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  • Arnaud Montebourg empêche le développement de Dailymotion

    Lu sur Authueil :

    "Arnaud Montebourg vient de bloquer le rachat de Dailymotion, filiale du groupe Orange, à Yahoo. [...] Dailymotion est une belle réussite française, un trop rare exemple de start-up qui a réussi à grossir pour se tailler une place au soleil au niveau mondial. [...] Elle s'est adossée au groupe Orange, leader français des télécoms. Jusqu'ici tout va bien, la pépite grossit tout en restant dans le giron national, ce qui permet d'espérer qu'un acteur français puisse enfin émerger. Cela permet de faire régulièrement retentir des cocoricos, et ça, en France, on aime. Pourtant, industriellement, je vois mal ce que Dailymotion fait chez Orange, alors que je vois très bien ce que Dailymotion peut apporter à Yahoo. Je vois également mal comment Orange peut assurer seul le financement de la nouvelle phase de développement de dailymotion.

    Dailymotion est une plate-forme de contenus audiovisuels, dont tout groupe positionné dans le secteur des contenus se doit d'être en possession. Il faut avoir l'ensemble des outils pour être au top mondial. Ce n'est pas du tout par hasard que Google a racheté youtube, et c'est justement pour pouvoir rivaliser avec Google que Yahoo a cherché à acquérir Dailymotion. Il y a une véritable logique industrielle à ce rapprochement, et c'est même vital pour Yahoo, en perte de vitesse, s'il veut rester dans la course. Si on veut affaiblir Google, plutôt que de lui coller des procès, on peut aider un vrai concurrent à émerger, en lui donnant tous les outils et les atouts pour aller chatouiller le grand méchant Google. Il n'y a pas beaucoup d'acteurs qui peuvent le faire. Il y a Yahoo et Microsoft, et c'est à peu près tout. On vient gentiment de tirer dans les pattes de Yahoo. Il doivent être en train de boire le champagne à Mountain view.

    [...] La position d'Arnaud Montebourg est parfaitement logique et cohérente, mais ne sert que son intérêt à lui. Pour Dailymotion, c'est une catastrophe, car Orange n'a pas les moyens de lui permettre de franchir la prochaine étape de son développement. Quand on vise le marché mondial, on ne peut pas rester franco-français, et surtout, on a besoin de beaucoup de capitaux que le marché français ne peut pas apporter. Entre permettre un vrai développement de Dailymotion, donc des emplois en plus, avec le risque qu'une partie des emplois ne soit pas en France, et brider ce développement pour s'assurer que les emplois restent bien tous en France, Montebourg a logiquement choisit la deuxième solution. L'allergie française au risque a encore frappé..."

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Vers la fin de l'Union européenne ?

    Le vote de défiance émis le 24 mars par les députés tchèques contre le Premier ministre libéral Marek Topolanek, dont le gouvernement devait assurer jusqu'au 30 juin la présidence tournante de l'Union européenne, est-il le symbole de l'ouragan menaçant celle-ci ? Alors que 2009 est l'année des élections pour le Parlement européen, avec son cortège de députés inutiles puisque les décisions réelles sont prise par une Commission de nommés et de cooptés, il est maintenant probable que tout l'édifice va soit s'écrouler, soit se réformer aux forceps, et voici pourquoi.
    L'Europe va affronter la plus grave crise financière de son histoire. Les banques européennes auront à faire face dans les mois qui viennent à une déferlante de pertes totalement inédite, qui sidère par avance les observateurs économiques. Le problème des banques d'Europe occidentale va survenir à cause du volume massif de prêts consentis dans les années 2002-2007 en Europe de l'Est. Ce nouveau Titanic financier n'est pas la conséquence des politiques monétaires irresponsables de la réserve fédérale sous Greenspan, de 2002 à 2006, période durant laquelle les actifs de Wall Street ont été tenus hors d'eau (comme la corde tient le pendu) par la titrisation des actifs douteux. Ici, nous avons clairement affaire à une reproduction de la technique Madoff, selon la désormais fameuse pyramide de Ponzi, où les entrants rémunèrent les plus anciens - système exactement repris tel quel. rappelons-le, par notre vénérée Sécurité Sociale.

    LE CONTRAIRE DE CE QU'IL FAUDRAIT FAIRE
    La dangerosité de ces emprunts est-européens est devenue si visible à l'œil nu, depuis que la récession économique est avérée, qu'elle oblige les banques occidentales à refuser le renouvellement ou le refinancement des crédits à l'Est, laissant des milliers d'emprunteurs publics et privés sans possibilité de rembourser leurs dettes. La dimension de cette crise obligera dans un premier temps les États européens à nationaliser en urgence leurs banques ; de nombreux observateurs sérieux, comme par exemple l'économiste William Engdahl qui, depuis plus de trente ans, s'est fort peu trompé, le prédisent. Mais elle aura aussi des conséquences plus vastes, nous allons le découvrir.
    Lorsque la Société d'évaluation des crédits Moody a annoncé qu'elle pourrait rétrograder nombre de banques occidentales trop exposées en Europe de l'Est, l'euro est descendu à son taux le plus bas depuis 2 mois et demi par rapport au dollar. Cet avertissement public de Moody - il est dans les tuyaux obligera de facto les banques occidentales qui possèdent des filiales en Europe de l'Est à resserrer les conditions de prêts à l'Est, juste au moment où le contraire serait précisément nécessaire pour éviter la cessation de paiement. Les banques occidentales vont donc être prises entre le marteau et l'enclume.

    UN STALINGRAD MONETAIRE EN AUTRICHE
    Les montants des prêts à risques concerneraient des banques italiennes, autrichiennes, suisses, suédoises et, pense-t-on, allemandes. Mais remarquons une fois de plus ceci : comme disait l'avisé Horace, Naturam expelles furca, (amen usque recurret (Chassez le naturel à coups de fourche, il reviendra toujours). La voracité de certains, qu'il est inutile de nommer, conduit aujourd'hui à des catastrophes en chaîne : quand les pays de l'ex-Union Soviétique et du pacte de Varsovie ont déclaré leur indépendance au début des années 1990, les banques d'Europe occidentale se sont précipitées pour acheter à bas prix les principales banques des principaux pays de l'Est nouvellement indépendants. Dans des pays comme la Hongrie, les banques suisses et autrichiennes proposèrent alors aux particuliers comme aux entreprises des prêts avec des taux d'intérêts bas, mais ... exprimés en francs suisses ! Le problème pour l'emprunteur : que sa devise soit dévaluée, le forçant à rembourser jusqu'au double de ses mensualités, exprimées dans une monnaie stable. C'est exactement ce qui s'est passé ces derniers 18 mois. Dans le cas du zloty polonais par exemple, son cours a chuté de 50 % en quelques mois. Le volume de l'emprunt qui ne pourra être honoré en Pologne - les mensualités sont multipliées par deux à cause du change - n'est pas connu, mais il pourrait être abyssal.
    Les banques autrichiennes auraient à elles seules prêté à l'Est 230 milliards d'euros, soit , l'équivalent aberrant de 70 % du PNB de l'Autriche ! La plus grande banque viennoise, propriété de l'italienne «Uncredito» associée à l'allemande «HypoVereinbank» va donc faire face à ce que la presse de Vienne appelle un « Stalingrad monétaire ». D'après des estimations publiées dans la presse financière viennoise, si seulement 10 % des prêts autrichiens venaient à se trouver en difficulté de remboursement dans les prochains mois, cela mènerait à l'effondrement du système financier national. Autant dire qu'au pays de François-Joseph, l'implosion est programmée.

    LA DETTE DE L'EST : 1,7 TRILLION DE DOLLARS !
    Le bureau londonien de la banque américaine d'investissements Morgan Stanley a, lui, rendu un rapport d'estimation du total des prêts consentis par les banques européennes aux pays de l'Est qui donne des sueurs froides. D'après ce rapport, l'Europe de l'Est a emprunté à l'étranger un total de plus de 1,7 trillion de dollars (vous ne rêvez pas, c'est bien ce chiffre) venant essentiellement de banques ouest-européennes. Une majorité de ces emprunts ont été faits à court terme. En 2009, les pays de l'Est doivent rembourser ou renouveler quelque 400 milliards de dollars, soit 33 % du total de leur PNB ... Etant donné que la récession est là, voire la dépression, les chances d'un remboursement sans difficultés diminuent comme peau de chagrin.
    Même la fière Russie qui, il y a un an, possédait (grâce notamment à son gaz) 600 milliards de dollars de réserves de devises, se trouve en situation difficile. Les grandes compagnies russes doivent rembourser ou renouveler pour 500 milliards de dollars cette année. Depuis le mois d'août, les enfants de Poutine ont subi une saignée de plus d'un tiers de leurs réserves de devises pour défendre le rouble.
    La Hongrie, les Balkans, les pays Baltiques et l'Ukraine souffrent tous des maux que nous venons de décrire. Voilà donc la nature de la prochaine déferlante de la crise financière : les Européens possèdent les trois quarts du portefeuille d'emprunts des marchés émergents de I'Est. Ils sont cinq fois plus exposés à cette future crise que les banques américaines ou japonaises.

    EN ATTENDANT LE TSUNAMI
    Les gouvernements européens savent (mais taisent) que le tsunami arrive, et c'est la panique. Certains d'entre eux font pression sur leurs banques pour qu'elles se retirent et cessent toutes relations avec leurs filiales de l'Europe de l'Est. Athènes a ordonné à ses banques de sortir des Balkans. Les sommes nécessaires à colmater les premières brèches étant bien au-delà des limites du FMI, ce dernier, après avoir déjà soutenu la Hongrie, la Lettonie, la Biélorussie, l'Islande, et le Pakistan - et prochainement la Turquie -, épuise rapidement ses forces, à savoir 155 milliards d'euros de réserve. Cela le contraint du reste à vendre ses réserves d'or pour renflouer son cash. La baisse des cours de l'or a commencé ...
    Les récents 16 milliards de dollars de sauvetage du FMI pour l'Ukraine sont partis en fumée. Le pays - moins 12 % de son PNB après l'effondrement des prix de l'acier - court au dépôt de bilan, laissant Unicredit, Raffeisen et ING sur le flanc. Le gouverneur de la banque centrale de Lettonie a déclaré son économie « cliniquement morte » !
    Le plus alarmant, c'est peut-être que les institutions européennes ne disposent d'aucun cadre pour traiter la question, et d'ailleurs comment pourraient-elles répondre à un tel désastre ? Le jour où le directoire de l'UE décidera de ne pas sauver l'un des pays-membres, qui se déclarera en cessation de paiement puisque dans l'incapacité d'honorer ses dettes, ce sera l'élément déclencheur d'une crise massive dont la contagion s'étendra dans toute l'Union Européenne. Or ce jour paraît, au regard de ce qui vient d'être exposé, dorénavant proche.
    Nous pensons que les conséquences en seront multiples, avec entres autres effets la mort clinique de l'hydre bruxelloise, du moins sous sa forme nord-coréenne actuelle.
    Grégoire DUHAMEL. Rivarol du 27 mars 2009

  • Justice : Hollande rattrapé par son passé

    Hollande respectera-t-il son engagement pris à la télévision de répondre à toute convocation de la Justice ?

    Délivrera, délivrera pas... Depuis lundi, un bras de fer oppose un huissier de justice au cabinet de l'Élysée. Il faut dire que l'enjeu est de taille...
    Une association veut "inviter" le président de la République à venir déposer lors du procès du sénateur René Teulade, l'ex-député suppléant en Corrèze de François Hollandecondamné en 2011 pour avoir bénéficié d'avantages indus au détriment de la Mutuelle retraite de la fonction publique (MRFP).¢ 
    Si l'article 67 de la Constitution empêche le président de la République d'être cité ou convoqué au cours d'un procès, le CIDS, partie civile dans le procès Teulade, veut contourner la loi en invitant simplement le chef de l'État à déposer. L'association, via son avocat Me Stéphane Bonifacci, s'appuie sur les déclarations tonitruantes de François Hollande, le 2 mai 2012, lors d'un débat télévisé avec Nicolas Sarkozy.
    Le candidat s'était alors engagé à répondre aux convocations de la justice : "Moi, président de la République, j'aurai aussi à cœur de ne pas avoir un statut pénal du chef de l'État ; je le ferai réformer, de façon à ce que si des actes antérieurs à ma prise de fonction venaient à être contestés, je puisse, dans certaines conditions, me rendre à la convocation de tel ou tel magistrat ou m'expliquer devant un certain nombre d'instances."

    "NOUS AIMERIONS OBTENIR VOS RÉFLEXIONS..."

    À ce jour, François Hollande n'a toujours pas réformé le Code pénal, mais l'avocat du CIDS considère que rien n'empêche le chef de l'État de répondre à l'invitation d'une partie civile lors d'un procès, a fortiori quand il s'agit de celui de son ancien suppléant.
    François Hollande avait été entendu lors de l'instruction en tant que trésorier d'une association qui avait bénéficié gratuitement de locaux de la MRFP alors présidée par René Teulade. "Vous aviez alors expliqué que vous ne vous étiez pas interrogé sur les conditions financières de l'occupation par votre association des locaux appartenant à la MRFP", rappelle Me Stéphane Bonifacci dans sa fameuse invitation que « Le Point » a pu consulter. Pour justifier sa requête, l'avocat du CIDS revient aussi sur les déclarations du président de la République lors du Congrès de la Mutualité française, le 20 octobre 2012.
    "Je salue les présidents qui ont marqué l'histoire de votre organisation. René Teulade, auquel je suis lié par une fidélité corrézienne...", avait lancé François Hollande depuis la tribune.
    Aujourd'hui, cette salutation et cette fidélité à un élu condamné en première instance à 18 mois de prison avec sursis suscitent les interrogations du CIDS, notamment "sur le lien que pourrait avoir cet hommage avec les conditions d'occupation de locaux de la MRFP par l'association dont François Hollande était le trésorier", observe Me Bonifacci.
    Et le conseil de la CIDS d'enfoncer le clou dans sa requête. "Nous aimerions obtenir vos réflexions sur ces faits. Nous aimerions également vous demander si vous pensez que René Teulade a eu une influence bénéfique sur le monde de la Mutualité française et si sa gestion pourrait être à l'origine des préjudices considérables subis par 500 000 adhérents du produit CREF, et ce alors que d'autres, dont l'association dont vous étiez le trésorier, profitaient des largesses de la MRFP qu'il présidait."
    Aujourd'hui, le passé de François Hollande le rattrape jusque sous les fenêtres du palais de l'Élysée.
    Mardi Me Parter, l'huissier chargé par le CDIS de transmettre à François Hollande la fameuse "invitation", s'est cassé les dents.
    Le responsable de la Garde républicaine a fait savoir qu'elle empêcherait l'huissier de pénétrer dans le palais de l'Élysée. Auparavant, Pierre Valex, le conseiller justice de l'Élysée, avait fait savoir à l'huissier que le président n'accuserait pas réception.¢
  • Contre l’immigration, une solution : la faillite !

    Ils n’étaient donc pas venus par amour de la paëlla, des courses de taureau ou de Cervantes… Et ils ne se sentaient aucune solidarité avec le peuple qui leur avait offert l’hospitalité.

    « Minute » l’avait annoncé dans son édition du 16 mai 2012: avec une crise ravageant autant son industrie que son système social – à quelque chose, malheur est bon – l’Espagne tenait apparemment le bon bout pour régler ses problèmes d’immigration.

    La preuve par la récente publication des statistiques officielles, publiées la semaine dernière: plus de 40.000 immigrés ont plié bagage rien que pour l’année 2011. Il n’y a pas encore lieu de crier victoire, mais c’est une première historique depuis que l’Institut national des statistiques (INE) mesure le nombre d’étrangers vivant dans le pays: les flux de l’immigration s’inversent. « La tendance est réelle, estime Andreu Domingo, sous-directeur du Centre d’études démographiques de Barcelone et spécialiste des questions migratoires. Une partie s’explique par les naturalisations, certes. Mais la crise provoque une chute brutale des arrivées et une accélération des départs. »

    Entre 2000 et 2010, les immigrés étaient passés de 924.000 à 5,7 millions

    Le changement est d’autant plus radical que l’Espagne battait tous les records d’arrivées ces dernières années. En 2007 et en 2008, elle a été le pays qui a reçu le plus grand nombre d’immigrés au monde après les Etats-Unis. L’immigration expliquait 90 % de l’augmentation globale de la population vivant en Espagne. Entre 2000 et 2010, le nombre d’immigrés est passé de 924.000 à 5,7 millions.

    206.000 départs  en 2012 !

    La situation est aujourd’hui totalement inversée. Le nombre d’immigrés a encore chuté en 2012, avec pas moins de 206.000 départs ! Cette baisse est particulièrement notable chez « les populations originaires de pays extérieurs à l’Union européenne » (c’est joliment dit).

    Apparemment, l’explosion du chômage, à plus de 26 %, et la hausse des prix de l’immobilier poussent les étrangers à fuir le pays. A la conjoncture économique, s’ajoutent les mesures d’austérité – gel des salaires, suppressions de nombreuses aides sociales et hausse des taxes – qui rendent le pays beaucoup moins « attractif ».

    D’autant que, d’après les experts, « l’économie parallèle et la solidarité familiale ne suffisent plus » à faire vivre ces familles.

    Une chose est certaine, cette inversion des flux migratoires prouve que les étrangers viennent par intérêt dans nos pays, dans le cadre de ce que le démographe Jean-Paul Gourévitch appelle « l’immigration à la carte ».

    L’exemple espagnol, avec son chaos, nous prouve aussi que, pour lutter efficacement contre l’immigration, il suffit de mettre en place les conditions d’une crise « artificielle » pour les étrangers, en coupant les pompes aspirantes que sont les aides sociales. Privés de perfusion économique, des immigrés partiront d’eux-mêmes.

    L. H.

    Article de l’hebdomadaire “Minute” du 2 mai 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.

    Contre l’immigration, une solution : la faillite !

    http://fr.novopress.info/

  • Un Premier mai sans jérémiades

    130502

    L'échec des mobilisations syndicales ne doit pas seulement à la pluie, aux vacances scolaires ou à d'autres démagogies qualifiées de populistes. Elles se sont présentées d'ailleurs divisées, la CGT et FO marxistes, d'un côté, CFDT, CFTC et UNSA réformistes de l'autre.

    Ces manifestations ratées d'hier ne préjugent certes pas non plus du nombre de gens que rassembleront les camarades du Front de gauche, additionnant désormais les gauchistes, les trotskistes et les paléo-communistes, "tous ensemble", le 5 mai à la Bastille.

    Mais elles marquent le recul désormais évident d'une espérance et d'une illusion. La pression sociale des "indignés" qui ne proposent rien ne rallie pas les foules malgré l'impressionnante persistance de l'appareil CGT.

    La défaite en 2012 du président sortant tenait, ne l'oublions pas, à de nombreux facteurs. Parmi ceux-ci on rappellera sa renonciation à la rupture. Promise en 2006 par le candidat Sarkozy, elle le démarquait des chiraquiens. On espérait en finir avec les nuisances héritées du socialisme étatique. Or celles-ci portent aujourd'hui comme hier la responsabilité de la crise et du chômage. Dès 2008, sous prétexte de faire face à la crise cette ligne avait été abandonnée. Contre la réélection de l'hyper président s'accumulaient aussi les imprécations les plus irrationnelles : "Tout sauf Sarkozy" répétaient à l'envi, depuis 2006, les perroquets nostalgiques du gouvernement Villepin, manipulant les officines les plus imbéciles ou les plus impunément actives au sein d'une certaine petite droite. Cela ne doit pas être oublié, s'agissant des instruments de cette manœuvre, mais cela appartient au passé.

    À un an de distance on doit aussi se souvenir en effet qu'une part d'attentes sociales existait. Elle était organisée, aussi, paradoxalement au sein des personnels des diverses fonctions publiques. Les revendications, ou plutôt les réticences devant les réformes nécessaires animaient le gros des forces électorales. La frange droitière citée plus haut n'en assurait qu'un élément d'appoint marginal, peut-être 2 % de l'électorat, à peine plus que l'écart par lequel M. Hollande fut [mal] élu.

    L'idée qu'un changement du personnel politique apparent mettrait du beurre dans les épinards du pauvre peuple, a laissé la place à un très large sentiment d'écœurement. Cela s'est cristallisé sur l'affaire Cahuzac. Et on pourrait juger abusif qu'un très gros, très impudent, mensonge portant cependant sur 600 000 euros choque plus les consciences que 1 700 milliards de dettes.

    L'opinion réagit sans doute, et depuis toujours, de façon superficielle, sur des terrains imprévus. Remarquons ainsi au passage que le vote de la loi Taubira a été immédiatement suivi le lendemain de la fermeture, à Florange, de ces hauts fourneaux pour lesquels tant de mensonges avaient été proférés par les gouvernements, par les candidats et par les présidents successifs. Et finalement aucune indignation sur ce point ce ne semble, aujourd'hui encore, faire concurrence au raz-de-marée des "Manifs pour tous" qui persistent à rejeter une loi décadentielle, symbolique, diviseuse du pays, dénaturant le mariage et attentant à la famille.

    On ne peut donc qu'enregistrer, en ce moment, d'un point de vue sociologique objectif, le déclin des ressorts immémoriaux du socialisme.

    Faut-il les qualifier de "séculaires" ? On pourrait même les dire "millénaires" !

    En ce premier mai, par exemple, le calendrier ecclésiastique commémore le prophète Jérémie. Hélas, le message de celui-ci, historiquement situé pourtant, est largement confondu, depuis des siècles, avec celle de son école, avec l'esprit des "Lamentations" qu'il n'a probablement pas composées, avec la naissance de ce qui n'a jamais cessé de former la trame du socialisme étatique, c'est-à-dire avec la redistribution obligatoire, substitut trompeur et ruineux de la générosité individuelle et libre.

    Un auteur laïciste comme Ernest Renan l'évoque à bond droit en tant que précurseur et fondateur de cette pente misérabiliste de l'esprit. Voici ce qu'il écrivait il y a plus d'un siècle :

    "Notre opinion arrêtée, à nous autres modernes, étant que le meilleur code religieux est la liberté, — puisque les croyances sont le domaine propre de la conscience de chacun, — ces vieilles législations religieuses de l'Orient se présentent à notre jugement dans des conditions très défavorables. Le côté civil et politique, le côté moral, social, religieux, y sont confondus. Or, à tort ou à raison, nous ne voulons pas que l'État s'occupe des questions morales, sociales, religieuses. La charité et le droit nous paraissent deux domaines distincts. Peut-être est-il bon, en effet, qu'ils soient maintenant séparés ; mais il est sûrement utile qu'autrefois ils aient été réunis. La force fut l'unique reine de l'humanité primitive. Le faible n'eut d'avocats que bien tard.

    Nous croyons que les plus anciens avocats de l'opprimé furent les prophètes d'Israël, et c'est pour cela que nous leur faisons une place si éminente dans l'histoire de la civilisation." (1)⇓

    Ainsi : "Jérémie peut compter entre les hommes qui ont eu le plus d'importance dans l'histoire. S'il n'est pas le fondateur du judaïsme, il en est le grand martyr. Sans cet homme extraordinaire, l'histoire religieuse de l'humanité eût suivi un autre tour : il n'y eût pas eu de christianisme. Le prophétisme juif, en effet, entre avec Jérémie dans une voie toute nouvelle. Sans cet homme extraordinaire, l'histoire religieuse de l'humanité eût suivi un autre cours." (2)⇓

    Il faut observer d'ailleurs que les autorités actuelles du judaïsme d'aujourd'hui semblent moins enthousiastes que le laïciste Renan et surtout que les catholiques progressistes vis-à-vis de l'école se réclamant, abusivement, de Jérémie.

    En consultant la Bible du Rabbinat (3)⇓, on constatera en effet que les fameuses "Lamentations" [Êikha] – qui lui sont attribuées par la tradition chrétienne, et qu'on retrouve, à la suite de son Livre dans les éditions catholiques de l'Ancien Testament, où elles précèdent le livre de Baruch – ne figurent pas dans le recueil des "Prophètes". Chez les Juifs d'aujourd'hui elles appartiennent simplement à la catégorie des "Livres", et Baruch, collaborateur de Jérémie semble passé à la trappe.

    Certes, donc, on ne saurait déduire, de tout cela, la mort de cette forme ancestrale de la pensée archaïque de la gauche : cette pente de l'esprit existera probablement toujours, car son génie consiste à se présenter à chaque génération comme si les vieilleries qu'elle reprend éternellement à son compte faisaient novation par rapport à leurs versions précédentes. (4)⇓.

    Mais au moins aujourd'hui, dans ce malheureux pays en voie de rétrécissement, on peut noter quand même avec une pointe de satisfaction que son influence stagne – alors même que tous les commentateurs agréés voudraient l'imaginer et nous la décrivent comme en plein essor.

    JG Malliarakis  http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. cf Ernest Renan Histoire du peuple d'Israël ed. Calmann-Lévy 1923 Tome III p. 226-227
    2. cf. Ibidem p. 153-154. 
    3. traduite en 1899 par le grand rabbin Zadoc Kahn elle est aujourd'hui disponible en collection "Judaïca-Poche" aux Éditions Colbo. 
    4. "L'Histoire du communisme avant Marx" de Sudre démontre cette persistance.
  • 34 manifestants pour tous jugés : le semblant de justice en Hollandie dénoncé dans la presse

    A lire cet article de RMC qui donne à penser que la perception du profond malaise du pays atteint les journalistes : 

     

    "Les chefs d'accusation : participation à une manifestation non déclarée et violence à l'encontre des forces de l'ordre. La plupart des 34 manifestants contrele mariage homosexuel qui seront jugés en juin, sont des étudiants et des mères de famille qui se sont rassemblés au mauvais endroit, au mauvais moment. Tous contestent le manque de temps pour constituer leur défense, ils s’estiment victimes d'une justice « à deux vitesse », trop rapide.
    Et les prochaines manifestations des "anti", prévues les 5 et 26 mai prochains, risquent de grossir le chiffre de justiciables (...)

    Hélène, maman de 5 enfants, a passé 48 heures en prison, la semaine dernière, dans une cellule sans matelas. Cette image ne la quitte plus. Aujourd'hui, une autre épreuve l'attend : son procès début juin. La justice lui reproche d'avoir continué à manifester malgré l'interdiction des forces de l'ordre. Elle risque de la prison avec sursis.
    Pour le syndicat de la magistrature, la procédure est très rapide, et le risque est une sanction disproportionnée. Xavier Gadrat, du syndicat de la magistrature, dénonce une justice expéditive : « Elle est tellement rapide que dans ce temps-là il est parfois compliqué de mener une enquête complète ». Une justice rapide mais aussi très coûteuse pour les prévenus. Un collectif s'est formé pour aider financièrement « ces gens qui sont souvent très jeunes et étudiants, et qui n’ont pas l’argent pour faire face ni aux sanctions, ni aux frais de procédure », explique Louis. Tous débourseront en moyenne 1 500 euros de frais d'avocat.

    Parmi les 34 personnes qui seront jugées le mois prochain, Mathieu, présent à la dernière manifestation des anti mariage gay qui a dégénéré. Il risque 2 mois ferme : « Je n’ai pas droit d’aller sur la ville de Paris. Si j’ai un contrôle d’identité sur Paris, je vais tout de suite en cellule, jusqu’à la date de mon procès. Quand on est en recherche d’emploi, c’est un problème ; je n’ai pas accès aux gares parisiennes ». On le soupçonne d'êtrele leader d'un groupuscule. Arrêté le mégaphone à la main, il ne comprend toujours pas : « ça me préoccupe pas mal. Je prépare ma défense, mais je me pose toujours des questions quant à ce qu’on me reproche".

    Lahire  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Mouvement de masse et guerre de l'information

    Christian Harbulot sur Infoguerre  tire quelques enseignements des mouvements de foule contre le mariage pour tous.

    « C’est la première fois dans la jeune Histoire de la société de l’information que l’expression publique dans la rue est articulée avec autant d’efficacité et d’efficience que l’usage offensif d’Internet par le biais des réseaux sociaux. »
    Polémia

    Le mouvement contre le mariage pour tous a réactualisé une problématique qui était considérée comme obsolète depuis la disparition progressive des vagues d’agitation gauchistes dont le point culminant fut les événements de mai 1968. Plusieurs enseignements sont à tirer dès maintenant de cette nouvelle phase de relance de pratiques subversives, initiées cette fois-ci par des forces de la société civile majoritairement positionnées à droite de l’échiquier politique.

    Les événements actuels sont dominés par deux modes d’action très imbriqués : la manifestation de rue et l’activisme des réseaux sociaux sur Internet. Il nous a semblé intéressant de rapprocher ces deux notions dans le décryptage des événements liés au mouvement contre le mariage pour tous. Jusqu’à présent, la combinaison de ces deux modes d’action était très factuelle et ne débouchait pas sur une dynamique durable d’ampleur nationale, voire internationale. C’est la première fois dans le jeune Histoire de la société de l’information que l’expression publique dans la rue est articulée avec autant d’efficacité et d’efficience que l’usage offensif d’Internet par le biais des réseaux sociaux.

    L’imbrication du mouvement de masse dans la toile

    L’analyse des événements actuels fait ressortir une combinaison innovante de l’art de la manifestation de rue (conçu entre le XIXe et le XXe siècle) avec les nouvelles techniques de prise de parole (sites Internet, blogs, pages Facebook), par les Smartphones (SMS, prise d’images et de vidéos) et Twitter.

    L’usage subversif de la manifestation de rue est l’un des produits des révolutions françaises (1789, 1830, 1848). Il devint par la suite un des actes marquants du militantisme propagé par les courants marxistes et libertaires. Au XXe siècle, cette tactique est reprise par les courants révolutionnaires russes et instrumentalisée par les Bolcheviques. La succession des expériences révolutionnaires dans l’Europe des années 1930 élargit son utilisation aux courants de pensée d’extrême droite (Marche sur Rome des fascistes italiens, défilés des SA du parti nazi allemand, manifestation des Croix de feu et des Ligues nationalistes le 6 février 1934 à Paris). Mais la théorisation de cette tactique est réalisée par Mao Tsé Toung qui l’intègre dans une notion plus large de portée stratégique : la notion de mouvement de masse, colonne vertébrale de la pensée du courant maoïste lors de la Révolution culturelle officialisée en 1966 (mobilisation de fractions de la jeunesse chinoise contre certains dirigeants et cadres du Parti).

    Dans la praxis révolutionnaire, la notion de mouvement de masse est mise en avant pour vérifier l’écho des thèses révolutionnaires et souligner leur impact au sein du peuple. Sans mouvement de masse, le combat révolutionnaire est une démarche d’avant-garde qui ne trouve pas sa légitimité historique. Contre toute attente, le mouvement contre le mariage pour tous de 2012/2103 s’est peu à peu imposé sur la scène politique en prenant appui sur la force de la mobilisation des manifestants dans la rue. Cette montée en puissance d’un mouvement de masse n’est pas simplement le résultat d’un phénomène de bouche à oreille et de répercussion de l’impact des manifestations dans les médias (note 1). Elle résulte d’une campagne d’action très soutenue à partir des réseaux sociaux. La dimension prise par ce buzz sur Internet est une des clés pour comprendre le maintien de la mobilisation, l’augmentation graduelle du nombre de manifestants et la capacité d’organisation tous azimuts de manifestations ciblées dans plusieurs zones urbaines du territoire. Cette propagation d’un courant d’idées (que d’aucuns estiment divisé, mais rappelons pour les profanes que les courants révolutionnaires étaient divisés quels  que soient les contextes historiques) est d’autant plus surprenante qu’elle n’émane pas d’un centre de commandement longtemps positionné à l’avance (note 2). Aucun parti de l’opposition ne s’attendait à l’ampleur de cette vague protestataire. Il en est de même pour les partis au pouvoir. L’analyse de ce syncrétisme entre des méthodes d’agit-prop traditionnelles et de pratique offensive du web nous semble illustrer de manière très didactique les critères de guerre de l’information par le contenu. La notion de guerre de l’information par le contenu est théorisée au sein de l’Ecole de guerre économique (note 3) qui a déjà publié de nombreux articles sur le sujet (note 4).

    Un syncrétisme des techniques offensives de management de l’information

    Les méthodes d’agit-prop initiées par le collectif contre le mariage pour tous sont un condensé de multiples pratiques déjà employées par des mouvements protestataires dans le passé mais enrichies par une créativité propre à ce mouvement :

    L’intérêt de ce mouvement est la démultiplication des opérations militantes qui rappellent  le principe du slogan maoïste: « Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine ». Si, comme tentent de le démontrer les journalistes Abel Mestre et Caroline Monnot du quotidien Le Monde, des pratiques militantes de nature idéologique se sont greffées dans la dynamique militante, leur influence reste très circonscrite à des cercles périphériques à un mouvement de protestation multidimensionnelle. Les dissidents du Printemps français prônent la radicalisation politique des opposants au mariage gay par le biais d’un site Internet et d’un compte Twitter. Cet activisme principalement virtuel use de symboles tels que le graphisme agressif du poing tendu qui voisine étrangement avec la référence apaisante au pacifisme de  Gandhi. Les initiatives des groupuscules d’extrême droite ont elles aussi pour l’instant une portée marginale et se limitent à des manœuvres de galvanisation de la foule en marge des manifestations nocturnes, à des blocages de la circulation et à des collages d’affiches sur des permanences du Parti socialiste ou sur un site parisien qui accueillait l’Inter-LGBT (Lesbiennes, Gay, Bi, Trans). La présence du mouvement religieux Civitas dans des manifestations collatérales n’a pas non plus changé l’orientation première du mouvement.

    Les « opérationnels » du mouvement contre le mariage pour tous sont à l’origine d’un syncrétisme entre des techniques subversives de propagande et des méthodes propres au monde de l’intelligence économique ou des ONG. Pour ce qui concerne l’intelligence économique, ce mouvement a ouvert la voie à une forme de démocratisation du lobbying qu’aucun cabinet de conseil spécialisé dans le domaine ne serait en mesure d’égaler. En revanche, la cartographie et la traçabilité des prises de position des parties prenantes réalisée au niveau des parlementaires est la reproduction typique d’une technique de plus en plus usitée par les agences de communication et les structures spécialisées dans la communication d’influence. L’un des points forts du mouvement est la manière de pousser les autorités dans leurs contradictions, à l’image du refus de la préfecture de police de communiquer les images de la manifestation du 24 mars.
Les techniques de pression psychologique sur des leaders d’opinion ou des responsables politiques sont comparables à celles pratiquées par les acteurs de la société civile. Des ONG comme Greenpeace, figure emblématique des défenseurs de l’environnement, ont systématisé ce type de mode d’action pour faire parler d’elles dans les médias et accroître leur notoriété.

    C’est notamment le cas des techniques de harcèlement épistolaire ou téléphonique  (courriers envoyés à tous les parlementaires, communications téléphoniques répétées auprès des responsables de la préfecture de police ou de la mairie de Paris (cf. polémique sur la pelouse du Champ-de-Mars). La tentation de pratiques de désobéissance civile comme le projet de campagne de vider les livrets, les appels à forcer le traitement manuel de la déclaration de revenus ou de contrepouvoir électoral (composition de listes électorales aux prochaines élections municipales) sont le prolongement possible de cette nouvelle forme de stratégie de la tension informationnelle.

    Le mouvement contre le mariage pour tous n’a pas encore de centre de commandement politique digne de ce nom comme le laissent pressentir les déclarations parfois confuses et contradictoires de l’une des port-parole improvisée, Virginie Tellenne. Il a fait preuve en revanche d’une organisation logistique d’une efficacité remarquable compte tenu du caractère spontané de son développement au cours des derniers mois. La gestion financière des manifestations (note 5) et l’organisation de la venue d’une telle masse de manifestants impliquent un suivi de nature quasi militaire. La logique d’entraide des manifestants est le point novateur de ce savoir-faire dans la mesure où la capacité de mobilisation se mesure aussi par les propositions de covoiturage, d’hébergement, de babysitting, de parrainage financier pour aider des familles à manifester. Le service de sécurité dirigé par le jeune militant Albéric Dumont a démontré lui aussi une certaine maîtrise de la situation dans la mesure où il a su réunir et structurer plusieurs milliers de bénévoles répartis selon les tâches à accomplir : gilet jaune pour l’accueil des participants, gilet rouge pour la sécurité, gilet vert pour la logistique. Le dialogue permanent entretenu avec les services de police a été un gage de réussite qui n’est pas cependant un chèque en blanc pour l’avenir.

    Une pratique intensive mais parfois déficiente de la guerre de l’information

    L’une des particularités du mouvement contre le mariage pour tous est le recours systématique à tous les ressorts de la société de l’information. Le système interne de pilotage du pôle web est un travail militant de nature quasi professionnelle par la qualité du suivi de l’actualité, de la veille sur les prises de parole amies et hostiles, de la relation entretenue avec la presse internationale. La cellule presse a réussi à sensibiliser des journalistes étrangers et une partie de la population sur la tendance des médias français à pratiquer l’omission, l’autocensure ou la dépréciation de la force du mouvement.

    La création de centaines de sites et de blogs sur Internet (note 6) est une des preuves de la particularité de cette mobilisation dont la presse ne rend compte qu’avec une parcimonie pour le moins surprenante. Chaque antenne régionale du mouvement contre le mariage pour tous dispose d’un blog, d’une page Facebook et d’un compte Twitter. Les flux informationnels qui transitent par ces relais virtuels ont des objectifs bien précis :

    • Sensibilisation des internautes ;
    • Préparation des manifestations ;
    • Diffusion de preuves par prises de photographies lors des manifestations ;
    • Diffusion des témoignages ;
    • Communication des sondages en ligne ;
    • Campagne de résonance sur les réseaux sociaux (cf. htag #floppourtous).

    Certains activistes du web mènent aussi des attaques informationnelles :

    • Recueil de témoignages sur les dérives liées au mariage homosexuel (échec dans l’éducation d’enfants élevés par des couples homosexuels) ;
    • Diffusion de photos chocs extraites de manifestations en faveur du mariage gay et nuisibles à leur image ;
    • Attaque ciblée contre Pierre Bergé (note 7) et Jean Pierre Michel.

    Mais cet activisme du net a ses limites tactiques comme le démontre l’incapacité des organisateurs du mouvement à exploiter une des erreurs grossières commises par le ministère de l’Intérieur. Lors de la manifestation du 24 mars à Paris, des photos ont été prises de plusieurs  policiers en civil brandissant des matraques télescopiques en acier trempé. La scène est intéressante car lorsqu’on la visionne, on constate que les policiers armés de ces matraques ne sont pas menacés par des manifestants et qu’ils ont une attitude provocatrice. Ils mettent ensuite leur brassard police et se réfugient derrière un rideau de CRS. Le collectif qui organise la manifestation a la preuve visuelle de ce qu’on appelle une provocation policière. Il se contente de diffuser les photos compromettantes sur le web mais ne les exploite pas dans la polémique qui va suivre. La matraque télescopique est une arme dangereuse qui peut provoquer des coups mortels lorsqu’ils sont portés sur la tête d’un individu. Cette arme n’a donc pas sa place dans une opération de maintien de l’ordre. Les questions posées au ministre de l’Intérieur auraient pu être très gênantes sur ce point (note 8) car elles contrebalançaient son argumentation non démontrée par des photos sur la présence d’éléments agressifs de groupes d’extrême droite aux abords de la Place de l’Etoile. 
Au niveau stratégique, la guerre de l’information menée par les opposants au mariage pour tous est pour l’instant un échec (la loi est votée et le Conseil constitutionnel reste un recours plus qu’aléatoire). Les défenseurs du mariage gay ont joué sur la défense des minorités alors que les opposants se sont battus pour le maintien des valeurs. En termes de guerre de l’information, la résonance des pour reste encore plus forte que celle des contre.

    Limites et dépassements du mouvement

    Les opposants au mariage pour tous n’ont pas trouvé les éléments de langage pour renverser le rapport de forces. Il leur fallait pour atteindre un tel but aller sur un autre terrain que celui du respect ou du maintien des valeurs morales. Le changement de société impulsé par la dynamique anglo-saxonne (théorie du gender, remise en cause de notre définition des droits de l’homme, non-respect de la propriété intellectuelle et des données personnelles, recherche sur l’optimisation du consumérisme par la disparition de la différence entre les sexes) est la toile de fond de ce non-débat stratégique. Sur ce point précis, le mouvement contre le mariage pour tous est piégé par son origine idéologique. La relation avec les Etats-Unis et dans une certaine mesure la survie de l’empire américain est le sujet tabou de la droite française. La solitude du général De Gaulle pour tenter de trouver une troisième voie reste dans toutes les mémoires. L’incapacité de dire non à l’influence culturelle du modèle américain sur la France et l’Europe est le caillou dans la chaussure qui bloque toute capacité d’optimiser la guerre de l’information actuelle pour la traduire politiquement dans un mouvement de masse de nature réellement stratégique. Si le recul provisoire du gouvernement sur la procréation assistée peut apparaître comme une concession faite à ce mouvement de masse, il n’est une fois de plus que de portée tactique.

    La manifestation du 26 mai prochain est-elle l’arbre qui cache la forêt ? Les retombées du mouvement contre le mariage pour tous sont déjà très perceptibles au sein de l’Eglise catholique. La Conférence des évêques de France fortement marquée par la crise de société issue des événements de mai 68 doit faire face à l’émergence d’une nouvelle génération de chrétiens qui sont à la recherche de valeurs spirituelles moins matérialistes. Il ne s’agit pas à priori d’un courant contestataire mais d’un renouveau de la pratique religieuse qui prend de plus en plus en compte les grands débats de société.

    Christian Harbulot
    Directeur de l’Ecole de guerre économique
    Infoguerre
    29/04/2013  http://www.polemia.com

    Notes

    Note 1 : La plupart des médias ont minoré le chiffre des manifestants dès la manifestation du 17 novembre 2012 et ce n’est qu’à partir de la manifestation du 24 mars que la polémique a été évoquée dans les médias sur le comptage des manifestants à partir des photos prises par hélicoptère par les services du ministère de l’Intérieur.

    Note 2 : Le mouvement contre le mariage pour tous est né d’une volonté spontanée de personnes, d’individualités et de groupes animés par des convergences de vue en opposition au mariage pour tous. La création d’un collectif Lamanifpourtous issu du Manifeste pour l’humanité durable regroupe plusieurs associations de confessions différentes mais à majorité chrétiennes.

    Note 3 : L’Ecole de guerre économique est aujourd’hui à la pointe de l’étude de la guerre de l’information par le contenu. Cette légitimité acquise à travers des travaux de recherche menés depuis seize ans vient en appui aux réflexions plus conventionnelles du monde universitaire et complète les vides laissés par des institutions verrouillées par les contraintes gouvernementales. Ce positionnement original nous incite aujourd’hui à faire un état des lieux de la démarche méthodologique multidimensionnelle qui transparaît dans les pratiques militantes du mouvement contre le mariage pour tous.

    Note 4 : Articles publiés par l’EGE sur la guerre de l’information par le contenu :

    • Christian Harbulot, Note sur la guerre des perceptions, CSFRS, avril 2013.
    • Christian Harbulot, Le piège technologique de la cyberguerre, Nouvelle Revue de géopolitique, numéro de janvier-février-mars 2013.
    • Christian Harbulot, De la guerre de l’information aux cyberconflits, dossier réalisé par le CSFRS pour Enjeux les Echos, mars 2012.
    • Christian Harbulot, Les démocraties occidentales face à la guerre de l’information, Nouvelle Revue de géopolitique, automne 2011.
    • Christian Harbulot et Patrice Lefort-Lavauzelle, article « Une démocratie peut-elle mener une guerre de l’Information ?», revue Défense, septembre 2011.
    • Christian Harbulot, « Les guerres de l’information » dans l’ouvrage Management stratégique de la concurrence, coordonné par Frédéric Leroy et Saïd Yami, Dunod, 2009.
    • Christian Harbulot, « Le rôle de l’information dans les conflits asymétriques » pour les Cahiers n°12 du Collège de l’Enseignement Supérieur de l’Armée de Terre (CESAT), avril 2008.
    • Christian Harbulot et Philippe Baumard, article «La maîtrise de l’information dans les conflits asymétriques », dans Bulletins d’études de la marine, 2007.
    • Christian Harbulot et Didier Lucas, article « Comment résister aux attaques par l’information ? »,  dans l’ouvrage d’Alice Guilhon et Michel Henri Bouchet, Intelligence économique et gestion des risques, Editions Pearson, juin 2007.
    • Christian Harbulot, « De la légitimité de la guerre cognitive », Revue de l’Institut de recherches stratégiques, janvier 2005.
    • Christian Harbulot, « La France et l’Europe face à l’américanisation de l’arme de la connaissance », revue Conflits actuels, mars 2004.
    • Christian Harbulot et Didier Lucas, La Guerre cognitive, ouvrage collectif de l’Ecole de guerre économique, Lavauzelle, février 2002.
    • Christian Harbulot, La guerre de l’information du faible au fort, numéro spécial de la revue Panoramiques, avril 2001.
    • Christian Harbulot, « Frappes informationnelles sur Internet », numéro d’été de la revue Pouvoirs, 2000.
    • Christian Harbulot, Didier Lucas et Alain Tiffreau, Gestion des risques dans le cadre d’une déstabilisation par l’information, étude commanditée par l’Adit, 1999.
    • Christian Harbulot et Pascal Jacques Gustave, « Manœuvre médiatique et compétition économique », revue Enjeux atlantiques, décembre 1998.
    • Christian Harbulot, « Intelligence économique et guerre de l’information », Revue Mars, troisième trimestre 1999.

    Note 5 : Selon les organisateurs, la manifestation du 24 mars a coûté  près de 700.000 euros. 550.000 euros ont été récoltés par des dons de particuliers.

    Note 6 : exemple de sites créés dans la mouvance du mouvement contre le mariage pour tous :

    http://huonsnosministres.fr/
    http://www.printempsfrancais.fr/
    http://www.deputespourtous.com/
    http://www.senateurpourtous.com
    /
    http://www.lamanifpourtous.fr/fr/
    http://www.homovox.com
    http://lecampingpourtous.fr/
    http://democratiepartout.tumblr.com/
    http://www.laissez-nous-voter.org/
    http://www.referendum-officiel.fr/
    http://www.we-facile.fr/

    http://www.mairespourlenfance.fr/
    http://www.tous-pour-le-mariage.fr/
    http://www.lesmusulmanspourlenfance.com/
    http://lamanifdesjuristes.free.fr/
    http://www.enmarchepourlenfance.com/
    http://enfantsjustice.wordpress.com/
    http://www.derapages.org/
    http://www.tousenpriere.com/
    http://hommen-officiel.tumblr.com/

    Note 7 : Pierre Bergé a été au centre d’un certain nombre de polémiques et a lui-même tenu des propos très controversés dans ce débat.

    Note 8 : Une question au gouvernement aurait pu être posée à l’Assemblée nationale par un député de l’opposition (la mission de ces policiers en civil, la nature de l’autorité qui leur avait donné l’ordre de porter des matraques télescopiques, et la raison pour laquelle ils avaient sorti cette arme alors qu’ils n’étaient pas en situation de légitime défense).

  • Les 40 ans de la Fédération du Rhône : discours de Bruno Gollnisch

     

    Discours de Bruno GOLLNISCH à l’occasion des 40 ans de la Fédération du Rhône du Front National

    Bien Chers Amis,

    bruno-gollnisch-jean-marie-le-penQue de chemin parcouru depuis les temps héroïques ou fut fondé le Front National, à l’initiative de celui qui est aujourd’hui notre président d’honneur, et que nous avons tant de plaisir à accueillir aujourd’hui !

    La Fédération du Rhône du Front National, ce ne fut d’abord que quelques militants, acceptant de donner leur nom à ce qui n’était encore qu’une formation politique marginale, ultime sursaut d’une Droite Nationale écrasée par ses défaites et par la puissance des partis dominants.

    Patriotes ayant préféré résister en France plutôt qu’à Londres, et proscrits pour cette raison, combattants ayant compris avant tous les autres le caractère diabolique du système bolchevique, vrais résistants de droite à la conquête allemande, dont l’héroïsme avait été occulté par la propagande marxiste, défenseurs de l’Empire français conçu comme une fraternité de peuples divers mais unis par la communion aux valeurs de notre civilisation française, trahis en Indochine comme en Algérie,  artisans, commerçants, travailleurs indépendants écrasés de fiscalisme et de bureaucratie, jeunes gens dont je fus, dressés en 1968 contre l’odieuse imposture marxiste qui avait gangrené l’intelligence française, l’enseignement, les média, la recherche, les arts, les lettres, l’université : ils n’étaient cependant qu’une poignée quand ils auraient du, déjà, être des millions !

    Le Front National, en France ce n’était encore que peu de chose : 0.74 % à l’élection présidentielle de 1974, lors de laquelle, par une cassette magnétophonique, envoyée de Kyoto au Japon où je terminais à l’époque ma thèse de droit international, j’adjurais ma famille de voter pour le candidat Le Pen et non pour quelque autre candidat conservateur, comme le Maire de Tours, Jean Royer, honorable certes, mais ne présentant pas les mêmes états de service à la défense de la Nation.

    Impossibilité de toute candidature à l’élection présidentielle de 1981, du fait du quintuplement des parrainages exigés ! Appareil réduit ici à quelques correspondants dont firent partie notamment le garagiste Serrière, M. Berthemy de Villeurbanne, également membre de l’association pour la Défense de la Mémoire du Maréchal Pétain. Flambeau du Rhône qui fut repris brièvement par M. Dumez, par notre ami Pascal Marion, et par Mme Germaine Burgaz, alors dépêchée en mission depuis la Drôme. Elle avait su par Marie-France Stirbois, ma camarade de faculté de Nanterre dans les infernales années 1968 et suivantes, et par Roger Holeindre dont nous fréquentions à Paris le « Bivouac du Grognard », pour y trouver une ambiance différente de celle que nous imposait à l’université M. Cohen Bendit et ses complices, qu’un jeune universitaire devenu par le hasard des carrières Professeur de Japonais, puis Doyen de Faculté à Lyon, était un ami. Elle vint donc me chercher, en manque de personnalités pour accueillir au Palais des Congrès aujourd’hui détruit les assises du FN, qui faisaient suite au premier succès des campagnes de Dreux, d’Auray, et du 20eme arrondissement de Paris. Ces quelques campagnes électorales laissaient présager un renouveau de la Droite Nationale, après l’échec du libéralisme avancé de Giscard d’Estaing et la prise du pouvoir en 1981 par la gauche socialo communiste.

    « Nous voudrions que vous acceptiez de siéger à la tribune aux cotés de Jean-Marie Le Pen », me dit-elle. Honneur redoutable, et dont les conséquences sur ma vie professionnelle ne pouvaient guère, au moins à court terme, être très favorables. D’où les conseils d’abstention des amis et collègues bien intentionnés, qui paradoxalement achevèrent de me décider. Et nous voici partis pour la grande aventure : soirée enthousiaste et enthousiasmante, ou l’on sentait poindre le réveil de la France française. « Quelles qu’en soient les conséquences », dis-je à Jean-Marie Le Pen, « cela valait le coup » !

    Mon apparition cette soirée me valut la « Une » de Lyon-Figaro, et l’intérêt d’autres média s’interrogeant sur les ralliements d’intellectuels. Mais tout restait à faire. Jean-Pierre Stirbois, alors Secrétaire Général, et Jean-Marie me sollicitaient, dans la foulée, d’assumer la responsabilité de la Fédération du Rhône, qui comptait à l’époque 15 adhérents. J’objectais que la direction d’une faculté de 2000 étudiants où l’on enseignait 27 langues, comportant  une centaine d’enseignants ou d’intervenants de toutes catégories et une dizaine de personnels administratifs ne me laissait guère de loisirs. On sollicita en conséquence un autre professeur –ce qui prouve que même à l’époque, ils n’étaient pas tous mauvais !- Aimé Grand, principal de collège à Francheville, que sa situation empêchait d’apparaître publiquement, cependant que j’étais censé apparaître dans la sphère publique : relation avec les média, les journalistes, les autorités, etc.

    C’est dans ces conditions que notre binôme entreprit de structurer véritablement notre fédération : de réconcilier le petit noyau initial frappé par quelques dissensions, puis de l’élargir par la recherche méthodique de correspondants dans tous les secteurs et par l’élargissement du nombre de ses adhérents. Pour cela la recette était simple : une réunion tous les 2 jours, et même quelquefois tous les jours. Réunion publique dont l’audience était variable. Je me souviens d’une soirée pluvieuse à Saint-Genis Laval. Il y avait une seule personne dans l’assistance ; notre responsable voulait annuler. Je maintins la réunion, et l’on fit l’adhésion à la sortie. Il n’y avait pas à l’époque l’ombre d’un financement public de la vie politique, et les partis institutionnels se finançaient par une corruption massive et quasi officielle. Quant à nous, il fallait faire avec les moyens du bord. Je me souviens de mes premiers collages, avec Francis Rognon, le long de la Montée de Choulans. Il était beaucoup plus expérimenté que moi !

    C’est dans ces conditions que nous avons mené nos premières grandes batailles électorales : celle des européennes de 1984, qui furent toutes en butte aux attaques haineuses des gauchistes et de leurs complices. Faute de salle, nous avions loué un immense chapiteau, sous la pluie, fourni par l’ami Albert Rosset. Mais le feu faisait plus que couver, et la flamme nationale embrasait l’horizon politique. Récemment arrivé dans l’appareil, bien que militant depuis mes plus jeunes années, je considérais comme élégant de laisser la place sur la liste à ceux qui s’étaient officiellement engagés avant moi. Je revendiquais et j’obtins la 81eme et dernière place sur la liste européenne, qui put envoyer 10 élus à Strasbourg et Bruxelles, à la stupéfaction générale. J’ai conservé un souvenir ému de la soirée que Jean-Marie organisa à Saint-Cloud pour célébrer ce succès.

    Les cantonales sui suivirent furent notre baptême du feu local, nous réussîmes à pourvoir tous les cantons vacants, avec un tract unique, en noir et blanc, de demi format : et comme slogan : « Ne votez pas pour nous »… si vous êtes satisfaits de la situation actuelle. A l’intérieur, une carte du département du Rhône et la photo des candidats que nous présentions sur les divers cantons. Je choisis moi-même de porter le fer à Vaulx-en-Velin, ville tenue par la municipalité communiste dirigé par M. Kapievic, beau-frère de M.Krasuki, alors leader national de la CGT, que je décrivais comme les deux seuls Polonais à être encore communistes, cependant que la ville était une enclave soviétique dans le département du Rhône. Je ne croyais pas si bien dire.

    Nos affiches collées la nuit, étaient imperturbablement arrachées par les services municipaux, y compris ce qui est grave, sur les panneaux officiels en aluminium, méticuleusement passés à la ponceuse, de telle sorte qu’on pouvait s’y regarder le matin comme dans un miroir. Mes seuls soutiens locaux étaient un agent de Police, sa compagne portugaise et deux harkis intrépides. A la grande fureur des communistes, nous obtiendrons plus de 20% des voix.

    La bataille suivante fut celle des législatives. En 1986, nous n’avions  sur le papier  aucune chance d’être élus, du moins, selon les commentateurs avisés et les politologues diplômés –il n’était pas encore question, quelques mois auparavant, de rétablir le système proportionnel. Avec Jean-Pierre Reveau et à l’issue d’une campagne aussi exaltante qu’épuisante, dont se souvient certainement l’ami Serge Voyant, à l’époque notre chauffeur et ange gardien bénévole, nous fumes élus député du Rhône (avec 13% des suffrages)  à la stupéfaction générale. Le FN  faisait ainsi  une entrée  fracassante à l’Assemblée Nationale en mars avec 35 députés. Le même jour, j’étais élu Conseiller Régional Rhône Alpes  en compagnie de 13  autres candidats frontistes, sur l’ensemble de la Région.

    Ce succès éclatant brisait aussi partiellement l’omerta médiatique imposée par nos adversaires politiques, qui refusaient notre présence dans les débats et soirées électorales, menaçant de les quitter si nous y étions invités. Telle était notamment l’attitude de tous les leaders politiques locaux : Michel Noir pour le RPR, Fiterman pour le PC, Poperen pour le parti socialiste. Il me fallut menacer d’invasion les locaux de France 3, et passer à l’acte en y amenant 500 de nos militants le soir même de l’élection, devant le bâtiment des Cuirassiers, pour que les portes s’ouvrent enfin devant Jean-Pierre Reveau et moi-même, pénétrant dans ce cénacle comme le shérif pénètre dans le saloon où se trouvent les malfrats afin de les en chasser.

    Après deux ans d’une intense activité parlementaire, la réforme électorale voulue par Jacques Chirac pour nous éliminer, et la dissolution de l’Assemblée Nationale décidée par F. Miterrand au lendemain de sa réélection, contrairement à ses promesses les plus solennelles, firent disparaître notre groupe de l’Assemblée Nationale. C’était le but. Je dus à la confiance de Jean Marie Le Pen et du bureau politique dont j’ étais devenue membre, d’entrer l’année suivante au Parlement Européen, où nous continuons à nous battre avec acharnement pour la défense des libertés nationales et de l’identité française.

    Entre temps, nous avons pu entrer dans les Conseils municipaux, modestement dès les élections municipales de 1989, de façon plus importante en 1995, où cependant notre représentation lyonnaise était artificiellement minorée, par l’effet pervers de la Loi dite PLM, qui ne nous donna que 2 conseillers municipaux sur 72, alors que notre audience électorale aurait du nous en donner au moins 10. Mais deux élus FN se font entendre comme vingt, ainsi d’ailleurs que l’a reconnu le regretté Raymond Barre, qui peu avant sa mort, et au grand dam des bien pensants du politiquement correct, rendit hommage à mes qualités d’opposant. Honneur à celui qui, bien qu’adversaire politique, n’a pas ajouté sa pierre à ma lapidation médiatique quand tant de hyènes et de faux témoins se précipitaient à ce qu’ils croyaient être la curée.

    Mais ces succès requerraient le renforcement constant de notre implantation. Nous pûmes fort heureusement bénéficier souvent pour nos points de presse et réunion de bureau, dans un premier temps de l’hospitalité de la brasserie « Le Delta », dont le propriétaire, M. Gorry avait été un officier Algérie Française. Nous pûmes également bénéficier de l’hospitalité bienveillante d’autres établissements. Je pense à ce bar tabac populaire du 9ème arrondissement, voué à la démolition, dont la gérante s’appelait Vénus, et derrière le comptoir de laquelle se trouvaient nos photos et nos affiches, courage dont fit preuve également notre ami Emmanuel Roman dans son établissement de la Chaumière à Saint-Priest.  Leur hospitalité précéda celle que nous offrit également en diverses occasion M. Max Blache, dans son excellent établissement de l’Auberge Savoyarde. Ayant enfin recueilli quelque sous, nous pûmes ouvrir une première permanence, rue Marietton, dans un modeste 2 pièces d’un immeuble vétuste voué à la démolition, permanence tenue avec dévouement et ponctualité par Mme Jeanne Marie Pons, rapatriée d’Algérie, et qui connaissait mieux que quiconque le prix inestimable des patries perdues.

    Notre croissance aidant, nous nous installâmes au 10 rue du Plat, derrière la Place Bellecour, dans un bel immeuble 19ème, et dans des locaux repeints bénévolement pour la circonstance par notre ami Cruz, peintre en bâtiment. Puis, la fédération s’étant agrandie sous l’impulsion de celui qui m’avait succédé au secrétariat départemental, Denis de Bouteiller, nous nous installâmes 51 cours de la République à Villeurbanne, avant que de constituer, grâce au concours de nombreux adhérents, une société civile immobilière qui put faire l’acquisition d’un imposant local à Satonay Camp, où Jean-Paul Henry put déployer ses talents de maquettiste pour la préparation de nos documents.

    Notre excellente organisation nous permit de remporter plusieurs succès, notamment lors des élections régionales de 1998 qui, compte tenu du caractère proportionnel de la représentation, nous firent envoyer au Conseil Régional pas moins de 35 élus de Rhône Alpes, dont 10 du département du Rhône, nous plaçant ainsi en situation d’arbitres de la politique régionale. On vit bien à cette occasion que ceux des conservateurs ou libéraux du RPR et de l’UDF, qui d’ailleurs n’avaient rien conservé et rien libéré, mais nous avaient témoigné un mépris constant, étaient prêts à venir solliciter notre appui dans l’espoir de conserver leurs places. Une aide que nous étions prêts à leur apporter en Rhône-Alpes comme ailleurs, mais à la condition bien sûr, qu’ils acceptent de satisfaire, au moins pour partie, les exigences légitimes de nos électeurs.

    Hélas, les aventures humaines présentent rarement un progrès linéaire. Il y a des échecs, des épreuves, des revers, des trahisons. Comme toutes les autres en France, notre fédération fut éprouvée par la désastreuse scission de 1998, dont les fallacieuses promesses avaient séduit plusieurs cadres. Il fallait reconstruire et nous nous mîmes à la tache. Sous l’énergique impulsion de Liliane Boury et avec l’aide de Jacques Berjon, notre ancien conseiller régional, qui mit gracieusement une chambre à notre disposition, nous entreprîmes de reconstituer la fédération. Puis nous reprîmes le contrôle de la Société civile propriétaire du local, ayant regagné la majorité des adhérents à la légitimité de notre action. Mais Sathonay était devenu trop grand et trop cher. Par un coup d’audace, nous décidâmes de faire l’acquisition d’un ancien restaurant thaïlandais en faillite, petit local bien situé à Perrache, cours de Verdun au centre de Lyon, bientôt agrandi par l’acquisition du tènement voisin, cependant que, grâce à la gestion avisée du gérant Pierre Terrier, nous pûmes enfin vendre Sathonay sans qu’aucun des associés de la SCI en soit lésé. Je tiens à rappeler à ce sujet que la Fédération du Rhône, depuis 20 ans, sollicite ses conseillers régionaux de verser chaque mois une contribution importante qui s’ajoute à celle qu’ils versent à notre siège national, et qu’ils s’en acquittent alors même que leur situation personnelle ou familiale justifierait qu’ils conservent pour eux leur indemnité d’élu. Une indemnité qui parfois ne compense que partiellement la perte qu’ils subissent sur le plan professionnel.

    La Fédération du Rhône en revanche n’a pas souffert de la campagne interne pour la succession de Jean Marie Le Pen à la tête du Front national puisque, candidat moi-même à cette fonction, je me suis incliné devant la décision de la majorité des adhérents de notre mouvement, faisant passer sans états d’âme la défense de nos convictions et l’unité de notre mouvement avant toute ambition personnelle.

    D’autres épreuves aussi sont venues de l’extérieur. J’ai mentionné nos réunions publiques, presque systématiquement attaquées par les nervis de l’extrême gauche, chaleureusement encouragés par les Cambadelis, Mélenchon et autres. Quel contraste entre l’absence totale de réaction médiatique à ces violences systématiques que nous avons subies, et le concert de pleureuses que l’on entend aujourd’hui au motif que les militants opposés à l’infâme mariage homosexuel ont chahuté à Nantes la militante du lesbianisme et de l’extrême gauche Caroline Fourrest!

    Ici, on a  même été jusqu’à poursuivre judiciairement ceux qui n’avaient fait que se défendre contre l’agression, comme nos amis Renault André et Bruno Valls, assaillis à Thizy en pleine campagne électorale par une bande de magrébins multi-récidivistes, et faisant l’objet de la part du Tribunal de Villefranche sur Saône d’une extravagante condamnation heureusement très réduite en appel, pour le seul crime de s’être défendus.

    Je passe sur les persécutions professionnelles que je ne suis spas le seul à avoir subies, et de quelle façon ! Que ce soit à l’occasion du montage de Carpentras, contre tant de militants innocents, ou sous prétexte d’imposer à toute force une lecture de l’histoire dont les contours ne sont cependant jamais définis avec précision comme le recteur Morvan à mon encontre, heureusement condamné pour atteinte à la présomption d’innocence puis pour injure, et enfin débarqué de ses fonctions, sans que soit réparé pour autant le préjudice dont il avait été à l’origine. Persécutions, humiliations, dictature morale du politiquement correct… Du plus humble de nos militants, au plus en vue de nos dirigeants, que d’épreuves, que d’humiliations, que de difficultés professionnelles, mais aussi parfois conjugales ou familiales. Et que dire des dégradations répétées de notre permanence, du cours de Verdun, à laquelle le Préfet de Police du Rhône à cependant refusé ne serait-ce que l’installation d’une caméra de vidéo surveillance, au motif qu’elle nous permettrait d’apercevoir la rue, c’est-à-dire le domaine public. Où va-t-on en effet, si l’on peut photographier les voyous qui s’en prennent à vous !

    Aujourd’hui, la fédération du Rhône est dirigée avec sérieux et compétence par un homme d’une grande valeur morale et politique, qui est aussi un ami, Christophe Boudot. Il avait beaucoup à apprendre ; il a déjà beaucoup appris. Je vous demande avant de vous interroger, sur ce que nous n’avons pas encore été capables de faire, ou sur ce que vous souhaiteriez que nous fassions –ce qui est légitime en soi- de reconnaître avec bienveillance tout ce qu’il a déjà fait.

    Je n’oublie pas, cela va sans dire, tout ceux qui ont participé à notre combat, leurs efforts, leurs dévouements,  leurs sacrifices, souvent très grands. J’en ai déjà cité quelques uns. Je sollicite par avance votre indulgence car je ne puis les citer tous. Ils sont en effet des centaines. Que dis-je, des milliers ! Je voudrais cependant ajouter à ceux que j’ai déjà cités nos anciens conseillers régionaux : Marie Christine de Penfentenyo (et son époux le Colonel de Penfentenyo, militant toujours ardent aux tâches les plus humbles), Jean Pierre Barbier, notre élu du Beaujolais, Albert Rosset, mais aussi ceux qui ont tenu leur place dans la fédération à un titre ou a un autre : Georges Labouche, le Docteur Hubert Barral et son épouse Jacqueline à Sainte Foy, Jean Colas à Saint Symphorien , Christian Saint Martin et Guy Danière à Caluire, Gérald et Jacqueline Massot à la Croix-Rousse, la famille Starck et Maurice Ligoud à Saint-Priest, Patricia Chicard, Maurice et Mathilde Depierre, dans le 8eme arrondissement, où leur a succédé le Professeur Morin, M. et Mme Jacques Montégu, M. et Mme Jean Berthier à Charbonnières, M. de Laborie à Saint Genis Laval, Paul Genoux à Bron, M. et Mme Massot, nos avocats Maître Nivière et Alain Chevalier, MM. Gérard Derréal et Henri Venard, collaborateurs de notre journal de fédération…Et bien sûr ceux et celles qui depuis longtemps déjà ont assumé ou assument les travaux de notre permanence et de notre secrétariat : Isabelle Ové devenue l’épouse de notre ami Hugues Petit, Corinne Morel, Magdeleine Veyret, Bernard Jaouen, Agnès Henry, Nathalie Caternet.

    Notre DPS, si nécessaire surtout au début pour la protection de nos activités et de nos personnes fut structuré par Daniel Falcoz, Alain Staville puis Jérôme Guigue en s’assurant le concours de militants fidèles et courageux tel Harry Bréant, et bien d’autres…

    Vous me permettrez aussi, sans pouvoir les citer tous de rendre hommage à ceux qui nous ont quittés, et dont le souvenir demeure cher à nos cœurs :
    -    Noël Simian, agriculteur, homme de la terre et de l’esprit ;
    -    Bernard Degardin, notre veilleur de la rue du Plat ;
    -    François Taveau, le gentleman de Charbonnières ;
    -    Jospeh Ledant, trésorier scrupuleux, rapatrié d’Algérie et responsable du Cercle des Combattants ;
    -    Jacques Berjon, grand seigneur qui ne séparait pas le combat temporel du spirituel ;
    -    Roger Revellin, lui aussi conseiller régional, ancien maire adjoint de Mostaganem, Maire de Saint Laurent de Mure,
    -    Elizabeth, de Saint-Roch dite Babette ;
    -    Le jeune Molina, colleur d’affiches ;
    -    Roxane Chevalier, jeune militante du FNJ, fille de notre ami Alain Chevalier ;
    -    Gilbert Durand de Villeurbanne ;
    -    Le docteur René Morel, du 6ème arrondissement ;
    -    Serge Morin de Meyzieu ;
    -    Le Colonel Yves de Régis et son épouse Annick ;
    -    Jacques Merle, père de Virginie Merle, plus connue sous le nom de Frigide Barjot ;
    -    M. Rabah Bennouar, de Rilleux ;
    -    Georges Henry, ancien marin puis para d’Indochine et père de nos amis Jean-Paul et Agnès,
    -    Le Professeur Philippe Bret, neuro-chirurgien exceptionnel, membre de notre Conseil Scientifique ;
    -    Abel Boudon, ancien bijoutier de Lyon,
    -    André Blanc, qui me conduisit durant de nombreuses années, et me rendit bien des services ;
    -    Jean-Louis Lallier de Vaulx en Velin ;
    -    Le Colonel Leprêtre ;
    Tout récemment encore, Danika Petkovic, Conseillère Municipale de Vénissieux d’origine Serbe, prématurément ravie à l’affection des siens, tout comme Nicolas Florès, de Francheville, que nous avons accompagné hier pour son dernier voyage.

    Si j’ai cité les anciens, et plus encore les disparus, ceux qui sont aujourd’hui en pointe dans notre combat actuel, ne m’en voudront pas. Ils savent ; vous savez, qu’autre est celui qui sème, autre est celui qui moissonne, et que nos modestes existences ne sont qu’un maillon dans l’immense chaîne des épreuves, des sacrifices, mais aussi des succès, qui sont nécessaire au triomphe de notre juste cause. En ce qui me concerne, des circonstances personnelles et l’exercice de mon mandat européen me contraignent à regret à m’éloigner quelque peu de la région lyonnaise. C’est provisoirement une distance matérielle, mais pas morale.

    Aujourd’hui, une part chaque jour croissante de nos compatriote ouvre les yeux –enfin !- sur la décadence de notre pays, et aspire plus ou moins confusément à un renouveau. C’est à ce renouveau, c’est à cette renaissance, que le Front National est ordonné. C’est à ces nobles idéaux que la Fédération du Rhône doit prendre toute sa part, sous le vieux cri de ralliement des Lyonnais : En avant ! en avant Lyon le Melhor ! Longue vie à la Fédération du Rhône, Vive le Front National ! Vive la France !

    http://www.gollnisch.com

  • Pourquoi il est urgent que l’UMP disparaisse…

    Un excellent article d’Adrien Abauzit auquel nous souscrivons totalement. C’est sur le site Boulevard Voltaire

    À une époque où le trône de l’Élysée est occupé par François Hollande, on peut se demander pourquoi la disparition de l’UMP est plus vitale pour la France que celle du PS.

    Le fait est que, depuis plusieurs semaines maintenant, a émergé un mouvement de contestation populaire, dont l’opinion catholique est la base et dont la liquidation du libéralisme-libertaire hérité de Mai 68 est la cible.

    Ce mouvement doit aboutir à terme à la reconfiguration de la droite. Or, il existe un parti classé à droite du nom d’UMP. Et ce parti, malgré un discours parfois juste, se rallie toujours dans les faits aux modes funestes du moment : européisme, mondialisme et immigrationnisme. [...]

    La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net

  • FN : Fillon déclare prendre ses distances avec Sarkozy

    Dans un documentaire signé Franz-Olivier Giesbert, que France3 diffusera le 8 mai, François Fillon, l’ancien premier ministre, exprime ses divergences avec Nicolas Sarkozy. Notamment sur le Front National. Il déclare ainsi avoir, avec l’ancien  président, une «vraie divergence», une «différence d’approche irréconciliable». «Nicolas Sarkozy pense que le Front national est à combattre parce qu’il peut nous faire battre. Moi, parce que le FN est en dehors des limites du pacte républicain tel que je le considère », explique-t-il.

    Les mots restent confus : qu’est-ce qui définit le « pacte républicain » ? Et sur quel critère juge-t-il qu’un parti politique, reconnu et autorisé par le Conseil constitutionnel, et dont les élus possèdent ainsi la légitimité républicaine que leur confère le suffrage, ne serait pas « républicain » ? Chacun voit évidemment midi à sa porte, et peut être qu’à cette école le FN ne correspond pas à la vision républicaine de François Fillon. Mais quelle arrogance tout de même que de juger à l’aune de son nombril, par dessus le conseil constitutionnel, ce qui peut être considérer comme conforme ou pas à la République.

    Entendons-nous. La question institutionnelle, relative à la nature du régime politique, en tant que telle, est contingente. A tort ou à raison donc, le FN est un parti républicain. Et il semble l’être même davantage, à certains endroits, que l’UMP : sur la défense de la souveraineté nationale, alors que l’article 3  de la déclaration des droits de l’Homme affirme que « le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation« , et que « nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément« . Sur le communautarisme que favorise l’immigration de masse et qui s’oppose à l’indivisibilité de la République. Ou encore sur la démocratie, puisque le FN défend la proportionnelle intégrale et le référendum d’initiative populaire.

    Mais ce qui est particulièrement insupportable, c’est la condescendance de François Fillon, qui s’érige en moralisateur, distribue les bons et les mauvais points, en adoptant une rhétorique sectaire et en mettant en place une dialectique du Bien et du Mal, où il y aurait finalement les gentils républicains d’un côté et les méchants fachos de l’autre.

    L’ancien premier ministre devrait faire attention à son approche manichéenne  : certes, il est sûr que les journalistes ne lui porteront pas la contradiction sur le sujet, et il prend ici quelques facilités, par conséquent, qui ne l’honorent pas. Mais on le renverra quant à nous à la manière dont la République qu’il chérit tant a assis sa domination en France…

    http://www.contre-info.com/