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  • Le médiateur de la mairie de Bordeaux pour les roms poursuivi par la justice

    BORDEAUX (NOVOpress/Infos Bordeaux) – Militant au sein du Parti socialiste, Jérôme Lobao a été le directeur de campagne de la socialiste Michèle Delaunay – actuelle ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie -  lors des législatives de 2007 en Gironde. Membre du collectif Romeurope et président de l’association Procom, Jérôme Lobao est très estimé par la classe politique et médiatique locale, celle-ci louant sa « démarche civique ». Il semble que cette lune de miel avec le médiateur de la ville de Bordeaux risque de prendre rapidement fin.

    En effet, ce Portugais à qui les expulsions de Roms rappelaient « les moments sombres de l’Histoire » a été placé en garde à vue au commissariat central de Mériadeck. Le 21 janvier prochain, Jérôme Lobao (photo) comparaîtra à la barre du tribunal correctionnel de Bordeaux pour répondre de corruption et d’abus de confiance.

     

    Selon nos confrères du Sud-Ouest, on lui reproche « des détournements d’argent des caisses de l’association Procom pour plusieurs milliers d’euros ». « Concrètement, Jérôme Lobao est soupçonné d’avoir soudoyé des chefs d’entreprise du BTP pour alimenter la trésorerie de Procom. Il aurait ensuite détourné cet argent pour son compte personnel » !

    http://fr.novopress.info/148210/le-mediateur-de-la-mairie-de-bordeaux-pour-les-roms-poursuivi-par-la-justice/#more-148210

  • Ce que taisent les médias et les politiciens sur le rapport PISA sur l’éducation

    La France se classe parmi les pays de l’OCDE où la discipline est le moins respectée…

    Le PISA 2013 vient de livrer ses résultats, largement commentés par les médias. Cette étude comparative du niveau scolaire des jeunes de 15 ans issus des pays membres de l’OCDE est publiée tous les trois ans. Polémia avait déjà commenté le bilan du PISA 2010 (*) : il n’était pas glorieux. Hélas, comme on pouvait le redouter, la version 2013 ne rachète pas la cuvée précédente.
    Cette année, les résultats sont tout aussi médiocres : l’évaluation des compétences de nos potaches en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences place la France au 25e rang sur les 65 pays qui participent à l’enquête et au 18e rang parmi les 34 pays de l’OCDE.
    Curieusement, cette année, les médias, plutôt que s’intéresser aux causes de ces tristes résultats, se livrent à une analyse sociologique et, sans mettre en cause les acteurs de l’enseignement et de l’éducation, préfèrent mettre en évidence l’incapacité de notre système à faire réussir les élèves.
    Le site fdesouche.com a extrait du rapport PISA 2013 quelques phrases significatives à lire ci-après.
    Polémia

    Les phrases suivantes sont extraites sans aucune modification du dernier rapport PISA qui est disponible ici : rapport PISA France On y parle d’immigration, de discipline et des genres garçon fille…

    Performance en mathématiques :

    L’écart de performance en mathématiques entre les garçons et les filles en France (9 points) se situe légèrement en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE (11 points) et est resté stable depuis 2003, masquant en fait un recul similaire des résultats des garçons et des filles.

    Performance en compréhension de l’écrit et en sciences :

    En France, l’écart de performance en compréhension de l’écrit entre les sexes s’est creusé entre les cycles PISA 2000 et PISA 2012, passant de 29 à 44 points de différence en faveur des filles.

    Les améliorations en compréhension de l’écrit sont principalement dues aux résultats des filles. Ainsi, entre 2000 et 2012, la proportion d’élèves très performants a augmenté de 6 % chez les filles (contre seulement 2 % chez les garçons), alors que dans le même temps, la proportion d’élèves en difficulté a augmenté de 6 % chez les garçons (contre seulement 2 % chez les filles).

    L’égalité des chances dans l’apprentissage :

    Les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté. La proportion d’élèves issus de l’immigration se situant sous le niveau 2 en mathématiques lors du cycle PISA 2012 ne dépasse pas 16 % en Australie et au Canada, mais atteint 43 % en France [...]

    Même après contrôle du milieu socio-économique, en France, les élèves issus de l’immigration accusent des scores inférieurs de 37 points   à ceux des élèves autochtones, soit presque l’équivalent d’une année d’études (contre 27 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).

    En France, les élèves issus d’un milieu socio-économique défavorisé  n’obtiennent pas seulement des résultats nettement inférieurs, ils sont aussi moins impliqués, attachés à leur école, persévérants, et beaucoup plus anxieux par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE.

    L’environnement pédagogique et l’engagement et la  motivation des élèves :

    En France, le climat de discipline est resté à peu près stable entre 2003 et 2012. Cependant, la France se classe parmi les pays de l’OCDE où la discipline est le moins respectée, et ceci même si la plupart des élèves en France bénéficient de classes disciplinées.

    Échelle de culture mathématique :

    En France comme dans la moyenne des pays de l’OCDE, la proportion de garçons et de filles dans le groupe des élèves en difficulté est à peu près identique (22 %), mais la proportion de garçons dans le groupe des élèves les plus performants est bien plus élevée que celle des filles (15 % pour les garçons, contre 11 % pour les filles)

     Échelle de compréhension de l’écrit :

    Les filles devancent les garçons en compréhension de l’écrit dans tous les pays et économies ayant participé au cycle PISA 2012, avec un écart de performance entre les sexes de 38 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, et de 44 points en France.

    L’égalité des chances dans l’apprentissage et l’équité du rendement de l’apprentissage :

    Le manque d’équité du système français se traduit, en termes de classement dans l’enquête PISA, par un écart de 20 places si l’on compare les performances des élèves issus des milieux les plus favorisés à celles des élèves issus des milieux les plus défavorisés.

    Les élèves issus de l’immigration représentent en France 15 % des élèves testés dans la cadre des épreuves PISA 2012 et sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves peu performants.

    Les élèves issus de l’immigration sont nettement plus susceptibles (1.7 fois, en moyenne) de compter parmi les élèves peu performants dans de nombreux pays de l’OCDE. Au Mexique, en Autriche, en Belgique, au Danemark, en Suède, en Finlande, en Espagne, en  France  et en Suisse, les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles d’être peu performants que les élèves autochtones (2.3 fois en France).

    La proportion d’élèves issus de l’immigration qui n’a pas atteint pas le niveau 2 en mathématiques lors du cycle PISA 2012 ne dépasse pas 16 % en Australie et au Canada, mais atteint plus de 40 % en Autriche, en Finlande, en  France (43%) [...]

    Même après contrôle du milieu socio-économique, en France, les élèves issus de l’immigration accusent  des scores en mathématiques inférieurs de 37 points   à ceux des élèves autochtones, soit presque l’équivalent d’une année d’études (contre un écart de 21 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).

    En France, le score en mathématiques des élèves issus de l’immigration est inférieur de 67 points à celui des élèves autochtones.  Même après contrôle du milieu socio-économique, les élèves issus de l’immigration accusent un score en mathématiques inférieur de 37 points à celui des élèves autochtones (contre un écart de 21 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE).

    Cependant, la performance en mathématiques s’améliore de 23 points en France (contre 10 points, en moyenne, dans les pays de l’OCDE) si l’on compare les performances  des élèves immigrés issus de la première et de la seconde génération.

    En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les élèves immigrés de la première génération accusent des scores inférieurs de 45 points à ceux des élèves autochtones (contre un écart de 83 points enFrance). Toutefois, les élèves immigrés de la deuxième génération accusent des scores inférieurs de 30 points à ceux des élèves autochtones, en moyenne, dans les pays de l’OCDE (contre un écart de 60 points en France)

    La France se classe parmi les pays de l’OCDE où la discipline est le moins respectée…

    Parmi les pays de l’OCDE, l’indice PISA du climat de discipline le plus élevé (c’est-à-dire les pays où la discipline est le  plus respectée) s’observe au Japon (suivi d’Israël, de l’Autriche, de l’Estonie et de la Corée). En revanche, c’est en Finlande et en France (suivies du Chili, de la Grèce et de la Suède) que l’indice PISA du climat de discipline est le moins élevé

     Publié par Quake
    4/12/2013

     Note :

    (*) PISA 2010

    http://www.polemia.com/ce-que-taisent-les-medias-et-les-politiciens-sur-le-rapport-pisa-sur-leducation/

  • Bedos, fin de chantier…

    Comme Fourest ou Libé, Bedos ne fait plus rire depuis longtemps.

    Bedos, le mec qui est mort il y a 30 ans, voudrait « un permis de vote » parce que, selon lui, « il y a des gens qui ne savent pas voter »… Il y a 30 ans, je vous disais.

    Certes, « l’âge est un naufrage », mais avec le comique zombie déterré des seventies, ça tourne au Titanic !

    Présent lundi à la mirobolante et flopante soirée contre le racisme, le croque-mort du rire nous a sorti, en plus de son envie de « permis de vote » pour les électeurs qui pensent mal, une stupéfiante analyse politique. Selon Bedos, Marine Le Pen ferait en ce moment « la campagne d’Hitler », parce que – voyez-vous – « nous sommes dans la même crise que dans les années trente, et que [le FN veut] jeter les arabes et les nègres à la mer ». La suite de l’interview fait peine à voir. On sent que la fin du pauvre homme est proche, et on n’a pas envie de tirer sur le panzer en carton-pâte.

    Lire la suite....

  • Gabrielle Cluzel : "La famille est porteuse de valeurs aujourd'hui réputées détestables"

    La journaliste Gabrielle Cluzel répond aux questions de Medias Presse Info :

    "Avec toutes les mesures sociétales et fiscales comme la baisse du quotient familial, peut-on dire que ce gouvernement ne fait rien pour les familles ?

    Non, on ne peut pas le dire, car il ne fait pas «rien »… Il  fait pire que rien ! Il les persécute. A travers le mariage dit pour tous, c’est la famille dont on a cherché à ébranler les fondations.  Et les autres mesures, fiscales notamment, sont encore des coups de butoir supplémentaires. Et pourquoi s’acharner sur la famille ?  Parce que l’entité traditionnelle qu’elle représente est porteuse de valeurs aujourd’hui réputées détestables. Elle est un lieu de hiérarchie et d’autorité, entre les parents et les enfants.  Elle est un  lieu d’identité, de traditions communes. Elle est un lieu de transmission,  transmission d’un patrimoine génétique, matériel, culturel, civilisationnel même.  Elle est par essence un lieu, disons le mot même s’il est un peu provocateur,  d’exclusion, d’amour exclusif, où les liens filiaux, les liens du sang priment sur les autres. J’ose le dire, je préfère mes enfants à ceux des autres et je défie n’importe quelle mère  de prétendre le contraire…

    Après le vote de la loi Taubira, Hollande et son gouvernement ne comptent pas s’arrêter là. On a évoqué la PMA et la GPA. Croyez-vous qu’après plus d’un an de manifestations, le gouvernement se montrera plus prudent et qu’il faudra donc davantage se méfier ?

    Le brouillage des cartes, la fragmentation de la parentalité que sont la PMA et la GPA  (qui atteint son summum avec dissociation, dans le cas de la GPA, entre mère porteuse et mère biologique  pour éviter qu’une mère porteuse, déchirée de laisser la chair de sa chair, change d’avis et s’avise de vouloir garder le bébé…), induits par le mariage pour tous, viennent la ronger de l’intérieur faute de pouvoir totalement l’abattre par des réformes extérieures.

    Le gouvernement se montrera-t-il plus prudent ? Oui, sans doute. C’est pour cela qu’il a mis pour le moment de côté la PMA et la GPA. Mais cela reviendra tôt ou tard. D’abord parce que ce gouvernement nous a montré, que chez lui l’idéologie finissait toujours par avoir le dessus sur la plus élémentaire prudence politique. Ensuite, parce que le mariage dit pour tous ne trouve pleinement son sens qu’à travers la PMA et la GPA. On commencera par la PMA, plus facile à gober. Puis on viendra naturellement à la GPA, car sinon il y aurait discrimination patente entre les lesbiennes qui ont la chance d’avoir été dotées à la naissance d’un utérus et les gays, brimés par la nature, qui n’ont tiré qu’une prostate à la loterie de la vie. Elisabeth Badinter et Najat Belkacem ont déjà parlé du concept de « GPA éthique ». Un oxymore qui passera rapidement dans le langage courant. Il y aura au préalable un tir d’artillerie nourri, entre émotion (avec une instrumentalisation de cas particuliers qui nous tireront les larmes), et stigmatisation des opposants (« racistes », « fachos », « homophobes »…pas besoin de vous faire un dessin, je pense ?).

    Divorce, avortement, mariage homosexuel et adoption, maintenant la PMA. Peut-on parler d’un processus de destruction de la famille ?  Ne fait-on pas tout pour casser les liens qui peuvent unir les membres d’une même famille ?

    Oui, c’est évident. La famille devient  une espèce de puzzle compliqué, dont les pièces finissent par s’éparpiller. L’euthanasie sera rendue plus facile, Les liens seront tellement distendus…

    Peut-on penser que certains partis ont compris le poids électoral « Manif Pour Tous » comme on peut le voir avec le rapprochement  de Nicolas Dupont-Aignan avec Frigide Barjot ? Doit-on en profiter pour agir auprès des candidats pour les municipales et les européennes ?

    Les sentinelles et les veilleurs dans les rues doivent devenir des « sentinelles «  et des veilleurs dans les urnes. Ils doivent faire comprendre aux candidats qu’ils les tiennent à l’œil, qu’ils n’accorderont pas leurs suffrages sans certaines garanties. Deux écueils néanmoins : celui d’être instrumentalisé par tel ou tel parti et celui d’imaginer que l’on pourra créer soi-même un parti politique, reposant sur les seules questions éthiques, ce qui serait un peu réducteur.  

    Pour en revenir au sujet de la loi Taubira, n’a-t-on pas perdu pour avoir privilégié le nombre et manqué d’un discours clair et ferme politiquement ?

    C’est l’éternel dilemme quant à la stratégie à adopter… On est sur une ligne de crête. Faut-il privilégier le nombre comme vous dites en cherchant un dénominateur commun qui «ratisse large », mais  qui se révèle tellement petit in fine que l’on peut avoir perdu de vue  l’essentiel de la substance du message initial, ou au contraire par détestation de la compromission, rester entre soi, au risque de rester très «confidentiel », ce qui est moralement et intellectuellement séduisant, mais potentiellement assez stérile. L’arbitrage, en conscience, est compliqué. Si compliqué que je ne me permettrais de juger ni les uns ni les autres. Peut-être, au fait, la juxtaposition des deux points de vue par des combats parallèles, n’est-elle pas mauvaise ?  Les uns et les autres se servant mutuellement de garde-fou, de modérateur. A condition qu’ils ne perdent pas leur temps et leur énergie à se tirer mutuellement dans les pattes, évidemment.

    Le fait de dire qu’on est « contre la loi Taubira » ne donne-t-il pas un aspect négatif au combat au lieu de dire qu’on est « pour la famille » ?

    Il ne faut pas avoir peur d’être dans l’opposition, en signifiant clairement l’objet de son opposition. Et puis être « pour la famille » est un peu vague, non ? Le  gouvernement aussi prétend être pour la famille, sauf que ce qu’il appelle famille n’en est plus une.

    Justement pour plus de clarté, n’aurait-on pas intérêt à revenir aux bases et à redéfinir plus clairement ce qu’est la famille et son bien-fondé ?

    Vaste chantier ! Mais vous avez raison. Quand il n’y a plus qu’un champ de ruine il faut se retrousser les manches et rebâtir pierre par pierre. Avec patience et persévérance. Et surtout sans écouter les bonnets de nuit qui prétendent que tout est foutu."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Plainte contre Laurent Fabius pour complicité de crimes commis en Syrie

    Par le Collectif international d’avocats pour la paix en Syrie
    – Exclusivité E&R

    Le Collectif international d’avocats pour la paix en Syrie organise un rassemblement pour dénoncer la responsabilité du ministre des Affaires étrangères dans les crimes commis en Syrie le dimanche 8 décembre, à 16h00 place Saint-Michel à Paris

    « Un ministre doit toujours répondre de ses actes. »
    François Mitterrand

    Trois victimes civiles syriennes portent plainte contre Laurent FABIUS, qui s’est rendu complice, par abus d’autorité, d’exactions commises en Syrie.

    Les plaignants estiment qu’à plusieurs reprises le ministre des Affaires étrangères de la France, Monsieur Laurent Fabius, a abusé de l’autorité qui émanait de ses fonctions de ministre, en promettant une intervention armée en Syrie et la livraison d’armes à la rébellion, en disant que le Front Jabhat Al-Nosra, organisation classée comme terroriste, « faisait du bon boulot », et en allant jusqu’à dire que le Président Bachar Al-Assad « ne mériterait pas d’être sur la Terre ».

    Ce faisant il provoquait la commission d’exactions en Syrie, parce qu’il œuvrait à faire perdre toute légitimité et à rejeter même dans l’illégalité tous ceux, qui, sur place, luttent contre le terrorisme, tout en tendant formellement à légitimer et même à rendre légales les exactions commises par la prétendue rébellion. Il a ainsi provoqué aux crimes et aux délits que des bandes armées ont commis ensuite en Syrie.

    Madame Al-Kassem, Messieurs Al-Ibrahim et Salim ont été victimes, à Damas et ailleurs, de faits très graves, ils ont perdu des proches, morts ou enlevés. On rapporte des cas de crânes écrasés, d’un cadavre brandi par les tueurs qui en parlent comme d’un porc, d’enfants agressés. Les cas figurent en annexe de ce communiqué.

    C’est pourquoi les plaignants, assistés d’un collectif international d’avocats, portent plainte contre Laurent Fabius pour complicité de menaces de mort, de violation de domicile, de dégradation et de destruction, de mutilation, d’assassinat, de séquestration, d’enlèvement, de détention et d’atteinte à l’intégrité du cadavre à raison de sa supposée non-appartenance à une religion déterminée.

    Madame Al-Kassem, Messieurs Al-Ibrahim et Salim déposent plainte devant la Commission des requêtes de la Cour de justice de la République. Cette procédure a été instaurée à l’époque du scandale du sang contaminé, précisément pour permettre à des particuliers de faire entendre le préjudice qu’ils subissent du fait d’un ministre dans l’exercice de ses fonctions.

    Pétition : http://www.petitions24.net/appel_pour_la_paix_en_syrie

    Contact : appeldu1ermars2013@outlook.com

    Annexe 1. Le cas AL-KASSEM

    Madame Joumana AL-KASSEM est mère de famille. Elle a eu six garçons : deux d’une première union : Mohammed et Morhaf TANBAKJI ; et quatre de son second mariage : Mohamad Yazan, Yaman, Moumen, et Rayan CHAMIYEH. Ils vivaient tous ensemble, ses enfants et son mari, dans une maison de Koudsaya Jamiyat, un quartier de Damas.

    Au début des évènements leur position était claire : ils étaient pour l’État syrien et contre toutes destructions, sachant qu’aucun d’entre eux n’était en relation avec l’État ou n’était fonctionnaire ou employé de celui-ci. Ils participaient à toutes les manifestations et évènements de soutien à leur pays et à leur Président. Le plus jeune fils de Madame AL-KASSEM, Rayan, âgé de quatre ans, qui est surdoué et très éveillé, répétait tous les mots d’ordre et retenait rapidement toutes les chansons patriotiques. Et il les chantait, ce qui attirait l’attention des partisans comme des opposants.

    Une année après le début des évènements, ils commençaient à recevoir des menaces. Certaines par Internet, d’autres par des écriteaux sur les murs de leur maison. Ils ne leur prêtaient aucune attention, pensant qu’on ne leur ferait de mal, puisqu’ils ne faisaient de mal à personne.

    Le 19 juin 2012, à 3 heures du matin, un groupe d’une dizaine de terroristes, au milieu de tirs massifs, envahissait leur maison, dégradants meubles et murs. Les militaires du check point voisin accouraient, les terroristes arrêtaient de tirer et s’enfuyaient. C’est alors que l’on découvrait que le fils de Madame AL-KASSEM, Mohammad Yazan CHAMYIEH, était gravement blessé. Ils le transportaient à l’hôpital le plus proche (celui d’Al-Badr).

    Mais à l’entrée de l’hôpital, les terroristes s’attaquaient à eux à nouveau en ouvrant le feu. Un deuxième fils de Madame AL-KASSEM, Morhaf TANBAKJI, était blessé. Ils restaient assiégés à l’intérieur de l’hôpital, les terroristes étant à l’extérieur, jusqu’à l’arrivée des soldats qui leur permettaient de sortir. Mohamad Yazan CHAMIYEH succombait à ses blessures. Et à peine sortie de l’hôpital Madame AL-KASSEM apprenait qu’il en allait de même de son fils Morhaf TANBAKJI.

    Madame AL-KASSEM et sa famille étaient exposés une troisième fois à des tirs d’arme à feu, lors des obsèques de ses deux fils.

    En mai 2013 les terroristes se sont encore attaqués à leur voiture, qui a été complètement détruite. Madame AL KASSEM et sa famille sont toujours menacés, en particulier le plus jeune de ses fils, Rayan CHAMYIEH. Ils vivent dans la peur et l’angoisse.

    Annexe 2. Le cas AL-IBRAHIM

    Le 10 septembre 2013, à Maksar al-Hisan, la mère, le frère, la belle-sœur et les deux neveux de Mohammed AL-IBRAHIM étaient réveillés en pleine nuit par de violents tirs d’armes à feu. Le village subissait, ainsi que les villages voisins, l’attaque des hordes de Jabhat Al-Nosra.

    Yahia AL-IBRAHIM, le frère de Mohammed AL-IBRAHIM, et Jinane TAKLA, sa belle-sœur, cachaient leurs enfants Habib Yahia, âgé de onze ans, et Ali Abib, âgé de dix ans, dans le grenier, et leur demandaient de ne plus bouger.

    Les terroristes envahissaient la maison qu’ils arrosaient de tirs. Dans l’une des pièces, ils trouvaient la mère de Mohammed AL-IBRAHIM, Fatima, une femme très âgée. Ils l’abattaient froidement.

    Ils fouillaient la maison et s’approchaient de la cuisine, où se tenaient enfermés le frère et la belle-sœur de Mohammed AL-IBRAHIM. Ils leur demandaient de sortir, leur disant qu’ils seraient en sécurité. Le frère de Mohammed AL-IBRAHIM leur répondait comment, alors qu’ils venaient d’abattre sa mère. Ils fracturaient la porte et tuaient les deux parents. Les enfants pouvaient assister à la scène depuis le grenier.

    Après ce massacre, un membre du groupe soulevait le corps du frère de Mohammed AL-IBRAHIM et demandait à un comparse de « le prendre en photo avec ce porc ».

    Les enfants restaient dans leur cachette, terrorisés, jusqu’au soir où l’Armée arabe syrienne les découvrait.

    Outre les membres de la famille de Mohammed AL-IBRAHIM, ce jour-là furent massacrés : Mohamad Hassan Alali, 80 ans, paysan ; Mahmoud Yahia Al Khalil, 70 ans, enseignant retraité ; Ali Kamel Al Jouhni, 35 ans, ouvrier ; Mohammed Ibrahim Al-Johni, 70 ans, retraité ; Matira Ahmed Ghanoum, 70 ans, femme au foyer ; Kamal Mahmoud Al-Khalil, 20 ans, étudiant ; Mounzer Mahmoud Al-Khalil, 25 ans, ouvrier ; Mohamed Rachid Al-Ibrahim, 20 ans, étudiant ; Rabih Rachid Al-Ibrahim, 25 ans, ouvrier ; Khaled Nemr Al-Chebeili, 32 ans, ouvrier ; et Mia Al Ahmad, 54 ans, femme au foyer. Furent enlevés : Khalifé Khaled Al Jallab, 75 ans, retraité et Hazem Khalifé Al Jallab, 16 ans, étudiant.

    Annexe 3. Le cas SALIM

    Monsieur Talal SALIM est citoyen syrien, diplômé de l’École des bibliothécaires et des systèmes d’information. Il demeurait avec sa femme Awatef Maarouf et ses quatre enfants (Loujaïn, Hanin, Joy et Wajd), à DAMAS (Syrie), dans le quartier Mezzeh 86.

    Il y a près de deux ans des tirs de mortiers commençaient à pleuvoir sur le quartier Mezzeh 86, avec des explosions de voitures piégées un peu partout. Le 6 décembre 2012, une voiture piégée a explosé sous son appartement à Mezzeh Madraseh. Toutes les fenêtres et certains murs ont explosé. Ce qui l’a poussé à transférer toute sa famille vers Lattaquié, fuyant la mort ambulante.

    Les groupes armés qui opéraient ces explosions pratiquaient toutes sortes de terrorisme intellectuel et matériel contre les alaouites pour les contraindre à quitter Damas, et retourner dans leurs villages. Toutes sortes d’exactions étaient commises contre eux, assassinat, vol, viol, encouragées et payées par les pays du Golfe et par la France.

    Le 4 août 2013 à 4h30 du matin, des bandes djihadistes salafistes armées jusqu’aux dents envahissaient le village de la commune de Lattaquié où Monsieur Talal SALIM et sa famille avaient trouvé refuge (trois autres villages de la même commune étaient envahis au même moment). Ils mettaient à mort les habitants, femmes, enfants, vieillards, hommes jeunes et moins jeunes, de manière absolument horrible, par égorgement, par découpage de membres, par écrasement des crânes, en commettant de terribles mutilations.

    Étaient ainsi mutilés et tués de la manière la plus ignoble le père de Talal SALIM, Badih SALIM, trois de ses frères, Nazem SALIM, Kasser SALIM, Jassem SALIM, sa tante non-voyante, ses cousins et cousines.

    La propre épouse, Awatef MAAROUF, et les quatre enfants de Talal SALIM (Loujaïn, Hanin, Joy et Wajd), étaient kidnappés. On est resté sans nouvelles d’eux.

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/plainte-contre-laurent-fabius-pour-complicite-de-crimes-commis-en-syrie_92105.html#more-92105

  • Résistance dans les rues de Paris ce Dimanche 8 décembre.

    La France c’est Noël, la France c’est Pâques, pas de jours fériés pour l’Aid ou Kippour

    Vous êtes d’accord avec ce slogan ? Alors venez nous rejoindre dimanche 8 décembre à 14 h place Denfert-Rochereau.
    N’oubliez pas les drapeaux français. Résistance républicaine en proposera à la vente, à 6 euros pour le drapeau français et 10 euros celui avec le logo de Résistance républicaine.

    8 decembre-Paris

  • Conférence : «Crise ou offensive du capital ?» le samedi 14/12/2013 dans le Nord

    Le 14 décembre 2013, le Cercle Non Conforme et Terre et Peuple organisent dans le Nord (59) à partir de 18h30 une conférence ayant pour thème: Crise ou offensive du capital ? Les invités seront Roberto Fiorini, secrétaire général de Terre et Peuple, grand connaisseur des questions socio-économiques, et Xavier Eman, journaliste non-conforme et militant associatif.

    Informations et réservations sur le blog de Roberto Fiorini

  • Les actionnaires accaparent 60% des bénéfices des grandes entreprises

    L’équivalent de 60% de leurs bénéfices : c’est ce qu’ont versé à leurs actionnaires les 47 grandes entreprises françaises cotées en bourse que nous avons étudiées. Alors même que les suppressions de postes se multiplient et que l’investissement est en berne, plusieurs grands groupes hexagonaux continuent de redistribuer une proportion considérable de leurs profits aux actionnaires – y compris lorsque ces profits sont faibles voire inexistants. Notre enquête sur ce « coût du capital » révèle également que l’Etat est un actionnaire aussi gourmand que les autres.

    Les actionnaires nuisent-ils à la « compétitivité » de leur entreprise ? Combien coûte la rémunération du capital pour les entreprises cotées ? Chaque année, les dividendes versés aux actionnaires s’élèvent de quelques dizaines de centimes à plusieurs euros par action. Insignifiant ? Loin de là. Car les grandes entreprises françaises sont plutôt très généreuses avec leurs actionnaires.

    En moyenne, les 47 entreprises que Basta ! et l’Observatoire des multinationales ont étudiées (elles figurent parmi les plus grosses sociétés cotées en France, voir notre tableau ci-dessous) ont versé en 2012 l’équivalent de 60% de leurs bénéfices aux détenteurs de leur capital. Soit 32 milliards d’euros environ sur les 54 milliards de « résultats nets » des entreprises, après acquittement de l’impôt. Le montant total de ces dividendes varie de 15 millions d’euros (Atos) à près de 5,3 milliards (Total). Huit grandes entreprises françaises ont choisi de verser à leurs actionnaires des dividendes supérieurs à leurs bénéfices.

    Pour les conseils d’administration, maintenir un dividende élévé permet, en théorie, de fidéliser les actionnaires. Plusieurs administrateurs y consentent d’autant plus facilement qu’ils détiennent eux-mêmes une forte participation au capital de l’entreprise. Parmi notre panel, seule une poignée de groupes sont plutôt raisonnables, redistribuant moins de 20% de leurs bénéfices.

    Rémunérer fortement le capital, c’est se priver de financements qui auraient pu bénéficier à la recherche, à de nouvelles stratégies industrielles, à la réduction des impacts environnementaux ou à l’amélioration des conditions de travail.

    Priorité aux financiers, quoiqu’il en coûte

    Plusieurs groupes sont d’une générosité à toute épreuve à l’égard de leurs investisseurs. Même en perdant de l’argent, ils leur distribuent des dividendes ! Chez ArcelorMittal, ST Micro, Accor et Areva, à tous les coups, les actionnaires gagnent.

    Malgré une perte de 2,8 milliards, le n°1 de l’acier a ainsi ponctionné 910 millions d’euros au profit de ses actionnaires ! La fortune de la famille Mittal, qui détient près de 40% du groupe sidérurgique – et donc perçoit environ 40% des dividendes, soit 360 millions d’euros – passe avant tout. Les métallos sont les grands perdants. En 2013, le groupe supprime 1 600 emplois en Belgique après avoir fermé, l’année précédente, l’aciérie de Florange en Moselle.

    Même ambiance chez l’hôtelier Accor. Malgré une perte de 600 millions d’euros l’année dernière, le groupe (Sofitel, Novotel, Ibis, Mercure…) a versé 269 millions d’euros de dividendes… Ce qui ne l’a pas empêché de lancer un « plan d’économie en Europe de 100 millions d’euros » et de supprimer 172 postes en France en 2013. Bref, priorité aux financiers. En l’occurrence, le fonds d’investissement Colony Capital, allié au fonds Eurazeo, premiers actionnaires d’Accor avec 21% du capital. Le nouveau PDG du groupe, Sébastien Bazin, en est d’ailleurs issu. « D’autres emplois sont menacés. Chaque fois ce sont des compétences fortes qui disparaissent en même temps que des collègues qui perdent leurs emplois. Dans le même temps l’entreprise continue de distribuer de forts dividendes », dénonce de son côté la CGT au sein de ST Micro. Et pour cause, la direction a maintenu le versement de 273 millions d’euros de dividendes malgré un résultat négatif de 903 millions en 2012. La réduction des dettes, c’est pour les autres.

    Entreprise

    Résultat net (en millions d’euros)

    Dividendes distribués (en millions d’euros)

    Montant des dividendes comparé au résultat net (en %)

    Montant des dividendes par salarié (en euros)

         
    TOTAL 10694 5288 49 54445
    BNP PARIBAS 6553 406 6 2153
    SANOFI 4967 3487 70 31141
    AXA 4152 1720 41 18227
    LVMH 3424 1448 42 13616
    EDF 3316 2125 64 13303
    L’OREAL 2868 1268.2 44 17459
    VIVENDI 2550 1245 49 21447
    SCHNEIDER ELECTRIC 1927 919 48 6031
    VINCI 1916.7 951.9 50 4940
    DANONE 1787 835 47 8154
    RENAULT 1772 338 19 2660
    AIR LIQUIDE 1609 803 50 16222
    MICHELIN 1571 378 24 3523
    GDF SUEZ 1550 1887 122 8603
    CARREFOUR 1233 257 21 704
    EADS 1228 379 31 2699
    PERNOD RICARD 1201 411 34 22449
    ORANGE 1104 3632 329 21298
    KERING (PPR) 1048 473.3 45 14154
    SAFRAN 1025 300 29 4796
    BOLLORE 804.3 132.6 16 2387
    ALSTOM 802 243 30 2616
    SOCIETE GENERALE 774 508 66 3299
    SAINT-GOBAIN 766 700 91 3631
    PUBLICIS 737 189 26 3287
    SOLVAY 710 278 39 9552
    BOUYGUES 633 504 80 3767
    ESSILOR 584 176.6 30 3485
    CASINO 564 332 59 1042
    TECHNIP 543.1 172.6 32 4728
    SODEXO 525 221 42 524
    LEGRAND 507 245 48 6950
    LAFARGE 432 145 34 2254
    VEOLIA ENVIRONNEMENT 393.8 353.8 90 1111
    CAPGEMINI 370 154 42 1264
    SUEZ ENVIRONNEMENT 251.4 601 239 7555
    ATOS 228 14.9 7 194
    VALLOUREC 216.8 150.5 69 6494
    GEMALTO 201 26 13 2600
    ILIAD 186.5 21.2 11 3259
    ERAMET 8 59 738 4111
    AREVA -99 112   2408
    ACCOR -599 269   2009
    ST MICRO -903 273   5634
    ARCELORMITTAL -2826 910   3716
    PEUGEOT -5010 0 0 0

     

    Sur les cinq entreprises déficitaires de notre panel, seul Peugeot a renoncé à rémunérer ses actionnaires. Mais c’est surtout pour sauver l’activité financière du groupe, la Banque PSA Finance, que la famille Peugeot, actionnaire à 25%, ne s’est pas versée un seul euro de dividendes. En échange d’une garantie de l’État sur 7 milliards d’euros d’emprunts, le groupe a promis en octobre 2012 de « ne pas procéder à des distributions de dividendes ou à des rachats d’actions, et à ne pas attribuer aux membres du directoire d’options de souscription ou d’achat d’actions ni d’actions gratuites ». Et ce, pendant trois ans. De leur côté, les salariés de PSA paient le prix fort : plus de 8 000 emplois sont supprimés, l’usine d’Aulnay-sous-Bois en région parisienne a fermé, celle de Rennes est menacée. Au printemps 2012, les effectifs de l’activité automobile s’élevaient à 67 100 personnes. Selon les syndicats, ils devraient fondre à 55 900 employés d’ici à mi-2014. Les actionnaires, eux, devraient de nouveau percevoir des dividendes en 2015. Les salariés au chômage arriveront, eux, en fin de droits.

    L’État, un actionnaire aussi gourmand que les autres

    L’État, directement ou via l’une de ses institutions – Caisse des dépôts, Fonds stratégique d’investissement (FSI), Commissariat à l’énergie atomique (CEA)… – est présent au capital d’une vingtaine d’entreprises de notre panel. Dans neuf d’entre elles, la puissance publique pèse plus de 10% des actions, donc des voix (Areva, EADS, EDF, Eramet, GDF Suez, Orange, Renault, Safran, ST Micro). Comment se comporte l’État actionnaire ? Est-il aussi gourmand que les gros fonds ou portefeuilles d’actions privés ?

    Le cas Areva montre que l’État peut privilégier ses propres intérêts financiers, quel que soit l’état de santé de l’entreprise. Actionnaire à plus de 85% du champion du nucléaire, via notamment le CEA, l’État a empoché la plus grande part des 112 millions d’euros de dividendes, quand le fabricant de combustible nucléaire déplore une perte de 99 millions.

    Areva n’est pas le seul exemple. En plus des multinationales déficitaires, quatre autres grands groupes français ont distribué à leurs actionnaires davantage d’argent qu’ils n’en ont gagné. Ils ont un point commun : l’État est très présent au sein du capital. Eramet, l’une des rares sociétés minières hexagonales, a ainsi versé l’équivalent de 738% de ses bénéfices en dividendes ! Parmi ses actionnaires figurent le FSI et le Bureau de recherche géologique et minière, un établissement public (27% à eux deux). Les actionnaires d’Orange – dont l’Etat et le FSI (toujours 27%) – peuvent également se réjouir : ils ont perçu 328% des bénéfices du principal opérateur de téléphonie. Un pactole non négligeable : 3,6 milliards d’euros. La rémunération, longtemps fixée à 1,4 euro par action, a entravé les investissements et a provoqué de sérieux remous en interne. « Depuis dix ans, Orange a versé 27 milliards d’euros de dividendes, c’est plus que son poids en Bourse aujourd’hui ! », dénonçait la Confédération générale des cadres lors de la dernière assemblée générale des actionnaires fin mai 2013. Une proposition de baisse des dividendes à 0,78 euro par action a plusieurs fois été refusée par les actionnaires… avec le soutien de l’Agence de participation de l’État, qui représente le ministère des Finances. Elle est désormais en vigueur.

    Même scénario pour GDF Suez. Prétextant une hausse des coûts d’approvisionnement, GDF Suez ne cesse de réclamer – et d’obtenir – de nouvelles hausses des tarifs du gaz. Tout en redistribuant des dividendes représentant 122% de ses bénéfices à ses actionnaires, au premier rang desquels l’État (39% avec la Caisse des dépôts). Quand à Suez environnement, elle a distribué 239% de son résultat après impôt, dont un bon tiers à son principal actionnaire… GDF Suez.

    Enfin, EDF, la seconde entreprise cotée en bourse, avec Areva, où l’État est majoritaire (84%), a reversé l’équivalent des deux tiers de ses bénéfices à ses propriétaires, soit 2,1 milliards d’euros. Toujours ça que les énergies renouvelables n’auront pas ! Reste à voir comment seront répartis les résultats de l’exercice 2012 pour vérifier si le gouvernement socialiste infléchit ces pratiques. Ou s’il préfère de l’argent frais à court terme quitte à fragiliser des entreprises.

    Sept mois de salaires pour les actionnaires

    S’il existait en France la palme du salarié le plus rentable au regard de l’argent qu’il fait gagner aux actionnaires de son entreprise, elle serait remise aux salariés de Total.

    Chacun des 97 126 employés du groupe pétrolier a rapporté plus de 54 000 euros de dividendes aux propriétaires de l’entreprise en 2012 ! Soit les trois quarts de ce que le groupe pétrolier dépense en moyenne par salarié chaque année. Et l’équivalent de trois années de Smic ! Total est aussi celle qui, parmi les 47 entreprises que nous avons étudiées, a reversé à ses actionnaires les plus gros dividendes : 5,3 milliards d’euros, soit quasiment la moitié de ses bénéfices.

    A ce concours des salariés les plus « stakhanovistes » du point de vue de la rentabilité boursière, le personnel de Sanofi arrive en deuxième position : chacun des 112 000 employés du labo pharmaceutique, dont 28 000 en France, a permis à ses actionnaires d’engranger plus de 31 000 euros. Mais le capitalisme financier ne connaît pas la gratitude : entre 900 et 1 500 postes devraient être supprimés en France d’ici 2015, en particulier dans la recherche. Parallèlement, 70% des bénéfices, soit près de 3,5 milliards, ont été distribués aux actionnaires du groupe.

    Les salariés de Pernod Ricard, de Vivendi et d’Orange ont également fait gagner plus de 20 000 euros à leurs actionnaires. Pour la moitié des opérateurs et techniciens de l’ancienne France Télécom, qui gagnent moins de 2 950 euros bruts, cela représente sept mois de salaire ! Ils récupéreront cependant l’équivalent d’un mois de salaire au titre de l’intéressement, et se consoleront peut-être en se rappelant que les salariés, via un fonds commun de placement, possède environ 4% des actions d’Orange.

    Ces actionnaires qui en profitent le plus

    La bourse est un vaste monde. Les petits actionnaires et leurs PEA (Plan d’épargne en actions) y côtoient les grandes fortunes, françaises mais aussi belges, états-uniennes, égyptiennes ou russes. On y croise une multitude de gestionnaires de portefeuilles d’actions des grandes banques françaises ou nord-américaines, des fonds de pension, des fonds souverains norvégiens, koweïtiens ou qataris, des États – la France bien sûr mais aussi l’Italie (dans le capital de ST Micro), l’Allemagne (EADS) ou le Grand Duché du Luxembourg (ArcelorMittal). Les salariés de plusieurs groupes y détiennent, via les fonds communs de placement de leur entreprise, des participations parfois non négligeables : chez Bouygues (23%), Safran (15%), Vinci (10%), Essilor (8%), ou Vallourec (7%) [1] Y apparaissent aussi quelques « humanitaires », comme le fonds britannique « Children’s Investment Fund Management » (Fonds d’investissement pour les enfants) qui possède une petite participation dans le groupe Safran, spécialiste en matière de défense et de drones. Et des multinationales elles-mêmes actionnaires d’autres multinationales. Tous sont unis vers un même objectif : percevoir des dividendes.

    Si l’État est loin d’être le dernier à profiter du « coût du capital », plusieurs grosses entités bénéficient pleinement de ce généreux régime de redistribution. Le Groupe Bruxelles Lambert est ainsi présent en force : au sein de Lafarge (20,9%), de Pernod-Ricard (7,5%), de Suez environnement (7,2%), de GDF Suez (5,1%) et de Total (4%). Il s’agit d’une holding détenue par le milliardaire belge Albert Frère et la famille du milliardaire canadien Paul Desmarais, décédé en octobre. Tous deux étaient proches de l’ancien président Nicolas Sarkozy.

    Du CAC 40 aux sociétés coopératives

    Le groupe Arnault, qui gère les intérêts de la première fortune de France, possède 46,2% de LVMH, qui a reversé 1,4 milliard d’euros de dividendes à ses actionnaires, et 15,6% de Carrefour (en alliance avec Colony Capital, très présent dans Accor). La société Wendel, dans laquelle officie l’ancien président du Medef Ernest-Antoine Seillières, possède 19,4% du groupe industriel Legrand et 17,4% de Saint-Gobain. Cette dernière est l’une des sociétés du CAC 40 les plus généreuses avec ses actionnaires. Ils se sont vu accordés des dividendes équivalent à 91% des bénéfices, soit 700 millions d’euros. Famille Bouygues ou Bettencourt, Financière Pinault… La liste des autres gros propriétaires de capitaux est loin d’être exhaustive.

    Dans un monde parallèle au capitalisme financier, une autre répartition des richesses est à l’œuvre. Tout n’est pas parfait au sein des 2 000 sociétés coopératives et participatives (Scop) qui existent en France. Mais un autre partage de la valeur créée y est pratiquée entre détenteurs du capital et les 43 800 salariés qui y travaillent. « En 2011, 43,2 % des excédents nets ont été distribués aux salariés sous forme de participation, 44,1 % ont été mises en réserve et 12,7 % ont rémunéré le capital investi dans les entreprises », explique la Confédération générale des Scop. L’État actionnaire pourrait, au moins, s’en inspirer.

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    Notes

    [1Des fonds communs de placement existent dans plusieurs autres grandes entreprises mais ils dépassent rarement les 5% du capital.

    Méthodologie du tableau

    Pour élaborer ce classement, l’Observatoire des multinationales et Basta ! ont étudié les documents de référence 2012, remis à l’Autorité des marchés financiers, de 47 grandes entreprises cotées. Nous avons comparé le montant des dividendes versés au résultat net, équivalent au bénéfice après impôt, de chaque entreprise. Cela permet de donner une idée des choix des dirigeant d’entreprise : favoriser la rentabilité financière à court terme ou consacrer davantage de bénéfices à de nouveaux investissements futurs.

    Nous avons ensuite rapporté ces dividendes à l’effectif salarié du groupe dans le monde pour donner une idée des dividendes généré par chaque employé. Et pour que celui-ci constate, au vu de son salaire, la part de la richesse créée qui part rémunérer le capital. Exemple ? Un ouvrier de Renault au Smic générera presque l’équivalent de deux mois de son salaire en profits pour les actionnaires.

    Précisons que les grands groupes non cotés en bourse ( comme Auchan) n’ont pas l’obligation de publier leur document de référence. Ils n’apparaissent donc pas dans ce panel.

    Bastamag!

    http://fortune.fdesouche.com/337151-les-actionnaires-accaparent-60-des-benefices-des-grandes-entreprises