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  • Vincent Peillon ou le concept de la neutralité partisane

    Le 4 janvier 2013, les recteurs de France recevaient un courrier du ministre Vincent Peillon les enjoignant à « la plus grande vigilance à l’égard des conditions du débat légitime qui entoure le Mariage pour Tous dans le cadre du projet de loi prochainement soumis au Parlement ». Quoi de plus sage en effet que de permettre les « meilleures conditions » d’un « débat légitime » concernant le projet de loi sur le "Mariage pour Tous" ? 

    Neutralité ?

    Mais la surprenante suite du courrier semblait renier aussitôt cet appel à la neutralité nécessaire à un juste débat, puisqu’on pouvait y lire que le Ministre souhaite que « vous accompagniez et favorisiez les interventions en milieu scolaire des associations qui luttent contre les préjugés homophobes ».

    Pis encore, M. Peillon invite les recteurs à « relayer avec la plus grande énergie (souligné par nous) la campagne de communication relative à la “Ligne Azur”, ligne d’écoute pour les jeunes en questionnement à l’égard de leur orientation ou leur identité sexuelle » !

    Ligne Azu

    Penchons-nous dès lors sur cette fameuse « Ligne Azur » :

    Créé en 1997, Ligne Azur est à la fois un service d’écoute et un site Internet qui informent et soutiennent toute personne (jeune ou adulte) qui se pose des questions sur son attirance et/ou ses pratiques sexuelle avec une personne du même sexe. Qu’elles se définissent, ou pas, comme homo -, bi - ou hétérosexuelle, certaines personnes n’ont pas la possibilité d’échanger librement et en toute confiance sur les difficultés qu’elles rencontrent ou pourraient rencontrer dans le cadre de leurs relations affectives et sexuelles (santé sexuelle).

    Certes, les plus progressistes d’entre nous n’y verront peut-être pas à redire, mais est-ce le rôle de l’école de promouvoir un lieu d’écoute des préférences sexuelles de nos enfants, si ce n’est un lieu de promotion des pratiques sexuelles minoritaires voire déviantes comme le démontre cette campagne 2012 :

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Vincent-Peillon-ou-le-concept-de-la-neutralite-partisane-16393.html

    Alternative ?

    Finissons sur une note optimiste, puisqu’il ne nous reste que cela, et rappelons que si l’enseignement est obligatoire jusqu’à 16 ans, l’école ne l’est pas. Il vous reste donc toujours la possibilité d’éduquer votre enfant chez vous, à l’abri de tout cela !

    Lettre in extenso de M. le Ministre Vincent Peillon :

    Pour aller plus loin avec Kontre Kulture :

  • L'Émigration, résultat d'une épuration idéologique

    COMMENTANT, dans notre n° du 15 mai 1975, l'Histoire de l'Emigration (1789-1814) que Ghislain de Diesbach venait de publier chez Grasset, notre grand ancien Robert Poulet (1893-1989) écrivait : « Ce qui s'est produit en 1789-1793, l'élimination d’abord spontanée, ensuite forcée, d'une classe, dégénérée par l'intérieur et par l' extérieur, mésalliances, incurie, abus de la spéculation intellectuelle, devrait être un grand exemple pour ceux de nos contemporains qui se préparent si étourdiment à former l'Emigration de demain. Je crains cependant que la leçon ne soit perdue, comme elle l'a toujours été pour les dirigeants des civilisations déclinantes, puisqu'on doit reconnaître qu'ils commettent toujours les mêmes erreurs. » Encore, à l'époque, nos pays ne connaissaient-ils pas le white flight qui, parti d'une Angleterre envahie par ses anciens sujets du Commonwealth, incite désormais tant d'Européens à déserter leur ville, voire leur pays natal pour aller chercher dans des lieux encore préservés un asile où l'avenir et même la vie de leurs proches seront mieux assurés.
    C'est dire que la réédition, cette fois dans une collection de poche accessible à tous, de cette Histoire de l'Emigration* vient à son heure tant certaines leçons restent actuelles. Ghislain de Diesbach signale certes l'effet de mode et d' entraînement auquel cédèrent certains aristocrates (qui, un lustre plus tôt, avaient parfois été enragés de philosophie) mais, moins sévère que Robert Poulet, il démonte la politique de terreur qui fut systématiquement utilisée par les Grands Ancêtres pour inciter ou contraindre à la fuite tous les cadres comme on ne disait pas alors - qui, par leur autorité temporelle ou spirituelle, étaient susceptibles de s'opposer à l' avènement de l'homme et du peuple nouveaux issus des Lumières. Les religieux étant les premières cibles de cette « épuration idéologique» (mais aussi ethnique, la réaction étant assimilée à une race). « Ainsi désignés comme les ennemis naturels du genre humain, écrit ainsi notre éminent ami, les malheureux prêtres insermentés sont condamnés soit à émigrer, soit à mourir de faim dans un pays qui, suivant l'une de ses expressions favorites, "les vomit de son sein". Pendant la quinzaine de Pâques, les persécutions se multiplient à l'égard des ecclésiastique et des fidèles désireux de pratiquer librement le culte romain. Tout rassemblement est aussitôt travesti en complot et puni comme un crime de lèse-nation. Les Girondins vont accélérer le vote de mesures exceptionnelles de sûreté contre le clergé et soutiennent une motion demandant la déportation de tout prêtre dénoncé par vingt citoyens actifs ».
    Le clergé et la haute noblesse ne sont pas les seule victimes de ces persécutions qui, à partir de 1789, jettent 300000 personnes sur les routes de l'exil. Objets de mille brimades, promis au « couteau républicain », des roturiers fidèles à la Couronne, ou simplement attachés à la tradition, décident aussi de s'expatrier, bien plus nombreux qu'on ne le croit, et certains feront d'ailleurs fortune en Angleterre, en Russie ou aux États-Unis.
    Car ils ne sont pas toujours les bienvenus à Coblence, où chacun en rajoute sur ses quartiers de noblesse. Ghislain de Diesbach n'est pas tendre pour cette Cour où, malgré la menace pesant sur nous, subsistent clivages et dissensions.
    Les nobles de haute lignée toisent les hobereaux, les conservateurs méprisent  les "éclairés", les catholiques se méfient des protestants, tous antagonismes exacerbés par les ragots et les egos. À Coblence où « tout s'agite, se pavane et chante victoire avant même d'avoir engagé le combat, si grande est la certitude du succès », raconte Ghislain de Diesbach, « la mentalité est celle d'une coterie dont les membres, fort jaloux les uns des autres, ne s'entendent que pour restreindre le nombre des élus. Cet état d'esprit règne non seulement dans les salons mais aussi dans l'armée. Loin d'accueillir avec empressement les volontaires qui se présentent encore (... ), les différents corps de troupes font l'impossible pour les rebuter... Lorsque le comte de Montlosier, esprit brillant mais monarchien, vient offrir ses services comme simple soldat, le général de Malseigne le rabroue grossièrement », lui disant qu'il ferait « tout aussi bien de s'en aller ». À Coblence comme dans l'armée des Princes, et cela aura les pires conséquences dans la conduite des opérations militaires, « les sentiments royalistes, comme les quartiers de noblesse, ne se présument pas; ils doivent être prouvés. Rien ne sert d'avoir fait cent lieues ou même davantage, d'avoir couru mille dangers et risqué cent fois sa vie; si le moindre soupçon plane sur le postulant, celui-ci est immédiatement rejeté. On se montre aussi sévère, de ce côté du Rhin, qu'on l'est à Paris sur les preuves de civisme », déplore l'auteur qui pointe avec justesse « une espèce de jacobinisme à rebours ». Comme quoi on est forcément pollué, quoi qu'on en ait et quelle que soit l'époque, par le maudit « air du temps ».
    Ce qui précède montre la pénétration de Ghislain de Diesbach dans son approche de l'Emigration - qui est aussi, et par la force des choses, un tableau « en creux » de la Révolution. Cette Histoire de l'Emigration ne vaut pas seulement par la prodigieuse érudition de l'auteur et son aisance à découvrir la pépite dans les innombrables Journaux et Mémoires laissés par les émigrés. Elle explique aussi avec une rare intelligence - et dans une langue parfaite dont l'ironie n'est jamais absente - comment, avec les meilleures intentions du monde, on peut mener une entreprise à l'échec, le couple royal et les Princes exilés n'étant d'ailleurs pas exempts de tout reproche. Pourtant ménager de ses éloges, Robert Poulet, qui félicitait Ghislain de Diesbach d'avoir « traité le sujet à fond, sans en négliger aucun aspect », estimait qu'il avait "admirablement" mené son récit. Il avait tout à fait raison.
    CI.L RIVAROL
    *Histoire de l'Emigration, 640 pages, 12 €. Ed. Tempus/Perrin.

  • La Cour des comptes juge le gouvernement trop optimiste

    La Cour des comptes a rendu public son rapport annuel, hier 12 février 2013,. La Haute juridiction juge trop optimistes les hypothèses du gouvernement du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Elle réclame une réduction des dépenses publiques.
    Le constat de la Cour des comptes est sans appel. L’objectif d’un retour du déficit public de la France à 3% du produit intérieur brut (PIB) a peu de chances d’être atteint. Effectivement, pour le premier président de la Cour des comptes, le socialiste Didier Migaud, l’objectif des 3% n’est pas jouable, car il repose sur une hypothèse de croissance très optimiste. Les magistrats financiers estiment, que plusieurs milliards de recettes vont manquer à l'appel, en raison d'une hypothèse de croissance à 0,8% pour 2013.
    Même s'ils relèvent des progrès en 2012, le déficit public demeure trop élevé, il représente encore plus de 87 milliards d’euros. Quant à la dette publique, elle devrait dépasser, cette année, la barre des 90% du PIB et continuera d’augmenter en 2014. L’endettement de la France reste bien au-dessus de la norme européenne des 60% du PIB, fixée par le pacte de stabilité, même si la moyenne de la zone euro est à 85%. Dans son rapport, la Cour critique la stratégie du gouvernement Ayrault, qui a préféré augmenter les impôts, que de réduire les dépenses. La Cour se demande, comment le gouvernement compte ramener la progression des dépenses publiques à 0,5% en volume, sachant que la hausse a été de 1,7% en moyenne au cours des quatre dernières années.
    DES DISPOSITIFS TROP COÛTEUX
    Pour les magistrats financiers, l’effort doit désormais porter davantage sur la dépense. D’abord, parce que le niveau de prélèvements obligatoires est élevé, et que la France est en déficit de compétitivité. La France souffre d’une multiplication de dispositifs, dont l’efficacité n’est pas toujours démontrée. Des politiques publiques qui concernent l’emploi, la formation, le logement, la famille, les aides aux entreprises ou bien encore la santé. Dans son rapport, la Cour invite donc à un ciblage plus fort, des politiques publiques d’intervention. Et de citer plusieurs exemples. Elle estime, ainsi, que des économies, de l'ordre de 300 millions d'euros, peuvent être réalisées sur les achats de maintenance du ministère de la Défense.
    Le rapport pointe également les politiques de soutien aux débitants de tabac, alors que ces derniers ont profité des hausses du prix des cigarettes. Il épingle les salariés d'EDF, groupe contrôlé par l'État. Ces derniers bénéficient d'avantages et de salaires généreux, qui ne sont pas plafonnés. Enfin, le rapport cite d'autres exemples, comme les aides trop coûteuses à la presse écrite, ou bien encore, la ligne du TGV Est, avec la construction de deux gares en Lorraine, à 20 kilomètres de distance. Autre exemple dans le secteur de la santé, avec la réforme du médecin traitant. Une réforme dont l'objectif était d'encourager les médecins généralistes pour faire des économies, mais qui a surtout bénéficié aux spécialistes.
    DÉSÉQUILIBRE DES FINANCES DES COLLECTIVITÉS
    Dans le même temps, le rapport met en avant une autre incertitude : le chiffrage d'un certain nombre d'économies. Pour les sages de la rue Cambon, les gains attendus reposent, notamment, sur l’effet des mesures prises par le précédent gouvernement. Comme notamment les 450 millions d’euros d’économies attendues pour 2013, sur les salaires de la fonction publique, qui résultent du non remplacement d’un fonctionnaire de l’État sur deux.

  • La honte de la République

    Elles  ont  établi à Paris en septembre 2012,  avec l’accord des autorités,  « le premier centre d’entraînement » au « nouveau féminisme ».  Les prostituées ukrainiennes regroupées au sein du collectif  Femen, financé par le milliardaire allemand Helmut Geier, sa compatriote femme d’affaires  Beat Schober, et le businessman  américain Jed Sunden ont « fêté »  hier à leur manière, citons une d’entre elles, « le départ  du pape Benoit XVI et la légalisation du mariage homosexuel en France ».  Dépoitraillées,  couvertes  de slogans orduriers et beuglant comme à l’accoutumée leur haine de la religion catholique, les amies  de Caroline Fourest  se sont livrées  à leurs provocations   dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Chacun jugera comme il convient  des protestations de MM. Valls et Delanoë. Socialistes et progressistes qui ont longuement ovationné  mardi à l’Assemblée le garde des Sceaux Christiane Taubira, porteur du projet de loi en faveur du mariage (et à terme de l’adoption) pour les couples homosexuels, adopté en première lecture par 329 voix pour et 229 contre.

     Si quatre députés du groupe socialiste ou apparentés ont voté contre et cinq se sont abstenus, à l’UMP, sous la pression de la « base »,  seuls Benoist Apparu et Franck Riester ont voté pour. Nathalie Kosciusko-Morizet, Pierre Lelouche, Bruno Le Maire, Edouard Philippe et  Nicole Ameline se sont abstenus. Cinq députés UDI ont voté pour, dont Jean-Louis Borloo, Yves Jégo et Jean-Christophe Lagarde.

     Preuve du conformisme du microcosme  politico-médiatique, des «mutins de panurge » comme disait le regretté Philippe Muray (une plume  de son calibre aurait fait merveille  dans la recension de cette nouvelle avancée sociétale de « l’empire du bien »), nos journaux et chroniqueurs ne tarissent  pas d’éloge sur Mme Taubira, son intelligence, sa culture, sa fermeté dans les débats,  son  charme… Bref, l’émule   de saints républicains comme  Robert Badinter ou  Simone Veil, là ou beaucoup de Français ont vu l’étalage  d’un sectarisme et d’un extrémisme qui traduisent ses origines politiques. Nous nous souvenons aussi  de ce débat de  mars 2007 sur le  thème de l’immigration ou  face à Marine Le Pen  et faute d’arguments  rationnels,  Christiane Taubira était souvent tombée dans l’invective. Position  outrancière dans le domaine de la gestion des flux migratoires qui avait conduit le futur ministre de la Justice à signer, en   juin 2010, une pétition   exigeant la régularisation des travailleurs immigrés  en situation irrégulière sur  notre territoire…

     Avec cette diction  ampoulée, ce ton déclamatoire et le style pompier qu’elle affectionne,  Mme Taubira a donc subjugué ses amis et adversaires politiques de l’UMP ;  déjà quelques fins connaisseurs de la vie politique française, en font  une possible (probable) « première ministrable ».  Oubliées  les critiques assassines  contre celle qui, en se présentant à la présidentielle de  2002,  fut désignée comme responsable de l’élimination de Lionel Jospin au premier tour…

      Le quotidien  Sud Ouest rapporte les propos de l’ex-président UMP de l’Assemblée, Bernard Accoyer, qui certainement bien fatigué affirme : «  Elle est très bonne. Elle sortira bénéficiaire de ce débat. » Il est vrai que Christiane Taubira ,  Bruno Gollnisch l’avait   rappelé et  cette dernière  en avait  fait l’aveu,  avait été « draguée » par Nicolas Sarkozy  en 2007 qui souhaitait qu’elle entre dans le gouvernement d’ « ouverture » de François  Fillon. Nous rappelions aussi à l’occasion de sa nomination dans le gouvernement Ayrault, cet épisode un brin comique ( ?) : invitée  quelques temps auparavant sur  RMC dans l’émission « Les grandes gueules », elle expliquait,  croyant être en off, qu’elle se verrait bien quitter notre pays d’ingrats pour aller faire carrière « au Brésil ou en Afrique du Sud »…

     Mais, aujourd’hui cette nouvelle popularité  de Mme Taubira  «  est confirmée par BVA » croit savoir Sud Ouest  puisque un Français sur quatre déclare désormais  «  avoir une meilleure image » du  ministre de la Justice. » « D’elle, on retient sa couleur de peau ajoute gravement cet article – Je suis devenue noire à Paris , confesse-t-elle comme blessée –   61 ans depuis quelques jours, Christiane Taubira, mère divorcée de quatre enfants, est un cri (sic) .  Tous les coups reçus n’ont fait que m’érafler, si peu, comparé au supplice intime d’être de ce peuple qui assiste, passif, à son effondrement.  Elle parle, bien sûr de sa Guyane qu’elle a trouvé, un jour, « la force de quitter ».

     « C’est d’abord pour cette terre qu’elle s’est battue comme économiste, sociologue, ethnologue. Comme militante indépendantiste et pourchassée (sic), qui votera Balladur en 1993. Comme candidate aux Européennes, sous la bannière de Tapie. Comme socialiste avant de se présenter, au risque de dévier l’histoire, contre Jospin, en 2002. Comme soutien de Montebourg après avoir été chargée d’un rapport par le président Sarkozy .Elle n’hésite pas à contredire son parti, le PRG, sur l’Europe, ou le PS sur les signes religieux à l’école. Les méchantes langues diront d’elle qu’elle mange à tous les râteliers. Christiane Taubira est surtout une incarnation de la liberté, la sienne et celle des autres : l’histoire dira si son nom restera davantage attaché au mariage gay qu’à la loi du 10 mai 2001 qui reconnaît la traite négrière et l’esclavage comme crimes contre l’humanité. »

     Comment ne pas être bouleversé par ce parcours sans tâche : militante anti-colonialiste humaniste, amie de Bernard Tapie, à l’origine d’une loi de repentance, invitant les « métropolitains » à battre leur coulpe pour les  crimes de leurs ancêtres ?

     Bruno Gollnisch le relevait lors des débats sur cette fameuse  repentance et le  masochisme antinational, «  tous ceux qui, aujourd’hui, ne se sentent pas Français, se retrouvent et se rassemblent pour se poser en victimes, passées, présentes ou à venir, de la France. Et lui demander de rendre gorge et comptes, devant les tribunaux s’il le faut. Car nos lois, sous prétexte de lutter contre le racisme et l’antisémitisme, confient au juge le droit de dire la vérité historique, et à n’importe quel groupe d’influence celui de tenter de la lui dicter. »

     « Ainsi de la loi Gayssot, de sinistre notoriété, ou encore de la loi Taubira qui ne désigne comme crime contre l’humanité que l’esclavage et la traite transatlantique de Noirs, mais pas les traites transafricaines ou arabo-musulmanes, pourtant identiques dans l’horreur et l’ignominie. »

     « Ainsi, poursuivait-il,  aucun discours politique de défense des identités nationales, de fierté de l’Histoire nationale, de lutte contre le déferlement migratoire ou les dangers que fait peser sur la liberté de tous et de chacun l’islamisation en marche de notre continent n’est plus à l’abri des foudres de la police de la pensée.  Il y a plus urgent que d’officialiser la dictature intellectuelle et judiciaire de tenants de la préférence étrangère et de la multiculturalité forcée. » Et aucune justification à l’établissement du mariage gay, débat fou qui a monopolisé l’énergie de la classe politicienne alors que notre pays se tord de douleur sous les coups redoublés du mondialisme.

      De fait,  il y a une continuité idéologique  entre la loi Taubira de 2001 et celle en faveur du mariage pour tous, continuité  relevée par Bruno Gollnisch et    qui porte le nom de logique communautariste, laquelle  conduit à l’atomisation de la France au nom de la défense d’ « intérêts » particuliers. Il s’agit au nom d’une conception bien dévoyée de la politique et plus  grave encore,  de l’avenir de notre pays, de  plaire à des clientèles  communautaires  dont le  cercle de réflexion  socialiste terra nova affirme qu’elles sont l’avenir électoral de la gauche

    http://www.gollnisch.com

  • DU MARIAGE GAY A LA GPA EN PASSANT PAR LA PMA, LE SPECTACLE DU FETICHISME MARCHAND SE REVELE COMME LE TRIOMPHE UNIVERSEL DE LA VIE INVERSEE…

     

    Par Francis Cousin

    « …les enfants sont là transformés en simples articles de commerce… »

    Marx en 1847,rédacteur de l’Adresse inaugurale de l'Association internationale des travailleurs pour l’abolition de l’argent et de l’ État

    « …le facteur déterminant, en dernier ressort, dans l'histoire, c'est la production et la reproduction de la vie immédiate… »

    Engels en 1884, L'origine de la famille, de la propriété privée et de l'État

    «…Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA ou l'adoption…Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence? C'est faire un distinguo qui est choquant…»

    Pierre Bergé en 2013, entrepreneur en confection de luxe, homme d'affaires et mécène de toutes les impostures du marché narcissique du faux triomphant

    Il y a bientôt près de deux siècles, les groupes maximalistes de la critique radicale qui défendaient une conception ontologique et émancipée de la famille humaine eurent l’intelligence et la profondeur de démontrer que la famille policée, progressivement domestiquée par la civilisation du profit ne pouvait déboucher, par la nécessité historique implacable des affaires, que sur la prostitution universelle dans l’artificiel illimité.

    Des vieilles insurrections paysannes de jadis aux soulèvements ouvriers qui ne cessèrent de s’ensuivre contre la modernité capitaliste de l’oppression, les solidarités vivantes de la filiation familiale ont toujours constitué des axes dynamiques et expressifs autour desquels l’indiscipline, la mutinerie et le soulèvement communautaire pouvaient durablement s’installer contre le travail d’atomisation des spéculations du négoce. Le chouan de 1793, le communard de 1871 et le sidérurgiste de 1979 avaient la force et la volonté de se battre parce que leur lutte de classe contre l’ignominie économique et politique se charpentait d’emblée sur la détermination enracinée des relations affectives qui faisaient la solidité de la maisonnée et de la parentèle. Et ce parentage historique, vivace par delà les pesanteurs obscurantistes limitées de l’Ancien Régime qui avait dû composer avec la puissance établie des communaux ancestraux, conservait fondamentalement le sens de la tradition primordiale de la longue durée millénaire, là où la communauté organique, ignorant la loi de l’argent et de l’État, produisait pour le seul bien vivre humain.

    Avec la domination pleinement réalisée de la marchandise, les lignages d’avant le règne absolu de l’accaparement qui pouvaient être encore utilisés à contre-pied lors de la phase d’ascension du Capital, n’ont plus décidément aucune utilité puisqu’ils témoignent justement de ce temps révolu où la généalogie des hommes échappait encore pour une part au cannibalisme de l’appropriation. Par la dialectique de l’obscurantisme illimité de la démocratie du calcul et de l’avilissement, la séparation généralisée des hommes de leur propre existence exulte, et ainsi doit disparaître toute pratique unitaire de la réalité, toute communication personnelle directe entre les humains qui ne serait point préalablement médiée par la représentation narcissique des échanges. Selon le progrès moderniste de l'accumulation capitaliste d’une production obligatoirement séparée et séparante, l'unité et la communication deviennent l'attribut exclusif du fétichisme de la marchandise. La réussite du système historique de la séparation spectaculaire est alors la marchandisation exemplaire du monde de tous les comportements des humains asservis.

    Comme le dit Marx, dés ses premiers textes, et ce au total rebours de tous les idiots utiles du progressisme du mondialisme du bénéfice : dans la société de l’Avoir, la production ne produit pas seulement l’homme comme une marchandise, la marchandise humaine, l’homme destiné au seul rôle de marchandise, elle le produit conformément à cette destination, « comme un être déshumanisé aussi bien intellectuellement que physiquement…Immoralité, dégénérescence et ilotisme… »

    Le système du fétichisme marchand édifié sur l'isolement est une production circulaire de l'isolement narcissique. L'isolation spectaculaire assure la technique de développement de la marchandise et le développement technique de la marchandisation isole toujours et toujours plus en retour. Chaque pas en avant de la libération des mœurs telle que prônée par l’extrême gauche du Capital qui n’est là pas autre chose que l’avant-garde de la profitabilité générale, aboutit de fait à marchandiser toujours davantage les corps, les cœurs et les âmes, et tous les avancements sélectionnés par le système spectaculaire sont de la sorte ses armes nouvelles pour le renforcement constant des conditions d'isolement et d’esclavage des pitoyables et incommensurables foules solitaires.

    L'origine et le principe du spectacle de la marchandise c’est la perte d'unité du vivre authentique, et l'expansion gigantesque de la sexualisation marchande par la mercantilisation systémique du sexe exprime la totalité de cette corruption où la vraie jouissance radicale du qualitatif réfractaire est transmutée en vulgaire faux plaisir de la quantité commerciale. Le spectacle de la liberté des mœurs n'est que le langage commun de cette séparation où ce qui relie les spectateurs apprivoisés n'est finalement qu'un rapport irréversible à leur propre vie fausse laquelle maintient leur isolement infini dans ce spectacle de schizophrénie mégapolitaine où l’orgasme illusoire réunit des errances humaines séparées mais en ne les réunissant toujours qu’en tant qu’épaves séparées dans la grande déambulation égarée des braderies lamentables.

    Par delà la ridicule comédie théâtrale du mariage gay qui ne concerne d’ailleurs pas la masse des spectateurs homosexuels mais plus exactement la nomenklatura étatique et médiatique de ceux qui entendent en contrôler le marché, il faut, en premier lieu, rappeler qu’il est dans la logique du Capital de dissoudre tout ce qui lui était antérieur après en avoir épuisé toutes les ressources possibles puis de le refaçonner à l’image du parcours totalitaire de la pure démocratie de la mesure mercantile à la page.

    Désormais, le spectacle du fétichisme marchand s’est emparé de la totalité du monde et la liberté despotique de l’argent est enfin parvenue à élaborer la fabrique démocratique universelle de cette marchandise si originale qu’est l’être humain chosifié jusqu’en son intimité sexuelle et émotionnelle la plus profonde. Tout s’achète et tout se vend dans le procès réalisé de la mondialisation capitaliste flamboyante qui a digéré toutes les manifestations du vivre humain pour les réécrire adéquatement au marché totalitaire des échanges narcissiques du commerce de l’aliénation consommatoire.

    Ainsi, le sexe est d’abord une transaction affairiste et son commerce accru depuis la libéralisation des marchés du désir machinique tant prônée par l’extrême gauche du Capital à partir de la mystification libéralo-libertaire de 68 qui est venue cacher la colère ouvrière radicale qui fit alors si peur, se montre essentiellement comme croissance et mobilité ininterrompues des innovations aliénatoires nécessaires à l’ajustement structurel du despotisme de la possession. La libération sexuelle est le mouvement par lequel la marchandise se libère des traditions de l’avant-marchandise pour imposer la pure domination du marché de l’offre et de la demande qui permet dés lors le trafic des hommes, des femmes et des enfants conformément à tous les désirs réifiés de la logique du marché des sexualités mécaniques librement circulantes.

    Quel esprit lucide doté d’un tant soit peu de vivacité intellectuelle pourrait s’étonner que l’économie politique du mariage gay et l’ensemble de ses conséquences, la PMA (procréation médicalement assistée) et la GPA ( gestation pour autrui) correspondent impeccablement à une époque qui veut que nous cessions de ressembler à la souche subversive de notre provenance en la vieille communauté de l’Être qui fit tout à la fois, nos jacqueries incessantes, la Commune de Paris et les grèves séditieuses du siècle dernier, pour nous amener à devenir la stricte duplication conforme de l’industrie moderne de la misère généralisée de tous les marchés narcissiques concevables où il est tout à fait normal de louer ou d’acheter un utérus puisque l’enfant est bien entendu une fourniture comme une autre.

    L’argent qui possède la spécificité de pouvoir tout s’approprier est par son universalité advenue la toute-puissance spectaculaire d’un pouvoir sans bornes, celui du cosmopolitisme de la marchandise démocratique qui peut tout commercialiser ; les rêves, les peurs, le sang, le sperme, la vie et la mort. Ceux qui s’en étonnent ou s’en effraient et qui sont encore tellement aveuglés qu’ils croient qu’il pourrait en être autrement n’ont décidément rien compris et sont finalement les meilleurs alliés de ce à quoi ils prétendent s’opposer. La perversion et la confusion de toutes les qualités humaines et naturelles sont inhérentes à la nature déterministe de ce qu’est l’argent en son mouvement historique incoercible. Et le fétichisme de la marchandise en tant que nature générique aliénée et aliénante de l’humain n’est rien d’autre que la puissance aliénée de l’humanité.

    Ceux qui espèrent pouvoir arrêter la folie de l’argent en demeurant sur le terrain de l’argent et en prétendant le contenir ne voient précisément pas que son identité est d’être expressément irrépressible et ingouvernable. Il n’y a pas d’argent propre car celui-ci est par essence la puissance de corruption qui déporte l’être dans une abjection générale qui confond et échange tout dans une dégradation absolue où toute activité se voit emprisonnée dans les infections du paraître et de l’avoir. Par là même, on en revient au vieux et seul vrai débat qui compte ; celui de Misère de la philosophie rédigé en 1847 qui nous a clairement montré que l’argent n’a pas « un bon et un mauvais côté » et que la pensée défectueuse et rudimentaire qui récuse les effets abominables de la loi du fétichisme marchand tout en entendant préserver les catégories capitalistes du système des objets fait montre d’un cynisme d’emmuré.

    Que certains qui entendent pourtant demeurer dans la civilisation du travail du profit bougonnent contre la réforme capitaliste du mariage en s’alarmant que l’enfant y deviendra assurément une marchandise, illustre merveilleusement toute la perfidie d’un univers où le citoyen est constitutionnellement un consommateur d'illusions. La marchandise est cette illusion en tout lieu effectivement réalisée et le spectacle du monde de l’argent inéluctable sa manifestation générale. En effet, il y a bien longtemps que le spectacle du pécule est devenu l'autre face de la vie arraisonnée par l’artifice : l'équivalent général abstrait de toutes nos existences monétisables.

    On ne peut à la fois vouloir sauvegarder l’argent et préserver l’humain…Il faut choisir et il convient de se défaire de ce mythe qui nous conditionne à pouvoir envisager d’accepter l’absurdité d’une économie et d’une politique qui ne seraient pas ce qu’elles ont toujours été par nature et non point par accident ; le long et douloureux arrachement des hommes à la vie cosmique et sacrale de la communauté d’antan, jetés dans des sociétés de profanation croissante dont le monothéisme de la marchandise est le stade suprême dorénavant accompli pendant que le temps des monarchies fut, lui, cette longue étape de transition indispensable qui permit aux spéculations du sacré de liquider graduellement les traces résistantes de l’immonayable sacral à proportion du profane qui s’étendait de plus belle.

    La théorie vraiment critique est ennemie de toute idéologie de l’argent amendé, épuré, purgé, purifié ou réaménagé, et elle sait qu'elle l'est parce qu’elle est avertie que la réalisation toujours plus poussée du fétichisme de la marchandise à tous les niveaux, en rendant toujours plus difficile aux humains de reconnaître et de nommer l’in-humanité de leur propre abaissement, les place dans l'alternative de refuser la totalité de ce déchoir, ou rien. La pensée qui pense en vérité a dû dés lors apprendre que l’on ne peut pas combattre l'aliénation de la monnaie et ses aboutissements sous des formes monnayant encore l’aliénation.

    L’INTERNATIONALE, Février 2013 http://www.scriptoblog.com

  • Renouveau païen dans la pensée française, de Jacques Marlaud

     Extrait - « La vision polythéiste du monde nous sera d’un grand secours pour sortir de la vision binaire, du véritable manichéisme états-unien et atlanto-européen qui oppose le Bien au Mal, l’Occident aux barbares, les démocraties au terrorisme… »

    Entretien avec Jacques Marlaud, auteur du Renouveau païen dans la pensée française, préfacé par Jean Cau (éditions L’Æncre). Propos recueillis par Fabrice Dutilleul.
    Pourquoi aborder un sujet à la fois aussi vaste et aussi controversable ?
    Le paganisme comme objet d’étude historique, littéraire et esthétique est aujourd’hui moins controversable qu’il l’était autrefois, même si, comme le constatait déjà Jean Cau dans la préface qu’il m’a accordée, jamais les « valeurs » chrétiennes laïcisées ne se sont autant épanouies à travers la novlangue humaniste, les grand-messes de la « Démocratie » hypostasiée. «Rouges, noirs ou roses, mais tous se proclamant frères en Humanité, jamais les prêtres ne furent aussi nombreux. Christianisme pas mort, Humanité et Humanitarisme suivent. Chasse au Grand Pan toujours ouverte. Tirer à vue ! » Le phénomène de laïcisation est ancien et les « prêtres », les vecteurs de morale humanistoïde contre lesquels s’insurgent mes sujets d’étude (Montherlant, Louis Pauwels, Jean Cau et Pierre Gripari principalement) officiaient depuis longtemps dans les amphithéâtres d’université et dans les médias plutôt que dans les églises où, au contraire, se sont maintenus parfois certains rites pagano-chrétiens, par exemple à travers le culte des Saints, hérité de celui des dieux et des héros qui prévalait dans l’univers païen antique.
    Le paganisme que vous préconisez n’a pourtant rien à voir avec une quelconque pratique religieuse telle qu’on la trouve chez certains druides ou odinistes contemporains…
    D’abord, je ne préconise rien. Je recherche, comme un fil conducteur, un certain état d’esprit qui caractérise ce qu’on peut appeler la philosophie et la littérature « païennes » mais aussi la musique, la sculpture, la peinture et les beaux-arts en général, voire la politique ou « métapolitique ». Or, un survol « païen » de la littérature, comme celui qui compose la dernière partie de mon ouvrage montre que celle-ci, tout comme les autres domaines artistiques, est essentiellement païenne et seulement marginalement chrétienne. Ce constat peut d’ailleurs s’appliquer à bien des auteurs d’obédience chrétienne comme un Péguy, un Claudel ou un Bernanos qui, sous le vernis de leur croyance, révèlent d’authentiques instincts païens.
    Quant aux néo-païens, sans vouloir les mettre tous dans le même sac, je souscris à l’analyse d’Oswald Spengler qui voit en eux les pratiquants d’une religiosité seconde : ils se marginalisent eux-mêmes en prétendant revivre une religion morte dont nous connaissons très peu de choses et dont ils ne peuvent reprendre que les aspects superficiels, extérieurs. Rien à voir avec la recherche d’une philosophie païenne qui imprègne tout un pan de notre pensée européenne à condition d’oser ouvrir grands nos yeux et oreilles.
    Quel usage peut-on faire du paganisme aujourd’hui s’il ne peut, comme vous dites, être vécu religieusement ?
    Individuellement ou en petits cercles, la conception païenne de la vie peut nous donner une très grande force grâce à la poésie de la contemplation et de l’affirmation du monde au lieu de sa négation nihiliste actuelle (dont le misérable art contemporain est l’expression la plus visible). Mais au-delà de cette initiation salutaire, la vision polythéiste du monde nous sera d’un grand secours pour sortir de la vision binaire, du véritable manichéisme états-unien et atlanto-européen qui oppose le Bien au Mal, l’Occident aux barbares, les démocraties au terrorisme, etc. Dans un récent ouvrage qui porte ce titre, l’ancien ministre chrétien libanais Georges Corm se fait l’avocat d’une lecture profane des conflits qui cesserait de privilégier leur dimension religieuse ou ethnique pour prendre en compte « les facteurs démographiques, économiques, géographiques, sociaux, politiques, historiques, mais aussi l’ambition des dirigeants, les structures néo-impériales du monde et les volontés de reconnaissance de l’influence de puissances régionales » (cf. Le Monde Diplomatique, février 2013).
    Une telle approche multifactorielle et multipolaire du champ de forces internationales est éminemment politique, au sens de Carl Schmitt, et païenne en ce qu’elle donne toute sa place à la pluralité des valeurs, des peuples, des intérêts et des ambitions qui s’affrontent (au Mali, comme en Syrie, en Palestine ou en Asie centrale…). Le raccourci, de la littérature aux affaires internationales, peut paraître fulgurant, et pourtant, une bonne dose de païennie littéraire pourrait aider nos décideurs à cesser de voir le vaste monde à travers la lorgnette dé(sin)formante de l’Occident américanocentré.
    Le renouveau païen dans la pensée française
    de Jacques Marlaud
    Préface de Jean Cau
    283 pages, 27 euros
    Éditions L’Æncre
    Collection « Patrimoine des religions »
    dirigée par Philippe Randa
  • Le gouvernement français veut accélérer le processus d’entrée de la Turquie dans l’Union européenne

    turquie.jpgHier, la France a fait un nouveau pas vers l’intégration de la Turquie dans l’Union européenne en acceptant d’ouvrir, à Bruxelles, un nouveau chapitre des négociations d’adhésion.

    Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabiu,s a fait savoir à son homologue turc, Ahmet Davutoglu, que la France allait prochainement lever son veto à l’ouverture des négociations : « Je lui ai confirmé qu’on était favorables à ouvrir la discussion sur le chapitre 22″, a-t-il communiqué. Quant à Philippe Lalliot, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, il a déclaré que la France avait le désir d’ « apporter un nouvel élan aux relations entre l’Union européenne et la Turquie ». « Elle attend de la Turquie qu’elle s’engage de son côté à contribuer concrètement à cette dynamique », a-t-il poursuivi.

    Pour la gauche, qui fait de l’émancipation un facteur de progrès en général, l’appartenance à une communauté est purement conventionnelle et doit être libre de toute contrainte historique, géographique ou culturelle. C’est donc dans la volonté et dans l’adhésion intellectuelle à des principes abstraits que se fonde la nationalité ou l’intégration. François Hollande n’a-t-il pas déclaré que l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne devrait se décider sur des critères exclusivement politiques et économiques ? Ou comment se libérer des réalités -des contraintes ?- du temps et de l’espace : car si demain le Mexique souscrit rationnellement aux droits de l’homme, et que son niveau économique rejoint celui de la France, sera-t-il français pour autant ?

    La réalité, c’est que l’entrée de la Turquie dans l’Europe ne saurait être suspendue à son adhésion à des concepts universels, précisément parce que l’Europe n’est pas un concept, et parce qu’elle n’est pas universelle : elle a une identité charnelle, historique et singulière. La Turquie peut bien entrer dans l’Union européenne, elle n’entrera jamais en Europe car elle n’est pas européenne, ni par son histoire, ni par sa géographie, ni par sa culture.

    http://www.contre-info.com/

  • La Manif Pour Tous | Opération Tulle | France 3

  • Mélenchon, tigre de papier, valet du mondialisme

    Le Parti de gauche défend l’installation d’un Starbucks à Montmartre

    PARIS (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) – L’association « Paris Fierté » avait organisé une manifestation festive prévue samedi dernier place des Abbesses dans le quartier de Montmartre.

    Ce rassemblement visait à réunir sympathisants, commerçants, élus et associations pour s’opposer à l’installation d’un Starbucks dans le quartier.

    Multinationale américaine, emblème de la restauration mondialisée, ce groupe est connu pour ne payer aucun impôt en France et avoir des pratiques sociales extrêmement contestables.

    C’est l’annonce par le Parti de gauche de Jean‑Luc Mélenchon de l’organisation d’une contre‑manifestation qui a décidé la préfecture à interdire ce premier rassemblement.

    La connivence entre les mouvements d’extrême gauche et les entreprises mondialistes ultralibérales ne semble plus être à démontrer.

    Novopress

    Le Parti de Gauche défend l’installation de la multinationale américaine Starbucks place du Tertre !

    Malgré la procédure de référé-liberté que nous avions engagée (cf. notre précédent communiqué), notre rassemblement initialement prévu le 9 février à 15h30 place des Abbesses a finalement été interdit.

    Ce rassemblement festif avait pour but de dénoncer l’implantation d’un Starbucks, multinationale symbole de la standardisation des goûts, sur la place du Tertre sans aucune consultation préalable des commerçants et des habitants.

    L’interdiction a été motivée par l’organisation à la toute dernière minute d’une contre-manifestation annoncée comme potentiellement violente, déposée par un responsable du Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon.

    La Préfecture a préféré tout annuler plutôt que de faire son devoir : interdire la contre-manifestation et sécuriser notre rassemblement prévu de longue date.

    Nous prenons acte de cette décision et tirons de tout cela un point positif.

    Depuis le début de l’opération, nous cherchions en effet à ce que les politiques se positionnent sur le dossier : sont-ils pour l’implantation du Starbucks, ou contre ?

    Nous nous réjouissons de voir le Parti de Gauche être le premier à se positionner clairement, et apporter de facto son soutien à la Multinationale, qui rappelons-le ne paie quasiment aucun impôt en France.

    Au delà de cela, et malgré les nouveaux amis de Starbucks, l’Association Paris-Fierté annonce d’ores et déjà la tenue de prochaines actions aux côtés des riverains, des commerçants et des autres associations impliquées, qui nous ont apporté leur soutien de manière unanime. Nous annonçons par ailleurs que plusieurs plaintes, notamment contre le Parti de Gauche, seront déposées dans la semaine.

    Plus d’informations sur : www.parisfierte.com // Notre page facebook // Notre page tweeter // Par courrier électronique : parisfierte@gmail.com

    http://www.actionfrancaise.net

  • Réforme bancaire : Comment le gouvernement s’est écrasé devant l’oligarchie financière

    Par Agnès Rousseaux

    C’était l’une des réformes les plus attendues du quinquennat : réguler le secteur financier en imposant de nouvelles règles aux banques françaises. Et notamment séparer leurs activités spéculatives des activités utiles à l’économie, aux entreprises et aux ménages. Objectif : prévenir une nouvelle crise financière. Sauf que le gouvernement Ayrault n’a pas osé heurter les intérêts privés des puissantes banques françaises. L’intérêt des citoyens et de la démocratie a, lui, été soldé. Explications.

    Les banquiers peuvent dormir tranquilles. Ce n’est pas le gouvernement socialiste qui viendra mettre de l’ordre dans les dérives du capitalisme financier. C’est une retraite en rase campagne que s’apprêtent à sonner le Parlement et le gouvernement avec la réforme du secteur bancaire, discutée à l’Assemblée nationale à partir du 12 février.

    Auditionnés par la commission des Finances de l’Assemblée, les dirigeants du Crédit agricole, de la Société générale et de BNP Paribas admettent ne pas être « spécialement gênés par cette loi » (selon les mots de la rapporteure du projet de loi, la députée PS Karine Berger) ! Et ils n’ont même pas à faire semblant.

    Face à la faiblesse du projet dévoilé en novembre par le ministre de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici, on nous promettait des amendements pour « muscler » la loi. Il y a bien eu quelques avancées la semaine dernière. Mais « les amendements acceptés resteront cosmétiques », reconnaît un des porte-parole du groupe PS, Thierry Mandon, interrogé par Le Monde. « Il n’y aura pas de psychodrame. (…) On n’a pas la volonté de charger la barque des banques ». Tout est dit sur l’ambition de la majorité. L’enjeu de la loi est pourtant de taille : il s’agit de « remettre la finance au service de l’économie », de « refondre notre paysage financier pour les 20 prochaines années », tout en protégeant les dépôts des épargnants et les contribuables. La réalité est nettement moins idyllique.

    Pourquoi faut-il « séparer » les banques ?

    Pourquoi une loi sur les banques ? La France compte quatre banques « systémiques » (sur 14 au niveau de l’Europe). Des banques dont la faillite peut mettre tout le système bancaire en péril : BNP Paribas, BPCE (Banque populaire – Caisse d’épargne), Crédit agricole et Société générale. Petit rappel : BNP Paribas, la première banque française, pèse autant que le PIB de la France ! Soit 2000 milliards de dollars. Ses actifs ont augmenté de 34 % entre 2007 et 2010. Et la banque continue tranquillement ses stratégies d’optimisation fiscale. Sur 334 de ses filiales, plus d’un tiers sont situées au Luxembourg, 24 aux Iles Caïmans… Un modèle d’entreprise éthique, donc. Qui, s’il s’effondrait, mettrait le pays par terre.

    Pour reprendre le contrôle sur la finance, François Hollande avait fait une promesse [1] : les banques de dépôt et les banques d’affaires seraient séparées. D’un côté, les activités spéculatives, de l’autre, les activités utiles à l’économie. L’idée centrale : on ne spécule pas avec l’épargne des citoyens. Car le modèle français, c’est celui de la « banque mixte » – celui de la Société générale, de BNP Paribas ou du Crédit Agricole. Une seule entité juridique, pour deux types d’activités bancaires : d’un côté, les banques collectent les dépôts et octroient des prêts – et ont alors un rôle de création de monnaie. De l’autre, elles interviennent sur les marchés financiers, pour le compte de leurs clients ou pour elles-mêmes, en vue de réaliser des profits financiers.

    Ces « banques mixtes » seraient plus solides, affirment leurs dirigeants, qui ne veulent pas entendre parler de séparation. Solides ? Ce serait oublier qu’en 2008 la Société générale a été renflouée par le contribuable américain, à hauteur de 11,9 milliards de dollars, lors du sauvetage de l’assureur AIG. Et BNP a reçu 4,9 milliards. La même année, l’État français a mis 360 milliards d’euros à disposition des banques, sous forme de garanties de prêts interbancaires, pour assainir la situation. Solides, vraiment, les banques françaises ? Selon le dernier rapport de l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP), publié le 16 janvier, les tests confirment « la relative vulnérabilité que constitue la dépendance des banques françaises au refinancement interbancaire court-terme ». Sur sept banques soumises au stress test, l’une d’entre elles ferait faillite en une semaine en cas de crise, et une autre en 3 mois. A moins que la banque centrale européenne n’intervienne…

    Comment le contribuable subventionne la spéculation

    Le principal défaut des banque mixtes ? En cas de faillite, les dépôts des clients sont exposés. Et la garantie de l’État – pour les banques de dépôts – s’étend de fait au département « marché ». Un soutien implicite des pouvoirs publics à la spéculation, qui fait des contribuables les prêteurs en dernier ressort. En résumé : une banque mixte, ça fait plus de dégâts quand ça tombe. « Surtout, cette garantie permet aux banques mixtes de se financer elles-mêmes à plus bas coût sur les marchés financiers, car les investisseurs savent fort bien qu’en prêtant à telle banque, ils bénéficient de la garantie de l’État français », explique l’économiste Gaël Giraud, chercheur au CNRS. Résultat : des taux d’intérêts plus favorables pour les banques mixtes que pour les banques d’affaire « pures ». Soit l’équivalent d’une subvention annuelle de 48 milliards d’euros aux grandes banques françaises [2]. Un chiffre à comparer aux 18 milliards de profits réalisés en moyenne chaque année par les trois principales banques françaises, et aux 11 milliards d’impôts acquittés en 2010 par l’ensemble des banques françaises, précise Gaël Giraud.

    Cette garantie, qui permet d’emprunter à faible coût, encourage le développement des activités de marché, et la totale déconnexion avec l’économie réelle [3]. Seuls « 22 % des actifs bancaires français sont consacrés aux crédits aux ménages et aux entreprises non-financières », rappelle l’ONG Finance Watch. Séparer les banques de dépôt et d’affaires vise « simplement à ne pas faire subventionner par la société la croissance des 78 %, dont seule une fraction est consacrée à l’économie réelle. »

    La réforme s’attaque à… 1 % des activités bancaires !

    D’où l’intérêt de séparer ces activités. Sauf que… il n’est pas question dans le projet de loi de « séparation » mais de « filialisation ». Chaque banque mixte doit simplement « cantonner » dans une filiale un certain nombre d’activités jugées spéculatives. « Les grands groupes bancaires français ont déjà filialisé la plupart de leurs métiers », souligne Gaël Giraud. C’est la filiale Cetelem qui gère les prêts à la consommation de BNP Paribas. « Exiger la filialisation revient donc à un statu quo ». Avec toujours autant de risques : « AIG, premier assureur du monde [4], a été mis en quasi-faillite à la fin de septembre 2008 par l’une de ses filiales, qui pesait 0,3 % du chiffre d’affaires d’AIG, une filiale parisienne qui était sous contrôle de la Banque de France », rappelle Gaël Giraud. A cause d’opérations à fort effet de levier, une petite filiale peut accumuler des dettes plusieurs milliers de fois supérieures à ses fonds propres. Un amendement adopté en Commission des finances stipule que les pertes d’une telle filiale (regroupant les activités spéculatives) ne seront pas couvertes par le groupe bancaire. Reste à voir comment cela se traduira concrètement.

    Surtout, peu d’activités financières sont au final visées par la réforme. Elle concernera moins de 1 % des activités des banques ! C’est Frédéric Oudéa, PDG de la Société générale, qui a fini par lâcher ce chiffre, alors qu’il était auditionné par la Commission des Finances [5]. Consternation dans la salle. On se doutait que le volume des activités « filialisées » serait extrêmement faible. Mais pas à ce niveau ! « Aucune des activités de marché significatives des banques ne sera affectée par cette filialisation », avançait Finance Watch dans une analyse du projet en janvier. Ni la spéculation sur les produits dérivés, ni celles sur les matières premières agricoles.

    Pire que le « secret défense » : les données détaillées des banques

    Pourquoi les députés ont-ils découvert ce chiffre deux semaines seulement avant l’ouverture des débats ? Parce que les banques ont refusé toute évaluation des activités concernées, « compte tenu du très petit nombre de banques concernées et pour des raisons de confidentialité et de respect du secret des affaires ». Impossible, donc, de mesurer l’impact de la loi ! Un flagrant « déni de démocratie », estime Finance Watch. Cela signifie également que les actionnaires des banques n’ont pas accès à ces données, rappelle l’ONG. Les intérêts des dirigeants sont-ils supérieurs à ceux des citoyens, contribuables, actionnaires, clients et salariés confondus ?, questionne Finance Watch, pour qui cette absence d’étude d’impact semble inconstitutionnelle [6].

    Quel est le critère utilisé pour évaluer si une activité doit être filialisée ? L’ « utilité ». Mais pour le gouvernement, une activité financière utile, ce n’est pas seulement un prêt pour aider une PME à démarrer, c’est une activité… réalisée avec un client. Donc la quasi-intégralité des opérations des banques, y compris les plus spéculatives et les plus déconnectées de l’économie réelle. Exemple ? La vente à un fonds spéculatif basé aux Iles Caïmans d’un « credit default swap » sur dette souveraine, ou l’achat d’un produit spéculatif sur les matières premières agricoles, sont considérés comme utiles au sens du projet de loi, car réalisés avec un client. Les députés s’échinent depuis quelques semaines à préciser les contours de la filialisation, qui restent pour le moment bien obscurs. Nul doute que les banques sauront inventer de multiples stratégies de contournement.

    Les pleins pouvoirs à l’oligarchie financière

    « Bercy ne prétend même plus que le projet de loi vise la séparation des banques de dépôt et d’affaires. Et les députés ne sont pas dupes », soutient Gaël Giraud. L’ambition se réduit à obliger les banques à se doter d’un testament en cas de faillite. On ne cherche plus à prévenir les risques, mais on essaye d’anticiper les obsèques d’un établissement bancaire en cas de grave difficulté financière. C’est ce qu’on appelle le régime de résolution bancaire. En cas de faillite, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) gèrera le démantèlement ou le sauvetage. Et prendra la décision de mettre à contribution les Français ou de pénaliser actionnaires et créanciers. « Le projet de loi ne détaille pas le régime de résolution. Il se contente d’en indiquer l’esprit. C’est extrêmement léger », critique Gaël Giraud.

    L’Autorité de contrôle prudentiel est aujourd’hui une administration adossée à la Banque de France chargée de « contribuer à la stabilité du secteur financier » et de « protéger la clientèle ». En cas de crise bancaire, le projet de loi fait reposer la décision sur deux personnes : « Le directeur général du Trésor et le gouverneur de la Banque de France, qui disposent de la majorité absolue pour décider si et comment la banque sera renflouée », détaille Gaël Giraud, qui pointe « un complet court-circuit démocratique » et « un véritable conflit d’intérêts ». Car c’est la Banque de France qui reste le principal créancier des banques privées, et n’aura aucune envie de décider leur démantèlement en cas de faillite ! Bref, les pleins pouvoirs sont donnés à l’oligarchie financière et le rôle du Parlement est évacué.

    BNP Paribas, plus puissante que l’État français ?

    Autre instance de contrôle, le Conseil de régulation financière (ex-Conseil de régulation financière et du risque systémique – Coréfris) se voit doter de nouveaux pouvoirs… mais toujours non contraignants. Dans son Conseil de huit membres, aux côtés du ministre, des présidents de l’ACPR et de l’Autorité des marchés financiers (AMF), on trouve trois « personnalités qualifiées ». Dont Jean-François Lepetit, membre du Conseil d’administration de BNP Paribas, et Jacques de Larosière, conseiller de BNP Paribas.

    Le lobby bancaire est dans la place. « L’AMF et l’ACPR ont énormément de mal à faire valoir leur point de vue vis-à-vis des banques, c’est une guerre continuelle avec le lobby bancaire, raconte Gaël Giraud. C’est comme si on demandait à des gendarmes à bicyclettes de faire respecter le code de la route sur un circuit de Formule 1 ». Pourquoi Bercy s’est-il fait aussi facilement dicter son projet de loi par les banques ? « Quand vous êtes haut-fonctionnaire à Bercy, vous savez qu’à 45 ans, vous allez plafonner dans votre carrière. Si vous ne voulez pas moisir dans votre bureau, vous allez pantoufler dans une banque, avec un salaire multiplié par 10 ou 50 », avance le chercheur. Un haut fonctionnaire ne mord pas la main qui lui donnera à manger demain.

    Paradis fiscaux : encore un effort !

    Les députés ont cependant réussi à (presque) gagner de rares escarmouches. Comme sur les paradis fiscaux. Un amendement (PS/EELV), voté en Commission, stipule que les banques devront publier chaque année la liste de leurs filiales, avec effectifs et chiffres d’affaires. Une avancée intéressante. Mais pourquoi ne pas en profiter pour demander le montant des profits réalisés par chaque filiale ou celui des impôts payés ? Ce qui aurait permis de mettre en lumière les filiales qui réalisent des profits, avec peu de salariés et sans payer d’impôts. Bref, de lutter vraiment contre les paradis fiscaux.

    François Hollande voulait aussi mettre un frein au Trading à haute fréquence (THF), ces opérations financières réalisées chaque microseconde par des robots informatiques. La loi les limite un peu [7], mais les interdictions ne s’appliquent pas aux « activités de tenue de marché ». Résultat : « 80 % à 90 % du trading haute fréquence ne sera pas concerné par l’interdiction », évalue Christophe Nijdam, analyste bancaire chez AlphaValue.

    Pierre Moscovici, ministre des banques ?

    « L’état actuel du projet de loi français ne résout aucun des problèmes qui motivent la nécessaire séparation des activités bancaires. Il cumule à vrai dire les faiblesses de tous les projets de loi déjà existants », conclut Gaël Giraud. Qui prône une réforme de type Glass Steagall Act (GSA), votée aux États-Unis en 1933, actant une réelle séparation des banques. Pour la rapporteur du projet de loi, Karine Berger (PS), séparer les banques serait revenir à la « préhistoire ».

    C’est oublier que les banques mixtes ont été autorisées en France par la loi bancaire de 1984. Les premières banques mixtes sont nées bien plus tard, avec la fusion du Crédit Agricole et du Crédit Lyonnais, et celle de BNP et Paribas en 2000. Une séparation authentique des banques équivaut simplement à revenir au paysage bancaire français de 1995.

    Pierre Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances, nous avait prévenus : « Mon rôle (…) n’est pas de déstabiliser le secteur dont j’ai la charge », affirmait-il devant l’AMF en novembre dernier. Le « ministre des banques » résume alors sans ambigüités l’ambition du gouvernement : « Cette reforme est faite dans l’intérêt même du secteur financier, dans l’intérêt de sa protection, dans l’intérêt de son image, dans l’intérêt également de cette réconciliation que je souhaite entre les banques et les Français. » Le monde de la finance n’est plus le « véritable adversaire » désigné par François Hollande avant son élection. Bien au contraire. « Cette loi bancaire, ambitieuse et rigoureuse » permettra aux acteurs financiers « de redoubler d’effort pour faire ce que vous savez admirablement faire, servir vos clients, tous vos clients et financer notre économie, à un moment crucial de son histoire », poursuit le ministre. Et de citer l’auteur latin Tite-Live : « Il faut oser ou se résigner à tout ». Le gouvernement a visiblement tranché.

    Notes

    [1] « Maîtriser la finance commencera ici par le vote d’une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit de leurs opérations spéculatives. Aucune banque française ne pourra avoir de présence dans les paradis fiscaux. Les produits financiers toxiques, c’est-à-dire sans lien avec les nécessités de l’économie réelle seront purement et simplement interdits. Les stocks options seront supprimées. Et les bonus encadrés ». Discours de François Hollande au Bourget, janvier 2012.

    [2] 12 milliards d’euros pour le Crédit Agricole, 6 milliards d’euros pour BNP Paribas, 5 milliards d’euros pour la Société Générale, et 24 milliards d’euros pour Banque populaire-Caisse d’Épargne.

    [3] Le volume total de produits dérivés a été multiplié par 7 en l’espace de douze ans. Il atteint aujourd’hui 700.000 milliards de dollars. Soit 12 fois le PIB mondial.

    [4] Dont le sauvetage a couté plus de 130 milliards de dollars au contribuable américain

    [5] Selon Frédéric Oudéa, les activités de banque de marché représentent 15 % à 20 % du Produit net bancaire (chiffre d’affaires) des banques, et « moins de 10 %, voire 5 % » de ces activités pourraient être isolées dans une filiale. Ce qui veut dire que seulement 0,75 % à 2 % de l’activité des banques sera impacté par le projet de loi.

    [6] « La loi organique n° 2009-403 du 15 avril 2009 relative à l’application des articles 34-1, 39 et 44 de la Constitution prévoit notamment dans son article 8 que l‘étude d’impact accompagnant une loi inclut « l’évaluation des conséquences économiques, financières, sociales et environnementales, ainsi que des coûts et bénéfices financiers attendus des dispositions envisagées pour chaque catégorie d’administrations publiques et de personnes physiques et morales intéressées, en indiquant la méthode de calcul retenue ». » Source :  Rapport de Finance Watch.

    [7] Par l’interdiction d’annuler une opération moins d’une demi-seconde plus tard, et d’annuler plus de 80 % des ordres passés dans une même journée.

    Basta Mag  via http://fortune.fdesouche.com/