoignage d’un mouvement bel et bien enraciné

    Lire la suite http://medias-presse.info/a-carhaix-les-bonnets-rouges-ont-reussi-leur-pari-du-jour/3180

  • Lettre ouverte aux Bonnets rouges, par Serge Ayoub

     

    La crise a rattrapé la Bretagne. La riche Armorique connaît à son tour la pression des marchés internationaux et les effets du dumping social. Par-dessus cette précarisation économique, il a fallu que la gauche, qui gouverne aussi bien qu’un capitaine de paquebot aveugle au milieu d’une forêt d’icebergs, rajoute l’écotaxe. De l’iceberg, c’est la face émergée, le symbole d’une gouvernance économique antipopulaire, anti-française, et suicidaire.

    Bonnets rouges Jadis la gauche luttait contre la violence du capitalisme. Elle s’est ensuite contentée d’en atténuer les effets, puis s’est résignée à s’excuser de ne pouvoir le faire, sous Mitterrand et Jospin. Aujourd’hui, tout au contraire elle accentue cette violence, et espère s’en sortir en souriant bêtement. L’écotaxe est à l’image de nos socialistes : une stupidité et une honte.

    Celle-ci découle initialement du principe de la taxation du réseau routier secondaire dans une perspective écologique. De prime abord il est difficile de concevoir qu’une taxe puisse être écologique, mais les gouvernements successifs de la France n’ont trouvé que cette option pour renflouer les caisses de l’État chroniquement vides. Pour se faire ils réclament toujours plus aux mêmes, les travailleurs français, au point d’épuiser encore davantage leur base fiscale. Cette nouvelle taxe, officiellement, à pour premier objectif de « responsabiliser » les Français en les incitant par le porte-monnaie à moins se servir de leurs véhicules polluants. De plus l’écotaxe devrait financer l’entretien et le développement du réseau routier. Elle devrait encourager l’usage de transports alternatifs via les réseaux ferroviaires et fluviaux nationaux pour substituer au « tout camion » qui règne en France l’instauration d’autoroutes ferroviaires et fluviales. Malheureusement, ce projet généreux qui veut réduire le taux de pollution et la facture énergétique de la France se heurte au principe de réalité. En effet, il paraît difficile techniquement de demander à un transporteur routier de déposer son camion sur un wagon plat et d’engager un autre camionneur à la réception ou de payer le billet au premier pour suivre son camion. Les coûts seraient plus élevés, et malgré la réduction de la facture énergétique, les habitudes actuelles semblent réticentes à ce projet.

    Plus que les belles et grandes déclarations d’intentions qui cachent mal l’alourdissement de la fiscalité sur les transporteurs et les producteurs, il faut saisir l’impact de cette taxe sur la France et les Français.

    Tout d’abord il s’agit d’un double mensonge fait à nos concitoyens. En effet, les impôts et le Service des ponts et chaussées (la DDE) sont déjà destinés à payer et à entretenir nos routes. Cela fonctionne depuis toujours plutôt bien, et de ce point de vue l’écotaxe apparaît comme un impôt-doublon imposé aux professionnels. Ensuite, contrairement à ce que les Français croient, ce doublon ne sera pas assumé uniquement par les transporteurs et les producteurs. Il est évident que cette nouvelle taxe sera inévitablement répercutée sur le consommateur dans le prix de revient des marchandises. C’est une taxe qui coûtera de toute manière une fortune aux entreprises, à cause des multiples passages sous les fameux portiques qui augmenteront d’autant la facture à régler pour les consommateurs que nous sommes. Le doublon est même un « triplon » ! Lorsque l’on pénètre un peu plus les raisons financières de cette écotaxe, c’est-à-dire l’entretien et le développement du réseau routier, on s’aperçoit que les péages des autoroutes et les taxes sur le carburant remplissent également cette fonction. Il s’agit donc ouvertement d’une surtaxe sur des taxes ! De surcroît, cette taxe carbone nouvelle version se rajoute aux 80 nouvelles taxes et sur-taxations créées en 18 mois par le gouvernement Hollande. On comprend mieux l’énervement des contribuables qui assimilent en une même « pompe à fric » cette écotaxe et les radars. Fait révélateur de cette fronde antifiscale, et encore plus inquiétant pour notre gouvernement, les agences de notations ont récemment pris en compte ce phénomène de ras-le-bol des Français, considérés jusqu’à ce jour comme d’excellents payeurs d’impôts, en dégradant la note du pays AA+ à AA. Ce qui signifie que le malaise français est palpable jusque de l’autre côté de l’Atlantique. L’incompréhension et l’écœurement pour nos concitoyens sont d’autant plus vifs que cette écotaxe est perçue par une société privée, étrangère de surcroît, qui empoche 20% de cette taxe pour son propre compte. On comprend que les révoltés de Bretagne aient choisi le nom de Bonnets rouges, car ce système de perception privée des impôts nous replonge des siècles en arrière, sous l’Ancien régime et le règne des fermiers généraux honnis. Ancien régime est un mot bien choisi car il ne faut pas se leurrer, le système de perception par portique va s’étendre rapidement à l’entrée des grandes villes où tous les véhicules, professionnels et privés, seront soumis à un octroi, un péage. Puis, dès que la pilule sera avalée, le régime se déploiera sur tout le territoire et les Français devront systématiquement payer pour se déplacer. Ce jour-là, notre pays sera sous surveillance totale et tous seront tracés par les cartes de crédits, réseaux sociaux, Smartphones, GPS, et maintenant ces portiques vidéo.

    Voilà donc toutes les bonnes raisons de refuser cette écotaxe et de soutenir la lutte des Bonnets rouges.

    Mais s’il est important de soutenir, il est surtout urgent de proposer. Nos Bonnets rouges, assez forts par eux-mêmes, n’ont pas besoin de soutiens extérieurs mais de solutions pour arrêter ce conflit. Aussi inique que soit cette taxe, il est néanmoins évident que le gouvernement ne lâchera rien qu’il ne pourrait récupérer ailleurs, autrement, car il est aux abois et cherche de l’argent partout où sa récolte ne gène pas les intérêts des grands groupes qui ont financé son élection. Il serait bon de rappeler à l’UMPS qu’il est responsable de cet état lamentable de nos finances. En ce qui concerne le réseau routier, ce sont notamment Jospin et Fillon qui l’ont bradé aux grands groupes comme Vinci, Eiffage et Albertis. Ce sont eux qui ont vendus pour une misère les autoroutes que les Français avaient payées de leurs poches. Il est temps de prendre des mesures de salut public et d’intérêt général. Il faut renationaliser les autoroutes françaises, d’abord parce qu’elles appartiennent aux Français qui les ont financées, ensuite parce qu’il est inadmissible que des intérêts privés s’arrogent le pouvoir de contrôler les moyens de communications nationaux. Surtout, les autoroutes ont institué un péage dans le cadre de l’entretien et du développement de ce réseau. Les milliards de bénéfices engendrés seraient donc les bienvenus dans les caisses de l’État plus que dans celles des actionnaires. Au lieu de taxer le réseau secondaire, il faut redistribuer les revenus des autoroutes. C’est là que le terme de solidarité prendrait tout son sens, en l’appliquant aux grands groupes et pas seulement aux petites gens. Je ne parle pas d’une expropriation mais d’une réappropriation. Étrangement, Ayrault, premier ministre, décide au même moment de prolonger d’encore trois ans les concessions d’autoroutes à ces organismes privés alors que leurs bénéfices seraient estimés à plus de dix milliards par an. On est en droit de se demander pour qui travaille Ayrault. En faisant un pont d’or au grand capital, il roule sur l’autoroute de la colère du peuple qui travaille.

    Mais le point de fixation qu’est l’écotaxe ne doit pas cacher les raisons du désarroi breton et du malaise national. La Bretagne allait déjà mal avant cette mauvaise idée. La composition des bonnets rouges est révélatrice de l’ampleur de la crise. Des pêcheurs, des ouvriers, des entrepreneurs, des artisans, des commerçants, des producteurs et des agriculteurs. C’est cette foule hétéroclite et « contradictoire » pour Mélenchon qui lui fait déclarer avec mépris qu’à Quimper « les esclaves manifesteront pour les droits de leurs maîtres ». Le chef du Front de gauche est d’une mauvaise foi qui dépasse le supportable. Il ne comprend pas (ou fait semblant de ne pas comprendre) que la lutte des classes a évolué depuis la fin du XIXème siècle, et que les petits patrons sont tout aussi précarisés que leurs employés par l’exploitation du capitalisme global. En Bretagne s’opère une autre solidarité que l’hermétique et obsolète communauté de classe, comprise au sens stricte. Ces nouvelles solidarités privilégient l’humain et son environnement régional, et transgressent les lois du marché international. Ces Bretons veulent travailler chez eux, avec leurs familles, leurs habitudes et refusent de se délocaliser comme leurs entreprises, d’être aussi flexibles que les cours de la bourse et aussi mobiles que les marchandises.

    Mais à cette revendication populaire qui unit petits patrons et ouvriers dans une défense de leur identité commune de travailleurs, de Bretons et de Français, il faut en ajouter d’autres, plus strictement économiques. En effet Bruxelles, Paris, les banques et les marchés ont demandé des investissements considérables ces dernières années aux producteurs et éleveurs de Bretagne comme à ceux de toute la France. Traçabilité, modernisation, conditions moins stressantes et meilleure alimentation pour les animaux ont coûté une fortune aux éleveurs français. Pour pouvoir suivre, ceux-ci ont dû emprunter massivement. Les banques ont accepté parce que les contrats pris avec les grands groupes industriels garantissaient la vente totale de la production. C’est une réalité économique : les éleveurs français ont souvent un seul client, un grand groupe industriel qui fournit la marchandise, les œufs fécondés, les poussins, qui sortent tout droit de leurs usines ou coqs et poules se reproduisent. Les éleveurs français sont donc complètement dépendants de leur unique client. Simultanément la pression de la concurrence étrangère et européenne s’est accrue sur le marché national. Par exemple, de manière tout à fait légale, l’Allemagne importait des poulets élevés en Europe de l’Est. Les poulets de ces élevages aux conditions d’exploitation plus que douteuses, sans contrôle ni traçabilité, étaient vendus en Europe à des prix défiant toute concurrence. Ainsi, aujourd’hui nous avons peut-être dans nos assiettes un poulet élevé à Tchernobyl… Une fois en Allemagne ils sont transformés dans des abattoirs où des employés qualifiés se voient payer des salaires inférieurs à 400€ par mois. Pour terminer la production est acheminée en France par des transporteurs qui contrairement à nous ne connaissent ni Smic, ni 35 heures, ni charges sociales. Ultime coup de grâce : l’inégale taxation des carburants qui renforce encore l’effet dumping dont ces pays bénéficient.

    La conséquence de cette concurrence faussée et que le marché national de Rungis n’a aucune raison de se fournir en France. Les grands groupes qui fournissent la production à nos éleveurs n’y trouvent plus le moindre intérêt et rompent tout partenariat avec eux. Les éleveurs français n’ont, comme je l’ai écrit plus haut, souvent qu’un seul client, ce grand groupe, et si celui-ci les lâche, ces éleveurs ne peuvent plus payer leurs crédits et se retrouvent en cessation de paiement. Il en est de même pour la filière porcine, céréalière et pour la pêche.

    Pour cette dernière, la solution ne peut venir que d’une véritable volonté politique nationale et européenne. Il faut, lorsque le marché est en situation de surpêche, interdire l’achat de production étrangère qui inonde le marché et dilue les prix. C’est cette situation de monopole qu’ont instituée les grands groupes de distribution que l’on doit briser. Il faut une loi antitrust à la française. Quoiqu’il en soit se contenter de détaxer le gasoil comme le fait le gouvernement ne saurait suffire. Il faut structurer un réseau de petits et moyens producteurs, recréer un réseau de distribution alternatif, de véritables centrales d’achats indépendantes, et aider le commerce indépendant qui pourra se fournir sur ce second marché.

    D’une manière générale, pour lutter contre cette concurrence déloyale qui détruit nos entreprises et nos emplois, nous proposons de créer au niveau européen une taxe sociale sur les produits de provenance extra-européenne. Cette taxe prendra en compte toutes nos exigences en matière de production et de qualité. Au niveau national il faut réorganiser notre marché avec un différentiel par estampillage d’un label made in France véritable qui garantisse et encadre la production, l’élevage, l’abattage et la transformation. Ce label fixera les normes françaises de production et de traçabilité et s’appuiera sur une charte qui tiendra compte des obligations qui sont imposées à nos entrepreneurs et éleveurs. Cette charte de qualité devra à terme se généraliser sur toute l’Europe et deviendra l’étalon de la taxe sociale instaurée à l’entrée de notre espace européen.

    Pour terminer et donner un second souffle aux petits et moyens producteurs de l’agriculture, de la pêche ou de l’élevage, il sera institué des coopératives de production et de distribution des Indépendants sous contrôle de l’État. Utopie, me direz-vous ? Non, ce n’est que la reformation de l’ancien marché national avant qu’il ne soit dévoyé par les grands groupes industriels mondiaux. Mieux, ce grand projet prend en compte ce qui a fait la fortune de la France, les coopératives de productions agricoles et de distribution. Ironie de l’histoire, ce sont celles-ci, victimes de leurs succès, qui furent rachetées par les grands groupes. L’éthique initiale de l’esprit des coopératives se vit détournée vers une logique de profit maximum.

    Ce que nous voulons, nous solidaristes, c’est l’instauration d’un marché français équitable pour le producteur comme pour le consommateur. Ce second marché n’exclura pas le premier, bien au contraire il en ouvrira un nouveau, il permettra aux consommateurs un choix différent, responsable. Quel libéral pourra nous accuser de bafouer le principe de la concurrence, puisque ce projet la renforce ! L’arbitrage de l’État garantira le respect des grands principes défendus par ce second marché. Stratégiquement et de manière planifiée, il investira vers les différents secteurs de ce marché pour lui permettre de s’épanouir. C’est tout le contraire de cette fuite en avant fiscale qu’on veut nous faire passer pour une politique de redressement national. Pour accomplir cet effort, il ne faut pas se contenter de changer les hommes, il faut aussi de nouvelles règles. Ces règles, je les ai décrites : coopération, libre concurrence maîtrisée et un État capable d’assumer son rôle d’arbitre. Ces règles ont un principe : l’esprit de solidarité nationale.

    Serge Ayoub le 29 novembre 2013

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/lettre-ouverte-aux-bonnets-rouges-par-serge-ayoub_91303.html#more-91303

  • L’hébergement d’urgence : un tsunami socio économique assuré. 58% des hébergés sont étrangers hors UE Màj

    Tribune libre d’Anthonin

    Addendum du 24.11.2013 :

    Une étude de la DRIHL rapporte ceci sur l’hébergement d’urgence en 2012 :

    Une part significative du public accueilli est d’origine étrangère non ressortissante de l’Union Européenne (57,9 %), alors que les personnes de nationalité française représentent 28,4 %.

    53,8% des ménages hébergés n’ont aucune ressource (pas de RSA ou de salaire) et un tiers bénéficie de l’AME.

    Dans le même temps, des associations défendant les femmes victimes de violence se plaignent de ne pas trouver de place d’hébergement. Il existe 650 places pour elles en IdF, soit le quart des places réservées aux femmes.

    Cécile Duflot a changé les règles d’hébergement d’urgence. Dorénavant, les structures accueilleront toute l’année les personnes sans hébergement -en situation régulière ou non- et le dispositif augmentera en fonction des événements : camps roms démantelés ou arrivées massives de clandestins. De même, les « hébergés » pourront être basculés vers les départements n’étant pas encore saturés.

    Cela revient à dire que n’importe quel clandestin, étranger en situation régulière ou rom a la garantie d’être logé et nourri (l’hébergement d’urgence garantissant l’alimentation).

    Pour 2013, cette forme d’hébergement coûtera 182 millions d’euros (70 de plus que prévu). La loi oblige également l’état à loger ou reloger en sortie de dispositif d’hébergement : accès à un logement social autonome.

    Cette décision arrive dans un contexte où la France a déjà besoin d’un million de logements sociaux. Actuellement, la France gère 80.000 places et prévoit de doubler celles-ci pour atteindre 158.000. Toutes les personnes hébergées devront donc être relogées prioritairement afin de quitter le dispositif : un peu plus de 150.000 personnes passeront devant ceux qui sont sur les listes d’attente des sociétés HLM. Duflot rejoint le dernier rapport sous le gouvernement UMP parlant « de priorité collective accordée aux personnes sans domicile et sans abri ».

    Sachant qu’il n’y a que 5% de reconduites sur l’ensemble des demandes d’asile, on sait donc que 95% des étrangers restent en France.

    Pour rappel, les personnes accueillies en hébergement bénéficie d’une prise en charge tant sur le plan logement, sanitaire, alimentaire que social. Des travailleurs sociaux s’assurent de leurs accès au droit tels que la santé, l’emploi, la priorité sur le logement ou l’inscription dans les écoles. en Île de France, c’est la DRIHL qui chapeaute l’ensemble des dispositifs d’hébergement et les sorties vers le logement. Un de ses rapports précisait que 80% des personnes relogées en IDF étaient étrangères, dont 75% de personnes venant d’Afrique sub-saharienne.

    L’état a déjà triplé le budget pour accueillir les clandestins entrés illégalement et dépensera 670 millions d’euros pour les demandeurs d’asile avec une augmentation de 60% de leur nombre.

    Sachant qu’en dix ans, le coût de l’aide médicale d’Etat a été multiplié par dix et que le nombre de bénéficiaires a augmenté de 188%, le nombre de personnes demandant à bénéficier de l’hébergement d’urgence risque d’exploser.

    Si la France a vu le nombre de bénéficiaires de cet hébergement doubler en dix ans et qu’elle garantie de reloger malgré la crise du logement, les Français devront payer une facture pharaonique sans jamais voir la situation s’améliorer avec l’arrivée massive sur le territoire d’étrangers dispatchés par l’Etat.

    La France, sur endettée avec un taux d’imposition les plus hauts du monde et cinq millions de chômeurs, vient de garantir -en plus des soins gratuits- l’accès au logement pour tous les étrangers. Je ne parlerais pas de la volonté de naturalisation et de donner le droit de vote du gouvernement.

    Anthonin
    http://www.fdesouche.com/435757-lhebergement-durgence-un-tsunami-socio-economique-assure#more-435757