De la Quatrième théorie politique :
« Vers la Quatrième Théorie Politique
À ce point de notre réflexion, nous pourrions soulever une très importante question : quel genre d’idéologie devrions-nous utiliser dans notre opposition à la globalisation et à ses principes libéraux démocratiques capitalistes et modernistes (postmodernistes) ? Je pense que toutes les idéologies antilibérales (le communisme, le socialisme aussi bien que le fascisme) ne sont plus pertinentes. Elles ont essayé de combattre le libéral-capitalisme et elles ont échoué. En partie parce qu’à la fin des temps, c’est le Mal qui prévaut ; en partie à cause de leurs contradictions et limitations internes. Il est donc temps d’accomplir une révision profonde des idéologies antilibérales du passé. Quel est leur côté positif ? – Le fait indéniable qu’elles étaient anticapitalistes et antilibérales, aussi bien qu’anti-cosmopolites et anti-individualistes. Ces caractéristiques devraient être acceptées et intégrées dans la future idéologie. Mais la doctrine communiste est moderniste, athéiste, matérialiste et cosmopolite. Cela devrait être rejeté. À l’opposé, la solidarité sociale, la justice sociale, le socialisme et l’attitude holistique générale envers la société sont bonnes en elles-mêmes. Nous avons donc besoin de séparer les aspects matérialistes et modernistes et de les rejeter.
D’autre part, dans les théories de la Troisième voie (chères jusqu’à un certain point à des traditionnalistes comme Julius Evola), se trouvent des éléments inacceptables – à commencer par le racisme, la xénophobie et le chauvinisme. Ce ne sont pas que des travers moraux, mais encore des attitudes théoriquement et anthropologiquement inconsistantes. La différence entre les ethnies ne signifie pas supériorité ou infériorité. La différence devrait être acceptée et affirmée sans aucune appréciation raciste. Il n’y a aucune commune mesure entre les différents groupes ethniques. Quand une société tente d’en juger une autre, elle applique ses propres critères et commet ainsi une violence intellectuelle. Cette même attitude est précisément le crime de la globalisation et de l’Occidentalisation, autant que de l’impérialisme américain." extrait du texte "Contre le monde postmoderne" de la G.R.A
« Pour aborder l'élaboration de cette Quatrième théorie politique, il est nécessaire :
- de modifier l’interprétation de l'histoire politique des derniers siècles en adoptant des nouveaux points de vues, au-delà des cadres des clichés idéologiques habituels des vieilles idéologies ;
- de se rendre compte de la structure profonde de la société globale apparaissant sous nos yeux ;
-de déchiffrer correctement le paradigme de l'époque post-moderne ;
- d'apprendre à s'opposer non pas à une idée politique, à un programme ou à une stratégie, mais à l'état des choses "objectif", au tissu social apolitique même de la (post-)société fracturée ;
-enfin, de bâtir un modèle politique autonome proposant une voie et un projet dans un monde d'impasses et du recyclage à l'infini de l'existant (la post-histoire, selon J. Baufrilard). » Alexandre Douguine - « La Quatrième théorie politique : La Russie et les idées politiques du XXIième siècle » - préface - p. 12
« La 4e théorie politique, celle dont le XXIe siècle a de toute évidence besoin, sera-t-elle une doctrine radicalement nouvelle ou fera-t-elle la synthèse de ce qu’il y avait de meilleur dans celles qui l’ont précédée ? C’est en tout cas à l’ébauche de cette théorie que ce que l’on appelé la « Nouvelle Droite » n’a cessé, depuis plus de quarante ans, de s’employer. » Alain de Benoist
Partons d'une citation du texte d'Alain de Benoist « La quatrième dimension »
« A retenir du libéralisme : l’idée de liberté, associée à celle de responsabilité, le refus des déterminismes par trop rigides, la notion d’autonomie, la critique de l’étatisme, une certaine tendance girondine et décentralisatrice.
A rejeter : l’individualisme possessif, la conception anthropologique d’un producteur-consommateur recherchant son meilleur intérêt du fait de ce qu’Adam Smith appelait son « penchant à trafiquer », c’est-à-dire de sa propension à l’échange, l’idéologie du progrès, l’esprit bourgeois, le primat des valeurs utilitaires et marchandes, le paradigme du marché, le capitalisme enfin.
A retenir du socialisme : sa critique de la logique du capital, qu’il a été le premier à analyser dans toutes ses dimensions économiques et extra-économiques, le sens du commun et l’exigence de le renouveler, l’idée que la société se définit comme un tout (le holisme, fondateur de la sociologie), la volonté d’émancipation, la notion de solidarité, l’idée de justice sociale.
A rejeter : l’historicisme, l’étatisme, la tendance à l’égalitarisme et à l’hypermoralisme doloriste.
A retenir du fascisme : l’affirmation de la spécificité et de l’identité des peuples et des cultures nationales, le goût des valeurs héroïques, le lien entre l’éthique et l’esthétique.
A rejeter : la métaphysique de la subjectivité, le nationalisme, le darwinisme social, le racisme, l’ordre moral, l’anti-féminisme primaire, le culte du chef, et encore l’étatisme. »
Ne reprenons que les aspects « positifs », à redéfinir, réinventer ou dépasser sen partant de la proposition d'Alain de Benoist pour approcher cette « Quatrième théorie politique » :
« l’idée de liberté, associée à celle de responsabilité ; Le refus des déterminismes par trop rigides ; La notion d’autonomie ; La critique de l’étatisme ; Une certaine tendance girondine et décentralisatrice ; La critique de la logique du capital ; Le sens du commun et l’exigence de le renouveler ; L’idée que la société se définit comme un tout (le holisme, fondateur de la sociologie) ; La volonté d’émancipation ; La notion de solidarité ; L’idée de justice sociale ; L’affirmation de la spécificité et de l’identité des peuples et des cultures nationales ; Le goût des valeurs héroïques ; Le lien entre l’éthique et l’esthétique. »
« l’idée de liberté, associée à celle de responsabilité » : Ce qui a tout à voir, avec la notion d'autonomie et d'indépendance, avec une nouvelle façon de concevoir le « travail », et donc au delà de la volonté d'émancipation, la réalité de la décroissance. Le travail ne doit plus être un labeur temporel mais une responsabilité naturelle. Vous avez la responsabilité d'accomplir telle ou telle tâche - de vous occupez de telle surface de terrain dans le cadre d'une BAD agricole par exemple - selon vos spécialités, capacités et compétences, mais vous gérez le moment où vous le faites et le temps que vous accordez à cette tâche, selon les impératifs liés à celle-ci. L'esprit de la vocation, de l'artisanat.
« le refus des déterminismes » :
« Le déterminisme est la théorie selon laquelle la succession des événements et des phénomènes est due au principe de causalité, ce lien pouvant parfois être décrit par une loi physico-mathématique qui fonde alors le caractère prédictif de ces derniers. » (wikipédia)
« Nous devons envisager l'état présent de l'univers comme l'effet de son état antérieur, et comme la cause de celui qui va suivre. Une intelligence qui, pour un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des êtres qui la composent, si d'ailleurs elle était assez vaste pour soumettre ces données à l'analyse, embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps de l'univers et ceux du plus léger atome : rien ne serait incertain pour elle, et l'avenir, comme le passé, serait présent à ses yeux. L'esprit humain offre, dans la perfection qu'il a su donner à l'astronomie, une faible esquisse de cette intelligence. Ses découvertes en mécanique et en géométrie, jointes à celles de la pesanteur universelle, l'ont mis à portée de comprendre dans les mêmes expressions analytiques les états passés et futurs du système du monde. En appliquant la même méthode à quelques autres objets de ses connaissances, il est parvenu à ramener à des lois générales les phénomènes observés, et à prévoir ceux que les circonstances données doivent faire éclore. » Pierre-Simon de la Place, Essai philosophique sur les probabilités (1814)
« le déterminisme relève au premier chef de la science. »
En ce, refuser de s'appuyer uniquement sur des hypothèses ou des réalités qui seraient purement causales et mathématiques, et qui refusent donc elles mêmes tout ce qui dépasse la science, tout ce qui de l'ordre de la « mutation » dans l'évolution d'une chose, l'intercession divine. En somme refuser un darwinisme politique et sociale pour expliquer la société et trouver des solutions à ses problèmes. Comme politique-politicienne s'oppose à métapolitique.
« la notion d’autonomie » : Pas de volonté d'émancipation sans notion d'autonomie. Pas de stratégie sans logistique - à un haut niveau de lecture géopolitique, la stratégie, c'est de la logistique, il est important de comprendre cette donnée du thème des rapports de force. Donc, pas d'autonomie, pas de logistique. Sans moins de dépendance au système de croissance exponentielle, pas d'autonomie. Il s'agit de penser une décroissance révolutionnaire, qui ne délaisse pas le débat prioritaire des énergies alternatives mais que nous laissons aux experts de ce thème précis. Il s'agit d'être solidaire mais également pragmatique, sans un rééquilibrage des rapports de force leurs voies ne seront jamais entendues.
« la critique de l’étatisme » :
« L'étatisme, dérivé du terme État peut prendre plusieurs sens selon les contextes, il peut désigner à la fois :
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Un courant ou doctrine politique selon laquelle l’État doit intervenir systématiquement, de façon plus ou moins directe, par le biais de son monopole territorial, dans les principaux domaines sociaux et d'activité économique.
-
L'exercice des pouvoirs de l'État, et l'expansion de son champ d'intervention sur la société.
-
Les moyens par lesquels l'État exerce et détient un monopole plus ou moins important sur des secteurs économiques (entreprises contrôlées directement ou indirectement par l'état), sociaux et médico-sociaux, culturels et de communication (télévision publique). » (wikipédia)
Une critique de l'étatisme ne revient pas une validation intégrale et une réhabilitation du Libéralisme sans frontières. Nous pensons qu’aujourd’hui la critique de l'étatisme doit s'axer sur sa soumission à la Banque, aux marchés et par extension au Libre échange. Mais aussi son républicanisme exacerbé. Son incapacité d'être un état-nation souverain par l'effet du « mauvais » fédéralisme de l'UE.
« une certaine tendance girondine et décentralisatrice » : Il nous est difficile de résumer : « qu'est ce qu'une politique girondine ? ». En ce une politique modérée - du juste milieu grec pas de la tiédeur bobo - qui part de l'idée d'étendre le message de la révolution, mais en privilégiant l'entrisme politique à la guillotine.
« la critique de la logique du capital » : Ça n'est pas ce qui manque, de Marx à Francis Cousin, D’Orwell à Michéa, de Clouscard à Mathias Cardet, etc... Mais Parménide avait déjà tout dit...
« Le système capitaliste c'est cette société individualiste où se sont constitués des rapports sociaux tellement objectifs qu'ils ont pris une indépendance complète à l'égard des individus. C'est cette domination abstraite qui amène à la domination de classe et non le contraire. Dénoncer les banques et les oligarchies financières, prendre l'argent aux riches pour le donner aux pauvres, ne changeront en rien les structures du système de domination capitaliste et ne mettront donc pas fin à l'aliénation. Comprendre l'aliénation ce n'est pas en sortir car personne n'est en dehors de ce système et ne peut s'en faire le critique en prenant une position extérieur. Mais la comprendre c'est déjà faire un effort pour en prendre conscience, comprendre que cette domination à une histoire et chercher les voies permettant de la dépasser. Car il ne s'agit pas de revenir à "un bon vieux temps" d'avant l'aliénation, il s'agit de s'approprier ou de se réapproprier ce qui s'est constitué sous une forme aliénée. » extrait de « Qu'est-ce l'aliénation capitalistes ? », magazine « Rébellion », n°54
« le sens du commun » : En ce, le bien commun ne se décrète pas. Le premier chantier pour retrouver ce sens du bien commun est de le différencier de son inversion qu'est l’intérêt générale. La confusion de ces deux notions est récurrente chez nos concitoyens qui au final confondent social et sociétal.
« le holisme » : « Holisme (du grec ancien holos signifiant « la totalité, l'entier ») est un néologisme forgé en 1926 par l'homme d'État sud-africain Jan Christiaan Smuts pour son ouvrage « Holism and Evolution ». Selon son auteur, le holisme est : « la tendance dans la nature à constituer des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties, au travers de l'évolution créatrice ». Le holisme se définit donc globalement par la pensée qui tend à expliquer les parties à partir du tout. De ce fait, la pensée holiste se trouve en opposition à la pensée indivisualiste qui tend à expliquer le tout à partir des parties. » (Source : wikipédia)
Le holisme est un prisme primordial pour repenser le bien commun.
« En ces temps d’hystérie collective où la platitude « materialo-consumériste » est à son comble, replaçons un peu d’ordre, c’est à dire de sens, dans ce monde qui en manque cruellement tant il a la manie frénétique de tout vouloir inverser.
Si nous parlons ici d’hystérie, le lecteur l’aura compris, c’est que la grande période des soldes, tant attendue, a commencé et avec elle son lot d’aberrations littéralement insensées : « la grand-messe de la consommation bat son plein ou plutôt ressasse son « vide », et elle ne s’en lasse visiblement pas. »
Nous tenons à préciser au lecteur, s’il en était besoin, que si nous avons décidé de traiter ce sujet, entre autre, ce n’est point par souci de suivre ou de « coller » à cette non-actualité, rien ne nous importe moins que cela. Nous ne suivons personne sauf le Ciel et ne tenons à « coller » à rien d’autre qu’à la Scientia Sacra et à ses Fidèles Serviteurs.
Encore et toujours, les mots ont un sens, l’oubli de leur sens premier, spirituel donc sacré, nous installe inévitablement et sûrement au sein de la « Grande Amnésie » chaotique afin que la Grande Prostituée accomplisse les Temps.
Dans ce monde en perdition, les « misosophes », les « misomystes » en tous genres, les faux-maîtres, les imposteurs, les falsificateurs, les adorateurs de Mammon se répandent niaisement avec joie et concupiscence tant la confusion est unanimement partagée et le ridicule ne tue plus.
L’excitation est à son comble, on cherche fébrilement l’extase dans la « bonne affaire », le désordre institutionnalisé se mue en transe libératoire où l’étourdissement le dispute à la sauvagerie ; la conscience de l’individu peut alors éclater en libérant stérilement ses spasmes jubilatoires, qui sont comme autant de cris de ralliement, au son de « C’est trop génial ! Mais alors trop mortel ! ». Nouvelle hiérogamie du néo-dieu Corpus et de la néo-déesse Apparentia. Nouveaux dieux tutélaires de la cité des gratte-ciels. » Thierry de Crozals, extrait de l'article « Mortel manie moderne »
« la volonté d’émancipation » : Volonté d'émancipation que nous opposons régulièrement au processus de domination. Soit, les deux faces d'un projet universel, d'une organisation de la société, qui relève soit de l'émancipation des peuples, soit de la domination de sa propre tribu contre les peuples. De son message originel d'émancipation - ou de gestion - à son inversion en processus de domination - ou de destruction. Nous devenons, antitraditionaliste - contre notre propre histoire , contre ce qui relie les hommes et donc contre l'idée de "politique" - et par extension athée - ce qui n'a pour nous aucun sens dans la définition comprise et acceptée généralement dans la société, car à notre sens, « La politique c'est de la religion, et la religion de la politique » pour le dire simplement. Ainsi Monsieur Vincent Peillon, ministre de l'éducation du gouvernement Hollande, nous explique que le laïcité, précisément le Laïcisme, est bien une religion, une religion d'état - parce que nous ne discernons pas cette volonté d'émancipation au processus de domination.
« la notion de solidarité » : Notion de solidarité à mettre en résonance avec le bien commun (la société du don), la critique de la logique du capital et l'idée de justice sociale.
« l’idée de justice sociale » : Et non de justice sociétale, le règne des minorités c'est le morcellement du tout.
« l’affirmation de la spécificité et de l’identité » : « La variété, c'est de l'organisation ; l'uniformité, c'est du mécanisme. La variété, c'est la vie ; l'uniformité, c'est la mort. » Benjamin Constant
En ce, travailler à un monde multipolaire et polychrome contre la grise « babelisation » mondialiste qui nous est promise - sans-frontièrisme et immigrationnisme pour les besoins du marché - par l'hyper-classe de la gauche libérale-libertaire cosmopolite et celle de la droite d'argent néo-réactionnaire qui luttent avec acharnement contre le producteurs enracinés, les premiers, directement et de manière frontale, les seconds par leur soumission aux thèses et théories atlantistes de la mondialisation. Travailler à garantir la continuité de la bio-diversité, protéger les cultures, rétablir quelques vérités historiques accessibles, etc... C'est le pré-requis à « l’Internationale » d'un Mélenchon, qui lui, ne voudrait ne pas y travailler mais le décréter. Cette incantation dans l'état actuel du monde et selon les réalités géopolitiques liées à l'hégémonie vacillante du pétro-dollar, de la Banque et des marchés - le processus messianique « vétérotestamentaire » de domination, de soumission et de mise en esclavage totale des peuples enracinés - est nulle et non-avenue. L'internationale prolétarienne deviendrait une usine de formatage idéologique du Capitalisme faisant de chaque homme un ouvrier apatride, sans racine, sans famille, sans identité.
« Parfois il y a des sujets que les fondateurs du traditionalisme n'abordaient pas ou en le faisant d'une manière insuffisante ou même erronée.
Par exemple, l’identification de la bourgeoisie avec la troisième fonction de la société traditionnelle (la caste des vaychyas) chez Evola et Guenon, tout comme l'équation des prolétaires avec la quatrième caste (choudra) ne sont pas correctes. La bourgeoisie ne correspond à aucune caste traditionnelle, c'est un phénomène entièrement moderne et antitraditionnel.
Le prolétariat de son côté n'existe pas, il a été construit par Marx et est constitué, en vérité, des représentants de la Troisième caste, des producteurs (laboratores) venus à la ville où ils commençaient à perdre leur culture populaire en devenant des petit-bourgeois (Adam Smith a eu raison en cela, et Marx a eu tord).
Le prolétariat n'existant pas, nous avons un tableau de l'histoire de la société moderne bien diffèrent. Il y a les trois castes (fonction selon Dumézil) traditionnelles - Oratores (prêtres), Bellatores (guerriers) , Laboratores (les paysans). Tous les trois sont les porteurs de la Tradition (à un niveau diffèrent). Contre tous les trois se dresse la bourgeoisie antitraditionnelle, moderniste, antipopulaire. C'est le Capital. La Tradition est essentiellement anticapitaliste. Mais elle doit être aussi en faveur du peuple et pas contre lui. » Alexandre Douguine, extrait de l'entretien accordé au magazine « Rébellion », n°53
Mais le prolétaire n'existe pas – nous reviendrons sur la notion de prolétariat dans notre prochaine tribune libre - parce que le peuple, les peuples, s'identifient et se définissent sur au moins quatre grands « espaces d'enracinement identitaire » différents : 1, le Local - 2, le Régional (Provincial) - 3, le National (Le Royaume)- 4, l'International (Impérium).
L'enracinement au Local est la condition de l'existence de l'échelle régionale.
L'existence du Régional est la condition de la cohérence de l'échelle Nationale.
Et l'existence de l'espace identitaire national, c'est-à-dire, une cohérence entre les espaces identitaires locales et les espaces identitaires régionales à l'intérieur de la nation, est la condition à une cohérence de l'espace d'une coopération international avec d'autres nations sur des principes communs. Cette cohérence dépend essentiellement du principe de subsidiarité - que nous pouvons expliquer comme étant l'inverse de la centralisation typique de la République.
Cette cohérence, d'abord à l'intérieure de la nation, permet une « confiance » en l'espace identitaire national, qui permet à son tour d'anticiper les articulations possibles avec l'extérieur, avec les autres nations et les autres peuples, ou portions de ces peuples qui recherchent également ces équilibres identitaires intérieurs et extérieurs. Articulations possibles dans les intérêts bien compris de tous.
Ces données sont des conditions qui permettrait un équilibre de l'espace de l'International et l'existence du monde multipolaire souhaité, une certaine réalité d'une certaine solidarité ouvrière, condition à la naissance d'un prolétariat bien comprit lui aussi et qui dépasse le cadre de la « Lutte des classes » marxiste, pourrait alors se manifester.
Ces différentes identités - espaces de l'Homme - sont soumises à une tentative d'uniformisation en un seul espace, égalitariste, pour toute l'humanité, fonction mortifère de l'esprit du mondialisme qui est en germe dans tous les processus de domination marchande depuis la nuit des temps - on détruit la communauté de l'être par la communauté de l'avoir pour être - et qui s'exprime aujourd'hui dans le cadre d'un système de croissance exponentielle, du Turbocapitalisme, de Libéralisme triomphant, qui est toujours la même chose : la marchandise, son fétichisme...
La cohérence entre ces différents espaces identitaires n'a donc jamais pu s'accomplir intégralement et s'harmoniser. Les passages d'une échelle à l'autre étant forcés et par défaut.
Il nous faut reprendre notre travail « identitaire » loin :
-d'une opposition entre les races.
-d'une réaction contre une autre civilisation.
-d'une réaction contre une autre religion.
-d'une rébellion abstraite contre "Dieu", ou la Tradition.
-d'une révolution uniquement matérialiste contre des concepts non incarnés qui agiraient seuls.
Car ne produire que de l'opposition - que du « Contre » et de l' « anti » -, que de la réaction, qu'elle soit de gauche ou de droite, ne peut nourrir une perspective de réalisation concrète vers une nouvelle théorie politique apte à donner le change au Libéralisme, cette position de n'exister que contre quelquechose ne peut être aboutir qu'au phénomène des « prophéties auto-réalisatrices » et au bout, à une auto-destruction, ou en tout cas à un fonctionement parfait des processus d'aliénation.
C'est dans notre auto-détermination, celle-ci mise dans un pot commun, notre capacité à s'organiser « Nous » pour « Nous », d'abord localement, dans une démarche évidente d'autonomie, par la logique de la proximité, de l'économie par cercles concentriques, des bases à ce prolétariat dans lesquelles nous puiserons la force de le faire exister pour la première fois peut-être, et d'abord à l'échelle nationale, comme une étape incontournable dans les rapports de force supranationaux. Mais, cette construction d'un rapport de force par le bas ne peut en aucun cas être a lui seul un contre pouvoir, il prépare le terrain, et doit le préparer, à une réponse, un contre-pouvoir qui s'exprimera par le haut pour une « contre-révolution » à la « révolution » capitaliste qui à cours pour préparer sa prochaine mutation par le chaos.
La véritable opposition se réalise par un « repositionnement » de son identité, une reconstruction individuelle, mais qui pourrait donner son modèle en exemple et agir sur la masse sans s'en rendre compte, et sans avoir besoin de la convaincre par le discours.
Nous ne pouvons nous proclamer d'une résistance sans posséder pour commencer une identité propre, un rapport d'enracinement avec l'espace direct qui nous entoure, un imaginaire, et ce chantier est déjà localement un défi colossale pour la plupart d'entre nous tant nos espaces sont désormais virtualisés.
La question du prolétariat est en réalité la question de l'identité au sens élargit du terme.
« Tu es des nôtres, car tu es des tiens. » Jean Parvulesco
« le goût des valeurs héroïques » : Écrire de nouvelles légendes, refondre des mythes, les redécouvrir, l'homme ne fait que redécouvrir, comme le CNR redécouvrait l'enracinement profond, de celui qui soulève des armées de résistance populaire, comme la Commune redécouvrait la révolte des esclaves, comme le recul historique nous offre de voir toutes les infiltrations, les manipulations, les corruptions, les subversions autours de ces braves, panique d'un processus de domination qui n'a de peur que la volonté radicale d'émancipation. La seule justification de l'existence de ce processus de domination ne réside que dans le fait de détourner cette volonté d'émancipation.
« Commémorer Les révoltes des Canuts ou de la Commune, ne remplace pas un programme social clair pour les travailleurs européens aujourd'hui. La connaissance de la réalité sociale de notre époque est primordiale. Elle n'est plus celle que nos parents ont vécue.
Notre analyse du Capitalisme doit, pour ne pas être périmée, être basée sur l'observation de la société. Dans le domaine social, les beaux discours ne servent à rien, il faut agir concrètement. Le militant Socialiste révolutionnaire européen doit être dans le peuple comme un poisson dans l'eau.
Ne jamais oublier que la ligne de front de notre combat passe aussi par les cages d’escalier des HLM. Un lien charnel nous unit à la cause du peuple ; nous partageons ses revendications et ses exigences car nous sommes issus de ce peuple de prolétaires.
Nous avons comme devoir d'être les défenseurs de notre peuple en étant présents sur le terrain, ne laissant pas les sociaux traitres et autres gauchistes manipuler et utiliser la détresse de nos compatriotes. » extrait de l'article « La rébellion des peuples européens » parut dans le magazine « Rébellion » n°56, pages 7 et 8
« le lien entre l’éthique et l’esthétique » : Faites du beau ! Du Vrai ! Du juste ! Mais en accord avec vos valeurs - on ne sacrifie pas tout et le Nous pour l'art. L'art ce n'est pas piller et déconstruire : c'est créer ! L'esthétisme dans une démarche métapolitique est primordiale, comme dans la Tradition, où il nous faut désormais puiser, dans sa forme et ces symboles.
« Moscou devra donner le signal de départ
Quant à nous autres, on peut déjà s'aventurer à affirmer que la bataille politique décisive pour la mise en activité du projet de l'axe Paris-Berlin-Moscou est déjà commencée, et que c'est bien à Moscou même que, pour le moment, nous avons choisit d'installer le centre opérationnel de sa mise en situation de départ immédiat.
Si c'est à Moscou qu'il appartient à prendre l'initiative, c'est à Moscou que nous allons devoir commencer par mettre la pression, essayer de susciter la grande lame de fond porteuse de l'enthousiasme révolutionnaire à l'égard de la représentation supra-mentale collective du projet Paris-Berlin-Moscou. C'est Moscou qui, comme on l'a dit, devra donner le signal du départ, un mystérieux rituel l'exige.
Aussi devons-nous concentrer toutes nos disponibilités d'agitation, d'influence et d'intervention pour porter à l'incandescence l'intérêt abyssal de nos structures idéologico-révolutionnaires de présence et d'encadrement agissant sur place, à Moscou, de manière à ce que l'heure venue, celles-ci puissent déterminer, depuis les profondeurs, l'entrée en action des médias et des grands groupements d'influence politique, culturelle, voir même religieuse, ainsi que, finalement, des instances gouvernementales actives, pour promouvoir, pour exiger une initiative politique décisive de Moscou en faveur du projet Paris-Berlin-Moscou. Initiative de Moscou à laquelle nous nous engageons d'obtenir les réponses attendues de Paris et de Berlin. Il faudra donc qu'en même temps nous entreprenions d'urgence un double mouvement analogue de réveil, d'exacerbation, à Paris et à Berlin, en mettant à l'épreuve d'une manière extrêmement intensive les « groupes géopolitiques » dont nous disposons, sur place, à l'heure actuelle, afin que la figure mobilisatrice du projet de l'axe Paris-Berlin-Moscou y soit présente, et agisse suivant nos plans.
Ce qui implique – on se trouvera obligés de le faire – que les « groupes géopolitiques » sortent de' leur clandestinité pour agir à découvert, situation nouvelle qui ne sera pas sans comporter sûrement d'assez graves dangers. Mais il n'est moins certain que, de par cela même, la mainmise politique de la soi-disant social-démocratie sur l'ensemble du pouvoir politique en place s'en trouvera violemment contestée, et que, de toutes façons, nous allons devoir aller à l'épreuve de force. » Jean Parvulesco - « La confirmation boréale » - Chapitre « La stratégie contre-mondialiste de l'axe Paris-Berlin-Moscou » - pages 306 à 307
La réponse sera Métapolitique !
« La vie luttait de toutes ses forces pour bannir le conformisme, mettre l'hérésie à l'hôpital et prendre l'humanité au piège de la bêtise. » Yukio Mishima, « Le Soleil et l'acier »
Nasrallah Pendragon http://www.agoravox.fr