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  • L'eugénisme, "valeur" européenne !

    Un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme condamnant l’Italie pour son refus de donner accès au diagnostic pré-implantatoire (DPI) eugénique est devenu « définitif » ce mercredi avec le rejet de son recours. L’Italie avait saisi la Grande Chambre de la CEDH de son recours contre l’arrêt Costa et Pavan c. Italie du 28 août 2012 afin de faire réexaminer l’affaire mais, selon la procédure habituelle et dans une décision qui n’a pas besoin d’être motivée, le panel de juges de la Grande chambre n’a pas donné suite. Ainsi les juges des « droits de l’homme » consacrent-ils le droit de dépister une maladie génétique à travers le double jeu de la fécondation in vitro et du diagnostic pré-implantatoire, faisant tomber encore un pan des faibles protections entourant le tout petit d’homme dans un pays membre du Conseil de l’Europe. Dans une jurisprudence qui vaut pour tous… A côté de cela, l’enjeu matériel – une condamnation à 15.000 euros de dommages plus 2.500 euros pour les frais, à jeter aux requérants – paraît bien dérisoire.

    Rosetta Costa et Walter Pavan, porteurs sains de la mucoviscidose, avaient déjà une fille atteinte de la maladie et avaient eu recours à une « interruption médicale de grossesse » après qu’un examen prénatal eut révélé que leur deuxième enfant était lui aussi atteint. Ils voulurent  ensuite obtenir une fécondation in vitro pour faire sélectionner un embryon sain en vue de son implantation. Impossible en Italie, du fait de la « Loi 40 » qui limite l’accès à la procréation médicalement assistée aux couples infertiles ou à ceux où l’homme, porteur d’une maladie virale sexuellement transmissible, pourrait contaminer sa femme ou son enfant conçu naturellement. Le DPI est interdit en Autriche, en Italie et en Suisse.

    Ils ne sont pas les premiers Italiens à s’être trouvés dans une telle situation et des affaires similaires ont été portées devant les juridictions nationales, avec des fortunes diverses. Malgré cela, et bien que la CEDH ne juge que lorsque tous les recours nationaux ont été épuisés, Costa et Pavan se sont adressés directement à la Cour européenne, qui aurait selon toute attente dû rejeter leur domande pour ce motif.

    Ils se sont fondés sur l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui assure le respect de la vie privée. A quoi le représentant du gouvernement italien a répondu que la Convention ne protège pas un prétendu « droit d’avoir un enfant sain », et que le gouvernement italien a bien le droit de orotéger ainsi « les droits d’autrui et de la morale », d’éviter aux femmes les conditions souvent très difficiles de la ponction ovarienne, de reconnaître la « liberté de conscience des professions médicales » et d’éviter « les risques de dérives eugéniques ».

    La Cour a procédé ici à une nouvelle bizarrerie, inventant au profit des plaignants un nouveau grief qu’elle a ensuite condamné, condamnant par la même occasion l’Italie pour la non-observance d’une obligation dont elle n’avait même pas conscience. La Cour a retenu une « incohérence » du droit italien qui autorise l’avortement dit médical jusqu’à un stade avancé de la grossesse tout en interdisant le DPI. L’arrêt précise : 

    62.  La Cour n’est pas convaincue par ces arguments. Tout en soulignant que la notion d’« enfant » ne saurait être assimilée à celle d’« embryon », elle ne voit pas comment la protection des intérêts évoqués par le Gouvernement se concilie avec la possibilité ouverte aux requérants deprocéder à un avortement thérapeutique lorsqu’il s’avère que le fœtus est malade, compte tenu notamment des conséquences que cela comporte tant pour le fœtus, dont le développement est évidemment bien plus avancé que celui d’un embryon, que pour le couple de parents, notamment pour la femme (voir le rapport du CDBI du Conseil de l’Europe…).

    (…)  

    66.  Dans ce contexte, la Cour ne saurait négliger, d’une part, l’état d’angoisse de la requérante qui, dans l’impossibilité de procéder à un D.P.I., aurait comme seule perspective de maternité celle liée à la possibilité que l’enfant soit affecté par la maladie litigieuse et, d’autre part, la souffrance dérivant du choix douloureux de procéder, le cas échéant, à un avortement thérapeutique.

    Sur ce point, le représentant du gouvernement avait observé que l’avortement n’élimine qu’un enfant, alors que le DPI aboutit à la mise au rebut de plusieurs être humains. La Cour, elle, a assuré que l’interdiction de recourir à la DPI ne constituait pas un viol de l’article 8, mais le manque de « proportionnalité » entre l’interdiction de la DPI et l’autorisation de l’avortement dit médical. Parce que dans le cadre de l’avortement, le fœtus est plus grand et que les conséquences sont plus « lourdes » pour les parents.

    C’est bien joli d’avancer, même à mots couverts, les souffrances de l’enfant à naître et de la femme à l’occasion d’un avortement, mais il ne faut pas perdre de vue l’essentiel : la CEDH a tranché pour la sélection eugénique, encourageant cette pratique tout en s’abritant derrière une bien éphémère compassion pour le « fœtus » non conforme qui passe à la trappe de l’IMG.

    leblogdejeannesmits

  • Léthargie parlementeuse

    Tribune libre d’Aristide Leucate*

    Ce mardi 12 février, l’Assemblée nationale aura adopté le projet de loi relatif au « mariage » dit « pour tous », sans même que les députés de la soi-disant opposition UMP-UDI n’y aient fait obstacle d’une quelconque manière que ce soit.

    La plupart des députés se sont dérobés devant leur responsabilité, soit en ayant déserté le débat, soit par leur abstention le jour du vote de la loi. Que penser d’Hervé Mariton qui, lors d’un un entretien au magazine homosexualiste du lobby LGBT Têtu (mais qu’allait-il faire sur ce char ?) a déclaré que « le débat homo a sa place. Je dis que pour ces familles homoparentales, l’union civile est plus adaptée (…) » et de rajouter, angélique ou stupide (ou les deux à la fois) : « On a beaucoup parlé de mes pulls. Cela m’a amusé. Si quelqu’un veut m’offrir un pull arc-en-ciel, je promets de le porter en séance ! (…) ».

    Christine Boutin peut bien s’étrangler, qui acceptera encore demain de rentrer dans des jeux d’alliance boutiquiers avec les syndics de faillite précités, quand elle s’exaspère (nonobstant avec raison) de ce que « l’union civile est une contorsion de la droite par crainte d’être taxée d’homophobie. (…) Il faut avoir le courage de ses opinions : soit on est pour, soit on est contre, il n’y a pas de milieu dans cette affaire. (…) Céder sur ce terrain, c’est accepter inéluctablement aujourd’hui ou demain le « mariage pour tous ». [...]

    La suite sur NdFhttp://www.ndf.fr/poing-de-vue/13-0...

    http://www.actionfrancaise.net

  • [Vidéo] L’Angleterre, révélateur essentiel du devenir européen

    En quelques semaines ou très peu de mois, l’Union européenne a changé de nature. Hervé Juvin nous explique pourquoi. Entretien réalisé le 29 janvier 2013.


    L'Angleterre, révélateur essentiel du devenir... par realpolitiktv

  • POURQUOI LA LOI DITE « MARIAGE POUR TOUS » EST UN PROJET PRE-TOTALITAIRE

    Qu’à une ou deux exceptions près,  les députés socialistes aient  voté comme un seul homme les articles de la loi instaurant le mariage des homosexuels, alors qu’on connait les réticences personnelles de beaucoup, fait quelque part froid dans le dos.

    Que l’on puisse jouer la discipline de parti, au rebours de tout ce qui se fait aujourd’hui en matière sociétale dans les démocraties  avancées, dans une affaire qui devrait relever de la   conscience de chaque député, jette une lumière inquiétante sur la nature d’un projet que nous n’hésitons pas à qualifier de pré-totalitaire.

    L’ expression  paraitra sans doute exagérée à beaucoup mais  elle se justifie si on considère la mécanique politique et intellectuelle qui le sous-tend.  

    Un projet qui ne vise pas, on l’aura compris, à   résoudre les problèmes réels de  « certaines catégories de personnes ». Ces problèmes, sociaux, fiscaux,   successoraux, à supposer qu’ils n’aient pas été  réglés  par le pacs, déjà  très généreux, pourraient  l’être, de toutes façons, sans bouleverser l’ensemble du droit de la famille. 

    Le projet vise,  tout le monde le sait,  à imposer par la loi   une  doctrine officielle  et radicalement  nouvelle  dans un domaine  fondamental de la condition humaine  qui est  celui du  rapport de l’homme et de la femme.

    Cette doctrine, c’est la théorie du genre :   elle  pose, non pas l’égalité comme on l’imagine, mais, ce qui n’est  pas la  même chose, l’équivalence stricte,  la fongibilité, l’interchangeabilité de l’homme et de la femme. Le   projet de loi originel  rayait de nos codes, dans cette logique, toute mention d’une  distinction des sexes ; les parlementaires sont provisoirement revenus là-dessus,  mais l’  objectif demeure: « deux pas en avant, un pas en arrière » disait  Lénine.

    Qu’un tel projet ne soit pas conforme à la nature, est-il nécessaire de le démontrer ?  Mais les idéologues qui le promeuvent récusent la notion de nature. La nature ainsi remise  en cause n’est d’ailleurs  pas seulement la nature humaine mais  quelque chose de bien plus ancien puisque la reproduction sexuée, merveille de l’univers, date de près d’un milliard d’années.

    Il  y a plus : faisant violence à la nature, le projet fait aussi violence à la langue, institution immémoriale.   Avant de changer la nature, la loi se propose  de changer le sens des mots. A commencer, par le mot « mariage ».

    De quelque manière qu’on retourne  la question, le mariage a été,  depuis toujours,  défini comme une relation entre  un homme et une femme.   

    Littré : Union d'un homme et d'une femme consacrée soit par l'autorité ecclésiastique, soit par l'autorité civile, soit par l'une et l'autre.

    Académie française : Union légitime d'un homme et d'une femme, formée par l'échange des consentements que recueille publiquement le représentant de l'autorité civile.

    Fait de culture, la langue entretient  cependant une relation particulière  avec la nature : comme elle, elle n’a pas eu besoin de l’Etat pour se constituer. Et pour cela sans doute,  une bonne langue exprime « naturellement »  les choses.  Cela est  particulièrement vrai de la langue française : le vieux Boileau faisait du naturel une règle fondamentale du style. Tout le contraire de la langue de bois idéologique. 

    Tel qu’il  a été institué  dans les différentes civilisations,  le mariage n’est sans doute pas un fait de nature mais il n’en répond  pas moins aux    exigences de celle-ci. Il est ainsi en étroite corrélation avec les particularités de  la reproduction humaine qui exigent un homme et une  femme, certes,  mais aussi un temps de maturation du petit  d’homme  et donc une stabilité familiale plus longs  que chez les autres  espèces animales.

    Et par là,  le   mariage sert  d’abord à régler la filiation.  Si le  plaisir sexuel  n’avait  rien à voir avec la  reproduction des hommes, l’institution du mariage serait  inutile. Des tas de gens  éprouvent un immense plaisir à manger et boire  ensemble ; pourtant  aucune institution  publique  n’a jamais  encadré les amateurs d’agapes, et heureusement.    

    Un coup d’Etat linguistique 

    En appelant mariage ce qui n’en est pas un au regard tant du  dictionnaire que d’usages ancestraux, le projet de  loi Taubira  effectue donc  un véritable coup d’état linguistique.  En  posant  l’équivalence de la relation homme/femme et des relations homme/homme et femme /femme et donc l’équivalence homme/femme elle-même,  le projet de loi, dans  la mesure où, en réalité, cette équivalence n’existe pas, vise à  instituer  un mensonge officiel.

    Ce mensonge officiel  se prolongera dans des    mensonges particuliers: un couple homosexuel  pourra dire à un enfant adopté  ou porté par autrui que celui qui n’est pas son père est son père, que celui qui n’est pas sa mère est sa mère. Au risque, est-il nécessaire de le rappeler, de le perturber gravement.

    La loi veut d’abord  forcer  le  sens des mots.  Mais c’est pour forcer le réel : comme Dieu,  le législateur idéologue veut recréer le monde par les mots : « Au commencement était le Verbe », « Il dit et cela fut ».   Pour faire coller le nouveau sens des mots  avec le réel, la loi  forcera donc  aussi la nature, par les techniques que l’on connait : procréation médicalement  assistée pour homosexuels, recours à la  gestation pour autrui, lesquelles devront être, selon la loi,   tenues pour strictement équivalentes de la procréation naturelle. 

    Les trois effets pervers de l’idéologie 

    Viol de la langue, viol de la nature. De cette situation résultent trois effets  que l’on retrouve dans toute démarche totalitaire : 

    D’abord le caractère révolutionnaire.  S’inscrivant en rupture avec la nature, la loi s’inscrit aussi en rupture  avec le passé ; elle disqualifie donc  ce passé,   tenu selon l’expression de Marx  pour  une  longue préhistoire, le temps où on pensait encore naïvement qu’un homme et une femme n’étaient pas interchangeables dans le processus reproductif ! Un temps  marqué  par l’ignorance, les préjugés, la  discrimination !  C’est donc à une véritable mutation de la civilisation  que l’on nous invite,  d’autant qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu Freud  pour savoir à quel point  la sexuation est centrale dans toute  culture.

    Cette mutation signifiera , n’en doutons  pas,  une nouvelle disqualification du passé, de la mémoire collective, de l’histoire des hommes  et même, à terme,  de la culture dans son ensemble : qu’au cours de plusieurs siècles de création artistique , hommes et femme ne se soient pas habillés de la même manière sera interprété non comme  une chose naturelle et encore moins  l’effet de la civilisation, mais comme la marque d’un passé révolu : en les emmenant au musée,  il faudra expliquer au enfants que tout cela est terminé. 

    Ensuite le caractère obsidional et terroriste.

    Si le changement de civilisation qu’on se propose d’imposer par la loi est si considérable,  il définit un avant et un après.  Ceux qui se réfèrent  à la nature sont de l’avant ; ils sont du passé ; ils sont « réactionnaires ».  Ils ne méritent donc  aucune indulgence.  Au mieux, ils seront tenus pour de braves bêtes à rééduquer, comme certains n’hésitent pas à le suggérer.  Rééducation, camps de rééducation : autre nom des camps de concentration. 

    Cet avant et cet après discriminent le réactionnaire du progressiste. N’en doutons pas, le jour où  des   idéologues inventeront qu’il est mieux de marcher sur  les   mains, ceux qui s’y opposeront    seront tenus pour  des réactionnaires !  

    Sur fond de philosophie historiciste où  ce qui advient est toujours mieux que ce qui était, la mutation est ainsi  sa propre justification  et à ce titre justifie les procédés d’intimidation terroriste. 

    Circonstance aggravante :   au fond d’eux-mêmes, les idéologues  savent  qu’ils ont tort et que, quoi qu’ils prétendent, la nature existe. Ils savent par conséquent que l’idéologie qu’ils prétendent imposer rencontrera des résistances. Avant même que ces résistances se manifestent, ils se savent  en état de siège, en position obsidionale. Ils savent   par conséquent, qu’il sera difficile de faire comprendre au peuple, tenu  pour près de la nature,  pour naturellement « conservateur »,  l’intérêt de la mutation qu’ils  se proposent de lui imposer. S’il y a des opinions  contraires, elles ne sauraient  donc  être débattues de manière normale. Sachant bien que ces opinions contraires ont avec elles la nature, la raison,   l’histoire,    les idéologues répugneront à  les affronter à la loyale. Ils  ne pourront que les vilipender avec violence, insulter  ceux qui les professent, notamment en dénonçant leur caractère supposé réactionnaire.  C’est, de manière plus ou moins ouverte, ce que à quoi nous assistons   aujourd’hui   dans  les médias.

    Significatif est  le climat de haine qui s’y instaure   vis à vis des opposants à ce projet, tenus pour « homophobes » que le site du parti socialiste a entrepris de ficher.  Une haine et un manque d’objectivité qui passent  toutes les bornes dans les radios et télévisions de service public, lesquelles   devaient pourtant refléter  sereinement l’ensemble des points de vue.

    Témoin d’une dangereuse dérive :    la falsification grossière du nombre des manifestants hostiles au projet  qui ont défilé le  13 janvier. Certes, les décalages entre les communiqués  officiels et ceux  des organisateurs ont toujours existé mais jamais à notre connaissance, l’écart n’a été tel.

    Ainsi l’idéologie, comme toute doctrine contraire à la nature et à l’histoire, porte avec elle  l’intolérance, l’impatience,  l’intimidation.

    La révolution bolchevik avait prétendu supprimer la propriété, le marché et le sentiment religieux,    réalités naturelles  elles aussi : elle  ne put  le faire que  par la terreur.

    Il va de soi que si la loi n’outrepassait pas son domaine  normal qui est d’organiser la vie en société  ou l’économie, si elle  n’ambitionnait  pas une transformation prométhéenne de l’un ou de l’autre  des fondamentaux de la nature humaine, elle n’aurait pas besoin de tels moyens.      

    C’est précisément parce que le mariage de deux personnes du même sexe est un projet idéologie que le parti socialiste – et la caste médiatique qui est sur ce sujet en symbiose avec lui, se cabrent. 

    Le troisième  caractère découlant de prémisses que nous avons vues, c’est la police des mots.

    Puisque pour forcer la nature, on aura, au moyen de la loi,  trafiqué le sens des mots, il faudra  veiller à ce qu’une fois  la  loi votée, le naturel  ne revienne pas au galop. Que la population comprenne bien que le mariage entre un homme et une femme n’est plus qu’un cas particulier, que la gestation pour soi et la gestation par  autrui sont rigoureusement équivalents, que la notion de papa et de maman sont  des réalités culturelles toutes relatives.

    Pour cela deux instruments.

    D’ abord la justice. Déjà,  elle poursuit toute mise en cause publique de la stricte équivalence  morale ou  sociale de l’hétérosexualité et de l’ homosexualité , au  nom de  la  loi du 18 mars 2003  votée à la suite d’une fausse  agression  homophobe,  qui s’est avérée une  manipulation. C’est en partant de  de faux attentats (ainsi l’incendie du Reichstag du 27 février 1933 ou l’assassinat supposé de Kirov le 1er décembre 1934)  que les machines totalitaires se mettent en place.   Attendons-nous à ce que, si   la loi est votée, la  répression policière et judiciaire de tous ceux qui mettront en cause le nouveau dogme  se renforce à tous les niveaux. Malheur à qui ne parlera pas la langue de bois ! « Il vient toujours une heure dans l'histoire où celui qui ose dire que deux et deux font quatre est puni de mort. » (Albert Camus).

    La justice,  et  l’école. Comme la vérité sort de la bouche des enfants, c’est eux que visera en priorité   la propagande officielle.  Lutte contre l’homophobie renforcée et désormais entendue  de manière large : toute entorse à la théorie tombera sous ce chef. Si l’enfant dit  que le roi est nu alors que la loi a dit qu’il était habillé, malheur à l’enfant. Les livres de littérature, d’histoire, de sciences naturelles (pour ces derniers, on a déjà commencé sous Sarkozy !)  devront être réexaminés. Le dictionnaire lui-même sera   révisé  en fonction des nouvelles théories. Puis la grammaire : le masculin   et le féminin ne structurent pas seulement la famille,  mais la langue : aujourd’hui le Dalloz, demain le Bled ! La novlangue, selon l’expression prémonitoire de  George Orwell, n’est pas  loin. 

    L’administration jouera aussi son rôle : depuis l’institution du  Pacs les documents administratifs portent la mention Mariés/ Pacsés   pour  bien affirmer la normalité  du Pacs. Les  mêmes  documents ne porteront non plus M. et Mme mais,    pour   inculquer  la nouvelle vérité officielle,  des catégories  neutres, telles parent 1 et parent 2. Les maires à qui François Hollande a laissé croire qu’ils pourraient pratiquer l’objection de conscience déchanteront : l’admettre serait remettre en cause toute l’édifice idéologique.

    De fil en aiguille, à partir de cette donnée apparemment circonscrite que  constitue le droit du mariage, c’est  toute la  société qui se trouvera  infectée par l’esprit de mensonge,  l’idéologie  et la langue de bois. C’est toute tout la société  qui s’habituera à obéir, contrainte  et  forcée,  au mensonge idéologique officiel, aujourd’hui  dans ce domaine,  demain dans d’autres,   après-demain dans tous.

    C’est pourquoi nous pensons que dès lors que le projet de loi Taubira s’en  prend à la langue, à la nature, et à une histoire multimillénaire, elle porte en germe un nouveau  totalitarisme.  Cette  dérive, c’est ce que   nous voulons à tout prix éviter. Le  combat que nous menons, ce n’est pas d’abord un combat   pour la religion,  ni pour la morale, même pas pour le respect de tous les enfants,  c’est  d’abord un combat pour la liberté. 

    Roland HUREAUX http://roland.hureaux.over-blog.com

  • François Hollande prend une douche froide !

    Le député européen Nigel Farage, chef de l’UKIP, parti politique britannique et souverainiste, s’en prend à François Hollande durant une séance au Parlement. Il remet en cause la monnaie unique dont il observe qu’elle ne peut être taillée à la mesure de tous les pays à la fois, ni correspondre en même temps à des niveaux économiques différents, comme celui de la France et celui de l’Allemagne : ce qui l’amène à la conclusion que la France et l’Allemagne ne pourront pas rester ensemble dans la même union monétaire.Le député européen souligne enfin qu’il est facile au président français de masquer les problèmes économiques en attirant notamment l’attention sur une intervention militaire à l’étranger, lesquelles nous font les alliés objectifs des islamistes :

    http://www.contre-info.com/

  • LES VERTUS D'UNE MONNAIE FORTE

    De nouveau, revoici sur le devant de la scène la bataille des idées et des faits sur le front des monnaies. Les journaux et médias bruissent à l'envi de calculs et de courbes montrant que l'euro serait trop fort et détruirait nos capacités exportatrices ; évidemment cela se prolongerait dans le chômage, dans les fermetures accélérées de sites industriels et dans la panne de croissance.
    Le débat est international et envahit l'Europe ; c'est le moment où la Chancelière allemande, Angela Merkel, vient de donner vertement une leçon au Président Hollande. Ce fut très exactement le 6 février au stade de France où ils se rencontraient pour un match de football France-Allemagne que nous avons perdu ! Hollande ayant plaidé pour une quasi dévaluation de l'euro, elle a fait savoir avant son arrivée qu'il ne pouvait en être question.
    Son hostilité à toute manipulation de ce genre s'explique par l'histoire. Les allemands ont tellement souffert de l'hyper-inflation de la république de Weimar qu'ils en sont vaccinés de génération en génération. C'est pour cette même raison que le siège de la BCE fut fixé à Francfort. S'ajoutait aussi dans le désaveu assez humiliant imposé à la France la preuve par les faits. La prospérité coutumière, malgré des ratés, de l'industrie germanique s'explique certes par certaines causes comme des choix stratégiques heureux, mais ce sont des causes secondes ; l'existence régulière d'une monnaie forte est largement explicative.

    LE DETAIL DES VERTUS
    Venons en à détailler les vertus d'une monnaie forte ce qui va directement à l'encontre de la vulgate officielle. Plaider en effet pour une monnaie forte et, encore mieux, réputée pour telle sur la longue durée, est une entreprise difficile et nécessaire tant l'idée erronée des dévaluations réputées compétitives est ancrée dans les esprits par une propagande incessante.
    Un pays, la Suisse, encore une fois vient à notre secours.
    Un des facteurs principaux du succès suisse est l'existence d'une monnaie forte. Depuis des lustres et très régulièrement, le franc suisse se trouve réévalué dans les faits par rapport aux autres monnaies et ceci pour le bien de la richesse nationale. Cela n'empêche pas, d'ailleurs, de temps à autres des industriels suisses de protester contre une nouvelle appréciation du franc : personne ne leur reprochera de céder aux difficultés du court terme.
    L'intérêt d'une monnaie forte est double. D'abord, dans la compétition mondiale, que la Suisse ne refuse pas bien au contraire, les entrepreneurs sont conduits à l'excellence à la fois dans les décisions et dans les investissements : c'est cette course à l'excellence qui crée la vraie richesse. Le petit pays déborde largement le cadre bancaire et est à l'origine d’entreprises tout à fait considérables dans le domaine pharmaceutique, dans la haute technologie ou dans d'autres domaines : ce n'est pas un hasard.
    Un autre avantage est de donner aux acteurs économiques la possibilité de réaliser des investissements à l'étranger dans des conditions perpétuellement favorables étant donnée la force de la monnaie nationale. Là aussi, la compétitivité issue de la liberté joue un rôle et permet justement aux entreprises suisses de devenir des géants mondiaux sans payer trop cher la place à conquérir. Ce point est essentiel car la richesse d'une nation repose largement sur des investissements en capital bien conduits ; comme expliqué dans le livre « Tous capitalistes ou la réponse au socialisme ».

    LES DEVALUATIONS INEFFICACES
    Il faut ajouter un point essentiel et que personne ne met en lumière. Les dévaluations pratiquées par le pouvoir politique sont immorales. Il y a bien longtemps, Moïse reçut sur le Mont Sinaï les commandements de Dieu, dont le célèbre : « Tu ne voleras pas ». Depuis ce fait historique, toutes les législations ont imposé, à la fois aux croyants et aux incroyants, le respect des contrats privés et de la propriété. Or, la dévaluation imposée par les pouvoirs politiques est une rupture de contrat et une atteinte à la propriété. Comme l'exemple de la Suisse le montre, elle est inopérante ; ceci est une conséquence de cela et ce n'est donc pas non plus un hasard. Le capitalisme réussit par ses qualités intrinsèques et aussi parce qu'il est moral, reposant sur la fiabilité des contrats.
    En outre, la dévaluation revient à donner la clé de la monnaie aux politiques et c'est donc ouvrir la boite de Pandore, ceux-ci agissant selon leur bon plaisir momentané et changeant, avec toutes les combines possibles.
    Enfin, la dévaluation un jour dans un pays pousse les autres pays à riposter souvent par du protectionnisme et la course ne s'arrête ainsi jamais.

    POURQUOI CE CHARIVARI ?
    Le pouvoir tourne en rond sur le plan économique gérant une crise et un chômage dont il est largement responsable. Il refuse par idéologie et par intérêt les solutions que les économistes connaissent bien. Sur le plan de la communication, il lui faut un bouc émissaire et il est trouvé dans la fausse théorie de l'euro fort.
    Michel de Poncins http://libeco.net

  • Pierre Jovanovic sur les Femen à Notre-Dame, le Qatar et le PSG (vidéo)

    Radio Ici et Maintenant, 13/02/13

    « C’est un pur scandale ce que fait le Femen, et cette fille est une prostituée notoire ! (…) Les Femen ne manifestent pas devant l’ambassade des Saoudiens ou du Qatar. (…) C’est une destruction totale de la civilisation chrétienne ! »


    Pierre Jovanovic sur les Femen, le Qatar et le PSG par _romegas

    Vidéo complète de la revue de presse de Jovanovic sur Radio Ici et Maintenant

    Blog de Pierre Jovanovic

  • La jeunesse, les beats et les anarchistes de droite

    On a beaucoup écrit, trop même, sur le problème de la nouvelle génération et des “jeunes”. Dans la plupart des cas, cette ques­tion ne mérite pas du tout l'intérêt qui lui a été accordé, et l'impor­tance que l'on reconnaît parfois, aujourd'hui, à la jeunesse en général, avec pour contrepartie une espèce de dépréciation de ceux qui ne sont pas “jeunes” est absurde. Il ne fait pas de doute que nous vivons dans une époque de dissolution, si bien que la condi­tion tendant toujours plus à prévaloir est la condition du “déra­ciné”, de celui pour qui la “société” n'a plus de sens, de même que n'en ont plus les rapports qui réglaient l'existence et qui, du reste, pour l'époque qui nous a immédiatement précédés et qui se continue encore en différentes zones, n'étaient que ceux de la morale et du monde bourgeois. Naturellement, la jeunesse a res­senti de façon particulière cette situation, et dans cette perspec­tive se poser certains problèmes peut être légitime. Mais il faut met­tre à part et considérer avant tout le cas où l'on vit simplement cette situation, où l'on ne s'y trouve pas en vertu d'une quelcon­que initiative active de l'individu, comme ce pouvait avoir été le cas pour les rares individualistes rebelles de type intellectuel de l'époque précédente.
    Une nouvelle génération, donc, subit simplement l'état de choses ; elle ne se pose aucun vrai problème, et de la “libération” dont elle jouit, elle fait un usage à tous points de vue stupide. Quand cette jeunesse prétend qu'elle n'est pas comprise, la seule réponse à lui donner c'est qu'il n'y a justement rien à comprendre en elle, et que, s'il existait un ordre normal, il s'agirait uniquement de la remettre à sa place sans tarder, comme on fait avec les enfants, lorsque sa stupidité devient fatigante, envahissante et impertinente.
    Le soi-disant anticonformisme de certaines attitudes, abstraction faite de leur banalité, suit du reste une espèce de mode, de nouvelle convention, de sorte qu'il s'agit précisément du contraire d'une manifestation de liberté. Pour différents phénomènes envisagés par nous dans les pages précédentes, tels que par ex. le goût de la vulgarité et certaines formes nouvelles des mœurs, on peut se référer, d'ans l'ensemble, à cette jeunesse-là ; en font partie les fana­tiques des 2 sexes pour les braillards, les “chanteurs” épilep­tiques, au moment où nous écrivons pour les séances collectives de marionnettes représentées par les ye-ye sessions, pour tel ou tel “disque à succès” et ainsi de suite, avec les comportements correspondants. L'absence, chez ceux-là, du sens du ridicule rend impossible d'exercer sur eux une influence quelconque, si bien qu'il faut les laisser à eux-mêmes et à leur stupidité et estimer que si par hasard apparaissent, chez ce type de jeunes, quelques aspects polémiques en ce qui concerne, par ex., l'émancipation sexuelle des mineurs et le sens de la famille, cela n'a aucun relief.
    Les années passant, la nécessité, pour la plupart d'entre eux, de faire face aux problèmes matériels et économiques de la vie fera sans doute que cette jeunesse-là, devenue adulte, s'adaptera aux routines professionnelles, productives et sociales d'un monde comme le monde actuel ; ce qui, d'ailleurs, la fera passer simple­ment d'une forme de nullité à une autre forme de nullité. Aucun problème digne de ce nom ne vient se poser.
    Ce type de “jeunesse” défini par le seul âge (parce qu'ici il ne s'agit pas du tout de parier de certaines possibilités caractéristi­ques d'une jeunesse au sens intérieur, spirituel) est fortement repré­senté surtout en Italie. L'Allemagne fédérale nous présente un phé­nomène très différent : les formes stupides et décomposées dont nous avons parlé y sont beaucoup moins répandues ; la nouvelle génération semble avoir accepté tranquillement le fait d'une exis­tence dans laquelle on ne doit pas se poser de problèmes, d'une vie à laquelle on ne doit réclamer ni sens ni but ; elle pense seule­ment à utiliser les aises et les facilités que le nouveau développe­ment de l'Allemagne a procurées. On peut ici parler du type du jeune “sans problèmes”, qui a éventuellement laissé derrière lui de nombreuses conventions et acquis de nouvelles libertés, sans se créer de conflits, sur le plan de cette “factualité” bidimension­nelle à laquelle tout intérêt supérieur, pour des mythes, une disci­pline, une idée-force, est étranger.
    Pour l'Allemagne, il ne s'agit probablement que d'une phase tran­sitoire, car si le regard se tourne vers des nations où l'on est allé plus loin dans la même direction, où le climat d'une “société du bien-être” est presque parfait, où l'existence est sûre, où tout est rationnellement ordonné — on peut se référer en particulier au Danemark, à la Suède et, en partie, à la Norvège — à la fin, de temps en temps, des réactions se sont produites, sous forme d'ex­plosions violentes et inattendues. Celles-ci ont été provoquées sur­tout par la jeunesse. Dans ce cas le phénomène est déjà intéres­sant et il peut valoir la peine d'y prêter attention.
    2
    Mais pour en saisir les formes les plus typiques il faut peut-être se référer à l'Amérique, en partie aussi à l'Angleterre. En Amérique des phénomènes de traumatisme spirituel et de révolte d'une nou­velle génération sont déjà apparus très clairement et sur une grande échelle. Nous faisons allusion à la génération qui s'est donnée le nom de beat generation et dont nous avons déjà parlé, du reste, dans les pages qui précèdent : les beats ou beatnicks, ou encore hipsters, selon le nom d'une de leurs variantes. Ils ont été les repré­sentants d'une sorte d'existentialisme anarchiste et antisocial, mais de caractère pratique plus qu'intellectuel (à part certaines mani­festations littéraires de faible niveau). Au moment où nous écri­vons, la période de vogue et d'épanouissement du mouvement est déjà passée, celui-ci a pratiquement quitté la scène ou s'est dis­sous. Toutefois, il conserve une signification propre car ce phéno­mène est intimement lié à la nature même de la civilisation actuelle ; tant que cette civilisation subsistera, il faudra donc s'attendre à ce que des manifestations analogues se représentent, fût-ce sous d'au­tres formes et sous des dénominations différentes. En particulier, la société américaine représentant plus qu'aucune autre la limite et la réduction à l'absurde de tout le système actuel, les formes beat du phénomène de révolte ont revêtu un caractère spécial, paradigmatique, et, naturellement, ne sont pas à mettre sur le même plan que cette jeunesse stupide dont nous avons parlé plus haut en pensant surtout à l'Italie (1).
    De notre point de vue, examiner brièvement certains problèmes dans ce contexte a une raison d'être parce que nous partageons ce qui a été affirmé par certains beats, à savoir qu'à l'opposé de ce que pensent psychiatres, psychanalystes et “assistants sociaux”, dans une société et une civilisation comme celles d'au­jourd'hui et, spécialement, comme celles d'Amérique — dans le rebelle, dans celui qui ne s'adapte pas, dans l'asocial il faut voir en général l'homme sain. Dans un monde anormal les valeurs se renversent : celui qui apparaît anormal par rapport au milieu exis­tant, il est probable que c'est justement lui le “normal”, qu'en lui subsiste encore un reste d'énergie vitale intègre ; et nous ne suivons en rien ceux qui voudraient “rééduquer” des éléments de ce genre, considérés comme des malades, et les “récupé­rer” pour la “société”. Un psychanalyste, Rober Linder, a eu le courage de reconnaître cela. De notre point de vue, la seule pro­blématique concerne la définition de celui que nous pourrions appe­ler “l'anarchiste de droite”. Nous verrons quelle distance sépare ce type de l'orientation problématique propre, presque toujours, au non-conformisme des beats et des hipsters (2).
    Le point de départ, c'est-à-dire la situation qui détermine la révolte du beat, est évident. Un système est mis en accusation qui, bien que ne présentant pas de formes politiques “totalitaires”, étouffe la vie, frappe la personnalité. Parfois on fait intervenir l'in­sécurité physique dans l'avenir, étant donné que l'existence même du genre humain serait remise en cause par les perspectives (d'ail­leurs exagérées dans un sens apocalyptique) d'une éventuelle guerre nucléraire ; mais surtout on ressent le danger de la mort spirituelle inhérente à l'adaptation au système en vigueur et à la force diversement conditionnante (“hétéroconditionnante”) de celui-ci. L'Amérique, “pays pourri, cancer qui prolifère en chacune de ses cellules” — “passivité (conformisme), anxiété et ennui : ses trois caractéristiques”, affirme-t-on. Dans ce climat est res­sentie très vivement la condition de l'être déraciné, unité perdue dans la “foule solitaire” : “la société, parole vide, privée de sens”. Les valeurs traditionnelles ont été perdues, les nouveaux mythes sont démasqués, et cette “démythisation” frappe tous les nouveaux espoirs : “liberté, révolution sociale, paix — seule­ment des mensonges hypocrites”. “L'aliénation du Moi comme état habituel”, telle est la menace.
    Ici, cependant, on peut déjà indiquer le trait distinctif le plus important par rapport au type de “l'anarchiste de droite” : le beat ne réagit pas et ne se révolte pas en partant du positif, c'est-à-dire en ayant une idée précise de ce que serait un ordre normal et sensé, en s'appuyant fermement sur certaines valeurs fondamentales. Il réagit d'instinct, selon un mode existentiel confus, contre la situa­tion dominante, à la manière de ce qui arrive dans certaines for­mes de réaction biologique. Par contre, l'anarchiste de droite sait ce qu'il veut, a une base pour dire “non”. Le beat, dans sa révolte chaotique, non seulement n'a pas cette base, mais il y a même fort à parier que si on la lui indiquait, il la repousserait probable­ment. C'est pourquoi la définition de “rebelle sans drapeau” ou “sans cause” peut valoir pour lui. Ceci entraîne une faiblesse fon­damentale dans la mesure où le beat et l'hipster, qui craignent tant d'être “hétéro-conditionnés” c'est-à-dire déterminés par l'ex­térieur, au fond, d'un autre côté, courent justement le danger de l'être, parce que leurs attitudes sont provoquées, sous la forme d'une simple réaction, par la situation existante. À tout prendre, l'impassibilité, le détachement froid seraient une attitude plus cohérente.
    Ainsi, lorsque le beat, en dehors de sa protestation et de sa révolte tournées vers l'extérieur, se pose le problème positif de sa vie intérieure personnelle pour chercher à le résoudre, il se retrouve nécessairement sur un terrain chancelant et insidieux. Manquant d'un solide centre intérieur, il se jette à l'aventure, obéissant à des impulsions qui le font rétrograder plutôt qu'avancer lorsqu'il cher­che à combler de quelque façon que ce soit le vide et le non-sens de la vie. C'est une solution illusoire que celle d'un des précurseurs des beats, Thoreau, lequel avait déterré le mythe rousseauiste de l'homme naturel, de la fuite dans la nature : formule trop simple et, au fond, insipide. Mais il y a ceux qui ont suivi la voie d'une bohème nouvelle et plus crue, du nomadisme et du vagabondage (comme les personnages de Kerouac), du désordre et du caractère imprévisible d'une existence qui a horreur de toute ligne de conduite préétablie et de toute discipline (on peut se référer aux premiers romans, non privés d'un certain fond autobiographique, d'Henry Miller), avec la tentative de saisir d'instant en instant une plénitude de vie et d'existence (« brûlante conscience du présent, sans un "bien" et sans un "mal" »).
    La situation s'aggrave dans le cas des solutions extrémistes, c'est­-à-dire lorsqu'on cherche à combler le vide intérieur et à se sentir “réel”, lorsqu'on veut se prouver à soi-même une liberté supé­rieure (“le Moi sans loi et sans nécessité”) au moyen d'actions violentes et même criminelles, auxquelles on donne donc le sens d'une confirmation de soi-même, et pas seulement le sens d'ac­tes de résistance extrême et de protestation contre l'ordre établi, contre tout ce qui est normal et rationnel. On a affirmé de la sorte un fond “moral” du crime gratuit, accompli sans motivations matérielles ou passionnelles, pour un “besoin désespéré de valeur”, parce qu'on veut “se prouver qu'on est un homme”, qu'on “n'a pas peur de soi”, “jeu de hasard avec la mort et l'au-­delà”. L'emploi de tout ce qui est frénétique, irrationnel et violent — le « désir frénétique de créer ou de détruire » — peuvent ren­trer dans le même cadre.
    Ici, le caractère illusoire et équivoque de solutions de ce genre apparaît assez clairement. Il est évident, au fond, que dans de pareils cas la recherche d'une sensation vitale exaspérée sert pres­que toujours de succédané illusoire à un vrai sens du Moi. En fait d'actes extrêmes et irrationnels, il y aurait lieu, du reste, de relever que peuvent revêtir ce caractère non seulement, par ex., le fait de sortir dans la rue et de tirer sur le premier venu (comme André Breton l'avait proposé, en son temps, au “surréaliste”) ou de violenter une jeune sueur, mais aussi, mettons, le fait de don­ner ou de détruire tout ce qu'on possède ou le fait de risquer sa vie pour sauver un imbécile inconnu. Il faut donc être capable de voir si ce qu'on pense être un acte extrême “gratuit” n'est pas par hasard dicté par des impulsions cachées dont on est esclave, plutôt que par quelque chose attestant et réalisant une liberté supé­rieure. En général, là est la lourde équivoque de l'individualiste anar­chiste : “Être soi-même sans liens”, alors qu'on est esclave de soi-même. L'observation d'Herbert Gold pour les cas où manque cet examen intérieur est sans doute juste : « L'hipster est victime de la pire forme d'esclavage, c'est l'esclave qui, inconscient et orgueilleux de sa condition servile, l'appelle liberté ».
    II y a plus. De nombreuses expériences intenses qui peuvent don­ner au beat une sensation fugitive de “réalité”, le rendent au fond encore moins “réel” parce qu'elles le conditionnent. Wilson met très clairement en lumière cette situation dans un personnage de son roman déjà cité. Celui qui accomplit, dans un climat plus ou moins beat, une série d'assassinats de type sadique sur des fem­mes pour se “réintégrer”, pour échapper à la frustration, “parce qu'on a été frustré du droit d'être un dieu”, finit par se révéler comme un être défait et irréel. « Comme un paralytique qui a besoin de stimulants toujours plus forts et pour qui rien n'a d'importance ». « Je croyais que le meurtre n'était qu'une expression de révolte contre le monde moderne et ses engrenages, car plus on parle d'or­dre et de société, plus augmente le taux de criminalité. Je croyais que ses crimes n'étaient qu'un geste de défi... Ce n'était pas ça du tout : il tue pour la même raison que celle qui pousse l'alcooli­que à boire, parce qu'il ne peut pas s'en passer. » Ceci vaut aussi, naturellement, pour d'autres expériences extrêmes.
    Au passage, pour établir de nouveau des distances précises, on peut rappeler que le monde de la Tradition a connu lui aussi la “Voie de la Main Gauche” — voie dont nous avons parlé ailleurs (3) [cf. tantrisme], qui envisage l'infraction de la loi, la destruction, l'expé­rience orgiaque elle-même sous différentes formes, mais en par­tant d'une orientation positive, sacrée et “sacrificielle”, “vers le haut”, vers la transcendance qui est incompatible avec toute limite. C'est le contraire de la recherche de sensations violentes seulement parce qu'on est intérieurement défait et inconsistant, seulement pour arriver à rester debout d'une manière ou d'une autre. C'est pourquoi le titre du livre de Wilson Ritual in the Dark est très approprié : c'est une façon de célébrer de manière ténébreuse, sans lumière, ce qui pourrait avoir, dans un autre contexte, le sens d'un rite de transfiguration.
    Dans la même direction, les beats ont souvent recouru à certai­nes drogues, cherchant ainsi à provoquer une rupture et une ouver­ture au-delà de la conscience ordinaire. Cela selon l'intention des meilleurs. Mais un des principaux représentants du mouvement, Norman Mailer, en est arrivé à reconnaître le « jeu de hasard » qu'implique l'usage de drogues. À côté de la « lucidité supérieure », de la « perception nouvelle, fraîche et originelle, de la réalité, désor­mais inconnue de l'homme commun », auxquelles certains visent en recourant aux drogues, il y a le danger des “paradis artificiels”, de l'abandon à des formes de volupté extatique, de sensation intense et même de visions, privées d'un quelconque contenu spi­rituel et révélateur, et suivies d'un état dépressif lorsqu'on revient à l'état normal, ce qui ne fait qu'aggraver la crise existentielle.
    Ce qui décide ici, c'est de nouveau l'attitude fondamentale de l'être :  elle est presque toujours déterminante pour l'action dans un sens ou dans l'autre de certaines drogues. L'attestent par ex. les effets de la mescaline décrits par Aldous Huxley (écrivain déjà orienté dans le sens de la métaphysique traditionnelle), lequel put penser établir une analogie avec certaines expériences de la haute mystique, par opposition aux effets tout à fait banals rapportés par Zaehner (l'auteur que nous avons cité en note à l'occasion de la critique de Cuttat), qui avait voulu répéter les expériences d'Hux­ley pour les “contrôler” mais en partant d'une équation person­nelle et d'une attitude complètement différentes. Or, quand le beat se présente à nous comme un être profondément traumatisé qui s'est jeté à l'aventure dans une recherche confuse, il ne faut pas s'attendre à grand-chose de positif de l'usage des drogues. Pres­que fatalement, l'autre alternative prévaudra, renversant l'exigence initiale (4). Du reste, le problème n'est même pas résolu par d'éven­tuelles ouvertures fugitives sur la “Réalité”, après lesquelles on se retrouve dans une vie privée de sens. Que les prémisses essen­tielles pour s'aventurer dans ce domaine soient inexistantes, cela ressort clairement du fait que dans le cas des beats et des hips­ters, il s'est agi en grande partie de jeunes privés de la maturité nécessaire et fuyant par principe toute autodiscipline.
    D'aucuns ont affirmé que ce que les beats, ou du moins une partie d'entre eux, ont obscurément cherché, c'est, au fond, une nouvelle religion. Mailer, qui a dit : « Je veux que Dieu me montre son visage », a carrément affirmé qu'ils sont les porteurs d'une nou­velle religion, que leurs excès et leurs révoltes sont des formes tran­sitoires, qui « demain pourront donner naissance à une nouvelle religion, comme le christianisme ». Tout cela fait assez discours en l'air et, aujourd'hui, alors qu'on peut faire un bilan, rien n'est encore apparu. Certes, on peut reconnaître que ce qui manque à ces forces, ce sont justement des points de référence supérieurs et transcendants, semblables à ceux des religions, capables de four­nir un soutien et une juste orientation. « Recherche d'une foi qui les sauve » — a dit quelqu'un. Mais « Dieu est en danger de mort » (Mailer), ce qui se rapporte au Dieu de la religion théiste occiden­tale. C'est pourquoi celui qu'on a appelé the mystic beat a cher­ché ailleurs, a été attiré par la métaphysique orientale et, comme nous l'avons signalé dans un autre chapitre, par le Zen surtout. Mais, sur ce dernier point, il y a lieu de s'interroger en ce qui con­cerne les motivations. Le Zen a exercé une attirance sur les élé­ments en question surtout sous ses aspects de doctrine qui envi­sage des ouvertures illuminantes, soudaines et gratuites, sur la Réa­lité (par le satori), que l'explosion et le rejet de toutes les supers­tructures rationnelles, l'irrationalité pure, la démolition impitoya­ble de toute idole, l'usage éventuel de moyens violents pourraient produire. On peut comprendre que tout cela attire beaucoup le jeune Occidental déraciné qui ne supporte aucune discipline, qui vit à l'aventure et se révolte. Mais le fait est que le Zen suppose tacite­ment une orientation précédente liée à une tradition séculaire, et des épreuves très dures (il suffit de lire la biographie de certains maîtres Zen — Suzuki, qui a été le premier à faire connaître ces doctrines en Occident, a pu parler littéralement d'un « baptême du feu » comme préparation au satori) ne sont pas exclues. Arthur Rimbaud a parlé de la méthode pour devenir voyant par un dérè­glement systématique de tous les sens, et nous n'excluons pas que dans une vie absolument, mortellement aventureuse, même sans guide, procédant seule, des “ouvertures” du genre de celles aux­quelles fait allusion le Zen puissent se produire. Mais il s'agira tou­jours d'exceptions ayant vraiment le caractère d'une sorte de mira­cle : comme si l'on était prédestiné ou protégé par un bon génie. On peut soupçonner que la raison de l'attirance que le Zen et des doctrines analogues peuvent exercer sur les beats consiste en ceci : les beats supposent que ces doctrines donnent une sorte de justi­fication spirituelle à leur disposition pour une anarchie négative, pour le pur dérèglement, éludant la tâche première, tâche qui, dans leur cas, reviendrait à se donner une forme intérieure.
    Ce besoin confus d'un point de référence supérieur, métaration­nel, et, comme quelqu'un l'a dit, de saisir « l'appel secret de l'être », est d'ailleurs complètement dévié quand cet “être” est confondu avec la “Vie”, sous la suggestion de théories comme celles de Jung et de Reich, et quand on voit dans l'orgasme sexuel et dans l'abandon à cette espèce de dionysisme dégradé et paroxystique parfois offert par le jazz nègre d'autres voies valables pour “se sen­tir réel”, pour prendre contact avec la Réalité (5).
    Au sujet du sexe, il faudrait répéter ce que nous avons déjà dit plus haut, au chapitre XII, en examinant les perspectives des apô­tres de la “révolution sexuelle”. Un des personnages du roman déjà cité de Wilson se demande si « le besoin d'une femme qu'on éprouve n'est pas seulement le besoin qu'on a de cette intensité », si une impulsion plus haute, vers une liberté supérieure, ne se mani­feste pas obscurément dans l'impulsion sexuelle. Cette demande peut être légitime. Nous avons déjà rappelé que la conception non biologique ou sensualiste, mais d'une certaine manière transcen­dante, de la sexualité a, en effet, des antécédents précis et non extravagants dans les enseignements traditionnels. Mais il faut se référer à la problématique étudiée par nous dans Métaphysique du sexe, où nous avons aussi mis en évidence l'ambivalence de l'expérience sexuelle, c'est-à-dire les possibilités soit positives, soit régressives, “déréalisantes” et conditionnantes, qui y sont ren­fermées. Or, quand le point de départ est une sorte d'angoisse exis­tentielle, au point que le beat apparaisse obsédé par l'idée de ne pas atteindre “l'orgasme parfait” sous l'influence des vues déjà signa­lées de Wilhelm Reich et, en partie, de DH Lawrence, lesquels y ont vu le moyen de s'intégrer à l'énergie primordiale de la vie confondue avec l'Être ou l'esprit, dans ce cas il y a lieu de suppo­ser que ce seront les contenus négatifs et dissolvants de l'expé­rience sexuelle qui prédomineront — une fois de plus parce que les conditions existentielles préliminaires afin que l'opposé se véri­fie, sont inexistantes : le sexe et la force débordante de l'orgasme posséderont le Moi, et non vice versa, comme il le faudrait pour que tout cela puisse servir de voie. De même que pour les dro­gues, ce n'est pas une jeune génération à la dérive qui peut affronter des expériences de ce genre, par ailleurs envisagées en principe aussi par la Voie de la Main Gauche. Quant à la pleine liberté sexuelle comme simple révolte et anticonformisme, elle est banale et n'a rien à voir avec le problème spirituel.
    La direction négative se précise lorsque les beats font du jazz une sorte de religion et y voient un autre des moyens positifs pour surmonter leur “aliénation”, pour saisir des moments d'intensité libératrice. Les origines nègres du jazz (lesquelles, en tant que base, ne disparaissent même pas dans les formes élaborées de ces rythmes, lorsque s'établit le climat du swing et des be bop ses­sion), au lieu de faire réfléchir, sont mises en valeur. Nous avons déjà indiqué, dans un autre chapitre, comme un aspect de la “négrification” spirituelle de l'Amérique, le fait que Mailer juste­ment, dans un essai fameux, ait pu assimiler la position du beat à celle du Noir, parler du premier comme d'un « nègre blanc », admirer certains aspects de la nature nègre irrationnelle, instinc­tive, violente. En plus, il y a eu parmi les beats une tendance affi­chée à la promiscuité, y compris sur le plan sexuel, avec des jeu­nes fille blanches qui ont défié les “préjugés” et les conventions en se donnant à des Noirs. En ce qui concerne le jazz on peut recon­naître, dans ces milieux, une compréhension plus sérieuse que celle propre à l'engouement de cette jeunesse stupide non américaine dont nous avons parlé au début de ce chapitre ; mais c'est précisément pour cela que la chose est beaucoup plus dangereuse : il y a lieu de croire que dans l'identification à des rythmes frénétiques et élé­mentaires se produisent des formes d'“autotranscendance des­cendante” (pour employer cette expression précédemment expli­quée), des formes de régression dans l'infra-personnel, dans ce qui est purement vital et primitif, des possessions partielles qui, après des moments d'une intensité et d'un déchaînement paroxystique avec des passages semi-extatiques, laissent plus vides et irréels qu'avant. Si l'on considère l'atmosphère des rites nègres et des cérémonies collectives auxquelles le jazz renvoie par ses origines et ses premières formes, cette direction semble assez évidente parce qu'il est clair qu'on se trouve, comme dans la macumba et dans le cadombé pratiqués par les Noirs d'Amérique, devant des for­mes de démonisme et de transe, devant d'obscures possessions auxquelles échappe toute ouverture sur un monde supérieur.
    Malheureusement, il n'y a pas beaucoup plus à recueillir d'une analyse de ce que beats et hipsters ont cherché, sur le plan indi­viduel et existentiel, comme contrepartie d'une révolte légitime con­tre le système existant, pour remplir un vide et résoudre le pro­blème spirituel. La situation de crise subsiste. En des cas excep­tionnels seulement, on se rapproche de ce qui pourrait avoir une valeur positive quand il s'agit d'un “anarchiste de droite”. En défi­nitive, le problème est celui du matériel humain. Pour tout ce qui est anticonformisme pratique, démythisation, froide désidentifica­tion par rapport à toutes les institutions de la société bourgeoise : pour cela uniquement il n'y a rien à objecter, quand cette ligne est sérieusement suivie par la nouvelle génération. Selon le souhait de certains représentants de la beat generation, nous n'avons pas considéré ici leur mouvement comme une mode passagère. Nous nous sommes arrêté sur ce mouvement à travers ses aspects typi­ques ; sa problématique est une expression naturelle de l'époque contemporaine. Sa signification demeure, bien que ces formes aient cessé d'être actuelles en Amérique et d'avoir un mordant particulier.
    3
    Nous voulons maintenant envisager un cas particulier, en ce qui concerne la jeune génération. Il y a des jeunes qui se révoltent con­tre la situation politico-sociale existant en Italie, et qui s'intéres­sent simultanément aux horizons propres à ce que nous avons l'ha­bitude d'appeler, en général, le monde de la Tradition. Alors que, d'un côté, ils s'opposent sur le plan pratique aux forces et aux idéo­logies de gauche qui avancent dangereusement, de l'autre ils regar­dent vers des horizons spirituels, ils s'intéressent, au moins sur le plan théorique, aux enseignements et aux disciplines d'une anti­que sagesse en des termes plus positifs que ce qui s'est vérifié dans les approches confuses du mystic beat.
    Nous avons donc des forces qui, potentiellement, sont “à dis­position”. Le problème, c'est celui des directives capables de don­ner une orientation positive à leur activité.
    Notre livre Chevaucher le tigre, considéré par certains comme un “manuel de l'anarchiste de droite”, résout le problème jusqu'à un certain point dans la mesure où il s'adresse essentiellement — chose que, souvent, on n'a pas relevé suffisamment — à un type humain différencié bien précis, ayant en propre un haut degré de maturité. Par conséquent, les orientations proposées dans ce livre ne sont pas toujours adaptées et, en général, réalisables, pour la catégorie de jeunes à laquelle nous avons fait allusion.
    La première chose qu'il faut recommander à ces jeunes, c'est la méfiance pour des formes d'intérêt et d'enthousiasme qui pour­raient n'être que d'origine biologique, c'est-à-dire dues à leur âge. Il faudra voir si leur attitude restera inchangée avec l'approche de l'âge adulte, quand ils devront résoudre les problèmes concrets de l'existence. Malheureusement, notre expérience personnelle nous a montré que c'est rarement le cas. Au tournant, disons, des trente ans, bien peu restent sur les mêmes positions.
    Nous avons déjà parlé d'une jeunesse qui n'est pas seulement biologique, mais qui a aussi un aspect intérieur, spirituel, donc pro­pre à n'être pas conditionnée par l'âge. Mais cette jeunesse supé­rieure peut se manifester dans l'autre jeunesse. Nous ne dirons pas qu'elle est caractérisée par “l'idéalisme”, car le terme est galvaudé et suspect et car la capacité de “démythifier” les idéaux en s'ap­prochant même du point zéro des valeurs courantes devrait être une qualité que ces jeunes partageraient avec d'autres courants d'une orientation éventuellement très différente. Nous parlerons plutôt d'une certaine capacité d'enthousiasme et d'élan, de dévouement inconditionné, d'un détachement de l'existence bourgeoise et des intérêts purement matériels et égoïstes. Or, la première tâche con­sisterait à assimiler ces dispositions qui, chez les meilleurs, affleu­rent parallèlement à la jeunesse physique, pour en faire des quali­tés permanentes résistant à toutes les influences contraires aux­quelles on est fatalement exposé avec l'avancement de l'âge (6). Quant à l'anticonformisme, la première chose requise c'est un style de vie fermement antibourgeois. Durant sa première période Ernst Jünger n'eut pas peur d'écrire : « Mieux vaut être un délinquant qu'un bourgeois » ; nous ne disons pas qu'il faut prendre cette for­mule à la lettre, mais une orientation générale y est indiquée. Dans la vie quotidienne il faut aussi prendre garde aux pièges représen­tés par les affaires sentimentales concernant le mariage, la famille et tout ce qui appartient aux structures subsistantes d'une société dont on reconnaît l'absurdité. C'est là un point fondamental. Par contre, pour le type en question, certaines expériences, dont nous avons reconnu tout le caractère problématique dans le cas des beats et des hipsters, pourraient ne pas présenter les mêmes dangers.
    Comme contrepartie, chez lui devrait se manifester un goût pour l'autodiscipline sous des formes libres, détachées de toute exigence sociale ou “pédagogique”. Il s'agit, pour les jeunes, du problème de leur formation, au sens le plus objectif du terme. Ici une diffi­culté se présente, du fait que toute formation suppose, comme point de référence, certaines valeurs, alors que le jeune révolté repousse toutes les valeurs, toute la “morale” de la société exis­tante et de la société bourgeoise en particulier.
    Mais, à cet égard, il faut établir une distinction. Il y a des valeurs qui ont un caractère conformiste et une justification tout à fait exté­rieure, sociale, pour ne pas parler des valeurs devenues telles parce que leurs fondements originels ont été irrévocablement oubliés. Par contre, d'autres valeurs se proposent uniquement comme des appuis pour assurer à un être une véritable forme et une fermeté. Le courage, la loyauté, la franchise, la répugnance pour le men­songe, l'incapacité de trahir, la domination de tout égoïsme mes­quin et de tout intérêt inférieur peuvent être comptés au nombre des valeurs qui, d'une certaine façon, surplombent le “bien” comme le “mal” et se tiennent sur un plan non “moral”, mais ontologique : précisément parce qu'elles donnent un “être” ou le renforcent, contre la condition présentée par une nature insta­ble, fuyante, amorphe. Il n'y a ici aucun impératif. Seule doit déci­der la disposition naturelle de l'individu. Pour prendre une image, la nature nous présente aussi bien des substances parvenues à une complète cristallisation que des substances qui sont des cristaux imparfaits et inachevés, mêlés à une gangue friable. Certes, nous n'appellerons pas “bonnes” les premières, “mauvaises” les autres, dans un sens moral. Il s'agit de différents degrés de “réa­lité”. La même chose vaut pour l'être humain. Le problème de la formation du jeune et son amour pour l'autodiscipline doivent être considérés sur ce plan, au-delà de tout critère et de toute valeur de la morale sociale. F. Thiess a écrit justement :
        « Il y a la vulga­rité, la méchanceté, la bassesse, l'animalité, la perfidie, tout comme il y a la pratique imbécile de la vertu, le bigotisme, le respect con­formiste de la loi. La première chose vaut aussi peu que l'autre ».
    En général, tout jeune est caractérisé par un trop-plein d'éner­gies. Le problème de leur emploi se pose, dans un monde comme le monde actuel. À cet égard, on pourrait envisager d'abord tout le développement ultérieur sur le plan physique du processus de “formation”. Nous nous garderons bien de conseiller la pratique des sports modernes dans leur quasi-totalité. Le sport est en ef­fet un des facteurs typiques de l'abrutissement des masses moder­nes, et un caractère de vulgarité lui est presque toujours associé. Mais certaines activités physiques particulières pourraient entrer en jeu. Un exemple est offert par l'alpinisme de haute altitude, à condition qu'il soit ramené à ses formes premières, sans la technicisation et les débouchés sur un acrobatisme qui l'ont déformé et matérialisé ces derniers temps. Le parachutisme peut offrir lui aussi des possibilités positives — dans ces 2 cas la présence du facteur risque est une aide utile pour le renfor­cement intérieur. On pourrait donner comme autre exemple les arts martiaux japonais, si l'on avait la chance de pouvoir les apprendre selon la tradition d'origine et non sous leurs formes désormais si répandues en Occident, formes privées de cette contrepartie spiri­tuelle grâce à laquelle la maîtrise de ces activités pouvait se rat­tacher étroitement à des formes subtiles de discipline intérieure et spirituelle. En des temps assez proches, certaines corporations estudiantines d'Europe centrale, les Korpsstudenten qui prati­quaient la Mensur — c'est-à-dire les “combats” sous la forme cruelle de duels non mortels suivant des normes précises (comme traces, des cicatrices sur le visage) — dans le but de développer le courage, la fermeté, l'intrépidité, la résistance à la douleur physi­que, tandis qu'on honorait certaines valeurs d'une éthique supé­rieure, de l'honneur et de la camaraderie, sans fuir éventuellement certains excès, ces corporations offraient différentes possibilités. Mais les cadres socio-culturels y correspondant ayant disparu, on ne peut pas penser aujourd'hui, en Italie spécialement, à quelque chose de semblable.
    Le trop-plein d'énergies peut aussi mener à diverses formes d'“activisme” dans le domaine politico-social. Dans ces cas-là serait essentiel, en premier lieu, un examen sérieux pour s'assurer que l'engagement éventuel en faveur d'idées opposées au climat général n'est pas seulement le moyen de déverser des énergies (d'autant plus qu'en d'autres circonstances même des idées très différentes pourraient également servir au même but) ; donc que le point de départ et la force motrice sont une véritable identifica­tion due à la reconnaissance méditée de leur valeur intrinsèque. Cela étant, pour un quelconque activisme la difficulté est que si le type de jeune auquel nous nous référons peut avoir clairement compris pour quelles idées il vaut la peine de combattre, il pourrait difficilement trouver, par contre, dans le climat actuel, un front, un parti, un groupe politique défendant vraiment, avec intransi­geance, des idées de ce genre. Une autre circonstance — à savoir qu'étant donné le stade où nous sommes la lutte contre les courants politiques et sociaux qui dominent désormais a peu de chan­ces d'aboutir à des résultats globaux appréciables — pèse peu en dernière analyse, car ici la norme devrait être de faire ce qui doit être fait en étant disposé à se battre, éventuellement, même sur des positions perdues. De toute manière, affirmer aujourd'hui une “présence” par l'action sera toujours utile.
    Quant à un activisme anarchiste de simple protestation, qui pour­rait aller de certaines manifestations violentes jugées “délictueu­ses” du genre de celles de la jeunesse de certaines nations (nous avons déjà parlé du cas de pays d'Europe du Nord où règne la “société du bien-être”) jusqu'à des actes terroristes comme ceux auxquels s'adonnèrent les anarchistes politiques nihilistes du siè­cle dernier, si l'on exclut — et on devrait les exclure — les motiva­tions de certains beats, c'est-à-dire le désir d'une action violente quelconque simplement parce qu'on a besoin de la sensation qu'elle procure —, même dans le cadre d'un simple exutoire d'énergies cet activisme apparaît peu sensé. Certes, si l'on pouvait organiser aujourd'hui une espèce de Sainte Vehme agissante, capable de tenir les principaux responsables de la subversion contemporaine dans un état d'insécurité physique constante, cela serait une excellente chose. Mais ce n'est pas une chose qu'une jeunesse peut organi­ser, et, d'autre part, le système de défense de la société actuelle est trop bien construit pour que de semblables initiatives ne soient pas brisées dès le départ et payées à un prix trop élevé.
    Un dernier point doit être envisagé. Dans la catégorie des jeu­nes dont nous sommes en train de parler et qui, par rapport au monde actuel, pourrait être définie comme celle des anarchistes de droite, on en trouve un certain nombre sur lesquels, en même temps, les perspectives de réalisation spirituelle qu'ont fait con­naître les études de sérieux représentants du courant traditiona­liste, avec des références à d'anciennes doctrines sapientielles et initiatiques, exercent une attraction. Il s'agit ici de quelque chose de plus sérieux que l'intérêt ambigu suscité par l'irrationalisme d'un Zen mal compris chez certains beats américains, ne serait-ce qu'en raison de la qualité différente des sources d'information. Cette attraction est compréhensible si l'on pense au vide spirituel qui s'est créé à la suite de la décadence des formes religieuses qui ont dominé en Occident et de la remise en cause de leur valeur. On peut donc concevoir que, détaché de ces dernières, on aspire à quelque chose d'effectivement supérieur, et non à de vains succé­danés. Toutefois, quand il s'agit de jeunes, il ne faut pas nourrir d'aspirations trop ambitieuses et éloignées de la réalité. Il n'est pas seulement nécessaire d'arriver à la maturité requise ; il faut aussi tenir compte du fait que la voie dont nous avons indiqué le sens ici, dans des chapitres précédents (XI et XV), exige et a toujours exigé une qualification particulière et quelque chose d'analogue à ce qu'on appelle la “vocation” au sens spécifique dans le domaine des Ordres religieux. On sait que dans ces Ordres un certain temps est laissé au novice afin qu'il vérifie la réalité de sa vocation. En rapport avec ceci, on doit répéter ici ce qui a été dit au sujet d'une vocation plus générale que l'on peut ressentir lorsqu'on est jeune : il faut voir si, à mesure que passent les années, elle se renforce au lieu de s'affaiblir.
    Les doctrines auxquelles nous avons fait allusion ne doivent pas faire naître les illusions favorisées par de nombreuses formes impures issues du néo-spiritualisme contemporain — théosophisme, anthroposo­phie, etc. —, à savoir s'imaginer que le but le plus élevé est à la portée de tous et réalisable avec tel ou tel expédient ; alors qu'il doit apparaître comme une lointaine ligne de crête vers laquelle seule peut conduire une voie longue, âpre et périlleuse. Malgré tout, on peut toujours indiquer à ceux qui nourrissent un intérêt sérieux certaines tâches préliminaires non négligeables. En premier lieu, on peut se consacrer à une série d'études concernant la vision géné­rale de la vie et du monde, vision qui est la contrepartie naturelle de ces doctrines, pour acquérir une formation mentale nouvelle qui corrobore, sur la base de quelque chose de positif, le “non” dit à tout ce qui existe aujourd'hui, et pour éliminer les multiples et profondes intoxications dues à la culture moderne. La seconde phase, la seconde tâche, serait de dépasser le plan purement intel­lectuel en rendant “organique” un certain ensemble d'idées, en faisant en sorte que cela détermine une orientation existentielle fon­damentale et suscite par là même le sentiment d'une sécurité ina­liénable, indestructible. Une jeunesse qui arriverait peu à peu à ce niveau serait déjà allée très loin. Elle pourrait laisser indéterminés le “si” et le “quand” de la troisième phase, dans laquelle, avec le maintien de la tension originelle, certaines actions “décondition­nalisantes” par rapport à la limite humaine peuvent être tentées. À cet égard, des facteurs impondérables entrent en jeu, et la seule chose sensée qu'on puisse atteindre, c'est une préparation adé­quate. S'attendre à quelque chose d'immédiat, chez un jeune, est absurde.
    Diverses expériences personnelles nous ont convaincu que ces dernières brèves considérations étaient nécessaires, bien qu'elles concernent évidemment un groupe très différencié de la jeunesse non conformiste : le groupe de ceux qui ont ressenti de manière juste le problème proprement spirituel.
    Par-là même nous sommes allé assez au-delà de ce qu'on appelle communément le problème des jeunes. On peut concevoir “l'anar­chiste de droite” comme un type suffisamment défini et plausi­ble, à opposer soit à la jeunesse stupide, soit aux “rebelles sans drapeau” et à ceux qui se jettent à l'aventure et se livrent à des expériences qui n'apportent aucune vraie solution, aucune contri­bution positive, si l'on n'a pas, déjà, une forme intérieure. En toute rigueur, on pourrait objecter que cette forme est une limitation, un lien, qu'elle contredit l'exigence initiale, la liberté absolue de l'anarchisme. Mais puisqu'il est bien difficile que celui qui formule cette objection le fasse en ayant comme point de référence la trans­cendance au sens propre et absolu — le sens que ce terme a, pour nous faire comprendre par un exemple, dans la haute ascèse —, il faut seulement répondre que l'autre alternative concerne une jeu­nesse “brûlée” à un point tel qu'on peut la considérer — aucun noyau solide n'ayant résisté à l'épreuve représentée par la dissolu­tion générale — comme un pur produit existentiel de cette même dissolution, de sorte que cette jeunesse se fait beaucoup d'illusions quand elle pense être vraiment libre. Une pareille jeunesse, révol­tée ou non, nous intéresse bien peu et il n'y arien à faire avec elle. Elle peut seulement être un sujet d'étude dans le cadre général de la pathologie d'une époque.
    ► Julius Evola, L'Arc et la massue, ch. XVI, 1968.
    • Notes :
    (1) En ce moment même cette jeunesse italienne niaise et carnavalesque s'est qua­lifiée de beat et applique ce terme à n'importe quoi. Pour problématique qu'ait été le mouvement beat américain, sur le plan de l'engagement il n'y a aucune compa­raison entre lui et les attitudes et les velléités risibles de “protestation” de ces épigones beat italiens.
    (2) Dans ce qui suit nous utiliserons en partie le matériel formé par les témoigna­ges et les essais recueillis dans le volume anthologique de S. Krim, The Beats – les essais les plus importants sont ceux de H. Gold, de Mac Reynold et de N. Podho­retz ; on peut ajouter le livre de Norman Mailer, Advertisements for myself. Mailer a aussi été un porte-parole des beats et des hipsters, et il semble qu'il ne se soit pas arrêté à la seule théorie, puisqu'il serait allé, par ex., jusqu'à poi­gnarder “gratuitement” sa femme. Pour le climat général on peut recourir aux romans de Jack Kerouac, On the road et The Dharma Boom, auxquels on peut ajouter le roman de Colin Wilson (anglais) Rituel in the Dark, qui aborde en par­tie la même problématique ; dans un livre qui suscita beaucoup d'intérêt, The Out­sider, Wilson avait étudié en général la figure de « celui qui est en dehors » – en dehors de la société et du monde “normaux” (Les romans de J. Kerouac sont disponibles en traduction française. Le livre de C. Wilson, The Outsider, a été publié en français, sous le titre L'homme en dehors, par les éditions Gallimard en 1958, NDT).
    (3) Métaphysique du sexe, Payot, 1976, § 28.
    (4) Un beat, Jack Green, a fait (dans l'anthologie signalée plus haut) certaines descriptions intéressantes de ses expériences avec une drogue spéciale, le peyotl. Il finit par reconnaître que cette substance peut donner « une euphorie mais non la grande libération » et que s'il avait eu « l'œil exercé il n'aurait pas eu besoin du peyotl ». Par ailleurs, pour ce qu'il peut avoir recueilli de positif, il y ale fait qu'il possède une certaine connaissance de la doctrine Zen du satori. À la fin il rap­porte que pendant une longue période il « n'a plus vécu d'expériences authenti­ques » et qu'il « les cherche rarement ». Il reconnaît en outre la diversité des effets possibles. Il écrit entre autres : « Il est possible que la préparation intense et, en partie aussi, la préparation inconsciente qui vient de la vie contemplative, provo­quent une fracture soudaine qui est sentie comme une unité inattendue ». Même après le déclin du mouvement beat, la jeunesse américaine, universitaire spéciale­ment, a été loin d'abandonner la voie des drogues. Au moment où nous écrivons, l'inquiétude suscitée par la diffusion toujours croissante, parmi cette jeunesse, du Lsd 25 (acide lysergique diéthylamidique), l'atteste.
    (5) Quelques affirmations faites avec beaucoup de désinvolture sont typiques, comme dans cette phrase de Mailer : « L'hipster a un respect incident (!) pour le Zen, il ne nie pas l'expérience du mystique parce qu'il l'a connue lui-même (?), mais préfère tirer l'expérience du corps d'une femme ».
    (6) Dans ce contexte une référence à l'ancienne civilisation arabo-persane pourra présenter un certain intérêt. Cette civilisation a connu le terme futâwa qui, dérivé , de fatà = jeune, désigne la qualité « être jeune » justement au sens spirituel indi­qué, non défini par l'âge mais par une disposition particulière de l'âme. C'est ainsi que les fityân ou fityûh (les jeunes) ont pu être conçus comme un Ordre, et un rite particulier (avec une libation rituelle) consacrait cette qualité “être jeune”, et comportait en même temps une sorte de voeu solennel de la maintenir. Une termi­nologie semblable fut employée dans le milieu des partisans d'Ar et dans les milieux soufis.

  • L’UE va payer des « trolls » pour contrer l’euroscepticisme sur Internet

    - La réaction du FN : « Big Brother : l’UE va-t-elle financer des patrouilles sur Internet ? »
    A l’approche des élections européennes de 2014, un article du Télégraphe britannique du 3 février dernier, et qui n’a été repris par aucun média français, révèle que le Parlement européen envisagerait de financer, à hauteur de 2 à 3 millions d’euros, des agents ou « trolls » afin de contrecarrer tout ce que des eurocritiques pourraient écrire sur Internet (sites, Twitter, Facebook, etc.). [...] FN

    - La réaction de Nigel Farage, député européen (UKIP)
    [Sous-titrage bienvenu : verbatim de l'interview ici et traduction dans les coms]

    « L’UE ne vaut pas mieux qu’une république bananière ! »

    L’UE sort 3 millions d’euros pour payer des gens en « trolls » [députés et fonctionnaires européens. NDLR] afin qu’ils disent le plus grand bien de l’Europe sur les sites et réseaux sociaux et aussi pour convaincre les gens que l’UE, etc., c’est bien.

    Au coeur de cette nouvelle stratégie : des « outils de contrôle de l’opinion publique »[littéralement, ndlr], destinés à déterminer si certains débats de nature politique ayant lieu entre participants des médias sociaux et autres blogs sont susceptibles d’attirer l’attention médiatique et publique.

    Une augmentation de £1,7 million des dépenses en « analyse qualitative des médias » serait prévue, principalement tirée de budgets pré-existants. Néanmoins, £787 000 additionnels devraient être collectés l’an prochain, en dépit de la volonté affichée par l’UE de réduire ses dépenses à l’image de l’austérité mise en place aux niveaux nationaux.

    « Une attention particulière doit être accordée aux pays qui ont connu une montée de l’euroscepticisme. » explicite en substance le document confidentiel.

    « Les communicants des institutions parlementaires doivent être habilités à appréhender [contrôler, littéralement, ndlr] le débat et l’opinion publics, sur le terrain et en temps réel, au sein des diverses conversations sur ces médias sociaux et blogs, de décrypter les « sujets tendances » et développer la capacité d’y réagir rapidement, de manière ciblée et pertinente, de se joindre aux conversations et les influencer, par exemple en fournissant des faits et des chiffres déconstruisant les mythes. »

    Selon ce document, « l’actuelle crise économique et financière, conjointement à des taux de chômage élevés, en particulier chez les jeunes, ont pour conséquence une baisse de la confiance accordée par les citoyens aux institutions européennes… L’image de l’UE est de toute évidence en souffrance.

    Afin de retourner l’impression que « l’Europe est le problème », nous devons pratiquer une communication axée sur l’idée que la réponse aux défis actuels… est « plus d’Europe », et non « moins d’Europe. » »

    Lire ici le Daily Telegraph pour le croire
    (merci à Cedericoco pour la traduction)

    Via le blog de Pierre Jovanovic et Radio Ici et Maintenant

    http://www.fdesouche.com/