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  • Le début de la fin, par Dominique Venner

    PARIS (via le site officiel de Dominique Venner) — Le début de la fin(1) est le titre d’un petit livre d’Éric Werner, dont je vais parler pour ceux qui ne le connaissent pas encore. On va vite comprendre de quelle fin il est question, bien qu’Éric Werner se garde de donner des assurances à ce sujet. Confidence : j’aimerais bien, pour ma part, que ce soit en effet le début de la fin de ce que nous détestons, mais je ne suis pas certain que ce soit encore pour demain. Mais venons-en au fait.

     

    Longtemps professeur de philosophie politique à l’université de Genève, Éric Werner s’est fait connaître du grand public par un essai retentissant, L’Avant-guerre civile, publié en 1998. Il faisait entendre une voix d’une lucidité inhabituelle. Il développait la thèse d’une stratégie délibérée par laquelle la nouvelle classe dirigeante européenne, structurée autour du triptyque : libéralisme, américanisation, mondialisme, a établi son pouvoir en favorisant la dislocation des anciens cadres sociaux et en suscitant des antagonismes internes à la limite de la guerre civile. Antagonismes d’âge de sexe, de statut social, de culture, de religion, d’ethnie… Parmi ces antagonismes, l’immigration de masse extra-européenne jouait un rôle décisif.

    Éric Werner posait la question : pourquoi cette immigration de masse a-t-elle été voulue et encouragée par les gouvernements et classes dirigeantes européennes alors que ses conséquences nuisibles sont évidentes ? Réponse : s’ils favorisent cette immigration c’est qu’elle leur profite. En attisant les antagonismes et la défiance mutuelle, elle paralyse les réactions et défenses de la population. Pour une classe dirigeante corrompue, une société balkanisée est plus facile à contrôler qu’une société homogène. L’insécurité née de l’immigration devient même une arme formidable de gouvernement.

    « En laissant les délinquants agir à sa place, le pouvoir fait d’une pierre deux coups. L’ordre se défait, mais le désarroi même qui en résulte débouche paradoxalement dans une relégitimisation du pouvoir, car le pouvoir apparaît comme l’ultime rempart contre le désordre triomphant ». Le pouvoir tire ainsi argument de l’insécurité pour que les citoyens se résignent à l’abandon de leurs droits, comme la légitime défense.

    C’est un peu cette thématique, avec un zest de sophistication et d’ironie mordante en plus qu’Éric Werner développe dans son nouvel essai sous la forme très originale de brefs dialogues entre plusieurs personnages (ou plusieurs « types ») qui s’entrecroisent, l’Avocate, l’Ethnologue, l’Auteur bien sûr, l’Étudiante, le Colonel (d’un cynisme réjouissant), etc. Si vous souhaitez rire (jaune parfois) devant la réalité vraie de notre « meilleur des mondes », courez acheter Le début de la fin & autres causeries crépusculaires. Le plaisir de la démonstration est garanti.

    1) Éric Werner, Le début de la fin, Xenia, 110 p. 13 €

    http://fr.novopress.info

  • Inventaires des biens du clergé : quand la gauche renoue avec son instinct anticlérical

     

    Le Conseil de Paris s’est prononcé mardi, en adoptant un voeu rédigé par les Verts, pour un inventaire des biens des congrégations religieuses. Le voeu propose à la mairie de Paris de solliciter les congrégations religieuses afin d’ »engager un travail d’inventaire de l’occupation » de leurs biens immobiliers : « en vue de mobiliser les bâtis vacants sur le territoire parisien, le maire de Paris sollicite les acteurs des congrégations confessionnelles pour engager un travail d’inventaire de l’occupation et des potentialités de ce foncier spécifique » exprime-t-il.

    Allez, c’est reparti comme en 1905… Décidément, Cécile Duflot et ses amis du gouvernement ont décidé de rallumer une vieille querelle… qui ne s’est jamais vraiment éteinte. Qu’ils se rassurent : les catholiques répondront présents pour défendre leur religion et celle de leurs pères, dans cette terre de France qui fut jadis « miroir de Chrétienté », selon la formule de Pie VI,  toutes les fois qu’elle sera menacée par les ennemis de la France et de l’Autel !

    http://www.contre-info.com/

  • Irak 2003 – Syrie 2012 : Bis Repetita Placent ?

    Quand le compte Twitter de l’EUCOM (média des forces US en Europe) se fait l’écho d’informations véhiculées par Fox News, machine de propagande conservatrice marquée pour ses positions bellicistes, ayant participé à la diffusion des mensonges du gouvernement Bush pour justifier la guerre en Irak en 2003, on est en droit de se poser des questions sur la compétence de leur « service comm »…ou bien est-ce délibéré ?

    EUCOM.png

    Source : Theatrum Belli

  • « Une révolution sous nos yeux - Comment l'islam va transformer la France et l'Europe » de Christopher Caldwell (2/2)

    Polémia poursuit la publication de la présentation du livre de Christopher Caldwell, avec les troisième et quatrième partie où l’on découvrira d’une part les « écueils et incompatibilités » opposant les deux grandes entités que sont l’Occident et l’Islam et, d’autre part, en forme de conclusion, une hypothétique ouverture vers l’avenir.
    A la fin de ce texte, un commentaire reçu d’un essayiste anglo-saxon, résidant en Europe, qu’il connaît tout autant que les Etats-Unis, fournit un éclairage presqu’inattendu sur les véritables motivations de l’auteur.

    III - Ecueils et incompatibilités

    Avec sa franchise de marbre, Caldwell introduit la deuxième partie de son livre, titrée L’Islam, par ces mots : « Si les Européens avaient compris, quand l’immigration en provenance de Turquie, du Maroc, d’Algérie et d’ailleurs débuta dans les années 1950 et 1960, que des milliers de mosquées seraient disséminées d’un bout à l’autre de l’Europe un demi-siècle plus tard, jamais ils ne l’auraient autorisée. »

    Ici, l’auteur égrène écueils et incompatibilités de culture et de comportement qui ne peuvent, le pense-t-il, que faire obstacle à une intégration. Nous nous limiterons à n’en citer que quelques-uns sans omettre les deux les plus fondamentaux : la religion et le sexe.

    – La protection sociale. Comme souvent, Caldwell procède par aphorisme : « Les économies complexes des Etats Providence comme celles qui se sont développées en Europe ces soixante dernières années ne naissent généralement pas dans les sociétés multiethniques. »
    – La mobilité. « Les migrations déclenchent des migrations secondaires, ce que le sociologue Rogers Brubaker appelait les “migrations sans mélange ethnique”. »
    – La diversité et le mépris de soi. « La diversité décrit à la fois une réalité sociologique (…) et une idéologie. Cette idéologie était en parfait accord avec la neutralité entre cultures adoptées par les bâtisseurs de l’idéal européen. Et pourtant, la diversité n’a jamais réellement pu devenir un idéal stable ou neutre, car les Européens n’en savaient pas assez sur les autres cultures pour la faire advenir. »
    – Antagonisme entre Occident et Islam. Cet antagonisme est très ancien. Citant l’historien Henri Pirenne : « Les deux puissances – l’Europe en tant qu’Occident et l’Islam en tant que civilisation – sont apparues dans l’histoire ensemble et ont représenté un défi l’une pour l’autre. »
    – Les populations musulmanes. « La nouvelle immigration, essentiellement musulmane, était moins gérable et moins soluble que les précédentes. »
    – Régénération de quartiers en déshérence. Le résultat escompté s’est produit un peu partout en Europe. Mais cette vision de l’immigration, celle des élites qui habitent les beaux quartiers, était trompeuse. Il y a plus de ghettos que des Kreuzberg [à Berlin].
    – Les zones de non-droit. Caldwell connaît bien le cas de Chanteloup-les-Vignes. Il est typique et le lecteur comprendra bien comment on passe, « d’un pas de somnambule », de la tentative d’intégration à la ségrégation pure et simple.
    – Violence, délinquance et émeutes. « La violence relative des quartiers musulmans est un obstacle de taille à la mixité sociale et à l’intégration. »
    – Les espaces de la Charia. « Dès qu’il devint évident que certains émigrés proposaient d’instaurer des cultures étrangères dans des pays européens, l’immigration (…) apparut sous un jour différent. » Par ailleurs, la propension au développement des lieux de culte répond à une certaine résurgence religieuse. Caldwell donne, par exemple sur l’appartenance des jeunes immigrés, étudiants et autres, à la religion islamique, des chiffres surprenants. Un long chapitre est consacré à La crise de la foi en Europe, et tente de placer les deux cultes, chrétien et musulman, l’un par rapport à l’autre. Jusqu’à aujourd’hui le dialogue interreligieux tiendrait du vœu pieux. Une chose est certaine : les musulmans restent fidèles à leur religion, les chrétiens s’en écartent. Le jour où le rapport de forces sera inversé, que se passera-t-il ?
    – Le sexe. « Les musulmans d’Europe viennent de cultures où les femmes sont strictement subordonnées à leur mari et aux hommes en général. (…) C’est un fait sociologique universel. » (…) « Adopter le style européen de sexualité et de relations entre sexes est la seule exigence non négociable que l’Europe impose. »

    IV - Quel avenir se réserve l’Europe ?

    Pour Caldwell, qui ne croit pas à l’intégration en Europe, l’immigration, c’est l’américanisation. Les Etats-Unis seraient le modèle du genre. Donc devant « les problèmes abyssaux » que l’Europe va rencontrer, la solution serait qu’elle devienne davantage comme l’Amérique. Mais on a vu que Caldwell rejetait la comparaison entre Europe et Amérique. Le melting-pot américain fonctionnerait-il avec des musulmans ? On ne connaît aucune expérience en la matière.

    Un second modèle d’immigration serait peut-être plus adapté : le système du millet de l’Empire ottoman qui a fonctionné pendant plusieurs siècles avec des populations de différentes religions, mais qui a disparu au début du XXe siècle du fait de l’appétit expansionniste de ses voisins européens.

    Comme nous l’avons déjà dit, Caldwell ne croit pas à l’intégration de masse. Néanmoins, il termine son puissant ouvrage par une légère pointe d’optimisme : « Les Européens ne peuvent qu’espérer que les nouveaux venus, surtout musulmans, s’assimileront pacifiquement », phrase rapidement compensée par un retour à la réalité crue : « Quand une culture peu sûre d’elle, malléable et relativiste rencontre une culture ancrée, confiante et renforcée par des doctrines communes, c’est généralement la première qui change pour s’adapter à la seconde. »

    « Il est sûr que l’Europe sortira changée de sa confrontation avec l’Islam. » Quel verdict !

    Un livre à lire, qui force à la réflexion.

    René Schleiter Polémia

    Titre original : Reflections on the Revolution in Europe, Doubleday, 2009.

    Le commentaire d’un Anglo-Saxon :

    Polémia a confié le livre de Christopher Caldwell, en sa version originale, à un ami anglo-saxon qui connaît bien la politique américaine. Nous voulions savoir ce qu’il en pensait et surtout comment il interprétait la démarche de ce journaliste américain néo-conservateur bien en cour. Il faut lire cette note avec détachement, en se rappelant que l’auteur du livre est américain, proche des néo-conservateurs et en oubliant tout préjugé français et européen.
    Le 28 octobre dernier, Polémia avait publié une interview que Christopher Caldwell avait recueillie auprès de Marine Le Pen. (6)
    Voici la note que notre ami nous a fait parvenir (il a demandé à conserver l’anonymat).

    Je suis en train de le relire – et je suis surpris, et troublé, par le nombre de noms d’amis, d’auteurs et de publications NEO-CONS qu’il mentionne comme étant des gens qui ont lu et vérifié le manuscrit et visiblement l’ont approuvé. La question est POURQUOI ?

    Celui qui domine entre tous est le « Tsar » des néo-cons, Leon William Kristol, qui pendant des années a écrit dans l’organe des néo-cons, The Weekly Standard. Il a aussi écrit pour le New York Time Magazine, The Financial Times, etc. !!! Toutes ces publications étant des publications grand public.

    Lisez la liste des noms de la page 365 [533, version française] sous le titre de « Remerciements ». C’était le 18 février 2009, tout à fait à la fin de l’ère Bush/néo-cons !!!

    A mon avis, ce livre essaie, d’une manière très sophistiquée, d’adopter un parti pris antimusulman acceptable au sein de l’élite europeo-américaine. Une politique néo-con.

    Je continue de penser que c’est l’un des livres les plus remarquables et le plus documenté et rempli de statistiques utiles que je connaisse. Je ne connais pas d’autre livre comme celui-là sur le marché.

    Les statistiques sont révélatrices – et choquantes – et utiles pour les auteurs et penseurs dits de droite – pour nous aider à clarifier et étayer nos arguments à propos de cette « crise de la culture européenne » !

    Mais il nous faut prendre conscience que Caldwell a bénéficié d’un accès privilégié à des banques de données auprès de ces grands médias que sont The Financial Times, The New York Times, The Weekly Standard – appartenant tous à l’Etablissement.

    Par conséquent, il faut être PRUDENT mais, comme toujours, il faut s’appuyer sur les informations réunies et distribuées par l’Etablissement quand on ne dispose pas de réseaux propres. Donc il faut évaluer avec soin les arguments de Caldwell – ainsi que leur portée – qui sont là pour étayer un parti pris essentiellement antimusulman ; non pas de manière brutale, « raciste » ou « sectaire », mais simplement en jouant de manière subliminale sur les cerveaux intoxiqués par le système d’éducation « maçonnique » en vigueur en Europe en général et dans les cercles de l’élite franco-anglaise en particulier : l’endoctrinement fondé sur le concept « Liberté, Egalité, Fraternité » a poussé les néoconservateurs à cette immigration désordonnée et aujourd’hui ils s’inquiètent de ce monstre qu’ils ont laissé échapper !

    Ce livre est très utile mais ce n’est qu’un outil, un outil non pas pour la libération de l’Europe, mais pour les propres objectifs des disciples de William Kristol…

    (En Europe, décembre 2011)

    (Traduction de l’anglais pour Polémia – RS)

    Note :

    (6) Madame Le Pen expliquée par un conservateur américain

    Voir aussi (précédent) :

    « Une révolution sous nos yeux – Comment l’islam va transformer la France et l’Europe » de Christopher Caldwell (1/2)

    Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux, préface de Michèle Tribalat, Traduction de l’anglais par Johan Frederik Hel Guedj, édition du Toucan, collection Adultes, 5 octobre 2011, 600 pages.

  • « Une révolution sous nos yeux - Comment l'islam va transformer la France et l'Europe » de Christopher Caldwell (1/2)

    Au lendemain de la parution aux Etats-Unis, en 2009, du livre de Christopher Caldwell, Reflections on the Revolution in Europe dans sa version originale, le professeur Alain Besançon, membre de l’Institut, présentait l’ouvrage dans un commentaire ayant pour titre : « Un livre qui devrait faire scandale ! ». Il concluait en émettant le vœu qu’il « soit traduit, lu et discuté. Il en vaut la peine » (1). Hélas, il n’en fut rien jusqu’à ce qu’un éditeur français, les éditions du Toucan, plus courageux que ses confrères qui s’y étaient refusés, entreprenne en octobre 2011 la traduction et la publication de cet opus, avec une préface de la démographe Michèle Tribalat (2).
    La présentation de Une révolution sous nos yeux se fera en deux parties, en voici la première.

     

    La sortie du livre en librairie fut discrète. Contrairement à la grande presse anglo-saxonne de 2009, les médias français d’aujourd’hui, à quelques rares exceptions, se gardent bien d’en parler. Et pourtant, l’éditeur américain l’avait présenté en son temps comme « une sorte d’explosion qui s’apprête à frapper la scène politique britannique, un ouvrage aux idées si renversantes qu’il en changera le débat sur la question la plus importante de la politique européenne ».

     

    Que pouvait donc avoir écrit Christopher Caldwell, chroniqueur au Financial Times et rédacteur au Weekly Standard pour provoquer un engouement dans la grande presse britannique et un ostracisme quasi total dans les médias français ?

     

    La thèse de Caldwell est simple mais précise et peut se résumer en quelques mots : Caldwell, fort d’un séjour prolongé en Europe et armé d’une documentation importante – le nombre des notes du livre en fait foi – décrit la progression fulgurante de l’immigration en Europe et s’interroge sur la question de savoir si les Européens peuvent conserver la même Europe avec des gens différents. A notre connaissance, Caldwell est le premier à poser la question dans toute son étendue et sa complexité. La réponse est tout aussi simple et précise, c’est NON.

     

    Le livre s’articule en trois grandes parties et douze chapitres. La construction est claire, les titres et sous-titres très explicites, et la lecture facile et passionnante. Il est toujours intéressant de se faire ausculter par un étranger qui, inévitablement, sort des concepts habituels et des contraintes du politiquement correct, nécessité absolue pour traiter un tel sujet en toute liberté.

     

    I - Rivers of Blood (Rivières de sang)

     

    La première partie, sous le titre Immigration, est un constat froid, parfois glacial, exempt de tout pathos. Le décor est dressé, tout est dit sur l’immigration extra-européenne. D’entrée de jeu, on voit le cheminement se tracer : « L’Europe occidentale s’est changée en société multiethnique. »

     

    Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les pays occidentaux, et notamment la France avec ses colonies, ont fait appel à une main-d’œuvre extérieure à la métropole pour satisfaire leur économie en plein développement. Le besoin était réel et s’inscrivait dans l’euphorie des fameuses Trente Glorieuses, de l’explosion de la croissance, du plein emploi… Mais la prévision de l’avenir a été négligée : aucun programme sur le long terme, aucune disposition prévoyant dans la durée le devenir de cet apport de population n’ont été envisagés. Considérés comme une main-d’œuvre d’appoint, on n’imaginait pas que ces immigrés se fixeraient en Europe et « personne ne supposait qu’ils seraient un jour éligibles aux dispositifs de protection sociale ». « L’idée selon laquelle ils conserveraient les habitudes et les cultures de leur village, de leur clan, des mosquées et des bourgs marchands du Sud était bien trop exotique pour que l’on s’y attarde. »

     

    Au cours des années, l’Europe est devenue pour la première fois de son histoire un continent de migrants. Le bien–être, revenu après les épreuves de la dernière guerre encore récente, a laissé les sociétés européennes dans l’inconscience totale.

     

    Et pourtant, il y eut quelques alertes, sinon des mises en garde. La plus spectaculaire fut le célèbre et très controversé discours d’Enoch Powell, Rivers of Blood (prononcé à une réunion de l'Association des conservateurs à Birmingham le 20 avril 1968) (3) où il « parla de l’arrivée encore modeste de sujets de “couleur” des anciennes colonies » et « laissa entendre qu’à long terme, l’Angleterre connaîtrait des ghettos similaires à ceux de l’Amérique, ceux-là mêmes qui se consumaient à l’heure où il s’exprimait ».

     

    Ce discours n’est pas passé inaperçu et il a provoqué un débat démocratique sur l’immigration, débat qui s’est déroulé sous forme d’affrontements politiques, sans, comme toujours, tenir compte de l’opinion populaire qui se trouve aux premières loges face à l’adversité. Il n’y a donc eu aucune prise de conscience politique sérieuse. Or Powell ne s’était pas trompé puisque « la population non blanche de Grande-Bretagne, à peine plus de 1 million d’individus à l’époque, atteindra 4,5 millions en 2002 » tandis que la France, en 2004, comptait près de 5 millions d’immigrés dont 36% étaient français, essentiellement des Algériens issus des anciens départements de l’Algérie ou nés en France.

     

    Le député tory Powell, qui sera exclu de la société politique (4), se morfondait à la vue du spectacle qui s’offrait aux yeux des Britanniques : comme il l’avait prévu, les Anglais supportaient de moins en moins cette immigration inflationniste et cela s’est rapidement traduit par des réactions sanglantes de part et d’autre pouvant aller jusqu’à l’attentat terroriste comme celui du 7 juillet 2005 dans les transports en commun à Londres.

     

    La honte

     

    Selon Caldwell, Powell n’a pas perçu la honte qui imprègne les peuples occidentaux : « Après deux méfaits de dimension historique, le colonialisme et le nazisme, le climat moral dominant l’Europe depuis la fin de la dernière guerre est celui de la repentance ». Cette repentance, intégrée comme règle d’or dans la nouvelle morale occidentale qui inhibe les élites, sous influences diverses, et par voie de conséquence les peuples, est rapidement devenue la cause principale de l’immigration de masse. Les peuples sont culpabilisés. Ils doivent « éprouver du repentir pour avoir perpétré, encouragé, ou passivement observé les atrocités du fascisme, vingt ou trente ans plus tôt ». (…) « Quand ils s’adressaient aux Africains, aux Asiatiques et à d’autres immigrants en puissance, les Européens de l’après-guerre éprouvaient un sentiment d’illégitimité qui n’a cessé de s’approfondir avec le temps. » Ce sentiment de honte, malgré quelques réticences, est néanmoins admis par l’ensemble comme un phénomène de puissance. Cette immigration de masse est bien là et elle n’est pas l’affaire d’individus isolés. Elle est organisée pour exiger une vie meilleure.

     

    Avec la sécheresse du statisticien Caldwell dresse un état des lieux : sur 375 millions d’habitants en Europe, 40 millions vivent en dehors de leur pays de naissance, dont une minorité presque négligeable d’Européens se déplaçant vers un autre pays d’Europe.

     

    L’auteur fait bien la distinction entre immigration intra-européenne et immigration musulmane. Il ne traite que la seconde, c’est-à-dire celle « en provenance de pays et de cultures non européens », celle qui est créatrice de « sociétés multiethniques et multiculturelles ». Il ne tombe pas dans le poncif connu : « La France, terre d’accueil, a toujours accueilli au cours des siècles des étrangers venus s’y installer… » Il se démarque également de l’immigration aux Etats-Unis à laquelle on est tenté de comparer celle qui envahit l’Europe. Pour lui, cette comparaison n’a pas lieu d’être : les nombreux immigrants en provenance de l’Amérique du Sud – les latinos – de religion catholique et de culture post-occidentale « correspondent généralement à une version archaïque de leurs congénères américains ». Ils s’intègrent facilement, au pire dès la deuxième génération.

     

    Déséquilibre démographique

     

    Les Européens n’ont pas suffisamment d’enfants, leur fécondité décline d’année en année. Le nombre des non européens va croissant et deviendra prédominant. La population autochtone chute dans pratiquement tous les Etats de l’Union et, en règle générale, cet état de fait ne préoccupe pas les Européens qui pour beaucoup ne s’en rendent même pas compte.

     

    « Marie-toi, car par toi je surpasserai les peuples. » (Verset du hadith, Ibn, 1 : 599). La culture musulmane, rappelle-t-il, est semée de messages vantant les avantages pratiques de la procréation pendant que les Européens votent des lois malthusiennes.

     

    L’européanisation des immigrants

     

    Selon Caldwell, qui a une vue pessimiste de la situation européenne, « le débat européen sur l’immigration trahit le sentiment de peur panique refoulée qu’inspire l’état de la civilisation européenne » et « l’adaptation des minorités non européennes [pour combien de temps ?] découlera de la perception qu’auront de l’Europe [la France] les autochtones et les nouveaux arrivants : civilisation florissante ou civilisation décadente ? »

     

    Voici quelques axiomes relevés dans le texte de Caldwell :

     

    • « Les cultures “avancées” ont toujours sous-estimé leurs vulnérabilités vis-à-vis des cultures primitives » ;
    • « L’immigration n’améliore pas, ne valorise pas la culture européenne [française]. L’Europe [la France] ne fait pas bon accueil à ses tout nouveaux habitants, elle leur cède la place » ;
    • « L’immigration renforce les pays solides et les cultures fortes, mais elle peut submerger les plus faibles » ;
    • « L’immigration, en Europe, n’est pas diversifiée, même si les individus concernés le sont » ;
    • « Accueillir davantage de groupes ethniques ne revient pas à ajouter à l’Europe ce qu’elle possède déjà, mais à la transformer » ;
    • « La médiocrité spirituelle que les immigrés islamiques perçoivent dans l’Occident moderne n’est pas imaginaire et pourrait être la plus grande entrave à la préservation de la culture européenne. »

     

    Caldwell se veut être un observateur éclairé, mais à la vue de ce qu’il a observé au cours de son périple européen, il se transforme parfois en procureur au réquisitoire implacable. Il en a conscience : « Sans un certain laconisme et une certaine brusquerie, rien de sérieux ne peut s’énoncer. Border chaque raisonnement de précautions oratoires de certes et de nonobstant aurait rendu le livre pénible à écrire et sa lecture assommante ». Au risque d’être choqué, le lecteur est prévenu et peut en conséquence poursuivre sa lecture.

     

    II - Immigration de réfugiés

     

    Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, l’immigration, pour des raisons déjà évoquées, était donc nécessaire et ce jusqu’en 1970.

     

    C’est alors que la saturation économique s’est fait sentir et que « l’immigration de main-d’œuvre » donna vite la place à une « immigration de réfugiés ». Si, à cette époque, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont officiellement fermé leurs portes aux travailleurs étrangers, de nouveaux prétextes ont été avancés pour expliquer en quoi et pourquoi l’immigration était toujours une nécessité : le principal de ces prétextes relève de l’humanitaire. En s’étendant sur les formes de pénétration sur le continent européen, Caldwell se livre à un historique assez conforme à la réalité.

     

    Selon lui, Britanniques, Allemands et Français devaient offrir un asile à ceux qui étaient menacés, dans leur pays, de violences, de pauvreté ou de persécutions politiques. Des milliers d’étrangers arrivèrent par voie terrestre, maritime ou aérienne en provenance de tous les pays déshérités du monde. Le programme économique de l’après-guerre se transformait en devoir moral et Caldwell s’étonne : « Si l’immigration était rendue économiquement nécessaire pour une pénurie de main-d’œuvre dans les années 1960, pourquoi était-elle aussi nécessaire dans une période prolongée de chômage à deux chiffres comme celle que l’Europe a connue après les années 1980 ? ».

     

    Caldwell porte un jugement sévère sur les Européens qui « étaient incapables de savoir si ces immigrants étaient de pauvres hères, des travailleurs dévoués ou d’impitoyables envahisseurs » (…) Et il poursuit : « En de telles circonstances, ce qu’il fallait à l’Europe, c’était le code moral qui l’éclairerait sur les devoirs envers ces populations. Mais elle n’en a aucun. » Enfin, pour lui, « Se mettre en quatre pour tous ces gens ne serait que pure folie, mais les éconduire ne serait que pure racisme. » On retrouve ici la culpabilité et la honte, que n’a pas vues Powell, enfouies au plus profond de l’Européen réputé ex-colonialiste. Qui plus est, il est à craindre que, par les mots qui vont suivre, il décèle un peu de lâcheté chez ces mêmes « Européens [qui] espèrent que le monde prendra leur paralysie pour de l’hospitalité », cette hospitalité, reconnaît-il en citant Hans Magnus Enzensberger, qui soulève un paradoxe : « L’hôte est sacré, mais il n’a pas le droit de rester. »

     

    Cette première partie du livre consacrée à l’Immigration est véritablement l’assise de l’ouvrage de Caldwell. On y découvre tout sur les fondements de l’immigration de la deuxième moitié du XXe siècle, son histoire, ses méthodes et son évolution. Le chapitre 3, A qui profite l’immigration ? avec ses trois sous-chapitres, Le devoir d’hospitalité, Asile et droits de l’homme et Asile et démocratie montre bien les difficultés et l’ambiguïté des gouvernements et des peuples vis-à-vis de ces populations qu’ils considèrent comme des « réfugiés ». Clôture cette première partie un 4e chapitre dont le titre, La peur déguisée en tolérance, dans sa concision de cinq mots, résume tout et annonce les écueils et les incompatibilités qui rendent la coexistence pacifique entre autochtones et immigrés difficile.

     

    Une forme de conflit ethnique est sous-jacente mais, au sortir de la guerre, on ne peut pas s’engager dans une « nouvelle conflagration européenne ». Alors… Il a fallu purger l’Europe de son nationalisme (5) et de tout ce que ce mot honni représentait. Caldwell montre ainsi la naissance du « politiquement correct » avec la tolérance élue comme valeur première. Tout naturellement, on est arrivé à la « criminalisation de l’opinion » avec l’idéologie de la tolérance qui se durcit par une codification par la loi. Ce fut en France la loi Pleven de 1972 et la loi Gayssot de 1990, suivie par l’Allemagne et la Suisse qui lui emboîtèrent le pas avant que le virus ne gagne presque toute l’Europe.

     

    René Schleiter http://www.polemia.com

    Titre original : Reflections on the Revolution in Europe, Doubleday, 2009.

    Notes :

    (1) « Un livre qui devrait faire scandale » Par Alain Besançon
    (2)
    Tribalat, la démographe rebelle
    (3)
    Scandale à la BBC « Le problème, c'est que les Blancs sont devenus noirs »
    (4)
    Petite histoire des campagnes de diabolisation
    (5) L’exemple le plus frappant est celui de
    l’Allemagne où, après la Deuxième Guerre mondiale, le sentiment national s’est transformé en fierté du made in Germany, de nature religieuse.

    Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux, préface de Michèle Tribalat, Traduction de l'anglais de Johan Frederik Hel Guedj, édition du Toucan, collection Adultes, 5/10/2011, 600 pages.

  • La bataille de Cocherel (16 mai 1364)

    La bataille de Cocherel - Chronique de Jean Froissart
    La bataille de Cocherel, Chronique de Jean Froissart (1410-1420).
    Bertrand du Guesclin est reconnaissable à l’aigle à deux têtes sur sa tunique.

    En ce début de seconde moitié du XIVe siècle, le royaume de France est bien mal en point : en juillet 1356, le Prince Noir et les redoutables archers anglais ont écrasé à Poitiers une armée française numériquement deux fois supérieure et fait prisonnier le roi de France Jean II le Bon, défaite lourde de conséquences. Le fils aîné du roi, Charles V, prend la régence en une période difficile et doit faire face à la révolte parisienne menée par Étienne Marcel (1358), laquelle ne prend fin qu’avec l’assassinat de son meneur ayant appelé à l’aide les Anglais.

    A l’automne 1359, le roi d’Angleterre Édouard III tente de se rendre à Reims pour se faire couronner mais ne parvient pas à destination, se heurtant à des villes et châteaux bien fortifiés. Près de Chartres, le lundi 13 avril de l’année suivante, une partie de son armée est emportée par une furieuse tempête de grêle ! Il se résout à traiter et signe la paix à Brétigny le 8 mai 1360. Le traité définitif de Calais (24 octobre) concède aux Anglais une Aquitaine élargie, comprenant le Poitou, la région de Calais et trois millions d’écus (somme énorme : environ 12 tonnes d’or, soit deux ans de recettes fiscales du pays). En échange, Édouard III accepte de renoncer à la couronne de France.

    Jean le Bon regagne la France laissant derrière lui de nombreux otages. Parmi eux, Louis d’Anjou, l’un de ses fils, qui s’échappe de prison malgré la parole donnée. Le roi de France part à Londres le 3 janvier 1364 pour renégocier le traité de Brétigny : il éprouve des difficultés à payer la rançon et doit résoudre la question des otages, dont celle de son fils évadé. Il y meurt le 8 avril 1364, laissant au futur Charles V un pays ruiné.

    I. La guerre des deux Charles

    Charles V est désormais maître du royaume. Avant de s’attaquer aux Anglais, il doit faire face à Charles II de Navarre, dit Charles le Mauvais. Fils de Philippe III de Navarre et de Jeanne II, fille du roi de France Louis X le Hutin, il profite du discrédit touchant les Valois pour réclamer la couronne de France. Le roi de Navarre, également comte d’Évreux, est un homme qui n’hésite pas à changer d’alliance pour parvenir à ses fins : tantôt les Anglais, tantôt ce qui était le futur Charles V, et même les Jacques d’Étienne Marcel. Sûr de son destin royal, il rencontre le Prince Noir à Bordeaux, négocie la paix avec le roi d’Aragon auquel il promet des territoires français et se fait broder une bannière aux couleurs de la France et la Navarre. Il est devenu la bête noire de Charles V.

    En avril 1364, le roi de France demande à un certain Bertrand du Guesclin de prendre les places fortes qui permettent à Charles le Mauvais de tenir la Seine : Mantes, Meulan, Vétheuil et Rosny ; mission menée à bien en une semaine seulement. Du Guesclin (v. 1320-1380) est alors une étoile montante : issu de la petite noblesse bretonne, d’une laideur légendaire, réputé pour sa ruse, il s’est fait remarquer pour ses exploits notamment pour la défense de Rennes en 1357. Celui qui gagne le surnom de « dogue noir de Brocéliande » est tout dévoué à la cause française.

    Pendant que Du Guesclin s’occupe des places fortes navarraises, une armée levée par Charles le Mauvais en Navarre et en Gascogne, embarquée à Bordeaux, fait voile vers le port de Cherbourg. Le roi de Navarre est resté au pays et a confié le commandement des troupes anglo-navarraise à Jean de Grailly, captal de Buch, grand seigneur gascon. Cette armée arrive à destination fin avril.

    II. Le face à face des deux armées

    Du Guesclin - Gravure de Jollain
    Du Guesclin. Détail d’une gravure
    de Jollain, La Cour du roi
    Charles V le Sage
    (XIVe).

    Jean de Grailly tient Évreux et Vernon. Le 11 mai, Du Guesclin sort de Rouen où il a établi son quartier général pour conduire ses troupes à Pont-de-l’Arche. Il traverse la Seine et se dirige vers la vallée de l’Eure qu’il remonte sur la rive droite en direction de Pacy, à une trentaine de kilomètres de Vernon. Le 14 mai, Jean de Grailly quitte Vernon pour prendre le commandement de son armée (plus de 2000 hommes dont 300 archers) avec Jean Jouël, chef de compagnie qui a déjà eu affaire à Bertrand (en tant que défenseur de Rolleboise).

    Dans la matinée du 14, Bertrand du Guesclin se dirige vers le petit village de Cocherel à la tête d’environ 1500 hommes ; parmi eux, des Bretons, des Picards, des hommes de l’Ile-de-France, et des Gascons. L’armée est en ordre de bataille le lendemain matin dans le champ de Cocherel. Aux premiers rayons du Soleil, les Français voient la colline à proximité se couvrir d’hommes armés : c’est Grailly ! Le captal de Buch, se trouvant avantagé par sa position, laisse à son ennemi l’initiative de l’attaque. Pas question pour Du Guesclin de charger l’armée du captal à cause des quelques 300 archers dont la réputation n’est plus à faire. Il envoie un héraut pour demander la bataille et lui dire qu’il l’attend dans la plaine ; mais il comprend vite que son adversaire, méfiant, n’entend pas bouger d’un pouce. Aucun fait d’arme n’a lieu durant cette journée où il fait très chaud, et la nuit tombe sur les deux armées se regardant en chiens de faïence.

    III. La bataille de Cocherel

    Le 16 mai 1364, dans la matinée, Bertrand expose son plan à ses compagnons d’armes : « Nous ferons semblant de battre en retraite, de renoncer au combat aujourd’hui, parce que nos gens sont durement éprouvés par la chaleur » (d’après Froissart). Il propose de faire défiler un certain nombre de chevaliers sur le pont enjambant l’Eure, pour faire croire qu’ils regagnent leur campement. Le captal, immobile, regarde du haut de la colline les chevaliers français qui rompent au son des trompettes. C’est alors que Jean Jouël, exaspéré par l’inaction de Grailly, sans prendre d’ordre auprès de son supérieur, charge les Français en criant « Par saint Georges ! Passez avant, qui m’aime me suive, je m’en vais combattre ». Le captal de Buch, voyant Jouel et d’autres capitaines descendre la colline, décide de suivre le mouvement.

    Les Français exultent. Ils font alors volte-face et crient « Notre-Dame ! Guesclin ! Notre-Dame ! Guesclin ! ». Les Anglo-Navarrais ignorent aussi que le rusé breton a caché deux cents cavaliers dans un bois sur le côté et qu’ils viennent de les dépasser… Ils offrent ainsi aux troupes françaises un flanc sans défense. Les cavaliers de Du Guesclin sortent du bois et les hommes de Grailly comprennent un peu tard que les fuyards n’en sont pas.

    Pris entre le gros de l’armée française et l’attaque de revers menée par les cavaliers d’élite, les Anglo-Navarrais sont submergés et les Français sont trop proches pour que les archers puissent entrer en action. Les coups de hache fendent les crânes tandis que les épées et lances embrochent les corps. Connaissant l’habileté du maniement de la hache des Bretons, Du Guesclin en avait commandé un grand nombre, à Paris, Orléans et Caen. Le captal se bat avec l’énergie du désespoir et ne se rend que tardivement à un Breton nommé Roland Bodin (d’autres sources disent Thibaut du Pont). Jean Jouël trouve la mort au cours du combat. Du Guesclin sort de la bataille couvert de gloire.

    IV. Les suites de la bataille

    Cocherel et couronnement de Charles V - Froissart
    Cocherel et le couronnement de Charles V, Chronique de Jean Froissart.

    Charles V, troisième souverain de la dynastie des Valois, reçoit l’onction sacrée à Reims le 19 mai. Il a appris sa victoire la veille de son couronnement. Le 28, il entre avec Jeanne de Bourbon triomphalement dans un Paris orné de tentures et tapisseries dans la Grand Rue Saint-Antoine. Des réjouissances s’ensuivent, avec un grand dîner et des joutes les jours suivant.

    Bertrand du Guesclin se rend à Saint-Denis le 27 mai. Dans la basilique, le vainqueur de Cocherel se voit attribuer tous les biens, titres, privilèges et revenus du comté de Longueville, riche seigneurie normande confisquée à Charles le Mauvais. Avec cet octroi, le capitaine breton se voit élevé au niveau des plus puissants seigneurs de la Cour. En échange, le nouveau comte de Longueville doit confier à son souverain deux de ses prisonniers : Jean de Grailly et Pierre de Sacquenville, seigneur normand partisan du roi de Navarre, ainsi que leurs rançons. Les trésoriers du roi lui versent en compensation l’intégralité des sommes qui lui sont dues pour ses services de guerre.

    Les prisonniers français – hors Gascons – sont décapités en tant que traitres à la cause française, n’ayant pas droit à la libération contre rançon. Charles V entend montrer que la guerre privée est un droit mais qu’il ne saurait y avoir de guerre contre le souverain. Charles le Mauvais, qui a appris sa défaite le 24 mai au soir, signe la paix de Saint-Denis en 1365, où il renonce à ses prétentions au trône de France. Les deux rois parviennent à s’accorder sur un échange : Charles V récupère les possessions navarraises de la basse vallée de la Seine tandis que Charles le Mauvais reçoit Montpellier. Le roi de Navarre est dupé : les Montpelliérains peu enthousiastes refusent de passer sous sa coupe…

    Bibliographie :
    DUPUY, Micheline. Du Guesclin. Perrin, 1999.
    FAVIER, Jean. La guerre de Cent Ans. Fayard, 1980.

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  • Lugdunum Suum V : le film et les photos de la marche

    600 participants pour la 5ème édition de Lugdunum Suum à Lyon.


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    Culture-Lyon

    Pour la cinquième année consécutive, les Lyonnais rendent hommage à la Vierge Marie, protectrice de la ville, avec une montée au flambeau de la colline de Fourvière. L’évènement avait rassemblé près de 600 personnes en 2011.

    Rejoignez l’évènement sur facebook.

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  • Fabrication de « preuves » ? Opération clandestine israélienne en Syrie pour « suivre l'arsenal chimique »

    Israël mène une opération clandestine transfrontalière contre le gouvernement syrien, en liaison avec l'OTAN et le Pentagone.

    Après avoir cherché des preuves probantes (un « revolver fumant ») en Iran plus tôt cette année les forces spéciales israéliennes « suivent » maintenant les « réserves d'armes chimiques et biologiques », selon le Sunday Times :

    « L'opération transfrontalière fait partie d'une guerre secrète visant à suivre les armes syriennes non conventionnelles et à saboter leur développement. "Nous connaissons l'emplacement exact des munitions chimiques et biologiques de la Syrie depuis des années" a affirmé une source israélienne en faisant référence aux satellites d'espionnage et aux drones du pays. "Mais cette semaine des signes nous ont indiqué un déplacement de munitions vers un nouvel endroit" » (Uzi Mahnaimi et Lucy Fisher Israel tracks Syria's chemical arsenal, The Sunday Times 9 décembre 2012.)

    Tout le monde se rappelle de l'hyper médiatisation des armes de destruction massive (ADM) avant le lancement de la guerre en Irak. La menace des ADM irakiennes s'est révélée être une pure fabrication.

    Ceux qui étaient derrière ce subterfuge appliquent désormais leurs compétences à la fabrication de preuves impliquant des ADM afin d'intervenir en Syrie. Selon un reportage du Jaffee Center for Strategic Studies de l'Université de Tel-Aviv, les Israéliens ont « mal interprété la menace irakienne ». En 2003, la BBC a publié un reportage sur les conclusions du rapport :

    Les services de renseignement israéliens ont mal évalué la menace posée par Saddam Hussein [...] Cela a contribué au « faux » portrait brossé par les services de renseignement étasuniens et britanniques [...]

    « Le renseignement israélien était un partenaire à part entière des États-Unis et de la Grande-Bretagne en contribuant à la fausse représentation de la capacité des armes de destruction massive de Saddam Hussein », a déclaré l'auteur du rapport, le brigadier-général Shlomo Brom.

    Israel Radio a cité le parlementaire gauchiste Yossi Sarid : « Le renseignement a sérieusement surestimé la menace irakienne pour Israël et renforcé la croyance des États-Unis et de la Grande-Bretagne en l'existence de ces armes. Dorénavant lorsque nous présenterons des données importantes concernant d'autres pays, comme l'Iran par exemple, qui nous prendra au sérieux? » (Israelis 'misread' Iraqi threat, BBC, 5 décembre 2003.)

    À la fin mars 2012, le The Sunday Times rapportait qu'« Israël utilise une base permanente au Kurdistan irakien pour lancer des missions de renseignement transfrontalières dans le but de trouver "des preuves irréfutables" que l'Iran développe une ogive nucléaire. » (Israeli spies scour Iran in nuclear hunt, The Sunday Times, 25 mars 2012.)

    Il n'existe aucune preuve que l'Iran possède des armes nucléaires, même les agences de renseignement étasuniennes l'admettent. Mondialisation.ca a publié un article sur l'opération clandestine visant potentiellement à fabriquer des preuves d'ADM relatives à l'Iran. Ce qui se déroule actuellement avec la Syrie est une reprise des tentatives précédentes de faire passer des preuves fabriquées dans le réseau médiatique :

    Des sources occidentales ont dit au Times qu'Israël surveillait « la radioactivité et la magnitude de tests d'explosifs [et que] des forces spéciales utilisaient des hélicoptères Black Hawkpour transporter des commandos déguisés en membres de l'armée iranienne et utilisant des véhicules militaires iraniens sur le terrain ». Les sources croient que les « Iraniens tentent de cacher des preuves révélant des tests d'ogive afin de préparer une possible visite de l'AIEA [Agence internationale de l'énergie atomique] ». (Cité dans Report: Israeli soldiers scour Iran for nukes, Ynet, 25 mars 2012.)

    Selon cet article, le nombre de missions du renseignement israélien à la base militaire de Parchin en Iran s'est accru dans les derniers mois. Durant cette période, Téhéran négociait avec l'AIEA, qui avait demandé de visiter Parchin. Selon le représentant permanent iranien de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, les deux parties s'étaient entendues au début de février pour que la visite ait lieu en mars. (Gareth Porter, Details of Talks with IAEA Belie Charge Iran Refused Cooperation, IPS, 21 mars 2012.)

    L'AIEA a demandé de visiter Parchin à la fin janvier ainsi qu'à la fin février, après avoir accepté une visite en mars. L'Agence a donc demandé à voir le complexe militaire au moment même où Israël intensifiait ses opérations secrètes dont le but présumé est de chercher une preuve, un « pistolet fumant » (smoking gun). (Julie Lévesque, Fabricating a "Smoking Gun" to Attack Iran? Israeli Spies Disguised as Iranian Soldiers on Mission Inside Iran Global Research,March 27, 2012)

    L'opération clandestine d'Israël en Syrie fait partie d'un long programme du renseignement contre le gouvernement de Damas. Selon intelNews :

    [...] Les activités clandestines d'Israël contre l'arsenal chimique et biologiques du gouvernement syrien ont débuté il y a presque 30 ans. Certaines de ces activités récentes pourraient avoir eu pour cibles des scientifiques russes, croit-on.

    Bien que la Russie le nie régulièrement, on estime que l'arsenal syrien non conventionnel s'est significativement accru à la fin des années 1980 et au début des années 1990 grâce au général russe à la retraite Anatoliy Kuntsevich [...]

    Fait intéressant, Kuntsevich est mort soudainement en 2003 à bord d'un vol de la capitale syrienne en direction de Moscou. À l'époque, on supposait que le Mossad, l'agence des services secrets d'Israël, pourrait avoir joué un rôle dans la mort soudaine du général russe. En 2010, un autre général à la retraite, Yuri Ivanov, ancien directeur adjoint de la GRU, l'agence du renseignement militaire russe est mort dans des circonstances nébuleuses [...]

    Selon les reportages parus dans la presse israélienne, l'ancien représentant de la GRU était en route pour une réunion avec des agents du renseignement syrien lorsqu'il est disparu. Israël n'a jamais admis avoir joué un rôle dans la mort d'Ivanov, toutefois nombreux sont ceux qui suspectent que Tel-Aviv ciblait les deux Russes depuis très longtemps. (Joseph Fitsanakis Israel special forces conducting cross-border operations in Syria, intelNews.org, 10 décembre 2012.)

    Cette interprétation des événements est plausible puisque des assassinats ciblés de scientifiques étrangers par les services secrets israéliens ont déjà été admis par le passé :

    Selon les représentants, [la diminution des opérations clandestines d'Israël en Iran] touche un vaste éventail d'opérations, non seulement les missions très en vue comme les assassinats et les explosions sur des bases iraniennes de lancement de missiles, mais aussi la collecte de renseignement sur le terrain et le recrutement d'espions au sein du programme iranien. (Karl Vick, Mossad Cutting Back on Covert Operations Inside Iran, Officials Say, 30 mars 2012, cité dans Julie Lévesque, «À court de cibles», les services secrets israéliens «diminuent les assassinats» en Iran, Mondialisation.ca, 17 avril 2012.)

    Alors qu'il est concevable que l'opération secrète d'Israël en Syrie vise des scientifiques russes, il faut comprendre que le but ultime est d'intensifier la campagne de propagande concernant l'arsenal chimique syrien. Il se peut que cette fuite dans le Sunday Times relève de l'opération psychologique continue contre la Syrie et vise à forger un prétexte pour mener une guerre préemptive contre la Syrie.

    Depuis le début de l'insurrection armée en mars 2011, les États-Unis et leurs alliés, au même titre que les médias dominants occidentaux, accusent le gouvernement syrien d'avoir commis des atrocités à l'endroit des civils, dont le massacre de Houla. D'après les reportages des médias indépendants et les témoignages recueillis sur le terrain, ces atrocités ont été commises par les forces d'opposition parrainées par les États-Unis et l'OTAN.

    Le gouvernement syrien a été diabolisé à tel point par les médias mainstream qu'advenant une attaque, l'opinion publique pourrait facilement être portée à croire, sans preuves à l'appui, que le gouvernement syrien est responsable de crimes contre son propre peuple.

    Un tel contexte est parfait pour une opération sous faux pavillon ou une propagande intensive impliquant des armes chimiques. Ces allégations fondées sur de fausses preuves d'ADM contre le gouvernement syrien pourraient à nouveau être employées pour faire pression sur le Conseil de sécurité de l'ONU afin qu'il donne à l'OTAN un « mandat légal » pour intervenir en Syrie en vertu de la doctrine de la « responsabilité de protéger ».

    CNN rapportait récemment que les États-Unis et « certains alliés européens emploient des sous-traitants du domaine de la défense pour entraîner les rebelles syriens à sécuriser les réserves d'armes chimiques en Syrie ». Le gouvernement syrien a exprimé ses inquiétudes dans une lettre à l'ONU :

    Cette nouvelle que font circuler les médias suscite des inquiétudes. Nous craignons sérieusement que certains des pays appuyant le terrorisme et les terroristes fournissent des armes chimiques aux groupes terroristes armés et affirment que c'est le gouvernement syrien qui les a utilisées [...] (Quoted in John Glaser, US Defense Contractors Training Syrian Rebels to Handle Chemical Weapons, Antiwar.com, 10 décembre 2012.)

     

    Julie Lévesque
    Global Research http://fr.sott.net/

  • Marion Maréchal homophobe ?

    En ces temps de terrorisme intellectuel, un facheux raccourci, un "amalgame", est sytématiquement fait par les media lorsqu'ils parlent d'un opposant au "mariage" gay. L'opposant est systématiquelent taxé d'homophobe. Comme si aimer l'institution du mariage c'était haïr son prochain... 

    Marion Maréchal vient de faire les frais de ce raccourci, ô combien pratique puisqu'il vise à étouffer les protestations. La voilà qui gagne en effet sa place sur la page de "l'observatoire des déclarations homophobes" de  Libération. La donzelle a ainsi déclaré, âmes sensibles s'abstenir:

    29 novembre. « Légalement, ce n’est pas ça le critère. Si on va au bout de la logique, pourquoi interdire la polygamie ? [...] Après tout, si un homme aime plusieurs femmes, et que ces femmes l’aiment en retour, après tout, qu’est-ce qui nous l’interdit ?» 

    N'étant pas fait pour cette société menteuse et hypocrite, je cherche toujours l'homophobie dans cette remarque. En taxant cette saillie d'homophobe, Libé fait en réalité montre de la polygamophobie la plus abjecte. Car s'il est homophobe de voir dans le mariage gay un premier pas vers le mariage à trois ou plus, c'est que cette dernière option est infamante aux yeux de Libé, qu'on aurait cru plus ouvert d'esprit. Polygamophobie, on vous dit. 

    Que dit le jeune député ? Que si le mariage n'est plus la reconnaissance et la protection d'une famille, c'est à dire de deux personnes potentiellement capables, sauf accident, d'avoir des enfants; s'il devient par un coup de baguette magique la création d'un foyer fiscal en vue de l'obtention d'un agrément pour adopter (version officieuse) ; ou la reconnaissance par la société de l'amour qui unit deux personnes de même sexe (officiellement, car cette version est plus romantique et passe mieux aux yeux du téléspectateur-citoyen); il peut évoluer vers la reconnaissance de l'amour d'une personne pour plusieurs autres personnes. Ce qui est un argument de bon sens, nous l'allons montrer tout à l'heure. 

    Mettons qu'un bisexuel, ou un hermaphrodite, ait envie de se marier, mais qu'il soit frustré de devoir renoncer à un pan de sa sexualité en n'ayant le choix que d'un seul partenaire. Allons-nous dire à ce pauvre hère d'aller se faire foutre ? Non ! Il serait inhumain, pire, homophobe, de dire à Monsieur X qu'il doit choisir entre Monsieur Y et Mademoiselle Z. Ne les aime-t-il pas tous deux d'un amour vrai, pur, durable ? A bas cette fausse valeur de l'exclusivité dans le mariage. De même que la société doit prendre acte d'une situation à laquelle elle n'avait pas pensé, les "familles" homoparentales, elle doit prendre acte d'un fait vieux comme le monde : la fidélité, ça n'existe pas ! A quoi bon l'exiger encore ? Et pourquoi ne pas faire une institution de l'infidélité, ou plutôt de la supprimer en l'autorisant ? Ce serait le but du mariage à trois ou plus. Mais revenons à nos moutons. 

    Si on conspue le but premier du mariage, si l'on nie que la procréation soit sa fin première, même implicitement; si on remplace ce but par un autre qui correspond bien à notre époque de décérébrés à la tripe sensible, à savoir, la proclamation publique de l'amouuuuur, il n'est pas stupide de penser que l'on puisse arriver rapidement à la polygamie (que je défends à Libé de critiquer ! non mais ! bandes de rétrogrades ! coincés ! culs bénis !)

    Les homophiles (puisqu'il faut diviser les Français en deux camps, apparemment), rirons de ce raisonnement. Mais voyons, il s'agit de donner un statut à des familles homoparentales, diront-ils crânement. Exactement, et c'est bien là le problème ! Car lorsque l'on dit que la fin première du mariage, c'est la procréation, il est évident que l'on n'ignore pas qu'un enfant puisse être conçu hors mariage. Mais le mariage "permet" la procréation en ce qu'il assure à l'enfant d'avoir sa filiation reconnue. Un futur père marié n'a pas besoin de reconnaître son enfant avant la naissance, ou après : il déclare la naissance. Tout enfant né de sa femme sera considéré comme étant également de lui. Alors que l'enfant d'une femme non mariée peut être reconnu par n'importe quel homme (je dis homme, du moins pour l'instant...) 

    Si donc le mariage instaure nécessairement une relation de filiation, comment autoriser les unions homo qui sont nécessairement stériles ? L'enfant d'une lesbienne sera-t-il, en dépit du bon sens, considéré comme l'enfant de la compagne lesbienne ? Cela signifie que des enfants pourront naître sans père, sans même la possibilité de retrouver un jour leur père biologique (test de paternité, recherches à la banque du sperme...). Cela signifie que le sperme est un liquide anodin que l'on peut déconnecter de son "émetteur". Ce cas en tout cas est moins choquant que celui, et l'on y viendra, ne vous faites pas d'illusions, des locations de ventre. Certains enfants seront privés de mère, c'est à dire de cette relation rassurante de continuité entre la vie intra-utérine et la vie de nourrisson. Même aux femmes qui n'allaitent pas, les sages femmes et puericultrices proposent de donner le premier lait, le colostrum, au nourrisson, pour ses nombreuses vertus, notamment le nombre élévés d'anticorps qu'il contient. Là on arrachera les enfants du ventre de leur mère pour les poser sur le sein stérile de son parent 1 ou parent 2. Non content de faire du corps de la femme une couveuse ultra-performante, on dira à l'enfant qu'il n'a pas de mère, et que la femme qui l'a porté l'a abandonné sans scrupule. Des mères qui ne veulent ou ne peuvent élever leur enfant, cela existe, bien sûr. Mais personne ne niera que c'est douloureux pour l'enfant. Dans le cas de la gestation pour autrui, on crée la situation de toutes pièces. On fabrique ce qui est, lors d'un processus naturel, un accident de la vie. On crée du drame, comme s'il n'y en avait pas suffisamment. 

    Mais alors, me direz-vous, quid des enfants qui sont élevés, par un accident de la vie, par une paire de même sexe ? Je vous répondrai que lorsque des lesbiennes se font, au mépris de la loi, inséminer en Belgique, elles font au sens propre un bébé toutes seules, et qu'il faut les traiter comme toutes les mères célibataires. Car c'est ce qu'elles sont. Des mères sans pères. Et lorsqu'un hétéro, père ou mère de famille, devient homo, ses enfants sont toujours le produit de la relation hétéro. Quel statut donner au nouveau conjoint ? La maman 2 sera la "marâtre", comme l'est une femme qui doit élever les enfants d'un premier mariage. Où est la difficulté ? Où est le vide juridique ? 

    Rappelons enfin que le mariage est déjà ouvert à tous. Un homme peut se marier avec n'importe quelle femme, et vice versa. Les lesbiennes choisissent tout simplement de ne pas se marier avec un homme; les gays hommes de ne pas se marier avec une femme. Mais leur homosexualité, que l'on dit non choisie, ne les en empêche pas. Ils peuvent se marier. Ils ne le souhaitent pas, c'est autre chose.

    Moi, par exemple, j'ai toujours voulu épouser ma chatte. Elle est belle, câline, intelligente, et plus fidèle que toutes les femmes qu'il m'ait été donné de rencontrer. Elle m'aime et elle me le dit de mille manières. Elle me fait rire, elle m'émeut, chaque jour je m'attache à elle davantage. Elle m'écoute, elle me comprend, elle sait quand il faut se taire et quand il faut ronronner. La compagne idéale. Je l'aime, quoi. Mais je suis célibataire. Eh oui, je n'ai pas choisi de ne tomber que sur des mégères et de tomber amoureux de ma chatte à la place. Mais je choisis de ne pas me marier avec une mégère. Je ne me sens pas exclu du mariage. Mais comme je n'aime que ma chatte, c'est une institution qui ne me concerne pas. Les homos, comme moi, s'excluent eux mêmes du mariage. Faut-il donc qu'ils nous emmerdent avec leur projet de loi, qui d'ailleurs ne concerne que quelques milliers de paires homos, quelques milliers d'enfants, dans un pays qui compte 65 millions de personnes ? Depuis quand fabrique-t-on des lois pour à peine 1% de la société ? 

    Pour conclure, devant les méthodes de voyou des journalistes, qui traitent d'homophobes des hommes politiques qui expriment leurs opinions (c'est le métier des politiques, quand même!), il faudrait trouver un terme pour les gens favorables à cette parodie de mariage. L'homophobie est un crime puni par la loi dans ce pays, il faut donc trouver quelque chose qui les fasse également passer pour des criminels. Je propose parricides (pour les lesbiennes) et marricides (pour les homos hommes). Si un défenseur de la famille doit être assimilé à un tueur d'homos en puissance, pourquoi un soutien au "mariage" gay ne pourrait-il être traité de tueur de parents biologiques en puissance ? Je vous vois vous esclaffer. Mais quand on dit de Marion Maréchal qu'elle est homophobe, ne dit-on pas qu'elle commet le délit d'homophobie ? Ne l'imagine-t-on pas avoir des envies de meurtre envers les homos ? Ne faisons-nous pas d'elle un assassin en puissance ? Eh oui, dit comme ça, ça devient d'un ridicule achevé. 

      Àquand le manifeste des 343 homophobes? Je signe tout de suite !

    http://rivarol.over-blog.com/

  • Gauche, droite !

    En se cristallisant autour de l’élection présidentielle, la confrontation gauche-droite semble avoir gagné une force et une netteté inégalées. Mais en même temps, dans notre société dominée par l’impératif économique, ce qui distingue la droite de la gauche paraît de plus en plus flou.

    Les discours, le recours aux symboles et le battage médiatique qui leur fait écho continuent d’entretenir le spectacle de l’affrontement. Une fois les boxeurs redescendus du ring, leur gestion politique ne fait plus apparaître que des différences de dosage dans les sévères potions qui nous sont infligées.

    La gauche au pouvoir, ayant pour l’essentiel capitulé devant le libéralisme économique, et à bout de ressources pour se différencier, a dû rechercher de nouveaux territoires d’affrontement. L’écologie ? Mais l’écologisme n’a pas résisté à la crise. Le droit d’ingérence international ? Mais la droite, larguant ses dernières attaches au gaullisme, l’a adopté. Restaient les mœurs, la tradition libertaire. L’homosexualité est vieille comme le monde, mais marier des homosexuels entre eux, Socrate et Platon n’y avaient pas pensé. La gauche le fait. Au nom de l’égalité. Curieusement, Robespierre et Babeuf non plus n’y avaient pas pensé.

    Au milieu de tout cela, quelques esprits pénétrants ont cherché à déceler l’origine et la nature profonde de la distinction droite-gauche. Dans son livre sur Les Gauches françaises (Flammarion, 2012), Jacques Julliard évoque à ce propos le célèbre paradoxe de saint Augustin sur la nature du temps : « Si tu ne me demandes pas ce que c’est, je le sais ; mais si tu me le demandes, je ne le sais plus... » Il faut saluer ici l’effort exceptionnel consenti par Julliard, homme de gauche déclaré, proche de la tradition anarcho-syndicaliste, pour se tenir à sa position d’observateur lucide et tenter de démêler cet écheveau.

    UN CLIVAGE OBSCURE A L’AVENIR INCERTAIN

    Comme date symbolique d’origine de la gauche en France, il retient 1762 : l’année-charnière de la vie de Rousseau qui vit la publication du Contrat social. Ce qu’on rapprochera du mot de Maurras pour qui l’opposition à Rousseau était le « b.a. ba de l’Action française ». On pourrait penser toucher là l’opposition de fond : être de gauche, c’est croire à la souveraineté populaire, expression de la volonté générale. Ce serait, bien sûr, trop simple. [...]

    Christian Tarente - La suite sur Politique Magazine

    http://www.actionfrancaise.net