Sur cette question souvent abordée ces derniers temps, chaque commentateur y met sa vision du monde et de la philosophie, toute interprétation étant infinie. Soit on démontre que le philosophe était un nazi pour le discréditer avec toutes les variantes possibles, sa philosophie l'étant en partie ou non. Soit on affirme qu'il ne l'a pas été (ou que cela a été une erreur très passagère sans conséquence). Pour l'instant, il semble que cet engagement a été bien plus fort qu'on a bien voulu le dire. Cette affaire procure à certains une joie maligne de pouvoir ainsi juger négativement le grand philosophe et de se trouver ainsi mieux que lui. L'attitude parfois ambiguë d'Heidegger par la suite a surtout été celle d'un homme qui a cherché à assurer sa survie philosophique et même économique après la guerre.
Nous allons donc poser la question :
Y-a-t-il des points communs entre la pensée de Heidegger et un courant de la pensée allemande antidémocratique, anti-judéochrétien, anti-rationaliste que l'on retrouve aussi chez Nietzsche, interlocuteur posthume du grand philosophe d'origine catholique, ces thèmes pouvant se retrouver dans le nazisme ?
Heidegger était profondément Allemand. Cette évidence a de l'importance. Il a très peu quitté son pays et a eu comme lieu de réflexion la Forêt Noire, au sud de ce pays qui est la vraie et belle Allemagne qu'imaginent par exemple les Français. Il fut imprégné de ces thèmes récurrents à la culture allemande : la dureté et la pureté. L'être authentique dans toute sa dureté d'acier et sa pureté de cristal pouvait-il avoir une âme de démocrate ? La démocratie ne peut que fabriquer des individus tièdes, soumis, atomisés par le consensuel. On comprend tout par lassitude. Société démocratique qui met en avant des individus à la morpho-psychologie insignifiante, société qui refuse le conflit, l'affrontement, alors que « l'homme libre est guerrier ». On ne peut plus nier ou affirmer. Règne de la médiocrité, des médiocres, de l'insignifiant, du «modeste» qui rassure, triomphe des mots pompeux et creux, de la «tolérance», puisqu'il n'y a plus rien à refuser ou affirmer. Société où n'existent, comme l'écrivait le poète italien Marinetti, ni tragique ni émotion et qui évolue inexorablement vers le vide spirituel. Pour ce courant de pensée, le démocrate est fondamentalement inauthentique puisqu'il est le produit de l'opinion commune, du «on». Chez Heidegger on trouve aussi une apologie de l'origine avec, entre autres, celle des Allemands qui ont gardé leur langue originelle qui est devenue un bel instrument chez ce peuple de penseurs, poètes et musiciens.
Pour le philosophe de Freibourg, la philosophie parle allemand comme elle a parlé grec.
On trouve aussi l'éloge de l'enracinement, du sol natal, sol de l'enfance, des ancêtres. L'être enraciné s'oppose à l'errance, critique donc de la modernité, de l'américanisme opposé à l'esprit germano-européen. Philosophe de l'Etre, il avait sans doute ressenti plus qu'un autre la néantisation de l'Occident et la menace du nihilisme qui pesait sur celui-ci La pensée de gauche voit dans l'appartenance à un sol, un pays ou une nation le produit du hasard, ce qui est dépréciatif.. Dans la pensée heideggérienne, les notions de facticité, d'être jeté, d'être au monde donnent à cette appartenance une signification des plus profondes. Heidegger appartient au courant anti-rationaliste qui est aussi un prolongement de la phénoménologie husserlienne où toutes les certitudes scientistes, la mathématisation du monde, l'idée de raison, le réalisme naïf ont été mis à bas. On peut d'ailleurs noter que Husserl a été très étudié par les catholiques et même les ecclésiastiques. Car c'était sans doute la première fois qu'un courant de pensée majeur et puissant, non religieux, (la phénoménologie) remettait la science, vieille et grande rivale de l'Eglise et de la religion à sa place. La science a cru et croit encore être la vérité ou le réel alors qu'elle n'est qu'une construction axiomatique de l'esprit qui se surajoute au monde perçu qui est premier et dans lequel baignent tous les individus depuis leur naissance. La science même si elle nie, a comme fondements ultimes des postulats métaphysiques. Puisque n'existent que le subjectif et l'affectif, les mythes et la poésie ont droit de cité à la constitution de toute vérité au même titre que les modes de connaissance qui ont cru pendant longtemps depuis Descartes à l'objectivité de leurs méthodes.
La question dans la question est : Heidegger était-il raciste ? Certains n'ont pas hésité à la poser avec toute la dose de culpabilité que ce qualificatif peut engendrer de nos jours. Le philosophe avait connu une amourette avec une étudiante juive Hannah Arendt dont la jeunesse, le beau visage à l'époque et la maturité philosophique avaient attiré l'homme de trente cinq ans qu'était à ce moment là Heidegger. Mais ceci en général ne prouve pas grand chose. Plus fondamentalement Heidegger croyait au destin exceptionnel du peuple allemand et à i sa mission spirituelle pour combattre la décadence. Il fallait protéger «racialement» ce peuple allemand et ses points de vue rejoignaient parfois ceux d'Eugen Fischer, hygiéniste de la race qui, entre autres, était très inquiet de l'africanisation de la France dans les années trente, due à ses colonies. Que dirait-il de nos jours ? Heidegger ne croyait sans doute pas au racisme biologique puisqu'il avait lui-même déconstruit l'idée de science de façon encore plus radicale que Husserl, mais pour lui c'était le « peuple qui devait décider » de sa santé et de sa préservation.
par Patrice GROS-SUAUDEAU nov . déc 2002
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988 : L'oeuvre capétienne en péril
Cantonné à son duché de Basse-Lorraine, le frère du roi Lothaire, Charles, laissait planer la menace d'un retour des Carolingiens. Face à son cousin, qui s'empara de Laon, Hugues Capet se montra aussi patient qu'obstiné, jusqu'à son entrée solennelle dans la ville libérée.
Cette année-là - la deuxième de son règne – Hugues Capet, quarante-huit ans, qui venait de faire sacrer par Adalbéron son fils aîné Robert, seize ans, semblait avoir bien établi sa lignée sur le trône de France. C'était sans compter avec le dernier des princes carolingiens, le peu recommandable Charles, duc de Basse-Lorraine, frère cadet du feu roi Lothaire, mort en 986, donc oncle de feu Louis V, mort en 987.
Trahisons
Rappelons que, comme son frère Lothaire, Charles était cousin germain d'Hugues Capet, leur oncle commun ayant été feu Otton 1er le Grand, empereur romain germanique, mort en 973, dont le fils, Otton II, était mort à son tour en 983, laissant un fils de trois ans qui, en cette année 988, atteignait tout juste ses huit ans. L'empire était donc tenu à bout de bras par les veuves des deux Otton, respectivement Adélaïde de Bourgogne et la régente, la Byzantine Théophano – deux femmes de tête qui avaient laissé élire Hugues Capet pour se débarrasser des Carolingiens, mais sans enthousiasme.
Alors Charles crut son heure arrivée. Il avait déjà trahi le roi son frère en 978 quand, celui-ci ayant provoqué par son expédition ridicule contre Aix-la-Chapelle la fureur de l'empereur Otton II, fut à deux doigts de perdre sa couronne. Charles, alors, avait tenté de se faire proclamer roi de France. Exilé, il devait depuis lors se contenter de son petit duché de Basse-Lorraine dont il avait été investi par le même Otton II (ce qui lui avait valu d'être exclu de l'élection de Senlis en 987...). Il s'y sentait d'autant plus mal à l'aise que son voisin le duc de Haute-Lorraine était alors Thierry, fils de Béatrice, soeur d'Hugues Capet ! Pour compliquer encore les choses, étaient apparentés à Thierry l'archevêque de Reims Adalbéron et toute une quirielle de prélats eux-mêmes prénommés Adalbéron...
À force de se plaindre de son sort, Charles avait réussi à se constituer une petite clientèle. Voici qu'en mai 988, grâce au fourbe et hargneux clerc Arnoul - un fils de la main gauche du roi Lothaire – qui fit semblant de se faire voler les clefs de la ville, Charles s'empara de Laon - la cité carolingienne par excellence -, annonça la réduction des impôts, chassa l'évêque du lieu, Adalbéron dit Ascelin, et emprisonna la veuve de Lothaire, la reine Emma (fille d'un premier mariage de la vieille impératrice Adélaïde avec Lothaire II d'Italie). Protestation des deux impératrices, et, bien sûr d'Hugues Capet qui convoqua un synode pour faire excommunier Charles et le bâtard Arnoul, puis assiégea Laon avec 15 000 hommes qui, même armés d'un bélier géant, ne purent enfoncer la porte principale.
Coup de théâtre au début de 889. Après la mort du grand Adalbéron (de Reims), le 23 janvier, voici qu'Hugues Capet, écartant le vertueux serviteur du défunt, Gerbert, fit désigner pour la succession épiscopale rémoise contre toute attente ...le clerc félon, Arnoul ! Habileté diplomatique ? Peut-être, mais qui ne porta pas chance à Hugues, car Arnoul s'empressa dès le mois d'août d'ouvrir Reims, la ville des sacres, à Charles, qui déjà se disait roi de France !
Donner du temps au temps...
Situation extrêmement périlleuse pour Hugues Capet. Les impératrices laissaient faire. Laon était imprenable. Par deux fois, il fallut battre en retraite. Mais le Capétien était aussi patient qu'obstiné. Il avait grandement raison de donner du temps au temps... Gerbert, un instant engagé du côté de Charles et d'Arnoul, fut le premier à revenir dans le camp capétien. Puis l'on vit resurgir Adalbéron dit Ascelin, que Charles avait chassé de Laon. Celui-ci, encore un fourbe sans pareil, joua la comédie du ralliement, écrivant humblement à Arnoul qu'il se rallierait à Charles s'il lui rendait son évêché de Laon. Charles se laissa apitoyer et lui prépara le dimanche des Rameaux un fastueux souper d'accueil dans la tour de Laon. À la suite de quoi, tandis que Charles et Arnoul dormaient comme des bienheureux, Ascelin introduisit ses complices qui se saisirent des dormeurs et les enfermèrent à double tour.
Aussitôt Ascelin courut à Senlis annoncer à Hugues Capet la délivrance de Laon. Le roi fit dans la ville une entrée solennelle et obtint sans difficulté le serment de fidélité des autorités. Au même moment, Charles, son épouse, et trois de leurs enfants étaient emmenés à Orléans pour y finir leurs jours en prison. Charles allait y mourir en 995 ; un de ses fils, resté libre, allait mourir jeune sans progéniture. Ainsi finit sans descendance mâle la dynastie des Carolingiens.
Enfin Hugues Capet allait pouvoir s'occuper d'une chose sérieuse : commencer à faire la France...
MICHEL FROMENTOUX L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 7 au 20 mai 2009 -
Vae Victis - Pas de Liberté - Anti Mondial
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Hommage à Hugo Chavez
Je me réveille ce matin avec une grande tristesse. J’apprends la disparition d’une des grandes voix libres du monde. Hugo Chavez s’est éteint à l’âge de 58 ans à la suite d’un cancer.
Le libertador, malgré sa résistance physique, l’aide et l’amour que lui ont procuré ses proches, et sa proximité avec Dieu, n’aura pas réussi à triompher de son dernier combat : celui de la vie sur la maladie.
Malgré sa disparition, Hugo Chavez est toujours vivant ! Oui, il est vivant car aujourd’hui, il n’est plus un homme, une aventure politique ou un tribun. Désormais, Hugo Chavez est une légende.
Nos ennemis peuvent rires de sa mort, la fêter… qu’importe ! Qu’ils ne se réjouissent pas trop vite, car aujourd’hui si Hugo Chavez est mort, des millions d’autres viennent de naître au même moment, prêts à poursuivre la lutte du patriotisme de combat partout dans le monde.
Oui ! Nous nous levons et nous allons poursuivre la lutte car nous refusons la soumission, la tyrannie et la corruption ! Partout dans le monde, les peuples se réveillent. Les hommes et toutes les femmes n’hésitent plus à résister frontalement et à visage découvert à la mondialisation et à l’impérialisme américain, refusant la soumission au pouvoir de l’argent.
Hugo Chavez a réussi à réunir la foi, la spiritualité, et l’engagement politique. Il a compris que sans la foi, sans la spiritualité, sans un idéal de vie, aucune œuvre ne peut-être bâtie solidement et perdurer dans le temps. A nos sociétés de consommation occidentales, consuméristes et athéistes, ne vénérant plus que le dieu « Argent » et son prophète « Confort », il a donné une formidable leçon de courage et de noblesse. Une leçon nationaliste en somme, mais d’un nationalisme éclairé et universaliste, dénué de haine ou d’esprit de repli, un nationalisme qui, en défendant son peuple, défend tous les peuples du monde qui entendent rester libres et dignes.
Les forces patriotiques, sociales et progressistes en mouvement, continueront d’œuvrer et de s’engager de toutes leurs forces dans une lutte et jusqu’à la victoire tant que nos idées n’auront pas triomphé du mondialisme, de la finance et de l’impérialisme américain !
Hugo Chavez avait déclaré « Les impérialistes voient des extrémistes partout. Ce n’est pas que nous soyons des extrémistes. C’est que le monde se réveille. Il se réveille partout. Et les gens se lèvent ! ».
Jean-Marie Le Pen n’a eu de cesse de déclarer : « Patriotes de tous les pays unissez-vous ! ». Hugo Chavez que nous considérons à sa manière comme un « Le Pen » vénézuélien sera parvenu à fédérer les « alter-nationalistes » et à répondre avec une efficacité redoutable à l’appel de Jean-Marie Le Pen.
Soyons heureux, soyons rassurés… Nous sommes là, rassemblés, unis, prêts à poursuivre l’œuvre du patriotisme de combat amorcée au Venezuela.
Hugo Chavez n’est pas mort, il est vivant, il est immortel !Grégory Gennaro http://www.voxnr.com
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Un quatrième militaire français tué au Mali
Le brigadier-chef Wilfried Pingaud du 68ème régiment d’artillerie d’Afrique (La Valbonne) a été tué ce matin au cours d’affrontements avec des éléments ennemis au Mali. C’est le quatrième militaire français mort au combat depuis le début de l’opération Serval.
Ce brigadier-chef servait au sein d’un élement de liaison au sein de l’armée malienne. Il a été tué au cours d’un accrochage à une centaine de kilomètres à l’est de Gao, dans la région de Tin Keraten. Il ne s’agit donc pas de la zone des combats contre Aqmi dans l’Adrar. Le secteur serait plutôt celui du Mujao. L’aviation et les hélicoptères sont intervenus en appui des troupes françaises et maliennes pris à partie. Une dizaine de djihadistes auraient été tués. Le brigadier-chef a été évacué par un hélicoptère de l’armée belge, mais il est mort de ses blessures.
Wilfried Pringaud avait 36 ans, il était marié et père de deux enfants. Il s’était engagé en 1995, à l’âge de 18 ans au 68e régiment d’artillerie d’Afrique, où il a fait toute sa carrière dans des emplois très différents : spécialiste de mortier lourd, conducteur poids lourds et même cuisinier ! Il avait servi à Mayotte, en Centrafrique, en Polynésie et en Afghanistan, comme instructeur. Il était arrivé au Mali le 21 janvier.
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Maurras, inlassable avocat des langues régionales
De ses tout premiers engagements de jeunesse, Maurras a-t-il conservé l’idée que décentralisation et défense des langues régionales vont de pair ? C’est une hypothèse naturelle, tant la chose allait de soi dans la Déclaration des jeunes félibres fédéralistes de 1892. Mais ce n’est qu’une hypothèse, qu’il faudrait étayer par des études sérieuses qui, à notre connaissance, n’existent pas.
Lorsque Maurras construit son corpus doctrinal sur la République centralisatrice, les problématiques linguistiques n’y figurent pas en première ligne, ne serait-ce que parce tous les territoires ne sont pas concernés, ou pas également concernés. On pourrait dès lors formuler l’hypothèse inverse : le combat de Maurras pour la décentralisation, qui a donné lieu à un nombre considérable d’écrits, et son combat pour la langue et la culture provençales, accessoirement pour le breton ou l’alsacien, ont été menés quasi indépendamment l’un de l’autre, avec des rencontres qui ne sont que fortuites.
Pourquoi se poser cette question ? Simplement parce que l’ouvrage de synthèse que Maurras consacre aux langues régionales et à leur enseignement, Jarres de Biot, date de 1951, soit un an avant sa mort, alors que son équivalent L’Idée de la décentralisation a été composé en 1898.
Un élément de réponse se trouve peut-être dans l’observation du comportement du pays légal. Tout député, même le plus pénétré d’idéologie jacobine, sera un jour en butte au pouvoir d’un préfet et en tirera la conclusion que, s’il avait été libre de ses mouvements et de ses décisions, les choses seraient allé mieux et plus vite. Il y a donc chez chaque élu un décentralisateur qui sommeille et, lorsqu’il est dans l’opposition, il trouvera aisément matière à faire une proposition en ce sens. Dans L’Idée de la décentralisation, Maurras dresse l’impressionnante liste de ces joutes parlementaires, analysées avec minutie, et nul doute qu’il a continué à les suivre avec attention tout le restant à vivre de la IIIe République. Le scénario en a toujours été le même ; le parti au pouvoir enterre le projet, quelle que soit sa couleur, et c’est l’un des siens qui en représentera un autre semblable lorsque le gouvernement sera renversé, ce qui était fréquent à l’époque.
Les propositions en faveur des langues régionales, également récurrentes et également toujours retoquées, n’obéissaient pas à la même logique. Elles n’étaient présentées que par des élus des régions concernées, Bretons, Basques, Catalans… qui pouvaient également être décentralisateurs, mais qui souvent ne l’étaient pas. Maurras eut d’ailleurs très tôt affaire à certains dirigeants du Félibrige qui étaient de farouches jacobins. Ceci l’a sans doute amené à faire la part des choses.
Jarres de Biot, que nous publions aujourd’hui et qui n’a été tiré à l’époque qu’en édition de luxe à 500 exemplaires, est sans doute, avec Le Mont de Saturne qui est d’un tout autre genre, le plus achevé, le plus documenté, le mieux argumenté des textes écrits par le Maurras d’après guerre.
Sa publication fait suite à des polémiques qui se sont déroulées en 1950 pendant la discussion de la première loi républicaine sur l’enseignement des langues régionales, dite « loi Deixonne ». L’un des principaux adversaires de cette mesure fut l’académicien Georges Duhamel qui sonna le tocsin dans plusieurs articles du Figaro. Jarres de Biot est en fait la réponse de Maurras aux articles de Georges Duhamel ; il n’évoque pas la loi Deixonne en tant que telle.
Il n’est pas inutile de resituer ces événements dans leur contexte. Tout a commencé par l’initiative de deux députés communistes bretons, Pierre Hervé et l’aïeul Marcel Cachin. Ceux-ci exhument une proposition de loi déposée avant guerre par un député démocrate-chrétien nommé Trémintin, laquelle concernait l’enseignement de la langue bretonne à l’école primaire. Ils la rajeunissent quelque peu et la déposent, le 16 mai 1947. Mais juste avant, le 5 mai, le gouvernement Ramadier se sépare des ministres communistes ; c’est le début de la guerre froide en France. La bataille pour la langue bretonne commence donc dans un climat d’affrontement violent qui lui confère un enjeu inattendu ; rapidement, le MRP s’y associe, ce qui met les socialistes en minorité. Ceux-ci tiennent certes le gouvernement, mais sur ce point précis ils doivent composer et finissent par nommer un de leurs, Maurice Deixonne, rapporteur du projet de loi, avec mission occulte de le saboter autant que possible.
Deixonne est un gros bosseur, qui de son propre aveu ne connaît rien au sujet, et qui de plus a sans doute quelques fréquentations ultra-pacifistes d’avant guerre à se faire pardonner, la plupart de ses amis d’alors ayant fini dans la collaboration. C’est un orphelin qui s’est fait lui-même à coup de brillantes études ; mais dès la fin des années 1920 il interrompt sa carrière universitaire pour s’engager au parti socialiste. Sa puissance de travail impressionne ; d’ailleurs sa la loi sur les langues régionales, qui porte son nom, ne figure même pas dans sa biographie de l’Assemblée, tant il y a fait d’autres choses depuis jugées plus importantes…
Il s’attelle à la tâche et finalement, contre toute attente, réussit à finaliser un texte consensuel qui sera adopté par l’Assemblée le 30 décembre 1949.
Entre temps il sera parvenu à faire la jonction avec les députés catalans, puis à intégrer le basque et l’occitan, terme préféré après de longues escarmouches à ceux de provençal ou de langue d’oc. Il aura ainsi pratiquement reconstitué le contenu de la circulaire Carcopino de décembre 1941, qui par la force des choses ne concernait ni le flamand, ni l’alsacien, ni le lorrain, et qui a été abolie à la Libération.
Il reste alors, ainsi fonctionnait la quatrième République, à faire adopter le texte par le Conseil des ministres. Cela durera toute l’année 1950, jusqu’à promulgation de la loi le 11 janvier 1951. Cette année 1950 verra la polémique gagner la presse, l’Académie Française et tout le monde enseignant, avec d’un côté une alliance de fait entre communistes et MRP, auxquels on peut joindre l’Action française, et de l’autre les jacobins de tout bord, dénonçant les risques épouvantables qu’une heure facultative de langue bretonne à l’école fera immanquablement courir à l’unité française.
Le texte final de la loi est plus que modeste. Les mots « facultatif », « dans la mesure du possible », reviennent sans cesse. Le ton à l’égard des langues concernées est volontiers condescendant : il est question de « richesse du folklore et des arts populaires » ; rien de bien subversif, et cependant cela a conduit Georges Duhamel à pousser des cris d’orfraie au long de cinq éditoriaux d’avril et de mai 1950. Avec au moins une conséquence heureuse,celle d’avoir incité Maurras à écrire ce qu’il avait sur le cœur, sans doute depuis cinquante ans et plus.
Il y a eu deux éditions de Jarres de Biot, comportant en plus du texte lui-même des illustrations et des poèmes. Nous avons noté les variantes entre les deux éditions, et reproduit l’ensemble des illustrations. Nous publierons en revanche les poèmes à part, dans un autre cadre, car ils n’ont aucun rapport avec la loi Deixonne ni avec Georges Duhamel.
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Chômage officiel supérieur à 10% : la nécessité d'un référendum sur l'Union européenne !
Communiqué de Presse de Marine Le Pen, Présidente du Front NationalLe taux de chômage officiel, très inférieur à la réalité, a franchi au quatrième trimestre 2012 la barre symbolique des 10% (voir aussi l’article du Gaulois). Ce chiffre est en lien direct avec le modèle économique désastreux imposé par l’Union européenne à des gouvernements parfaitement consentants, UMP hier PS aujourd’hui.Ouverture totale des frontières à la concurrence déloyale qui tue l’industrie, poids intenable de l’euro cher sur notre compétitivité, ultralibéralisme : l’Union européenne c’est la recette implacable du chômage de masse. Cette recette que nos gouvernements complices imposent aux peuples.Face à cette situation de chômage endémique, la nécessité d’un référendum sur la fin de l’Union européenne par la sortie de la France en janvier 2014 est plus forte que jamais.
Ce référendum permettra un grand débat sur le modèle économique entre la continuité qu’incarne le système et le patriotisme que nous proposons. -
Le règne technocratique :
«Les dimensions de l’entreprise néo-radicaliste, avec ses ambitions, ses rouages, ses tentacules européennes, son arsenal financier, cette volonté de vampiriser les masses s’apparente beaucoup à une prise de pouvoir totalitaire » Dominique de Roux
L'instabilité, l'hétérogénéité du personnel politique des IIIe et IVe Républiques ont en effet permis l'apparition d'une nouvelle classe dont la Ve République devait consacrer le règne. Le changement régulier du personnel administratif, non seulement empêche une intégration locale de celui-ci mais rend le service parfaitement anonyme. Telle est l'origine du transfert progressif des pouvoirs aux technocrates. La planification devait les conduire à proposer un Etat apparemment plus fort et plus stable : ce fut l'origine de la Ve République. Dans le même temps, le secteur privé devait suivre une évolution analogue avec la prise en main progressive des entreprises par les « managers ». Le capital privé, familial, dissout dans l'anonymat, leur laissait la place. Dès lors il n'y a plus de grandes différences entre les secteurs publics et privés, ni même entre les mentalités...
Et l'on pouvait considérer avec Pierre DEBRAY qu'il n'y a qu'une bureau-technocratie qui se définit comme « le gouvernement collégial de commis irresponsables (au sens patrimonial du terme) choisis selon les critères de la compétence technique ou supposée ». Ainsi existe-t-il un groupe cohérent, puissant, permanent, privilégié, une caste dirigeante. « Le pouvoir est accaparé, la fonction publique asservie. » On ne saurait être plus clair. Mais c'est le « Pays Réel » qui subit cet état de choses. L'Administration s’est substituée à ses organes et se comporte avec eux comme si elle avait affaire à des individus dotés chacun d'un conseil judiciaire, d'où le « maquis administratif et procéduriel » dans lequel l'Etat se débat et qui l'empêche finalement de jouer son rôle. En fait, cette mentalité technocratique se révèle radicalement opposée aux exigences de notre civilisation et de notre être national. Pierre DEBRAY le dit très bien : « La mentalité bureau-technocratique, qui fait passer le quantitatif avant le qualitatif, le rationnel avant le vital, le mécanique avant le volontaire, apparaît ainsi comme un obstacle principal au progrès humain. »
Pour ce faire, on maintiendra volontairement un niveau qualitatif bas de la production (voitures, pneus, immeubles...), on développera plus que de raison l'automation avec ses conséquences : ruine de l'artisanat et de la propriété du métier, disparition de la satisfaction professionnelle, cause de profonds malaises, dégradation qualitative et quantitative des loisirs, etc. Enfin, le déracinement le plus inhumain est au programme : les régions sous-développées et excentrées sont condamnées au dépérissement, selon la logique inévitable du système capitaliste qui se développe en se concentrant. Ainsi assiste-t-on à une véritable prolétarisation des régions : l'Ouest, par exemple. Ou encore des professions toutes entières : agriculteurs, artisans, commerçants, etc.
Mais « ... à vouloir tout niveler, on développe le complexe des minorités et on risque des réactions violentes », nous prévenait J.-F. GRAVIER dans « La Question Régionale ». Or la France est une Union de minorités et communautés où l'Etat dominé par la technocratie ne joue plus son rôle historique de serviteur de la société. « Nous ne voulons plus être à la merci des bureaux parisiens », expliquent les paysans qui barrent les routes. Sur les Côtes, grondent les pêcheurs contre les décisions du super-club technocratique de BRUXELLES.
Le 18 février 1971, cent mille viticulteurs des pays d'Oc ont manifesté. Un d'entre eux expliquait à Francis PANAZZA (du « MERIDIONAL- LA FRANCE ») les raisons du mécontentement. « Le Marché Commun, disait-il, n'est qu'une foire d'empoigne sans solidarité aucune, où on nous a fait entrer de force pour pouvoir signer un règlement financier qui profitait à d'autres. » Les opérations « escargots » autour de la capitale, des agriculteurs et des transporteurs routiers, représentent la lassitude professionnelle face à la destruction de notre économie par les financiers de l’Europe…On pourrait ainsi passer en revue toutes les professions, y compris les professions libérales. Toutes ont à souffrir de la bureaucratisation de l'Etat.Beaucoup vivent sous la menace d'être elles-mêmes bureaucratisées. Il existe donc en France des aspirations professionnelles. Il y existe des aspirations fédéralistes étouffées par la centralisation de l'appareil jacobin de l'Etat. Il y existe des aspirations universitaires : défigurées par les excès minoritaires, elles n'en sont pas moins légitimes. Ces aspirations ont toutes un même but : obtenir des libertés concrètes, les arracher au pays légal, dans l’ordre traditionnel français. C'est regroupés derrière les drapeaux français, et non derrière les drapeaux rouges, noirs ou verts de l'internationale, de l'Europe ou de l'anarchie, que défilaient les viticulteurs de Béziers.
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La gauche est une salle d'attente pour le fascisme :
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Méridien Zéro - Diabolisation, nouvelle inquisition, pensée unique