Trois questions à Benjamin Demeslay sur l’écrivain américain Jack London.
Jack London est un écrivain mais c’est aussi un homme à la vie tumultueuse, qui a multiplié les voyages et les aventures, vivant comme une « comète » de passage sur Terre. N’est-il finalement pas l’anti-modèle de l’homme capitaliste sous toutes ses formes ?
Jack London (1876-1916) est, bien sûr, l’auteur de L’Appel de la Forêt (1903) et de Croc blanc (1906) : des romans politiques exposant une radicale et profonde compréhension de la société, que l’on résume trop souvent à leur seul statut de roman de jeunesse. Il est aussi – d’abord sans doute – un auteur à succès qui dût vivre de sa plume pour quitter sa condition sociale ; pour s’accomplir. Ne comptant sur aucun héritage, aucune rente, London capitalisa l’expérience américaine, quêtant le succès comme sa propre mesure au cours d’expériences nombreuses, intenses, souvent brèves. La jeunesse de London se confond avec celle de son continent alors que les États-Unis se couvrent de voies de communication, développent leur industrie, attirent une immigration pléthorique.