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social - Page 525

  • Europe : Les jeunes générations sont-elles perdues ?

    A chaque crise sérieuse, on se lamente sur le sort des jeunes qui ne trouvent pas de travail et que l’on qualifie de “génération perdue”. Mais de telles générations, il y en a eu d’autres dans l’histoire et à chaque fois, elles s’en sont sorties, écrit , un chroniqueur polonais.

    Ils devaient être notre espérance, mais ils sont devenus un fardeau. Plus de 400.000 jeunes Polonais sont sans emploi. Et peu en parlent autrement que sous le terme de “génération perdue”. Le fléau concerne l’ensemble du continent européen, mais demeure particulièrement grave dans le Sud.

    Selon les données d’Eurostat, publiées en octobre, le taux de chômage des moins de 25 ans atteint 27,8 % en Pologne, contre 55,9% en Espagne, 57% en Grèce et 36,5% en Italie. Même dans un pays aussi riche que la France, un jeune sur quatre est sans emploi.

    Des statistiques biaisées

    De telles statistiques impressionnent, mais elles prêtent aussi à confusion. Elles ne prennent en compte que ceux qui travaillent ou ne travaillent pas, laissant ainsi de côté tous ceux qui étudient, font des stages professionnels, voyagent, ou ne travaillent pas par choix. De ce point de vue, le concept NEET, mis en place par l’Organisation mondiale du travail, paraît mieux adapté pour mesurer le phénomène du chômage de jeunes.

    Quand on quantifie les personnes qui ne travaillent pas, n’étudient pas et ne sont pas en formation (No Employment, Education, Training – NEET), il s’avère qu’elles représentent 15,5 % des Polonais âgés de 15 à 29 ans. Bien sûr, c’est toujours trop (une augmentation de 22 % depuis le début de la crise), mais ce n’est plus qu’une personne sur six, et non plus une sur deux, qui se retrouve réellement “sans perspectives”.

    Comment parler d’une génération perdue, quand cinq jeunes sur six suivent un parcours sensé ? Ce n’est guère différent dans le reste de l’Europe. Le taux de NEET est de 23 % en Grèce et de 21% en Espagne. Et dans des pays comme les Pays-Bas et l’Autriche, il tombe à 5-8 % seulement.

    Jeunes, sans emploi mais pas sans avenir

    Paradoxalement, une telle proportion de jeunes parmi les chômeurs peut être source d’espoir. L’exemple de l’Espagne est très éloquent à cet égard. L’explosion du chômage dans ce pays résulte moins de la récession que de la réforme du marché du travail menée par le Premier ministre Mariano Rajoy.

    “Grâce aux mesures mises en oeuvre, les employeurs peuvent licencier bien plus facilement, mais quand la conjecture est plus favorable, ils n’hésiteront pas à réemployer”, estime Jorge Nunez du CEPS (Centre for European Polcy Studies) à Bruxelles. Avant les réformes de Rajoy, les sociétés espagnoles devaient négocier les changements dans les contrats de travail avec les syndicats de branche, et non au niveau des entreprises.

    En dépit de cette réglementation stricte, héritée de l’époque de Franco, une fois la prospérité retrouvée, les entrepreneurs espagnols ont repris systématiquement le risque de recruter de nouveaux employés. Après l’adhésion à l’UE en 1986, le taux de chômage chez les jeunes a été divisé par deux en trois ans, en tombant à 18 %. Les jeunes Espagnols sortiront-ils cette fois la tête de l’eau aussi rapidement ?

    Zsolt Darvas, de l’Institut Bruegel, à Bruxelles, explique : “Une chose est sûre, il s’agit de la génération la mieux formée dans l’histoire de ce pays. Grâce aux réformes de Monsieur Rajoy, l’économie espagnole a rapidement gagné en compétitivité : le commerce extérieur du pays enregistrait, il y a encore 5 ans, un déficit de 11 % du PIB. Depuis, il connaît un excédent commercial équivalant à 2 % du PIB”.

    Un choc salutaire

    La Pologne est dans une situation comparable. Notre pays a déjà connu deux vagues de “ générations perdues” en 1992/1993 et 2002/2003, et en vit une troisième à l’heure qu’il est. Même en s’appuyant sur les statistiques pessimistes du GUS (Office centrale de statistiques), on s’aperçoit que le chômage touche aujourd’hui deux fois moins de jeunes Polonais de moins de 25 ans qu’en 1995. Le niveau de formation est un autre atout de l’actuelle “génération perdue”. La Pologne a aujourd’hui cinq fois plus d’étudiants qu’en 1990, et le pourcentage d’actifs diplômés de l’enseignement supérieur est aujourd’hui 2,5 fois supérieur.

    Les périodes de crise ont toujours été pour la Pologne un temps de restructuration profonde de son économie. Depuis 2008, la productivité de notre travail a augmenté de 20%. Le développement d’industries et de services innovants, telles que l’électronique de pointe, les recherches moléculaires ou la production de composants automobiles de haute qualité, attirent les grandes entreprises qui délocalisent leur production du Sud vers l’Est de l’Europe, et notamment la Pologne.

    On pourrait dire qu’un taux de chômage élevé est en quelque sorte le prix à payer pour améliorer la compétitivité polonaise, gage d’une supériorité durable sur ses rivaux dans les années à venir. En attendant, selon les données d’Eurostat, notre productivité – plus de deux fois inférieure à celle de l’Allemagne – n’a atteint l’année dernière que 57 % de la moyenne européenne.

    Le modèle allemand

    L’Allemagne reste clairement un exemple de l’impact efficace des réformes du marché de travail sur l’amélioration des perspectives d’emploi des jeunes. Le chômage y est à son plus bas niveau depuis la réunification du pays : non seulement le chômage des jeunes (12 %), mais également celui de l’ensemble de la population (5,4 %), et l’on se dirige progressivement vers le plein emploi. Pourtant, il y a dix ans, avant les réformes de Gerhard Schröder, l’Allemagne était considérée comme “l’homme malade de l’Europe” en termes de marché du travail.

    “Nous devrions tout d’abord nous inspirer du système de formation professionnelle allemande. Les perspectives des jeunes dépendent en partie d’eux-mêmes et de leur capacité à adapter leurs projets à la réalité du marché”, explique Katinka Barysch du Center for European Reform, basé à Londres.

    De nombreux signes laissent espérer aux jeunes Polonais et Européens que le pire est derrière eux. Même si l’année 2012 s’est achevée dans le marasme économique, l’UE a évité le pire : la désintégration de la zone euro et l’effondrement de l’Union. Aussi peu croyable que cela semble aujourd’hui, dans deux ou trois ans, ce sont bien de jeunes actifs extrêmement compétents qui pourront dicter leurs conditions d’emploi aux employeurs, et non l’inverse.

    Press Europ  via http://fortune.fdesouche.com

  • Multiculturalisme: du Mali…à la Seine Saint Denis

    François Hollande fait preuve, de manière bien  imprudente, d’un triomphalisme assez déplacé après « la prise » de Tombouctou  abandonnée par les milices djihadistes et dans laquelle sont entrées les troupes française et maliennes. Une autosatisfaction censée accompagner  le  dernier sondage  BVA selon lequel sa cote  de popularité remonte de quatre points  (44 % de bonnes opinions contre 55 % de mauvaises) et  celle de son Premier ministre  de trois points  (40 % de bonnes opinions contre 58 % de mauvaises). C’est le « volontarisme » de M. Hollande, son langage viril (« il faut détruire les islamistes »)  sa fermeté affichée dans le dossier malien qui serait en effet la raison de cette embellie toute relative,  enrayant  une chute jusqu’à présent continue, qui lui avait valu de passer de 61% d’opinions favorables en mai, à 40% en décembre. Pour autant, la diversion malienne comme celle du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels, ne peut  masquer le fait que c’est bien sur les résultats de sa  politique économique et sociale que le duo   Hollande-Ayrault est attendu  au tournant par l’ensemble des Français.  Or, celle-ci est  majoritairement jugée comme étant « inefficace » par  72% des personnes interrogées. Données économiques qui ne seraient pas absentes des motivations de l’intervention française au Mali avancent certains, pays  qui  possède des réserves  très conséquentes  d’uranium ( au nord en plein territoire Touareg) , mais aussi du gaz, du pétrole et de l’or…

    Ce qui est une  certitude, et le chef de l’Etat ne l’ignore bien évidemment pas, c’est  que le conflit au Mali ne peut se résumer à  la lutte  entre   le « bien  et le mal », avec  d’un côté  les modérés  et de l’autre  les fous d’Allah,  milices islamistes contre lesquelles le  FN juge par ailleurs  qu’il était opportun  d’intervenir  par la force  dés le printemps. Miliciens islamistes qui comme dans  toute guerre asymétrique et pour échapper aux forces régulières lancées à leurs trousses,  sauront d’ailleurs s’évaporer dans ce pays immense, se  noyer dans la population ou franchir les frontières bien  symboliques pour se réfugier dans les pays voisins…en attendant des jours meilleurs.

     La réalité c’est aussi que le Mali est un  pays  aux frontières  artificielles  héritées du colonialisme, un territoire agité par une  lutte ancestrale entre  les ethnies noires du sud représentées actuellement  par  un gouvernement allié de la France   et les touaregs au nord. Bernard Lugan l’écrit dans l’Afrique Réelle, «  Nous ne sommes pas face à une guerre de religion » mais « en présence d’un conflit ethnique et même racial ancré dans la nuit des temps. Avec opportunisme, les islamistes ont profité du soulèvement touareg du mois de janvier 2012 pour s’insérer dans le jeu politique local qui leur est fondamentalement hostile. »

    Le géopoliticien Aymeric Chauprade  met en garde également sur  les  conséquences de l’implication militaire de la France sachant que « l’armée négro-africaine malienne, même aidée par d’autres troupes noires (CEDEAO) se trouve dans l’incapacité de restaurer l’unité du Mali  sans l’action militaire de la France ». « Le but premier de l’Etat malien est de reprendre le contrôle du Nord et de se venger des Touaregs en s’appuyant sur la puissance française. C’est évidemment un but politiquement dangereux pour la France. Pour Paris, chasser les groupes islamistes du Nord du Mali ne doit pas pour autant déboucher sur une épuration ethnique anti-Touareg. A mesure que l’armée française va s’approcher de ses objectifs (faire reculer son ennemi) elle va se rendre compte que l’armée malienne qu’elle traîne dans son sillage s’emploiera à se venger sur les populations touaregs et cela risque de devenir un vrai problème à gérer pour Paris. »

    Quand on l’interroge sur les risques d’enlisement de la France au Mali, Laurent Fabius répond par une phrase  du contrôleur général des Finances de Louis XVI,  Turgot,  que le ministre des Affaires étrangères a relevé dans un livre  d’Edgar Faure: « Il n’y a pas de politiques sans risques mais il y a des politiques sans chance. »

    Il existe aussi des politiques antinationales,  viciées à la base, dont les caractères nocifs sont  faciles à discerner dès leur genèse,  qui sont mises en place au nom d’une idéologie qui spécule sur l’affaissement des identités  et des souverainetés nationales. Elles sont à la source de ce malaise français pointé par beaucoup d’enquêtes et de médias, sous les termes souvent vagues  de « peur », d’un « refus » de la «  mondialisation », laquelle  était  d’ailleurs le fil directeur de l’émission « Mots croisés » à laquelle Marine Le Pen était conviée hier soir sur France  2. Une des conséquences inéluctable  de cette  globalisation, de l’avènement du village planétaire  nous dit-on,  est la libre circulation non seulement des biens et des capitaux mais aussi des populations. Phénomène devant lequel les Français ont été désarmés par une classe politicienne censée veiller aux intérêts supérieurs de la nation

    Peut-on changer brutalement sur quelques décennies  la substance même d’un pays, son  socle ethnique  pour parler sans langue de bois, avec l’arrivée de populations  non européennes  très largement étrangères à nos mœurs,  sans que le toujours fragile équilibre d’une nation n’en soit perturbé ?

    L’immigration de peuplement décidée en haut lieu par les pontes de la droite et de la gauche mondialistes   est-elle aussi constitutive d’un  traumatisme profond  qui influe sur le moral des Français, leur  confiance en l’avenir et celui de leurs enfants ? A cette question, les électeurs du FN répondent oui depuis toujours sachant que la volonté de défendre l’identité française, dans ses dimensions physique, culturelle, civilisationnelle  reste  une   cause principale, structurante du vote en faveur de l’opposition nationale, populaire et sociale.

    C’est aussi désormais  une majorité de Français qui exprime, réaffirme son refus du « grand remplacement », son inquiétude  devant les  conséquences des évolutions démographiques actuelles. Cela apparaît de nouveau clairement dans   l’enquête  réalisée ce mois de  janvier par Ipsos, le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean-Jaurès ( «France 2013: les nouvelles fractures») et  publiée la semaine dernière dans Le Monde .

     « Les ingrédients du populisme sont là et dépassent l’électorat de Marine Le Pen » commente  Le Monde (…) Mais cette enquête va plus loin. Elle dresse du pays un portrait beaucoup plus sombre. Sur bien des points, en effet, la société française semble taraudée dans ses profondeurs : elle glisse de la défiance au rejet, de l’inquiétude à l’anxiété, du repli sur soi à la peur de l’autre, du pessimisme au catastrophisme. (…) Cette crispation est, à la fois, autoritaire et identitaire. »

    On l’aura compris souligne Bruno Gollnisch, pour les analystes  du Système,  s’inquiéter du devenir de l’identité  française  confine à la maladie :  « repli sur soi » , « crispation », « anxiété », le langage utilisé  décrit  un trouble mental, clinique, du ressort de la psychiatrie… Vouloir rester Français, faut vraiment être dingue!

    Au sujet de la compatibilité des religions avec les valeurs de la société française, 89% des personnes interrogées hissent  en premier le catholicisme, contre 75 % pour le judaïsme et 26% pour l‘islam. Il est à noter que   c’est chez les électeurs (ultra-laïcards?)  du Front de gauche que l’on trouve le plus de sondés (33%)  affirmant que « la  religion  juive n’est pas compatible avec la société Française. »

    Les personnes interrogées s’inquiètent ainsi des conséquences de l’immigration massive arabo-musulmane et «sondage après sondage, les résultats montrent que l’image de l’islam se dégrade fortement depuis une dizaine d’années » : 74 % des sondés  estiment que l’islam est une religion «intolérante», incompatible avec les valeurs de la société française;  8 Français sur 10 jugent que la religion musulmane cherche à imposer son mode de fonctionnement aux autres. Plus de la moitié pensent que les musulmans sont « en majorité » (10%) ou « en partie » (44%) intégristes.

    L’islam paye ici l’extrémisme, le prosélytisme agressif, visible,  de certains de ses pratiquants. Mais aussi,  il faut l’avouer, le choc des images de l’actualité internationale,  le tapage médiatique autour de faits divers en France, tant il est vrai que si  le  Système médiatique   focalise parfois  l’attention de  nos compatriotes  sur  des  aspects problématiques de l’islam, c’est   pour mieux faire l’impasse sur la question de fond, celle de l’immigration-invasion.

    Ce refus d’un  multiculturalisme qui tiers-mondise,  paupérise et fragilise la paix civile   est particulièrement flagrant  dans la réponse des personnes interrogées aux questions suivantes : 55% estiment  que « de manière générale les immigrés ne font pas d’effort pour s’intégrer », 57% que  « le racisme antiblanc est assez  répandu en France »,  62% jugent qu’ « on ne se sent plus chez soi comme avant en France »,  70% qu’il y a «  trop d’étrangers en France. »

    Au moment ou notre classe politicienne  refile l’ardoise de ses erreurs et se défausse de ses responsabilités sur l’Europe de Bruxelles en lui abandonnant largement le destin de notre pays, il est tout aussi révélateur que  87 % des sondés (97% des sympathisants FN) soient  d’accord avec l’affirmation selon laquelle « On a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre » tandis que  86%  pensent aussi que « l’autorité est une valeur qui est  aujourd’hui trop critiquée.  » Puissent nos compatriotes en tirer les conclusions qui s’imposent dans les urnes !

    http://www.gollnisch.com

  • Piero San Giorgio chez Emmanuel Ratier


    Rues Barbares - Survivre en ville / Piero San... par Khalem2013


    Rues Barbares - Survivre en ville / Piero San... par Khalem2013

    http://www.scriptoblog.com

  • L'OMNIPOTENCE DES SYNDICATS

    Deux événements simultanés se produisent sous nos yeux et sont étroitement liés : l'entrée « officielle » de la France en récession et l'omnipotence des syndicats.
    La récession, faisant suite à une panne de croissance vertigineuse, est le résultat pitoyable de plusieurs années de gouvernements situés à gauche, non par leurs déclarations mais par leurs actions ou omissions. Elle se continuera quel soit le résultat de l'élection de 2012 : tous les programmes se ressemblent, à quelques nuances près, et nous mènent à la ruine. Le plus étonnant est qu'Angela Merkel pousse aussi à cette ruine : elle ne s'aperçoit pas ou, par idéologie, ne veut pas s'apercevoir que l'économie allemande peut, elle aussi, se trouver emportée vers la destruction vers laquelle les 27 s'engagent résolument.
    Dans le cas particulier de la France, l'omnipotence des syndicats est au coeur du problème avec leur richesse insolente dont les détails net ces jours-ci dans fleurissent dans tous les médias. En 2007, ils ont reçu solennellement le pouvoir qui leur a été donné par le président sorti des urnes ; depuis lors, par une faute grave, leur omnipotence, au demeurant ancienne, a perduré. Leur richesse et celle de leurs chefs s'est consolidée. C'est d'autant plus intolérable que leur représentativité est sujette à discussion, voire extrêmement faible.

    UNE BOMBE
    Dans ce paysage, une véritable bombe vient d'éclater et la « médiacratie » en a peu parlé laissant une large place au tour d'horizon habituel des crimes qui se produisent un peu partout.
    Un rapport de 700 pages a été réalisé sur le financement de ces syndicats, suite à la création au sein de l'Assemblée d'une commission d’enquête le 8 juin dernier. 700 pages, ce n'est pas rien et une centaine de personnalités ont été auditionnées, non sans peine tant le terrain est miné ; le coût même du rapport doit être astronomique ; la commission créée à cet effet était présidée par un député nouveau centre, Nicolas Perruchot, très connaisseur du sujet. Le rapport dissèque pour la première fois les 4 milliards d’euros de financements annuels directs ou indirects de nos syndicats, nécessaires faute de cotisations. En effet, les cotisations des adhérents n'apportent que 3 à 4 % du financement. Les connaisseurs sont au courant depuis longtemps du scandaleux sujet ; la nouveauté est qu'un rapport officiel vient de faire éclater la terrible réalité.
    Monsieur Bernard Accoyer, président de l'Assemblée a décidé qu'il n'était pas possible de publier le rapport et, sauf erreur, une telle décision est unique dans l'histoire des rapports de l'Assemblée. Il a déclaré que la commission d'enquête avait ainsi terminé son existence. La bombe était si forte que son éclatement aurait menacé le système entier et qu'une chape de béton s'imposait ! Certes, il y eut certaines protestations, et même du côté syndical, contre l'arbitraire de la décision ; les protestataires, présentés abusivement comme courageux, savaient très bien que la décision salvatrice était prise et qu'elle corroborait leur toute puissance quasi totalitaire. Le seul avantage du rapport est que les langues se sont déliées et que beaucoup d'informations ont circulé.

    DES FAITS
    Voici quelques faits disparates aussi bien dans leur nature que dans leur importance : À Pékin, en Septembre 2004, 180 dirigeants français des caisses de sécurité sociale ont séjourné dans les plus luxueux hôtels de la capitale de la Chine. Motif : participer à l'assemblée générale de l'association internationale de sécurité sociale. Le nombre stupéfia les autres délégations.
    Le 8 novembre 2004, selon un présentateur de France 2, un chauffeur de la CFDT a avoué que toute sa vie il avait été rémunéré par le Crédit Lyonnais, qu’il ne voyait que pour aller toucher sa feuille de paie.
    Le président de la CGC a confié tout sourire qu’il était appointé par Total et que son trésorier l'était par les Pompes Funèbres générales ; 28 personnes du siège étaient rémunérées par des firmes privées.
    À la même époque, la télévision a déclaré à propos d'une multinationale que dès qu'un salarié était nommé délégué, il recevait une promotion. Qu'il choisissait parfois lui-même. Bien mieux : il y avait aussi d’autres avantages : embauches de proches, primes et indemnités de logement de gaz et de chauffage.
    C'est la mairie de Paris qui de 1990 à 2001, soit pendant onze ans, a payé un des domestiques de Marc Blondel baptisé « garde du corps ». Le contrat a été finalisé lors d’une petite fête dans un restaurant landais de la capitale le 11 mai 1990.
    Après ces « menus » faits, voici plusieurs sources de la « rivière argentée » : La formation professionnelle des adultes ou FPA, le paritarisme avec le patronat dans une foule d'organismes comme les caisses de retraite, le dialogue social, les comités d'entreprises, le conseil économique, social et environnemental, avec ses succursales.
    La Cour des comptes, dans un rapport publié le 6 décembre de cette année, vise le comité d'entreprise de la RATP et demande l'ouverture d'une enquête pénale : appels d'offres douteux, doubles facturations, dépenses somptuaires. La charge du comité d'entreprise représente 113 euros par agent. Il s'y ajoute la subvention aux oeuvres sociales qui multiplie d'une façon importante la manne financière du syndicat. Cette étude est tombée sur la RATP mais aurait pu aussi tomber ailleurs. En effet, si la Cour des comptes ne se dérange pas, l'omerta est la règle. Depuis la loi Waldeck Rousseau de 1884, les syndicats n'avaient pas de comptes à fournir. La loi d'août 2008 sur leur représentativité les y oblige désormais, mais personne n'est vraiment pressé !

    RUINE ET DESTRUCTION
    La ruine infligée au peuple français par cette situation accablante ne vient pas seulement par le formidable détournement d'argent dont les chefs sont les principaux bénéficiaires mais aussi par la destruction des entreprises et l'usage perpétuel et abusif de la grève. Dans cette action meurtrière, les chefs syndicalistes forment une alliance de fait avec les politiques, dont les chefs détournent aussi beaucoup d'argent. Le plus grave, peut-être, est que ces fausses élites se livrent publiquement à des actes immoraux, ce qui explique, en autres causes, le mépris qu'elles encourent de la part de la population.
    Madame Thatcher arrivée au pouvoir, se trouva devant des syndicats encore bien plus puissants que les syndicats français aujourd'hui. Elle sut les briser et les péripéties du combat méritent d'être connues et analysées.
    Michel de PONCINS http://libeco.net/

  • La «Grande récession», temps de crise et crises du temps

    Claudio Borio est l’un des économistes monétaires les plus provocateurs et intéressants qui soient. Basé à la Banque des règlements internationaux (BRI) à Bâle, Borio fait partie de cette poignée de personnes qui signalèrent la fragilité du système financier dès 2003, en tirant la sonnette d’alarme sur certains des développements préparant la crise qui éclata à l’été 2007. Il a publié un document de travail intitulé “The financial cycle and macroeconomics: What have we learnt?”.

    Les opérateurs de marchés, les médias et les hommes politiques ont un point commun : leur horizon de temps est borné. De quelques minutes à quelques heures ou quelques mois. La prochaine transaction, la prochaine une, la prochaine élection. D’où une certaine difficulté, voire une difficulté certaine, à penser les temps de crise, qui sont aussi des crises du temps. D’où aussi la recherche éperdue de raccourcis, d’échappatoires, du « truc » qui fera qu’enfin, on en finisse, on en sorte. Alors que cette crise là, ni accidentelle, ni occasionnelle, ni conjoncturelle, prend son temps, s’éternise, se hâte lentement vers un dénouement incertain.

    À ce jeu, on risque le contre-pied : la zone euro qui ne devait pas passer l’année 2011 puis l’été 2012 est toujours bien là. La crise n’a jamais été celle de la monnaie unique. Dernier refrain à la mode : Mario Monti a « échoué », et toutes les politiques « d’austérité » avec lui. C’est, voyez-vous, qu’en un an de « pouvoir » accordé chichement par une classe politique italienne aux aguets, « Il Professore » n’a pas révolutionné l’Italie ni mis fin à une décennie de stagnation économique ou rectifié vingt années d’illusionnisme politique. De quoi « s’indigner » en effet.

    Relevons au passage que les politiques budgétaires et monétaires réclamées à grands cris par nos impatients ont été mises en œuvre au Japon, premier pays avancé confronté à cette « crise de bilan », depuis vingt ans. Sans résultats. Vingt ans !

    À qui voudrait échapper à cet horizon bouché comme un ciel d’hiver parisien, on ne saurait trop recommander (avec retard) le texte que Claudio Borio a publié sur le site de la Banque des règlements internationaux (BRI), « la banque des banques centrales », sous le titre « On time, stocks and flows: Understanding the global macroeconomic challenges » (Du temps, des stocks et des flux : comprendre les défis macroéconomiques globaux).

    Économiste, Borio y rappelle d’abord que la crise est avant tout celle de la politique. De l’incapacité de la politique à prendre la mesure des trois lames de fond dont la combinaison a provoqué un « changement de régime » : « la libéralisation financière, l’établissement d’un cadre monétaire crédible de maîtrise de l’inflation et la globalisation de la dimension réelle de l’économie mondiale ».

    Le temps, donc, en premier lieu. « Quand ces trois forces profondes ont acquis leur pleine puissance à partir du milieu des années 80, elles ont créé un environnement qui voit, selon la terminologie de Burns et Mitchell, le temps économique ralentir par rapport au temps calendaire. Ce qui veut dire que les développements macroéconomiques qui comptent réellement exigent beaucoup plus de temps pour se dérouler.

    La durée du cycle financier est bien plus longue que celle du cycle des affaires traditionnelles, de l’ordre de 16 à 20 ans ou plus, comparé à tout au plus 8 ans. Mais les horizons prévisionnels des acteurs de marché et des politiques ne se sont pas ajustés à ce fait, ils ont même rétréci. C’est la cause majeure des problèmes actuels et la raison pour laquelle il s’est avéré si difficile de les résoudre », analyse Borio.

    L’analyse de ces mouvements « tectoniques » dans l’économie mondiale est bien connue. Un, la libéralisation financière fait sauter les limites traditionnelles à l’explosion du crédit, phénomène évident, et pourtant ignoré, dès la formation de l’énorme bulle spéculative japonaise.

    Deux, la victoire des banques centrales sur l’inflation (la « Grande modération ») fabrique un sentiment artificiel de sécurité à l’ombre duquel se forment les déséquilibres insoutenables sur les prix des actifs, le « paradoxe de la crédibilité », rappelle Borio.

    Trois, la globalisation a relevé sensiblement le potentiel de croissance globale de l’économie mondiale « réelle » tout en contribuant, avec un énorme « choc d’offre », à maintenir la stabilité des prix des biens et services, la fameuse « désinflation » exportée de Chine.

    Dans l’immense majorité des cas, les responsables politiques n’ont pas vu ces développements ou n’en ont pas compris la portée. « Ils n’ont pas été capables de comprendre que ce paysage bouleversé exigeait des ajustements dans les paramètres de l’action politique. Et même quand ils comprenaient, ils ne pouvaient se résoudre à changer d’orientation : il y avait trop de réputations en jeu, et de toute façon, pourquoi changer ce qui marche ?»

    Borio, c’est la limite de sa démonstration, ne donne pas d’exemples concrets de cet aveuglement. Il en est un, particulièrement net et qui renvoie à une actualité américaine toute récente : la considérable contribution des recettes fiscales fabriquées par la bulle des dot.com au retour rapide des États-Unis à l’équilibre budgétaire sous Bill Clinton, dans les années 1990. Même quand ils n’étaient pas aveugles, les politiques avaient un intérêt à ne pas voir.

    De leur côté, « les autorités prudentielles (les banques centrales le plus souvent) s’étaient mises d’accord sur des principes qui donnaient la priorité à la sécurité et à la solidité des institutions individuelles et négligeaient celles du système dans son ensemble, cadres qui ignoraient à peu près complètement la macroéconomie et le cycle financier. Elles prêtaient trop d’attention aux arbres et pas assez à la forêt ». Rappelons que ces errements collectifs n’exonèrent pas de responsabilités individuelles : les banquiers centraux, entraînés par le « maestro » Alan Greenspan, avaient théorisé l’indifférence à l’inflation extravagante des actifs, pourtant visible comme le nez au milieu de la figure.

    C’est ici qu’intervient la relation cruciale entre les stocks et les flux. « Dans le nouvel environnement, les stocks en sont venus à dominer les dynamiques économiques, tout particulièrement les stocks massifs d’actifs, et par-dessus tout, de dettes. Les stocks gonflent à l’excès pendant les booms financiers, alors que le crédit et les prix des actifs atteignent des niveaux insoutenables et provoquent des gueules de bois durables quand le boom tourne à la débâcle », analyse Borio.

    Les politiques budgétaires et monétaires « asymétriques », qui ignorent les booms mais sur-réagissent aux récessions, ont pour effet de prolonger la croissance des stocks à travers plusieurs cycles économiques consécutifs.

    Autrement dit, il n’y a pas d’ajustement jusqu’à la catastrophe finale. Apurer les stocks de dettes « demande alors plus de temps. Et c’est aussi plus difficile politiquement en raison du sérieux impact sur la distribution des revenus et de la richesse, à la fois au sein des générations et entre elles. Cela vaut pour la dette privée comme publique. L’incapacité à traiter le problème des stocks peut installer l’instabilité au cœur du système ».

    Le temps, de nouveau. « Les horizons politiques bornés ont joué un rôle crucial dans tout cela », souligne Borio. Ignorer le rôle des cycles financiers, dont la durée est en moyenne double de celle des cycles des affaires, c’est « comme si des marins au large négociaient avec succès les ondulations de surface sans percevoir le tsunami déboulant dans les profondeurs, une vague qui ne surgirait et n’éclaterait qu’en touchant la côte ».

    On sait maintenant que les « récessions de bilan », celles qui frappent aujourd’hui les principales économies avancées depuis le précédent japonais du début des années 1990, « sont plus profondes, suivies de reprises plus faibles et résultent dans des pertes de production permanentes », résume Borio. Pour diverses raisons : surestimation du potentiel de croissance et mauvaises allocations des ressources (capital et travail) dans la phase de boom, pression de la dette dans la phase dépressive et perturbations dans l’intermédiation financière quand les tensions émergent.

    « La situation est particulièrement préoccupante dans la zone euro », là où « le cercle vicieux entre la faiblesse du bilan des banques et des souverains a été le plus intense ». Mais « il ne faut pas confondre les symptômes avec la maladie », estime Borio. « Il y a d’autres grands pays dont la situation budgétaire est guère plus soutenable. Et pourtant les marchés obligataires semblent l’ignorer, au moins pour le moment. » Les intéressés (États-Unis, Royaume-Uni et France notamment) se reconnaîtront.

    « Si ce diagnostic est correct, le remède n’est pas difficile à trouver, même s’il peut être extraordinairement difficile à appliquer. En bref, il s’agit d’allonger les horizons de la décision politique, de mettre en place des politiques plus symétriques et d’attaquer de front les problèmes de dette », résume Borio. « Le risque ultime d’échouer à s’ajuster est qu’un autre mouvement historique des plaques tectoniques nous ramène à une ère de protectionnisme financier et commercial ainsi que d’inflation. »

    Concrètement, il s’agirait de passer de la phase de « gestion de la crise » à celle de « résolution de la crise ». « Dans la gestion de la crise, la priorité est de prévenir l’implosion du système financier (…). Historiquement, cette phase est liée à la fonction de prêteur en dernier ressort de la banque centrale. » Au contraire, « dans la résolution de la crise, la priorité va à la restauration du bilan pour jeter les fondations d’une reprise auto-alimentée. Ici, il s’agit d’attaquer bille en tête la gueule de bois de l’endettement ».

    La triste réalité, que Borio décrit en termes plus diplomatiques, est que cinq années et demie après l’éclatement de la crise, ni les opérateurs de marchés, ni les médias, ni les politiques, ni même l’immense majorité des « experts » et des économistes, ne sont sortis d’un horizon de « gestion de la crise ». À la vérité sur les comptes des banques (et des souverains), on a substitué un transfert permanent des risques vers le bilan des banques centrales, sans perspective de sortie.

    Le nouveau gouvernement conservateur japonais veut renforcer les doses d’un remède qui a échoué depuis deux décennies, avec l’objectif avoué d’engager le pays dans la stratégie de « débasement » de la monnaie pratiquée à grande échelle par la Réserve fédérale des États-Unis. Rappelons, par exemple, que la mise en œuvre des nouveaux ratios de solvabilité des institutions financières « systémiques » s’étale jusqu’en…2019 !

    Les prescriptions de désendettement privé et public, relève Borio, « contrastent violemment avec une vision largement partagée chez les macro-économistes qui considèrent que l’injection financière (augmentation des dépenses publiques ou baisses d’impôt) est plus efficace dans les récessions. Ce point de vue suppose toutefois que les gens veulent emprunter mais ne le peuvent pas. Mais s’ils se sont chargés de dettes à l’excès, le plus probable est qu’ils veuillent diminuer ce fardeau. Le remboursement de la dette sera prioritaire sur la dépense. De ce fait, même l’impact à court terme d’une expansion budgétaire indiscriminée (le soi-disant “multiplicateur budgétaire”) a toutes les chances d’être modeste. Plutôt que doper l’économie, il conduira à construire des ponts qui ne mènent nulle part, comme le suggère l’expérience japonaise ».

    Dans pratiquement tous les pays avancés, le niveau d’endettement public est à des niveaux jamais atteints en temps de paix, sans perspective de rétablissement dans un avenir prévisible.

    La liste est longue des effets pervers d’une politique monétaire « ultra-accommodante » à durée indéterminée, telle que la pratiquent actuellement les banques centrales des principaux pays ou régions avancés. De l’aide implicite au maquillage des bilans des firmes « zombies » à la « guerre des monnaies ». « Le risque majeur, résume Borio, est que les banques centrales soient écrasées sous le fardeau et qu’un cercle vicieux s’installe. La politique monétaire peut gagner du temps mais aussi le gaspiller à cause des incitations qu’elle génère. Comme les effets désirés se font attendre et que l’ajustement est différé, la pression monte sur les banques centrales pour qu’elles en fassent toujours plus. Un “fossé des attentes” s’ouvre (…). Tout cela rend encore plus difficile une sortie éventuelle et peut en dernier ressort menacer la crédibilité de la banque centrale », écrit Borio, en évoquant le Japon où la BoJ cherche toujours la porte de sortie plus de dix ans après s’être engagée dans le couloir des « mesures non-conventionnelles ».

    Vers un nouveau changement d’époque?

    L’horizon de temps, encore et toujours. « Le défi politique à long terme est d’ajuster les cadres de pensée pour refléter complètement les implications du cycle financier. Le cycle financier se déploie sur un horizon bien plus long que celui qui sous-tend normalement les décisions politiques concernant la croissance et l’inflation. » Il faudrait « rallonger l’horizon et déplacer l’attention des flux de période à période vers leur cristallisation dans les stocks », explique Borio. On en est loin, comme le prouve la curieuse dévotion à des indicateurs aussi fantaisistes que le PIB trimestriel ou le taux officiel du chômage mensuel. Non seulement les « gouvernants » (au sens large) n’ont pas attaqué les problèmes de bilan hérités du passé mais encore moins anticipé ceux qui se profilent à l’horizon de sociétés vieillissantes.

    La débauche de liquidités fournies par les banques centrales des pays avancés est en train d’alimenter de nouveaux déséquilibres, notamment dans les pays émergents qui tentent de s’en protéger comme ils le peuvent. Le protectionnisme se réveille et une « guerre des monnaies » non déclarée est en marche, à l’initiative des États-Unis. « Mais le plus grand risque, insiste Claudio Borio, c’est un nouveau glissement des plaques tectoniques de l’économie globale marquant un changement d’époque. » Probablement pas pour le meilleur, si la retraite de la mondialisation conduisait à la dislocation des cadres institutionnels multilatéraux qui ont jusqu’à présent tenu le choc, y compris celui de l’intégration européenne.

    « Peut-être serait-il temps de changer d’orientation. Peut être serait-il temps d’admettre la nécessité d’affronter bille en tête les faiblesses sous-jacentes, d’arrêter de repousser les ajustements en attendant des jours meilleurs élusifs, d’en finir avec les appels à des artifices de politique monétaire pour traiter des problèmes bien plus graves de bilan et de structure », interroge Borio. Et de conclure en évoquant son compatriote Gramsci et l’équilibre nécessaire entre « le pessimisme de l’intellect et l’optimisme de la volonté ».

    Or, c’est l’inverse qui se produit. En prolongeant indéfiniment les politiques de « gestion de crise » par incompréhension ou peur du coût politique à court terme, les « décideurs » en retardent en fait la solution, avec les dramatiques conséquences économiques, politiques et sociales que l’on sait. Borio prêche toujours dans le désert.

    Mediapart via http://fortune.fdesouche.com

  • Propositions monarchistes-sociales contre le fatalisme économique.

    Ce lundi 21 janvier, je n’étais pas à la traditionnelle messe pour le repos de l’âme du roi Louis XVI à Paris mais en train de corriger des devoirs de géographie et de lire avec grand intérêt, en plus de la presse du jour, le livre de Stéphane Giocanti sur les Daudet. Qu’on ne se méprenne pas ! Il ne s’agit pas pour moi d’oublier cette date terrible du 21 janvier 1793 qui vit rouler la tête du roi au pied de la guillotine ni d’en minorer le souvenir, et je félicite mes amis rennais d’avoir rebaptisé symboliquement la passerelle Saint-Germain, au moins pour la journée, « pont Louis XVI », tout en y accrochant un superbe drapeau fleurdelysé visible une bonne partie du lundi.

    Mais le souvenir ne doit pas faire oublier le présent et la nécessité de l’avenir, de cet avenir « que tout esprit bien-né souhaite à sa patrie », selon la formule maurrassienne toujours d’actualité. Au-delà des commémorations, importantes et utiles piqûres de rappel historiques, il s’agit de réfléchir et peser sur les événements, que ceux-ci soient politiques ou sociaux, et il est vrai que les temps présents ne nous laissent guère nous reposer…

    C’est le roi Louis XVI qui, le premier, employa l’expression « justice sociale », formule qui fut aussi, on le sait trop peu, le titre d’un petit périodique monarchiste inspiré par le comte de Paris dans les années trente du XXe siècle. Alors, pour rendre hommage de façon un peu originale au roi martyr, j’ai profité de ce jour particulier pour travailler à de nouvelles propositions monarchistes-sociales contre le chômage et la désindustrialisation : la mise en route de grands projets d’infrastructures comme la Grande gare centrale de Paris ; un programme de réhabilitation du bâti des communes rurales aujourd’hui menacées de désertification ; un grand projet de diffusion du télétravail dans les campagnes dites « profondes » mais aussi dans les autres… ; la reconstruction d’une grande marine destinée à la mise en valeur de notre Zone Economique Exclusive aujourd’hui sous-valorisée ; un programme de valorisation des potentialités énergétiques françaises, de l’éolien au solaire, de l’énergie houlomotrice aux algocarburants, de la petite hydraulique à l’énergie marémotrice, etc. ; la promotion d’une agriculture biologique de proximité et des « potagers sociaux » urbains et périurbains ; la formation dès le collège aux activités manuelles, qu’elles soient de réparation comme de création et de fabrication, aujourd’hui trop négligées ; etc.

    Ce ne sont pas les idées qui manquent pour relancer l’emploi en France mais bien plutôt la volonté, en particulier politique, de rompre avec certaines (mauvaises) habitudes d’assistanat et de fatalisme : il est tellement plus facile de poursuivre sur la voie d’une société de consommation qui séduit et endort les populations plutôt que d’engager des réformes qui remettent le travail au centre de l’activité économique sans asservir les hommes au règne de l’Argent !

    Ce 21 janvier, en mémoire de ce roi novateur et humaniste mais « trop humain » dans des temps de fer et de feu, j’ai essayé de montrer que, en cette malheureuse absence de roi et en l’espérance du prochain souverain, le royalisme n’est pas déploration mais proposition et action !

    http://nouvelle-chouannerie.com

  • Un texte de La Tour du Pin sur le capitalisme, extrait de Vers un ordre social chrétien :

    À la suite du profond et profondément honnête discours par lequel le comte Albert de Mun a clos l'assemblée générale des délégués venus des assemblées provinciales tenues à l'occasion du centenaire de 1789, l'école classique des économistes s'est émue : les uns ont constaté ironiquement que le langage du « noble comte » ne laissait pas que de ressembler à celui des « pires ennemis de la société » actuelle. Les autres, plus bienveillants, se sont voilé la face.
    Mais; comme il n'y a pas de pire ennemi de la société que celui qui non seulement ne l'avertit pas de la perte à laquelle elle court mais encore l'excite à mépriser les avertissements, je crois à mon tour et très humblement faire acte de bon citoyen en cherchant à me rendre compte et à montrer en quoi le siècle actuel porte la marque de l'Usure et mérite d'en conserver le nom, comme l'a dit mon éminent ami.
    ... J'essaierai de montrer dans une première partie du mémoire les effets du système usuraire, dans une seconde ses remèdes, dans une troisième et dernière l'ensemble du régime économique dont elle serait bannie. Je ne lui ai pas donné de nom, parce qu'on ne baptise les gens qu'après leur naissance. Quant au régime économique de ce siècle qui repose sur l'Usure, il a un nom : le Capitalisme.

    I. - Des effets de l'Usure.

    L'Usure, communément parlant, signifie le prélèvement d'un intérêt excessif à raison du prêt d'un capital. - Scientifiquement parlant, tout intérêt de cette sorte est une Usure, que le taux en soit légal, modéré ou non.
    ... Bien que l'Usure (c'est-à-dire, pour ne plus le répéter, le bénéfice tiré du prêt) ait marqué constamment dans le passé comme un fléau de l'humanité, qu'elle ait été déclarée illicite par les plus hautes autorités morales et qu'elle ait encouru les plus terribles châtiments, dont la destruction cruelle de l'ordre des Templiers n'est qu'un exemple entre mille, il s'est produit de nos jours ce phénomène que le prêt à intérêt n'est communément plus regardé comme entaché d'Usure, qu'il fournit non seulement au budget extraordinaire mais au budget ordinaire des Etats par l'accumulation d'emprunts continuels, et que toute épargne sur la consommation est considérée comme un capital qu'il faut réaliser, c'est-à-dire mobiliser, en le convertissant en argent, puis « faire travailler » en en tirant intérêt, la plupart du temps un intérêt fixe indépendant des profits de l'entreprise, ce qui a partagé le monde civilisé en deux catégories de citoyens, les travailleurs et les "rentiers, tout comme faisait auparavant le prêt de consommation.
    Seulement, maintenant « que l'argent travaille », il produit de quoi faciliter l'épargne du travailleur aussi bien que grossir celle du rentier, et l'on devrait passer aisément de la première dans la deuxième catégorie, et finalement celle-ci irait toujours se grossissant aux dépens de celle-là.
    Telles sont au moins les apparences dans le régime économique qui se caractérise par la substitution du prêt de production au prêt de consommation en généralisant celui-ci. On n'a plus besoin, pour se faire des revenus sans travail, de les tirer de la ruine des nécessiteux, mais au contraire de leur industrie, et l'on enrichit d'autant le pays. - Cette théorie est très séduisante. Est-elle aussi solide ? et les choses peuvent-elles se passer indéfiniment ainsi dans la pratique ? C'est ce que nous allons examiner.

    II. - Des remèdes contre l'Usure.

    En abordant cette seconde partie de la question que je me suis proposé de résoudre, je ne m'en dissimule pas la difficulté, mais je ne la crois pas supérieure à la gravité de la critique par laquelle j'ai commencé. Car, si condamner une pratique universelle est chose facile par le raisonnement, ce n'en est pas moins une chose grave, puisque c'est s'ériger en juge de son siècle.
    ... Dans les questions industrielles la législation est juive (dans le mauvais sens du mot) : elle favorise la spéculation, l'Usure, et opprime l'honnête travailleur.
    C'est très frappant pour moi que toute la législation (famille, impôt, sociétés commerciales, etc.) est organisé contre le travail au profit du jeu ou spéculation. Tout homme qui a les mains calleuses se ruine en travaillant. Les seuls qui profitent sont ceux qui ont les mains blanches, qui ne travaillent pas, qui font les échanges : ce sont les parasites. Le laboureur, l'artisan, l'industriel, sont sur la pente de la ruine, la spéculation fait des razzias incomparables. Notre société H. Frères, si elle se ruine, entraîne la ruine absolue de chacun de nous. A côté, une société anonyme se fonde ; elle prodigue les millions, arrive à un effondrement scandaleux, et pendant que des milliers d'actionnaires sont ruinés, les directeurs, gérants et administrateurs se retirent avec un fort boni.
    La liberté de l'industrie, telle que l'entend notre législation libérale, c'est la liberté des voleurs et l'emprisonnement des honnêtes gens par leur mise à la misère. La désorganisation sociale où nous vivons dans le monde du travail engendre des maux incalculables que nos législateurs ne peuvent soupçonner. Autrefois le 1/100e des populations était dans une situation précaire, maintenant ce sont les 9/100e.
    J'ai été bien frappé de ce que j'ai lu dans Sismond de Sismondi, livre déjà vieux de près de soixante ans : « Le but de la société humaine doit être le progrès des hommes et non celui des choses. La centralisation perfectionne tout dans les choses, il est vrai ; en revanche elle détruit tout dans les hommes. L'indépendance des petits peuples a été absorbée par la centralisation législative ; les droits municipaux, par la centralisation administrative ; les droits des métiers, par la grande industrie ; les droits du commerce, par les grands magasins ; les droits des petits cultivateurs, par les grosses fermes.» Empêcher l'Usure, c'est guérir le chancre de l'économie sociale moderne.
    ... La loi fondamentale de l'économie sociale est la consommation productive : les économistes classiques ont eu tort de distinguer et de traiter successivement des phénomènes de la production, de la circulation, de la distribution et de la consommation des richesses, comme s'ils étaient indépendants : leur série doit figurer une courbe fermée, dont toutes les portions sont fonction l'une de l'autre, et qui possède dès lors un centre où il faut se placer pour découvrir la loi génératrice.
    Cette loi n'est autre que celle qui veut que le grain de blé pourrisse en terre pour se reproduire au décuple, que toute production ne soit qu'une transformation et par conséquent le produit de la consommation d'un objet ou de la consommation d'une force, et que rien ne soit ainsi perdu. C'est la loi du travail, de celui de la nature aussi bien que celui de l'humanité, qui en dispose mais n'en peut changer la loi.
    Il y a là deux ordres de phénomènes, suivant lesquels s'accomplit la loi : celui de la transformation, ou plutôt, comme on disait jadis de la transmutation des objets, dont je viens de citer l'exemple le plus frappant, et celui de la communication des forces, depuis celle qui transforme la chaleur et la lumière en mouvement, selon l'hypothèse scientifique, jusqu'à l'acte vulgaire de la nutrition nécessaire à l'anima-lité pour la rendre capable de travail.
    On conçoit donc très bien que la consommation improductive soit une anomalie, une dérogation à la loi de nature, et qu'elle doive engendrer des désordres dans le développement de la civilisation matérielle, qui ne repose que sur l'excès de la reproduction.
    En effet, lorsqu'un peuple ou un particulier consomme au fur et à mesure tout ce qu'il produit de biens, son état de bien-être reste stationnaire. Lorsqu'il produit moins qu'il n'a consommé pour cela, il tombe dans la misère, et à l'inverse il ne doit la prospérité qu'à la puissance supé¬rieure de reproduction de sa consommation.
    Les consommations les plus productives sont celles qui produisent les biens moraux : le prêtre, l'homme charitable, le savant, consomment généralement peu en proportion de ce dont ils favorisent la production sociale. Un prince par son bon gouvernement, un chef militaire ou un magistrat par la supériorité des services qui leur sont confiés, un ingénieur, un professeur, un médecin, favorisent en général davantage encore la production que ne le font les producteurs directs, cultivateurs, industriels ou ouvriers.
    Au contraire, de mauvaises moeurs, de mauvaises finances, de mauvais services publics, la décadence intellectuelle ou morale des professions libérales, pèsent sur la vitalité des classes directement productrices en ne leur rendant pas l'équivalent des services que les classes dirigeantes en reçoivent, et abaissent par conséquent le niveau de la production et celui de la prospérité publique. Une classe d'oisifs est une classe parasite, et si l'oisiveté devient héréditaire dans certaines familles, ces familles deviennent à charge à la nation.
    Si donc, en passant la revue de chacun de ces chapitres de l'histoire sociale, nous y saisissons la complicité de l'Usure, il faudra y porter la réforme et la poursuivre de branche en branche dans la vie nationale, en la rendant inutile dans toutes, - ce qui est le meilleur moyen de la combattre. Il y a sans doute là un cercle vicieux, car c'est l'usurier qui fait les misérables, aussi bien que ce sont ceux-ci qui suscitent l'usurier. Mais pourtant il y eut un besogneux avant qu'il y eût un usurier, et celui-ci ne naquit qu'à la sollicitation du premier. C'est donc moins à des lois répressives qu'à des dispositions préventives que je demanderais la répression de l'Usure, - c'est-à-dire, répétons-le encore une fois, de l'intérêt prélevé à raison du prêt, et du courtage prélevé par le fait de la spéculation inutile. - J'ai montré dans la première partie de ce mémoire la connexité de ces Usures.
    Je vais maintenant chercher comment on pourrait soustraire à chacune d'elles son domaine propre.
    La rente d'Etat est le prix dont l'Etat paie, sans les rembourser, les avances que lui ont faites les particuliers pour subvenir à des besoins extraordinaires : elles ont bien le caractère d'une consommation improductive, puisque l'emploi qu'a reçu l'emprunt a été fait et son coût soldé depuis longtemps, et que le plus souvent il n'en reste rien que l'intérêt à payer.
    Il y a deux manières de supprimer la rente d'Etat : l'une consiste à brûler le grand livre ; préconisée jadis par les socialistes, elle ne trouve maintenant plus guère d'adeptes, même parmi eux, non seulement parce qu'elle serait un vol, mais parce qu'elle aurait sur l'économie générale des répercussions désastreuses.
    L'autre manière consiste à l'amortir et suppose deux conditions l'une qu'il soit possible de diminuer le budget des dépenses ordinaires, l'autre qu'il soit possible de trouver dans le budget des recettes le fonds d'amortissement.
    Or aucune de ces deux conditions n'est impossible à réaliser en France, où elles l'ont déjà été souvent, entre autres sous la Restauration; et d'où l'on peut encore les observer non pas sur nous-mêmes, hélas ! mais dans l'administration d'un grand pays, - les Etats-Unis d'Amérique. Les moyens pour cela sont, au budget des dépenses, la diminution de l'appareil administratif et celui de l'appareil militaire ; au budget des recettes, l'élévation des impôts de consommation prélevés principalement sur le luxe ou les provenances étrangères.
    La diminution de l'appareil administratif est facile à atteindre par la décentralisation et le régime représentatif, qui favorisent la gratuité de nombre de fonctions publiques. La diminution de l'appareil militaire est à chercher dans la voie du désarmement général par le rétablissement du respect du droit des gens, sous la sauvegarde d'un Tribunal international. On ne traite plus aussi habituellement maintenant ces idées de chimères ; elles font leur chemin, et comme la poursuite du chemin inverse conduirait à la banqueroute, l'Europe prendra bientôt, de gré ou de force, celui que nous indiquons là.
    ... Ce sera la corporation, organe social concret, et non pas la société, conception abstraite à moins qu'on ne la concentre dans l'Etat, qui sera en possession des instruments de travail, et ses frais généraux ne comprendront plus que ceux de la direction, alors que le capital d'établissement aura été amorti et que celui d'exploitation sera fourni à titre gratuit, et non plus usuraire, par la clientèle elle-même de l'établissement, qui y trouvera un avantage dans le meilleur marché des produits.
    L'association de personnes et non de capitaux est donc dans l'avenir qui doit voir l'Usure bannie de l'agriculture et de l'industrie par une législation fondamentalement opposée à l'individualisme et au capitalisme dans l'une comme dans l'autre, sans avoir pour cela rien de socialiste. Mais il faut s'attendre à ce que l'Usure cherchera encore un refuge dans le prêt de consommation, et surtout dans la spéculation.
    Pour ce qui est du premier de ces domaines, elle y rencontrera dans une société bien organisée deux obstacles, la mutualité et la charité.
    En effet, la masse des hommes ayant été ramenée, comme il vient d'être indiqué, à l'accomplissement de la loi générale du travail dans des conditions où ce travail ne sera pas frustré de sa rémunération légitime par l'Usure, et à la pratique de l'association qui est la condition naturelle du travail, leurs besoins seront non seulement satisfaits normalement, mais encore localisés et spécialisés par le fait de l'organisation sociale : il y aura toujours des pauvres, parce qu'il y aura toujours des moments où dans la plupart des existences laborieuses les besoins excéderont les ressources procurées par le travail du jour. Mais si dans l'ensemble et pour la masse ce travail a été rémunérateur, c'est-à-dire si, pour reprendre les termes du théorème initial, la production à laquelle il a contribué a été supérieure à la consommation qu'il a coûtée, une partie de l'excédent aura dû être mise en réserve par l'association, pour parer aux éventualités dans un sain esprit de mutualité.

    ... III. - Considérations générales.

    Dans la première partie de ce mémoire j'ai essayé d'établir la thèse suivante
    Bien que le capital ne soit pas doué d'une productivité propre, les moeurs et les lois actuelles permettent à son possesseur d'en tirer à ce titre spécial un profit normal, en vendant cette productivité fictive sans pour cela aliéner le capital lui-même, et de se créer ainsi des profits sans risques et des rentes sans travail.
    La généralisation de cette pratique, jadis qualifiée d'Usure, a pour effet d'entamer d'autant les forces vouées à la production, de diminuer en conséquence la somme des produits et de fausser leur répartition, puisqu'une partie de ces produits est détournée de profiter à leur auteurs.
    Ou, pour se servir des termes mêmes du mémoire, l'Usure (terme figuré) prélevée en vertu de la productivité du capital détermine une usure (au propre) correspondante dans le mécanisme de la vie sociale, et un trouble croissant dans l'organisme social.
    Par la deuxième partie du mémoire, j'ai essayé de montrer comment on pourrait enrayer le système capitaliste sur les divers terrains de l'ordre économique où il produit les effets susdits ; c'est-à-dire dans les prêts industriels, dans les prêts à l'Etat, dans les prêts fonciers, comme aussi dans son influence sur les locations et les fermages.
    ... Enfin, il est certain qu'à un régime économique - le capitalisme auquel on prétend retirer son principal ressort, il faut en substituer un autre que je n'ai fait qu'indiquer, et qui me reste à exposer plus clairement. Car la vie économique, pas plus que les autres formes de la vie sociale, ne retourne pas en arrière. Il ne s'agit donc pas de revenir par l'extinction de l'Usure aux conditions où l'on travaillait avant qu'elle se fût développée, mais de pressentir les conditions nouvelles où pourrait s'exercer le travail, après que ce facteur négatif en aurait été éliminé. Afin que tous les autres, qui proviennent du développement du machinisme et des conquêtes de la civilisation sur le globe, en atteignent plus complètement leur plein épanouissement. Je vais l'essayer. Et cette fois ce sera la fin.
    ... les valeurs mobilières ne sont plus des fonds d'établissements agricoles ni industriels, mais des fonds de roulement ;
    ... Autrement dit, ... la moitié de la fortune publique consiste en Usures.
    ... Voilà comment l'Usure pose le problème social. Après avoir mesuré l'étendue du phénomène, si l'on veut en mesurer l'intensité, en voici un exemple journalier : vous commandez une paire de bottes chez un ouvrier cordonnier ; n'ayant pas d'approvisionnement de cuir, ni de capital, il faut qu'il emprunte 20 francs à un usurier pour se procurer le nécessaire ; celui-ci lui marque 30 francs (c'est le moins dans une affaire de ce genre) ; l'ouvrier estime à 10 francs sa façon et les bottes lui reviennent ainsi à 40 francs, mais c'est au-dessus du prix courant ; alors il partage entre vous et lui le coût de l'usure, ne garde pour sa peine que 5 francs et vous livre pour 35 francs ce qui en vaut 30. Vous n'êtes pas plus satisfait que lui, mais il y a un tertius gaudens, qui, après trois petites opérations de ce genre, se sera procuré, lui, sa paire de bottes sans diminuer son pécule et sans manier l'alène.
    Tandis que si l'ouvrier eût possédé le fonds, ou bien que vous lui eussiez avancé de quoi se le procurer en même temps que vous lui faisiez la commande, il y eût trouvé son compte et vous aussi. Comme aussi la société, pour qui les 10 francs empochés par l'usurier représentent une consommation improductive.
    C'est pourtant comme ceci que le capitalisme a commencé, tout simplement, tout bonnement, pour arriver par des voies de plus en plus complexes, dans lesquelles il faudrait une vraie science pour le suivre, au développement formidable qui vient d'être indiqué plus haut ; nous avons vu que la moitié du capital français travaille pour qui l'emploie, l'autre moitié pour qui le prête, sans parler du travail de l'argent sur lui-même, du jeu de bourse, également sus-mentionné, par lequel se produit ce qu'on appelle en mécanique un frottement au détriment du travail utile, et en économie une usure au détriment de la production.
    Voilà cette fois, j'espère, l'Usure bien prise sur le vif, et sa caractérisation bien claire.
    Comme il est dans la nature du capital employé à faire l'Usure de se grossir toujours, puisqu'il se reproduit sans se consommer, il est dans sa destinée de se substituer progressivement au capital qui ne se reproduit que par la consommation et qui encourt ainsi tous les risques, tandis que l'autre ne s'expose qu'à bon escient, c'est-à-dire quand il possède un gage ou «une couverture». Le système tend donc à rendre de plus en plus aigu le contraste entre capitalistes et travailleurs, de plus en plus riches ceux-ci et de plus en plus pauvres ceux-là, et à accentuer ainsi par ses deux éléments extrêmes la forme d'un état social où le précepte « que celui qui ne veut pas travailler ne doit pas manger » devienne une contre-vérité.
    Or, comme la vérité et la justice ne se laissent pas impunément tourner en dérision durant toute l'existence d'un peuple, je suis bien obligé de redire dans ce résumé ce que j'ai dit dès l'exposé de la question, à savoir que le système ne peut aboutir qu'à une révolution sociale.
    L'école classique, qui fournit sinon les prêtres de la religion du veau d'or, du moins ses docteurs, a beau chercher à accuser tantôt la bureaucratie, tantôt le christianisme, d'avoir engendré le socialisme elle seule a engendré et devait engendrer la réaction qui l'emportera elle-même, au prix de Dieu sait quelles violences, mais sans y pouvoir substituer rien qui vaille mieux ni même qui en diffère en principe. Car mettre tout le capital aux mains de l'Etat comme le veut le socialisme, ce n'est pas du tout réaliser l'union du travail et du capital. C'est même y tourner le dos.
    Le travailleur a encore aujourd'hui une chance de conserver ou même d'acquérir une partie du capital social, - de plus en plus minime il est vrai. - Mais, sous le régime socialiste, plus la moindre chance de cette espèce : l'Etat est le capitaliste universel et absolu ; le travailleur est purement et simplement un esclave. Ainsi, si l'on considère que le régime de l'Usure conduisait les hommes lente¬ment à l'esclavage, il faut bien reconnaître que le socialisme les y précipite d'un coup. - Singulier remède !
    La véritable solution, nous l'avons indiquée déjà, et il faut y revenir ici, consiste à remettre et à maintenir l'outil aux mains, c'est-à¬dire en la possession de l'ouvrier. Ce n'est pas « la mine au mineur » d'abord parce que la mine n'est pas un outil ensuite parce que le mineur n'est pas tout le corps exploitant, mais c'est la corporation industrielle ou agricole en possession de l'outillage professionnel et exploitant à son compte les forces naturelles.
    C'est la coopération, sans doute par la division du travail combinée avec l'unité de direction mais la coopération organisée conformément à la nature de l'homme, c'est-à-dire à l'ordre hiérarchique sans lequel l'humanité ne serait qu'un troupeau ; conformément aussi à la nature des choses, c'est-à-dire à leur emploi en vue d'une consommation productive. C'est la coopération organisée variés par des procédés infiniment variés et pouvant être très complexes ; c'est la coopération sociale, au lieu de cette absurde conception soi-disant démocratique, loi d'après laquelle tous les individus, étant égaux en droit, n'ont d'autre que celle du nombre et d'autre hiérarchie que celles qu'il crée.
    Non, si l'on conçoit bien l'Etat exploitant, quoique ce ne soit pas sa fonction propre, il n'est pas plus malaisé de concevoir dans l'Etat une foule de petits Etats autonomes reliés entre eux par des organismes de coordination, exploitant chacun pour son compte une branche d'industrie dans un atelier local, sous la protection de l'Etat proprement dit, et dans des conditions garantissant le bien commun. - Dans un tel régime corporatif, il n'y aurait ni Usure ni esclavage, comme lorsque le capital est séparé du travail par sa constitution individualiste ou socialiste, c'est-à-dire par son individualisation pure et simple ou par sa socialisation complète et absolue.
    ... Or il convient essentiellement que des hommes en société aient certains droits en propre, comme chacun d'eux a des besoins et des devoirs reconnus, et aussi certains droits en commun et résultant de l'organisation de la communauté, comme ils ont des besoins et des devoirs communs. Il y a des consommations sociales comme des consommations particulières, des productions sociales et des productions individuelles. Et il est bien naturel que les instruments d'une production soient eux-mêmes possédés à l'état social.
    Comment passer de l'état de possession individuelle de certains capitaux - et non pas de tous - à la forme sociale ? Je crois l'avoir montré : non pas en dépossédant leurs possesseurs, mais en les faisant entrer dans la société qui a besoin de leurs capitaux, et de l'organisation de laquelle ils ont besoin pour les faire valoir.
    ... Il y a en ce moment trois courants internationaux, que l'opinion désigne par les noms d'internationale jaune (ou judaïque), d'inter¬nationale rouge (ou révolutionnaire) et d'internationale noire (ou chrétienne) ; le premier se forme chez les capitalistes, le second dans la classe ouvrière, le troisième n'appartient pas spécialement à une classe, mais tend à la réconciliation des classes divisées par les deux autres courants, en tenant entre leurs prétentions la juste mesure dictée par une saine doctrine sociale.
    ... Si c'est celle dont la spéculation est l'âme aussi bien que le ressort, on verra le monde revenir à l'état social du temps de l'Empire romain, qui connut lui aussi les siècles de l'Usure ; l'esclavage aura pris la forme du prolétariat, la ploutocratie tiendra la place de l'aristocratie, et tout idéal aura disparu avec le culte de la patrie et celui du foyer. Ces deux amours, innés au coeur de l'homme, seront remplacés par celui de l'or.
    Si c'est l'internationale rouge qui réussit à produire une révolution sociale, ce ne sera plus même vers l'Empire romain, mais vers la barbarie que rétrogradera la société, car toutes les conceptions sociales soi-disant scientifiques, c'est-à-dire purement matérialistes, de l'école qui s'intitule démocratique socialiste et révolutionnaire, sont d'une rudesse et d'une grossièreté sans nom. Le culte du ventre, comme s'intitule elle-même la religion nouvelle n'est pas plus digne de l'humanité que celui de l'or, et n'en diffère guère en principe d'ailleurs. Libéralisme et socialisme ne sont, comme on l'a dit souvent, que deux frères ennemis.
    Mais si les passions soulevées par leur lutte fratricide se font de plus en plus jour, et si leurs manifestations acquièrent non seulement une fréquence, mais un développement inquiétant pour l'ordre social, il s'est produit néanmoins dans le cours de ce siècle, comme dans toute la série qui date de l'ère chrétienne, un adoucissement progressif et continu des moeurs, que des explosions de violence ont pu troubler plutôt qu'arrêter, et dans lequel l'observateur impartial ne peut manquer de reconnaître encore l'influence souveraine, quoique parfois latente et en quelque sorte inconsciente du christianisme.
    Cet adoucissement des moeurs, cette piété pour l'humanité, fournissent à l'action sociale de nos trois internationales comme un air ambiant, où la jaune et la rouge se sentent mal à l'aise, l'une dans son égoïsme, l'autre dans sa rudesse, tandis que l'internationale noire s'y trouve dans son élément. On en voit le témoignage dans ses développements : refoulée par tous les gouvernements, monarchiques ou républicains, conservateurs ou progressistes, elle ne se produit pas moins d'année en année dans des manifestations toujours plus complètes."

  • Un chômage de masse historique en Espagne

    Le nombre des sans-emploi atteint presque les 6 millions en Espagne. La création d’emplois ne repartira pas avant fin 2013.

    Lors de son arrivée au pouvoir il y a un peu plus d’un an, Mariano Rajoy n’espérait certainement pas être le Premier ministre sous lequel l’Espagne atteindrait les 6 millions de chômeurs. C’est pourtant la triste réalité dépeinte par les chiffres officiels pour l’année 2012 délivrés hier : 26,02 % de la population active espagnole est sans-emploi, soit 5,965 millions de personnes. Jamais, depuis la mort du général Franco en 1975, l’Espagne n’avait connu un tel niveau de chômage de masse.

    Cette augmentation « reflète la forte contraction de l’économie au quatrième trimestre, conséquence des mesures d’ajustement comme l’augmentation de la TVA ou la suppression de la paie de Noël des fonctionnaires », a analysé, hier, le secrétaire d’Etat à l’Economie, Fernando Jimenez Latorre. La veille, la Banque d’Espagne avait indiqué que l’économie s’était contractée de 0,6 % du PIB au quatrième trimestre, soit le repli le plus marqué depuis la récession de 2009. Sur l’année, le PIB espagnol a reculé de 1,3 %, un peu mieux qu’initialement prévu.

    L’économie espagnole a-t-elle (enfin) touché le fond ? Le gouvernement l’espère : « dans la seconde partie de l’année, il y aura des signes positifs en termes de croissance », a expliqué Fernando Jimenez Latorre. La création d’emplois venant toujours après la reprise de la croissance, aucune bonne nouvelle n’est à attendre sur ce front avant « la fin de l’année ou début 2014 ». Sans compter le nombre d’années qu’il faudra pour résorber un tel niveau de chômage. « Le problème central pour l’Espagne est le temps énorme qu’il faut pour récréer les emplois perdus dans la construction en bénéficiant de la bonne compétitivité du pays », soulignait récemment Patrick Artus, chef économiste chez Natixis.

    Ce « temps énorme » fait craindre que la population, qui compte 1,8 million de foyers avec tous leurs membres au chômage, atteigne ses limites. Certains signes ne trompent pas : les familles abandonnent leurs téléphones mobiles, réduisent leurs achats de nourriture tandis que leur taux d’épargne a atteint un minimum historique, prouvant qu’elles puisent dans leurs économies pour terminer leurs fins de mois.

    « On ne sait jamais où est la limite, mais elle pourrait arriver quelque part cette année, estime Fermín Bouza, professeur de sociologie à l’université Complutense. Pour l’instant, la situation semble sous contrôle, mais il n’y a qu’un mur de papier entre ça et une situation incontrôlable, et on ne sait jamais d’où peut venir l’étincelle. »

    Pour le sociologue, ce sont les classes moyennes qui souffrent le plus de la crise. « C’est une situation qu’elles n’avaient pas connue depuis des décennies. Pour elles, le chômage est complètement nouveau, tandis que les classes populaires sont plus habituées et ont plus de possibilités, par exemple via l’économie au noir [qui pèserait un cinquième du PIB selon diverses estimations, NDLR] », détaille Fermín Bouza. Les manifestations, quotidiennes depuis l’été, en sont la preuve : peu d’ouvriers mais beaucoup de médecins, d’infirmières, de professeurs et d’employés.

    Les Echos via http://fortune.fdesouche.com/

    A lire en complément :

    Les chiffres effarants du chômage de masse en Espagne (sur le site de L’Expansion)

  • Quelque chose d'incrusté dans nos échecs

    une Delage D8 de 1939, motorisation Delahaye
    Les résultats 2012 de nos trois constructeurs nationaux sont réputés désastreux, tant sur le Marché commun qu'au niveau mondial. Quand on les décortique, on en trouve assez vite des raisons expliquant chaque segment de l'analyse. Par exemple, Peugeot a subi un déficit de 300.000 CKD en Iran (450000 en année pleine) pour cause d'embargo américain ; le marché espagnol favorable à Citroën s'est complètement retourné (je signale en passant qu'on y trouve des Camaro IV°génération pour une bouchée de pain) ; le marché de prédilection pour Renault, la France à moins 14%, est malade de l'imbécillité de ses dirigeants qui contrent partout la voiture et asphyxient tout enthousiasme dans ce pays, et ce n'est pas le scoop de l'année, l'équipe précédente était plus arrogante encore et pas moins déconnectée du réel. Ainsi observons-nous ces chiffres qui font honte à la patrie de l'automobile :
    • marché français de Renault : -24,7%
    • marché français de Peugeot : -17,4%
    • marché français de Citroën : -17,5%
    • (tous les détails par ici)
    • marché mondial de Renault : -6,3% (2,55Mv)
    • marché mondial de PSA : -16,5% (2,96Mv)
    Retour sur le futur chez l'agence Bloomberg
    General Motors a mangé sa soupe sur la tête de Volkswagen l'an dernier en Chine continentale menant le train des étrangers grâce à ses mini-vans Wuling qui se sont vendus comme des petits pains ! Par contre au niveau mondial, c'est Toyota Motor qui redevient le boss avec 9,7Mv (+22%) devant le Lazare des constructeurs, GM qui n'a vendu "que" 9,2Mv (+2,9%). Si l'on s'en tient aux Européens, Volkswagen a crevé le plafond de ses records globalement avec 9,07Mv (+11%). Sur le marché chinois qui a dépassé cette année les 20 millions de véhicules vendus, les progressions sont presque ahurissantes :
    • marché chinois de General Motors (Chevrolet, Buick, Wuling) : +11% (2,84Mv)
    • marché chinois de Volkswagen (VW, Audi, Porsche) : +24% (2,81Mv)
    • marché chinois de PSA (Peugeot, Citroën) : +9% (0,44Mv seulement) (et contre les japonaises/Diaoyu)
    L'amorce d'un déclin
    La RCZ Peugeot en Chine
    Tous ces chiffres nous indiquent que l'industrie automobile française ne joue plus dans la cour des grands. La contraction de ses marchés et la diminution de ses marges, s'il en reste, vont entraver durablement la recherche et développement, seul moteur de croissance. Si la spirale prend des tours, on sait comment cela finit : Simca, Panhard, Citroën, pour ne remonter qu'aux années soixante. PSA annonce une production chinoise de 450.000 véhicules en... 2015. Ils sont au seuil du hors-jeu.
    Les surcapacités des constructeurs généralistes français ne sont pas correctement prises en compte ; à se demander si l'extinction des fabrications françaises n'est pas au programme en déroulant de mauvais résultats. Il est évident que les marchés d'Europe occidentale sont au-delà de la saturation et que les marges qui permettent de s'y battre doivent provenir d'ailleurs. Ailleurs les français y sont depuis longtemps, mais pas assez pour faire l'écart en Europe occidentale et globalement.
    La soviétisation résiduelle du modèle social national les handicape certes, mais plus généralement, l'industrie automobile française subit le syndrome de l'industrie française : sous-capitalisation, banques timorées, foisonnement des règles et codes en constante "amélioration", immixtion indirecte et continue de l'Etat dans les discussions paritaires fermées, lois du travail obsolètes. Aucun de ces problèmes n'est en voie de réforme, même si le début d'un commencement annonce l'aube d'une remise en cause réciproque des partenaires sociaux. Mais à la fin sera-t-il trop tard ? Il sera intéressant de noter la réaction des patrons de la General Motors aux succès comparés de leurs marques (PSA avec), pour obtenir une vision plus globale de notre avenir. Le bruit a couru qu'ils voulaient donner Opel à PSA, la pierre autour du cou ? Détruire Peugeot c'est aussi faire un appel d'air sur des marchés exotiques que la GM peut servir !

    Le Dacia Duster Delsey
    Du côté de Renault, il semble que la direction s'embarrasse moins de déclarations apaisantes et que l'avenir soit carrément au-delà des frontières, les sites français ayant vocation à devenir à terme des usines de montage de pièces et sous-ensembles fabriqués ailleurs. On peut douter aussi de la sincérité du patriotisme de Carlos Ghosn qui trouve beaucoup plus de satisfactions dans la direction de Nissan au Japon que dans celle de Renault. Et on traitera une autre fois du parti-pris "Diesel" des constructeurs français aidés par une fiscalité anti-économique, qui se fracasse aujourd'hui sur la pureté de l'air !
    Si ce destin d'activité tiers-mondiste devait se concrétiser - le conditionnel est mis pour être sympa - il s'agirait d'activer les meilleures conditions possibles de production en espérant conserver à côté des usines de la recherche appliquée et tout le savoir-faire de la construction de lignes de production, activité qui induit derrière elle la fabrication des robots, progiciels, machines-outils et maints ancillaires. Maître Montebourg comprend-il cette exigence ?

    C'est la semaine franco-allemande
    Guangzhou-Peugeot 504 Truck
    Peugeot et Volkswagen sont allés en Chine à la même époque, en 1984. Ils étaient des précurseurs et avaient les mêmes atouts, des soutiens politiques du même ordre. L'un a mis de l'argent sur de bonnes idées puisqu'il en avait (des deux) ; l'autre, à niveau technique comparable et avec de meilleurs châssis¹, fut toujours handicapé par un partenaire local imposé, plus faux qu'un jeton de Macao ! A faire une connerie, "faites la vite", dit-on dans l'arme blindée-cavalerie ; l'agonie cantonaise de Peugeot dura douze ans. Avec les autorités chinoises la relation de l'un fut hypocritement attentive et efficace, celle de l'autre paradoxalement naïve, arrogante et peu réactive. Certes l'expérience acquise permit à PSA de se replacer ailleurs avec des constructeurs fiables, mais le nerf de la guerre fait toujours défaut, à chercher les dix cents qui manquent au dollar ! Ce pourquoi il faudrait arrêter l'hémorragie financière en France. Son concurrent d'outre-Rhin dégage plus de vingt milliards d'euros de résultat net au niveau groupe en 2012, de quoi creuser l'écart avec tout les autres. Deux mondes désormais.
    http://royalartillerie.blogspot.fr/
    (1) Peugeot-Canton assemblait des pick-up 504 (en photo) et des breaks 505 qu'il destinait à un usage professionnel, en ratant d'entrée le marché des taxis qui demandait des berlines à coffre, comme la VW Santana brésilienne ! Malgré l'introduction de berlines 505 sur la chaîne, l'usine GPAC de Canton a fermé ses portes en 1997 pour de multiples raisons inextricables. Peugeot reformera une joint venture avec un partenaire plus fiable à Wuhan sur un site Citroën, mais là encore avec un "vieux" modèle, la ZX. Les choses s'arrangent depuis qu'ils ont ouvert un gros bureau d'ingénierie à Shanghaï qui conçoit "chinois".