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  • Hyères : les pervers insultent la religion de leurs pères

    Nouveau scandale à Hyères, dans le Var : un flyer assez singulier a été diffusé pour annoncer une soirée organisée hier dans la discothèque Le Pink. La religion, l’image du crucifix en fond d’affiche et le nom des organisateurs qui empruntent des appellations cléricales, est associée à une soirée où sont mêlés sexe, perversion et pornographie. Instrumentaliser ainsi la religion pour faire une publicité aussi malsaine, tourner en dérision la religion en plein carême, et à deux jours de la renonciation du pape, voilà qui suscite bien légitimement l’indignation des catholiques.

    L’abbé Benoit Moradei, curé  d’Hyères, a réagi dans le journal Var matin, afin de faire entendre sa voix, entendant faire son « devoir de responsable de la communauté catholique d’Hyères« . Il résume lui-même la situation :  « Un crucifix en image de fond, les noms des organisateurs (Père Roman, DJ Père MattG et Père Djoche Lopez) annoncent une parodie – l’Eglise catholique est visée, ainsi que les prêtres. La veille du jour où Benoît XVI quitte sa charge. Pour faire le buzz, je pense. (…) Comme disait Jésus sur la Croix : “Ils ne savent pas ce qu’ils font”. Mais, il me fallait dire mon “coup de gueule” non violent devant un acte moins anodin qu’il n’y paraît. »

    La parodie est scandaleuse quand elle touche à la Foi, c’est à dire à ce qu’il y a de plus intime et de plus précieux dans la personne humaine. Ne pas respecter cette dimension intérieure et spirituelle, c’est nier l’homme ou bien le réduire à la matière. Une telle grossièreté est d’autant plus blessante qu’elle vise évidemment la religion de nos ancêtres, celle qui est intrinsèquement liée à l’essor de la civilisation occidentale qui nous a engendré et qui a fait de nous ce que nous sommes, nous constituant héritiers d’un immense patrimoine spirituel.

    Décidément, le carême sera là encore l’occasion d’un nouveau chemin de croix pour les catholiques. Mais ce qui est en jeu, ce ne sont pas simplement des susceptibilités -après tout, le catholique doit être prêt à mourir pour sa Foi-, mais l’honneur de l’Église et de Notre-Seigneur. Voilà ce qui motive notre indignation et justifie notre réaction.

    http://www.contre-info.com/

  • La Tyrannie Médiatique de Jean-Yves Le Gallou

    Note de lecture de Guillaume de tieulloy, résister à la tyrannie médiatique

    Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polemia, est sans doute l’un des meilleurs connaisseurs de la désinformation et du monopole du politiquement correct sur ce qui n’est plus le quatrième pouvoir, mais bel et bien le premier (auquel tous les autres doivent une allégeance servile). Cette situation est ce qu’il appelle, à juste titre, la « tyrannie médiatique ».

    Il vient d’en résumer les principaux ingrédients et symptômes dans une somme magistrale, qu’il faut absolument mettre entre toutes les mains.

    Il est probable que vous soyez comme moi, amis lecteurs, et vous ayez déjà lu la plupart des informations contenues dans ce livre. Mais je ne crois pas qu’il existe ailleurs une synthèse aussi complète.

    Or, ce sujet est, pour notre pays, un sujet de vie ou de mort. La question n’est pas seulement la surreprésentation de la gauche dans les rédactions. Le plus grave, c’est que les médias dictent la politique du pays et qu’ils n’ont que mépris pour la France et les Français.

    À mon sens, dans cette situation catastrophique des médias en France, trois ingrédients sont plus importants que les autres :

    • – le poids de la gauche parmi les journalistes (les sondages effectués dans les écoles de journalisme et les rédactions en 2012 le confirment encore) ;

    • – le poids de la publicité qui conduit la plupart des journalistes à censurer toute information supposée « identitaire » (c’est-à-dire supposée trop hostile à l’uniformisation mondialiste ou à l’immigration) ;

    • – et, enfin, l’ignorance arrogante des journalistes.

    Jean-Yves Le Gallou donne des exemples sidérants de ces problèmes. Je dois dire que, parmi tous les faits et citations qu’il donne, j’ai un « faible » pour cette déclaration d’une certaine Anne-Sophie Mercier, alors journaliste à Charlie hebdo  (vous savez, l’hebdomadaire dit « satirique », mais qui préfère réserver ses « satires » aux « franchouillards » comme vous et moi plutôt qu’aux puissants du jour !…) :«Je suis pour une société de tabous. Je ne suis pas pour une société de la parole libérée. Je ne suis pas pour qu’on donne la parole au peuple. » Et Le Gallou de commenter laconiquement : « Pour une journaliste travaillant dans un journal satirique (?), avouons que ça ne manque pas de sel… Quoi qu’il en soit, quel aveu ! Cela aurait pu lui valoir un “Prix nunuche”. Pas du tout: elle a été recrutée par Le Monde en novembre 2011 ! »

    A mon sens, le plus grave n’est pas la surabondance de nos adversaires dans les médias. Mais bel et bien la confusion entre information et opinion. En réalité, il n’existe pas d’information brute, ni au Monde, ni à Libération… ni aux 4 Vérités.

    Pour notre part, nous ne prétendons pas donner une information meilleure que celle du Monde. Mais nous prétendons être plus honnêtes que le Monde, car nous assumons pleinement ce que nous sommes, alors que le Monde prétend être « objectif ».

    Entendons-nous bien : je n’ai évidemment rien contre l’objectivité, si on entend par là le respect de la vérité. Mais je prétends qu’il est impossible que nos options idéologiques n’agissent pas dans le choix des thèmes que nous traitons. Et je prétends, par conséquent, que, si mon orientation à droite a des conséquences sur mes articles, il en va de même – bien qu’ils ne l’avouent pas – pour l’orientation à gauche des journalistes du Monde. Au demeurant, si j’en juge par la liste impressionnante de « bobards » recensés par Jean-Yves Le Gallou, l’objectivité dont se gargarise la grosse presse n’aboutit certainement pas au respect scrupuleux de la vérité !

    Mais il y a mieux dans le livre de Jean-Yves Le Gallou. Il n’y a pas seulement la dénonciation d’un état de fait pénible. On trouve aussi les pistes pour en sortir, les pistes de la « réinformation » (un terme que nous lui devons, je crois, et qui est désormais bien entré dans les mœurs).
    En particulier, Jean-Yves Le Gallou signale l’importance du développement d’Internet pour la diffusion d’une pensée non asservie au politiquement correct. C’est évidemment ce qui inquiète l’oligarchie et c’est pourquoi elle cherche, par tous les moyens, à censurer la toile. Et c’est aussi pourquoi, bien qu’il s’y trouve de nombreux sites orduriers, il faut absolument défendre la liberté sur Internet. C’est la seule brèche – mais elle est de taille – dans le monopole de l’anti-France !

    Guillaume de Thieulloy
    Les 4 Vérités Hebdo n° 881
    22/02/2013

    Jean-Yves Le Gallou, La tyrannie médiatique, VIA ROMANA, 2013, 380 pages

    Pour commander, voir à La Boutique

    Correspondance Polémia – 26/02/2013

  • La vraie neutralité du net, c’est la liberté d’expression

    Tribune libre de Laurent Chemla

    « À ce jour, Internet est le seul outil qui fasse de la liberté d’expression autre chose qu’une pétition de principe. Au lieu de chercher à l’encadrer, il faudrait enfin commencer à la protéger. » Un point de vue du blogueur Laurent Chemla opposé à toute réglementation liberticide et favorable à la protection judiciaire des libertés contre les censures abusives des fournisseurs d'accès (FAI).

    Nouvelle chronique « BBS, chroniques d’un voleur », de Laurent Chemla — fondateur de Gandi et auteur de Confessions d’un voleur.

    On dit souvent de la liberté d’expression qu’elle est la première des libertés fondamentales, parce que d’elle dépendent toutes les autres. Je laisse aux étudiants de terminale le soin d’expliquer pourquoi dans leurs dissertations, mais partons de ce postulat en considérant — avec Kant et Florent Pagny — que même la liberté de penser en découle (parce que les opinions se développent dans la réflexion commune et, donc, dans l’expression publique de tous).

    Réguler, c’est censurer

    Toute anecdotique qu’elle soit au fond, l’affaire du #hashtag (1) « unbonjuif » sur Twitter aura au moins eu le mérite de remettre sur la table cette question : doit-on (et, surtout, comment) interdire certains propos sur le Web ? Le CSA en rêve, les associations de lutte contre le racisme aussi, le Sénat vient d’annoncer l’installation d’un groupe de travail dont ce sera l’objectif et la porte-parole du gouvernement (et ministre du droit des femmes) souhaite y participer.

    On aura beau avoir répété (depuis près de 20 ans) qu’Internet n’est pas un espace à part du monde réel, que l’expression publique ne peut relever que du droit général – quel que soit le média qu’elle utilise –, et que le droit à la liberté d’expression des simples citoyens était très mal protégé dans le mal-surnommé « pays des droits de l’homme », il semble que n’importe quel prétexte soit bon pour revenir sur ce qui devrait être non seulement acquis, mais même politiquement tabou dans une démocratie qui se voudrait respectable : la possibilité pour tous d’accéder à la libre expression de ses opinions, sans considération de frontière, dans le « seul » respect des lois nationales qui gouvernent sa société.

    Alors, puisque ce qui devrait s’imposer à tous comme une évidence n’est perçu (par quelques-uns) que comme un simple point de droit, soumis à des régulations qui varient selon le sens du vent médiatique, répétons-le encore :

    La liberté d’expression est la première des libertés fondamentales. A ce jour (et comme le Conseil Constitutionnel l’a rappelé lors de l’adoption de la loi HADOPI), Internet est le seul outil qui fasse de ce droit autre chose qu’une pétition de principe. Vouloir « encadrer l’expression publique sur Internet » (ou « réguler », ou « autoréguler », ou – pour les moins xylolaliques – « censurer »), ce n’est pas contrôler l’utilisation d’un nouveau média, c’est toucher – sans oser le dire – au principal fondement de ce qui fait la différence entre une démocratie et une dictature. La liberté d’expression du citoyen, à ce jour, n’existe QUE sur Internet.

    Réguler Internet, c’est réguler la liberté d’expression AU-DELÀ de ce que la loi commune prévoit pour tous. Si un responsable politique dit ne vouloir toucher à la liberté d’expression « que sur Internet », comprenez bien qu’en réalité c’est au principe entier qu’il s’en prend.

    Il faut le dire, le redire, le re-redire encore et encore, et s’il le faut, je le ferai.

    La seule régulation citoyenne, c’est la loi générale

    « Mais enfin », diront certains, « certains propos sont insupportables ». Justement : c’est parce qu’ils le sont que vous savez que vous vivez dans un pays démocratique. Sauf à vouloir ne voir que ce qui vous ressemble (ou plutôt qui ressemble à ce que le marketing décide), que ce qui va dans votre sens (ou plutôt dans le sens des meilleurs démagogues), sauf à croire que tout le monde doit penser pareil, vivre pareil, manger pareil et regarder la même chose, alors vous devez, nous devons tous accepter de lire des choses qui nous semblent insupportables, sans quoi le risque est de voir un jour vos propres opinions devenir insupportables pour le « régulateur » et disparaître de l’espace public (et je ne fais que paraphraser, ici, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme dans sa décision du 7 décembre 1976] (points 46 et suivants)).

    On peut (et c’est le cas) demander à certaines professions, certains représentants, de s’en tenir à une parole plus contrôlée. Les médecins ne doivent pas rendre publics nos dossiers médicaux. Les avocats ont un devoir de confidentialité qui couvre leurs échanges privés avec leurs clients. Les journalistes doivent protéger leurs sources et ne pas diffuser de fausses nouvelles, et les représentants politiques ne doivent pas mentir à leurs électeurs. Euh, ou pas.

    Ce sont des professions réglementées. Des lois spécifiques s’appliquent à des cas spécifiques et c’est très bien comme ça.

    Le simple citoyen, qui n’exerce aucune de ces professions (ou qui s’exprime en dehors du cadre professionnel) ne relève PAS d’un cas spécifique. Il ne relève d’aucune autre « déontologie » que du strict cadre du Droit général. Est-ce si difficile à comprendre ?

    Le garant de nos droits, c’est le juge, pas l’intermédiaire technique

    « Ceux qui s’expriment sur Internet sont impunis quand ils ne respectent pas la loi : c’est donc une zone de non-droit », diront certains. Je demande à voir. Bien sûr, ce n’est pas en attaquant Twitter en référé qu’on ne risque d’obtenir la condamnation de ceux qui se croient à l’abri des lois quand ils utilisent un pseudo. Mais si on avait, plutôt, porté plainte contre X au pénal et laissé la police enquêter, croyez-vous vraiment que – même sans l’aide active de Twitter (incroyable : la police sait très bien enquêter même quand un délinquant n’a pas laissé sa carte de visite sur le lieu du crime, si si !) – on n’aurait pas arrêté et condamné au moins quelques-uns des auteurs des tweets les plus abjects ? Bien sûr que si. Mais ça n’aurait pas fait l’affaire de ceux qui préfèrent donner du corps à cette théorie fumeuse de la « zone de non-droit » pour obtenir d’avantage de contrôle et contraindre le reste de la population à penser comme eux.

    « Mais », diront sans doute les mêmes, « parce qu’Internet permet de s’adresser au monde entier, c’est un cas à part où la loi peut être différente ». N’est-ce pas ?

    Ceux qui diront ça auront compris les principes fondamentaux de travers : la liberté d’expression s’entend « sans considération de frontière », et ce n’est pas parce que l’usage de ce droit était limité à quelques privilégiés avant l’arrivée d’Internet que son exercice, par tout un chacun, devrait être d’avantage réglementé sur l’unique média qui le permette. En réalité, je dirais même : au contraire.

    La France est une zone de non-droit à la liberté d’expression

    Il se trouve (et les nombreux juristes qui m’ont un jour ou l’autre affirmé le contraire ont dû revoir leur copie) que – sans doute justement parce qu’il n’était que théorique jusqu’à ces dernières années – le droit à la liberté d’expression est peu, ou mal protégé en France. C’est même probablement le droit fondamental qui est le moins protégé par la loi. Il est bien sûr protégé par la Constitution mais, dans la pratique, aucune loi ne punit ceux qui y portent atteinte.

    Vous avez posté une image un peu dénudée (ou qui peut s’interpréter comme telle) sur votre espace privé hébergé par Facebook et, hop, votre compte est fermé ? Essayez-donc d’aller porter plainte pour atteinte à votre liberté d’expression auprès de votre commissariat, qu’on rigole. L’article 431-1 du Code Pénal (l’unique article de loi qui traite de liberté d’expression contre l’intégralité du Livre III pour le droit de propriété) traite de la liberté syndicale. Et il se trouve au livre IV (« des crimes et délits contre la Nation, l’État et la paix publique ») ce qui implique que, en droit français, l’atteinte à la liberté d’expression n’est pas considéré comme une atteinte à la personne humaine. Rien que ça.

    Malgré le nombre d’exemples que chacun peut avoir en tête des censures diverses et variées que subissent sur Internet ceux qui osent sortir un peu du rang, il n’existe à ma connaissance (ainsi qu’à celle des juristes que j’ai interrogé) AUCUN cas où un tribunal aurait appliqué ce texte à un hébergeur peu soucieux des droits fondamentaux.

    Aucun.
    Jamais.
    Nada.
    Rien.

    Toute une éducation à refaire

    Même si je n’apprécie guère les parallèles, toujours peu réalistes, imaginez que le propriétaire de votre appartement vous interdise par contrat d’y conserver tel ou tel objet qui l’indispose, et vous vire s’il s’aperçoit que vous passez outre. La loi vous en protègerait. Mais sur Internet ? Rien de tel. Pour quel motif ?

    On a peu l’habitude de ce droit, parce qu’on l’a historiquement peu utilisé. Même ses premiers promoteurs, les rédacteurs des articles 10 et 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, se sont très vite retrouvés enfermés ou tués sous la Révolution, (2) c’est dire : les pouvoirs en place n’apprécient guère la critique publique. Dès l’enfance, on nous apprend à ne prendre la parole en public qu’après une autorisation préalable du pouvoir en place (les adultes à table, les enseignants plus tard). C’est ancré en nous très profondément, et parce que nous n’avons pas vécu depuis longtemps dans une société trop liberticide, nous n’avons pas l’habitude de défendre un droit qui ne nous est pas encore devenu naturel.

    La vraie neutralité du Net, c’est la protection de la liberté d’expression

    On a beaucoup parlé, ces derniers temps, de la notion de « neutralité du Net ». On se demande s’il faut une loi pour garantir que tel ou tel contenu ne sera pas privilégié par un intermédiaire par rapport à tel autre, qui le dérange pour des raisons financières, ou morales, ou autre. Je répondrai à ça qu’une loi qui protègerait VRAIMENT le droit à la liberté d’expression (et quel politique oserait s’y opposer ?) y suffirait très probablement, et voici comment :

    Les lois sont appliquées par des tribunaux. Les juges sont des humains qui décident, en fonction des cas, de relaxer, condamner, libérer ou enfermer. Une loi s’apprécie en fonction des humains qui la transgressent, de ceux qui les jugent et du cadre général de la société qui les entoure. Une jurisprudence en émerge, tôt ou tard, qui permet en testant ses limites de mieux définir les contours de la loi, de mieux la comprendre et de mieux la respecter.

    La loi que j’appelle de mes vœux et qui condamnerait — lourdement — l’intermédiaire technique qui censurerait en toute connaissance de cause un contenu légal subirait rapidement le même sort : après les premiers jugements, chacun saurait à quoi s’en tenir. Aucun intermédiaire ne se risquerait à être condamné pour censure – pas s’il tient à conserver ses clients. On peut être certain que, dès lors, la seule censure possible ne concernerait que des contenus si absolument contraires à la loi que nul n’oserait même s’en plaindre devant la justice. En aucun cas une simple parodie, une simple caricature ou un texte qui pourrait peut-être être diffamatoire ne serait plus jamais coupé sans décision judiciaire préalable, parce que le risque commercial serait trop élevé.

    De même, et toujours par le jeu de la jurisprudence sans doute, aucun opérateur n’osera plus faire en sorte qu’un contenu soit si volontairement ralenti qu’il en deviendrait inaccessible, parce qu’alors son auteur pourrait se retourner devant la justice pour faire appliquer la loi. Là encore le risque commercial serait trop grand pour une entreprise dont la clientèle risquerait d’aller voir ailleurs si le monde est moins censuré.

    Bien sûr, rares seraient ceux qui oseraient protester contre un opérateur qui filtrerait Bittorrent au motif que leur œuvre (trop volumineuse pour être distribuée autrement) deviendrait inaccessible. Mais d’un autre côté, quel opérateur oserait prendre le risque pénal et commercial d’un tel procès ? Voilà de quoi rétablir l’équilibre des forces entre le simple utilisateur et l’intermédiaire technique devenu trop puissant pour craindre autre chose qu’un tel risque. Voilà de quoi atteindre à une certaine « neutralité » des rapports entre le citoyen et son fournisseur unique de liberté d’expression.

    Ainsi, la neutralité du Net deviendrait une réalité sans que jamais la loi n’en traite spécifiquement (et quoi, demain, on fera aussi une loi pour garantir la neutralité du média suivant, puis encore du suivant, et ainsi de suite, plutôt que de garantir un principe fondamental ?).

    Voilà ce à quoi le législateur devrait s’astreindre, plutôt que de remuer les haines pour ensuite mieux nous contrôler, pour ensuite affirmer vouloir revenir « d’une main tremblante mais ferme » sur une loi qui ne devrait concerner que la presse mais qui parce qu’aucun cadre général n’existe s’applique désormais à chacun de nous.

    Nous vous avons donné la liberté, sachez la conserver (3)

    Et c’est donc à chacun de nous de défendre notre droit, non seulement en refusant qu’Internet soit encadré différemment du cadre général mais aussi en demandant que, en tant qu’unique instrument de la parole publique pour tous, il soit au contraire bien mieux protégé.

    Laurent Chemla
    Ecrans.fr
    22/02/2013

    Notes 1 et 2 de la rédaction
    Note 3 de l’auteur :

    (1) (Néologisme) (Internet) Mot-clef utilisé dans les messages sur le site de microblogage Twitter ; le mot-clef est préfixé par un croisillon (signe #, appelé hash en anglais).
    (2) De même, aux articles 10 et 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :
    « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »
    — Article 10, proposé par Louis de Castellane (1758-1837, emprisonné sous la Terreur) et Jean-Baptiste Gobel (1727 – mort guillotiné le 13 avril 1794)
    « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
    — Article 11, proposé par le duc Louis-Alexandre de La Rochefoucauld d’Enville (1743 – tué le 4 septembre 1792 par des volontaires qui faisaient la chasse aux aristocrates)
    (http://fr.wikipedia.org/wiki/Libert%C3%A9_d%27expression)
    (3) Napoléon Bonaparte, proclamation au peuple cisalpin, Quartier général de Milan, 11 novembre 1797.

    Correspondance Polémia – 15/02/2013

  • Les armes à l'uranium appauvri : un crime contre l'Humanité américain (par Vincent Reynouard

  • Islande. Un exemple à suivre !

    Par Michel Lhomme

    Vous appréciez les paysages islandais mais l’Islande bouillonne aussi d'une énergie propre, venue directement du centre de la terre. Cette énergie géothermique, l’Islande l’exporte et elle souhaite désormais aller plus loin en envisageant d’exporter son électricité grâce à un ambitieux projet de pipelines vers l’Europe du Nord qui pourrait alimenter en électricité un million de foyers aux Pays-Bas et en Ecosse.

    Cette énergie géothermique permet de produire de l’électricité et de se chauffer grâce à la chaleur prélevée directement dans le sous-sol. A Hverageri, par exemple, on fait pousser différents fruits et légumes dans des serres tropicales grâce à l’énergie géothermique. 75% des tomates cultivées dans ces serres sont d’ailleurs directement consommées par les Islandais et le pays envisage même d’en exporter d’ici 5 ans. Plus d'énergie disponible que de besoins et donc un produit et un savoir faire à vendre au monde entier.

    L’Islande a du coup décidé de former à cette science des étudiants étrangers qu’elle va chercher jusqu’en Afrique. Un jeune kényan étudie ainsi la géothermie en Islande et se servira de ses connaissances une fois de retour au pays. Grâce à ses volcans, l'Islande produit aujourd'hui 5 fois plus d'électricité que ce dont le pays a besoin.

     L’Islande de la révolution future

    Mais l’Islande, ce n‘est pas seulement cela, c’est une révolution constituante. Après son refus de payer sa dette, l’Islande vient de publier son taux de croissance pour 2012 et il est le triple de la croissance de l’Union Européenne ! A côté de cela, dans les news économiques, on apprend que Benoît XVI soutient Monti : sans doute la doctrine sociale de l’Eglise ! Benoit XVI n’a surtout pas imaginé que l’Islande puisse devenir un modèle ! L’Islande avait déjà terminé l’année 2011 avec une croissance économique de 2,1% et, selon les prévisions de la Commission européenne, elle va faire le triple du taux de croissance attendu pour l’UE en 2012 alors que la croissance globale de l’Union est prévue à 0,5% en 2012 contre 1,5% en Islande. Pour 2013, la croissance devrait atteindre 2,7%, principalement à cause de la création d’emplois

    Qu’a donc fait l’Islande ?

    Une thérapie de choc : elle a nationalisé les banques privées! Il faut le répéter à l’envie : l’Islande a été le seul pays européen qui a rejeté, par un référendum citoyen, le sauvetage des banques privées et du coup, accepté consciemment de laisser s’effondrer certaines d’entre elles. Elle a ensuite jugé les nombreux banquiers pour leurs crimes financiers. Pendant ce temps, en France, on dort dans les voitures sur le parking du parvis du Château de Vincennes ou on installe des tentes derrière les murs du périphérique parisien (voir sous les bretelles de la porte d’Orléans) et dans un pays comme l’Espagne, le ministre de l’économie qui fut un grand responsable chez Lehmann Brothers, avait maquillé les soldes bancaires et gonflé les résultats pour faire croire à une solvabilité du système financier ! En 2008, Glitnir, Landsbankinn et Kaupthing furent les banques islandaises nationalisées pour éviter leur faillite. Elles furent placées sous contrôle démocratique. En juin dernier, l’une d’elles, Landsbankinn, a même annoncé son intention de rembourser les intérêts aux détenteurs d’hypothèques pour éviter aux citoyens de payer leurs pertes.

    Nous avions sur Metamag présenté la vidéo de la révolte islandaise. La révolte pacifique avait débuté en 2008, sans que celle-ci soit décrite dans les pages des grands médias européens. Aujourd’hui dans les publications des experts économistes qui pullulent dans les bacs des libraires, la révolution islandaise n’est mentionnée que dans des notes en bas de page, en précisant que ce pays serait un dangereux exemple à suivre !

    À la fin de 2008, l’ensemble des dettes de l’Islande égalait neuf fois son PIB. Sa monnaie s’était effondrée et sa Bourse avait suspendu ses activités, après une chute de 76% ! Le pays a donc fait faillite et a ensuite reçu un prêt de 2 100 millions de dollars du FMI et 2 500 millions de dollars provenant des pays nordiques et de la Russie. Le FMI, comme d’habitude, avait exigé, en échange des mesures « d’ajustement » c’est-à-dire des coupures dans les dépenses sociales sauf que cette fois-ci, le plan d’austérité du FMI a provoqué la colère de la population, la chute du gouvernement et la convocation d’élections anticipées, au début de 2009.

    La gauche a remporté alors la majorité absolue et a provoqué l’effondrement du Parti de l’Indépendance, un parti conservateur, qui était traditionnellement la force dominante du pays. Le Parti de l’Indépendance n’a pu conserver que 23,7% des voix. Johanna Siguroardottir a été choisie pour diriger le gouvernement réunissant des sociaux-démocrates, et des écologistes de gauche. En 2010, le gouvernement a mis sur pied une assemblée constituante de 25 membres, des « citoyens ordinaires » pour réformer la Constitution. Cette même année, le gouvernement avait soumis sa population à un référendum sur le paiement ou non de la dette contractée par les banques : 90% des gens ont refusé de payer. Le FMI a alors gelé les prêts en espérant que l’Islande finisse par payer ses dettes illégitimes.

    En septembre 2010, l’ancien Premier ministre Geir Haarde a été mis en procès pour négligence dans la gestion de la crise. En avril 2011, les citoyens ont de nouveau dit non à un nouveau référendum sur le paiement de la dette. Après cela, au mois de décembre, la banque Landsbankinn a décidé de réduire une partie de la dette, 350 milliards de couronnes, soit environ 33 % de la dette totale. Il y a quelques jours, les responsable de la Fiscalité en Islande ont inculpé deux cadres supérieurs de banque qui ont commis des fraudes au moyen de prêts non autorisés pendant les opérations qui ont conduit le système financier à s’effondrer en 2008 : l’ancien PDG responsable de la faillite d’une grande banque et son responsable financier. Ils auraient abusé de leur position pour fournir environ 102 millions d’euros sans autorisation, sans garanties de la part des bénéficiaires et sans avoir consulté le département de gestion des risques. Les agences de notation Moody, Standard & Poor et Fitch font pression pour punir l’endettement de l’Islande mais sans grand succès et toujours en essayant d’ignorer la reprise économique du pays.

     Pourquoi rappeler tout cela en début d’année ?

    Pour préciser par écrit et pour demain le prix du reniement. En se soumettant à la logique néolibérale de dérégulation et de privatisation, en déclarant son impuissance à conduire une politique de gauche et en accordant dans le débat public une place centrale à la rigueur, à l’austérité, la gauche française se suicide théoriquement et démobilise les classes populaires. François Hollande, au Val-de-Reuil, en Normandie, a rappelé que l’Etat ne reprendrait pas PétroPlus, qu’il était hors de question pour l’Etat d’envisager une quelconque nationalisation, y compris bancaire. C’est céder aux financiers, c’est ne pas imaginer d’autre existence sociale et économique au-delà du libéralisme mais c’est surtout ne pas comprendre que l’heure n’est pas la même qu’en 2002, par exemple, sous Lionel Jospin.

    La crise du système financier a changé la donne. Pour la première fois, le système s’engage à faire ce qu’il n’avait jamais fait auparavant dans l’histoire du libéralisme et du capitalisme : exploiter l’Etat national lui-même, le dépouiller. Les banques et la bourse ne font, en fait, actuellement – c’est une lapalissade ! - des affaires qu’avec les Etats. Les capitalistes volent leur argent, le gardent dans les banques, se déclarent en faillite et demandent à être renfloués, c’est là la fantastique affaire d‘un vrai détournement oligarchique de la richesse populaire. Nos dirigeants européens le savent bien. Ils baissent la tête et acceptent d’aider les banques pour que le système ne s’effondre pas. Le régime est en quelque sorte devenu mafieux et le capitalisme financier escroque les Etats.

    le 17/01/2013 -  Source : metamag.fr  http://lejournalduchaos.hautetfort.com/

  • Racisme anti-blanc

    Jean-François Copé se met à parler de racisme anti-blanc alors qu'il a toujours - en tant qu'homme de la droite dite "républicaine" - condamné le Front National de la manière la plus solennelle précisément parce qu'il parlait de racisme anti-blanc. Jean-François Copé est d'une obscénité et d'un cynisme sans fond, c'est une affaire sur laquelle on ne devrait plus revenir.

    J'ai vu la comédie française "Case Départ" sur la traite négrière. Les méchants y sont tous blancs et leurs victimes sont noires et juives. Ce qui m'a frappé, au-delà de la déformation historique, c'est la façon dont les esclavagistes sont représentés. Tous horribles physiquement, pas simplement désagréables non, particulièrement hideux, un peu comme les caricatures de Juifs à l'époque de la propagande nazie.

    Christiane Taubira, ministre de la Justice, a affirmé "Il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane pour que les «jeunes Arabes» «ne portent pas sur leur dos tout le poids de l'héritage des méfaits des Arabes».". Dans le même temps elle est une militante de la mémoire de l'esclavage occidental imposée aux jeunes Français de souche.

    Rokhaya Diallo, une jeune femme animatrice d'une émission sur La Chaîne Parlementaire - chaîne publique - a affirmé sur twitter que Mme. Taubira avait raison car comme nous sommes en France, nous devons parler de l'esclavage en rapport avec la France. Seulement Rokhaya Diallo milite aussi pour "adapter" les programmes scolaires à la nouvelle réalité française, aux Français d'origines africaines, en oubliant un peu nos Rois pour parler de leurs ancêtres. Mais pas de leurs ancêtres esclavagistes. Remplacer l'histoire des Français de souche par celle des Arabes, sauf quand cette dernière n'est pas glorieuse, donc. Pile je gagne, face tu perds.

    Ségolène Royal a dit que Najat Vallaud-Belkacem "ne serait peut-être pas là où elle est si elle s'appelait Claudine Dupont". Jean-Luc Mélenchon écrit sur son blog "la couleur de peau : partout dominait en profondeur ce superbe marron que montrent les plus beaux êtres humains". Pour Yves Jégo, député UMP, le racisme anti-blanc est "une réalité que ne constate aucun Français de bonne foi". Pour Dominique Sopo, ex-président d'SOS-racisme, "le racisme anti-blanc est une notion forgée par le FN". Omar Djellil, ancien membre d'SOS-Racisme, affirme lui que le bureau national de l'association demande à ses membres de ne pas traiter les affaires dont les victimes sont blanches.

    Le Figaro écrit "Il est difficile de savoir si un racisme antiblanc progresse parce qu’il n’existe aucun chiffre le mesurant", sans se demander pourquoi le FN progresse sans cesse. Le Monde titre "Comment l’extrême droite a fait du «racisme anti-blanc» une arme politique", j'ai cherché et ils n'ont en revanche jamais écrit d'article qui s'appellerait "Comment la gauche a fait du «racisme» une arme politique", de Julien Dray à Harlem Désir. Beaucoup disent que parler de racisme anti-blanc c'est en appeler au vote racial, c'est faire un grand signe communautariste. Personne ne dit que parler de racisme blanc contre les immigrés depuis 30 ans c'est appeler au vote racial, c'est faire un grand signe communautariste. On dit que parler de racisme anti-blanc est grave car le racisme ne se divise pas, mais on dissocie volontiers "racisme et antisémitisme".

    BFMTV a fait un petit reportage à Lille ce matin, en demandant à trois Blancs s'ils étaient victimes de ce racisme. Deux ont dit que non, le troisième a dit que ça lui était déjà arrivé, plusieurs Noirs très agressifs le traitant de "Sale Blanc", mais il a aussitôt dit qu'il mettait cela sur le compte de la souffrance subie par ces gens, du fait qu'ils étaient "discriminés depuis des années". C'est le seul des trois à avoir témoigné sans vouloir montrer son visage. BFMTV n'a pas pensé à envoyer des journalistes vivre en banlieue pendant deux mois, pour enquêter sérieusement. BFMTV n'a pas non plus pensé à interroger des Arabes ou des Noirs dans la rue pour leur demander s'ils avaient déjà été victimes d'actes racistes, de ce racisme blanc qui justifie l'existence de dizaines d'associations subventionnées par l'Etat depuis quelques décennies, juste pour voir.

    Je connais beaucoup de gens de gauche, qui ne parlent donc jamais de racisme anti-blanc, mais qui font tout pour vivre loin des quartiers à forte population d'origine immigrée, qui mettent leurs enfants dans des écoles privées, et qui ne s'éloignent pas du centre-ville le soir parce que passer dans tel quartier, selon leur propre avis, "ça craint trop". Ils sont toujours d'accord pour dire que pour quelqu'un à la peau bronzée, ça craint beaucoup moins. Je lis aussi des géographes qui parlent de l'exode des Français blancs fuyant massivement la banlieue pour s'installer plus loin, dans l'espace périurbain.

    Un de mes collègues - un Blanc - m'a raconté l'autre jour qu'il s'était fait agresser par une racaille en quittant du travail, une racaille maghrébine. J'ai des collègues d'origine maghrébine aussi, ils n'ont jamais subi d'agression. Un de mes potes - un Blanc également - m'a dit qu'il s'était fait péter la mâchoire à la fête de la musique par une bande de Noirs qui emmerdaient sa copine, parce qu'il l'avait défendue. Elle et lui se sont fait traiter de "Faces de craie". J'ai des amis qui ne sont pas blancs aussi, et jamais ils n'ont connu ça. J'ai passé des années dans différentes banlieues, j'ai vécu sur le terrain le quotidien d'un visage pâle dans ce genre de zones et j'en ai écrit un petit texte qui a fait un peu de bruit.

    Des histoires comme ça il y en a des centaines de milliers. Un site se propose de les répertorier, puisque personne ne s'en charge, il sert de base de données. Il s'appelle Fdesouche et en terme de visites il est le premier site politique français. Mais non, le racisme anti-blanc n'existe pas. D'ailleurs comment le pourrait-il, puisque les Blancs n'existent pas.

    dimanche 30 septembre 2012 http://www.lesheureslesplusclaires.com

  • Élites mondialisées contre masses clouées au sol : la nouvelle lutte des classes ?

    L’émergence des valeurs globalisées s’opposant à celles des classes populaires “territorialisées” pourraient bien déclencher le plus important clivage social du XXIe siècle…

    Atlantico : Le terme “élites mondialisées” est devenu peu à peu incontournable pour décrire les nouvelles bourgeoisies qui occupent d’importants postes décisionnels dans l’économie ou la politique à l’échelle planétaire. En quoi se distinguent-elles fondamentalement des classes sociales traditionnelles ?

    Philippe Pierre : L’intensification des mobilités pour les plus privilégiés mais aussi les phénomènes de déréglementation des marchés, les stratégies des grandes firmes et l’introduction d’innovations technologiques rétrécissant le temps et l’espace, confèrent certainement une version inédite des rapports entre les êtres et un visage à des élites que nous nommerons avec vous “mondialisées”. Les travaux de R. Reich, au début des années 1990, ont permis de mieux mettre en évidence l’existence de cette nouvelle catégorie de “travailleurs mondiaux” à travers la figure de ceux qu’il nomme les “manipulateurs de symboles” qui ont plus souvent des partenaires, des associés, des contacts que des supérieurs hiérarchiques, des patrons. Diplômés d’études supérieures, ces chercheurs, ingénieurs, sportifs, avocats, consultants, publicitaires, journalistes, promoteurs, banquiers, et conseillers de toutes sortes… ces personnes travaillent en petite équipe mais plus que la connaissance pure, ce qui compte c’est qu’ils sont capables d’utiliser, de manière créative, la connaissance, les mots et les systèmes symboliques. R. Reich voit naître la constitution d’une nouvelle culture qui fait l’unité d’un groupe, du point de vue de ses représentations et de ses pratiques, au delà des différences de nationalité. Parler d’élites, c’est évoquer qu’ils occupent les positions les plus élevées dans les hiérarchies sociales et qu’ils en ont conscience. Wall Street, la City de Londres comme le World Economic Forum de Davos seraient des lieux cardinaux de ces élites avec comme mots d’ordre : “where conquest has failed, business can succeed” (Là où les conquêtes ont échoué, le business peut réussir).

    Josepha Laroche : Je dirais tout d’abord que cette différenciation est apparue au début des années 1980 avec le développement du processus de mondialisation des marchés lié aux principes de dérégulation économique vantés durant l’ère Reagan. C’est à partir de cette date que l’on observe un phénomène de “trans-nationalisation” des élites qui deviennent de moins en moins attachées à l’ancrage territorial. L’accroissement des mobilités fait qu’aujourd’hui les membres de cette nouvelle classe deviennent adeptes du “nomadisme”, passant d’un point à l’autre du globe pour travailler et entretenir leurs réseaux professionnels. Cela les oppose aux ouvriers/salariés qui sont très “territorialisés” dans le sens où leur lieu de vie et de sociabilisation se limite généralement à un périmètre beaucoup plus restreint. Cette définition peut aussi s’appliquer par extension aux classes moyennes, petite bourgeoisie y compris, qui continuent elles aussi d’évoluer dans un environnement local.

    Peut-on parler d’une fracture culturelle qui opposerait une culture mondialisée d’un côté et une culture nationale de l’autre ?

    Philippe Pierre : J’ai l’habitude de dire que l’on est d’autant plus international que l’on réussit à exploiter ses ancrages nationaux. Les deux choses ne s’opposent pas. De manière apparemment paradoxale, les individus qui se définissent le plus radicalement comme “internationaux” et cultivent réellement des traits de styles de vie internationaux (plurilinguisme, mariage avec une personne d’une autre nationalité, cosmopolitisme des amitiés, scolarité internationale de leurs descendances…) sont aussi le plus souvent ceux qui mobilisent le plus systématiquement leurs ressources nationales dans l’ensemble des dimensions de la vie sociale et entretiennent les liens les plus étroits avec le pays d’origine. En ce sens, une culture internationale d’entreprise, par exemple, ne peut que difficilement s’élaborer au détriment des identités et des positions acquises dans un champ national. En cela, les managers internationaux ne forment pas une “internationale des dirigeants”, homogène sur le plan de ses intérêts comme de ses pratiques (Wagner, 1998), et les filières internationales de l’entreprise sont loin de donner systématiquement accès aux plus hautes positions de pouvoir.

    Les puissants invitent à penser ce que j’appelle un paradoxe des distances. Les puissants ont, en effet, la capacité de voyager, d’aller loin mais de rester dans une forme d’entre-soi caractéristique. Ils construisent, par delà les frontières, des communautés soudées qui permettent de franchir des distances géographiques importantes mais de rester dans des distances sociales faibles. Ceci n’est pas nouveau. Les siècles précédents ont fait naître, en effet, des mobilités d’apprentissage où la jeunesse des plus hautes classes faisait un long voyage dans la société européenne, en particulier britannique ou allemande, à partir du XVIIème siècle. On était envoyé dans des comptoirs, dans le circuit des familles amies, alliées ou clientes. Le but du voyage n’était pas d’aller voir autre chose, d’aller se forger une culture propre, mais de s’approprier une culture commune des classes aisées. Les dominants d’aujourd’hui continuent de cultiver une culture de lien dont ils ont hérité et qu’ils entretiennent dans la mobilité et surtout au travers de celle des autres qui travaillent pour eux. Ce partage de catégories de perceptions communes se fonde sur le plurilinguisme, l’expérience du jeu, l’aptitude à prendre la parole en public petit quand l’enfant s’habitue a être sous le regard des autres… Cette culture du lien est proposée dans les institutions d’enseignement, dès le plus jeune âge, comme un des critères, plus ou moins explicite, d’appartenance à une élite pour soutenir la réorganisation d’un capitalisme dont les unités sont dispersées sur l’échiquier mondial. La valeur d’un manager, d’un dirigeant plus encore, en entreprise, se mesure ainsi au nombre de voyages qu’il effectue chaque mois et, surtout, au nombre de personnes qu’il dirige “à distance” afin de ne pas effectuer ces voyages à tort et de continuer de contrôler le commerce “au loin”. Avec ma collègue Laura Gherardi, nous reprenons le terme de “multipositionnalité” des puissants. Manuel Castells utilise de son côté une formule éloquente pour désigner les membres de cette élite d’un type particulier : il parle de “glocapolitains (mi-êtres, mi-flux)” expression qui résume bien la double essence des “nouveaux maîtres”. Beaucoup d’entre eux visent à se présenter comme un “certain type de personne”, cherchant à bricoler avec les identifications ethniques et pouvant le faire précisément parce que l’information transmise par les traits physionomiques, la couleur de la peau, l’accent… est souvent insuffisante pour les enfermer dans une seule “case”.

    Josepha Laroche : Bien sûr. Le “digital gap” (fracture numérique, ndlr) en est l’illustration la plus visible : elle s’observe tant à l’échelle internationale (Nord développé / Sud en développement) qu’infra-nationale (certaines populations n’ayant que pas ou peu accès aux nouvelles technologies). On peut dire par ailleurs que la mondialisation des communications qui s’est faite dans les années 1980/1990 a permis à ces nouvelles élites de capitaliser des compétences et de développer une culture particulière. Un cadre français expatrié aura ainsi bien plus d’affinités avec un cadre chinois expatrié, qui pourra partager ses goûts et ses habitudes, qu’avec un paysan auvergnat.

    La frustration des classes populaires, souvent pénalisées dans le processus de mondialisation, peut-elle devenir le moteur d’une nouvelle lutte des classes ?

    Philippe Pierre : La distinction entre ceux qui sont obligés de se déplacer pour survivre, issus principalement des pays du Sud de la planète, et ceux qui se déplacent dans le cadre de leur profession, souligne comme jamais la distribution inégale des chances de mobilité physique comme de mobilité “virtuelle”. Zygmunt Bauman écrit que “certains d’entre nous jouissent de la nouvelle liberté de se déplacer sans papiers ; d’autres, pour les mêmes raisons, n’ont pas droit de rester où ils sont”, voulant souligner que cette mobilité nouvelle des capitaux, dont bénéficient les gens qui font le “choix d’investir”, ne correspond pas à leur devoir de contribuer à la vie quotidienne de la communauté où ils ont investi (devoirs à l’égard d’employés, des plus faibles, des générations à venir…). Pour les “dominants”, l’annulation des distances spatio-temporelles marque une indépendance à l’égard des obstacles physiques et consacre également de nouvelles possibilités d’agir à distance en se ménageant une sécurité de nature “extraterritoriale”. Plus qu’hier, quiconque est libre d’échapper au local est en quelque sorte libre d’échapper aux conséquences de son départ et de ses retraits… Aujourd’hui, ni la finance, ni l’économie ne requièrent de proximité. Voici peut-être les termes d’une nouvelle exploitation de classes. Au Moyen Age, le lieu premier était la porte. Il y eut ensuite le port et la gare. Aujourd’hui, la grande ville s’articule autour de l’aéroport et des gares de transit, ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Serge Latouche a su souligner que ce qui importe également, c’est que tout se vende et s’échange : travail, terre, corps, organes, sang, sperme, location d’utérus… tout doit concourir à l’omnimarchandisation du monde et à sa parfaite circulation. Zygmunt Bauman souligne que le capitalisme financier donne à certains la possibilité de se libérer des contraintes spatiales détachant le pouvoir de la responsabilité, ce qui est une nouveauté historique dans le contexte industriel.

    Josepha Laroche : Pas exactement. Le processus de mondialisation est paradoxal dans le sens où il est à la fois positif (il construit de nouveaux échanges) et négatif (il déstructure les liens sociaux classiques). Les frustrations que vous évoquez existent bel et bien mais elles ne débouchent pas réellement sur une critique construite et organisée. Nous sommes plutôt ici dans une exacerbation des communautarismes, vécus comme une solution de repli sur soi et de sécurité identitaire. Cela se voit un peu partout dans les zones désindustrialisées des pays développés, notamment en France, où l’on observe une croissance notable de la xénophobie et de la méfiance à l’égard des institutions transnationales (comme Bruxelles en Europe, ndlr).

    Peut-on pour autant parler d’une “internationale des dirigeants” ?

    Philippe Pierre : Il ne s’agit pas d’une élite d’emblée mondiale (indépendante de toute appartenance nationale) mais d’une fraction des élites nationales (se distinguant progressivement des autres catégories supérieures du pays) en compétition pour le contrôle d’une sphère de pouvoir à prétention internationale. Précisons encore que les modalités nationales de sélection des élites demeurent très prégnantes. Ainsi, les étrangers sont quasiment absents chez les dirigeants des cents plus grosses entreprises en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France et aux Etats-Unis à la fin des années 1990. Plus des 4/5e de ces grands dirigeants n’ont jamais vécu dans un pays étranger. En cela aussi, les managers internationaux ne forment pas une “internationale des dirigeants”, homogène sur le plan de ses intérêts comme de ses pratiques (Anne Catherine Wagner, 1998), et les filières internationales des entreprises sont loin de donner systématiquement accès aux plus hautes positions de pouvoir. En réalité, seul le passage en filiales par un petit nombre de pays industrialisés, et à certains postes, confère une “expérience internationale” qui peut être fortement valorisée d’un point de vue professionnel en entreprise. L’espace international des cadres reste en cela fortement hiérarchisé par l’importance des échanges propres à l’économie mondiale. Et la nationalité d’origine demeure un élément de statut qui “stratifie” cette population des élites.

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    Philippe Pierre est spécialiste du management interculturel. Docteur en sociologie de Sciences Po, il a réalisé son parcours professionnel dans le domaine de la gestion des ressources humaines chez Total et L’Oréal. Il codirige le Master de Management Interculturel de Paris Dauphine avec Jean-François Chanlat. Il a notamment écrit, aux côtés de Evalde Mutabazi, de Pour un management interculturel. De la diversité à la reconnaissance en entreprise aux Editions L’Harmattan (2008) et Les discriminations, Collections Idées reçues, 2010.

    Josepha Laroche est spécialiste des relations internationales. Elle est professeur à la Sorbonne, présidente du site Chaos international. Elle est aussi l’auteur de “Les Prix Nobel, Sociologie d’une élite transnationale” et “La Brutalisation du monde, du retrait des Etats à la décivilisation” aux éditions Liber (2012).

    Atlantico  via http://fortune.fdesouche.com

  • La chute de Berlusconi annonce la liquidation de l’ENI

    Washington et Londres veulent que l’Italie n’ait plus ni politique énergétique propre ni souveraineté nationale
    (...) Notre pays est un pays frontière, un pont entre l’Europe et l’Afrique du Nord : depuis 1945, il a cherché, sans vraiment réussir, à reprendre pied en Afrique et à se tailler un espace autonome dans toute l’aire méditerranéenne. Bettino Craxi, par exemple, avait réussi à renouer des contacts assez étroits avec les pays du Maghreb et avec la Palestine de Yasser Arafat. Même si l’Italie est restée fidèle à l’Alliance atlantique — elle ne pouvait pas faire autrement — elle a tout de même défié les États-Unis à l’occasion de la prise du navire Achille Lauro et lors de l’affaire Sigonella, revendiquant fièrement sa souveraineté nationale (...). Berlusconi a accueilli dans son parti bon nombre de cadres de l’ancien PSI de Craxi, ce qui avait fini par générer une approche similiaire des rapports italo-arabes. Berlusconi avait ainsi réussi à restabiliser les rapports entre l’Italie et la Libye de Khadafi, mais si on peut juger ridicule ou embarrassante la performance de l’an passé sur la Piazza di Siena. L’Italie avait récemment pris acte du fait que la Libye, qui fut une colonie italienne, est un pays voisin avec lequel il faut avoir — quasi physiologiquement — des rapports très amicaux, qui vont bien au-delà de simples fournitures de gaz ou de pétrole. Ce n’est donc pas un hasard si ce furent nos propres services militaires (le SID) qui aidèrent Khadafi à prendre le pouvoir en 1969 ; ce n’est pas un hasard non plus si ce sont d’autres services italiens (le SISMI) qui ont plusieurs fois sauvé le Colonel de plusieurs tentatives de coup d’État, successivement soutenus par l’Egypte, les États-Unis ou Israël.
    La récente révolution libyenne a été, en réalité une révolte financée par Washington, Londres et Paris. La fin de Khadafi, qui en a été la conséquence, a certainement été pour Berlusconi une sorte d’avertissement. Depuis la chute du Tunisien Ben Ali, que le SISMI avait aidé à monter au pouvoir, à la suite d’une intrigue de palais, le message est donc bien clair : l’italie n’a plus aucun appui sur son flanc méridional ; il ne lui reste plus que la seule Russie. Et ce n’est donc pas un hasard non plus si Poutine lui-même et Gazprom, à la remorque de l’ENI, sont entrés en force en Libye pour y développer la production de gaz et de pétrole. Les tandems italo-libyen et italo-russe, consolidés par Berlusconi, ont permis de forger des liens qui risquent d’être réduits à néant, avec le nouveau gouvernement technocratique de l’Italie qui sera plus orienté dans un sens “atlantiste” et “nord-européen”.
    Les liens, y compris les liens personnels, que Berlusconi avait réussi à tisser avec Poutine, ne doivent pas être simplement banalisés sous prétexte qu’ils concernent la vie privée des deux hommes d’État. En réalité, Berlusconi favorisait la pénétration d’ENI et d’ENEL en Russie car il se rendait parfaitement compte qu’il fallait à tout prix renforcer des liens avec le premier pays au monde disposant encore de gisements jusqu’ici inexploités de gaz et de pétrole. Cette position économico-politique était partagée par Prodi qui avait accompagné à Moscou les dirigeants de l’ENI pour aller y signer des contrats de fourniture de gaz, valables jusqu’en 2040. On y avait également signé un contrat ENEL visant l’acquisition de l’OGK-5, une des premiers groupes énergétiques nationaux.
    Autre initiative de Berlusconi et de l’ENI, qui fut très peu appréciée par Londres et par Washington : celle de torpiller la réalisation du fameux gazoduc “atlantiste”, Nabucco, que cherchaient à nous imposer les Etats-Unis pour pouvoir encercler la Russie par le Sud. Ce gazoduc, incroyable mais vrai, recevait de solides financements de l’UE. Cette initiative, patronnée par les Américains, entendait faire transiter par la Turquie et la Géorgie le gaz de l’Azerbaïdjan, pour l’acheminer ensuite vers la bifurcation de Baumgarten en Autriche, où arrivent plusieurs gazoducs russes. Berlusconi et l’ENI, au contraire, soutenaient le gazoduc “South Stream” qui part de la Russie, traverse la Mer Noire pour arriver en Bulgarie et passer par la Grèce et se diriger ensuite vers l’Italie et l’Autriche. Cette entreprise peut franchement être qualifiée d’ “eurasiatique”, d’autant plus qu’elle bénéficie d’une forte participation allemande. Mais elle est peu appréciée par les Britanniques et les Américains. Ces deux pays ne peuvent accepter qu’une nation européenne, quelle qu’elle soit, puisse normaliser des rapports trop étroits avec la Russie sur le plan énergétique, alors qu’un rapport énergétique avec la Russie est assurément plus “physiologique” que tous ceux que veulent nous imposer les Etats-Unis avec les pays arabes producteurs de pétrole qui sont leurs satellites.
    La Grande-Bretagne, elle, a toujours voulu se maintenir en Méditerranée. Elle profite aujourd’hui de l’attaque de l’OTAN contre la Libye pour y revenir en force. Pour s’y asseoir encore plus solidement, elle oeuvre contre Berlusconi et contre l’ENI via les gnomes de la City. Les spéculations financières auxquelles celle-ci s’adonne, en parfaite syntonie avec Wall Street, ont fait le siège de notre pays dans le but de jeter le doute sur sa solvabilité et obliger ainsi le gouvernement en place à revoir complètement ses programmes financiers futurs. Simultanément, ces spéculations ont pour objectif de faire passer l’idée que le gouvernement en place est trop faible, s’est disqualifié, et s’avère dès lors incapable d’assainir les comptes publics et de redonner confiance au monde de la finance. Tout cela n’est que la raison apparente de la crise italienne. En réalité, nous faisons face à la tentative — qui réussira probablement vu que c’est Mario Monti qui remplacera sans doute Berlusconi — de parachever le processus commencé en 1992 avec la fameuse Croisière du Britannia.
    Le 2 juin 1992, jour de la Fête de la République, alors que la campagne “Mani pulite” (= “Mains propres”) battait son plein et donnait d’ores et déjà l’impression que la Démocratie Chrétienne (DC) et le PSI, piliers du système politique en place à l’époque, seraient bientôt balayés, une impressionnante brochette de managers des entreprises à participation étatique accepte de s’embarquer sur le yacht royal britannique pour une croisière d’un seul jour. Au cours de cette croisière, organisée par “British Invisible”, une société qui promeut les produits “made in Britain”, on explique aux managers des entreprises d’Etat  italiennes qu’il est nécessaire de privatiser. À bord, nous trouvions Mario Draghi, à l’époque directeur général du Trésor : ce fut lui qui géra par la suite les privatisations ; entretemps, il prononça un discours d’introduction et fut le premier à partir. La suite des événements prouva qu’il ne s’est pas agi d’une simple conférence sur les privatisations, qui n’avait d’autres but que d’être prononcée : en automne de la même année, la City spécule contre la lire italienne qui doit être dévaluée de 30%, ce qui permettait de vendre plus aisément diverses entreprises publiques. Par la suite, avec les gouvernements Prodi, D’Alema et Amato, 70% des parts de l’ENI et de l’ENEL sont jetés sur le marché, prévoyant du même coup que 30% de la masse restante, c’est-à-dire 21% du total, seraient offerts aux investisseurs internationaux, c’est-à-dire anglo-américains, ceux-là mêmes qui cherchent aujourd’hui à mettre la main sur les 30% restants de l’ENI. Le gouvernement Monti sera très probablement fort heureux de les vendre, en prétextant de pouvoir ainsi diminuer la dette publique. On peut aussi imaginer que le gouvernement Monti bénéficiera de l’appui de Fini, le post-fasciste devenu philo-atlantiste, ainsi que de celui de Casini, qui représente l’héritage de la DC au sein du monde politique italien d’aujourd’hui. Cette démocratie chrétienne s’était toujours opposée à la politique autonome de l’ENI au temps d’Enrico Mattei qui, lui, voulait assurer l’indépendance énergétique et préserver la souveraineté nationale de l’Italie.
    Filippo GHIRA. ( f.ghira@rinascita.eu ).
    (article paru dans “Rinascita”, Rome, 12 novembre 2011; http://rinascita.eu ).
    R.Steuckers