Poser la question peut paraître étrange et pourtant elle doit se poser. Politiquement d’abord, parce que l’allié radical était loin de l’être, attachés comme le sont les élus radicaux à la laïcité, au discours républicain, mais loin d’être des partageux. Quant aux communistes, leur soutien était sans participation et l’on sait que leur entrée dans le Front populaire était liée au revirement, très relatif d’ailleurs, de Staline face au danger hitlérien.
En réalité la question de savoir si le Front populaire fut socialiste doit d’abord se poser par rapport à l’économie. De ce point de vue, il faut savoir ce qu’on entend par socialisme, si l’on s’accorde pour admettre que le socialisme, même en économie de marché, suppose que l’État dispose de moyens économiques importants qui lui permettent, institutionnellement, d’intervenir dans l’économie, voire de disposer d’une partie de l’appareil de production et des hommes pour soutenir son action.
Nous avons donné ici une définition du socialisme modèle deuxième moitié du XXe siècle, tel qu’il peut s’observer à partir de la Seconde Guerre mondiale. On aura reconnu le modèle social-démocrate dont l’appellation est d’ailleurs variable selon les pays. Il nous faut donc examiner, au-delà de la puissante dimension mythique, ce que fut réellement l’action du Front populaire qui, rappelons-le, n’eut guère le temps pour lui puisqu’il demeura au pouvoir une très courte année.
Un peu de social, peu de socialisme
La fonction politique est très souvent l’art de créer des mythes, de donner une charge symbolique voire affective à l’action et, de ce point de vue, le Front populaire a réussi, tant son insignifiant passage au pouvoir a laissé une trace importante dans l’inconscient collectif français. Dans ce registre s’inscrivent les congés payés et les 40 heures. On aura noté qu’à partir de cette date le social en France se fera toujours par le haut c’est-à-dire par la loi, c’est-à-dire le plus souvent de façon non contractuelle ; il en sera ainsi des lois ultérieures sur les trois semaines de congés payés accordées par le Front républicain en 1956, la loi Mauroy sur les retraites en 1982 et, bien sûr, la loi Aubry sur les 35 heures. Choix politique quasi culturel en France qui conférera une grande rigidité aux dispositions sociales.
De ce point de vue on oublie souvent ce que Jean Fourastié nous a magistralement enseigné à savoir que la source du progrès social n’est pas uniquement dans la loi mais aussi dans les formidables gains de productivité. Il est vrai qu’au XIXe siècle la loi avait beaucoup fait pour le social surtout grâce aux catholiques sociaux (travail des enfants, etc.). Quoi qu’il en soit, le résultat est que, outre que les ouvriers français travaillaient moins que les ouvriers allemands au moment où Hitler réarmait l’Allemagne, les Français après 1945 auront, en moyenne, une durée hebdomadaire de travail supérieure à celle des Allemands et des Britanniques. Ce paradoxe ne saurait s’expliquer uniquement du fait que les gouvernements qui suivirent le Front populaire cherchèrent à revenir sur la loi des 40 heures, « la semaine des quatre jeudis » disait Paul Reynaud, mais parce quà vouloir forcer le cours des choses économiques on perd souvent sur les capacités productives et, de ce fait, les gains de productivité, facteurs de progrès sociaux, ne sont pas au rendez-vous.
Manque d’experts
Dans le même registre l’histoire aura retenu que les accords de Matignon permirent la reconnaissance des syndicats : est-ce en soi du socialisme ? Quant aux augmentations de salaires concédées par le patronat au cours des mêmes accords de Matignon, elles n’étaient pas déraisonnables dans l’époque car il fallait, dans un contexte déflationniste généralisé, redonner du pouvoir d’achat aux masses. Cela se justifiait assez largement, mais ce ne fut pas le gouvernement qui accorda ces augmentations, il n’en fut que le médiateur ; au surplus, la mesure était plus keynésienne que socialiste. Tout cela cependant à condition qu’on ne gonflât pas un pneu crevé et que le pouvoir d’achat ainsi distribué s’exprimât au bénéfice des productions françaises.
En revanche, au printemps 1937, Léon Blum fut incapable d’apprécier les effets en cours de la reprise de l’économie française, faute d’experts. Blum, Herriot et le personnel politique de la IIIe République étaient des lettrés et non des experts et l’on aurait tendance à penser que l’économie est une chose trop sérieuse pour être laissée à des littéraires si… Si le thème de la Synarchie qui se développe à l’époque et la naissance prochaine de la technocratie ne nous donnaient pas à penser, avec le recul du temps en ce début du XXIe siècle, que les experts ne firent pas toujours mieux ou, en tout cas, certainement trop.
La place de l’État
C’est bien le problème qui est posé par l’étude économique du Front populaire. Si en effet sa politique ne fut guère socialiste au sens où nous l’avons posée, c’est que l’État n’en avait pas les moyens : peu d’experts, peu d’hommes de l’État, une fonction publique limitée et l’absence de volonté d’infléchir le sens général de l’économie. Bien sûr, des esprits nombreux, souvent brillants, pensent à cette action de l’État. On peut citer le groupe X-Crise et d’autres encore très bien étudiés dans le livre de François-Georges Dreyfus sur les origines de Vichy. Celui-ci montre que l’influence des intellectuels non conformistes sur le futur régime prime sur celle des maurrassiens. C’est ainsi que l’on voit se profiler la montée de la future technocratie que, par ailleurs, un homme comme Tardieu appelait de ses vœuf. Alfred Sauvy, dans sa magistrale Histoire économique de la France entre les deux guerres, montre comment le ministère des Finances, sis encore rue de Rivoli, calculait lindice des prix. Un fonctionnaire du ministère sortait alors du Louvre avec un panier qu’il remplissait, avenue de l’Opéra et dans les magasins des rues avoisinantes, des biens censés représenter le panier de la ménagère, puis sen retournait au ministère pour faire la moyenne. Aujourd’hui c’est par excès que l’on pêche quand on pense aux innombrables fonctionnaires qui sont censés contribuer à l’établissement de l’indice.
Deux exemples montrent les degrés d’intervention de l’État dans la vie économique sous le Front populaire. Le premier concerne le problème monétaire : il est d’ailleurs beaucoup plus un attribut de la souveraineté quune véritable intervention économique. Au printemps 1936 toutes les grandes monnaies ont été dévaluées : la livre dès 1931, le dollar en 33, et le franc Poincaré est surévalué. Il faut bien comprendre que la dévaluation Poincaré a été vécue comme une rupture par les Français après 125 ans de stabilité monétaire (le franc germinal de 1803) et qu’une nouvelle dévaluation apparaît aux dirigeants du Front populaire comme une amputation du drapeau.
Maudite dévaluation
Mais la vraie raison des réticences de Blum cest que la pratique de la dévaluation en ce début du XXe siècle est surtout d’essence totalitaire. Les grandes dévaluations, voire les destructions monétaires (Russie) ont été celles des bolcheviques et des nazis et le contrôle des changes qui doit accompagner une dévaluation pour assurer sa réussite et éviter que les détenteurs de capitaux se mettent en position de change ou privent le pays de ses capitaux, est une contrainte anti-libérale et choque profondément les habitudes de ce bourgeois libéral qu’est Blum. Cependant il fut contraint au final de dévaluer à l’automne, ce qui conféra à la monnaie nationale un avantage de change certain mais trop tardif. Les effets de la dévaluation compétitive se feront sentir au printemps sur les exportations mais il est déjà trop tard. L’embellie économique mal perçue sera peu durable. C’est à partir des dévaluations de 1939 et surtout celles qui suivirent la guerre, 47, 48, 49, 58, 69, 81, 82, 83, et 86 que les Français se sont habitués au contrôle des changes, mesure abolie par l’Europe en 1987.
Un avant-goût de la PAC
Le second exemple porte sur la question agricole où le Front populaire fut le plus interventionniste sans doute. On sait la dramatique caractéristique de la crise de 1929, la baisse catastrophique des prix, la déflation généralisée : les prix agricoles, dans ces circonstances, résistent encore moins bien que les prix des produits manufacturés. Les agriculteurs voient donc le prix des céréales s’effondrer. Chartres fut le théâtre de véritables émeutes des petits producteurs beaucerons désespérés par le blé gangster, ce blé vendu par les gros céréaliers en dessous du plancher établi par le gouvernement. Le Front populaire va créer l’Office interprofessionnel du blé dit ONIB puis ONIC (céréales), véritable prototype de la PAC mise en place par la volonté de De Gaulle et des hauts fonctionnaires français à partir de 1962. Son principe revenait à payer au dessus du prix du marché mondial les produits tout en faisant assumer par la collectivité les stocks, leur écoulement ou leur destruction ; il y a bien là quelque chose de la PAC.
La vraie rupture
À l’évidence la rupture dans l’histoire économique du XXe siècle ce n’est pas 1936 mais 1940 ou 1941, dates auxquelles l’État, sous Vichy, se dote des moyens d’intervention dans l’économie. Dès lors, la technocratie est née ! À titre de simple exemple on se souvient que l’École d’Uriage fut la pépinière des cadres de la IVe et de la Ve république. Et n’en déplaise à ceux qui voudraient voir, politiquement, une rupture dans les années suivant la Libération, sur le plan économique il y a une grande continuité entre Vichy et la IVe République. Que les communistes soient les inspirateurs de cette politique est incontestable mais les moyens leur ont été désormais donnés pour intervenir. L’État finira par acquérir le poids que l’on sait aujourd’hui et, sil nest pas déraisonnable de vouloir comme le disait R. Reagan qu’il « descende de notre dos », il faut se souvenir que l’URSS est morte sous son poids en 1991 mais que la période qui a suivi a été gravement affectée par l’inexistence quasi totale de ce même État qui vit proliférer l’anarchie, les mafias et les oligarques, toute la politique du président Poutine étant de rechercher l’équilibre entre le trop d’État et le pas assez d’État. La France dans l’inévitable réforme quelle doit accomplir devra sen souvenir.
Olivier Pichon * L’Action Française 2000 du 1er au 14 juin 2006
* Directeur de Monde et Vie.
social - Page 525
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Le Front populaire était-il socialiste ?
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Boursier de Carbon : « DES FRONTIERES POUR PROTEGER L'EMPLOI » (arch 1994)
Alain Madelin, le ministre des entreprises, vient de faire dans Le Monde un plaidoyer pour le libre-échange intégral, en s'attaquant à l'illusion que constitue selon lui le protectionnisme.
❏ Philippe Boursier de Carbon, polytechnicien et économiste éminent, ami personnel de Maurice Allais, prix Nobel d'économie, lui répond point par point. Le libre-échange intégral nuit à la prospérité et à l'équilibre social.
❍ Le ministre affirme que le protectionnisme repose sur une illusion d'optique et donne l'exemple d'une paire de chaussures importée et payée 100 francs en France au lieu des 250 F que propose un producteur autochtone pour ce même produit.
❐ Les pays développés importent aujourd'hui des produits à faible valeur ajoutée et fabriqués avec une main-d'œuvre non qualifiée et ils exportent au contraire des produits de haute technicité, requérant un personnel moins nombreux mais bien formé. Équilibré en francs, un tel échange est déséquilibré en termes d'emplois.
Affirmer que les 100 francs reçus par le producteur étranger de chaussures constituent une créance sur la production française car elle reviendra inévitablement sous forme d'achat de biens ou de services est une affirmation insuffisante en termes d'effets sur l'emploi national : la demande extérieure procure bien moins d'emplois en France que la demande nationale en raison de la forte productivité des entreprises exportatrices.
Ce peut être un marché de dupes car le TGV vendu à la Corée du Sud ne donnera jamais autant de travail que les millions de paires de chaussures qui auront servi à le payer.
❍ Alain Madelin estime que rien ne justifie la peur des délocalisations, en premier lieu parce qu'elles sont une manifestation de l'Internationalisation croissante de l'économie et des entreprises. Que vous en semble ?
❐ Problème gravissime en effet. Actuellement, il existe entre les pays développés et les pays moins développés des taux de change qui compensent les effets des différences moyennes des productivités locales en égalisant les niveaux moyens des prix. Si l'équilibre entre deux pays s'est établi avec une différence de charges salariales de 1 à 4 ou 5 au cours du change, différence égale à celle des productivités, la délocalisation d'une industrie de pays développé permet la même productivité que dans son cadre national. Mais dans ce cas, la production nationale périclite fatalement !
Le développement des délocalisations a pour résultat d'aggraver le chômage en même temps qu'elle accroît les inégalités dans nos pays.
Si vous voulez un exemple de la malfaisance des délocalisations, je citerai le rapport du sénateur Arthuis à propos de l'histoire des survêtements de l'armée de terre.
Un marché de 90 000 d'entre eux fut passé par l'armée à une société domiciliée en France qui fit fabriquer ces survêtements à l'île Maurice pour 9,6 millions de francs.
Le ministère de la Défense a réalisé une économie de 540 000 francs sur ce marché mais cette délocalisation de production implique pour la France un coût de chômage évalué à 6 millions de francs, soit une perte nette de 5,7 millions pour la collectivité nationale. Le marché a en fait été adjugé à la société MPH pour un prix unitaire de 107 francs contre 113 francs pour deux sociétés françaises concurrentes, soit une différence qui ne se monte qu'à 6 francs par survêtement. Aux taux de change actuel les salaires de l'île Maurice sont 8 fois moins élevés qu'en France. Ainsi le prix d'adjudication de 107 francs aura permis à cette société de réaliser un magnifique sur-profit.
❍ Estimez-vous que le libre-échange est aussi néfaste à l'Intérieur de l'Union européenne ?
❐ Non. L'Union européenne peut et doit pratiquer un libre-échange total. Elle doit se fonder sur le principe de la préférence communautaire ce qui entraîne une protection contre les importations génératrices de chômage.
❍ Vous vous séparez donc de l'assertion du ministre selon laquelle le libre-échange n'exige pas l'égalité des conditions de concurrence.
❐ Oui. Si l'on mène une politique sans limite de libre-échange mondial, le fossé des inégalités sociales ne fera que s'élargir chez nous et le taux de chômage s'élèvera encore.
La seule solution ou au moins e palliatif à appliquer dans le cas d'un libre-échangisme illimité consisterait à créer des taxes compensatoires sur les produits importés ou bien à contingenter les marchandises. .
Pourquoi ne pas adopter pour l'Union européenne un système comparable à celui de la « clause de la nation la plus favorisée » actuellement en vigueur aux USA ? Ce type de protection n'est pas un isolement de la Communauté européenne mais on ne voit tout de même pas comment on pourrait fonder une politique raisonnable à l'égard de pays peu développés en appauvrissant des pays développés.
❍ Alain Madelin admet volontiers qu'il ne peut y avoir de fonctionnement normal du libre échange que si les États s'abstiennent de manipuler les monnaies. Qu'en pensez-vous ?
❐ En ce qui concerne l'Union européenne, c'est tout à fait exact. Pour que la théorie du libre-échange puisse s'appliquer, il faut impérativement que les monnaies reflètent correctement les niveaux des productivités moyennes réelles. Pour remplacer les monnaies nationales par une monnaie unique, il est nécessaire que tous les ajustements économiques correspondant à la fixité des taux de change en son sein aient pu être réalisés. Cependant, l'instauration à marche forcée d'une monnaie unique et non commune prévue par le Traité de l'Union risque fort d'aggraver la crise européenne.
✍ Propos recueillis par Raphaël TRIGAL National hebdo du 11 au 17 août 1994Lien permanent Catégories : actualité, Europe et Union européenne, international, l'emploi, social 0 commentaire -
Et revoilà la “taxe carbone” !
Le nouveau ministre de l’Écologie Philippe Martin a annoncé que le Premier ministre avait « acté » la création d’une « contribution climat énergie », une vieille revendication écologiste plus connue sous le nom de « taxe carbone ».
« Sur la fiscalité écologique, je suis venu vous confirmer la décision actée par le Premier ministre de créer une contribution climat énergie », a -t-il lancé devant les responsables d’EELV, qui l’avaient invité à Marseille. Le ministre n’a pas donné d’autre détail sur la mesure, déclarant un peu plus tard devant la presse qu’il y aurait « débat sur le montant et le rythme » de cette contribution.
La contribution climat-énergie, qui fait l’objet d’une proposition de loi récente des écologistes à l’Assemblée nationale, vise à encourager particuliers et entreprises à des comportements plus « verts » en taxant les consommations d’énergies polluantes.
Mise en sourdine lors des tables rondes du Grenelle fin 2007, l’idée a connu sa traversée du désert, avant de refaire surface en 2009, année où une commissions d’experts présidée par l’ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, s’était penchée sur le sujet. Un projet porté par le gouvernement Fillon, qui devait entrer en vigueur au 1er janvier 2010 avait par ailleurs été annulé in extremis par le Conseil constitutionnel. Il prévoyait une taxe appliquée uniquement aux énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon).
Source : leparisien.fr
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Retraites : les familles nombreuses vont trinquer
Dans un système de retraites par répartition, ce sont les enfants des familles nombreuses qui paient les retraite des célibataires et des couples inféconds.
Il est donc logique que leurs parents qui ont eu la charge de leur éducation bénéficient d’un bonus qui compense leur perte de revenus et de patrimoine. Ce bonus, les socialistes s’apprêtent à le mettre en pièces car il est contraire à leur idéologie libérale/libertaire de démantèlement de la famille et de « grand remplacement » de la population française. C’est une raison supplémentaire pour les partisans de la « Manif pour tous » de ne rien lâcher et pour les combattants du « Printemps français » de rester mobilisés. Après Christiane Taubira et Manuel Valls, c’est Marisol Touraine qui pourrait être mise sous pression.
Les lecteurs de Polémia trouveront ci-dessous un article d’Economie matin.fr
Polémia.
Réforme des retraites : les parents de familles nombreuses risquent de la sentir passer
L’ensemble des mesures spécifiques en faveur des retraités ayant eu trois enfants ou plus coûterait 12 milliards à la Sécurité Sociale. D’après le gouvernement…
L’équation est connue : les retraites versées aujourd’hui sont financées par les cotisations de salariés qui n’étaient encore que des enfants hier. Et les retraites de demain seront payées par les cotisations des enfants d’aujourd’hui. C’est pour cette raison que depuis l’invention du système de retraite de la Sécurité Sociale, les parents de familles nombreuses bénéficient de bonus.
Les mères de familles tout d’abord, voient des trimestres de cotisation validés « gratuitement », à raison de deux ans par enfant. Egalitarisme oblige, la loi prévoit désormais que ce bonus puisse être partagé entre le père et la mère. Les pensions versées ensuite, sont bonifiées de 10 % pour les parents qui ont élevé 3 enfants ou plus, là encore pour compenser la perte de revenus induite par des enfants « en nombre ». Les statistiques sont unanimes sur ce point : l’arrivée d’un enfant dans le foyer provoque une baisse du revenu disponible de 10 %. Quand ils sont quatre ou cinq, on peut appeler cela appauvrissement, et les économies d’échelle, (les vêtements que l’on se repasse d’un frère à l’autre) ne sont qu’un mythe, ou une aubaine marginale.
Chaque enfant abaisse de 10 % le revenu de vie du foyer dans lequel il se trouve
Mais en face, le gouvernement a fait ses comptes. La facture des différentes bonifications accordées aux familles nombreuses pour les retraites des parents s’élèverait à 12 milliards d’euros par an. Quand on cherche à faire des économies, tout y passe, et tailler dans ces avantages paraît logique et simple. Seulement voilà : le patrimoine des familles nombreuses est systématiquement moindre que le patrimoine des foyers standard. Les familles nombreuses sont plus souvent locataires que les français moyens, faute de pouvoir acquérir leur résidence principale. Les parents de familles nombreuses auront donc plus souvent que les autres à se loger jusqu’à la fin de leurs jours en louant, faute d’avoir pu acheter leur toit.
Prenant conscience de ces écueils, le gouvernement a ordonné une étude afin d’évaluer l’impact des projets de réforme des “bonus” sur les pensions de retraite des pères et mères de familles nombreuses. Réponse dans quelques semaines…
Jean-Baptiste Giraud
Rédacteur en chef d’Economie matin.fr
Economie matin .fr, 21/08/2013
http://www.polemia.com -
Solidarité Populaire (réseau MAS): Entraide - Solidarité - Famille
Source, information et soutien: Solidarité Populaire
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Nouvelle hausse de la CSG pour financer les retraites
C'est tout ce qu'a trouvé le gouvernement socialiste comme solution au problème du financement des retraites.
L'allongement de la durée de cotisation serait pour après 2020... Selon l'association Sauvegarde retraites :
"Autant dire que la réforme de fond du système de retraite a d’ores et déjà fait pchitt. Ni l’adoption du système par points, ni l’instauration d’un semblant d’équité entre les retraités du secteur public et ceux du privé, mesures pourtant mentionnées dans la loi Woerth, ne sont envisagées. Quant à un recours, même partiel, à la capitalisation, n’en parlons même pas : elle restera le privilège des fonctionnaires, par le biais de la retraite additionnelle de la Fonction publique (RAFP), et… des sénateurs !
Il faut donc s’attendre à ce qu’après une courte amélioration due à l’augmentation de la CSG, le déficit du système de retraite français se creuse de plus belle. En attendant d’envisager, d’ici deux ou trois ans, une nouvelle « réforme »… Aïe !"
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Les experts du travail social face au handicap
Dans Un Hurluberlu dégingandé et une demi portion, Lettre ouverte (mais pas trop) sur le handicap, Séverine-Arneld Hibon, dont le mari est infirme moteur cérébral, raconte quelques anecdotes sur sa vie de famille :
« Nous avons une organisation familiale qui fonctionne assez bien ; cependant j’ai du mal à accepter que des experts du travail social ou médical viennent me demander de justifier nos choix de vie… Je le répète, je ne leur en veux pas de faire leur travail, mais comment expliquer de manière quantifiable que la vie serait infernale pour Jean-Baptiste et exténuante pour moi si je travaillais constamment à l’extérieur ? Comment dire que la multitude de petits gestes banals que j’effectue pour lui prend peu de temps mais demande une présence constante ? Comment faire comprendre que si je passe une soirée ou une journée hors de la maison, il faut que tout soit prévu pour que Jean-Baptiste ne se retrouve pas seul face à une montagne impossible à gravir ? Il ne va pas se faire cuire des pâtes, notre cuisine ne lui permet pas de transporter une casserole d’eau bouillante. Et vous avez essayé de passer l’éponge de la main dont vous vous servez le moins pendant qu’un farceur s’amuse à vous pousser le coude ? Vous aurez alors une idée de l’énergie qu’un geste infime demande à Jean-Baptiste. »
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Après le RMI et le RSA, un nouveau machin : la « GJ »
Vingt-cinq ans après la création par l’inénarrable Michel Rocard du « Revenu minimum d’insertion », lequel s’est rapidement transformé en « revenu maximum d’indolence », puis en « Revenu de solidarité active » ou « revenu sans avenir », nos socialistes nouveaux qui ont l’art de pratiquer le changement sans rien changer en remettent une couche en inventant la « Garantie jeune ».
Si vous avez entre 18 et 25 ans et que vous vous trouvez en situation précaire, isolé, sans ressources et qu’en dépit des 3,2 millions de chômeurs qui sont déjà devant vous, vous décidez courageusement de braver l’adversité, l’État-providence va se fendre d’une « Garantie jeune », un nouveau droit – parce que vous le valez bien – qui devrait vous permettre de vous insérer dans la vie professionnelle. Celle-là même dont sont privés les 3 millions de demandeurs d’emploi.
L’État garantit 450 euros mensuels. Le RSA, quant à lui, s’élève à 483 euros. À quelques euros près, notre État aurait pu faire un effort d’équité. Mais il paraît qu’il n’y a pas de petites économies !
Dans un premier temps, 10.000 jeunes seront concernés. Parmi les dix territoires retenus se trouvent les Bouches-du-Rhône (tiens !), la Seine-Saint-Denis (tiens, tiens !), le Vaucluse (oh ?) et un DOM : La Réunion, à taux de chômage et nombre de bénéficiaires de RSA record. Des prestations qui, sans faire de vague, semblent s’y transmettre d’une génération à l’autre depuis 1988. Si les Réunionnais se sont insérés, ce n’est pas dans une vie professionnelle mais dans une vie tout court.
Les socialistes, forts de leurs expériences réussies et toujours pétris d’une noble et grande âme, décident donc, en 2013, quand chaque jour 1.000 personnes perdent leur job parce qu’une usine met quotidiennement la clé sous la porte, et quand chaque jour 1.500 personnes voient leur niveau de vie passer au-dessous de la barre du seuil de pauvreté, quand la classe moyenne est asphyxiée par les impôts, les socialistes donc, continuent de dépenser l’argent qu’ils n’ont pas puisque ce revenu est destiné à 100.000 jeunes par an.
Mais on peut se demander si les socialistes ne poursuivent pas, en vérité, des buts inavouables. Quand l’entreprise de déculturation massive qu’est devenue l’école poursuit son funeste dessein en lâchant sur les bancs de la fac des bacheliers quasi illettrés, quand elle introduit à la rentrée la théorie du genre afin de créer l’homme nouveau sans passé, sans culture, sans sexe défini, il n’y a en effet plus que cela à faire : donner l’aumône à 100.000 jeunes par an que l’État a lui-même contribué à jeter sur le carreau.
Finalement, 450 euros après vous avoir détruit, c’est vraiment une misère !
Source: BVoltaire
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Reprise économique ? Une hirondelle ne fait pas le printemps !
COMMUNIQUÉ de presse de Jacques MYARD, Député UMP, Président du Cercle Nation et RépubliqueL'annonce d'une croissance de 0, 5 % au 2ème trimestre est une bonne nouvelle pour notre pays, personne ne peut le regretter. Toutefois gardons-nous de chanter victoire car il apparait clairement que ce sursaut n'est que conjoncturel et le résultat d'une reprise de la consommation des ménages.Le beau temps a poussé la consommation et les ménages ont puisé sur leur épargne mais leur pouvoir d'achat est en baisse constante ; mais surtout le niveau toujours atone des investissements est inquiétant et traduit la réalité de l'économie victime de la politique d'austérité de Bruxelles et Francfort.La réalité est bien là et n'a rien à voir avec la méthode Coué entonnée à l'envie par le gouvernement. L’annonce d'une nouvelle augmentation des cotisations sociales va doucher l'optimisme béat de Bercy.Et Godot attend toujours les réformes de structures !Il n'y aura pas de reprise sans changement radical de politique économique qui privilégie les investissements y compris grâce à des avances directes des banques centrales aux États pour investir et grâce à une baisse durable de l'euro via à vis du dollar et du yen pour pousser nos exportations !En attendant le chômage ne fera que croître et embellir les troubles sociaux... -
Allemagne : Le marché du travail s’américanise
C’est un phénomène qui se confirme d’année en année : l’américanisation du marché allemand du travail. En d’autres termes, en outre-Rhin, près de 2,66 millions de personnes cumulent deux emplois afin de pouvoir boucler leurs fins de mois. Ce chiffre a augmenté de 2,3 % en un an, selon les données de l’Agence fédérale de l’emploi (BA) obtenues par la députée d’extrême gauche Sabine Zimmermann et publiées dans le quotidien Freie Presse.
Par Frédéric Therin
Près de 9,1 % de la population active dans “l’économie la plus puissante de la zone euro” travaillent ainsi pour deux employeurs différents contre 4,3 % il y a tout juste dix ans.
Ces chiffres montrent à quel point la situation des employés les moins rémunérés s’est dégradée en république fédérale lors de la dernière décennie. L’Institut allemand de recherche économique (DIW) a ainsi calculé que le salaire moyen outre-Rhin avait chuté de 4,2 % depuis 2003. Une chute à laquelle échappent les plus riches : une personne gagnant l’équivalent de 1 290 euros en l’an 2000 a ainsi perdu 242 euros de revenu mensuel dix ans plus tard, alors qu’un cadre touchant 5 368 euros a dans le même temps perçu une… augmentation de 113 euros. En 1998, la moitié la plus pauvre de la population possédait 4 % de l’ensemble des richesses détenues dans le pays contre à peine 1 % aujourd’hui.
“Mini-job” et emplois assistés
Cette dégringolade est bien plus rapide que celle enregistrée dans le reste de l’Union européenne. L’Allemagne est ainsi devenue le second pays en Europe – derrière la Lituanie – qui compte la proportion la plus importante de travailleurs pauvres.
Près de 25 % de la population active, soit environ 7 millions de personnes, gagnent moins des deux tiers du salaire moyen national qui atteint 9,54 euros bruts de l’heure, selon l’Institut de recherche sur le marché du travail et les professions de Nuremberg (IAB).
Dans des pays comme la Belgique, le Danemark ou la Finlande, cette proportion d’employés sous-payés ne dépasse pas 10 %. Cette étude rappelle aussi les énormes différences de revenus versés dans les différents pays de l’UE. Ainsi, au Danemark, le salaire horaire moyen s’élève à 15,80 euros alors qu’il ne dépasse pas 1,08 euro en Bulgarie.
La paupérisation des employés allemands s’explique en grande partie par la libéralisation du marché du travail entamée par le chancelier social-démocrate (SPD) Gerhard Schröder.
Depuis la mise en place des lois Hartz IV, près de 5 millions de personnes tentent aujourd’hui de survivre avec un “mini-job” payé 450 euros par mois ou un emploi assisté rémunéré 1 euro de l’heure.
Ces emplois, censés remettre le pied à l’étrier des chômeurs de longue durée, plongent en fait le plus souvent leurs “bénéficiaires” dans une précarité salariée de longue durée.
Sur les 6,1 millions de personnes qui touchent les subventions liées à Hartz IV, près de 2 millions deviennent en conséquence “presque totalement dépendantes des aides sociales versées par le gouvernement “, condamne la confédération syndicale DGB. Le “modèle allemand” ne manque pas de failles…
http://fortune.fdesouche.com/316649-en-allemagne-le-marche-du-travail-samericanise#more-316649
