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  • [Annonce de Vexilla Galliae ] Quand on se bat pour ses idées, …

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    Chers amis,

    Vexilla Galliae existe depuis maintenant quatre ans, et c’est aujourd’hui une équipe de plus de 30 personnes qui contribue à la visibilité et au rayonnement du principe que nous défendons tous et de l’homme qui incarne ce principe, le prince Louis de Bourbon.

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    Contactez-moi en me communiquant votre adresse courriel et téléphone. Je vous informerai de nos conditions et conseils pour la publication de vos articles.

    Et surtout, vive le roi !

    Dominique Hamel

    Directeur de publication
    d.hamel@vexilla-galliae.fr

    Vexilla Galliae : Qui sommes-nous ?

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    http://www.vexilla-galliae.fr/royaute/vie-des-royalistes/2180-annonce-quand-on-se-bat-pour-ses-idees

  • Contre l’école du "genre" : tous à Paris le 16 octobre !

    Communiqué des Enseignants pour l'enfance :

    6a00d83451619c69e201b7c89c7508970b-200wi.png"La polémique sur la présence de l’idéologie du genre à l’école française a mis chacun face à ses responsabilités. A ce titre, les « Enseignants pour l’Enfance » affirment, en dépit des réfutations de Madame Vallaud-Belkacem, que cette doctrine est présente à tous les niveaux de l’institution scolaire.

    Des ressources en ligne, à la disposition des enseignants, proposent des documents qui au nom de la déconstruction des stéréotypes incitent à la mise en question des identités. Des sites ouverts aux élèves offrent des supports fictionnels qui relèvent de la même démarche. Des syndicats enseignants proposent sur le sujet une prose éloquente. Des associations luttant contre l’ « homophobie » et la « transphobie » s’appuient sur le concept de genre pour entrer dans les établissements scolaires. La formation universitaire enfin, adressée à tous les étudiants et donc à de futurs enseignants, intègre ce paramètre dans certains modules. La présence du genre à l’école est donc incontestable, globale et permise par la passivité d’une institution complice.

    Or cette doctrine, qui se refuse elle-même le nom de théorie, n’a rien de scientifique et ne relève que de la conviction individuelle. A ce titre, le genre est contraire à l’article 11 de la « Charte de la laïcité » qui stipule que « les personnels ont un devoir de stricte neutralité » à l’école. De même, l’imposition de ce point de vue à de jeunes personnes est une entrave à la responsabilité des parents qui sont les premiers éducateurs de leurs enfants.

    Pour toutes ces raisons, les « Enseignants pour l’Enfance » appellent les professeurs, les parents et les étudiants à rejoindrela grande manifestation qui aura lieu à Paris, le 16 octobre 2016. Nous refusons l’éducation au genre et demandons l’abrogation de la loi Taubira, qui en est la caution institutionnelle. Nous ne voulons pas être les agents d’une propagande imposée. L’école ne peut devenir le lieu des idéologies inculquées. Les enfants ne sauraient être les cibles d’un endoctrinement institué.

    Cette école du genre ne sera jamais notre genre d’école. Nous réclamons la transparence d’un Ministère qui doit être capable de dire ce qu’il fait comme de faire ce qu’il dit. Oui aux partage des responsabilités, confiant aux parents l’éducation, aux maîtres l’instruction. Oui à une école du savoir, de la confiance et de l’exigence. Oui à une école au service des enfants. Oui à l’école des familles !"

    Michel Janva

  • Il faut réaffirmer la prééminence culturelle du catholicisme qui a fait la France depuis 1 500 ans

    Extrait du débat entre le Père Thierry-Dominique Humbrecht et Eric Zemmourdans Famille chrétienne :

    Est-ce que vous pensez que les catholiques sont encore capables d’inspirer le débat politique malgré leur petit nombre ?

    É. Z. – Inspirer le débat politique ?C’est compliqué pour les catholiques étant donné ce qu’ils ont pris sur la tête depuis la Terreur sous la Révolution jusqu’à la séparation de 1905. C’est assez normal qu’ils soient un peu inhibés. Aujourd’hui, le catholicisme a été chassé de la société, avec pour résultat une anomie sociale inouïe, et l’islamisation de nombreux quartiers. Il est évident qu’il y a un besoin d’ordre, de spiritualité, d’encadrement, de foi, de dépassement de soi, et que, comme le catholicisme désormais s’interdit d’y répondre, l’islam y répond à sa place (...)  En fait, les catholiques ont donné raison à Nietzsche pendant tout le XXe siècle. Cette espèce d’universalisme un peu benêt qu’il dénonçait les a fait tomber dans tous les panneaux du siècle. Et cela continue. Les chrétiens de gauche dans les années quatre-vingts ont été une catastrophe historique !

    T.-D. H. – Le rétrécissement quantitatif crée un trouble, parce que les catholiques commencent à s’apercevoir qu’ils ne sont plus chez eux. De plus, beaucoup de jeunes catholiques choisissent des études de commerce, le monde des affaires. Ils délaissent les métiers d’idées et de transmission ! Ce devrait être l’inverse… Le combat culturel leur échappe.

    Les catholiques ont du mal à inspirer le débat politique. Les manifestations contre la loi Taubira ont fourni à certains une occasion d’engagement. Mais une action sans réflexion est vouée au militantisme essoufflé. Les catholiques risquent de caler net, s’ils ne prennent pas au sérieux une formation au souffle long. Leur discours doit se fonder. Faute de quoi, ne leur reste plus que l’activisme, sans plus d’humanisme que leurs aînés.Certains jeunes catholiques devraient embrasser les métiers de la politique. Avec tous les efforts et tous les risques que cela comporte !

    É. Z. – Plutôt que l’avocat du diable, je voudrais pour une fois me faire l’avocat du Bon Dieu deux minutes Un historien américain, Philip Nord, dans son livre Le New Deal (Perrin), montre comment les élites des années trente, imprégnées de catholicisme, ont accouché du fameux « modèle social français » à la Libération. C’est le fruit d’une sorte de permanence catholique française. Je dis bien catholique, parce que opposé au système protestant des Anglo-Saxons, très inégalitaire. Cela me paraît important de le rappeler, de rappeler aux catholiques qu’ils ont été grands, qu’ils ne se sont pas toujours trompés, et qu’ils ont imprégné le modèle français aussi pour le meilleur.

    T.-D. H. – Vous faisiez allusion avec raison à l’après-guerre. Certains philosophes catholiques ont voulu repenser la politique, comme Maritain, Mounier ou Gilson. Ils ont cherché des solutions chrétiennes et rationnelles. Mais ils ont été oubliés ! Les philosophes chrétiens ont été balayés par Sartre et par cinquante ans de déconstruction intellectuelle. Il y a eu un écrasement de la pensée chrétienne, non seulement par elle-même, mais aussi par ses adversaires. Être un penseur chrétien était l’objet d’une chasse. Cela reste vrai dans les milieux universitaires ou médiatiques aujourd’hui. D’où un certain amaigrissement.

    Il faut des catholiques qui engagent leur vie professionnelle ou leur vie tout court dans cette aventure. Cela suppose de passer de la passivité à l’activité : « C’est à moi de m’y mettre ! » Les laïcs catholiques en France n’y sont plus habitués, car d’autres portaient la culture à leur place. Le catholicisme allait de soi, il croyait n’avoir pas besoin de se dire. Même à l’école, les curés s’occupaient de tout ! Maintenant, c’est à mes enfants de devenir profs ! Les parents rechignent un peu : « Jamais ! Ils vont crever de faim ! Ils vont être méprisés socialement ! » C’est un risque. Mais c’est cela ou rien. La culture chrétienne, il faut des gens pour la vivre et la rendre créative (...)

    É. Z. – Je crois qu’il faut réaffirmer ce que j’appelle la prééminence culturelle du catholicisme en France. Moi, je peux me permettre de le dire ! Réaffirmer la prééminence culturelle qui a fait la France depuis mille cinq cents ans.

    La prééminence culturelle des catholiques, c’est au nom de la vérité ou c’est au nom de l’Histoire ?

    É. Z. – Au nom de l’Histoire ! Je comprends que l’on dise : au nom de la vérité. Mais ce n’est pas à moi de le dire. Et dans une société deux siècles après la Révolution française, dont un siècle de démocratie, on peut difficilement l’imposer comme cela ! Cela ne serait pas compris, cela ne serait pas admis. Même les catholiques – je parle sous votre contrôle, mon Père – ne le comprendraient pas ! (...)"

    par Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/10/il-faut-r%C3%A9affirmer-la-pr%C3%A9%C3%A9minence-culturelle-du-catholicisme-en-france.html

  • L’énigme homme/femme

    Haro sur le Pape ! François a osé, dans l’avion qui le ramenait dimanche du Caucase à Rome, signaler les ravages de la théorie du genre. Mal lui en a pris. C’est à qui revendique l’honneur de remettre le Pape à sa place pour une déclaration qui, nous dit Libération, fait vraiment « mauvais genre ».

    Délicieuse ironie qui n’empêche pas la rude mise au point de la coalition innombrable de tous ceux qui vous assurent que la théorie du genre, ça n’existe pas ! C’est un pur fantasme, fabriqué par la fachosphère ou par « l’Église qui en a fait son cauchemar ». Pardonnez-moi, mais tous ces gens sont sacrément gonflés. Ce sont les mêmes qui, depuis les premières années du siècle, nous imposent l’œuvre de madame Judith Butler comme celle d’un pur génie, qui ont le front de nous dire que non, il n’y rien à voir, rien de nouveau, ou rien que des banalités. Alors, il ne fallait pas faire autant d’histoires, parler par exemple comme Christiane Taubira de « réforme de civilisation ».

    La vérité qu’il s’agit aujourd’hui de cacher, alors qu’on l’a brandie comme un titre de gloire, c’est qu’on a voulu, intellectuellement, socialement, législativement, nous faire accomplir une mutation anthropologique. La tactique actuelle consiste à dissimuler cette mutation sous le mode d’une discipline universitaire, les études de genre, qui ne serait fondée que sur des méthodes d’observation et nullement sur une philosophie ou sur une théorie. C’est un mensonge pur et simple. Dès qu’on touche aux sciences humaines, les questions philosophiques sont en cause. Elles s’imposent parce que l’anthropologie, à chaque tournant, à chaque étape, expose l’homme comme énigme ou comme mystère. Et notamment comme énigme d’un être homme/femme. [.....]

    Gérard Leclerc

    La suite sur France Catholique

  • 3 questions à Guillaume de Prémare sur le colloque Catholiques en action

    Week-end action

    Questions à Guillaume de Prémare, délégué général d’Ichtus, sur le colloque Catholiques en action

    Quel sera le contenu du prochain colloque Catholiques en action ?

    Le premier contenu, ce sont les participants car c’est d’abord un lieu de rencontres et d’échanges entre catholiques engagés ou désirant s’engager. Le forum des catholiques en action rassemblera le samedi après-midi une trentaine d’associations et initiatives et leurs leaders dont LMPT, Alliance Vita, Fondation Lejeune, AFC, Fondation pour l’école, Fondation Espérance Banlieue, Les Gavroches, Les Veilleurs, Les Sentinelles, AED, SOS Chrétiens d’Orient, Les Alternatives catholiques, Parents pour l’école, La Boussole, Limite, etc.,. Nous recevrons également une vingtaine d’auteurs pour une séance de dédicaces[1]. Ensuite, le colloque est un lieu réflexion. Nous avons choisi comme thème « Refaire le politique » parce que la faillite de la chose publique montre l’importance de l’engagement des catholiques pour contribuer à un renouveau civique.

    Quels seront les intervenants ?

    Avec Mathieu Detchessahar, professeur agrégé à l’Université de Nantes, nous verrons l’importance de traiter la question des structures économiques pour redonner toute sa place au politique. Alexandre Dianine-Havard, conseiller auprès de chefs d’Etats et de chefs d’entreprises, nous parlera dimanche matin des hommes et de la magnanimité qui fait les leaders. Réflexions inspirantes en période électorale quand la France a besoin de grandeur. Enfin, Ludovine de la Rochère reviendra sur l’importance des enjeux familiaux, à la veille de la grande manifestation nationale du 16 octobre pour ne Rien Lâcher !

    Il sera donc possible de participer au colloque et à la manifestation…

    En effet, nous avons adapté l’agenda du colloque, pour permettre à tous de battre le pavé parisien le dimanche après-midi. Nous nous retrouverons donc le samedi de 14h30 à 22h, puis le dimanche matin à 9h pour une messe pour la France, célébrée par Mgr Eric de Moulins-Beaufort. Nous écouterons ensuite Alexandre Dianine-Havard avant de partir pour la manifestation en fin de matinée. Il est possible de commander un pique-nique pour le dimanche et il y a une garderie pour les enfants le samedi et le dimanche.

    Inscriptions

    [1] Jean Sévillia, Tugdual Derville, Jean-Marie Le Méné, Erwan Le Morhedec, Patrice de Plunkett, Louis Manaranche, Charles Beigbeder, Mathieu Detchessahar, Alexandre Dianine-Havard, Pierre de Lauzun, Henri Hude, Annie Laurent, Jacques Trémolet de Villers, Natalia Trouiller, Ivan Rioufol, Nicolas Diat, etc.

    Michel Janva

  • Tribune Libre – La disparition du monde rural, par Vincent Revel

    Malgré le choc des deux guerres mondiales, pouvant aussi ressembler pour les Européens à une longue, dramatique et coûteuse guerre civile, le choc majeur du XXe siècle pour notre continent aura probablement été la mort de notre paysannerie. Sous les coups d’une oligarchie mondialisée, l’ancien monde rural, enraciné dans un territoire, a laissé place à l’ère des villes mondes sans frontière.

    Travaux-des-champs-228x350.jpgDans son merveilleux livre Travaux des champs (éd. du Rocher, 2009), Alain Leygonie écrivait avec justesse que « le basculement dans la modernité » des populations rurales avait été l’événement le plus important des cent dernières années. Depuis les années 1960, nombreux furent nos hommes politiques à trahir la confiance de leurs électeurs habitant les zones rurales en leur laissant croire en un avenir meilleur. En 1945, près de 10 millions de Français travaillaient encore dans l’agriculture ! Aujourd’hui, la population active dans le monde agricole représente moins de 4 % des travailleurs !

    Le chiffre ne cesse de baisser au profit de gros exploitants, vivant de subventions, devenus pour certains « les jardiniers d’une nature sans hommes ». A la place des villages respirant la vie et l’activité, un désert rural s’est installé, transformé parfois, pour les régions les plus ensoleillées, en décor pour touristes et retraités fortunés. Le mal est profond et notre élite, profondément urbaine, ne cesse de se désintéresser de cette ruralité qui lui renvoie l’image d’un passé riche de sens.

    L’histoire de l’agriculture occidentale, basée sur l’exploitation familiale, a connu un bouleversement radical lorsque nos paysans sont devenus uniquement des exploitants, chefs d’entreprises, soucieux de productivisme avec un outil de travail complètement intégré à l’économie de marché. Dans cette agriculture moderne, les solidarités volent en éclat, le nombre de suicide augmente et les petites exploitations, à taille humaine, tendent, en règle générale, à disparaître.

    Bientôt, si nous continuons à suivre aveuglément les conseils de nos technocrates, la France, au passé agricole millénaire, connaîtra « l’aire du vide ». Seules les plus grosses exploitations subsisteront. Avec un désir accru de posséder le maximum de terrains agricoles, les nouveaux grands propriétaires mettront en place aveuglément les nouvelles méthodes de travail, basées sur l’extensification de la production, et de la ferme de nos anciens restera un lointain souvenir remplacé par les exploitations-usines chères à nos dirigeants européens.

    Le malaise est bien présent. L’endettement, parfois appuyé par des syndicats irresponsables, trop proches de lobbies puissants, pousse de nombreux agriculteurs à la faillite. Riches en terre mais pauvres socialement, de nombreux paysans travaillent à perte dans le seul but de ne pas tout perdre. Ceux pour qui le mot racine éveille encore quelque chose savent à quel point notre élite apatride est responsable de ce résultat catastrophique.

    Face à ce terrible constat, nous assistons à présent, impuissants, à la naissance des métropoles. Contribuant à déconstruire le socle identitaire des provinciaux, cette folie urbaine de nos élus-notables locaux pousse de plus en plus les zones rurales dans l’ombre, comme un encombrant héritage que l’on voudrait oublier.

    Avec la prochaine élection présidentielle, nous devrions tous avoir à cœur de reconstruire cette ruralité en nous détournant des faiseurs de rêves et de leurs grandes idées qui nous ont conduits la misère.

    Vincent Revel

    http://fr.novopress.info/

  • La Xe Journée de Synthèse nationale en photos (deuxième série) :

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  • Bruno Colson: «Clausewitz a toujours été noté comme un officier modèle»

    Ex: http://www.breizh-info.com

    (Breizh-info.com) – Bruno Colson vient de publier une biographie très attendue de Clausewitz, aux éditions Perrin. Belge et francophone, Professeur à l’université de Namur, Bruno Colson, spécialiste d’histoire militaire, a publié notamment La Culture stratégique américaine. L’influence de Jomini, L’Art de la guerre, de Machiavel à Clausewitz et, chez Perrin, a présenté leDe la guerre de Napoléon

    Carl von Clausewitz (1780-1831) appartient à la catégorie des illustres inconnus dont l’oeuvre a masqué la vie. C’est en effet grâce à Vom Kriege (De la guerre), publié quelques années après sa mort, qu’il acquiert une célébrité qui va défier le temps. Cet immense traité reste considéré comme le plus important jamais consacré aux questions militaires et stratégiques, inspirant les plus grands généraux, mais également des intellectuels comme Guy Debord, Raymond Aron ou René Girard.

    Or, Clausewitz a été aussi un officier supérieur de premier ordre et un acteur influent des guerres napoléoniennes. Témoin de la « grande catastrophe » de 1806, il devient l’un des artisans de la réforme de l’armée prussienne des années 1808-1811, puis participe à la campagne de Russie dans l’armée du tsar, la Prusse étant alors alliée de Napoléon, ce qui lui vaut une disgrâce durable à sa cour. On le retrouve dans les états-majors et sur les principaux champs de bataille jusqu’à Ligny et Waterloo où ses décisions prirent une portée considérable. Général, penseur, conseiller à l’occasion frondeur, mari aimant et ami exemplaire, il consacra les dernières années de sa vie à rédiger les récits de ses principales campagnes et à écrire son chef-d’oeuvre. Avec l’exigence et le talent qui le caractérisent, Bruno Colson est parti pendant plusieurs années à sa découverte, exhumant notamment de nombreuses archives inédites pour restituer l’homme dans ses multiples facettes.

    Nous nous sommes entretenus avec l’auteur (ci-dessous) d’un ouvrage majeur, en Français, pour qui veut comprendre et découvrir la vie d’un homme dont les écrits sont fondamentaux en terme de stratégie militaire.

    199326840.jpgBruno Colson – Clausewitz – Perrin – 27 € 

    Entretien avec Bruno Colson

    Breizh-info.com : Tout d’abord, qu’est-ce qui vous a amené à vous passionner pour l’histoire ? Pour l’histoire militaire ensuite ?

    Bruno Colson : C’est une passion qui remonte à l’enfance et que j’ai « intellectualisée » ensuite. Comme le dit Jean Tulard, le déclic est souvent provoqué soit par les livres d’histoire illustrés, soit par les soldats de plomb. Dans mon cas, ce fut les deux. Ensuite, j’ai bien réalisé que la guerre avait toujours entraîné des souffrances et des malheurs indicibles. C’est un phénomène provoqué par les hommes et il mérite d’être étudié sérieusement.

    Breizh-info.com : Si vous deviez résumer la vie de Clausewitz en quelques lignes, que diriez-vous ?

    Bruno Colson : Issu d’une famille modeste mais désireuse de monter dans l’échelle sociale, Carl von Clausewitz a grandi dans le culte de l’armée prussienne et du métier d’officier, tout en étant doué d’une intelligence peu commune, d’une sensibilité de poète et d’une grande ouverture d’esprit. Témoin de l’humiliation subie par son pays face à Napoléon, il a redoublé d’efforts pour réformer l’armée prussienne et aussi comprendre ce qu’est fondamentalement la guerre. De là sont issus ses nombreux écrits, dont le plus important est Vom Kriege (De la guerre),toujours considéré comme l’ouvrage de réflexion le plus approfondi sur ce thème.

    Breizh-info.com :  En quoi Clausewitz fut-il un grand officier avant d’être le théoricien que l’on connait ? 

    Bruno Colson : Il a toujours été noté comme un officier modèle, très appliqué et connaissant parfaitement son métier. Il a d’abord réussi à traduire en textes les idées du général Scharnhorst, le grand réformateur de l’armée prussienne. En 1812, son choix de servir la Russie lui a permis de jouer un rôle capital dans le changement de camp de la Prusse, ce qui a préludé à la dernière grande coalition contre Napoléon. Comme chef d’état-major d’un corps d’armée prussien en 1815, il a contribué à la victoire alliée de Waterloo en résistant aux forces du maréchal Grouchy à Wavre.

    Breizh-info.com : Clausewitz n’a-t-il pas finalement été « l’anti » Napoléon ?

    Bruno Colson : Même s’il était déjà un officier intellectuel avant d’affronter Napoléon en 1806, la défaite infligée par celui-ci à la Prusse l’a effectivement marqué pour la vie. Clausewitz a vu Napoléon comme celui qui avait ouvert la porte d’une forme de guerre plus intense et plus violente. Il fallait donc, pour lui résister, s’inspirer de ses méthodes et faire appel à l’énergie du peuple, comme les Français le faisaient depuis leur Révolution.

    Breizh-info.com : Votre ouvrage permet de se familiariser avec un travailleur acharné, et avec un penseur hors pair, en quête permanente de défi (pour lui-même, pour son armée …). Finalement, on dirait que Clausewitz a tellement pensé et agi qu’il n’a pas eu le temps de synthétiser son œuvre. Qu’en dites-vous ?

    Bruno Colson : Son De la guerre est en effet inachevé, mais les spécialistes discutent du degré d’inachèvement et on découvre encore des manuscrits inédits. Clausewitz est mort à 51 ans, du choléra. Il n’a pas eu le temps de mettre la dernière main à son œuvre, qui était néanmoins presque terminée. Cela contribue paradoxalement à la richesse de celle-ci, car elle laisse la porte ouverte à des réflexions ultérieures, au fur et à mesure de l’évolution du monde. Clausewitz considérait d’ailleurs que son ouvrage ne devait pas servir de manuel sur le champ de bataille mais former l’esprit de son lecteur en aidant ce dernier à développer son propre jugement.

    Breizh-info.com : Pourquoi ses écrits, presque deux siècles après sa mort, restent-ils toujours profondément d’actualité, lus, et assimilés, notamment au sein des armées modernes ? 

    Bruno Colson : C’est dû à la profondeur de la réflexion clausewitzienne, qui ne s’enferme pas dans une époque mais cherche à comprendre « la guerre en soi ». Celle-ci se révèle en « une étonnante trinité », écrit Clausewitz, où interagissent les dirigeants politiques, les chefs militaires et les peuples. Ces trois groupes sont animés par des calculs rationnels, d’autres fondés sur des probabilités où il faut faire la part du hasard, et enfin des passions hostiles. L’ordre d’énumération de ces attitudes correspond plutôt à celui des trois groupes, mais pas toujours, ce qui engendre beaucoup plus de possibilités et permet de rendre compte de situations très diverses.

    Breizh-info.com : Qu’est-ce qui différencie un Clausewitz d’un Sun Tzu dans l’analyse de la guerre ?

    Bruno Colson : La réflexion de Sun Tzu est beaucoup plus laconique, ce qui la rend plus accessible dans notre monde de gens pressés. Elle est subtile et peut avoir plus directement des implications pratiques, mais elle n’atteint pas selon moi la profondeur de celle de Clausewitz.

    Breizh-info.com : Quelles lectures conseilleriez-vous à nos lecteurs férus de cette époque, et de stratégie militaire ? Quels sont les livres qui vous ont marqué récemment ?

    Bruno Colson : Les publications en anglais sont aujourd’hui, dans ce domaine comme dans d’autres, les plus nombreuses et les plus variées. Pour me limiter à des productions en français, je citerais d’abord le Relire De la guerre de Clausewitz, par Benoît Durieux. C’est une excellente introduction, qui peut être suivie du Clausewitz en France, où le même auteur retrace la façon dont les Français ont pris connaissance des idées du général prussien et les ont commentées et assimilées.

    Jean-Jacques Langendorf offre un panorama plus large avec La Pensée militaire prussienne, une synthèse capitale qui part de Frédéric II pour s’arrêter en 1914. Jean-Yves Guiomar a bien alimenté le débat avec L’Invention de la guerre totale, XVIIIe-XIXe siècle, où il pointe la responsabilité des dirigeants révolutionnaires français, dont les buts de guerre avaient le grave défaut d’être trop vagues. Enfin, je citerais la version publiée de la thèse de doctorat de Gilles Candela, L’Armée d’Italie. Des missionnaires armés à la naissance de la guerre napoléonienne.

    C’est une étude novatrice qui pourrait en susciter d’autres sur les différentes armées conduites par Napoléon.

    Propos recueillis par Yann Vallerie
    [cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2016/10/01/bruno-colson-clausewitz-a-toujours-ete-note-comme-un-officier-modele.html

  • La véritable urgence : retrouver le sens de Dieu

    Après le succès de Dieu ou rien (Fayard, 2015), le cardinal Robert Sarah publie début octobre un nouveau livre avec Nicolas Diat : La Force du silence. Il est interrogé dans La Nef de ce mois. Extraits :

    6a00d83451619c69e201b7c89ae078970b-250wi.jpg"[...] Il est temps de retrouver l'ordre véritable des priorités. Il est temps de remettre Dieu au centre de nos préoccupations, au centre de notre agir et de notre vie, à la seule place qu’Il doit occuper. Ainsi, notre cheminement chrétien pourra graviter autour de ce Roc, se structurer dans la lumière de la foi et se nourrir dans la prière, qui est un moment de rencontre silencieuse et intime où l’homme se tient face à face avec Dieu pour l’adorer et lui exprimer son amour filial.

    Ne nous trompons pas. La véritable urgence est ici : retrouver le sens de Dieu. Or le Père ne se laisse approcher que dans le silence. Ce dont l'Église a le plus besoin aujourd'hui, ce n'est pas d'une réforme administrative, d'un programme pastoral de plus, d’un changement structurel. Le programme existe déjà : c’est celui de toujours, tiré de l’Evangile et de la tradition vivante. Il est centré sur le Christ lui-même que nous devons connaître, aimer, imiter, pour vivre en Lui et par Lui, transformer notre monde qui se dégrade car les hommes vivent comme si Dieu n’existait pas. Comme prêtre, comme pasteur, comme Préfet, comme Cardinal, ma priorité est de dire que Dieu seul peut combler le cœur de l'homme.

    6a00d83451619c69e201b8d224b57e970c-250wi.jpgJe crois que nous sommes victimes de la superficialité, de l’égoïsme et de l'esprit mondain que répand la société médiatique. Nous nous perdons dans des luttes d'influences, des conflits de personnes, dans un activisme narcissique et vain. Nous nous gonflons d’orgueil, de prétention, prisonnier d’une volonté de puissance. Pour des titres, des charges professionnelles ou ecclésiastiques, nous acceptons de viles compromissions. Mais tout cela passe comme la fumée. Dans mon nouveau livre, j'ai voulu inviter les chrétiens et les hommes de bonne volonté à entrer dans le silence ; sans lui, nous sommes dans l'illusion. La seule réalité qui mérite notre attention, c'est Dieu lui-même, et Dieu est silencieux. Il attend notre silence pour se révéler.

    Retrouver le sens du silence est donc une priorité, une nécessité, une urgence. Le silence est plus important que toute autre œuvre humaine. Car il exprime Dieu. La véritable révolution vient du silence, elle nous conduit vers Dieu et les autres pour nous mettre humblement à leur service. [...]

    Dans le monde moderne, l'homme silencieux devient celui qui ne sait pas se défendre. Il est un « sous-homme » face au soi-disant fort qui écrase et noie l'autre dans les flots de ses discours. L'homme silencieux est un homme en trop. C'est la raison profonde des crimes abominables ou du mépris et de la haine des modernes contre ces êtres silencieux que sont les enfants non nés, les malades ou les personnes en fin de vie. Ces hommes sont les prophètes magnifiques du silence. Avec eux, je ne crains pas d'affirmer que les prêtres de la modernité, qui déclarent une forme de guerre au silence, ont perdu la bataille. Car nous pouvons rester silencieux au milieu des plus grands fatras, des agitations abjectes, au milieu des vacarmes et des hurlements de ces machines infernales qui invitent à l'activisme en nous arrachant à toute dimension transcendante et à toute vie intérieure. [...]

    La liturgie est malade. Le symptôme le plus frappant de cette maladie est l'omniprésence du micro. Il est devenu si indispensable qu'on se demande comment on a pu célébrer avant son invention ! Le bruit du dehors, et nos propres bruits intérieurs, nous rendent étrangers à nous-mêmes. Dans le bruit, l’homme ne peut que déchoir dans la banalité : nous sommes superficiels dans ce que nous disons, nous prononçons des discours creux, où l’on parle et parle encore… jusqu’à ce qu’on trouve quelque chose à dire, une sorte de « mélimélo » irresponsable fait de blagues et de mots qui tuent. Nous sommes superficiels aussi dans ce que nous faisons : nous vivons dans une banalité, prétendument logique et morale, sans rien y trouver d’anormal. Nous sortons souvent de nos liturgies bruyantes et superficielles sans y avoir rencontré Dieu et la paix intérieure qu’il veut nous offrir.

    Michel Janva

  • Chronique de livre: Varg Vikernes « Magie et religion en ancienne Scandinavie »

    1795136784.jpgVarg Vikernes, Magie et religion en ancienne Scandinavie

    (Editions du Rubicon, 2016)

    Connu avant tout pour son projet musical Burzum (dont les premiers albums ont été l'une des drogues de ma jeunesse), Varg Vikernes est aussi l'auteur de quelques livres dont le dernier en date, Sorcery and religion in ancien Scandinavia,vient d'être traduit en français. C'est grâce aux bons soins des éditions du Rubicon, réputées pour la qualité de leurs parutions (Casapound ; une terrible beauté est née et La jeunesse au pouvoir notamment) que le public francophone peut enfin découvrir les écrits du plus sulfureux des musiciens de (Black) Metal. Sulfureux ? Oui, Vikernes l'est indubitablement par son rejet du monde moderne et sa défense de l'Europe, tant culturellement que racialement.

    Vikernes étudie depuis des années la mythologie, le folklore (dont les contes de fées qui sont « les histoires païennes qui ont le plus longtemps perduré en Europe ») et les traditions nordiques. Il livre dans Magie et religion en ancienne Scandinavie le résultat de ses recherches et analyses personnelles. Loin d'être une simple synthèse sur le sujet, cette étude se singularise par son originalité, loin des canons universitaires. Le lecteur est mis en garde dès le début : il lui faudra « ouvrir son esprit et accepter l'inexactitude de ce qu'il connaît déjà ». Il devra par ailleurs avoir de sérieuses notions de mythologie nordique car un novice pourrait se retrouver noyé sous la profusion des informations contenues dans certaines parties du livre.

    Si, comme son titre l'indique, Magie et religion en ancienne Scandinavie, se focalise sur les croyances et la culture du nord de l'Europe, Varg Vikernes considère que « toutes les tribus de l'Europe antique avaient initialement la même religion ». A cet égard, on lira avec attention les pages où sont décrites les évolutions des croyances de l'homme du néolithique. A la base, celui-ci « ignorait presque tout du monde dans lequel il vivait ». Il observa la nature et essaya progressivement de comprendre les forces et esprits qui composaient celle-ci. C'est ce qui lui permit peu à peu de passer de l'animisme puis de la magie à une religion à proprement parler. La religion, c'est le moment où l'homme commence à prier les esprits pour leur demander de l'aide; il ne tente plus de les contrôler par la magie (même si celle-ci perdura sous certaines formes). Dès lors, « les esprits de la nature, omniprésents et impersonnels, devinrent des divinités anthropomorphes » auxquelles on donna des noms. Ces derniers divergent selon les endroits car c'est à cette époque que se développèrent des langues légèrement différentes d'une région à l'autre de notre continent (le terme indo-européen n'est, curieusement, pas employé).

    Etudiant nombre de composants de l'ancienne religion nordique (des fêtes aux runes en passant par la Völuspá dont l'interprétation courante est, selon lui, « incorrecte »), Vikernes entend avant tout, par cet ouvrage, aider les Européens conscients à comprendre leur héritage et à retrouver leurs racines car : « Tous les peuples d'Europe ont les mêmes racines. Nous venons des mêmes. Nous sommes les mêmes. »

    « La magie et la religion de l’Europe antique sont les fondements sur lesquels notre culture et notre civilisation se sont édifiées. Nous en voyons les traces tout autour de nous, dans chaque chose que nous faisons, construisons et dont nous nous entourons, ainsi qu’en nous-mêmes. Il est temps de nous en rendre compte et d’en prendre la juste mesure. »

    Pour l'auteur, étudier les anciennes croyances européennes sert en outre à nous remémorer une chose fondamentale: notre culture est basée sur l'honneur. « De toutes nos anciennes croyances, il s'agit peut-être de celle que nous devons nous rappeler et mettre en valeur aujourd'hui, et qu'il nous faut porter avec nous pour l'avenir. » On ne saurait lui donner tort... à qui ce mot (cette conception de la vie) parle-t-il encore ?

    Rüdiger / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2016/10/03/chronique-de-livre-varg-vikernes-magie-et-religion-en-ancie-5855793.html