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  • Le chrétien doit être un contre-révolutionnaire

    Homélie du Très Révérend Père Dom Jean Pateau, Abbé de Notre-Dame de Fontgombault, en la fête de l'Ascension :

    Prædicate Evangelium omni creaturæ - Annoncez l’Évangile à toutes les créatures. (Mc 16,15)

    Chers Frères et Sœurs, Mes très chers Fils,

    La finale de l’Évangile de saint Marc, choisie par l’Église comme lecture pour la Messe de l'Ascension, rapporte l'envoi en mission des onze Apôtres. Le séjour terrestre de Jésus touche à sa fin. La mission visible du Fils de Dieu incarné est arrivée à son terme. C'est au tour des Apôtres d'annoncer désormais la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, l’Évangile, et de l'annoncer à toutes les créatures.

    Pour les Apôtres s'ouvre une grande neuvaine qui se clôturera par l'effusion du Saint-Esprit au matin de la fête de la Pentecôte. Durant ces jours, les Apôtres ne devront pas s'éloigner de Jérusalem, mais attendre la visite du Paraclet, celui qui a été promis par le Père (cf. Ac 1,4). Il viendra illuminer et réchauffer des cœurs et des âmes encore bien tièdes. Jésus n'est pas sans savoir les limites de ceux à qui il confie l'évangélisation du monde. L'envoi en mission des Apôtres est précédé d'un reproche de Jésus visant ses disciples pour « leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité. » (Mc 16,14)

    Les paroles de Jésus sont-elles encore actuelles ?

    En ce jour, Jésus envoie encore en mission. Il nous envoie en mission.Tournons-nous vers le Père et demandons sur ceux qui sont devenus des chrétiens adultes, par l'onction de saint Chrême reçue lors du sacrement de Confirmation, une infusion renouvelée de l'Esprit-Saint et de ses dons, afin qu'à l'instar des Apôtres nous redevenions d'authentiques témoins du Christ.

    Une terre de mission s'offre à nous : Omni creaturæ : toutes créatures.

    Annoncer le Christ ce n'est pas emprisonner l'homme sous un carcan de préceptes mais le libérer de l'asservissement à ses passions. Il a fallu plus de trois siècles pour que les sociétés de l'Antiquité comprennent l'extraordinaire grâce qu'est la visite de Dieu pour l'homme.

    Aujourd'hui le même chemin doit être parcouru. Il commence par notre propre conversion. Sommes-nous convaincus que choisir le Christ, c'est faire le bon choix ? Avons-nous donc choisi réellement le Christ ? Croyons-nous enfin qu'annoncer le Christ, c'est servir son prochain ?

    Le monde actuel est un monde de dictatures : dictature d'un seul, dictature des plus puissants, dictature d'une majorité.

    Saint Thomas d'Aquin a donné un critère éminent de discernement politique : le bien commun. Les différents régimes de dictatures sont mauvais en tant qu'ils se proposent de promouvoir le bien d'une partie des membres du groupe. Un bon régime politique se doit de discerner et de promouvoir le bien commun de tous les membres du groupe.

    Il est difficile de discerner dans la vie politique actuelle une volonté de promotion du bien commun.

    Le but de la loi est plutôt d'encadrer un maximum de permissivité, offrant ainsi à chacun d'assouvir tranquillement ses passions, tout en recherchant un minimum de conséquence sur autrui ; ce qui permet d'éviter un trop grand nombre de mécontents. Une nouvelle humanité se construit laissant sur le bord de la route les êtres gênants ou encombrants : les enfants non désirés ou handicapés, les personnes âgées, les ratés de la société où prennent place tant de jeunes qui ne trouveront de réponse à leur misère que dans l'alcool, la drogue ou le suicide. La société, sûre de son bon droit, se bornera à constater le fait dans des statistiques sans âme, cachant derrière l'anonymat du chiffre ceux qui sont ses propres victimes et dont il ne faut pas parler.

    Alors que les sociétés délaissent l'homme, l'homme ne devrait-il pas délaisser ces sociétés et choisir à nouveau l'homme et son bien. Annoncez l’Évangile à toute créature ! Voilà la réponse du Christ.

    Les Apôtres auprès du Seigneur sont onze. C'est peu. Les disciples de Jésus représentaient quelques centaines de personnes tout au plus. Ce n'est pas beaucoup pour un Empire romain qui s'étend sur tout le bassin méditerranéen. Pourtant avec l'aide du Saint-Esprit, dans l'obéissance à l'ordre de mission reçu du Christ, les Apôtres entreprennent l'annonce de la Bonne Nouvelle qui sera accompagnée et confirmée par les signes accordés par le Seigneur.

    Le monde moderne n'est pas si différent de l'Empire romain décadent, tout particulièrement au plan de la morale et de la famille.Refuser tout repère authentique à l'enfant ou à l'adolescent a été, est, et sera l'arme de tous les dictateurs.En face de ceux-cile chrétien doit être un contre-révolutionnaire en tant qu'il refuse de se laisser étourdir par le foisonnement artificiel des idées, mais qu'il les brise contre le Christ et contre la réalité, afin de voir de quel bois elles sont faites.

    Comment écouter encore les chantres du relativisme, qui accueillent avec émerveillement toute sottise dont le seul mérite est d'être en contradiction avec les usages hérités de tant de siècles de christianisme et ayant fait leur preuve, et qui condamnent au silence, avec la plus grande sévérité, ceux qui se font les apôtres de ce qu'on appelait encore hier la vérité ou les fondements de la société. Il n'y a plus de vérité, plus de certitude, disent-ils... Mensonge, il y a l’Évangile. « Annoncez l’Évangile à toutes les créatures » demande Jésus à ses disciples.

    Les jeunes, les hommes et les femmes, toutes créatures ont un droit à la vérité. Ils ont le droit de connaître Dieu. [Lire la suite]"

    Michel Janva

  • Les socialistes pour le parti unique ?

    Pour monsieur Olivier Faure, la démocratie est en danger à partir de trois partis politiques !   

    Entendu ce mardi 27 mai 2014 à 19 h 40, sur BFMTV lors de l’émission « Face-à-face » après la victoire du FN aux élections européennes de dimanche : « Le tripartisme, c’est une menace pour la démocratie. »

    Et lui a énoncé cette affirmation à inscrire dans le marbre ? Ce n’est pas le conseiller municipal minoritaire d’une petite commune isolée au fin fond d’une région enclavée mais un député qui, en outre, est l’un des responsables nationaux du Parti socialiste. C’est même son… porte-parole !

    C’est en effet monsieur Olivier Faure qui a prononcé cette phrase. Et cela sans aucune ironie, le plus sérieusement du monde, sans même que son interlocuteur de l’UMP, Guillaume Peltier, vice-président (sortant) de ce mouvement, ne le reprenne, ni d’ailleurs l’animatrice, la pourtant très professionnelle Ruth Elkrief.

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  • Succès de la manifestation pour Meriam !

    Près de 300 Parisiens se sont réunis hier soir devant l’ambassade du Soudan pour réclamer la libération immédiate de Meriam, cette jeune chrétienne condamnée à 100 coups de fouets suivis de la pendaison par le Tribunal islamique de Khartoum.

    A l’appel de Chrétienté-Solidarité et de l’AGRIF, de Notre-Dame de Kabylie, de solidarité chrétiens d’Orient, de la cathédrale Arménienne, de l’Association d’entraide aux minorités d’Orient, de l’Observatoire de la Christianophobie et de Convergence Africaine, la foule, composée d’anonymes de toutes origines, européenne, maghrébine, asiatique et plus fortement hier soir africaine, a scandé avec vigueur : « Libérez Meriam ! ».

    Meriam-Soudan

    Parmi les orateurs, maître Triomphe, après avoir demandé que le Bâtonnier de Paris, rempart traditionnel contre l’arbitraire, puisse intervenir en faveur de Meriam, a rappelé que le calvaire de cette dernière, s’il est d’une indicible cruauté, n’était pas un cas isolé évoquant entre autre Asia Bibi qui croupit dans sa prison depuis de nombreuses années, elle aussi condamnée à cause de la charia. C’est pour cela que Mohamed-Christophe s’est dit « chariaophobe car c’est cette loi islamique qu’il faut dénoncer et rejeter ! » Enumérant les terribles peines encourues par cette jeune maman, enceinte de 8 mois, Daniel Hamiche a annoncé que des recours avaient été déposés pour pouvoir sauver sa vie.

    Arrivée sur place avec une amie, Madame Atika, co-fondatrice du CEMF, le Conseil des ex-musulmans de France, a pris la parole pour réclamer pour tous « la liberté de conscience et le droit de changer de religion ». « Meriam est très courageuse, a-t-elle affirmé, nous la soutenons. Elle doit être libérée ! » Pour Mme Atika, heureusement qu’il y a les réseaux sociaux pour faire connaitre ces initiatives car « les médias n’en parlent pas, ce qui est scandaleux ».

    La veillée s’est terminée par une prière. Mais le combat pour Meriam continue. C’est tout le monde chrétien et tout le monde civilisé qui devrait s’en emparer!

    La réaction de Bernard Antony :

    Mon pays et mon Église me font mal !

    Le martyre au Soudan de Maryam Yahia Ibrahim Ishag :

    L’État français n’a rien dit, rien fait, et monsieur Hollande nous parle des « valeurs » de sa République ?Quelles valeurs ? Et les politiciens, tous, se taisent.

    Mais plus triste encore, plus impardonnable, dans les églises et les temples, sauf exception dont nous n’avons pas à ce jour connaissance, pas de prière pour Maryam : ni chez les « propros » ni chez les « tradis », ni chez les huguenots. Or, à leur niveau, tous savent : les évêques comme les ministres, les pasteurs et les curés comme les sénateurs et les députés : Maryam a été condamnée à la torture sadique de cent coups de fouets, après quoi, sanguinolente, on la pendra.

    En attendant, dans sa cellule où elle était enchaînée, elle vient d’accoucher d’un deuxième enfant. L’autre bébé, de deux ans, est lui aussi incarcéré avec sa mère. Tandis que le mari de Maryam, infirme, vient lui aussi d’être arrêté et Dieu sait comment il est traité.

    Pourquoi toute cette horreur ?

    Parce que Maryam est coupable d’un grave crime contre la loi de l’islam, la charia ! En effet, chrétienne aussi fervente que son mari, elle ne savait pas qu’étant née d’une mère chrétienne mais d’un père musulman (l’ayant abandonnée, avec sa mère, à la naissance), elle était… musulmane. Mais c’est la charia qui le dit.

    Alors les éminents juristes de ce Soudan, État qui siège à l’ONU, avec lequel nous entretenons les réciproques ambassades, avec lequel nous commerçons et auquel nous vendons même des armes, ces éminents juristes ont conclu que Maryam a commis le crime d’apostasie. Il faut donc la mettre à mort, et de la manière que la loi de Mahomet l’exige. Avant que, comme tous les chrétiens, coupables « d’associationnisme », elle n’aille – comme le proclame le Coran – pour l’éternité en enfer.

    Le Soudan, ce n’est pas Al-Qaïda ni Boko Haram. C’est l’islam légal, l’islam « réel », certes de plus stricte application de la charia que d’autres. Mais en Afghanistan, en Arabie Saoudite, au Pakistan (où Asia Bibi subit son long martyre) et dans vingt autres pays, c’est la même chose, la même application à la lettre de la loi du « prophète ».

    À l’appel de Chrétienté-Solidarité-Persécutions, auquel se sont joints l’AGRIF, Notre-Dame de Kabylie, Solidarité-chrétiens d’Orient, la cathédrale Arménienne, l’Association d’entraide aux minorités d’Orient, l’Observatoire de la Christianophobie et Convergence Africaine, ce lundi, des centaines de chrétiens de toutes confessions et de toutes origines ont lancé devant l’ambassade du Soudan leur cri d’humanité : « Libérez Maryam ! ».

    Ceci n’a guère été rapporté dans les grands médias. Mais l’information court sur la plupart des médias de la liberté et de la vérité. Puissent ceux qui n’ont étonnamment rien dit se rattraper au plus vite ! Oublier Maryam dans son calvaire, se taire, ce n’est pas chrétien, ce n’est pas français, ce n’est pas humain !

    N’être pas présent pour répercuter nos cris d’angoisse et nos prières pour Maryam, Asia bibi et les autres, c’est une triste désertion de la vocation de notre identité française et chrétienne !

    À ce cri pour Maryam qui ne cessera que s’il est mis fin à son supplice, j’adjure tous les chrétiens de répondre de plus en plus nombreux « présent! » à notre appel :

    Libérez Maryam !

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/succes-manifestation-meriam_108526.html#more-108526

  • Boko Haram : le prétexte US-raélien ou le 11/9 bis, par Laurent Glauzy

    « Le groupe sanguinaire Boko Haram, de mouvance salafiste, qui revendique la création d’un État islamique dans le Nord du Nigeria, serait-il une construction des États-Unis servant à justifier une intervention au Nigeria ? Ainsi, Boko Haram ne serait qu’une répétition du fameux le 11 septembre, qui a permis, en 2001, l’invasion de l’Afghanistan et du puissant Irak de Saddam Hussein.

    Alain Chouet, officier du renseignement français, ancien chef de poste de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à Damas, avance dans la publication numérique Mondafrique (certainement avec l’approbation de ses supérieurs, dont celui de Hollande) que « Boko Haram est un monstre utile ». Concernant le chef de Boko Haram, Aboubakar Shekau, Chouet demande s’il est « un fou, un drogué irrationnel, un ancien chef de bande ? Les média l’ont décrit ainsi. Mais je l’ai entendu sur des vidéos faire ses revendications dans un arabe classique parfait. Ce qui est loin d’être commun en Afrique. »

    Le groupe armé Boko Haram existe depuis 2002. Mais, aujourd’hui, il ressemble à une armée de milliers d’hommes. Or, un fou drogué et inculte ne peut pas gérer une telle rassemblement.
    Avec l’enlèvement, à la mi-avril, de 223 étudiantes, Aboubakar Shekau donne même l’impression qu’il inscrit sa mouvance dans une logique internationale. Cette action terroriste a nécessité une importante organisation et a entraîné un coût économique.

    Alain Chouet souligne que Boko Haram possède d’importants capitaux lui permettant de rémunérer ses hommes de main, ainsi que d’embrigader et de séquestrer des personnes. Alain Chouet évoque même le va-et-vient, entre Ryad et Kano (repaire de Boko Haram), de valises pleines de dollars.

    L’officier du renseignement ajoute que des valises ont été vues, avec des porteurs différents, transiter par le Soudan, l’Afghanistan, la Lybie, la Syrie, le Mali et la Tunisie.

    Il affirme qu’« il y a une grande quantité de riches donateurs privés » en Arabie Saoudite et au Qatar prêts à fournir des fonds à Boko Haram. Alain Chouet assure que le Nigeria « est un pays où l’intégralité de la rente pétrolière est confisquée par les élites. Ce système a tenu pendant une vingtaine d’années, parce que les cadres de l’administration d’État et de l’armée étaient essentiellement des musulmans du Nord (45 % de la population est islamique), qui distribuaient une petite partie des bénéfices, assez pour calmer la colère populaire, chaque jour confrontée à la corruption du pouvoir. Cependant, à partir de 2000, la situation s’est inversée : la population du Sud a augmenté son contrôle sur le secteur public et l’armée. La finance islamique, entre les mains des banques internationales, a permis d’instrumentaliser cette colère. Jusqu’alors, Boko Haram était un mouvement de révolte locale, agité par des revendications économiques locales. Il n’était donc pas intéressé par le djihad, qui sort plutôt du moule saoudien.

    L’enlèvement des lycéennes, leur conversion de force annoncée le 12 mai par Aboubakar Shekau, et leur libération en échange de celle de prisonniers du groupe islamiste aux mains du gouvernement, ont bien entendu suscité la plus grande indignation dans le monde (à commencer par la femme du président américain Obama). Cette mise en scène sonne bien comme un prétexte orchestré pour légitimer une nouvelle ingérence « humanitaire » occidentale en Afrique. Plusieurs organisations non gouvernementales ont d’ailleurs appelé à l’intervention de l’entité supranationale Illuminati qu’est l’ONU.

    Il est à ce propos intéressant de constater que le nom officiel du groupe est Jama’atu Ahlul Sunna Lidda’awati Wal Djihad, est traduit en arabe par « la communauté des disciples de la tradition de l’Islam pour la prédication et la guerre sainte ». Quant à l’appellation de Boko Haram, qui proviendrait des populations locales du Nord-est du Nigeria, elle signifie en langue haoussa « l’éducation occidentale est un péché » : « boko », de « book », « livre » en anglais, et « haram », « interdit » en arabe - soit le rejet d’un enseignement perverti par l’occidentalisation. Dans un tel contexte terroriste, montée de toute pièce et aussi grossier que le 11 septembre, l’intervention de l’Occident devient une « nécessité ».

    Comment aussi ne pas imaginer que le président nigérian, Jonathan Goodluck a provoqué l’enlèvement de ces étudiantes pour consolider son pouvoir, et celui du pétrole anglo-américain ? De plus, Jonathan Goodluck, évangéliste baptiste – mouvance religieuse proche des États-Unis et de la CIA à laquelle appartient John Davison Rockefeller - a demandé l’aide d’agents secrets israéliens, dans le but unique de libérer les étudiantes (Nigeria News du 20/5/14) ! Voilà une belle occasion offerte à Israël pour s’ingérer dans les affaires de la première puissance économique d’Afrique, pays que connaît néanmoins Jonathan Goodluck pour y effectuer ses pèlerinages. »

     Laurent Glauzy

    http://www.contre-info.com/boko-haram-le-pretexte-us-raelien-ou-le-119-bis-par-laurent-glauzy#more-32873

  • Le décret Alstom va rebuter les investisseurs étrangers

    De Jean Rouvière dans Présent :

    "Le décret adopté le 14 mai dernier, à la demande du ministre de l’Economie et du Redressement productif, élargit les secteurs où « les investissements étrangers doivent faire l’objet d’une autorisation ». Jusque-là, seuls les secteurs de la défense, de la sécurité et des biotechnologies étaient protégés par une procédure d’autorisation préalable à la prise de participation ou de contrôle par des investisseurs étrangers.

    Si on se réfère au décret, on constate que sept secteurs ont été ajoutés : l’approvisionnement en électricité, gaz, hydrocarbures ; l’approvisionnement en eau ; les réseaux et services de transport ; les réseaux et services de la communication électronique ; les installations « d’importance vitale au sens des articles L. 1332-1 et L. 1332-2 du code de la défense » ; la protection de la santé publique.

    A première vue, il s’agit là d’une mesure de « patriotisme économique » (terme que le gouvernement préfère à celui de protectionnisme, qu’il déteste comme celui de nationalisme). [...] Marine Le Pen a qualifié « d’enfumage électoraliste » le décret pris par Arnaud Montebourg dix jours avant les élections européennes. Elle a fait observer que le décret sera « probablement retoqué par l’Union européenne puisque l’UE interdit le patriotisme économique ». C’est aussi un décret circonstanciel qui semble n’avoir pour but, dans le dossier Alstom, que d’écarter un Américain (General Electric) pour favoriser un Allemand (Siemens). Le vrai patriotisme économique consisterait à tout faire pour conserver Alstom en France.

    [...] Il y a, de fait, un décalage entre le décret apparemment protecteur du gouvernement et la réalité des entreprises. Les analystes les plus impartiaux observent que les usines françaises souffrent du sous-investissementLe décret Montebourg (qu’on pourrait appeler décret Alstom) risque d’aggraver un mouvement inquiétant.

    Le 28 janvier dernier, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a publié un rapport sur les investissements directs étrangers (IDE). Alors qu’ils ont augmenté de 11 % dans le monde en 2013, même en Espagne et en Italie, en France ils ont chuté de 77 %.

    Dans un communiqué, le Front national avait relevé alors combiencette baisse considérable des investissements étrangers était révélatrice du manque d’attractivité économique de notre pays : « Matraquage fiscal revers de l’austérité, lourdeur administrative, incertitude législative, folie réglementaire, syndicats non représentatifs, manque de vision : ce sont tous les maux que dénonce le Front national qui font fuir aujourd’hui les investisseurs du monde entier. »

    Par ailleurs, d’un point de vue économique les investissements étrangers sont pour le pays d’accueil le contraire des délocalisations. Le communiqué déjà cité expliquait bien que les IDE « sont mécaniquement un relais de croissance dont la France a cruellement besoin. Chaque euro engagé signifie des retombées supérieures à la simple valeur faciale de l’investissement. Il entraîne des liens, de la recherche, du développement, des créations d’emplois, des possibilités de réciprocité et des opportunités d’export, ce dont notre balance commerciale, dramatiquement déficitaire, a tant besoin ».

    Le patriotisme économique utile n’est pas une fermeture complète des frontières ni une volonté de vivre en autarcie. C’est la défense des intérêts français, des entreprises françaises, des emplois français. Rendre plus difficiles ou impossibles les investissements étrangers en France, c’est mettre en difficulté les entreprises françaises. Et il y a une différence à faire entre investir et prendre le contrôle."

    Michel Janva