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  • Et si Maurice Taylor avait raison ?

    130225

    L'étonnante publication de la correspondance entre le président de la firme américaine Titan et le ministre du prétendu Redressement industriel fait rebondir le dossier de la désertification économique des activités de notre pays.

    D'excellents esprits s'inquiètent ou s'indignent de voir disparaître l'industrie française. Christian Saint-Etienne en a fait la trame de son livre comme de sa conférence, plus radicale, du 19 février. Fait bien réel, et fort significatif : les usines de l'Hexagone ferment. Les ouvriers français ne trouvent plus d'emploi dans leur pays. Des régions hier encore considérées comme bassins de production deviennent des océans de chômage. Les politiciens passent, ils promettent des solutions. Ils ne les trouvent pas.

    En 2007 un candidat promit qu'on allait réhabiliter la valeur travail. Il fut élu p.de la r. Il fit quelques réformes. Mais rien ne fut "réhabilité". Il ne fut pas réélu.

    En 2011 un de ses rivaux publiait un livre où il lançait un mot d'ordre subtil. Il se préoccupait de produire en France. Cette dérivation du slogan communiste d'hier "produisons français" est demeurée à peine perceptible au regard des journalistes. Formule du PCF naguère, rhétorique FN désormais. "C'était, aurait écrit Paul Morand, un jeune homme d'autrefois, c'est-à-dire à peu près une jeune fille d'aujourd'hui". Tout passe, tout casse. Et tout lasse.

    Ainsi donc malgré son méritoire essai l'agrégé d'histoire François Bayrou assista d'abord à l'annexion de son programme puis à l'effritement de son électorat. L'effort n'a pas plus été récompensé que le travail n'avait été réhabilité.

    En 2012, en effet, ça se gâte. En 1945 on avait fait du stalinien Marcel Paul un ministre de la Production industrielle. Cette fois on bombarde un avocat snobinard de Saône-et-Loire au "redressement" industriel. Dossier après dossier, son incompétence éclate. Qu'importe, il est présenté comme une sorte de chouchou, d'enfant terrible de la gauche pure et dure. On l'encourage un peu partout, malgré les démentis du Premier ministre Ayrault, cavalier sans assiette incapable de tenir sa monture.

    Dans son échange de missives avec Maurice Taylor, il commet quatre fautes :

    1° la première consiste à laisser diffuser une lettre dont il croit qu'elle va mettre l'opinion de son côté, mais qui n'était aucune destinée à une circulation publique

    2° la seconde consiste à répondre à ce qu'il considère lui-même comme des propos extrémistes et provocateurs. Le propre de ce genre de situation est qu'il ne faut précisément jamais tomber dans ce piège.

    3° il menace. En toutes circonstances, cette attitude dénote une faiblesse. Ou bien on prend effectivement des mesures hostiles, ou bien on se tait. Mais bien plus ces mesures dont on agite faussement la perspective, - ou bien elles correspondent à un devoir de contrôle des autorités françaises dans l'intérêt des consommateurs, et alors inutile d'en brandir l'hypothèse, il faut agir - ou bien elles contredisent les accords du Gatt d'hier, devenu OMC, laquelle est actuellement dirigée... par un socialiste français M. Pascal Lamy.

    4° La plus grave est de s'enferrer dans une position intenable, et anti économique. Il cite le nom d'un officier de Louis XVI devenu l'enseigne d'un grand magasin, il invoque les liens historiques entre deux pays, là où il implore en définitive un investisseur privé étranger.

    Or, à relire à deux fois la lettre de Maurice Taylor, factuellement, on ne voit pas, en dehors du style, ce qu'elle contiendrait de faux.

    Il ne se trompe que sur un point, en qualifiant de "fou" un syndicat qui n'a jamais cessé depuis 1947 de mériter tout simplement l'appellation de communiste.

    Si on ne voulait pas d'un discours réaliste typiquement américain, et de sa façon peu diplomatique, si peu politicienne de dire la vérité, il ne fallait pas aller chercher Titan, il ne fallait pas bercer de cette illusion les ouvriers de l'usine Goodyear.

    Le 5 février encore Les Échos nous informaient très sérieusement que : "La CGT demande au groupe Titan de reprendre les pneus agricoles", etc. (1)⇓

    Dans l'univers de Montebourg on n'aime pas entendre dire que deux et deux font quatre et que la terre est à peu près ronde. On juge cela grossier et déprimant. On préfère encore recevoir les encouragements de Mélenchon qui rend Jean-Marc Ayrault responsable des erreurs répétées du camarade Montebourg "cet Américain est un rustre arrogant. Il s’adresse à la France comme un gringo aux latino-américains. D’où lui vient cette insolence ? C’est évident, il a vu comment il a baissé les yeux devant Mittal. Ayrault a donné un signal aux patrons et à la finance mondiale : en France, ils sont les rois ! à ce niveau de gravité, c’est au Premier ministre de monter en ligne. Son silence est consternant."  (2)⇓

    Avec de tels raisonnements on comprend M.  Taylor : un syndicat fou, un gouvernement incapable, une gauche en délire. Pourquoi un industriel américain investirait-il dans un pays pareil ? "Posez la question, dit-il à propos de Montebourg, à cet imbécile"(3)
    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. cf. Les Échos le 5 février 2013 à 16 h 50.
    2. cf. Le Parisien 24 février 2013.
    3. sur Europe N°1 le 22 février.
  • La séduction

    La séduction est quelque chose de trouble dans le rapport de domination qui s'opère entre le séducteur et la personne qui doit être séduite. Le séducteur voulant dominer sa « victime » ne fait-il en fin de compte que la « carpette » pour plaire ? En tout cas, la séduction utilise tous les subterfuges. Il y a dans le fait de séduire une lutte des consciences qui prend une forme moins brutale.
    On croit plaire sur sa valeur, mais on ne séduit que si l'autre a déjà une réceptivité, c'est-à-dire qu'il se trouve sur le même plan intellectuel, culturel et même social.
    On séduit souvent pour mettre une femme dans son lit ou tout simplement par narcissisme pour le sentiment jouissif et nécessaire pour certains de se rassurer.
    Comme Casanova estimait sa valeur en nombre de femmes pudiquement dites « séduites », certains (hommes ou femmes) ne se sentent exister que par la séduction qu'ils pensent dégager. À part dans quelques cercles restreints, la séduction le plus souvent n'a rien d'intellectuel. Elle s'exerce par des vêtements, la façon de mettre son corps en valeur, le comportement, les signes d'appartenance sociale qui font que des individus de la même classe s'attirent. L'entre-soi est un moteur puissant de la séduction. Celle par encanaillement est rare et de courte durée.
    Dans « La dentelière » de Pascal Laine, la relation amoureuse finit mal. Si la différence peut parfois attirer dans un premier temps, la ressemblance fait durer.
    La séduction n'a pas les mêmes armes pour les hommes et les femmes. Les femmes cherchent la sécurité. Les hommes vont mettre en avant leur statut social et leur puissance financière. La femme séduit par ses atouts physiques. Ce schéma, certes très peu féministe, est encore le plus classique de nos jours.
    Ce qu'on appelle le dialogue amoureux de la séduction est souvent très pauvre et fondé sur quelques artifices les plus stéréotypés dans le but que la personne à séduire reste dans le jeu et ne soit pas déconcertée. Il ne s'agit donc pas « d'étaler » sa science mais de rester dans des sentiers bien battus. Chacun a ses petits procédés de séduction qui ont fait leur preuve.
    La séduction a bien sûr une connotation sexuelle. Les hommes comme les femmes émettent des phéromones qui attirent le sexe opposé si l'on reste dans un schéma traditionnel et hétérosexuel. Ceci démontre la part « d'animalité » qu'il y a dans la séduction. Certains possèdent ce qu'on nomme le magnétisme animal, c'est-à-dire des attributs physiques spécifiques.
    Patrice GROS-SUAUDEAU

  • Une claque à l’italienne

    Malgré la chute de Mario Monti, ancien de Goldman Sachs et ex président du Conseil européen, il est permis de  faire la fine bouche devant le résultat des élections italiennes, un bras d’honneur certes, de nos voisins transalpins à la politique d’austérité imposée et voulue par Bruxelles.  C’est la coalition de centre-gauche de Pier Luigi Bersani qui est arrivée en tête à l’Assemblée obtenant ainsi une majorité automatique, devant celle dite de centre-droit du revenant Silvio Berlusconi, dans laquelle il y a vraiment à boire et à manger. Surprise de ce scrutin, (l’ampleur de) la  percée  du Movimento 5 Stelle de l’ex comique  Beppe Grillo, surnommé encore chez nous le « Coluche italien », populiste europhobe décomplexé et  anti Système qui a obtenu 25% des suffrages ! Un « assemblage » là aussi de bric et de broc dont il est permis de douter de l’efficacité et de la  solidité…  Dans un système transalpin ou il  faut également obtenir  la majorité au Sénat pour gouverner (les sénateurs sont élus à la proportionnelle) les choses se compliquent car aucune des forces en présence ne représentent la majorité et les alliances à trouver ne sont pas évidentes. Les observateurs ne croient pas en effet en la seule  à peu près imaginable,  entre le centre gauche de Bersani  (environ 30%) et le centre droit de  Silvio Berlusconi (environ 30%)…

    La claque infligée à Mario  Monti et cette situation de blocage ont  entraîné les commentaires catastrophistes habituels de nos faiseurs d’opinion et une chute des marchés boursiers. Les spécialistes expliquent  que Rome  ne pourra plus  solliciter  le  secours  de la Banque Centrale Européenne (BCE) et que c’est par conséquent   l’avenir de la zone Euro qui, une nouvelle fois,  les Français et les  Européens ont désormais l’habitude de ce genre d’annonce, va se jouer  dans les prochaines  semaines.

     Au sein  du gouvernement  socialiste, deux réactions traduisent assez bien, la duplicité d’une gauche qui a fait le choix de  la loi du marché euromondialiste plutôt que celui du peuple et de la défense des intérêts nationaux. Pierre Moscovici, le ministre des Finances, aux penchants  (économiques) strauss-kahniens a ainsi déclaré hier que les résultats des urnes en Italie « créent des difficultés » mais, et c’est bien le principal n’est-ce pas,  ne « remettent pas en cause les avancées de la zone euro » (sic).

    De son côté, l’«internationaliste » Arnaud Montebourg,  le ministre du Redressement productif,  s’est quasiment  félicité du verdict de cette élection : « les Italiens ont dit qu’ils n’étaient pas d’accord avec la politique imposée par les marchésLes peuples ne sont pas prêts à passer sous la table », a-t-il insisté. Il fallait oser le dire de la part d’un homme qui passe sous la table depuis qu’il est dans le gouvernement Ayrault. Fort de sa réputation d’adversaire  de l’ultra libéralisme européiste, M. Montebourg ne sert qu’à  cautionner par sa seule présence la  soumission  de ce gouvernement de gauche à l’idéologie  bruxelloise.

    Bien sûr l’enseignement majeur de ce scrutin est l’ampleur du revers infligé à cette figure de l’euromondialisme qu’est Mario Monti, qui a obtenu lundi environ  10% des suffrages. Il fut nommé en novembre 2011, par  le président de la République italienne, Giorgio Napolitano,  au poste de président du Conseil des ministres, sur les avis pressants de la Commission européenne,  d’Angela Merkel , de la BCE, du Fonds monétaire international (FMI) et  de la Commission européenne.

    M.  Monti Malgré l’opposition de la Ligue du Nord, avait obtenu un vaste blanc-seing  du Parlement italien. Il avait  immédiatement formé un gouvernement technocratique et mis en œuvre les mauvaises potions des eurolâtres. Comme François Hollande, M Monti avait  donc été missionné pour mener, comme l’a noté Nicolas Dupont-Aignan,  « une  politique d’austérité,  de déflation  et de chômage de masse », tandis qu’il réalisait 80 milliards d’euros de coupes dans le budget de l’Etat, et allongeait l’âge du départ à la retraite à  70 ans.

    Ce traitement  de choc  a eu comme effet  d’entraîner la  récession en 2012 et en 2013 (-2,3% du PIB prévus)…sans  produire  de  résultats positifs; il  s’est révélé bien  évidemment  incapable de faire revenir  la croissance et l’emploi, et la dette de l’Italie avoisine toujours les 2000 milliards d’euros…

     Au delà même de ce bilan calamiteux, et  pour ne rien  arranger de son point de vue,  la campagne électorale de Mario Monti, sa première à l’’âge de 69 ans,  fut à son image très terne, sans éclat, malgré le renfort, qui en dit long sur les intérêts en jeu, d’un conseiller spécial de Barack Obama, le célèbre faiseur de rois, David Axelrod. Cela ne fonctionne pas à tous les coups…L’alliance de M. Monti  avec deux ex alliés de Berlusconi,  Pier Ferdinando Casini (UDC) et le parti FLI (Futuro e Libertà)  de Gianfranco Fini -celui là même que des bonnes âmes citent en exemple d’une évolution politique que devrait  suivre le Front National !- n’a pas non plus séduit les foules.

     Bruno Gollnisch se félicite de ce sursaut, même brouillon et politiquement confus, du  peuple italien tel qu’il s’est manifesté  lors de ces élections.Dans l’hémicycle du Parlement européen il y a quelques mois, le député FN et président de l’AEMN , s’adressant à M. Monti, avait dénoncé le  plan de rigueur de ce dernier, «apte à satisfaire toutes les exigences de (son)  compatriote et ancien collègue de Goldman Sachs, M. Draghi, aujourd’hui président de la Banque centrale européenne; un plan de libéralisation, une réforme en profondeur du marché du travail, rebaptisé plan de croissance et qui, pour le moment, est surtout un plan de régression sociale.»

    Il notait aussi que la seule légitimité de Mario Monti  tenait à son« (adoubement) par ces cercles un peu occultes et mondialistes que sont la commission trilatérale, le groupe de Bilderberg. C’est un peu juste comme légitimité démocratique, même si vous bénéficiez d’une majorité parlementaire.» Une opinion partagée à l’évidence par le peuple italien et une majorité croissante des électeurs français et  des pays de l’UE.

    http://www.gollnisch.com/

  • Courte analyse des élections italiennes

    Courte analyse des élections italiennes
    Gabriele Adinolfi, directeur de l’Institut Polaris, est un témoin privilégié de la vie politique italienne. Il nous livre ici ses premières impressions au lendemain des élections qui viennent de se dérouler dans son pays.

    Gabriele Adinolfi, pouvez-vous nous livrer vos premières impressions sur les résultats des élections italiennes ?

    Un premier constat plutôt rassurant, les Italiens n'ont pas voté pour la Trilatérale, ni pour la BCE, ni pour la Goldman&Sachs.

    Le Parlement qui vient d'être renouvellé a obtenu une majorité de centre-gauche grâce à la “prime à la majorté” prévue par la loi élèctorale italienne qui donne un nombre important de députés supplémentaires à la coalition arrivée en tête, en l’occurence celle de centre gauche. Toutefois, cette coalition gagnante dépasse Berlusconi seulement de 80.000 voix.

    Constatons aussi que le Mouvement 5 étoiles de l'acteur populiste Beppe Grillo est devenu le premier parti italien avec 8.689.168 de voix (25,55%) élisant ainsi 108 députés.

    Enfin, la coalition de Mario Monti, l’euro-technocrate centriste intronisé par Bruxelles l’an passé, dépasse à peine les 10% et compte en tout 45 élus. L'ancien patron du Mouvement social italien (MSI), Gianfranco Fini, qui soutenait la coalition de Monti, est tout simplement éliminé.

    Les électeurs opposés au gouvernement euro-technocrate, toutes listes confondues, dépassent donc les 65%.

    Au Sénat aucune majorité n'est mathématiquement possible.

    L'Italie se présente comme impossible de gouverner. Alors, que faire ?

    Voter à nouveau ? Impensable pour l'establishment car Grillo et Berlusconi renforceraient encore leur audience.

    Mais nous avons deux jeux possibles auxquels il est licite de s'attendre.

    Soit une nouvelle coalition centredroite/centregauche avec un téchnicien comme premier ministre (Giuliano Amato c'est le plus pobable), soit une coalition nationale autour d'un personnage qui donne l'impression de répresenter le renouveau et la société civile. Il s'agit de Matteo Renzi, le jeune maire de Florence appartenant au Parti democrate mais très aprécié par la droite modérée. C’est un chrétien de gauche bon teint, fils, semble-t-il, d'un grand maître de la franc-maçonnerie. Il serait l'homme parfait pour pousuivre la politique des grands capitaux spéculatifs en la rendant “populaire”. Nous verrons bien.

    Une chose est sûre : c'est que la volonté des électeurs italiens, qui rejettent clairement la politique des sacrifices dictée par les usuriers, ne sera pas respectée.

    Et les nationalistes, ils semblent être les grands perdants de ces élections ?

    Il est intéressant aussi d’analyser le suicide des nationalistes qui, une fois qu'ils ont cru possible de pouvoir s’émanciper de la tutelle de Berlusconi, ont démontré leur incapacité à exister réellement.

    Rappelons que le MSI, avant de rentrer dans une majorité gouvernamentale, pendant quarante-huit ans, de 1946 à 1994, avait toujours ressemblé des scores oscillant entre le 5 et 9%. Habitualement son score était en moyenne de 6,5%.

    Cette fois-ci les “missinis” (nom donnés aux militants du MSI – NDLR) se sont presentés en sept formations différentes. Fratelli d'Italia et La Destra ont appuyé Berlusconi. Une composante du MSI est restée dans le Peuple des Libertés de Berlusconi. D'autres, avec Fini, ont soutenu Monti avec la liste Futuro e Libertà. Trois autres listes y sont allées de manière autonome : Forza Nuova, Casapound Italia et Fiamma Tricolore.

    Et voici le scores :

    Fratelli d'Italia, 666.035 voix (1,95%)

    La Destra, 219.816 voix (0,64%)

    Futuro & Libertà (G. Fini), 159.429 voix (0,46%)

    Forza Nuova, 89.826 voix (0,26%)

    Casapound Italia, 47.691 voix (0,14%)

    Fiamma Tricolore, 44.753 voix (0,13%)

    Le total est de 1.317.376 voix éparpillées donnant un pourcentage global de 3,58%. Il faudra ajouter à cela les voix passées directement à Berlusconi et celles qui sont allées à Grillo pour retrouver, mais dispersés, les scores passés du MSI (6% - 6,5%).

    Fratelli d'Italia obtient 9 députés, les autres cinq formations n'élisent personne. Des anciens “missinis” seront èlus sur les listes du PdL ; on ne sait pas encore qui et combien, mais il s'agira seulement d'une patrouille.

    Rien à faire, il y a une malédiction, les nationalistes n'arrivent jamais, nulle part, même dans des conditions des plus favorables, à avoir une vraie maturité politique et à être enfin efficaces.
    Gabriele Adinolfi http://www.voxnr.com
    source : Synthèse nationale :: lien

  • À propos de l'endettement de la France (archive 2010)

    De nombreuses raisons ont été données, mais nous allons en examiner deux particulièrement qui contribuent le plus aux mille milliards d'euros de dette.
    La Construction Européenne
    La France a toujours été un pays contributeur, c'est à dire une « vache à lait » au même titre que l'Allemagne ce qui donne des milliards d'euros cumulés à perte pour la France. Mme Thatcher déclarait : « I want my money back ». La France par générosité ou gloriole se veut à la pointe de la Construction Européenne. Cela a un coût. Il ne suffit pas d'être Européiste, il faut aussi le payer (quitte à vendre le stock d'or de la France !).
    Maurice Druon qui n'est pas économiste écrivait qu'avec l'euro, on n'avait plus la facilité de dévaluer.
    Une dévaluation n'est ni une chose facile ou difficile, une monnaie doit simplement être adaptée à la compétitivité du pays. Si le franc existait encore, on aurait certes pu dévaluer un peu, exporter plus et ainsi financer nos déficits en créant même plus d'emplois. La Chine utilise bien les délices d'une monnaie faible, trop au goût de certains.
    Avec l'euro, cela n'est plus possible. Le traité de Maastricht ligote les politiques économiques possibles et ôte beaucoup de souplesse aux différents pays.
    La Banque Centrale Européenne ne fait que lutter contre l'inflation dans l'intérêt des rentiers ce qui ne favorise pas la croissance. Une inflation modérée est pourtant une bonne chose pour l'économie puisque cela pénalise (légèrement) les rentiers non productifs et moins consommateurs au profit des productifs plus consommateurs.
    Le traité de Maastricht a été néfaste pour la France puisque maintenant la Banque de France ne peut plus faire d'avances au Trésor ce qui permettait la création monétaire au moment opportun. Dans le dernier rapport du FMI, il est prévu que la zone euro aura le taux de croissance le plus faible du monde, en dessous de l'Afrique subsaharienne.
    Voilà à quoi sont arrivés les Technocrates de la Construction Européenne, du pacte de stabilité et de la mise en place de l'euro.
    Dans un contexte de croissance plus forte (possible si nous avions gardé le franc) la dette de la France serait beaucoup moins un problème.
    L'immigration
    On peut évaluer à environ 300 000 immigrants supplémentaires en France chaque année (demandeurs d'asile inclus). C'est énorme d'autant plus que 90 % sont à la charge de la collectivité avec tous les frais supplémentaires différés que cela constitue (allocations renouvelées chaque année, écoles, hôpitaux, soins, logements, prisons ... ).
    Dans un contexte où on évalue à deux millions et demi (2 700 000 exactement) le nombre officiel de chômeurs, la France n'a pas les moyens économiques de les accueillir. Il a fallu par exemple réquisitionner 18 000 chambres d'hôtel pour les demandeurs d'asile dont le nombre ne fait qu'augmenter. On a toujours abordé la question de l'immigration en termes idéologiques. Il serait temps de raisonner aussi en termes économiques.
    La liquidation de la France (la grande affaire de la politique française)
    Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, toute la politique de la France a consisté à en finir avec la France si l'on excepte la parenthèse De Gaulle. De l'extrême gauche en passant par Cohn-Bendit et Giscard jusqu'à l'extrême droite d'Alain de Benoit qui arrive à croire sans rire que la construction européenne est synonyme de l'Europe de la race blanche, pratiquement toute la classe politique (surtout celle au pouvoir ou proche de lui) a en commun la haine de la France et de la nation. Elle se grise de slogans : « L'Europe démultiplicateur de puissance ». Pour qui ? Pour quoi ? Pour défendre quel être ? Comme si l'Europe sac de noeuds d'intérêts divergents était le prolongement des intérêts de la France.
    « L'Europe : la France en plus grand » : expression franco-française qui fait sourire les autres Européens. L'Europe est devenu le trou noir de toute l'action politique en France depuis plus de trente ans. Cet ensemble européen est d'ailleurs flou, fluctuant, et indéfinissable. On aura sans doute l'entrée «irréversible» de la Turquie selon Jacques Chirac. Dominique Strauss-Kahn veut même faire entrer les pays du Maghreb dans l'union européenne. Tout n'est que question de temps. Ce qui est impensable aujourd'hui ne l'est déjà plus demain. Qui aurait pensé il y a vingt ans que la Pologne et les pays baltes intégreraient l'union européenne ? Ceux qui ne se plient pas à cette version du monde sont considérés comme nostalgiques, passéistes, aigris et même racistes, mot qui donne des frissons.
    Dans cette communion de la haine des nations, l'immigration n'est pas une question à part, mais est intimement liée avec la construction européenne, à la fin de la France, des nations et à la mise en place de l'idéologie post-nationale.
    Cela donne sans doute des satisfactions à tous les haineux de la France. De Gaulle ne voulait pas que l'Europe se fasse sur le cadavre de la France. Il n'avait pas vu assez loin. L'Europe se fera certes sur le cadavre de la France, des nations, mais aussi sur le cadavre des peuples européens qui disparaissent peu à peu noyés dans une immigration à venir encore plus forte que celle qu'ils ont connue jusqu'à maintenant. En trente ans (ce qui est très peu) la France a changé physiquement ; il suffit de se promener dans les banlieues des grandes villes pour que cela saute aux yeux. Les banlieues immenses, peuplées de jeunes d'origines diverses, pèseront demain infiniment plus lourd que les campagnes de France «encore» françaises mais peuplées d'une population dont la moyenne d'âge est très supérieure. La France de demain se trouve en banlieue et non en Corrèze.
    Dans un contexte de mondialisation totale où les détenteurs de capitaux investissent sans état d'âme sur toute la planète là où c'est le plus rentable, que veut dire l'Europe de l'économie ? La construction européenne a été fondée sur de grands mensonges à l'égard de ses habitants. Tout d'abord le mirage de la puissance (qu'est-elle vraiment de nos jours et pour quoi faire) fondée sur le nombre, le mirage de la paix qui dans le fond est venue de la dissuasion et qui n'empêche pas hélas le terrorisme, le mirage d'une Europe fondée sur l'héritage commun alors que dans le même temps on fait juxtaposer en France et en Europe toutes les religions et toutes les communautés de la planète, le mirage d'une Europe indépendante alors que les centres de décision se trouvent à l'ONU, l'OTAN, l'OMC et même à Washington et New-York dans les sièges des multinationales. Il serait temps d'arrêter de vivre sur des illusions et de réfléchir sur ce que l'on veut construire ou détruire. Y gagne t-on vraiment à noyer les identités nationales dans un grand magma ? Dans un cadre de mondialisation le cadre national n'est-il pas en fin de compte le mieux adapté ? Le référendum sur la constitution européenne ne sera sans doute comme toujours qu'une empoignade stérile pour un résultat déjà connu d'avance.
    Patrice Gros-Suaudeau

  • La guerre d’Espagne et l’art moderne comme instrument de torture et de conditionnement social

    Car le fantastique me tourmente comme toi-même,
    aussi j’aime le réalisme terrestre. Chez vous, tout
    est défini, il y a des formules, de la géométrie ;
    chez nous, ce n’est qu’équations indéterminées.

    Le Diable (dans "les Frères Karamazov")

    A mesure que le déchiffrage de l’Histoire progresse, la guerre d’Espagne apparaît, par-delà son imagerie romantique, comme le premier laboratoire orwellien de la modernité. A mesure aussi que l’humanité toute nue et entière entre dans cette modernité, elle ne peut qu’abandonner tout espoir, comme les victimes de l’enfer dantesque. Elle se déconnecte ou elle rêve, et puis elle se soumet.

    L’historien espagnol José Milicua a découvert que, pour torturer et briser psychiquement des détenus politiques, l’avant-garde révolutionnaire avait utilisé l’avant-garde artistique. L’art moderne, éclaireur et compagnon de route des révolutions, se faisant ainsi le complice de leurs dérives totalitaires. C’est un ouvrage introuvable, "Por que hice las checas de Barcelona", de R.L. Chacón (Ed. Solidaridad nacional, Barcelone, 1939), qui est à l’origine de cette révélation paradoxale, les tortionnaires furent les républicains anarchistes et marxistes et leurs victimes les fascistes franquistes.

    Chacón a consigné la déposition d’un anarchiste français d’origine austro-hongroise, Alphonse Laurencic, devant le Conseil de guerre. Accusé de tortures par la justice espagnole, ce geôlier amateur reconnaît en 1938 que, pour pousser à bout ses prisonniers franquistes, il a, avec deux autres tortionnaires appelés Urduena et Garrigo, inventé des checas, cellules de torture psychique. Il enfermait ses victimes dans des cellules exiguës (ce n’est pas nouveau), aussi hautes que longues (2 m) pour 1,50 m de large. Le sol est goudronné, ce qui, l’été, suscite une chaleur épouvantable (l’idée sera abandonnée parce que, du coup, ces cellules sont moins glaciales en hiver). Les bats-flancs, trop courts, sont inclinés de 20°, ce qui interdit tout sommeil prolongé.

    Le prisonnier, comme l’esthète décadent d’"A rebours", de J.K. Huysmans, est accablé de stimuli esthétiques : bruits, couleurs, formes, lumières. Les murs sont couverts de damiers, cubes, cercles concentriques, spirales, grillages évoquant les graphismes nerveux et colorés de Kandinsky, les géométries floues de Klee, les prismes complémentaires d’Itten et les mécaniques glacées de Moholy Nagy. Au vasistas des cellules, une vitre dépolie dispense une lumière verdâtre. Parfois, comme Alex, le héros d’Orange mécanique, ils sont immobilisés dans un carcan et contraints de regarder en boucle des images qui évoquent un des plus célèbres scandales de l’histoire du 7e Art : l’oeil découpé par une lame de rasoir du Chien andalou, de Buñuel et Dali et dont l’historien du surréalisme, Ado Kyrou, écrit que ce fut le premier film réalisé pour que, contre toutes les règles, le spectateur moyen ne puisse pas en supporter la vision.

    ***

    Si la loi de l’art classique fut de plaire et d’ordonner, celle de l’art moderne sera donc de choquer et de désaxer, un peu il est vrai comme aux temps baroques (voir les tyrans baroques du cinéma soviétique pour enfants). Signe supplémentaire et presque superflu des temps d’inversion. S’étonner que l’avant-garde esthétique serve d’aussi noirs desseins et que l’art moderne "rebelle et libérateur" se fasse complice de la répression serait oublier l’histoire d’un siècle d’horreur. « Ce siècle est un cauchemar dont je tente de m’éveiller », dit d’ailleurs Joyce au moment où se déclenchent en Europe les guerres des totalitarismes. Il publie, comme un exorcisme, l’incompréhensible "Finnegan’s Wake" qu’il appelle lui même « la folle oeuvre d’un fou ». Paul Klee, un des peintres utilisés par Laurencic, plaide que « Plus le monde est horrible, plus l’artiste se réfugie lui-même dans l’abstraction ».

    En musique, Schoenberg rompt avec un romantisme tardif pour se lancer dans la provocation dodécaphonique, qui aujourd’hui encore reste insupportable au public moderne. Et Ravel entendant une auditrice du Boléro crier « Au fou ! » s’exclame : « Enfin une qui a compris ! »

    Au cinéma, la distorsion folle des formes du Cabinet du docteur Caligari accompagne la contestation politique radicale de l’expressionnisme de l’entre-deux-guerres.

    En architecture, l’art de Le Corbusier, prétendument fondé sur la dimension humaine (le modulor) révèle une obsession carcérale que la spontanéité populaire saisira d’instinct en baptisant son oeuvre « la maison du fada ». En somme, toute l’esthétique née dans la première moitié du siècle est un hurlement de dément devant les guerres qui dévastent l’Europe et les totalitarismes qui l’enserrent. Ce pourquoi, aujourd’hui encore, elle impose la mobilisation de brigades médiatiques de soutien esthétique pour s’imposer, tant elle défie le goût du commun.

    Aux yeux de l’artiste contemporain, l’homme n’est plus une âme à la recherche de Dieu ni même une intelligence en quête de Raison. C’est une monade, un fou qui s’ignore dans un monde fou qui l’ignore, et pour ce fou l’art ne peut être que le miroir de son inquiétante étrangeté. Dès lors, le malentendu est complet. Une critique naïve ou complice exalte la "rébellion" des artistes quand ceux-ci, au contraire, sont avec les bourreaux pour torturer les hommes et les priver de leurs libertés.

    José Milicua fait observer que plusieurs dessins géométriques des checas préfigurent l’art cinétique de Vasarely. Or ce maître des géométries variables est la clé d’un film célèbre, L’Exorciste : lorsque Regan, la jeune possédée (Linda Blair), se rend chez le psychiatre pour subir des examens très techniques (on prétend la réparer comme une machine, au lieu qu’il faudrait la sauver comme une âme en peine), elle s’assied devant une toile de Vasarely, labyrinthe qui reflète sa possession en même temps qu’elle la nourrit. Après sa crise éclate.

    Ce lien entre l’art et la démence qui est une possession, est typiquement moderne. L’art, détourné de sa fonction de serviteur du Beau, du Vrai, du Bon, devient une arme de la Folie contre la Raison classique.

    La torture de Laurencic préfigure Le Prisonnier, mythique série télévisée psychédélique des années soixante où des caméras omniprésentes sont là moins pour surveiller des détenus qui ne peuvent pas s’évader que pour déchiffrer leurs réactions à cet univers privé de raison. L’ambiance festive du village y agit comme un antidépresseur qui facilite le travail des cerbères. Et le but de cette torture est d’obtenir un aveu, des « renseignements ».

    ***

    Puis on découvre que l’art moderne est mis au service du décor urbain de la modernité, lui-même instrument de torture géant soumettant les populations aux flux de circulation, au stress des news, à la consommation éternelle.

    Ainsi, dans un décor moderne qui privilégie l’abstraction et l’espace mécanique, l’homme se renferme sur lui-même et fabrique son propre malheur. La "maison du fada" nourrit la dépression des cités, Brasilia provoque des accès de brasilitis, psychopathie spécifique à la ville moderne, « lieu situé dans un espace déshumanisé, abstrait et vide, un espace impersonnel, indifférent aux catégories sociales et culturelles », écrit très bien Zygmunt Bauman. Un plan de ville devient un transistor ou tableau abstrait (Vasarely, encore lui, voyait ses tableaux comme des « prototypes extensibles des cités polychromes de l’avenir »). Le dessin devient un dessein. Le plan directeur, un plan de dictateur (le totalitariste Le Corbusier projetait de raser le centre historique de Paris et dédiait « A l’Autorité ! » le plan de sa "Cité radieuse"). Le sujet isolé dans la cellule de sa banlieue est voué à « l’expérience du vide intérieur et à l’incapacité de faire des choix autonomes et responsables » (Bauman). Dès lors, le bat-flanc du prisonnier de Laurencic, si inconfortable soit-il, l’est cependant moins que l’espace extérieur, surveillé et vitrifié. Pour ne pas parler du décor immonde de son émission de TV préférée.

    Dans un maître-ouvrage oublié, "Building Paranoïa", publié en 1977, le docteur Steven Flusty remarquait déjà que l’espace urbain est en proie à une frénésie d’interdits : espaces réservés (filtrage social), espaces glissants (labyrinthes détournant les gêneurs), espaces piquants (où l’on ne peut s’asseoir), espaces angoissants (constamment patrouillés ou espionnés par vidéo). C’est le décor fou de la fin des Blues Brothers.

    Ce conditionnement paranoïaque est une application à l’échelle urbanistique des intuitions de Laurencic. Le dressage s’y pratique "en douceur", sans la brutalité qui risquerait de provoquer la révolte du sujet. Ainsi, sur les quais du métro, les bancs de jadis font place à des sellettes inclinées à 20° (le même angle que dans les cachots anarchistes de Barcelone !) sur lesquelles on peut poser une fesse mais en aucun cas s’attarder, ce qui dissuade le stationnement des clochards.

    Laurencic a ainsi créé artisanalement l’arsenal de conditionnement et de manipulation des systèmes postmodernes, qui sont au sens strict des sociétés créées sur plan, avec des individus au comportement prévisible et, comme notre prisonnier, de la checa ou de la télé, nourris d’amertume.

    Chaque écroulement d’une figure du pouvoir
    totalitaire révèle la communauté illusoire qui
    l’approuvait unanimement, et qui n’était
    qu’un agglomérat de solitudes sans illusions.

    La Société du Spectacle

    Nicolas Bonnal  http://www.france-courtoise.info

  • Catherine Rouvier : « Pour obtenir un résultat politique, il faut une action politique. »

    Nous postons cette interview de Mme Catherine Rouvier, non par esprit de critique, mais pour aider les organisateurs de la "manifestation pour tous" et par ce que nous mettons en avant la maxime de notre maître "Politique d’abord"

    Catherine Rouvier est docteur d’Etat en Droit public et en Sciences politiques de l’Université Paris II (Panthéon-Assas), ancienne élève de Sciences Po Paris et professeur à l’université de Paris XI (Orsay). Sa thèse d’histoire des idées politiques sur Gustave Le Bon, parue initialement en 1986 aux PUF avec une préface d’Edgar Faure et qui a reçu le prix Fabien de morale et de sociologie de l’Académie française, a permis de redécouvrir cet auteur qui fut le père de la psychologie collective et dont l’ouvrage Psychologie des foules, paru en 1895, connut un grand succès. Son ouvrage a été augmenté, enrichi et réédité en 2012 (avec une préface de Paul-Marie Coûteaux).

    Bago : Bonjour Madame, qu’a pensé la spécialiste de la psychologie des foules que vous êtes des manifestations contre le « mariage pour tous » ?

    Catherine Rouvier : Le déroulement de la manifestation ; la nature même des mots d’ordre et des chants ; la couleur rose apaisante et inoffensive des panneaux, des tee-shirts, des écharpes ; la scission des cortèges, venus de trois endroits différents, ce qui diluait l’effet de masse ; le caractère très lent de la marche, souvent stoppée par de longues minutes passées dans le froid, ce qui minimisait l’échauffement des corps mais aussi des esprits ; tout était fait pour que ne se produise pas de phénomène de foule, c’est-à-dire la fusion des individualités en un « moi collectif » animé d’une pensée commune, et parcouru de sentiments contagieux comme la colère ou l’enthousiasme. Or, seule la puissance invincible d’une véritable "foule" au sens psychosociologique du terme peut faire peur à un gouvernement jusqu’à le faire plier, comme ce fut le cas en 1984.

    Bago : Que faudrait-il, le 24 mars, pour que les gentils manifestants se changent en foule ?

    Catherine Rouvier : En priorité, il faut deux choses : des mots d’ordres et un chef.

    Bago : Les mots d’ordres ne convenaient-ils pas ? [1]

    Catherine Rouvier : Le message, pour générer l’action, doit être simple, clair, univoque. On ne peut pas faire dire à une foule qu’on souhaite mobiliser vraiment deux choses à la fois, surtout si elles sont presque exclusives l’une de l’autre. Sinon le message est brouillé, donc inefficace. Ainsi, en l’espèce, on ne pouvait pas, d’un côté, refuser d’appeler « mariage » la légalisation de la vie commune de deux hommes ou de deux femmes et refuser que cette union ait les mêmes conséquences que celle d’un homme et d’une femme ; et, d’un autre coté, reprendre à son compte le terme même qui justifie ces revendications : la lutte contre l’homophobie. Donc mettre sur les tracts appelant à manifester, sous le mot d’ordre principal, « manif’ pour tous » (qui était déjà un clin d’œil amical à l’appellation fallacieuse de « mariage pour tous » des adversaires - ce qui n’est pas très bon), un second mot d’ordre : « lutter contre l’homophobie », lequel brouillait le message.

    La suite sur le site Le Rouge et le Noir

    http://www.actionfrancaise.net

  • Quand l’Europe sauve ses banques, qui paye ? (O. Delamarche)

    Une enquête coup de poing sur les dessous des plans de sauvetage des banques européennes.

    50 milliards d’euros en Grèce, 70 milliards en Irlande, 40 milliards en Espagne : au sein de la zone euro, les États se sont vus contraint les uns après les autres – moyennant des sommes astronomiques – de venir en aide aux banques pour compenser les pertes subies suite à des prêts pourris.

    Une part importante des sommes débloquées finit dans les caisses des créanciers de ces banques sauvées. Quant aux financiers qui ont fait de mauvais investissements, ils se retrouvent protégés contre toute perte aux frais de la collectivité. Et ce contrairement aux règles de l’économie de marché. Pourquoi ? Mais qui sont les bénéficiaires de telles opérations, qui encaisse l’argent ?

    C’est en posant cette question très simple qu’Harald Schumann, essayiste en économie et brillant journaliste, sillonne l’Europe. Et obtient des réponses pour le moins sidérantes. Car ceux qui ont été “sauvés” ne se trouvent pas – comme on tend à vouloir nous le faire croire – dans les pays en détresse, mais surtout en Allemagne et en France.

    http://fortune.fdesouche.com/