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  • Voyage au cœur de l'influence

    Polémologue tout-terrain, sociologue avisé des médias, spécialiste reconnu de la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe analyse toutes les stratégies d'influence et de manipulation des esprits. Au premier chef celles que mettent en oeuvre les lobbyistes - ces stratèges de la guerre économique. Passage en revue des forces en présence.
    Le Choc du mois : Deux ou trois mots d'abord sur l'étymologie du mot. D'où vient cette expression de lobbying ?
    François-Bernard Huyghe : Le mot vient du vestibule en anglais, donc l'antichambre du pouvoir, puisque c'est dans les couloirs que les représentants des intérêts particuliers rencontraient, entre deux séances législatives, les élus de la Chambre des communes en Angleterre et de la Chambre des représentants aux Etats-Unis. Depuis, le mot est utilisé par métonymie pour désigner ceux qui s'agitent « dans les couloirs du pouvoir ». Voilà pour l'étymologie, mais dans les faits, les lobbies sont des groupes d'intérêts - moraux, civiques, ethniques, régionaux ou surtout marchands - qui tentent de peser sur la décision publique plus qu'ils ne le feraient par leur seul bulletin de vote, en tant que détenteurs d'une fraction de souveraineté. Ces groupes se reconnaissent des intérêts communs et se fixent des objectifs précis. Certains ne peuvent être atteints qu'en infléchissant la décision publique.
    Pourquoi a-t-on un problème en France avec le lobbying ?
    Il y a d'abord un problème avec le mot. Outre qu'il s'agit d'un anglicisme, il suscite des réticences. Quelqu'un qui parle du lobby homosexuel, israélien, franc-maçon ou arménien chez nous, est tout de suite soupçonné d'être homophobe, antisémite, obsédé du complot et vendu aux intérêts de génocidaires révisionnistes. Il y a même de fortes chances pour qu'il se retrouve devant les tribunaux, alors qu'un Américain pourra volontiers avouer faire partie du lobby gay ou juif, comme d'une chose tout à fait honorable. Mais on n'a pas seulement un problème avec le mot, on en a un aussi avec la chose et son principe.
    C'est-à-dire ?
    Nous sommes au pays de la loi Le Chapelier, promulguée en 1791, et qui, sous couleur de proscrire les coalitions, le compagnonnage et toutes les associations censées faire obstacle à la liberté de métier, a été de fait une arme contre les syndicats. On craignait qu'ils soient une résurgence d'Ancien Régime. Il faudra attendre 1884 et la loi Waldeck-Rousseau pour qu'ils soient autorisés, le fait de se constituer en corps pour agir sur la décision publique étant présumé suspect. Dans la tradition républicaine française, la loi doit résulter uniquement de la recherche d'un Bien Commun, transcendant les intérêts particuliers et traduisant la Volonté Générale.
    À l'inverse, selon la conception anglo-saxonne, si la loi est bonne, elle doit refléter un rapport de force et permettre aux divers intérêts particuliers de s'équilibrer. En France, suivant le concept hérité de Rousseau, le citoyen est censé n'être habité que par la Raison, et non pas mû par la recherche de profits personnels ou entravé par les « brigues » des groupes d'intérêt. Ou pire des « groupes de pression », terme qui évoque des manœuvres occultes empêchant le législateur ou l'administrateur de décider en fonction des seuls critères du bien commun. Cela n'a pas empêché les scandales de corruption de proliférer sous les Républiques successives.
    C'est une conception un peu vertueuse, pour ne pas dire hypocrite...
    Nous avons bien la chose, si nous n'avons pas le mot. Suivant le principe du service public, tout est affaire d'autorité déléguée de l'élection à la loi et de la loi à l'acte administratif. Mais la réalité nous montre une profusion de réseaux, d'amicales, d'associations d'anciens ceci ou de futurs cela, de corporatismes, de regroupements plus ou moins formels. Les gens qui ont à peu près la même culture, les mêmes revenus, les mêmes origines sociales, se retrouvent et se rendent des petits services. La fiction d'une démocratie vouée à l'intérêt général est de plus en plus difficile à soutenir. Un mouvement général pousse à la prolifération du lobbying.
    La différence entre la France et les États-Unis, c'est aussi la volonté de transparence...
    Aux Etats-Unis, le lobbying est admis au nom de deux amendements de la Constitution sur le droit d'association et sur la liberté d'expression. Il est soumis à deux conditions : la transparence financière et une déclaration explicite. Le lobbyiste doit clairement s'identifier comme tel et nommer son client. Le lobbying Act a réglementé la profession en 1946. Il a récemment été renforcé à la suite du scandale Abramoff, puissant lobbyiste, proche du Parti républicain, accusé d'escroquerie et de corruption de responsables politiques.
    Mais la transparence n'est pas seulement assurée par cette obligation de déclaration. Il existe des associations ou ONG qui surveillent les lobbyistes suivant le principe du « chien de garde » (watchdog) et qui ont fort à faire. Des centres d'information américains comme Sourcewatch ou Prwatch suivent au jour le jour les activités des professionnels du lobbying, leurs campagnes et leurs succès. Une transparence dont nous sommes loin de bénéficier en Europe. Ils ont épingle, lors de la dernière campagne présidentielle, le conseiller pour les affaires étrangères de John McCain, Randy Scheunemann, un ancien lobbyiste, qui avait été payé - cher, très cher - par la Géorgie.
    Mais on y vient aujourd'hui à cette transparence. La preuve, tous ces lobbyistes qui s'affichent en tant que tels...
    Je connais beaucoup de gens qui font du lobbying, mais je n'en connais guère qui emploient le mot. La plupart préféreront se présenter comme conseils en relations ou communication publique, juristes...
    Où en est-on des projets de réglementation du lobbying en France ?
    Notre tradition répugne à l'idée d'un mandat impératif du législateur : les élus ne devraient pas se trouver obligés à l'égard d'intérêts privés, locaux ou professionnels. Un député du Cotentin ou des Bouches-du-Rhône est censé n'être pas le député de sa circonscription, mais de la Nation entière. C'est du rêve.
    Mais il y a néanmoins depuis peu une volonté d'inscrire le lobbying dans la loi. Cela fait suite à la publication du Livre bleu, que l'on doit à l'un des députés de la Commission des affaires étrangères, Jean-Paul Charié et qui veut « favoriser le lobbying au lieu de le craindre ». Nous pourrions nous diriger vers un système d'accréditation, qui donnerait un statut officiel aux lobbyistes en France et un accès réglementé auprès des législateurs.
    Le pouvoir politique semble aujourd'hui voué à une certaine impuissance. D'où cette profusion d'intermédiaires qui viennent se glisser entre lui et le peuple...
    Un des facteurs les plus évidents de la montée en puissance du lobbying est la prolifération des pouvoirs infra et supranationaux. Là où il y a régionalisation, décentralisation, mais aussi réglementation internationale, le lobbying est en meilleure position que face à un Etat jacobin. Ne serait-ce que parce qu'il trouve une pluralité d'interlocuteurs, voire de pouvoirs, à jouer les uns contre les autres. Par ailleurs, de la réglementation ou de l'autorisation locale jusqu'aux grandes négociations internationales, en passant par l'échelon de la loi, des conditions douanières et fiscales, des normes techniques, etc., les lobbyistes trouvent de nouveaux terrains d'action. Plus la chaîne des conséquences est longue (entendez : plus des actes ont des conséquences économiques, écologiques, sociales ou autres, sur des points éloignés, comme c'est le cas avec la mondialisation), plus il y a de leviers pour le lobbying.
    Mais l'effacement du politique...
    Le lobbying profite de l'affaiblissement général du politique et des grands schémas idéologiques, comme il bénéficie de la conversion des pouvoirs établis au culte de la gouvernance et de la société civile. La technicité des problèmes - environnementaux par exemple - joue dans le même sens : batailles de chiffres et anticipations supposent conflit entre expertises et interprétations. Plus l'information dont dépend la décision est complexe et abondante, plus les groupes d'intérêts peuvent les sélectionner dans un sens favorable à leurs thèses. La liste des tendances qui expliquent leclosion du lobbying pourrait se prolonger longtemps. Elle devrait aussi comprendre un facteur « sociologique » : le recrutement des cabinets de lobbyistes se fait beaucoup chez les anciens quelque chose, anciens des cabinets ministériels, des organisations internationales, des grandes agences... Il ne s'agit pas seulement d'une question de carnet d'adresses - encore que cet atout ne soit certainement pas négligeable : les élites bureaucratiques familiarisées avec les règles des administrations, leur fonctionnement mental et leurs compétences, sont tentées de rentabiliser ce capital culturel.
    On est loin de la vision du lobbyiste, à laquelle on est habitué, en manipulateur de l'ombre ou en corrupteur. Je pense à ce petit chef-d'œuvre hollywoodien, Thank you for smoking, qui donne une vision peut-être caricaturale du lobbyiste, mais franchement hilarante...
    Oui et non. Dans ce film, on retrouve toutes les techniques du lobbying. Le personnage, un lobbyiste pro-tabac, est d'abord un baratineur hors pair. Son slogan, c'est : « Jordan jouait au basket, Charles Manson tuait, moi, je parle. » Et son surnom : « Spin sultan », équivalent à peu près à « roi de la manip ». Quant à sa philosophie, il l'a tiré de la fameuse phrase de Barnum : « Chaque minute, une femme met au monde un nouveau pigeon. » Il dîne tous les mois avec ses deux collègues, chargés respectivement de l'alcool et des armes à feu : c'est le MDM (le club des marchands de mort), où ils comparent joyeusement leurs performances en termes de décès. Il y a du vrai dans tout cela, du moins pas tant dans la caricature que dans le cynisme affiché des personnages.
    Mais aujourd'hui, le lobbying n'est plus un simple art de bien plaider une cause, si indéfendable qu'elle soit. Ni celui de s'adresser à un interlocuteur unique, le parlementaire. Ses pratiquants ont bien compris que, dans une société où tout finit en « débat de société » et où tout est soumis au pouvoir de l'opinion, il faut compter avec d'autres forces. Notamment les associations de consommateurs, les ONG, ce qu'il est convenu d'appeler « les représentants de la société civile », sans compter les médias, les groupes militants... Il ne s'agit donc pas seulement d'éloquence ou de mauvaise foi, mais aussi de réseaux, d'alliances, de stratégie indirecte.
    Et pas toujours de la corruption ?
    Il y a aux Etats-Unis une solide tradition de corruption des élus, tempérée par la volonté affichée de transparence. On disait autrefois en argot américain que le lobbying, c'était « bread, booze and blondes » (du fric, de l'alcool et des blondes).
    Comment procède le lobbyiste, techniquement parlant ?
    La gestion de l'information est devenue de plus en plus technique. Cela n'allège pas le poids du relationnel, mais le lobbyiste doit fournir un travail de recherche, autant sur les éléments du débat que sur les lieux du pouvoir. Le lobbyiste mène une double tâche, d'expertise et de production de l'agenda (art de mettre un sujet sur le tapis ou de lui faire donner la priorité). La familiarité avec les structures et procédures, l'identification du bon interlocuteur, constituent des atouts majeurs On parle maintenant d'« outsourcing ». Le lobbyiste amène l'information jusqu'au législateur.
    Un attaché parlementaire, au fond...
    Il arrive parfois que le législateur, surtout à l'échelon européen, les sollicite pour qu'ils participent aux projets de lois ou de règlements. Les représentants élus préfèrent souvent connaître l'opinion des lobbyistes, qui font remonter l'information jusqu'aux élus. Naturellement, c'est une information
    orientée. Les lobbyistes interviennent dans le cadre de la « consultation des parties prenantes ». C'est de la « coopération ». On cherche à orienter le législateur en lui présentant les conséquences éventuelles de sa future décision, en lui apportant des « points de vue » qui ressemblent à des propositions concrètes.
    La principale activité du lobbying ne s'exerce-t-elle pas aujourd'hui dans le champ législatif et administratif ?
    Il est évident que plus la norme est internationalisée et technique, plus elle devient abstraite et pointue. Or, on sait que le diable se cache dans les détails. Les commissions et les bureaux de Bruxelles ne peuvent pas consulter à tous les coups les 600 et plus députés européens, du reste pas nécessairement compétents. Si les élus européens sont très loin des électeurs, les fonctionnaires le sont encore plus. Que va bien pouvoir comprendre un fonctionnaire danois chargé de traiter en anglais et en français une question qui touche les producteurs de tomates siciliens ? Pas grand-chose. Il sera forcément sensible à l'aide de lobbyistes qui présentent des options claires et excellent dans les stratégies de synthèse orientée. Selon un chiffre souvent cité, les quatre cinquièmes des directives européennes sont issus des cabinets de lobbying. Lors de la discussion sur la loi sur la modernisation de l'économie, en juin 2008, des députés français se sont indignés que les lobbyistes leur envoient des projets d'amendement tout faits qu'ils n'avaient plus qu'à recopier. À Bruxelles, cette pratique n'aurait surpris personne.
    L'autre grande pratique des lobbyistes à Bruxelles, c'est l'infiltration...
    Disons l'art de placer des experts amis parmi les « experts nationaux détachés », les END. Les lobbyistes trouvent parfois des alliés précieux dans les ONG. Elles peuvent être utilisées « en contre » pour faire valoir par exemple que le projet concurrent - faire venir de la viande d'un pays de l'Est -est cruel pour les animaux ou que les importations du rival risquent de provoquer une déforestation dont souffrira la population locale. Les lobbyistes sont aujourd'hui en situation d'autant plus favorable que la consultation est intégrée aux procédures du Parlement et de la Commission. On estime à quinze mille le nombre de lobbyistes à Bruxelles.
    Ajoutez à cela quelque trois mille groupes d'intérêts et plus de cinq cents fédérations.
    C'est le paradis du lobbying...
    Un fromage sur un nuage. Ça y ressemble !
    Propos recueillis par François Bousquet LECHOCDUMOIS septembre 2009
    À lire : François-Bernard Huyghe, Maîtres du faire croire. De la propagande à l'influence, Vuibert, 2008
    À consulter : http://www.huyghe.fr

  • Quelle Reconquista ?

    Le problème de l’immigration n’a pas encore été abordé, qu’un certain nombre d’obstacles méthodologiques et psychologiques se dressent devant la quête d’un résultat que l’on voudrait sensée. Car ici, il s’agit d’hommes, de groupes humains, de gens qui espèrent et souffrent, aiment ou haïssent, parfois mentent et se mentent. Il est aussi question de l’histoire du monde occidental depuis une cinquantaine d’années, peut-être depuis deux mille ans, de sa déconstruction, et d’un destin qui suscite panique et angoisse.

    Mon analyse va porter sur plusieurs points que je pense cruciaux, sans qu’elle ambitionne de se présenter comme la vérité. Mon espoir est de contribuer à ouvrir les esprits à un certain nombre d’hypothèses, à définir des paradigmes plus pertinents, me semble-t-il, que ceux qui sont imposés dans le champ politique actuel. Il faut prendre cette démonstration comme un questionnement susceptible d’être invalidé, amélioré, ou accepté comme tel. A proprement parler, ce que je soumets à la sagacité de mes lecteurs n’est pas une démonstration, qui exigerait des amplifications trop importantes, mais des thèses, ou plutôt des problématiques, des pistes, comme l’on aime à dire maintenant.

    Malaise


    Même si la réflexion nécessite du sang froid, il n’est pas absurde de partir, pour la déployer, du sentiment. C’est l’erreur des Lumières, que de croire que la Raison ne soit qu’un instrument, quand cette idéologie rationaliste n’a fait qu’étoffer abstraitement la haine très concrète qu’elle éprouvait pour l’Ancien Monde.

    Jetant ainsi parfois quelques coups d’œil sur certains sites internet, comme Fdesouche ou Riposte laïque, pour ne parler que des plus populaires, mû parfois, probablement, par un désir louche de me plonger dans une matière fienteuse, j’ai fait comme un praticien qui ausculte. Là, c’est la fièvre. Même, une carabinée. De quoi est-il question ? D’abord, le succès, paraît-il, de ces blogues, a sans doute une valeur politique et sociale. Il est évident que beaucoup s’y reconnaissent, et singulièrement des jeunes. Sans peut-être atteindre l’ampleur du mouvement antiracisme des années quatre-vingt – quatre-vingt-dix, les thèses présentées ont conquis un public assez conséquent pour peser sur la vie politique, et même, apparemment, pour lui donner de plus en plus le la, comme le fait le pamphlet de Laurent Obertone, La France Orange mécanique, en ce moment, comme avait commencé à le faire Le Camp des saints, de Raspail, dans le sien.

    Il y a manifestement quelque chose de pourri dans le royaume de France, et la gangrène a gagné en surface et en profondeur. Ma première impression visuelle, et un parcours assez expéditif des interventions, abondantes, pléthoriques (il y a foule !) qui saturent ces sites techniquement très bien construits, c’est que l’on a affaire à une rhétorique et une esthétique qui rappellent l’entre-deux guerres. Je suis bien gêné de tirer cette conclusion, car je suis le premier à me rire des poncifs qui visent à invoquer les-années-sombres-de-notre-histoire. Les caricatures, souvent méprisantes, la malhonnêteté qui suinte de présentations simplistes de l’islam et des immigrés, la pesante concaténation de faits divers atroces, avec une insistance morbide sur le sang et le sexe, la nutrition, le ventre, le faciès, les citations, les articles reproduits sélectivement, les gros titres connotés, tout cela pue la basse propagande, la manipulation idéologique, et n’a son répondant, son double, que dans le traitement médiatique asséné aux adversaires déclarés de l’empire atlantiste, comme l’Iran, la Syrie, le Venezuela, etc. L’effet est sans doute plus accentué, du fait de la spécialisation de ces sites, et de leur horizon d’attente, leur objectif n’étant finalement ni d’informer (car ils rapporteraient des documents contraires à ceux qui peuplent leurs pages, et présenteraient des analyses antithétiques), ni même de faire réellement comprendre le monde dans lequel l’on vit. Il se peut bien que les thèses soutenues soient inverses de celles qui, mensongères, embrument le cerveau des Français depuis des lustres, mais le contraire d’un mensonge n’est pas forcément une vérité.

    Ces sites s’adressent à des convaincus, à ceux qui veulent être confortés dans un certain nombre d’émotions dont on leur a dit qu’elles étaient mauvaises, et qui, soudain, parce qu’elles sont illustrées (au sens du XVIe siècle, c’est-à-dire explicitées et défendues), semblent autorisées. Il n’est pas inutile non plus de souligner que les sujets, s’ils concernent obsessionnellement dans leur majorité l’islam et l’ « invasion » migratoire, abordent également une actualité plus large, sur laquelle le positionnement est clairement de « droite », c’est-à-dire anti-fiscaliste, anti-syndicaliste, anti-grève, anti-Etat providence, anti-assistanat, anti-délinquant, anti-chienlit, anti-laxisme, anti-immoralisme, anticommuniste, anti-anticolonialiste, etc. La réactivité à l’état pur, mais aussi une position néoconservatrice.

    Occident ressuscité

    D’où parles-tu ?

    C’était la question imparable que l’on posait à l’adversaire idéologique, dans les années déconstructivistes, quand le sens et la nature d’un discours n’avaient guère d’importance, puisque, finalement, tout se valait, et que tout propos entrait dans le champ d’un rapport de forces. Aussi excessive soit-elle, cette sommation possède une certaine légitimité. Non seulement parce que tout langage dit plus qu’il ne présente, mais parce qu’il formalise des intérêts, même cachés, et des identités, même ignorées. De fait, il n’existe pas de communication neutre.

    Pour ma part, je parle en tant qu’Européen, en bon Européen, comme disait Nietzsche. Aussi essayé-je de débusquer tout ce qui nuit au projet tellurique auquel j’adhère, d’un Empire enraciné dans une Terre axée sur un principe métaphysique, les racines du peuple accrochant le ciel et y puisant la substance qui nous fait vivre. Je traque donc la médiocrité, le mensonge (ou l’erreur), la paresse et la trahison. Je loue donc la grandeur, la vérité (ou la sagesse), le courage et la loyauté. Ceux qui s’attachent hystériquement à la dénonciation de populations particulières pour les vouer aux gémonies, en bloc, sont des êtres bas, dans la mesure-même où ils sont mus par des affects dégradants, comme la haine, le mépris, la bêtise méprisante, la peur ou l’ignorance. Ceux qui manient le mensonge induisent autrui en erreur.

    La multiplication des instruments de communication, des médias, l’éclatement des idéologies globalisantes, unifiantes (les « théories » de Douguine, comme le communisme et le fascisme), la perte du sens politique, de la conception fondée de l’Etat, l’atomisation des consciences, ont donné lieu à une société de miroirs déformants qui se répondent les uns les autres, où toute perception se noie dans une vision giratoire accélérée, vertigineuse, ou un défilé féerique d’images, de fantasmes, de lubies, de slogans, où il est pratiquement impossible, à moins d’être pourvu d’un esprit anachorétique solide, de prendre quelque recul, de s’abstraire pour avoir simplement le temps de réfléchir, de peser. Ce que l’on appelle la « postmodernité » joue de ce fluxe, de cette liquéfaction des idées et des faits. Plus rien de stable, et de préhensible ne subsiste dans ce fleuve sensoriel, qui est le règne de la doxa, dirait Platon, de l’opinion, du mensonge, du non-être.

    Cette dilution de l’attention, de la concentration, de la distinction, si elle est voulue, est aussi le terreau sur lequel prospère le vide. La politique est devenue impossible car elle n’est plus qu’une série arborescente de coups, d’effets, de réactions. Ce phénomène favorise le conformisme, la culture de masse, l’adhésion aux pensées dominantes, comme l’illustre la domination du sondage. Il est évident que tout bon politique va formater ses interventions, son langage, son apparence sur ces données sociétales sur lesquelles il évolue pour pianoter sa partition. Les convictions, à ce titre, ne correspondent plus à rien, et la volonté n’est plus que l’accompagnatrice du fait. L’économisme est le destin de l’Occident.

    C’est pourquoi il est indispensable de replacer tous les discours d’apparence idéologique qui courent sur les ondes et ne visent, bien souvent, qu’à susciter des réactions immédiates, comme on appuie sur une rêne pour dévier la course du cheval, pour peu que le terrain s’y prête. Les signes lexicaux, langagiers, rhétoriques de « droite » et d’ « extrême droite » qu’envoient des sites comme Fdesouche ou Riposte laïque ne sont pas à interpréter comme on aurait pu le faire il y a cinquante ans, où la société présentait encore une alternative visible, même si, finalement, a posteriori, on est en droit de relativiser la dichotomie entre l’Est socialiste et l’Ouest libéral (les deux relevant du productivisme progressiste de la modernité). Autrement dit, jargon droitier et jargon gaucher (culte de la « diversité », réformes « sociétales », « évolution libertaire des mœurs » etc.) sont comme deux frères siamois, aux deux corps distincts, mais à la tête unique. La preuve par le fait est que les « conservateurs » appliquent ou prônent les mêmes réformes de mœurs que la « gauche », et que cette dernière conduit une politique sociale et économique que ne désavouerait pas la « droite ».

    Le lieu d’où parlent ces voix dominantes peut être appelé l’Amérique, notamment dans la perspective du Traité de libre-échange transatlantique, mais il est préférable de le nommer Occident, en tant que processus dégénératif de la civilisation. Il faut alors bien comprendre que sous cet angle, toute proposition en vaut une autre, que nous sommes dans un maelström indifférencié de positions idéologiques qui n’ont aucune espèce de valeur et de poids dans la marche, ou la course vers le néant ultime dans lequel devrait un jour verser le système destructeur actuel. Toute réactivité, aussi puissante soit-elle, parce qu’elle est réactivité, contribue au maintien de l’aliénation générale. Il faut donc, pour commencer à être libre, rompre radicalement avec le jeu pipé de conflits artificiellement générés.
    Que faire des immigrés ?

    Un peu de provocation ne fera pas de mal. Plusieurs propositions sont avancées : soit l’assimilation, l’intégration : c’est la position des « républicains » (non à la sauce Riposte laïque), des laïcistes, soit le multiculturalisme, sous deux variantes, la libérale et l’ « eurasiatique » (je reviendrai sur ce terme), soit l’extermination pure et simple, la solution finale, ou sa version soft, l’expulsion de masse de notre territoire.

    La dernière proposition, dans ses deux options, présente évidemment des obstacles non négligeables, outre qu’il serait nécessaire, pour l’option hard, de concevoir un appareil exterminateur capable de réduire à néant des millions d’êtres vivants. Inutile de dire que non seulement une guerre mondiale suivrait infailliblement une telle décision, mais qu’il faudrait aussi ériger un Etat totalitaire pour la mener, si l’on ose dire, à bien. Quant à son versant « doux », l’expulsion, il n’est pas sans complications logistiques et matérielles, et déclencherait immanquablement une réaction de la « communauté internationale », qui nous ferait partager le sort de la malheureuse Serbie, si chère à notre cœur.

    Evidemment, on peut aussi objecter le coût humain qu’une décision aussi radicale entraînerait, non seulement pour les victimes de tels massacres ou de déportations de masse, mais aussi pour leurs agents. Je sais bien que la situation difficile qui perdure sur certains territoires qu’on ne peut pas dire vraiment français impulse certains réactions vives, et génère racisme, haine, agressivité. Je ne juge personne. L’agressivité, la haine et le racisme se trouvent parfois tout autant parmi ceux qui s’en disent victimes. L’histoire de la paille et de la poutre est éternelle. Mais au fond, cet état lamentable n’est-il pas voulu par ceux qui veulent diviser pour régner ? On connaît ce qu’est la stratégie du chaos : l’oligarchie prend d’abord conscience de la solidité, de la force et de la stabilité de ceux qu’elle veut démolir pour l’exploiter. On crée donc un besoin en semant un trouble dirigé. L’afflux d’allogènes, issus des anciennes colonies, a permis de casser l’homogénéité du peuple français (si tant est qu’elle existait), en tout cas de la classe ouvrière, de porter à la baisse les salaires et les prestations sociales en faillite, de casser la machine éducative pourvoyeuse d’esprit critique et de culture historique, de promouvoir une diversité englobée dans un mondialisme universaliste. C’était aussi une arme de guerre contre le passé et les traditions.

    Mais ces traditions étaient mises à mal par la société de consommation, l’américanisation, le culte du progrès, en même temps que les migrants se trouvaient souvent aussi déracinés. Car les racailles et délinquants qui défraient la chronique ne sont pas représentatifs de leur culture d’origine culturelle ou « biologique ». Ils sont plutôt les produits de l’ensauvagement libéral, de sa barbarie, et si les phénomènes de bandes rappellent ce que l’éthologie nous enseigne, c’est que la dislocation de la société, sous le règne de la marchandise, favorise l’animalisation des rapports. Du reste, les blousons noirs des années cinquante, et les mœurs de primates des soixante-huitards, volontiers fascinés par des dominants jouisseurs, étaient les précurseurs des barbares actuels, à un degré moindre de violence cependant. Mais c’est seulement une question de degré, non de nature.

    A propos des réactions affectives, les rejets instinctifs des êtres différents par leur comportement, leurs tenues vestimentaires, leur façon de parler etc., il me faut invoquer Stendhal et mon maître, le vénéré Nietzsche, l’être le plus aristocratique qui ait été. Stendhal a relaté, dans ses Mémoires d’un touriste, un périple, avec Maxime du Camp, en Bretagne. Il y a vu les Bretons et les Bretonnes, leurs mœurs, leurs coutumes, entendu leur langue, leurs « superstitions » A le lire, on est saisi par un sentiment d’étrangeté, comme si l’on avait affaire à un peuple distinct du peuple français, avec tous les sentiments qu’une telle approche peut susciter. Je laisse le soin de tirer la conclusion de cette remarque, tout en précisant que je respecte et aime les nationalistes bretons. Quant à Nietzsche, je ne rappellerai point combien il honnissait le chauvinisme teuton, prussien, germanique, qu’il méprisait les antisémites, même si personne n’a eu la dent aussi dure que lui pour analyser les méfaits du judaïsme. Il a loué la civilisation andalouse, et les vertus aristocratiques qui encouragent à favoriser partout, et en tout temps, la différenciation. Le fait d’être « autre », pour lui, enrichit culturellement, humainement, le monde. Non seulement parce qu’une culture différente produit des oeuvres intéressantes, mais aussi parce qu’elle nous force à sortir de nous-mêmes, à réfléchir, à nous affiner, à peser nos savoirs, pour appréhender ce qui est dissemblable. Se trouver face à l’altérité est une éducation sur soi-même gratifiante. J’avoue que je suis surtout indisposé à la vue de certains de mes compatriotes ayant adopté, dans leur apparence, leur mode de parler et d’être, tous les attributs de la sous-civilisation yankee.

    Il existe, d’un point de vue aristocratique, des pulsions qui rabaissent, et d’autres qui élèvent. Les fureurs plébéiennes ne sont jamais bonnes conseillères. Certaines choses ne se font pas. Du moins ne sont pas dignes d’un homme. Mon modèle est Ernst Jünger, qui n’était pas un lâche. Montaigne regrettait que les Français, en voyage, se recherchent frénétiquement pour manger des plats français et parler en français. Alexandre ouvrit l’hellénisme à l’influence perse et indienne, les Grecs, d’ailleurs, Platon le premier, avouèrent la dette qu’ils tenaient de la civilisation égyptienne. L’Empire perse groupait des nations disparates. Napoléon se fit, dit-on, mahométan, considérant que l’Islam était une meilleure religion que le christianisme. Frédéric II de Hohenstaufen lia amitié avec l’émir Fakhreddin, etc.

    On aura une petite idée, à partir de ces exemples, de ce vers quoi irait ma préférence. Mais dans le camp patriote, si l’on excepte les agités du bocal, s’impose surtout l’idée d’assimilation. On pourrait disserter longtemps sur le concept, pour moi sans fondement, de laïcité. Cette dernière fut une arme antireligieuse, et un mensonge moderniste. Démontrer ces assertions exigerait de plus amples développement, ce que je ne ferai pas. Toutefois, si l’on enjoint une intégration totale (ce qui est ici un pléonasme), il faut définir ce à quoi l’on demande de s’assimiler.

    Qu’est-ce que la France ? la civilisation chrétienne ? ses valeurs ? son héritage ? Est-on bien sûr que la France que l’on rêve existe encore ? Nous n’avons pas encore pris la mesure du bouleversement anthropologique que la postmodernité a généré depuis une trentaine d’années. Il ne s’agit pas d’une « substitution de population », ou plutôt d’une substitution d’être au sein-même de la population autochtone. Quoi qu’on puisse dire ou penser, le Français de 2013 n’a strictement rien à voir avec celui de 1960. C’est comme si l’on avait remplacé un pays par un autre. Et il ne s’agit pas seulement de l’apport dérangeant de l’immigration, on l’aura compris.

    Si racines il y a, et elles existent, il faut dorénavant en sentir le besoin. Plotin affirmait que c’étaient les dieux qui devaient venir à lui. Perceval ne put se rendre digne du Graal que parce qu’il ne sut poser la question cruciale. A mon sens, nous sommes, malgré les apparences, dans un tournant majeur de l’Histoire, et notre sort est entre nos mains. J’aurai l’occasion de revenir sur cette idée lorsque j’analyserai les textes de Douguine. La recherche d’identité qui doit nous animer, et qui implique que l’on abandonne des paradigmes (la nation, les valeurs « bourgeoises », certains préjugés sur des structures sociales ou mentales etc.) parce qu’ils sont devenus obsolètes ou tout simplement des étiquettes marchandes pour désigner une identité convenue, visible dans le grand marché des produits mondialisés (comme le camembert et le pinard) ne se présente pas comme une errance aléatoire, mais une nécessité, un destin.

    L’avenir est aux grands espaces civilisationnels, dans le cadre d’un monde multipolaire. La solution au problème des immigrés, pour peu que la plupart des populations d’origine allogène se considèrent ainsi, ce qui ne va pas de soi, réside dans la construction d’un Etat continental, malheureusement distinct de l’Eurasie russe, doté de notre génie propre. Cet Etat subsumera, dans un processus de subsidiarité, l’ensemble des variétés humaines et culturelles de la vieille Europe occidentale, en reprenant à son compte son patrimoine historique et culturel, spirituel et artistique, mais en le transformant en fonction des requisits de l’heure. Les communautés, quelles qu’elles soient, auront le loisir d’exprimer leur être. L’Etat est le garant de la présence du premier principe transcendant au sein même de la politique. C’est revenir quelque peu à l’Empire romain, mais avec l’apport de deux mille ans d’Histoire, dont le christianisme, et, présentement, l’islam. Avec les assurances qui s’imposent, dont la loyauté et la discipline civique, cet Etat peut garantir à chacun son identité, la coexistence de communautés diverses, qui sont toutes des voies vers la réalisation d’un soi, individuel ou collectif. Mais tous ces groupes humains, qui seront surs d’être reconnus par la communauté impériale incarnée par l’Etat, n’auront pas à se battre pour éviter l’anéantissement, car chacun détiendra sa légitimité propre dans une conception cosmogonique totale.

    La Russie ancestrale nous offre un modèle de ce type de société multiculturelle. Cependant, une religion dominante existe à l’Est, et c’est l’Orthodoxie, tandis que l’Europe occidentale a poussé le nihilisme jusqu’à une déchristianisation profonde. D’autre part subsiste le problème d’une langue commune, comme le russe. Les défis ne sont pas légers. Mais à cœur vaillant, rien d’impossible !

    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

    source

    http://la-dissidence.org/2013/03/05/claude-bourrinet-quelle-reconquista/

  • [Vidéo] Débat à l’université de Rouen “La France doit-elle quitter l’Union européenne ?”

    Le 22 janvier 2013, François Asselineau était invité, pour la toute première fois dans une grande université française, à venir présenter ses analyses et à en débattre librement et publiquement avec 3 professeurs de droit.

    Le thème du débat était : La France doit-elle quitter l’Union européenne ?

    Le doyen n’ayant pas accepté la diffusion de ce débat, et les intervenants ayant fait la demande expresse de ne pas apparaitre dans cette vidéo, nous avons masqué leur visages et coupé leurs interventions, conformément à leur souhait.

    http://www.actionfrancaise.net

  • Terrorisme intellectuel : La République ne recevra pas la Manif pour tous qu’elle taxe d’homophobe !

    Le premier vice-président de la commission des lois du Sénat a donc refusé de recevoir la Manif pour tous. Et les raisons qu’il invoque sont stupéfiantes ! « Vous représentez la pire des homophobies, qui est « Je n’ai rien contre les homosexuels, j’ai plein d’amis homosexuels, mais je refuse l’égalité qui leur est due » « , explique le vice-président de la commission dans sa lettre…

    Il manque cependant un maillon dans son argumentation : il postule qu’une « égalité leur est due« . Sans étayer. Ce que cet homme refuse obstinément de comprendre, et c’est là une preuve manifeste de son manque d’ouverture intellectuelle, c’est que ses détracteurs ne partent pourtant pas des mêmes principes que lui, et singulièrement qu’ils n’épousent pas la même vision de l’homme que les socialistes. Car en effet, la personne humaine ne se réduit pas à son orientation sexuelle, donnée subjective : elle se reconnaît cependant comme être sexué, donnée objective. Là où le vice président de la commission des lois du Sénat, en enfermant l’individu dans une catégorie, divise l’humanité en homosexuels et en hétérosexuels, nous observons quant à nous que l’humanité se divise en hommes et en femmes, et même qu’elle n’existe pas en dehors de la masculinité et de la féminité. Partant de cette donnée anthropologique, les homosexuels comme les hétérosexuels ont chacun les mêmes droits : celui de se marier avec une personne de sexe opposé.

    Ce monsieur pourrait donc avoir l’honnêteté intellectuelle de discerner dans l’argumentation de ses opposants des principes divergents des siens, et de juger ainsi leurs conclusion à partir de leurs principes, et non des siens. On pourra ensuite discuter les principes. En attendant, cette once d’honnêteté lui aurait interdit d’accuser ses opposants d’homophobes : car l’homophobe est celui qui considère que l’humanité se divise en homos et en hétéros et qui, dans le même temps, refuse à chacun les mêmes droits. Si donc la Manif pour tous avait adopté un tel principe, alors oui, son refus du « mariage » homo aurait pu se fonder sur l’ »homophobie ». Mais tel n’est pas le cas…

    En bref, le politiquement correct juge les opinions à l’aune d’une doxa dominante qui ne se discute pas, d’une grille de lecture dont personne ne doit jamais interroger l’assise ni la légitimité. On appelle ça le terrorisme intellectuel.

    JdR http://www.contre-info.com/

  • C’est l’espoir, et non l’indignation, qui change le monde

    Le caractère inoffensif de l’indignation pour le système en place explique le concert de louanges, plus ou moins hypocrites qui a marqué la disparition de Stéphane Hessel. 

    Qu’on se comprenne bien. Le vieil homme indigné était admirable. Il avait notamment eu le courage de dénoncer certains agissements condamnables d’Israël, ce qui lui avait valu des accusations fort injustes. C’est le mot d’ordre de son intervention dans l’espace public, avec l’incroyable succès de sa brochure Indignez-vous!, qui est ici en cause.

    L’indignation, colère sans lendemain

    L’indignation, nous rappelle Le Robert, est un «sentiment de colère que soulève une action contre laquelle réagit la conscience morale ou le sentiment de la justice». Sentiments, colère, morale : le registre n’est assurément pas celui de l’action, de la réflexion et de la politique.

     

    Dans son best-seller, Hessel demandait aux générations montantes de repérer les «choses insupportables» qui défigurent le monde actuel : «Pour le voir, il faut bien regarder, chercher. Je dis aux jeunes : cherchez un peu, vous allez trouver.»

    Est-ce bien là le problème? Les raisons de s’indigner sont à la fois pléthoriques et transparentes. Creusement des inégalités sociales, menaces et catastrophes écologiques, arrogance et cynisme des élites ou encore dégâts de l’individualisme forcené : point n’est besoin de chercher longtemps des motifs de colère et de révolte.

    Le succès du vieil humaniste vient de ce qu’il a réussi à ramasser en un court message des sentiments fort répandus. Mais si chacun s’indigne facilement, l’engagement suppose d’entrevoir une solution aux problèmes posés.

    La référence à la Résistance, dont usait fréquemment Hessel, est ici inopérante. Le risque de l’action était alors majeur mais l’objectif très clair : en finir avec l’occupant.

    L’affaire est assurément autrement plus complexe dans un univers mondialisé soumis à la loi du capitalisme financier. On aura remarqué, au passage, qu’il ne suffit pas d’éliminer Nicolas Sarkozy pour sauver le pays.

    Dans un texte cruel mais non dénué de fondement, l’intellectuel centriste Jean-Louis Bourlanges s’était risqué à démonter la «misère de l’indignation»:

    «L’indignation, c’est ce qui reste du rêve quand on a tout oublié, et de la révolution quand on a perdu les soviets, l’Armée rouge et le Parti fer de lance de la classe ouvrière, c’est un extrémisme qui n’a pas les moyens.»

    Force est de constater que les mouvements qui s’en sont inspirés ont échoué à changer réellement le cours des choses. En Espagne, les centaines de milliers d’«Indignés» qui se sont mobilisés en 2011 n’ont pas empêché la poursuite des politiques d’austérité, moyennant le retour de la droite au pouvoir.

    Discrédit de la réforme et de la révolution

    La faiblesse politique du message porté par Hessel l’a logiquement conduit à des prises de positions très fluctuantes. L’ancien résistant fut candidat sur les listes écologistes aux élections régionales de 2010. En décembre de la même année, il vante néanmoins les qualités d’«homme de gauche» de Dominique Strauss-Kahn tout en manifestant sa préférence pour une candidature présidentielle de Martine Aubry. En mai 2011, Hessel assure pourtant Nicolas Hulot qu’il le soutiendra «quoi qu’il arrive maintenant». Et il finira par se prononcer en faveur de François Hollande…

    A la surprise de ceux qui projetaient sur lui leurs fantasmes de radicalité, Hessel se définissait lui-même comme un social-démocrate. Il n’avait sans doute pas pris la mesure de l’effondrement de cette référence idéologique. La social-démocratie n’a plus grand sens dans un contexte de mondialisation qui rend obsolètes les compromis sociaux naguère forgés dans un cadre national.

    La difficulté à définir la réponse politique qui prolongerait l’indignation tient précisément au discrédit des deux grandes idéologies de gauche, la réforme et la révolution. Cette dernière a été mortellement touchée par le drame du communisme réel. Le schéma d’un changement brutal et violent évoque désormais trop le spectre du totalitarisme.

    Mais le réformisme n’est guère en meilleur état. L’impuissance des partis qui s’en réclament est de plus en plus avérée en ces temps de crise. La «réforme» est devenue, pour les peuples, synonyme de nouveaux sacrifices et de reculs sociaux. Loin de porter l’espérance, elle est désormais autant chargée de négativité que la révolution.

    Nouvelles révolutions

    Or, c’est bien la perspective concrète d’un monde meilleur qui pousse à l’action collective. La chute des dictatures arabes a légitimement pu apparaître comme garante d’un vrai changement, raison pour laquelle l’indignation populaire a débouché, en ces cas, sur une issue révolutionnaire.

    Rien de tel dans nos démocraties occidentales mâtinées de ploutocratie. L’absence d’un cadre politique alternatif crédible condamne l’indignation à n’accoucher, au mieux, que de sporadiques révoltes.

    Les révolutions, rappelait le journaliste Jean-François Kahn, ne se préparent pas en ce sens qu’elles sont généralement déclenchées involontairement par des provocations de la part des puissants. Dans ces réactions populaires à la goutte d’eau qui fait déborder le vase, l’indignation est un puissant facteur de mise en branle.

    Mais les révolutions qui réussissent sont celles qui sont adossées à un projet politique et intellectuel préalablement défini. La prise de la Bastille n’aurait pas accouché de la Révolution française sans les Lumières. La prise du palais d’Hiver n’aurait pas débouché sur la Révolution d’octobre sans le dessein communiste.

    En l’absence d’un quelconque cadre théorique, les indignations contemporaines peuvent provoquer bien des soubresauts et révoltes, mais pas de vraies révolutions. Les changements profonds portés par l’espérance d’une vie meilleure se situe aujourd’hui, dans nos sociétés, à un niveau infra-politique.

    Animée d’une conscience écologique, aspirant à une meilleure qualité des liens sociaux, une minorité agissante expérimente sans bruit d’autres manières de vivre. Le réseau Colibris des amis du philosophe Pierre Rabhi tente de fédérer ce type d’initiatives en France, mais de très nombreux pays sont concernés par ces «révolutions tranquilles».

    Hessel lui-même avait invité ses lecteurs à s’engager dans des actions concrètes qui permettent de passer du stade de l’indignation à celui de la réalisation. Ce message a toutefois eu nettement moins d’écho que son cri de colère.

    Reste à savoir si ces expérimentations positives atteindront la masse critique où elles seraient capables d’entraîner un véritable changement politique. Mais ceci est une autre histoire.

    Slate  http://fortune.fdesouche.com

  • L’habit fait le moine – par NB

    Est-il normal, que, parce qu’il se produit de temps en temps, très rarement, exceptionnellement, le contraire de l’évidence, il faille systématiquement nier toute évidence ? Non, bien sûr ! Et pourtant… L’HABIT FAIT LE MOINE.
    Les banques, leurs valets: les gouvernements, les valets des gouvernements: les médias, les valets des médias: les intellectuels et les valets des intellectuels: les enseignants tentent actuellement par tous les moyens possibles et imaginables de mondialiser la planète, c'est-à-dire de « bouilli-ifier » le genre humain.
    L’arme suprême pour ce faire est évidemment le « L’habit ne fait pas le moine, L’habit ne fait pas le moine, L’habit ne fait pas le moine, L’habit ne fait pas le moine, L’habit ne fait pas le moine, L’habit ne fait pas le moine, L’habit ne fait pas le moine, L’habit ne fait pas le moine » répété des milliers et des milliers de fois et à longueur de journée, de semaines, de mois et d’années. Ce proverbe est comme tous les proverbes : il est très caricatural, outré, à la fois faux et vrai et en l’occurrence plus faux que vrai, car en fait, l’habit fait le moine… et heureusement, mon Dieu heureusement !
    Cette volonté violente, forcenée de briser, d’effacer tout repaire physique dans le genre humain donne franchement dans la déraison.
    L'apparence n'est pas trompeuse.
    Elle peut l'être, mais c’est rare, très rare… mais en général elle ne l’est pas. Il faut s’en méfier bien sûr parce que beaucoup trichent pour masquer ce qu’ils sont véritablement, c'est-à-dire leur véritable apparence.
    Une apparence « feinte » est quelque chose d’assez exceptionnel. Ce qui veut dire que la tromperie n’est pas la règle et que l’apparence d’une façon générale renseigne à la seconde sur la personne ou l’être que l’on a en face de soi.
    En fait et pour tous les êtres vivants, ce que l’on voit, on le voit, ce qui est inquiétant est inquiétant, ce qui est rassurant est rassurant, tout simplement, comme dirait monsieur de La Palice et quoi qu’en pensent nos divins PENSEURS. 
    Ils m’irritent quelquefois au plus haut point jusqu’à me mettre en rage, hors de moi.
    Cette façon de se poser continuellement en maîtres du savoir-vivre-en-ce-bas-monde comme si nous étions tous très cons, ainsi que leur manie de poser un raisonnement super-hyper-méga-compliqué sur chaque chose et de ne jamais vouloir regarder la réalité en face est absolument insupportable, ainsi que de se poser en divins contradicteurs de Dame Nature qui comme chacun sait ne leur arrive pas à la cheville.
    Quels CONS !
    Mais enfin bon Dieu de bon Dieu, si Dame Nature, ou le grand architecte ou le bon Dieu, comme on veut, a doté tous les êtres vivants de cette faculté de préjuger d’un danger ou d’un non-danger ce n’est pas pour rien !
    Allez leur dire à ces crétins, allez leur dire qu’il suffit de regarder et de voir. Mais ils en sont bien incapables… ils PENSENT !
    Souriez à un bébé et il va vous sourire, froncez les sourcils et il va pleurer… c’est comme ça, c’est spontané, instinctif, ça ne s’explique pas… c’est un mystère !
    Pourquoi a-t-on envie de caresser une biche ou de prendre un moineau dans sa main ? Pourquoi ? Mystère !
    Pourquoi n’a-t-on pas du tout envie de caresser une araignée, un serpent ou un crocodile ? Mystère !
    Pourquoi un lion ou un aigle nous impressionne fortement alors qu’une hyène ou un vautour ne fait que nous répugner ? 
    Sans même le savoir, à leur seule apparence, on comprend aussitôt que ces derniers sont des charognards.
    Je me souviens d’un jour, tout enfant, où j’avais accompagné mon grand-père à la pêche au bord de la Garonne. Tout à coup je le vois qui ferre, sort de l’eau une espèce de petite anguille d’une vingtaine de cm et se met à la décrocher en rouspétant du plus fort qu’il pouvait : « Tiens, regarde-moi ça petit, cette saloperie ! »
    Il la jeta sur le sol. L’anguille se contorsionnait encore passablement et je l’empêchais de rejoindre l’eau du bout de mon bâton. J’étais étonné qu’il ne l’assomme pas. « Non, pas la peine petit, elle va crever toute seule, c’est une lamproie ! » 
    Une lamproie ? C’était la première fois que j’en voyais une. Elle finit par mourir, mais dans son cas je préfère cent fois employer le terme « crever ».
    Quelle horreur cet animal ! Après l’avoir prise plusieurs fois dans mes mains et l’avoir examinée sous toutes les coutures j’étais révulsé. Sa simple vision me répugnait jusqu’à avoir envie de vomir. Pourtant j’avais l’habitude des anguilles, mais j’avais compris instantanément que cet animal, par sa seule « apparence », avait quelque chose de « monstrueux ». Mon grand-père voyant mon dégoût se saisit de l’animal et me l’expliqua. L’animal, mou comme une chique avait plein de petits trous ronds sur le côté qui étaient ses ouïes. Il avait deux petits yeux globuleux et glauques… mais ce qui était horrible, véritablement très laid c’était sa bouche : une énorme bouche par rapport à sa masse, toute plate, toute ronde, entièrement dirigée vers le bas, entourée d’une énorme lèvre violacée, toujours ouverte, béante, et à l’intérieur une cavité rougeâtre munie d’une multitude de petites dents en cercle. 
    « Tu vois petit » me dit mon grand-père « cette bouche-là c’est une énorme ventouse… avec ça la lamproie se plaque à un poisson qui ne peut plus s’en débarrasser et avec toutes ces petites dents elle lui ronge les écailles et la chair pour lui sucer le sang ». 
    La bestiole était franchement laide, répugnante et j’avais deviné toutes les explications de mon grand-père avant même qu’il n’ouvre la bouche. Cette fausse anguille avait tout l’aspect d’un parasite. Son « apparence » ne m’avait pas trompé.
    Plus tard, alors que j’avais 17 ou 18 ans, j’avais été très intrigué par une petite guêpe noire qui tournait autour de moi et se posait ici et là de temps à autres. Elle était étonnamment arrogante par rapport à ses congénères jaunes et noires, arrogante et laide, étonnement laide. Quelque chose de franchement antipathique, d'écœurant même se dégageait d'elle… sans doute cet immense appendice aussi long que son corps et qu’elle balançait fièrement au bout de son abdomen. Moche, franchement moche… Je n’avais pourtant rien contre les abeilles et les guêpes…mais celle-là avait une « apparence » tout à fait répugnante.
    Je filais aussitôt vers l’encyclopédie Littré en 20 volumes de la maison et apprenais ce que j’avais déjà compris : c’était une guêpe parasite, très courante qui pondait le plus naturellement du monde ses œufs à l’intérieur d’autres insectes ou de chenilles vivantes. Ses larves se développent tranquillement dans l’insecte en le dévorant vif petit à petit de l’intérieur. Charmant, non !
    Comme quoi l’apparence ne trompe pas. Elle nous renseigne instantanément.

    Je m’en suis encore aperçu récemment ou du moins ces dernières années. Comme je ne suis pas de première jeunesse j’ai bien évidemment vu « partir » beaucoup de monde dans ma famille, dans ma belle-famille et chez mes amis.

    Chacun avait son caractère et, en fait, chacun portait sur lui ce qu’il était : jovial, morose, généreux, radin, fourbe, sensible, dur, nerveux, placide, vicieux, fouineur, droit… on lisait sur leur visage à livre ouvert. Quand on est heureux ça se voit, quand on est triste aussi, quand on a envie de pleurer ou de frapper aussi, même quand on a une idée derrière la tête… ÇA SE VOIT !
    Je les connaissais bien de leur vivant, très bien. Par contre une fois morts, quelques heures après… impossible de les reconnaître. Le caractère profond qui sous-tendait jusque-là les muscles de leur visage n’opérait plus et il n’émanait plus rien d’eux. Ils étaient lisses, inexpressifs… on ne les reconnaissait plus.
    Mon propre père, ma propre mère, quelques heures après leur mort me paraissaient presque étrangers. Ils n’avaient plus l’ « apparence » de ce qu’ils étaient.
    Quand on a un doute, bien sûr, il faut se méfier, mais en général, dans l’immense majorité des cas on peut et on DOIT se fier à l’ « apparence ».
    Elle est faite pour ça. Elle explique tout.
    Si l'on ne pouvait absolument pas s’y fier la vie serait d’une absurdité totale, pratiquement invivable.
    On n’éviterait plus les coléreux ou les jaloux et les sadiques en crises, les fous, les fanatiques, les fêlés de la cafetière, ceux qui préparent un mauvais coup, on n’aurait plus envie de protéger les siens, les hommes ne seraient plus attirés par les femmes, les femmes par les hommes, on ne verrait plus arriver les coups d’où qu’ils soient. C’est d’ailleurs un peu ce qu’il se passe aujourd’hui avec cette interdiction imbécile et monstrueuse d’antipathie ou de sympathie appelée très emphatiquement, très hautainement et avec tant de mépris : « délit de sale gueule ».
    On n’a pas besoin d’être un mirifique, un sublimissime, un divin PENSEUR pour comprendre.
    Bien au contraire. Sans penser tout devient lumineux, tout s’éclaire.
    La Hollande est plus « évoluée » que la France. Allez-y et regardez les gens… vous comprendrez aussitôt. Idem pour l’Allemagne, idem pour la Scandinavie qui est plus évoluée que l’Allemagne. 
    Idem pour l’Espagne qui est moins évoluée que la France. Idem pour l’Italie du nord qui est plus évoluée que l’Italie du sud. Idem pour le Maghreb et l’Afrique noire qui n’arrivent pas à décoller du moyen-âge ou de la préhistoire malgré notre aide colossale et permanente… allez-y, allez dans tous ces pays et regardez les gens… vous comprendrez aussitôt.
    Un aigle a une tête d’aigle parce que c’est un aigle, un européen a une tête d’européen parce que c’est un européen, un vautour a une tête de vautour parce que c’est un vautour, un arabe a une tête d’arabe parce que c’est un arabe, un primate a une tête de primate parce que c’est un primate, un noir a une tête de noir parce que c’est un noir.
    Je viens juste de me remémorer une émission très docte, à la télé, sur les échecs scolaires, échecs malheureusement pléthoriques chez nous.
    On y comparait notre système d’enseignement à celui de la Finlande, exemplaire dans ce domaine.
    Il y avait là tout un aréopage de PENSEURS émérites, qui, chevauchant leurs plus beaux raisonnements, étincelants de formules, jetaient négligemment au passage pour le vil peuple que nous étions des bouquets de joliesses à peine vendangées dans les vignes du vocabulaire.
    Ils nous expliquaient que… vu les horaires, vu les programmes, vu le système, vu les locaux, vu les rythmes, vu les éducateurs, vu les salaires, vu l’Histoire, vu le climat, vu les politiques, vu les budgets, vu mon oncle, vu que s’il en avait ce serait ma tante, et blablabli, et blablabla… et rien absolument rien sur les enfants, alors que la caméra s’était pourtant longuement promenée, et plusieurs fois sur les visages des petits finlandais, adorables, fins, gentils, éveillés, vifs, intelligents… RIEN ! C’était tabou… les PENSEURS l’interdisaient. Il ne fallait surtout pas parler des enfants.
    Alors je me suis levé d’un coup et me suis mis à engueuler bruyamment la télé : « Bandes de crétins, de gros cons, d’incapables ! Ça marche en Finlande parce qu’en Finlande il y a des finlandais, un point c’est tout ! Essayez le même truc en France et vous n’arriverez à rien ! »
    Ça n’a pas fait avancer le smilblick mais bon Dieu de bon Dieu que ça m’a fait du bien !!!
    Hé oui, c’est tout simple : l’Afrique est l’Afrique parce qu’en Afrique il y a des africains, le Maghreb est le Maghreb parce qu’au Maghreb il y a des maghrébins, l’Europe est l’Europe parce qu’en Europe il y a des européens.
    Et ce monsieur Hollande qui n’a pas l’air du tout de s’inquiéter de l’avenir du pays. C’est effrayant ! Au fait, avez-vous bien observé notre président? De quoi a-t-il l’air ?... Ah, je ne vous le fais pas dire !… et il n’a pas que l’air, il a aussi la chanson. Comme quoi, encore une fois les apparences ne trompent pas !

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Le signal des Femen

    La lutte contre la christianophobie n'est-elle pas réprimée autrement plus durement que les provocations des Femen ? Le pouvoir n'est pas seulement complaisant à leur égard : la République les utilise à dessein...
    Nous nous souvenons encore de la brutalité de la répression policière et de la rigueur des tribunaux quand nos militants avaient protesté pacifiquement devant le théâtre de la Ville contre le spectacle de l'église scatologique proposé par son pape Castelluci. Nous nous souvenons aussi des peines correctionnelles infligées à d'autres manifestants qui avaient envahi la scène pour prier. Sans parler de l'affaire de Poitiers ou un jeune père de famille avait été menacé d'emprisonnement. Dernièrement, des Femen, tous seins dehors, ont envahi la cathédrale Notre-Dame de Paris, créant le scandale et l'indignation. Elles ont été reconduites mollement par la police et relâchées immédiatement sans aucune charge retenue contre elles. Deux poids deux mesures ?
    Mauvais mélange
    Au-delà du phénomène des Femen, qu'on nous vend comme des call-girls ukrainiennes, mais qui (encore un scandale) du fait d'un étiquetage douteux, ont été subrepticement mélangées à des pétroleuses de l'Hexagone dont l'esthétique laisse à désirer (on nous refait le coup des lasagnes), il nous faut observer, là encore, la disparition programmée des libertés dans ce pays. Les agitatrices ne sont qu'une espèce d'aiguillon chargé par le "système" de susciter d'éventuelles réactions violentes chez l'ennemi désigné-ceux qui composent une France qui n'a pas encore complètement rompu avec son histoire ; cette France détestée par les "bobos" et méprisée par Attali. Ça devient lassant à la longue d'observer l'extension spectaculaire du totalitarisme d'État, relayée par la presse servile et subventionnée qui joue le rôle de police de la pensée subordonnée aux "élites d'indignés à sens unique".
    Libertés en recul
    Je ne vais pas rappeler la liste des libertés perdues, nous enfermant dans un couloir étroit, se resserrant chaque jour un peu plus, laissant apparaître une société qu'avaient annoncé Orwell et Huxley notamment. Ce qu'il faut voir, c'est que toute cette énergie, législative, judiciaire, policière et journalistique, ne vise qu'à soutenir une idéologie pernicieuse destinée à faire disparaître ce qui reste des valeurs de notre pauvre patrie. Pour établir le gouvernement mondial, il faut des peuples déracinés, annihilés, des zombies programmés par nos écoles, lesquelles sont relayées par les médias.
    Si réaction populaire, même massive, il y a (mariage pour tous) nos démocrates auront tôt fait, avec leurs porte-voix, de les stigmatiser en invoquant les heures les plus sombres de notre histoire. Il est difficile d'échapper à ce système, certes incapable de sortir le pays de la crise, mais parfaitement capable, en revanche, de laver les cerveaux à grande échelle. Les Français encore libres doivent comprendre que la République est l'instrument essentiel, l'outil idéal, pour créer cet état de fait.
    Cependant, en cherchant à faire disparaître les libertés de la nation et la nation elle-même, la République se fragilise, car c'est sur la nation qu'elle construisit naguère sa légitimité. À l'AF, nous "conspirons à ciel ouvert" comme nous l'enjoignait le Martégal. L'État est omnipotent et, plutôt que de revenir dans l'urgence à ses seuls devoirs régaliens, occupé à son œuvre de destruction, il est de moins en moins capable d'anticipation politique. Le moment approche où, comme disait Trotski, il faudra donner le « coup de poing au paralytique ». La République détruit la France, détruisons la République.
    Olivier Perceval L'ACTION FRANÇAISE 2000 Du 21 février au 6 mars 2013

  • Chavez disparaît…la communauté chrétienne syrienne aussi

    Ayant comme seul modèle révolutionnaire  disait-il, la figure du Christ, Hugo Chavez est décédé hier des suites d’un cancer. De  François Hollande à  Vladimir Poutine, les hommages rendus à la mémoire du  président vénézuélien ont été nombreux. Nous le notions sur ce blog en octobre dernier,   alors que le grand oriental socialo-trotskyste Mélenchon tressait des couronnes à Chavez,  «  à l’inverse des extrémistes du FG,  Chavez, partisan de la suppression de la loi liberticide du communiste Gayssot, au-delà de ses tics marxistes, de ses fautes, de ses outrances et de ses travers, est un homme libre qui n’hésite pas à tenir tête à  l’Empire , aux lobbies , aux  multinationales . Imagine-t-on Chavez , qu’on l’aime ou pas,   remarquait  Bruno Gollnisch, déclarer comme Mélenchon que le Parti Socialiste, c’est la  gauche , que  les voix de la gauche (doivent se reporter) sur le candidat de gauche le mieux placé  ? Imagine-t-on le président vénézuélien passer à la caisse en cautionnant comme Mélenchon le système de fausse alternance droite mondialiste-gauche bruxelloise qui maintient les peuples européens sous la domination de l’oligarchie? Imagine-t-on Chavez dire comme Mélenchon qu’il ne faut pas sortir de l’UE et de l’euro ? Imagine-t-on Chavez, chantre de la révolution bolivarienne, assimiler comme Mélenchon, le nationalisme au fascisme et faire de la lutte contre les nationaux son cheval de bataille ? ».  Chavez  condamnait  fortement, comme chacun le sait,  les ingérences du Nouvel ordre mondial et contrairement également au FG et autres  partis du Systéme, les menées visant à déstabiliser le régime laïc en Syrie.

    Une guerre effroyable qui dure depuis bientôt deux ans dans ce pays,  qui a fait déjà plus de 70 000 morts,  dans laquelle les extrémistes djihadistes prennent une part chaque jour plus importante par rapport aux  combattants dits « modérés »,  soutenus officiellement par Washington et les chancelleries atlantistes en Europe. Ainsi  les combattants de la brigade internationale islamiste du  Front Al-Nosra, qui souhaitent imposer la charia en Syrie,  ont conquis ces dernières heures  pour la première fois une capitale provinciale, Raqa.

     Certes,  le président syrien Bachar el Assad affirmait encore le 3 mars son optimisme : « Nous sommes en passe de l’emporter face aux rebelles »,  mais le terrorisme à grande échelle a mis le pays à genoux. Selon un communiqué de l’Onu  publié aujourd’hui le seuil  du million de réfugiés syriens aurait été est atteint, auxquels s’ajoutent  «des millions de déplacés à l’intérieur du pays, et des milliers de personnes traversant les frontières chaque jour. »  « La Syrie  est entrée dans la spirale d’une catastrophe absolue », a déclaré le Haut Commissaire aux réfugiés des Nations unies (HCR).

      Rania Abdel-Rahman al-Mulaifi, porte-parole de la délégation koweitienne au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU,   s’est officiellement inquiété de ce que  l’agriculture syrienne ait été détruite à 50%, ce qui risque de provoquer une catastrophe alimentaire. C’est aussi le  Koweït qui a accueilli fin janvier  la Conférence des donateurs pour la Syrie,  regroupant une soixantaine de pays qui  ont promis de verser plus de 1,5 milliard de dollars d’aide humanitaire au peuple syrien. Tout  en spéculant et/ou agissant en faveur de la  chute du régime actuel, alors que selon les  Nations unies, plus de la moitié des hôpitaux et un quart des écoles ont été détruits par les rebelles et autres « combattants de la liberté » anti-Assad…

     Dans ce contexte,  le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch, a réagi le 4 mars à l’embuscade qui en Irak   a causé le mort de  48 militaires syriens. « Il est dommage que, comme nous avons prévenu, le conflit interne en Syrie commence à se propager à l’extérieur du pays en constituant une menace pour la sécurité des Etats voisins.  Il est en outre très dangereux de voir des terroristes opérer de plus en plus librement dans l’espace transfrontalier » a-t-il déclaré.

     Auparavant, M. Loukachevitch s’est inquiété également  des  décisions adoptées lors de la dernière réunion des  « Amis de la Syrie » à Rome le 28 février, qui réunissait les pays soutenant les opposants au président Bachar el Assad. Il a été ainsi promis davantage d’aide politique et matérielle à l’opposition syrienne. Or, a affirmé le diplomate russe,  « la communauté internationale est consciente du fait qu’il n’existe pas de solution militaire au conflit syrien. Et pourtant, à en juger par les informations que nous recevons, les décisions adoptées à Rome, ainsi que les déclarations qui y ont été faites, encouragent les extrémistes à s’emparer du pouvoir par la force, sans prendre en compte les souffrances du peuple syrien, inévitables dans un tel scénario. »

     Témoin de cette hypocrisie ou au pire, de la naïveté confondante des occidentaux, le porte-parole du département d’Etat américain Patrick Ventrell, comme avant lui  le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui à  Rome  a aussi  promis  60 millions de dollars au profit de la  « révolution » , a affirmé que si les  Etats-Unis n’entendent pas livrer d’armes à l’opposition syrienne,  les groupes de l’opposition considérés comme « modérés » pourraient les obtenir en provenance de pays tiers !  

     Cette capacité des rebelles qualifiés de  « modérés » (sur quels critères objectifs ?)  à l’emporter non seulement sur le parti Baas  mais aussi au final sur les djihadistes n’est pas un scénario qui fait l’unanimité. Lundi,  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a  averti que « la Syrie, théâtre d’une crise humanitaire d’envergure, pourrait devenir prochainement l’épicentre d’une crise stratégique aux proportions monumentales. La Syrie est un pays très pauvre, mais elle possède des armes chimiques, des systèmes de DCA et une série d’autres armements figurant parmi les plus meurtriers et les plus complexes au monde. Au fur et à mesure de l’effondrement du régime syrien, le risque que ces moyens tombent entre les mains des groupes terroristes devient très réel »

     Bruno Gollnisch a averti depuis longtemps sur les conséquences très inquiétantes pour les chrétiens d’orient de la montée en puissance du fondamentalisme islamiste,  des révolutions arabes plus ou moins  instrumentalisées, et bien sûr de la  déstabilisation des régimes laïcs, hier en Irak, aujourd’hui en Syrie. Minorités chrétiennes  persécutées dans de nombreux pays, chacun connaît  la situation subie par les coptes en Egypte par exemple.

     Reprenant un dépêche de l’Assyrian International News Service, Daniel Hamiche sur le site de l’Observatoire de la christianophobie,  indiquait que « forte de 2 millions d’âmes, la communauté chrétienne de Syrie, présente sur place depuis 2 000 ans, est victime de ce qu’un patriarche libanais a qualifié de grand exil qui se déroule en silence. Chaque semaine, des centaines de chrétiens syriens se réfugient au Liban voisin – le nombre total de Syriens réfugiés au Liban serait de plus de 920 000. Des villages entiers de chrétiens ont été vidés de leurs habitants, soit parce qu’ils en ont été chassés par les milices islamistes soit pour fuir leur arrivée annoncée. »

     « Dans un texte daté du  Carême 2013, Mgr Samir Nassar, archevêque maronite de Damas, indique qu’à Alep «  la première ville chrétienne de Syrie a perdu plus de 65 % de ses fidèles », qu’ « Homs, la troisième ville de Syrie, a vu toutes ses paroisses  du centre et des banlieues dévastées », qu’à «  Damas,  champ de combats, les paroisses de la couronne urbaine ont fermé leurs portes. Une cathédrale a moitié vide a accueilli le nouveau patriarche grec orthodoxe. À noter que les grecs orthodoxes qui  forment 60% des chrétiens de Syrie, sont les plus touchés des Églises. Sans oublier les malheurs des autres régions martyres. »

    Oui,  Chavez avait bien raison de douter des bienfaits des manœuvres des docteurs Folamour du Nouvel ordre mondial, notamment lorsque l’on voit les résultats de leurs agissements sur le sort  des plus vieilles communautés chrétiennes de la planète.

    http://www.gollnisch.com