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  • Entretien avec Jean Bricmont: « La République des censeurs ».

    Dans « La République des censeurs », qui vient de paraître*, l’intellectuel belge, Jean Bricmont, se livre à un vigoureux plaidoyer pour la liberté d’expression. Il fait une analyse extrêmement instructive des lois qui, en France, ont limité cette liberté au cours des 40 dernières années, des procès auxquels ces lois ont conduit, et de leurs effets pervers.
    M. Bricmont démontre que la « loi Pleven » de 1972 réprimant l’incitation à la haine raciale, ainsi que la « loi Gayssot » de 1990 punissant ceux qui contestent l’existence d’un quelconque « crime contre l’humanité » jugé à Nuremberg, ont introduit le délit d’opinion, ouvert la porte à des appréciations arbitraires, au deux poids deux mesures, confié aux juges la charge de dire la vérité en histoire ; en fin de compte, attisé des sentiments d’injustice et alimenté ce contre quoi elles prétendaient lutter.

    Silvia Cattori : Votre essai « La République des censeurs » ouvre le débat. Vos arguments paraissent convaincants ; et pourtant on vous a vu dernièrement très seul à les défendre à propos de l’affaire Dieudonné [1]. Comment l’expliquez-vous ? Est-ce un biais propre aux médias ? Ou serait-ce qu’une majorité des Français s’est aujourd’hui laissé convaincre que la censure se justifie pour préserver la paix civile ?
    Jean Bricmont : Je ne sais pas ce que pense la majorité des Français ; sans doute a-t-elle d’autres chats à fouetter, vu que ce genre de censure touche certains intellectuels, ou tout au plus les « fans » de Dieudonné, mais pas le gros de la population. Cependant, je doute fort que, si l’on expliquait aux Français la situation réelle de la censure dans leur pays, ils l’approuveraient, vu que la plupart d’entre eux sont « républicains » et considèrent que la liberté d’expression fait partie des fondements de la République.
    Mais le problème n’est pas non plus simplement restreint aux médias. Il y a, comme l’explique Diana Johnstone [2], une sorte de religion de la Shoah en France. Mais il faut être précis ; utiliser le mot « religion » dans ce cas ne veut pas dire nier l’événement, mais caractériser la façon dont on en parle. Le simple fait qu’il existe une loi interdisant, sous peine de sanctions pénales, de le nier et que ce soit le seul événement historique qui « bénéficie » d’une telle loi est déjà une façon de le sacraliser. Il suffit par ailleurs de voir ce qui se dit ou s’écrit sur une série de sujets qui n’ont rien à voir directement avec la Shoah, comme la sécurité d’Israël, le nucléaire iranien, les guerres humanitaires, la construction européenne et d’autres sujets encore, pour voir que la Shoah joue un rôle central dans l’imaginaire contemporain de nos « élites ».
    Contrairement au christianisme ou à l’islam, cette « religion » n’a pas grande influence sur les masses, elle est essentiellement une religion d’intellectuels et n’a pas d’implications concernant la vie personnelle des gens ; elle en a néanmoins sur leur possibilité de s’exprimer et, indirectement, de penser. Il y a d’autres « religions » dans notre culture, la psychanalyse ou le postmodernisme, par exemple, et tout cela fait penser aux cultes du déclin de l’Empire romain ; notre époque, caractérisée par le déclin de la domination occidentale sur le reste du monde peut d’ailleurs être comparée, à certains égards, à celle du déclin de l’Empire romain.
    Mais la religion de la Shoah, contrairement à celles que je viens de mentionner, a des conséquences politiques sérieuses et, à mon sens, très néfastes. Tout d’abord, la politique occidentale par rapport à la Palestine est sans arrêt « contrôlée » par le rappel de la Shoah, à laquelle les Palestiniens n’ont évidemment pas pris part, mais, et cela on ne le souligne jamais, les Européens vivant actuellement non plus - à de très rares exceptions près. Je trouve toujours très curieux que, dans une culture soi-disant dominée par l’antiracisme, on accepte implicitement l’idée d’une responsabilité collective, celle des Européens pendant la guerre -en assimilant par ailleurs occupants et occupés-, qui en plus est transmissible aux descendants.
    Mais la même chose est vraie pour les guerres humanitaires et la politique d’ingérence en général. Lors de chaque guerre, on nous présente de nouvelles « victimes innocentes », comparées aux juifs pendant la guerre, menacées de génocide par un nouvel Hitler et tous ceux qui s’opposent à ces guerres sont immédiatement traités de « Munichois » ; si l’on cherche à mettre en question, ne serait-ce que faiblement, la propagande de guerre, on est assimilés aux « négationnistes ». Pourtant, avec le temps, on s’aperçoit que cette propagande s’avère presque toujours être mensongère, le dernier exemple en date étant l’attaque chimique en août 2013 près de Damas, dont une étude scientifique démontre qu’elle ne pouvait pas être le fait du gouvernement syrien [3].
    Mais, ne serait-ce que suggérer cela au moment où on était sur le point de déclencher une nouvelle guerre, dont les conséquences étaient imprévisibles, vu l’engagement de la Russie dans le conflit, vous mettait immédiatement, aux yeux du discours dominant, dans le camp des « négationnistes ».
    Finalement, il y a la question de la liberté d’expression. Quoiqu’on pense de Dieudonné, de son humour et de ses « dérapages », il est hallucinant de voir la campagne déclenchée contre lui par tout l’appareil d’Etat, appuyée par presque tous les médias, alors qu’il n’est après tout qu’un simple individu se produisant sur scène, sans aucun parti ou mouvement derrière lui : on peut tranquillement se réjouir sur une chaîne de radio publique en imaginant qu’il soit publiquement exécuté [4], des adolescents peuvent être renvoyés de leur école et accusés d’apologie de crimes contre l’humanité pour avoir fait le geste de la quenelle, on arrive à faire licencier des gens ayant fait ce geste, entre autres exemples d’hystérie.
    Une personne raisonnable ne peut-elle pas dire, au minimum : tout ce qui est excessif est insignifiant ? Mais que font la gauche, les démocrates, les gens qui « combattent le fascisme » ? Rien ou presque ; quand ils défendent timidement la liberté d’expression, ils commencent par se mettre à l’abri en condamnant Dieudonné ou en se plaignant que les poursuites engagées contre Dieudonné lui font de la publicité. Aucune attitude de principe, du genre de celles qu’ils prennent presque automatiquement lorsqu’il s’agit des violations des droits de l’homme dans des pays ennemis de l’Occident ou lorsqu’il s’agit d’entraves à leurs opinions ou à celles de leurs amis.
    A partir du moment où bon nombre de gens, qui se pensent souvent comme étant « de gauche », ont adhéré plus ou moins inconsciemment à la religion de la Shoah, ils voient le « combat » contre les mécréants, les antisémites et négationnistes, mais aussi, par extension, les racistes, sexistes et homophobes, comme une sorte de cause sacrée. Et une fois qu’une cause acquiert un caractère sacré plus aucune règle n’est respectée ; c’est la guerre sainte ! En particulier, la liberté d’expression passe à la trappe, mais aussi l’équité dans les débats ou le simple respect des droits de la défense des personnes accusées d’avoir de mauvaises pensées.
    C’est ainsi qu’on en est arrivé à une situation absurde, où la simple défense des principes les plus élémentaires de la démocratie devient « suspecte » et « extrémiste », ce qui explique le relatif isolement médiatique auquel vous faites allusion.
    Silvia Cattori : Ne pensez-vous pas que le racisme et l’antisémitisme sont des fléaux et qu’il faut les combattre ?
    Jean Bricmont : Avant de répondre, je voudrais qu’on précise ce qu’on appelle « racisme » et « combattre ». On peut penser, pour ce qui est du racisme, à des lois discriminatoires, fondées sur le sexe, le groupe ethnique ou la religion. Pour autant que je sache, ce genre de lois n’existent pas en France, même si elles ont existé dans le passé et existent ailleurs dans le monde. On peut aussi penser aux discriminations de fait dans l’accès à l’emploi et au logement. Je ne parle pas de cela dans le livre parce que ces discriminations de fait ne sont pas couvertes par la liberté d’expression et que je ne demanderais pas mieux que de les supprimer ; mais je n’ai rien d’original à dire à ce sujet. Finalement, il y a tout ce qu’on appelle les « préjugés », c’est-à-dire les opinions que les êtres humains ont à propos des groupes auxquels ils pensent appartenir par rapport aux autres. La plupart des gens voient « leur » groupe - ethnique, religieux, sexuel - comme ayant des qualités que les autres groupes n’ont pas.
    Et, bien sûr, ces « préjugés », combinés aux relations de pouvoir existant dans une société donnée, ont des effets sur les discriminations. A partir de ce constat, il est tentant de penser que la lutte contre les discriminations passe par la répression légale de l’expression, verbale ou écrite, des « préjugés ».
    C’est cette idée qui est à la base de la « lutte contre la haine » par des voies légales. Je comprends cette tentation, mais je pense aussi qu’il faut lui résister. Le problème est qu’en s’attaquant à l’expression d’idées, on rencontre au moins trois problèmes fondamentaux :
    - La pensée humaine étant très flexible, et vu qu’on ne peut pas tout censurer, on tombe inévitablement dans le « deux poids deux mesures » et toutes les personnes censurées trouveront aisément d’autres propos aussi scandaleux que les leurs et elles se considéreront donc victimes d’injustices.
    - On rencontre aussi le problème de la pente glissante : pour que la censure soit efficace, il faut non seulement interdire les propos jugés illégaux mais aussi ceux qui s’en rapprochent, ou qui les citent, ou qui les défendent indirectement etc. Je donne de nombreux exemples de telles dérives dans mon livre.
    - Finalement, et c’est sans doute le plus important, en empêchant d’exprimer des opinions racistes, sexistes etc., on s’empêche de les réfuter. Bien sûr, je ne suis pas opposé à la « lutte » contre le racisme si celle-ci consistait à donner des arguments, de préférence en débattant de façon contradictoire avec les gens supposés être racistes. J’insiste simplement sur le fait que la censure empêche de le faire et, en rendant toute confrontation impossible, affaiblit la pensée antiraciste.
    Le soutien à la censure est d’ailleurs souvent lié à l’irrationalisme généralisé qui caractérise notre culture : presque tout le monde est convaincu que les arguments rationnels n’ont aucun effet. C’est en tout cas ce que j’entends très souvent dire quand je critique les religions ; mais quelle est l’alternative à la discussion rationnelle ? Le terrorisme intellectuel ? L’enfermement des dissidents ?
    Quoi que l’on pense d’Obama, c’est un fait que son père était Africain et qu’il a été élu deux fois président des Etats-Unis. Comment les Américains ont-il fait pour l’élire, alors qu’ils ne « bénéficient » pas de ces magnifiques lois « réprimant la haine » et qu’effectivement toutes sortes d’horreurs peuvent être dites librement dans ce pays ?
    Finalement, je remarque que l’antiracisme consiste souvent à célébrer les « autres cultures », sur le plan artistique par exemple. Mais lorsqu’il s’agit des aspirations politiques des parties non occidentales du monde qui sont presque unanimement opposées à nos politiques d’ingérence et de guerres humanitaires, presque personne n’est prêt à les écouter. Et lorsque des Iraniens, des Cubains ou des Irakiens souffrent d’embargos dont les conséquences sont bien pires que de simples discriminations, je n’entends pas beaucoup de voix antiracistes protester.
    Silvia Cattori : Que diriez-vous aux personnes dont la famille a souffert des persécutions raciales au cours de la guerre et qui trouvent insupportables que l’on nie leurs souffrances ? Le souvenir de ces souffrances n’est-il pas plus important que le principe abstrait de la liberté d’expression ?
    Jean Bricmont : Tout d’abord, la loi Gayssot ne réprime pas la négation de souffrances passées en général, mais d’un cas particulier, à savoir certains crimes commis lors de la Seconde Guerre mondiale et jugés lors du procès de Nuremberg ; en pratique, la plupart des poursuites portent sur la négation de l’existence des chambres à gaz dans les camps allemands.
    La question ici n’est pas de savoir si l’on juge, à titre individuel, les persécutions nazies contre les juifs comme particulièrement monstrueuses, mais si l’on estime que c’est à l’Etat d’imposer à tous, non seulement une vérité historique, mais aussi le fait de considérer ces persécutions comme exceptionnelles - puisqu’elles seules « bénéficient » de ce genre de lois.
    Je ne pense pas que singulariser ainsi un type de souffrance rend service à ceux qui veulent en préserver la mémoire. En effet, cela provoque un ressentiment qui, en fait, attise l’animosité contre eux, en faisant croire que « les juifs » sont plus puissants que les autres communautés.
    Mais ce qui est encore plus préoccupant, c’est que, dès qu’on interdit une certaine pensée, on attire l’attention sur elle et on encourage le scepticisme par rapport à la thèse défendue par la censure.
    Pour illustrer cela, il suffit de comparer Faurisson -et ses disciples- et Arthur Butz, qui est américain et auteur d’un ouvrage, « La mystification du 20è siècle » qui nie l’existence des chambres à gaz et dont l’édition originale en anglais date de 1976, c’est-à-dire avant les premiers écrits de Faurisson.
    Qui connait Butz ? Pratiquement personne (en dehors des cercles négationnistes) ; en effet, il n’est pas poursuivi et, donc, est presque totalement inconnu. Faurisson est constamment poursuivi et est internationalement connu. La même chose est encore plus vraie pour Garaudy ; philosophe ex-communiste, il s’était converti à l’islam et a été condamné pour négationnisme à cause de son livre sur les « mythes fondateurs » d’Israël [5] Quelle meilleure publicité pouvait-on faire à ses thèses que de le condamner ? Et cela particulièrement dans le monde musulman, où l’idée que la France est dominée par le « lobby sioniste » est assez répandue, pour ne pas dire plus.
    Sans la loi Gayssot, le négationnisme n’existerait que dans des cercles très restreints et ceux qui disent souffrir de son existence n’en auraient jamais entendu parler. C’est en substance, une des choses que Chomsky a dites lors des premières poursuites contre Faurisson, en 1981-1983. Le seul résultat en a été que Chomsky est devenu impubliable pendant plus de quinze ans en France. Ceux qui n’ont pas voulu l’écouter à l’époque font face, à travers les affaires Dieudonné, au résultat de leur dogmatisme.
    Silvia Cattori : L’évolution que vous décrivez dans le troisième chapitre de La République des censeurs [6], est-elle spécifique à la France, et si oui, pourquoi à votre avis ? Ou bien retrouve-t-on des phénomènes analogues dans les autres démocraties occidentales ?
    Jean Bricmont : Je ne peux pas répondre pour tous les pays, que je connais moins bien que la France ou la Belgique. Mais déjà en Belgique, surtout du côté néerlandophone, la situation est très différente. Bien sûr, sur le plan socio-économique, la situation est similaire, et il y a les débats habituels autour de l’immigration et du « multiculturalisme », mais il n’y a pas l’espèce de fanatisme qu’on rencontre en France, lié à l’idée qu’on « lutte » contre le mal absolu, à savoir le fascisme. Dans votre pays, la Suisse, pour autant que je puisse voir, les débats sont aussi plus apaisés qu’en France et Dieudonné n’y est pas interdit. Je n’ai néanmoins pas l’impression que cela soit dû au fait que la Suisse est dirigée par des antisémites ou qu’elle va verser bientôt dans le fascisme...
    En fait, malgré l’idée qu’elle se fait d’elle-même, la France n’est pas un pays très libéral en matière de débat d’idées et cela ne date pas d’hier : Descartes et Voltaire ont choisi de séjourner à l’étranger, où ils étaient souvent plus libres qu’en France. Beaucoup d’écrits de Diderot furent publiés après sa mort. Marx et Hugo sont venus en Belgique. Rimbaud et Verlaine ont aussi fui la France. Bref, contrairement à ce que certains croient peut-être, la censure en France n’est pas une invention sioniste.
    Mais il y a un autre facteur spécifique à la France, à savoir la « destruction de la raison » opérée par la pensée des années 1960. Je veux dire par là qu’une partie de l’intelligentsia a accepté l’idée que la vérité n’est jamais qu’un effet du pouvoir ou que les discours sont « socialement construits », sans aucune contrainte venant du monde extérieur. La formulation donnée ici est plus radicale que ce que pensaient la plupart des gens à cette époque, mais l’idéologie des années 1960 allait dans cette direction. A partir du moment où des notions comme vérité ou objectivité sont dévalorisées, il est assez tentant de faire reposer l’entièreté des discours sur des « valeurs », coupées de toute analyse du réel, et c’est ce qu’on entend sans cesse à gauche : « nous » sommes les défenseurs de « valeurs » antiracistes, féministes, de tolérance etc.
    Mais une étude même superficielle de l’histoire des religions montre qu’il est plus facile et donc plus fréquent de bomber le torse en prétendant adhérer à certaines valeurs que de faire les sacrifices nécessaires pour les mettre en application.
    Ce qui est plus grave, c’est que la mise en avant de valeurs et l’abandon de la notion d’objectivité a un impact catastrophique sur le droit. En effet, celui-ci, même s’il est fondé sur une certaine conception du bien commun, ne doit pas être confondu avec la morale. En particulier, il cherche avant tout à limiter les abus de pouvoir, dont sont trop souvent coupables ceux qui croient faire partie du camp du Bien. Dans les débats auxquels j’ai pris part sur la liberté d’expression, j’ai été frappé par l’absence totale de respect pour celle-ci précisément chez ceux qui se drapent dans leurs « valeurs », que « nous » sommes tous sommés de partager. C’est oublier que l’ordre social repose sur des règles, relativement bien définies, et non sur des valeurs dont la signification précise, quand elle existe, dépend du bon vouloir de ceux qui s’en réclament.
    Ce qui paraît a priori curieux, c’est que ce remplacement des faits et des règles par les valeurs est typique de la pensée totalitaire, alors que notre époque ne jure que par son opposition au totalitarisme. Mais si on pense à l’histoire des religions et à l’hypocrisie qui les accompagne en général, ce n’est peut-être pas si étonnant que cela.
    Silvia Cattori : La « loi Gayssot » a été adoptée en 1990 malgré l’opposition de nombreuses personnalités politiques de droite. Mais, revenue aux affaires, la droite s’est gardée de l’abolir. On ne voit pas s’esquisser d’évolution à gauche. Dès lors, d’où pourrait venir la remise en cause de ce genre de loi ? Quelles conditions devrait-on réunir ? Quel espoir peut-on entretenir à ce sujet ?
    Jean Bricmont : Je n’imagine pas, grâce à un modeste livre, changer une situation qui est le résultat de décennies d’endoctrinement à la « lutte » -par la censure ou la diabolisation- contre le fascisme, le racisme etc. J’espère, sans trop y croire, ouvrir le débat. Mais il me semble que dans l’avenir proche, les associations antiracistes vont continuer leurs poursuites et que les conflits entre « communautés », qui ont bien sûr des causes multiples, vont s’aggraver, chaque communauté considérant que “son” sacré, “sa” mémoire ou “ses” souffrances ne sont pas suffisamment respectés ou que les outrages qu’elle subit ne sont pas assez réprimés.
    Comme j’essaie de l’expliquer, la mentalité dominante à gauche, qui consiste à se voir à la fois comme représentant du Bien sur Terre et comme étant, par là même, autorisé à faire taire ses adversaires, mène à un appauvrissement considérable de la pensée. Face à toutes les contestations populaires qui se développent, bonnets rouges, manifs pour tous, jour de colère, retraits de l’école contre la théorie du genre, succès de Dieudonné, la réponse de la gauche, même « radicale », est toujours « extrême droite, extrême droite ! ». Ils ne pensent jamais à se remettre en question ou à se demander si ce n’est pas leur façon de procéder qui provoque en partie ces réactions.
    De nouveau, comparons avec la Belgique : c’est un pays qui était encore très catholique il y a quelques décennies et où le mariage homosexuel existe depuis plus longtemps qu’en France (sans mener à l’effondrement de la civilisation...), où le Premier Ministre est homosexuel et où l’euthanasie est légale ; rien de cela ne provoque les réactions furieuses auxquelles on assiste en France, où aujourd’hui l’hystérie « de droite » répond à l’hystérie « de gauche ».
    Bien sûr, je souhaite défendre les acquis des années 1960 en matière de droits des femmes, des homosexuels ou des minorités. Mais je ne crois pas qu’on y arrivera tant qu’on continuera à faire comme si l’analyse rationnelle était une sorte d’étrange passe-temps, comme le dit ironiquement Chomsky à propos de la vie intellectuelle française.
    Mon seul espoir réside chez les jeunes, où je perçois un changement de mentalité et une ouverture au débat que je n’imaginerais pas parmi les gens de ma génération, celle de 1968, qui a complété le slogan « il est interdit d’interdire » par « sauf les opinions qui ne nous plaisent pas ». Ma génération était marquée par le souvenir de la guerre et, d’une certaine façon, a voulu revivre la guerre, mais dans le fantasme plutôt que dans le réel. Il y avait aussi, dans cette génération, une sorte de révolte contre la génération précédente dont une bonne partie avait soutenu ou avait été passive à l’époque du fascisme - tout en oubliant que « combattre le fascisme » après son effondrement était considérablement plus facile qu’entre 1940 et 1945.
    Mais les jeunes d’aujourd’hui sont nés longtemps après la fin de la guerre, font face à une économie ruinée et à un enseignement à la dérive, n’ont pratiquement aucune perspective d’avenir et n’ont pas le goût de s’amuser à combattre des fantômes ou de vivre dans des fantasmes.

    Propos recueillis par Silvia Cattori

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFAEZuFAkuterluKoj.shtml

    Source: URL : http://www.silviacattori.net/article5390.html

    (*) La République des censeurs. Editions de l’Herne, 2014.

    Professeur de physique théorique et mathématique, Université de Louvain, Belgique. Auteur de plusieurs articles sur Chomsky, co-directeur du Cahier de L’Herne n° 88 consacré à Noam Chomsky. Il a publié notamment avec Alan Sokal Impostures intellectuelles (1997), À l’ombre des Lumières avec Régis Debray (2003) et Impérialisme humanitaire (2005)
    [1] Voir :
    - Dieudonné, Taddeï, la LICRA : le jour où la liberté de pensée vacilla (17 janvier 2014)
    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/dieudonne-taddei-la-licra-le-jour-146344
    - Jean Bricmont sur Dieudonné, Caroline Fourest et Taddéi (Vidéo) (18 JANVIER 2014)
    http://www.silviacattori.net/article5308.html
    - Quand Jean Bricmont parle de Dieudonné sans se faire couper la parole http://www.youtube.com/watch ?v=2lbpqdiTq3s
    [2] La Shoah : Religion d’Etat ? par Diana Johnstone (28 JANVIER 2014)
    http://www.silviacattori.net/article5366.html
    [3] Possible Implications of Faulty US Technical Intelligence in the Damascus Nerve Agent Attack of August 21, 2013
    https://www.documentcloud.org/documents/1006045-possible-implications-of-bad-intelligence.html
    [4] Le journaliste Philippe Tesson s’exclama sur Radio Classique : « Ce type, sa mort par un peloton de soldat me réjouirait profondément ! », avant d’ajouter que « c’est une bête immonde, donc on le supprime. C’est tout ! »
    [5] « Les Mythes fondateurs de la politique israélienne ». Publié en 1995 par les éditions La Vieille Taupe, réédité en 1996 à compte d’auteur « Samizdat Roger Garaudy » lui a valu d’être condamné, en 1998, pour « contestation de crimes contre l’humanité, diffamation raciale et provocation à la haine raciale ».
    [6] Jean Bricmont écrit page 125-126 : « Pendant longtemps, la censure a été « de droite », en ce sens qu’elle était exercée par l’Église, l’armée ou des chefs d’États plus ou moins autoritaires. […] Ce n’est qu’à partir des années 1980, avec l’arrivée de la gauche au pouvoir, la naissance de la « lutte contre le racisme » et les procès contre les négationnistes, que la censure a changé de camp et est devenue « de gauche », tout en étant acceptée, même si c’est sans enthousiasme, par la droite « démocratique ». À partir du moment où ce basculement a eu lieu, la défense de la liberté d’expression est devenue « suspecte » de sympathies pour l’extrême droite. » M. Bricmont attribue ce basculement à l’abandon par la gauche de son ambition de transformation du capitalisme, de sa défense de la souveraineté nationale, et sur le plan international de sa lutte pour la paix et contre l’impérialisme. Pour justifier ces abandons, la gauche, a dit-il « inventé la gauche morale », et s’est lancée dans un combat imaginaire en prétendant se mettre à « lutter contre le fascisme » plusieurs décennies après la fin de la guerre.

  • L’enseignement du genre n’a pas sa place dans la sphère scolaire

    Communiqué de Versailles Familles Avenir :

    "Versailles Familles Avenir, engagée dans la campagne pour les élections municipales de Versailles, défendra les parents qui s’opposent à l’enseignement de l'idéologie du genre dans les écoles. Les enfants et les familles sont actuellement pris en otage par l’idéologie du gouvernement ; Versailles Familles Avenir s'engage à faire tout ce qui sera en son pouvoir pour défendre le droit à la liberté des familles d’élever leurs enfants.

    Accepter l'enseignement du genre à l’école, c'est ouvrir la porte à toutes les manipulations et exposer les élèves à bien d’autres violences. On ne peut accepter que soient transmis à des enfants, sans même en avertir les parents, des discours qui viennent les remettre en question jusque dans leur personnalité. Une question relevant de l’intimité des individus ne peut être prise en charge par l’Éducation nationale. Celle-ci ne peut interférer dans le discours que les parents tiennent à leurs enfants.

    Comment qualifier un État qui entendrait penser à la place des gens ? Que serait une nation qui se donnerait pour objectif de s’immiscer dans les consciences ? Voici autant de questions à se poser. Nous devons entrer en résistance face à l’intrusion de l’enseignement de l'idéologie du genre sous des formes variées dans les crèches, les écoles maternelles et primaires de Versailles, comme dans les bibliothèques ; Versailles Familles Avenir fera tout ce qui sera en son pouvoir pour lutter aux cotés des professionnels contre elle."

    Michel Janva

  • « La Faillite de Mandela » et « Juan Perón » de Jean-Claude Rolinat

    Note de lecture de Camille Galic
    Trente-huit pages dans « Le Point » réputé « de droite », davantage encore dans les hebdos de gauche, le 5 décembre dernier, le décès – d’ailleurs attendu depuis plus de six mois – de Nelson Mandela a plongé dans l’affliction la planète entière dont les dirigeants ont tenu à se rendre toutes affaires cessantes aux obsèques du « géant ». C’est dire si le livre de Jean-Claude Rolinat, « La Faillite de Mandela » (*), s’imposait après le raz-de-marée d’éloges déversés sur la sépulture de celui que certains ont proposé de sacrer « plus grand homme d’État du XXe siècle ».
    Mandela richissime, la RSA ruinée
    Le 3 février, l’un des exécuteurs testamentaires de « Madiba » faisait savoir que sa fortune personnelle était provisoirement évaluée à 46 millions de rands, soit 3 millions d’euros. Pas mal pour un simple avocat (diplôme obtenu sous le régime honni de l’apartheid, notez bien) : libéré en 1990 après de longues années passées en prison pour entreprise terroriste, il n’aura occupé que cinq ans la présidence de la République sud-africaine, dont l’appauvrissement a, au contraire, été proportionnel à l’enrichissement de son premier président noir, si bien qu’en effet la faillite du pays est avérée. Quelles qu’aient été les intentions pacificatrices de Mandela couronnées par un prix Nobel de la paix également attribué à son complice afrikander Frederik Willem de Klerk, président du Parti national et président de la République d’Afrique du Sud de 1989 à 1994, qui a trahi son peuple au profit de la majorité noire et d’un puissant capitalisme apatride, le résultat n’est pas à la hauteur des folles espérances mises par la mediaklatura dans la « nouvelle Afrique du Sud ». Les chiffres accablants fournis par J.-Cl. Rolinat le prouvent : « Le passage du pouvoir blanc au Black Power » a accouché d’un pays malade.
    Le pays malade d’une « ségrégation de la revanche »
    Aujourd’hui, la République d’Afrique du Sud est malade :
        – malade de la criminalité : 25.000 assassinats par an, 30.000 tentatives de meurtre et 300.000 cambriolages, plus le taux de violence sexuelle le plus élevé au monde ; en 2009, on estimait qu’un Sud-Africain sur quatre avait commis un viol, qu’un enfant était violé toutes les trois minutes et, en 2013, les statistiques avançaient que « 40% des Sud-Africaines seront violées dans leur vie », les Blanches en priorité ;
        – malade du racisme institutionnel : les politiciens noirs flétrissent l’ancien régime et imputent tous leurs échecs au défunt apartheid et aux Blancs ; ceux-ci sont tacitement accusés de saboter les plus beaux projets et vivent dans une telle insécurité physique et professionnelle que le quart d’entre eux a préféré s’exiler ;
        – malade des rivalités tribales : l’appartenance commune à l’African National Congress (ANC au pouvoir) cache mal les haines et les rivalités entre Xhosas, ethnie de Mandela, et Zoulous, ethnie de l’actuel président Jakob Zuma, prévaricateur et fornicateur d’élite ;
        – malade de la « discrimination positive » ou, plutôt, comme le dit notre auteur, d’une « ségrégation de la revanche » : en effet, l’africanisation massive et précipitée de l’administration, du secteur hospitalier, de la police et de l’armée, des services et de l’industrie a mis à mal en moins de vingt ans l’économie la plus florissante du continent noir.
    Comme pouvaient le constater tous les visiteurs des années 1970 et 1980 de l’autre siècle, l’auteur a raison de souligner qu’à certains égards la Republik, qui était aussi moderne et dynamique que les États-Unis, a sécrété un chômage exponentiel, frappant indistinctement toutes les communautés puisque de plus en plus de Blancs sont réduits à la mendicité. Là encore, les chiffres sont éloquents : 23,2% de la population active sont officiellement sans emploi, 40% selon les syndicats, ce chômage étant lui-même générateur de misère. Le nombre de personnes vivant en dessous du seuil d’extrême pauvreté, soit 260 euros par an, a doublé pendant la décennie suivant l’accession de Mandela à la présidence, passant de 1,9 à 4,2 millions d’individus, entraînant une criminalité subséquente.
    « Kill the Boer, kill the farmer ! »
    Entre 1990 et 2005, selon l’indice de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’Afrique du Sud a ainsi reculé de 35 places, et la dégringolade risque de s’accélérer du fait d’un phénomène terrifiant encore qu’il ne semble pas inquiéter nos commentateurs : l’élimination systématique des fermiers blancs, selon l’un des slogans chers à l’ANC, « Kill the Boer, kill the farmer ! ». Plus de 4.000 éleveurs et agriculteurs ont ainsi été assassinés, bien souvent en compagnie de leurs proches et dans des conditions abominables, depuis l’avènement tant attendu de la « nation Arc-en-ciel ». Résultat redouté par J.-Cl. Rolinat : « En 1994, on dénombrait 133.000 fermiers commerciaux. Aujourd’hui, il en reste moins de 40.000. Déficit énorme. Hémorragie dont les statistiques de production se font l’écho… Un processus à la zimbabwéenne avec, à la clé, les conséquences qu’on peut imaginer, chute des ventes, baisse des exportations et, à terme, la famine ! »
    Loin des dithyrambes de la presse occidentale, voilà le véritable héritage de Mandela dont le vrai prénom est Rolihlahla, autrement dit « fauteur de troubles » en bantou : un État, certes, « décolonisé » mais, comme tant d’autres, ruiné par le délire idéologique, le racisme rabique, le revanchisme imbécile mais aussi la rapacité et la corruption de son nouvel Establishment, ces riches politiciens et affairistes bantous dont la surenchère dans le luxe est une insulte à la misère et à la désespérance ambiantes. Le tableau brossé par l’auteur, qui retrace aussi brièvement l’histoire de la RSA, est tristement véridique. Tout au plus peut-on regretter qu’il ne souligne pas le rôle capital joué par une certaine oligarchie financière – très étrangère à la geste des Boers – dans la dérive du Parti national puis la mortifère abdication de De Klerk… dont l’épouse Monika fut elle-même victime en 1998 de la criminalité organisée.
    À l’opposé du mandélisme, le péronisme
    Alors que paraissait ce livre, Winnie Madikizela-Mandela, épouse répudiée de Nelson et jadis surnommée Bloody Winnie, Winnie la Sanglante, pour son goût de la violence, estimait, le 26 janvier dans Le Journal du dimanche, avoir été la véritable opposante à l’apartheid et affirmait avec un certain dédain : « Sans moi, il n’y aurait pas eu de Nelson Mandela. Si je ne m’étais pas battue, il n’y aurait pas eu de Mandela, le monde entier l’aurait oublié. »
    Sans Evita Perón, y aurait-il eu un Juan Perón et, sous ses avatars si divers et souvent si éloignés de l’original, le péronisme aurait-il encore des adeptes, au point que l’actuelle présidente argentine, Cristina Kirchner, s’en réclame, d’ailleurs bien abusivement ?
    C’est toute la question qui sous-tend la monographie que J.-Cl. Rolinat, décidément très productif, publie sous le titre Juan Perón (**). Mais la photo de couverture est celle du couple, vite devenu indissociable tant la jeune et fragile Eva Duarte, actrice de très humble condition mais animée d’une volonté et d’un nationalisme farouches, participa aux conceptions, à l’organisation et au prodigieux succès du parti justicialiste, cette « troisième voie » entre l’URSS et le trop puissant voisin états-unien.
    L’auteur se défend de vouloir faire une icône de cette « femme faite homme dans un corps féminin » (qui finit par la trahir, le cancer ayant emporté l’idole des descamisados alors qu’elle avait à peine dépassé la trentaine). Il conclut : « On ne peut pas parler de Juan Domingo Perón sans évoquer son double, celle qui mit toute son énergie, son talent, son intuition de femme, sa force de caractère et son intelligence au service de la cause du peuple, au service des ambitions de son mari. À un point tel que, à un moment, on pouvait se demander qui était l’inventeur du péronisme. »
    Au contraire du mandélisme, le péronisme avait su redresser l’économie argentine, ramener la cohésion sociale et pratiquement éradiquer la pauvreté.
     Camille Galic 4/02/2014
     (*) J.-Cl. Rolinat, République sud-africaine : la faillite de Mandela, éditions Les Bouquins de Synthèse nationale, 1/01/2014, 188 pages.
    (**) J.-Cl. Rolinat, Juan Perón, éditions Pardès, Collection Qui suis-je ? 21/12/2013, 128 pages.
    http://www.polemia.com/la-faillite-de-mandela-et-juan-peron-de-jean-claude-rolinat/

  • La défiance vis-à-vis du système politique atteint sa cote d’alerte

    « La défiance à l’égard des responsables politiques est au cœur de ce désenchantement démocratique. »
    De quelque manière que l’on pose la question, les Français expriment leur insatisfaction sur le fonctionnement de leur système démocratique. L’enquête réalisée par Ipsos-Steria pour l’association Lire la société et « Le Monde », du 22 au 28 janvier auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 personnes, le confirme.
    Pour près des deux tiers des sondés (63 %), en effet, le système démocratique « fonctionne de moins en moins bien » en France. Ce jugement est écrasant parmi les sympathisants de l’UMP (73 %) et plus encore chez ceux du Front national (85 %). Ce constat inquiétant corrobore, notamment, l’enquête récente du Cevipof (centre d’études de Sciences Po), dans laquelle 69 % des personnes interrogées estiment que « la démocratie fonctionne mal » en France, un pourcentage en hausse de 21 points depuis 2009.
    Cela ne signifie pas que les Français récusent la démocratie dans son principe. Au contraire : les trois quarts (76 %) assurent que le régime démocratique « est irremplaçable et que c’est le meilleur possible ». Et 80 % sont convaincus qu’un système démocratique est le « moyen le plus efficace d’assurer le développement économique d’un pays », contre 20 % (mais jusqu’à 46 % des sympathisants du FN) qui jugent qu’un régime autoritaire serait préférable.
    Enfin, les élections restent, à leurs yeux, nécessaire pour exprimer son opinion et choisir ses représentants : 95 % assurent que voter est« indispensable », même si 22 % considèrent tout de même le vote comme un « rituel désuet et déconnecté des réalités ».
    Toutefois, le jugement est plus nuancé, voire mitigé, quand on détaille les grandes missions attendues d’un système politique. Ainsi, 71 % des sondés jugent le système démocratique efficace pour « garantir le respect des libertés individuelles », 64 % pour « assurer la cohésion d’un pays », 60 % pour « favoriser le développement économique » et 58 % pour « assurer l’ordre et la sécurité ». Ils sont, en revanche, une majorité pour estimer qu’un tel système n’est pas efficace pour « favoriser l’intérêt général plutôt que les intérêts  privés » (53 % contre 47 %) ou pour « réduire  les inégalités  sociales entre citoyens » (55 % contre 45 %).
    Un dégradé comparable apparaît quand on interroge les Français sur les institutions « absolument nécessaires » pour la démocratie : « Une justice qui fonctionne bien » (83 %), une « éducation accessible au plus grand nombre » (76 %) et des élections (72 %) sont très largement citées. Un cran nettement derrière figurent « un président élu au suffrage universel » (56 %), « des organismes de contrôle » comme le Conseil constitutionnel ou la Cour des comptes (56 %) et « des médias indépendants et pluralistes »
    (52 %) à cet égard, 62 % jugent que le développement des médias d’information en continu et des réseaux  sociaux est plutôt une bonne chose pour la démocratie. En revanche, moins de la moitié des sondés jugent absolument nécessaire « la présence de partis politiques différents » (47 %) et plus encore un Parlement (42 %).
    « Déconnexion des élites »
    Si les Français ne se détournent donc pas de la démocratie, ils jugent très sévèrement son fonctionnement et en attendent plus d’efficacité et de proximité. Ainsi, interrogés sur les facteurs qui fragilisent la démocratie en France, ils citent en premier lieu « l’impuissance des gouvernements à apporter des solutions à la crise économique » (50 %) et « la déconnexion des élites par rapport aux problèmes quotidiens des Français » (47 %).
    A cela s’ajoute le sentiment dominant que l’appartenance de la France à l’Union européenne « tend plutôt à affaiblir la démocratie en France » (45 %), quand 21 % des sondés pensent qu’elle la renforce et 34 % que cela ne change rien.
    La défiance à l’égard des responsables politiques est au cœur de ce désenchantement démocratique : quand on demande aux Français leur sentiment à propos des décisions prises par les pouvoirs publics, trois sur quatre (74 %, dont 58 % parmi les sympathisants du PS) assurent se sentir « de plus en plus manipulés », deux sur trois « de plus en plus ignorés », la moitié (48 %) « de plus en plus dépassés » et aucun ou presque (4 %) « de plus en plus entendus ». On ne saurait plus cruellement pointer la fragilité inquiétante du contrat démocratique français.
    Gérard Courtois, Le Monde.fr,7/02/2014
    http://www.polemia.com/la-defiance-vis-a-vis-du-systeme-politique-atteint-sa-cote-dalerte/

  • Les anti-Hollande ont fait le voyage jusqu'à Washington

    POLITIQUE - François Hollande a eu droit à un comité d'accueil francophone pour sa visite aux Etats-Unis, mais rien d'amical car les Français qui ont fait le voyage jusqu'à Washington sont ceux qui demandent sa d... Lire la suite »

  • Le dogme islamique est difficilement compatible avec l’État de droit

    Entretien avec Oskar Freysinger

    Dimanche 9 février, les Suisses devront se prononcer « contre l’immigration de masse ». Votre parti, l’UDC, demande que la Suisse limite l’immigration en revenant au système des contingents et renégocie la libre circulation des personnes avec l’Union européenne. Le scrutin s’annonce serré… Pourquoi cette volonté de limiter l’immigration ?

    Parce que le déplacement en masse de nomades du travail met en concurrence les plus faibles d’un pays contre plus faible qu’eux. Les classe moyennes fondent, les prix explosent et le pouvoir d’achat diminue. Un pays souverain doit pouvoir disposer d’un moyen de régulation des flux migratoires.

    Une plainte a été déposée contre l’affiche que vous avez réalisée en vue des votations. « Bientôt 1 million de musulmans ? Par conséquent : stop à l’immigration de masse », peut-on y lire. Le texte est illustré par une courbe en hausse exponentielle et une silhouette en burqa. Pour Matthias Bertschinger (Vert), « cette affiche dépasse non seulement les limites du bon goût, mais constitue aussi une discrimination raciale. On suggère dans cette affiche que les musulmans sont un danger pour la Suisse. Ceux-ci sont donc stigmatisés et blessés dans leur dignité », a-t-il estimé.

    Le dogme islamique est difficilement compatible avec l’État de droit en bien des points. Il faut donc éviter le communautarisme et l’établissement de sociétés parallèles. En régulant l’immigration, on peut augmenter la qualité de l’intégration. C’est une question de survie pour notre culture occidentale.

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  • Nouvel Arbitre était à la manifestation de l’Agrif contre les Femens!

    Ce samedi 8 février se tenait pour la quatrième semaine de suite une manifestation. Cette dernière, organisée par l’AGRIF (Alliance Générale contre le Racisme et pour le Respect de l’Identité Française et Chrétienne), rassemblait place Vauban toutes les personnes souhaitant la dissolution du groupuscule ukrainien Femen.

    Nous y avons retrouvé beaucoup de monde et de nombreux confrères étaient présent (Michel Janva du Salon Beige, Corsaire du Rouge et le Noir, Louis-Benoît Greffe de Politicviso, TV Libertés…) [...]

    La suite sur Nouvel Arbitre

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Nouvel-Arbitre-etait-a-la

  • Il est temps d’agir et de reprendre à notre compte l’éducation affective de nos enfants !

    Raphaël Peuchot, délégué de la Vigie des familles, répond au site Objection de la conscience. Extraits :

    "La VIGIE des familles est un collectif de parents d’élèves créé début 2013 à la suite du lancement par le gouvernement français de son « Programme d’actions gouvernemental contre les violences et les discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre » en octobre 2012.

    Le ministre de l’éducation nationale a déclaré vouloir « s’appuyer sur la jeunesse pourfaire évoluer les mentalités » et « changer les représentations » (Libération, 17/12/2012).

    Mais pour imposer quelle vision de la société à nos enfants ? Quelle représentation des relations homme/ femme veulent-ils « enseigner » en primaire ? L’égalité homme/femme se résume-t-elle à l’orientation sexuelle : n’est-ce pas vouloir troubler les plus jeunes jusque dans leur intimité profonde, celle de la construction de l’identité sexuelle, au surplus sans jamais en référer aux parents ?

    Nous voulons rappeler que l’école est là pour instruire et nous parents pour éduquer, le tout dans une communauté éducative en charge du bien des enfants. C’est pourquoi nous souhaitons développer une pensée de la confiance, une vraie relation bienveillante avec les enseignants afin que tous ensemble nous fassions en sorte de respecter la fragilité et la sensibilité des enfants.

    La VIGIE des familles entend informer les parents sur la nature et la réalité du combat engagé par les promoteurs du gender, dont le seul objectif consiste dans la déconstruction (c’est-à-dire la destruction) des représentations familiales (père, mère, enfant) mais également des valeurs morales qui en constituaient le socle. [...]

    Nous entretenons dans toute la France des contacts réguliers avec des parents ayant interrogé la direction de l’école de leurs enfants ou s’apprêtant à le faire. Les situations sont diverses : certains parents sont méprisés et parfois même ridiculisés par le corps enseignant ; d’autres sont écoutés et rassurés par des directeurs de l’école manifestement peu soucieux du sujet.Il existe des cas dans lesquels les parents sont clairement menacés. Nous en sommes là !

    [...] Forts de ces prérogatives, les parents sont fondés à exercer leurs droits d’information en interrogeant, par écrit s’il le faut, le chef d’établissement qui est tenu de leur répondre et de préciser le contenu d’un enseignement sur l’égalité ou la sexualité (Circulaire 2006-137 du 25/08/2006). A défaut, l’établissement et son directeur peuvent être poursuivis devant les tribunaux. Des recours sont en préparation.

    [...] nous invitons les parents à créer des collectifs dans chaque école, chaque académie, avec une seule règle : l’union fera notre force ! Il est indispensable de conduire des démarches collectives : dans la formation, la mise en réseau, l’action à l’égard des directeurs d’écoles. Par ailleurs, il faut bien reconnaître que les structures habituelles ne peuvent être des alliés fiables : les associations de parents d’élèves nous paraissent le plus souvent dépassées par le sujet, ou prises dans des considérations étrangères aux préoccupations légitimes des parents."

    Michel Janva   http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Sémantique : comment Marine Le Pen les fait tourner en bourrique…

    Mettre les bons mots sur les vraies choses : tel est le début de la sagesse.

    Mettre les bons mots sur les vraies choses : tel est le début de la sagesse. On ajoutera qu’en politique, celui qui maîtrise le vocabulaire aura toujours une longueur d’avance sur ses concurrents. D’où le paradoxe d’une Marine Le Pen s’étant appropriée la vulgate républicaine.

    Et cette étrangeté voulant que le Front national fasse désormais figure de dernier mouvement gaullien… D’aucuns objecteront qu’à sa naissance, en 1972, il n’était que tièdement gaulliste. Certes, mais n’était aussi que modérément lepéniste, étant, à l’origine, création d’Ordre nouveau, groupuscule issu d’Occident, dont les fondateurs s’en allèrent ensuite essaimer, qui au Parti républicain (Alain Madelin et Gérard Longuet), et d’autres au RPR (Alain Robert et d’autres).

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