1. La payer.
2. Ne pas la payer (faire défaut).
3. Imprimer la monnaie.
Piero San Giorgio, Survivre à l'effondrement économique
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
1. La payer.
2. Ne pas la payer (faire défaut).
3. Imprimer la monnaie.
Piero San Giorgio, Survivre à l'effondrement économique
Ne jamais oublier ceux auxquels on s’adresse, et surtout ne leur dire que les mots qu’ils ont envie d’entendre : cette règle de base de la rhétorique politique, François Hollande a rappelé qu’il en avait une parfaite maîtrise, vendredi 15 janvier, au second jour de son déplacement en Inde.
Avant de s’envoler pour la France, le président de la République avait tenu à faire une halte de quelques heures à Bombay, afin de rencontrer quelque 200 chefs d’entreprises dans un palace du bord de mer.
En à peine vingt minutes, c’est peu dire que M. Hollande leur a sorti le grand jeu, s’évertuant à corriger le portrait qu’une partie de la presse indienne brosse de lui : celle d’un président sympathique mais mal armé pour rendre son pays attractif aux yeux des investisseurs. Un sentiment résumé jeudi dans l’éditorial de l’influent quotidien Hindustan Times : « La tâche sera difficile pour lui, compte tenu de son propre passé de socialiste et du rejet que continue de susciter l’économie de marché dans la culture intellectuelle de son pays. »
Retour aux fondamentaux
Pour séduire son auditoire, le chef de l’Etat n’y est donc pas allé par quatre chemins. Rendant un «hommage tout particulier» aux «grandes familles» d’industriels indiens, M. Hollande a été très clair: « Vous n’avez pas une fenêtre : toute la porte [de la France] vous est ouverte », a-t-il ainsi lancé. Sur les craintes que peut susciter la place de l’Etat dans l’économie française, le président s’est également voulu très rassurant : « Aux chefs d’Etats et de gouvernement de créer le meilleur environnement (…), mais c’est à vous, chefs d’entreprise, et seulement à vous de définir ce qu’il y a de mieux pour vos économies, et nous vous faisons confiance » a-t-il poursuivi.
On se disait en l’écoutant que l’on était loin des discours des socialistes français sur le «juste échange». Encore plus loin des sorties d’Arnaud Montebourg contre Lakhsmi Mittal. Et l’on comprit que ce n’était en ce lieu que le président Hollande évoquerait la possibilité de «nationalisations temporaires» en France… Quelques heures plus tôt, pourtant, le discours avait d’autres accents. Cela se passait à New Delhi, dans un auditorium fleuri de dahlias où M.Hollande était venu remettre à Amartya Sen, Prix Nobel d’économie 1998, les insignes de commandeur de la Légion d’honneur.
De ce «grand humaniste» qui a passé sa vie à dénoncer les impasses du libéralisme classique, le président a salué la leçon : l’idée le progrès ne se mesure pas «simplement à travers un agrégat, celui de la croissance» mais d’ « indicateurs nouveaux du développement humain, qui prennent en compte le bien-être, la santé et l’éducation, la lutte contre les inégalités ». « Vous nous avez appris, en revisitant l’héritage d’Adam Smith, que l’économie ne se réduisait pas à la logique du marché mais qu’elle était une science morale », a rappelé M. Hollande.
A des journalistes qui l’accompagnaient dans son avion pour Bombay, le président confiait son émotion d’avoir ainsi décoré un auteur dont il avait enseigné les théories à Sciences Po. Cela sonnait comme un retour aux fondamentaux. Des fondamentaux sur lesquels il n’était manifestement guère opportun de s’attarder, quelques minutes plus tard, dans le grand hôtel de la capitale économique du pays.
Thomas Wieder
Le Monde
17-18/02/2013
Correspondance Polémia – 20/02/2013
L'affaire GoodYear reprend des tours avec la lettre ironique du patron de Titan Int'l Inc. à M. Montebourg, que personne ne lit dans le texte. Si ce courrier dénonce l'extravagance des positions de la CGT d'Amiens Nord, débinée maintenant par la CFDT, il se paie carrément la tête du ministre français - et ça nul ne le souligne - en faisant exploser la contradiction d'un libre-échange sans frein opposé à la légitime conservation de l'emploi industriel. Il y dit avoir claqué des millions en lobbying pour faire passer des lois anti-dumping aux Etats-Unis contre les fabricants de pneus chinois et se rit de proclamer qu'ayant réussi, c'est l'Etat américain qui en retour encaisse les droits de douane.
Quand il se dit prêt à acheter une usine indienne ou chinoise où les ouvriers sont payés un dollar de l'heure, c'est une boutade qui passe inaperçue pour les abrutis. Il veut souligner d'abord que la politique de l'OMC conduite par les occidentaux mène à ce genre de stupidité qui finira par crever les propres usines nationales du premier manufacturier mondial, Michelin. M. Montebourg est donc invité à faire des représentations auprès de la Commission européenne pour que soient dressées sans retard des barrières tarifaires à l'invasion de pneus chinois subventionnés, avant de songer à "discuter" avec un repreneur qui sera submergé par les produits asiatiques.
Nul doute que sa lettre a circulé dans les milieux d'affaires. C'est envoyé. Par une grande gueule certes ; mais pas si faux ! TITAN c'est aussi 1.486.998.000 dollars de ventes 2011 en pneus agricoles, miniers et tout-terrain, et un résultat d'exploitation de 132.173.000 dollars pour la même année (cf. comptes annuels). Nous aimerions avoir quelques grandes gueules dans son genre par chez nous. Voici la lettre originale selon le fac-simile des Echos.
February 8, 2013
Mr Arnaud Montebourg
Ministere du Redressement Productif
139 rue de Bercy
Teledoc 136
75572 Paris Cedes 12
Dear Mr. Montebourg:
I have just returned to the United States from Australia where I have been on the past few weeks on business; therefore, my apologies for not answering your letter dated 31st January 2013.
I appreciate your thinking that your Ministry is protecting industrial activities and jobs in France. I and Titan have a 40-year history in buying closed factories and companies, losing millions of dollars and turning them around to create a good business, paying good wages. Goodyear tried for over four years to save part of the Amiens jobs that are some of the highest paid, but the French unions and French government did nothing but talk.
I have visited the factory a couple of times. The French workforce gets paid high wages but works only three hours. They get one hour for breaks and lunch, talk for three, and work for three. I told this to the French union workers to their faces. They told me that's the French way!
You are a politician so you don't want to rock the boat. The Chinese are shipping tires into France - really all over Europe - and yet you do nothing. the Chinese government subsidized all the tire companies. In five years, Michelin won't be able to produce tires in France. France will lose its industrial business because its government is more government.
Sir, your letter states you want Titan to start a discussion. How stupid do you think we are? Titan is the one with money and talent to produce tires. What does the crazy union have ? It has the French government. The French farmer wants cheap tire. He does not care if the tires are from China or India and governments are subsidizing them. Your government doesn't care either. "We're French !"
The U.S. government is not much better than the French. Titan had to pay millions to Washington lawyers to sue the Chinese tire companies because of their subsidizing. Titan won. The government collects the duties. We don't get the duties, the government does.
Titan is going to buy a Chinese tire company or an Indian one, pay less than one Euro per hour and ship all the tires France needs. You can keep the so-called workers. Titan has no interest in the Amien North factory.
Best regards,
(signé)
Maurice M. Taylor, Jr.
Chairman and CEO
MMT/jb
TITAN INTERNATIONAL INCORPORATED
2701 SPRUCE STREET * QUINCY, ILLINOIS 62301
(217) 228-6011 * FAX (217) 228-3166
Pour mémoire, Titan annonçait en 2009 l'ouverture de négociations avec Goodyear pour le rachat du site d'Amiens, après avoir racheté l'usine GY de Freeport (Ill.) en 2005 :
September 23, 2009 11:21 AM Eastern Time
Titan International Inc. Signs Letter of Intent with Goodyear Tire & Rubber Co.
QUINCY, Ill.--(BUSINESS WIRE)--Titan International Inc. announces today that it has signed a letter of intent with The Goodyear Tire & Rubber Company to purchase certain farm tire assets, including the Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) Amiens North factory. This agreement is non-binding and will be subject to GDTF’s satisfactory completion of a social plan related to consumer tire activity at the Amiens North facility, along with completion of due diligence, a definitive acquisition agreement and other standard acquisition approval requirements.
“Titan maintains its focus and specialty in the farm and off-the-road wheel and tire business,” said Titan Chairman and CEO Maurice M. Taylor Jr. “We hope GDTF can come to an expedient arrangement with the Central Works Council in France. If this can be done, the process will move forward.”
Titan fabrique déjà pour la marque Goodyear aux Etats Unis. La CGT Amiens (Michael Wamen) veut attaquer en justice au niveau mondial les accords passés entre ces deux manufacturiers. Qui va payer les avocats ?
Fermez le ban.
Le malaise français ne serait donc qu'un bégaiement de l'histoire, un processus connu qui, en temps de crise, conduit inexorablement les classes populaires vers le populisme, la xénophobie, le repli sur soi, la demande d'autorité. Cette analyse occulte l'essentiel, le durcissement de l'opinion est d'abord le fruit d'une mise à distance radicale des classes populaires. En effet, pour la première fois dans l'histoire, les classes populaires ne sont pas intégrées au projet économique et social des classes dirigeantes. La nouvelle géographie sociale permet de révéler ce bouleversement. Après trois décennies de recomposition économique et sociale du territoire, le constat est redoutable. Contrairement à ce qui a toujours prévalu, les classes populaires ne résident plus "là où se crée la richesse", mais dans une "France périphérique" où s'édifie, à bas bruit, une "contre-société".
Des marges périurbaines des grandes villes jusqu'aux espaces ruraux en passant par les petites villes et villes moyennes, c'est désormais 60 % de la population qui vit à la périphérie des villes mondialisées et des marchés de l'emploi les plus dynamiques. Cette "France périphérique" représente désormais un continuum socioculturel où les nouvelles classes populaires sont surreprésentées. Sur les ruines de la classe moyenne, des catégories hier opposées, ouvriers, employés, chômeurs, jeunes et retraités issus de ces catégories, petits paysans, partagent non pas une "conscience de classe" mais une perception commune des effets de la mondialisation et des choix économiques et sociétaux de la classe dirigeante.
Une vision commune renforcée par le sentiment d'avoir perdu la "lutte des places" en habitant dorénavant très loin des territoires qui "comptent" et qui produisent l'essentiel du PIB national. Deux siècles après avoir attiré les paysans dans les usines, les logiques économiques et foncières créent les conditions de l'éviction des nouvelles classes populaires des lieux de production ; comme un retour à la case départ. Si les ouvriers étaient hier au coeur du système productif et donc dans les villes, les nouvelles classes populaires sont désormais au coeur d'un système redistributif de moins en moins performant.
MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT MÉTROPOLITAIN
Pour produire les richesses, le marché s'appuie désormais sur des catégories beaucoup plus compatibles avec l'économie-monde. L'analyse de la recomposition socio-démographique des grandes métropoles, c'est-à-dire des lieux du pouvoir économique et culturel, nous renseigne sur le profil de ces populations.
Depuis vingt ans, le renouvellement de ces territoires est en effet porté par une double dynamique : de "gentrification" et d'immigration. Dans toutes les grandes villes, les catégories supérieures et intellectuelles ont ainsi investi l'ensemble du parc privé, y compris populaire, tandis que les immigrés se sont concentrés dans le parc social ou privé dégradé. Economiquement performant, le modèle de développement métropolitain porte les germes d'une société inégalitaire puisqu'il n'intègre plus que les extrêmes de l'éventail social. Sans profiter autant que les couches supérieures de cette intégration aux territoires les plus dynamiques, les immigrés bénéficient aussi de ce précieux capital spatial.
Habiter dans une métropole, y compris en banlieue, n'est pas une garantie de réussite, mais représente l'assurance de vivre à proximité d'un marché de l'emploi très actif et de l'offre sociale et scolaire la plus dense. Dans une période de récession économique et de panne de l'ascenseur social, l'atout est remarquable. Aveuglé par la thématique du ghetto et par les tensions inhérentes à la société multiculturelle, on ne voit d'ailleurs pas que les rares ascensions sociales en milieu populaire sont aujourd'hui le fait de jeunes issus de l'immigration. Cette bonne nouvelle a beaucoup à voir avec leur intégration métropolitaine.
Inversement, sur les territoires de la France périphérique, les champs du possible se restreignent. Cette France des fragilités sociales, qui se confond avec celle des plans sociaux, cumule les effets de la récession économique mais aussi ceux de la raréfaction de l'argent public.
L'augmentation récente du chômage dans des zones d'emploi jusqu'ici épargnées, notamment de l'Ouest, est le signe d'une précarisation durable. La faiblesse des mobilités résidentielles et sociales est un indicateur de cette incrustation. Dans ce contexte, la baisse programmée des dépenses publiques, sur des espaces pourtant moins bien pourvus en équipements publics, contribue non seulement à renforcer la précarisation sociale mais aussi à accélérer le processus de désaffiliation politique et culturelle.
A ce titre, le renforcement de la fracture scolaire semble obérer l'avenir. L'accès à l'enseignement supérieur et plus généralement la formation des jeunes ruraux sont déjà inférieurs à ceux des jeunes urbains.
Aujourd'hui, le risque est de voir cette fracture scolaire se creuser entre l'ensemble de la France populaire et périphérique et celui de la France métropolitaine. Le contexte social et culturel britannique est autre, mais on ne peut être indifférent au projet alarmant du ministre de l'éducation nationale anglais, David Willets, qui évoque dorénavant la nécessité de mettre en place une politique de discrimination positive en direction des jeunes Blancs de la working class, dont le taux d'accès à l'université est en chute libre.
FORMATION DES JEUNES RURAUX
Ces informations, qui sont autant d'indicateurs de la recomposition des classes populaires en France et en Europe, soulignent aussi l'impasse dans laquelle sont désormais bloquées ces catégories. Si les suicides récents de chômeurs en fin de droits permettent de mesurer l'intensité de la désespérance sociale, ils ne doivent pas nous faire conclure à la "fin de l'histoire" des classes populaires ; celle-ci se poursuit par des chemins détournés.
Exclues du projet économique global, les classes populaires surinvestissent le territoire, le local, le quartier, le village, la maison. On se trompe en percevant cette réappropriation territoriale comme une volonté de repli, ce processus est une réponse, partielle mais concrète, aux nouvelles insécurités sociales et culturelles.
Il est d'ailleurs frappant de constater que cette recherche de protection, de frontières visibles et invisibles est commune à l'ensemble des classes populaires d'origine française ou immigrée. C'est d'ailleurs dans ce sens qu'il faut lire le retour de la question identitaire dans la jeunesse populaire, aussi bien en banlieue que dans la France périphérique.
Si ces évolutions contredisent le projet d'une société mondialisée et multiculturelle apaisée, elles révèlent aussi, en milieu populaire, et quelle que soit l'origine, la construction de nouvelles sociabilités. Loin du champ politique, c'est une contre-société qui s'organise, par le bas.
Christophe Guilluy http://www.voxnr.com
Moi qui commençais presque à m’inquiéter : petite forme, au gouvernement… Neuf mois qu’il est là et il n’a toujours pas touché aux allocations familiales !
C’est simplement que la famille, ce n’est pas un chantier de démolition comme les autres, sur lequel on va avec une grosse pelleteuse. C’est un discret jeu de mikado. On enlève doucement, un par un, tous les éléments, et tant que tout ne s’est pas effondré, cela passe presque inaperçu.
Après le mariage, voici donc venir le porte-monnaie. On nous l’explique doctement, la branche Famille de la Sécurité sociale est en déficit (2,5 milliards en 2012). En oubliant de préciser, comme le note Dominique Marcilhacy de l’Union des Familles en Europe, que si cette branche est en déficit c’est qu’on l’y a mise artificiellement pour pouvoir, ensuite, la prier vertement de se serrer la ceinture. Une technique bien pratique, éprouvée par tous les gouvernements depuis 20 ans, et qui a permis de priver les caisses d’allocations familiales de 16 milliards d’euros de recettes annuelles. La dernière fois, c’était en 2011, quand on lui a demandé de prendre à sa charge 4,8 milliards de dépenses jusque-là logiquement assumées par la branche vieillesse.
Ce petit tour de passe-passe opéré, on se gratte la tête pour trouver des sous : bon sang mais c’est bien sûr ! Soumettons donc les prestations familiales à l’impôt sur le revenu ! L’imposition des prestations familiales rapporterait environ 800 millions à l’État. 2,6 millions de familles seraient touchées, dont plus de la moitié deviendrait ainsi imposable. Pour une famille de trois enfants, le surplus d’impôt serait ainsi de 540 € par an. Un procédé « redistributif » des familles nombreuses dites « aisées » vers les familles pauvres.
Une autre solution « redistributive », évoquée elle aussi, serait de soumettre les allocations familiales à conditions de ressources, comme on le fait déjà pour nombre de prestations. En sautant à pieds joints, cela va sans dire, sur l’objet même des allocs qui n’est pas de faire de la redistribution mais de soutenir la natalité, et donc d’aider tous les parents, sans distinction, à maintenir leur niveau de vie à l’arrivée d’un nouvel enfant.
Tout cela, à terme, permettrait donc de rééquilibrer le budget « famille » de la Sécurité sociale… et peut-être même, qui sait, quand les tensions se seront un peu apaisées de financer tranquillement PMA et GPA. Mieux que la redistribution des richesses, la redistribution des bébés !
Naturellement, pour que cette réforme passe sans trop de grincements de dents, il va falloir faire un peu de pédagogie. Comme d’habitude. Via les médias, comme d’habitude. J’imagine par exemple un reportage au 20 heures dans un appartement cossu de l’ouest parisien. Ambiance commode Louis XVI dans le salon et Mercedes dans le garage. Les trois enfants sont bronzés, c’est normal, ils reviennent d’un safari en Tanzanie. Quand on évoque les allocations familiales, la mère, qui ressemble vaguement à Liliane Bettencourt, passe la main dans son brushing Dessange : ils seraient tout à fait prêts à y renoncer… Pour être francs, ils n’en ont pas vraiment besoin. Ce n’est pas beau ça ?
Alors, bien sûr, il y aura toujours des ronchons. Les familles XXL par exemple, pour lesquelles les allocations familiales rentrent substantiellement et structurellement dans la composition des revenus. Enfin, ceux-là n’étaient pas forcés, avec tous les moyens modernes à leur disposition, de se reproduire comme des lapins. Il y a un moment où il faut être citoyen responsable, on ne va pas non plus assumer toutes leurs gaudrioles.
Et puis surtout, les éternels « au-dessus-du-seuil » (l’allocation rentrée scolaire ? Ah non, vous êtes au-dessus du seuil ! L’allocation logement ? Pas de bol, au-dessus du seuil ! La prestation d’accueil jeune enfant ? Dommage… au-dessus du seuil !). Mais pour eux, je vous rassure, on ne se fait aucun souci. Ce qui est très confortable avec la classe moyenne, c’est qu’elle râle toujours un peu au début, mais finit toujours par encaisser.
À moins que, cette fois, elle soit au-dessus du seuil… de tolérance ?
Dans le projet d’accord sur la sécurisation de l’emploi trouvé le 11 janvier dernier, le patronat a fait carton plein sur la flexibilité et obtenu un maximum de dérogations au Code du travail. Décryptage.
Malgré quelques miettes lâchées aux salariés, comme l’instauration d’une complémentaire santé généralisée, des représentants du personnel au conseil d’administration ou la taxation des contrats courts…, les travailleurs sont les premières victimes de cette régression sociale inédite voulue par le Medef.
1. Faciliter les licenciements et éviter les poursuites
Dans le texte, la procédure de licenciement collectif pour motif économique et son contenu sont fixés, soit par un accord collectif majoritaire, soit par un document produit par l’employeur et homologué par la Direccte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Une « validation » du plan social par les syndicats ou l’administration qui rendra plus difficile sa contestation devant le juge.
Le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) est mis en place dans des délais préfixés, pour accélérer la procédure. La limite pour contester la validité de cet accord est de trois mois. Si le salarié veut remettre en cause le motif ou le non-respect par l’employeur des dispositions, il n’aura que douze mois pour le faire. Plus généralement, le délai de prescription concernant une réclamation sur l’exécution ou la rupture du contrat de travail est de vingt-quatre mois contre cinq ans auparavant. Ce qui risque d’empêcher certains recours comme ceux des victimes de l’amiante.
Toujours pour éviter aux patrons de comparaître devant un tribunal, le projet d’accord privilégie la conciliation avec les prud’hommes pour résoudre les litiges liés à un licenciement, via notamment le versement d’une indemnité forfaitaire de l’employeur à son ex-salarié. Les patrons seraient la seule catégorie en France pour laquelle un plafond de sanction serait appliqué ! Enfin, le Medef a introduit une disposition un peu obscure qui tente d’instaurer la prévalence du fond sur la forme en cas de procédure de licenciement. Par exemple, une irrégularité dans la lettre de licenciement (la forme) ne pourrait plus être retenue contre l’employeur.
2. Le chantage à l’emploi
L’accord de maintien dans l’emploi, qui permet de moduler le temps de travail et le salaire « en cas de graves difficultés conjoncturelles », sévit déjà dans certaines entreprises (Renault s’y essaie actuellement). Il serait institutionnalisé nationalement par le projet d’accord. Le dispositif de compétitivité-emploi, signé par un ou des syndicats représentant 50 % du personnel, est censé sauvegarder l’emploi et pourra être conclu pour une durée de deux ans maximum. Mais la garantie du maintien de l’emploi n’est pas pérenne, juste « pour une durée au moins égale à celle de l’accord », ce qui laisse la porte ouverte à une nouvelle affaire Continental Clairoix.
Dans ce cas précis, certains syndicats avaient signé l’accord, ce qui n’avait pas empêché l’entreprise de fermer. Si les salariés refusent le chantage à l’emploi, ils sont licenciés pour motif économique. Mais l’entreprise est exonérée de « l’ensemble des obligations légales et conventionnelles » du plan social, comme les offres de reclassement. Le texte prévoit plutôt « des mesures d’accompagnement ». Pour avoir refusé de se sacrifier, le salarié aura donc le droit à un licenciement économique au rabais.
Une sécurisation minimal. Dans le texte, il y a très peu de chose au profit de la sécurisation des salariés. Les droits rechargeables à l’assurance chômage, qui existent déjà, sont élargis. La majoration de cotisation d’assurance chômage pénalisera les CDD courts et les contrats d’usage. Mais, en contrepartie, le patronat obtient 150 millions d’exonérations de cotisations sur certains CDI ! Sont aussi au menu, le compte personnel de formation, la complémentaire santé généralisée ou l’accès des représentants du personnel aux conseils d’administration, mais uniquement dans les entreprises de 5 000 salariés en France ou de 10 000 à l’échelle mondiale. Des avancées certes, mais mineures au regard de la dominante de flexibilité du projet d’accord.
3. Les mobilités forcées
Les entreprises peuvent mettre en place des mobilités internes pour contraindre les salariés à changer de poste ou de lieu de travail. Les limites géographiques et les mesures d’accompagnement à la mobilité sont négociées dans le cadre d’un accord d’entreprise, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les dérives. Le refus donne lieu à un licenciement du salarié pour motif personnel.
4. Le piège du temps partiel
Pour mieux l’encadrer, des négociations s’ouvriront dans les branches professionnelles. Les salariés travailleront un minimum de vingt-quatre heures par semaine (sauf étudiants de moins de vingt-six ans et salariés des particuliers employeurs). Mais le texte organise une modulation du temps de travail au bon vouloir de l’employeur, avec de nombreuses dérogations possibles dans l’année et une pression exercée sur la rémunération. Le salarié deviendrait une variable d’ajustement en fonction de l’activité de l’entreprise.
5. Des CDI précaires
La création d’un CDI intermittent et d’un CDI intérimaire va encore fragiliser la forme normale du contrat à durée indéterminée, en normalisant l’alternance de périodes travaillées et non travaillées. Quand à la taxation de certains CDD courts, elle ne concerne pas l’intérim et les CDD de remplacement ou saisonniers, grands vecteurs de précarité.
PARIS (NOVOpress Breizh) – Miracle, contrairement aux attentes, en décembre 2012, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi n’a progressé que de 300 en catégorie A, alors que la tendance était à + 30.000 par mois depuis un an. « Cette stabilité est appréciable », a commenté Michel Sapin, ministre du Travail. Tout en demeurant prudent : « Pour autant, elle ne marque pas une inversion de la tendance à la hausse observée depuis 2008. » (Le Figaro Economie, 26-27/01/2013).
Effectivement, le ministre n’a aucune raison d’afficher une quelconque satisfaction. En effet, si on prend en compte les chômeurs en activité réduite (qui travaillent plus ou moins de 78 heures par mois), non seulement le nombre d’inscrits progresse de 10.200 en décembre 2012, mais il frôle désormais les 4,63 millions en France métropolitaine.
On peut également remarquer que cette stagnation inattendue du nombre de chômeurs de catégorie A s’explique par la très forte hausse des sorties de Pôle emploi en décembre (+24,5%) et des cessations d’inscription pour défaut d’actualisation (+5,9%). La gauche reprend les recettes de la droite…
Pour l’instant, les deux armes dont le Gouvernement attend beaucoup (emplois d’avenir et contrats de génération) n’ont pas encore eu le temps de produire leurs effets. « Les emplois d’avenir démarrent doucement », titre Le Monde (06/02/2013). En effet, trois mois après le lancement du dispositif, le ministère du Travail et de l’Emploi comptait seulement 4.600 signatures effectives. Les 100.000 contrats prévus – au bénéfice quasi exclusif des « jeunes issus de la diversité » – semblent encore bien loin. Dans ce dossier le Gouvernement ne peut compter sur l’aide de l’opposition. Le président du groupe UMP de l’Assemblée nationale, Christian Jacob, a eu l’occasion d’indiquer la position de ses amis : « C’est une position très large du groupe. La ligne est relativement claire. Nous nous opposerons à ce texte parce que nous sommes dans un système uniquement tourné vers la fonction publique et rien pour le secteur marchand. » (Le Monde, 07/09/2012).
Mais affirmer que la politique de l’UMP est résolument antisociale serait inexact. En effet le parti de Jean-François Copé participe à sa manière à la création d’emplois ; il fait même beaucoup en la matière. Les chiffres montrent l’importance de l’effort consenti par les frères ennemis Copé-Fillon pour terrasser le chômage. Ainsi, dans les cinq instances censées piloter le parti (vice-présidence, secrétariat général et diverses commissions), 150 postes ont été attribués. A tel point que, si on considère par exemple, le nombre des vice- présidents, l’attelage ressemble fort à une armée mexicaine. Le 15 janvier, huit ont été nommés (Chatel, Wauquiez, Hortefeux, Gaudin, Karoutchi, Longuet, Estrosi, de Raincourt). Mais comme cela ne semblait pas suffire, une seconde promotion est apparue le 3 février : Dati, Kert, Audy, Fournier, Lamour, Falco, Gaymard. Avec en renfort, les vice-présidents nommés au titre des « mouvements » : Peltier (Droite forte), Jean Leonetti (Humanistes), Thierry Mariani (Droite populaire), Patrick Ollier (Gaullistes), Bernard Perrut (Droite sociale). On appelle cela une direction paritaire puisqu’on compte autant de copéistes que de fillonistes (Le Figaro, 05/02/2013). Vingt-cinq présidents, cela a de la gueule !
Toujours soucieux d’œuvrer positivement en faveur de l’emploi, Jean-François Copé s’est transformé en agent recruteur lors d’un déplacement à Agen le 6 février dernier. Il a annoncé sans rire qu’il allait demander aux secrétaires départementaux de son parti de publier des petites annonces dans toutes les villes afin de trouver des candidats pour les élections municipales de mars 2014 (Le Monde, 09/02/2013).
Qui dit mieux ? Si le P.S. suivait le même chemin, on pourrait diminuer notablement les effectifs de Pôle emploi…
Ce lundi 21 janvier, je n’étais pas à la traditionnelle messe pour le repos de l’âme du roi Louis XVI à Paris mais en train de corriger des devoirs de géographie et de lire avec grand intérêt, en plus de la presse du jour, le livre de Stéphane Giocanti sur les Daudet. Qu’on ne se méprenne pas ! Il ne s’agit pas pour moi d’oublier cette date terrible du 21 janvier 1793 qui vit rouler la tête du roi au pied de la guillotine ni d’en minorer le souvenir, et je félicite mes amis rennais d’avoir rebaptisé symboliquement la passerelle Saint-Germain, au moins pour la journée, « pont Louis XVI », tout en y accrochant un superbe drapeau fleurdelysé visible une bonne partie du lundi.
Mais le souvenir ne doit pas faire oublier le présent et la nécessité de l’avenir, de cet avenir « que tout esprit bien-né souhaite à sa patrie », selon la formule maurrassienne toujours d’actualité. Au-delà des commémorations, importantes et utiles piqûres de rappel historiques, il s’agit de réfléchir et peser sur les événements, que ceux-ci soient politiques ou sociaux, et il est vrai que les temps présents ne nous laissent guère nous reposer…
C’est le roi Louis XVI qui, le premier, employa l’expression « justice sociale », formule qui fut aussi, on le sait trop peu, le titre d’un petit périodique monarchiste inspiré par le comte de Paris dans les années trente du XXe siècle. Alors, pour rendre hommage de façon un peu originale au roi martyr, j’ai profité de ce jour particulier pour travailler à de nouvelles propositions monarchistes-sociales contre le chômage et la désindustrialisation : la mise en route de grands projets d’infrastructures comme la Grande gare centrale de Paris ; un programme de réhabilitation du bâti des communes rurales aujourd’hui menacées de désertification ; un grand projet de diffusion du télétravail dans les campagnes dites « profondes » mais aussi dans les autres… ; la reconstruction d’une grande marine destinée à la mise en valeur de notre Zone Economique Exclusive aujourd’hui sous-valorisée ; un programme de valorisation des potentialités énergétiques françaises, de l’éolien au solaire, de l’énergie houlomotrice aux algocarburants, de la petite hydraulique à l’énergie marémotrice, etc. ; la promotion d’une agriculture biologique de proximité et des « potagers sociaux » urbains et périurbains ; la formation dès le collège aux activités manuelles, qu’elles soient de réparation comme de création et de fabrication, aujourd’hui trop négligées ; etc.
Ce ne sont pas les idées qui manquent pour relancer l’emploi en France mais bien plutôt la volonté, en particulier politique, de rompre avec certaines (mauvaises) habitudes d’assistanat et de fatalisme : il est tellement plus facile de poursuivre sur la voie d’une société de consommation qui séduit et endort les populations plutôt que d’engager des réformes qui remettent le travail au centre de l’activité économique sans asservir les hommes au règne de l’Argent !
Ce 21 janvier, en mémoire de ce roi novateur et humaniste mais « trop humain » dans des temps de fer et de feu, j’ai essayé de montrer que, en cette malheureuse absence de roi et en l’espérance du prochain souverain, le royalisme n’était pas déploration mais proposition et action !
Revoici la dépendance, qui revient en boucle, les politiciens de tous bords courant sans cesse après les calamités qu'ils créent eux-mêmes.
Le nombre des personnes dépendantes ne cesse de croître. Au début des années 2000, elles étaient quelques 700.000, mais elles devraient dépasser 1,6 million en 2040. L’Aide Personnalisée à l'Autonomie (APA) est, à l’heure actuelle, la principale source de financement pour 1,3 million de personnes : 560.000 en maison de retraite et 751.000 à leur domicile ou dans leur famille. La Sécurité sociale, pour la partie soins, les départements et les familles se partagent aujourd’hui la facture. En moyenne, le coût annuel d'une personne dépendante est évalué à 30.000 euros. Chacun d'entre nous peut être frappé à son tour ou épargné sans que personne ne puisse savoir qui sera frappé, qui sera épargné et à quel degré.
En bonne logique, le problème de la dépendance éventuelle devrait être régi par les épargnes individuelles jointes à la solidarité familiale. Mais c'est là que l'on rencontre les effets calamiteux des pouvoirs publics de toutes tendances qui, depuis longtemps, s'attaquent précisément à ces deux remèdes, pourtant nécessaires et suffisants.
Il y a d'abord la paupérisation générale du pays organisé ou admise cruellement par ces pouvoirs et qui se traduit en particulier par la difficulté de créer des épargnes suffisantes, à l'abri de l'ouragan fiscal et social. Quant aux offensives contre la famille, elles ne cessent de se développer, ce qui brise les possibilités de recours à cette institution fondamentale. Pis encore : à cause de ce double comportement public, chacun peut trouver des excuses pour renoncer à sa responsabilité personnelle et s'abandonner à la sollicitude trouée de l'intervention étatique.
LA FAUSSE SOLUTION DE L'ETATISME
C'est ainsi que l'on voit l'État s'avancer avec ses gros sabots pour prétendre corriger la calamité que lui-même a créé.
Il n'est, semble-t-il, plus beaucoup question de la création d'un cinquième pilier de la sécurité sociale, qui s'ajouterait aux quatre piliers existants : famille, accidents du travail, maladie, retraite : une telle création serait, certes, la faute à ne pas commettre et, néanmoins, le recul sur ce plan n'est peut être que provisoire.
La « sécu » est un monstre qui, par ses dimensions titanesques après des extensions successives, finit par absorber une large part de l'activité nationale ; le monstre, quels que soient les changements de statut depuis sa création, reste étroitement soumis à la dictature de syndicats dont la légitimité est plus que douteuse. Les résultats sont désastreux, avec, en particulier, la disparition de la responsabilité personnelle seule façon de gérer réellement les risques en tout genre. Depuis sa création la « sécu » traine, par nature, un déséquilibre financier que l'on appelle maintenant couramment le « trou de la sécu », dont une partie très visible est formée par les dérives de l'assurance-maladie ; ce « trou de la sécu », à lui seul, explique une grande partie de la paupérisation du peuple français, avec, notamment, le dépérissement des entreprises, seules créatrices de vraie richesse et alimentant par la force largement le monstre.
Depuis quelques temps, l'État s'avance sous d'autres formes que le cinquième pilier pour prétendument résoudre le problème.
Le Premier ministre a mis en route une parlotte avec quatre groupes de travail planchant sur le dossier. Le premier traite de la question "société et vieillissement", le deuxième de celle des "enjeux démographiques et financiers de la dépendance", le troisième de "l’accueil et de l’accompagnement des personnes âgées", et le quatrième de la "stratégie pour la couverture de la dépendance des personnes âgées".
DES IMPÔTS A PREVOIR
Il a été officiellement indiqué que le produit de ces réflexions aurait des conséquences sur le prochain projet de loi de finances tout en précisant que la dépendance serait un des "sujets de la présidentielle". L'accroissement de la CSG est provisoirement exclu : peu importe, finalement, les impôts qui seront prélevés, car l'essentiel est que la course aux milliards est engagé et il n'est question que d'augmentations d'impôts et de charges. On n'imagine pas l'immensité du tort créé, de la sorte, à tous les créateurs et dirigeants d'entreprise par le flou juridique et fiscal créé dans de telles parlottes : l'une des conséquences les plus dommageables est évidemment le retard dans les décisions éventuelles, personne ne sachant à l'avance qui sera frappé et comment.
Dans tout ce flou, interviennent les collectivités locales qui supportent pour l'essentiel l'APA et qui aimeraient bien en passer le fardeau à l'État. Elles n'ont pas complètement tort dans cet objectif, mais il faut rappeler que la paupérisation de la France vient pour une large part de ces collectivités locales et de l'enrichissement incroyable des élus de diverses sortes qui les manipulent à leur seul profit.
Pour couronner le tout, force est de reconnaître que les programmes des éventuels présidentiables pour 2012 sont les mêmes, quelles que soient les nuances apparentes : poursuite sans répit des dépenses publiques et particulièrement de celles qui conduisent à l'enrichissement personnel des prédateurs étatiques, déficit, endettement, impôts et charges. C'est clair, mais c'est ainsi.
LA RESPONSABILITE PERSONNELLE
Pour terminer, voici plusieurs constatations.
Tout système de subventions étatiques s'auto-alimente lui-même, beaucoup de personnes essayant de se glisser dans le système bureaucratique inventé pour l'occasion : c'est l'une des explications du succès de l'APA. La responsabilité personnelle est la seule façon de gérer les risques ; si elle s'exerçait librement, les épargnes accumulées en vue de l'avenir serviraient d'aliments aux entreprises et, par ricochet, la richesse se multiplierait. Des systèmes d'assurance, lesquels existent déjà, se développeraient davantage dans un cadre concurrentiel. Le tout déclencherait un cercle vertueux. Nous sommes, hélas, loin de ces perspectives dans la situation actuelle.
Il serait, cependant, encore tout à fait possible de changer, mais il faudrait à coup sur changer intégralement de classe politique et c'est la seule et vraie difficulté !
Michel de Poncins
Depuis 2009, plus d’un millier d’usines ont dû mettre la clef sous la porte. C’est le bilan inquiétant dressé par le cabinet de veille économique Trendeo.
En 2012, quelque 266 usines auraient disparu quand seulement 166 auraient été créées, selon la société de veille économique Trendeo. Au total, le rythme de fermeture se serait ainsi accéléré de 42%. Ce n’est pas loin de la triste performance enregistrée au plus fort de la crise en 2009 avec quelque 379 usines fermées. Résultat : ce sont 1.087 usines qui ont mis la clef sous la porte depuis 2009.
“L’économie française s’installe dans une tendance dépressive“Alors que la tendance était incertaine en 2011, la conjoncture pour l’emploi se dégrade fortement en 2012, note l’étude. Les créations d’entreprises continuent à diminuer tandis que les suppressions ne cessent d’augmenter. “L’économie française s’installe dans une tendance dépressive“, avertit le cabinet.
L’industrie manufacturière à la peine
C’est l’industrie manufacturière qui est le premier secteur touché, avec en première ligne l’industrie automobile (- 41.994 emplois depuis 2009), suivie de l’industrie pharmaceutique (-8.648 emplois). Au total 23.897 emplois ont été supprimés en 2012, soit 121.946 postes depuis 2009. Viennent ensuite les secteurs des Transports et de la logistique et celui de l’Administration publique avec respectivement 60.854 et 57.790 emplois supprimés depuis 2009. En revanche, dans ce contexte de délitement du tissu industriel, la construction aéronautique et le luxe résistent plutôt bien, avec plus de 2.400 créations de postes.
Reste que le cabinet se montre pessimiste pour l’avenir. Avec les annonces de suppressions d’emploi chez Goodyear ou encore Renault, l’étude évoque notamment le mois de janvier 2013 comme étant “le plus mauvais“ depuis qu’il collecte des données.