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  • Quand les Celtes mesuraient le temps

    Le calendrier celtique remonte à des époques extrêmement éloignées. Il était transmis de bouche à oreille.

    Les Druides furent les gardiens jaloux du calcul traditionnel des jours, des mois, des années et de l'évolution des saisons.

    De la façon dont les Celtes subdivisaient l'année et les saisons, il ne nous reste plus que de rares indications, souvent peu objectives, qui nous viennent d'auteurs latins comme César ou Pline. Mais nous disposons aussi de quelques témoignages directs, très intéressants. Beaucoup d'encre a coulé après la découverte de fragments de calendriers gallo-romains en 1807 près du lac d'Antre, dans le Jura français et, en 1897, à Coligny, dans l'Ain. L'étude approfondie de ces restes nous révèle que le calendrier celtique remonte, pour ce qui est de son élaboration, à des époques extrêmement éloignées et, pendant des siècles, il a été transmis de génération en génération, exclusivement sous forme orale. C'est ainsi que le calcul des jours, des mois et des années, la cadence des fêtes au cours de l'année et le cycle des saisons, constituent une partie importante du vaste patrimoine des traditions celtiques, jalousement gardé par les Druides, ces prêtres qui étaient en quelque sorte les dépositaires de la sagesse dans le monde celtique. Les Druides étaient les seuls à connaître les vertus des plantes, à utiliser l'alphabet, à maîtriser les forces de la nature et à prévoir le cours d'événements et phénomènes naturels.

    La doctrine numérique de Pythagore

    D'après d'anciennes sources, les Druides étaient aussi des philosophes et ils connaissaient la doctrine numérique de Pythagore: c'est la preuve qu'ils possédaient un niveau de culture raffiné et qu'ils savaient accepter les apports culturels d'autres civilisations sans dénaturer la leur. Il semblerait que ce soient bien les Druides qui aient inventé le calendrier des Celtes et gardé ses secrets pendant des siècles. Selon les chercheurs, il est possible de distinguer deux phases d'élaboration du calendrier celtique: une très ancienne phase, puis une autre, plus récente et plus complexe, laissant transparaître l'influence d'autres civilisations, surtout latine et grecque. La phase la plus ancienne de l'élaboration de ce calendrier est aussi la moins connue.

    Grâce à des études très poussées en archéo-astronomie, il a été possible de faire remonter ses origines à l'Age du Bronze. Ce genre de calendrier était établi d'après le lever du soleil, sur cette base, les dates les plus importantes de l'année étaient les solstices et les équinoxes. Ce fait a amené certains chercheurs à en conclure que déjà à l'Age du Bronze l'année était divisée d'après le nombre de jours pendant lesquels le soleil se trouvait en déclinaison +16° ou -16°. Puisque cela se vérifie aux alentours du 2 février (-16°), du 5 mai (+16°), du 6 août (+16°) et du 2 novembre (-16°) ces quatre jours devinrent les points de repère de l'année et on leur associait les fêtes principales qui marquaient ainsi les changements des saisons. Les fêtes, liées à des cultes et à des rites ancestraux avec la Terre et les éléments naturels, furent plus tard christianisées par l'Eglise Catholique qui entendait ainsi déraciner à tout prix le paganisme et l'héritage du monde celtique. Elles furent modifiées dans leur nom et leur signification, mais malgré ces changements, elles sont encore aujourd'hui bien vivantes, témoignage d'un lien plus étroit que jamais, et tout à redécouvrir, entre notre culture et celle de nos ancêtres celtiques.

    Imbolc et Beltaine, Lughnasad et Samain

    La fête de Imbolc était célébrée le 2 février ; celle dédiée au dieu de la lumière se tenait le 5 mai. Le 2 février on célébrait la fête de Imbolc, fête qui a survécu jusqu'à nos jours et qui est plus connue sous le nom de "Chandeleur". Quant à la fête de Beltaine, elle était célébrée le 5 mai et était dédiée à Bel, le dieu celtique de la lumière. Parfois elle était aussi appelée Cetsamain, qui signifie "début de la chasse". Comme cette date désignait l'apogée du printemps, c'était la fête de la liesse et de la musique : les jeunes dansaient et chantaient autour de l'arbre sacré en tapissant le sol de fleurs pendant que dans les champs on allumait des feux. Plus tard la date du 5 mai fut déplacée au 1 mai ; en Italie, elle est toujours célébrée sous le nom de Calendimaggio (Calendes de mai).

    Le 6 août c'était la fête de Lammas, appelée aussi Lughmasa ou Lugnasad dans la tradition britannique; en Italie, cette fête correspond au 15 août et est connue sous le nom de Ferragosto. Enfin, Samain, qui inaugurait le long hiver celtique. Elle tombait le 2 novembre, était dédiée au culte du feu et entretenait des liens très étroits avec le culte des morts. Peut-être l'Eglise catholique choisit-elle le 2 novembre pour la commémoration des morts justement à cause de cette tradition ancestrale, dans le but évident d'éteindre tout souvenir du paganisme, en lui procurant une nouvelle signification, toute chrétienne.

    Le Calendrier de Coligny

    Les meilleures informations directes sur le calendrier celtique sont connues grâce à une table en bronze découverte à Coligny et qui date de la fin du IIième siècle après Jésus-Christ. La table, dont ne subsistent aujourd'hui que des fragments, fut gravée par les Druides pour préserver leurs connaissances astronomiques et leurs traditions du danger que la conquête romaine de la Gaule représentait, en quelque sorte pour que ces connaissances ne soient pas perdues à jamais. Ce calendrier témoigne d'une connaissance avancée des normes qui régissent les mouvements des astres et prouve que les Celtes, contrairement à ce qu'affirment péremptoirement les panégyristes de la culture latine, maîtrisaient des notions astronomiques et mathématiques fort avancées.

    Le calendrier de Coligny est un calendrier lunaire qui s'étale sur une période de 5 ans, totalisant 62 mois; 5 mois comptaient 29 jours et 7 mois en comptaient 30, pour un total de 355 jours. La non correspondance avec l'année normale de 365 jours était corrigée en insérant, au long du cycle de 5 ans, deux fois un mois supplémentaire de 30 jours: une fois au début de la première année et une deuxième fois au milieu de la troisième année. Dans le calendrier de Coligny les 62 mois du cycle sont disposés en 16 colonnes comprenant chacune trois ou quatre mois. Les mois sont numérotés de 1 à 12, pendant que les jours de chaque mois sont subdivisés en quinzaines et précédés par des abrégés qui en indiquent la nature: D (jour), MB (bonne journée), AMB (mauvaise journée). Devant chaque jour il y avait un trou dans lequel on plantait un petit bout de bois pour signaler le jour en cours. Au début du mois apparaissait le nom du mois suivi par le terme MAT(U), complet, pour les mois de 30 jours, ou le terme ANM(ATU), incomplet, pour les autres mois.

    Les prêtres connaissaient la doctrine numérique de Pythagore. Une journée était calculée, comme le font encore aujourd'hui les Juifs et les Musulmans, de coucher de soleil à coucher de soleil. Le mois débutait à la pleine lune. Les noms des mois et leur position reflètent le lien profond des Celtes avec la Terre et les saisons agricoles. L'année commençait au mois de Samonios (chute des semis qui correspondait à octobre/novembre), c'est-à-dire quand, à l'arrivée de l'automne, les noix et leurs coquilles tombent des arbres.

    Le cycle celtique des mois

    Suivaient, dans l'ordre: Dumannios (les plus sombres profondeurs, novembre/décembre), Riuros (temps froid, décembre/janvier), Anagantinos (temps de rester à la maison, littéralement: incapable de sortir, janvier/février), Ogronios (temps de la glace, février/mars), Cutios (temps des vents, mars/avril). A la fin du premier semestre, tous les 5 semestres, on intercalait un mois supplémentaire appelé Mid Samonios. Avec Giamonios (exposition des bourgeons, avril/ mai) commençait le deuxième semestre suivi par Simivisonios (temps de la lumière, mai/juin, quand le soleil est à son zénith), Equos (temps des chevaux, juin/juillet, idéal pour les voyages), Elembivos (temps des réclamations, juillet/août quand, à l'occasion des foires, on fêtait les mariages et on présentait les cas à débattre devant les juges), Edrinios (temps d'arbitrages, août/septembre, quand on tranchait les litiges) et Cantlos (temps des chants, septembre/octobre, quand les poètes s'installaient dans les villages pour y passer l'hiver).

    Outre les tables de Coligny et du Lac d'Antre, il y a plus de trente ans, en 1967, ont été retrouvés d'autres fragments d'un calendrier celtique dans le sanctuaire de Villards d'Héria. Tout ce matériel constitue la preuve irréfutable de l'importance que les Celtes attachaient à la subdivision de l'année et à leur rapport, franc et direct, avec les saisons et les éléments de la nature dont dépendait la vie de leur civilisation. Les fêtes que nous célébrons aujourd'hui, les noms de nos territoires et de nos villes et la langue que nous parlons révèlent des matrices celtiques certaines. Et malgré les millénaires d'histoire et les différentes dominations, chacune apportant sa propre culture, notre lien avec la civilisation celtique reste extrêmement vivant et irréfutable. Aujourd'hui plus que jamais.

    Elena PERCIVALDI.

    (article issu de La Padania, Milan; trad. Franç.: LD)

    Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1998

    http://vouloir.hautetfort.com/archive/2014/06/09/celtes-temps.html

  • Service d'oncologie pédiatrique de l'hôpital de Garches : Le scandale continue

    Suite à l'expulsion des familles soutenant le Professeur Delépine dans sa lutte pour le maintien de son unité au sein de l'hôpital de Garches, Marisol Touraine, ministre de la santé, a déclaré ce matin, sur le plateau de BFMTV, que le service d'oncologie pédiatrique serait bien fermé. Elle s'est défendue :

    "Les enfants continueront à recevoir les mêmes soins et ce, à moins de 5 kilomètres de là où ils sont aujourd'hui soignés ».

    Même si le mensonge est une méthode courante chez nos ministres, Marisol Touraine pêche en plus, cette fois-ci, par omission, car elle ne précise pas que cette issue ne répond absolument pas aux besoins des enfants concernés, et pourrait même les mettre en danger, car il faut savoir qu’à Ambroise Paré (l'hopital où les enfants actuellement suivis par le Professeur Delépine doivent être transférés) il n’y a pas d’oncologie. Donc les enfants seront en pédiatrie ordinaire avec les autres enfants et leurs germes. Quand on  sait la fragilité d’un enfant cancéreux...

    Il n’y a également pas de service de réanimation à Ambroise Paré. Or il est nécessaire de pouvoir être extrêmement réactif avec ces enfants malades.
     
    De plus, Ambroise Paré est un hôpital de proximité donc adossé à l'Hôpital Curie. Lors des réunions du corps médical,  l’oncologue des petits enfants malades devra faire face à 5 ou 6 spécialistes des “thérapies  innovantes”.
     
    Il est donc flagrant que les conditions du transfert ne sont pas du tout satisfaisantes, et Marisol Touraine ne peut l'ignorer.
     
    Durant l'entretien, Marisol Touraine a également affirmé que les enfants ne "peuvent être inclus dans des  essais thérapeutiques si vous (parents) ne le voulez pas et si vous ne le demandez pas”.  Or, concrètement, les parents concernés subissent une réelle pression de la part des oncologues  (Les retombées financières pour l'hôpital ne sont pas évoquées par le ministre). Certains ont même été menacés de se voir retirer la garde parentale.
     
    Le ministre affirme également que "les associations de parents demandent  davantage d’essais thérapeutiques”. Comme pour le débat Euthanasie/soins palliatifs, il faudrait sans doute informer les parents qu'une méthode existe et qu'elle a fait ses preuves pour qu'ils aient réellement le choix.
     
    Enfin, Marisol Touraine trahit sans doute le fond de sa pensée lorsqu'elle déclare que "c’est  nécessaire pour faire avancer la science". Ainsi, le ministre explique que ce qui est important n’est plus de soigner mais de faire avancer la science. (Cette volonté de "faire avancer la science" se retrouve dans le plan cancer : doublement du nombre d'enfants à faire entrer dans les essais !).
     
    Le scandale continuant avec la bénédiction du gouvernement, les lobbys pharmaceutiques doivent se frotter les mains... pendant que des familles restent dans l'inquiétude pour la santé de leurs enfants.
     

    Carole d'Hombelois

  • Prêtres et guerriers

    « En vérité le combat où nous sommes engagés se joue toujours plus clairement entre les puissances de la vie et celles de la mort. Les preux s’y tiennent épaule contre épaule, comme les chevaliers des temps jadis. » Ernst Jünger

    Car il est temps de surgir de la boue pour s’engager vers de nouvelles aurores. J’ai donc choisi de reconnaître la symbolique si vivante au cœur de laquelle prêtres et guerriers s’appellent et se répondent dans une conspiration sacerdotale. Mais comme la génération est jeune ! Les îles du symbolisme, d’abord qu’on ne les effleurera qu’au large du siècle, ne se livreront an regard que sur les cartes marines des belles maturités. La jeunesse littéraire du siècle semble ne jamais naviguer que dans les eaux territoriales des influences légères et éphémères. Chris-crafthors-bord s’y brûlent la politesse négligemment. Choisir avant tout, selon la moralité des nécessités impérieuses, l’austérité d’une voilure pleine de vent, les solitudes exigeantes de la haute mer. Pourquoi le plus vif, comme le plus doux de l’existence ne s’écriraient-ils pas selon ce seul regard, au détachement suffisamment joyeux pour demeurer toujours tragique !

    Cher Alain de Benoist, c’est en songeant à notre belle conversation sur les dangers de nos solitudes, au sein de la lumière enténébrée de tout engagement comme au cœur des ténèbres illuminées de tout isolement, que je réponds à votre désir d’évoquer ici Ernst Jünger. Aux hommes qui ont choisi de ne point ironiser sous l’influence lugubre d’un nihilisme désormais planétaire, nulle alternative : nous devons aux civilisations que nous portons en nos mémoires et en nos quêtes l’élan le plus ardent hors des tranchées, dans la solitude la plus lumineuse. Mille poètes-guerriers, depuis les origines, plumes, pinceaux, burins pour seules armes d’attaque, tentent de s’acharner sur ces rivages insensés de la Beauté pour prendre l’île d’assaut. Mais pour quel au-delà d’interrogations ? Pour que survivent l’écriture, et toute conduite artistique inspirée, il faut que se lèvent les drapeaux noirs des grandes méditations. Ces passions qui forgent nos rêves, dans la nostalgie d’hier et le salut de demain, devraient ainsi suivre les voies alchimiques de la transmutation du FEU en LUMIÈRE.

    Guerriers et prêtres, telles sont les dernières figures qui s’imposent. Le long de la Colline du Retour, là où brûlent, sous les torches des preux, toute conduite et toute écriture mondaines, l’humanité bernanosienne ne cesse de répondre — selon ce rythme immense et inachevé des chants de grande profondeur — à l’honneur jüngerien. Quatre-vingt dix ans, marcheur solitaire dans les bois enneigés de Wilflingen, guerrier adolescent et prêtre argenté au milieu des ruines, c’est ainsi que j’ai saisi, l’hiver dernier, la lumière aurorale dans quoi se lève le beau visage d’Ernst Jünger — et de son écriture. À partir d’une méditation sur Jünger, en écho s’impose Bernanos. D’une rive à l’autre, il nous appartient de faire passer au travers des mentalités mondaines les cinquantes pages du manuscrit de l’hôtel Majestic comme les pauvres cahiers d’écolier de la papeterie de Pirapora : Les enfants humiliés, prière des pauvres, inaccessible aux nantis. Rien, à jamais, ne sera donc séparé. Aux fronts insurrectionnels qu’ouvre Jünger, dans la mémoire guerrière de son œuvre, répondent les autels qu’élève Bernanos, l’exilé. Mais aussi, les royaumes de l’un appartiennent à l’autre. À n’importe quel prix, l’écriture doit demeurer. Jünger, Bernanos, dans nos veilles les plus ardentes, nous apprennent à ne rien craindre.

    La création a le visage des brûlures joyeuses

    Si Jünger, selon une compréhension ultime de l’écriture, écrit La Paix par l’expérience de La guerre, notre mère, procédant ainsi à la transmutation du feu en lumière, il semble qu’en Bernanos se soient retrouvées toutes les humilités insolentes d’une prêtrise authentique, soulignant ainsi l’élan insurrectionnel de la prière. Car rien, à jamais, ne sera séparé. En ces temps de la fin, l’homme d’écriture n’a qu’un repaire : en ce lieu d’écartèlement entre les puissances insurrectionnelles du guerrier et les pouvoirs spirituels du prêtre, dans une CONSPIRATION SACERDOTALE face au nihilisme de la chute. Oui, en vérité, tout se crée à flanc de coteaux, dans les forêts sombres de l’épreuve, là où Nietzsche-Zarathoustra conseille, non pas le travail, mais la lutte, non pas la paix, mais la victoire ; là où la sérénité de la création a le visage des brûlures joyeuses.

    Cependant, en tout instant et en tout lieu, la mort, par excès de mondanité. Ce que je sais, c’est qu’aux ambitions du visible s’opposera toujours l’accomplissement de l’invisible. Nul régime ne tordra le cou à cette loi universelle, à cette certitude christologique. Pour faciliter avant tout l’émergence des moralités intérieures dans les mondes artificiels du visible, la démocratie porte en elle sa propre mort par impuissance existentielle. Les moralités intérieures : l’Être porte en lui sa propre désespérance, et le reste, sa chute, ses élévations. Feu et lumière, en ce siècle de nuit, voilà l’essentiel de ce qui nous torture et indéfiniment nous embrase. Que le feu de nos fascinations appartiennent à l’Âme, aux passions émotionnelles qu’elle avive en toute blessure intime, et que la pauvre lumière de nos méditations procède de l’Esprit, des pouvoirs rigoureux d’élévation dont il est l’éternel dépositaire, telle est la seule dynamique existentielle qui doit nous faire traverser les obscurantismes des temps devenus, en tout domaine, TOTALITAIRES.

    D’une main à l’autre, au cœur des forêts occultes, les rebelles aux traits émaciés se passent les torches : petit-fils spirituel de Morand et prince comploteur de l’Europe Galante, Michel Bulteau, dans sa livraison de printemps de ses Maximes indéfendables, fonde à son tour son écriture sur une méditation jüngérienne : « Le feu, écrit-il, sépare les chemins de terre et d’eau. Avec ses mains bleues et vertes il repousse les livres qui tombent comme des larmes ». Car telle est la perversité du feu, quand une écriture de haute méditation devrait régner comme source vivante de toute lumière, inlassablement et dramatiquement rejetée au profit des effervescences tumultueuses de la matière et du sang. 1914, dernière guerre de sang ; 1939, guerre de matière, et ce doit être enfin la montée européenne d’une subversion pro-gaullienne qui régénérera le mythe du combat en lutte spirituelle.

    Soit. Mais nul aveuglement : l’honneur demeure dans la boue, dans le sang et dans le feu des tranchées. Qu’on ne cherche pas, pour reprendre Bernanos, la perversité du feu en ces fronts de l’Avant même si à tout moment la tragédie les couvre de son manteau de soie noire. Moins que les ténèbres du feu, qui peuvent encore porter en elles leur propre illumination intérieure de courage et d’honneur — en un mot : d’élévation —, ce sont ces ferveurs souterraines de l’Âme, ces impulsions sourdes des peuples, qui nous guident, fiévreusement, à toute extrémité totalitaire QUELLE QU’ELLE SOIT ET DANS N’IMPORTE QUEL BUT.

    La transmutation du feu en lumière

    Le fascisme mussolinien, l’Allemagne hitlérienne, le néo-surréalisme éclaté de Mai, jusqu’en ses prolongements d’aujourd’hui si habilement récupérés, ne furent ainsi jamais touchés par la grâce de la lumière. Car une telle écriture des destins est si solitaire ! Il semble que les flammes bleues et vertes des conflits armés brûlèrent jusqu’à Yalta — et leurs braises, quoi qu’on en dise, n’en finissent pas de couver en nos demeures intérieures dévastées, en nos âmes torturées par toutes les passions dignes des jeunes hommes bien élevés.

    De ces rivages, si vite la proie de tous les désastres intimes, et politiques, sont toujours chassées l’ordonnance rigoureuse de l’Esprit, la lumière par quelques preux extirpée du feu à pleines mains, par les mains pleines de l’écriture — comme le furent, du monde, les fulgurances du Christ. En ces nuits de Walpurgis, en ces temps et en ces lieux de ténèbres, plus que jamais la moralité des nécessités impérieuses exigerait qu’on se retire dans les forêts jüngeriennes de la Paix, aux confins des profonds silences et des solitudes immenses, pour y deviner enfin la symbolique de la transmutation du feu en lumière.

    La stricte ordonnance du règne de la douleur

    Il y va des seules finalités rédemptionnelles qui nous importent. De la même façon qu’en 1940, Georges Bernanos écrivait : « Nous n’avons certainement pas raté la guerre, on ne rate jamais la guerre, il n’y a que le premier pas qui coûte, le premier et le dernier, mais nous avons totalement raté la rédemption de la guerre ». Écrire, et lire, cette transmutation rédemptionnelle, bien sûr, ne procèdent que d’une faiblesse : « Pour accomplir le nécessaire, écrit Jünger, il nous faut l’expérience ». Or nous, nous sommes une génération littéraire dépourvue de passé ! Seuls nos aînés les plus proches, parmi les plus bouleversants, qui vivent en nous d’une terrible intensité, ont serré contre leur poitrine ensanglantée le plus cruel de l’existence dont l’expérience, en ces arrière-saisons de paix morte, de paix pacifiste, tant nous fait défaut.

    Errant dans leurs propres ténèbres, les jeunes écrivains d’une Europe apocryphe croiront longtemps qu’ils ne seront jamais que des héritiers. Car, encore une fois, à l’orée de toute vie intérieure : la mort, dans une vaste massification de toutes les médiocrités armées. Il faut toujours se souvenir que les premiers loups que le poète pose en travers de son regard sont ceux de la dérision : vingt ans dans ces villégiatures du désespoir, quand s’élève l’incantation voluptueuse d’un dandysme existentiel vers les sortilèges des salons ruinés, et la décadence, toute séduction impudiquement offerte sur la couche du cynisme, déjà.

    L’immaturité philosophique de n’importe quel jeune auteur de droite consiste à barboter en ces adolescences de feu. Après tout, ce n’est jamais qu’un moindre mal. Car il faut toujours se souvenir que l’homme d’écriture, celui qui s’éventre sur les pieux de l’authenticité, arrache un à un les masques qui ornent le beau visage de la douleur. Or, « le règne de la douleur, écrit Jünger, est d’une stricte ordonnance, et l’homme descend pas à pas ses rangs, ses limbes et ses degrés. C’est alors qu’il retourne aux frontières de la vie ; et comme les sources débouchent dans les lacs et puis dans les mers, les souffrances se rassemblent dans des vases profonds dont les lignes s’épurent. De même qu’il existe une conscience pour les pensées, les souffrances prennent des formes qui, se fondant dans une entité supérieure, leur donnent un sens profond ».

    Le rôle princier du passeur clandestin

    Sans doute est-ce ainsi, selon l’ordonnance de la douleur, au creux des vases profonds où toute lumière se recueille — comme jadis, au creux du théâtre grec, se fermentait la tragédie antique — que nous-mêmes demeurons fidèles à la tragédie de ces aînés que nous affectionnons — et en ce sens fidèles à la dialectique de l’écriture qui veut que l’on forge la beauté de demain avec la boue et le sang d’hier. L’essentiel des destins d’aujourd’hui, c’est que nous franchissions les torrents de guerre : surgir du feu, franchir la ligne, accéder aux nouvelles rives, à ces lieux d’ultimité et de plus haute maturité où se féconde toute méditation un tant soit peu sérieuse sur le devenir de l’Être. Jünger, entre autres, a le rôle princier du passeur clandestin.

    Soit. Mais l’homme d’écriture, prêtre et guerrier tout ensemble, brûle le temps de son existence et de son écriture à l’endroit de crucifixion de cette déchirure, entre les deux pôles écartelés de la prière et de l’insurrection. Car, en vérité, si l’écriture doit devenir prière et si nous-mêmes devons accéder aux plus hautes méditations de la prêtrise, en vérité on ne saurait définir la prière de l’écriture autrement qu’insurrectionnelle — au sens où Bernanos, en ses cloîtres, l’élevait — ni appréhender l’insurrection au dehors de son foyer spirituel. Le feu de toute rébellion ne nourrit-il point la lumière de quelque pauvre méditation, de la même façon, note Jünger, que « le salut naît de la souffrance ».

    Saisir la symbolique présente du guerrier pour qu’elle devienne le ferment de tout recueillement spirituel, et métapolitique, ce n’est pas approuver la guerre ; ce n’est pas non plus en attiser la braise encore brûlante, c’est, beaucoup plus humainement, selon le mot de Witold Gombrowicz — « par-dessus tout, l’humain rencontrera un jour l’humain » — croire à la transsubstantiation des valeurs. Ernst Jünger, en 1943, écrit encore : « Ce n’est donc point un hasard si ce monde est de feu : nous vivons dans le creuset de la forge et dans les affres de l’enfantement ».

    L’Europe dans le creuset de la forge occidentale

    Une seule fécondation : l’Europe, dans le creuset de la forge occidentale désignée comme Empire de la Troisième Voie, de la Troisième Voie d’accomplissement spirituel entre le pouvoir glacé de l’Esprit de l’Est et les puissances émotionnelles de l’Âme de l’Ouest. Le reste, l’homme d’écriture — l’homme de la plus haute mémoire — S’EN FOUT. Versailles, Galerie des Glaces, 1919, et les utopies genevoises. On ne saurait rire, rétrospectivement, de l’étroitesse du petit politique, autrement qu’étranglé de sarcasmes. Sanglots et sacrifices, ratifiés sur des traités de théorie, construction de papier, égorgés en plein vol d’élévation. Quand il eût fallu conclure des alliances entre mystique et politique, sacrifices et sanglots achevèrent leur chute dans les corbeilles à papier des fonctionnaires de la S.D.N.

    La Paix, à son tour, manifeste subversif d’un dénouement spirituel du second conflit, circulera sous le manteau, tandis que les Enfants humiliés, traîné par Bruckberger jusqu’au front de Sarre, disparaîtra au cours de la retraite. Ainsi, la construction de l’Europe, à chaud, par quelque voie spirituelle que ce soit, nie-t-elle toujours la création de l’Europe. Versailles ne servit jamais qu’à souligner plus cruellement les discordes nationalistes tandis que Genève, lieu de finition extrême des évolutions rationalistes, s’attachait minutieusement à une besogne d’assureur-conseil. Un quart de siècle plus tard, dans les salons de l’hôtel Majestic, tout était écrit, en un manuscrit de cinquante feuillets, expédié à Rommel par Speidel, à couvert de la plus grande discrétion, pour ce qui concernait enfin une Europe salvatrice, une Europe spirituelle capable des hautes transsubstantiations nécessaires, avec pour fruit de guerre une Pax Europa.

    Rommel le lut, et dit : « Sur de telles bases, nous pourrions travailler dans l’avenir ». Et Jünger, aujourd’hui, d’ajouter : « J’esquissais l’image d’une Europe qui ne pouvait se réaliser que par l’accord des peuples libres, et qui devait définir un nouvel ordre, c’est-à-dire des formes d’existence pour le Travailleur (1), héros du monde moderne. Je dois dire que de cette Europe, on s’éloigne tous les jours davantage. Qu’est-ce que cette nébuleuse de Bruxelles et de Strasbourg, où l’on ne parle que de lait, de vin, et de pommes de terre ? Une dérision ! »

    Mitrailler à vue les ambassades des Ténèbres

    Cette Pax Europa, de nos songes immémoriaux, demeure cependant un cercueil d’explosifs au travers de la passe : USA, URSS s’emploient à les déminer, anges noirs, diables rouges officient activement au culte du matérialiste nihiliste, au culte du nihilisme matérialiste. Quand le tombereau d’ordures, d’obscurantisme et d’ignorance, que nous autres, au cœur de la plus grande mémoire universelle, y déversons allègrement couvre à chaque instant cette œuvre de sape. Qu’on ne s’étonne pas, ainsi, que l’homme d’écriture, surgissant des tranchées, reprenne pour son compte la symbolique du guerrier, et mitraille à vue les ambassades des Ténèbres.

    « Chaque homme est une lumière, écrivait Jünger, et chaque lumière qui s’allume est une défaite des ténèbres. Il suffit d’une bougie pour disperser tant d’ombre ». Certes, en nos ferveurs insurrectionnelles, il nous plaît de bander l’arc de notre écriture pour flécher toute imposture et tout artifice. La souveraineté de l’aventure est aussi inscrite en nos jeunesses, toutes insolences au vent. L’aurore nous appelle à des tâches de feu. Mais quand s’apaise la flamme, que s’élèvent les silences crépusculaires, c’est au bord des falaises que nous songeons à nos pauvres mots qui ne sont jamais que bougies égarées.

    ► Grégoire Dubreuil, éléments n°57-58, 1986.

    ◘ sur l'auteur (1956-2007) : fils des écrivains Jean-Louis & Brigitte Dubreuil, critique littéraire (il relança la revue Matulu), romancier : Un certain bonheur (sous le pseud. de Hugues Montseugny), La jeunesse est lente à mourir (Table ronde, 1984, prix Vitet) ; essayiste : Au large du siècle (Table ronde, 1984).

        1. Pour ce qui concerne la figure du "Travailleur", dans La Paix : « La paix sera gagnée lorsque les forces consacrées à la mobilisation totale seront libérées pour des fins créatrices. Alors s’achèvera l’ère héroïque du Travailleur, qui fut aussi son âge révolutionnaire. Le torrent impétueux s’est creusé !e lit où il deviendra paisible. En même temps le Travailleur, abandonnant son esprit titanesque, se révélera sous de nouveaux aspects, et l’on apercevra son rapport à !a tradition, à la création, au bonheur, à la religion ».

    http://vouloir.hautetfort.com/archive/2014/06/20/bernanos.html

  • La politique n'admet ni l'amateurisme ni le romantisme

    De Frédéric Pichon dans Présent :

    "« La politique est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire. »

    Si cette phrase de Richelieu n’est pas “thomiste” elle n’en souligne pas moins l’urgence de deux impératifs :

    - La politique est un art.

    - La politique s’attache non pas aux fins dernières mais à la nécessité.

    La bonne volonté si elle est nécessaire n’est pas suffisante.L’amateurisme ou le romantisme en politique sont des écueils souvent rencontrés dans les milieux de droite. La politique est un art qui suppose une méthode, une connaissance du terrain ainsi que des forces en présence.

    Le Christ lui-même le rappelle : « Quel roi, s'il va faire la guerre à un autre roi, ne s'assied d'abord pour examiner s'il peut, avec dix mille hommes, marcher à la rencontre de celui qui vient l'attaquer avec vingt mille ? S'il ne le peut, tandis que cet autre roi est encore loin, il lui envoie une ambassade pour demander la paix. »

    La politique implique donc un rapport de force et envisage la possibilité de composer avec des personnes ne partageant pas l’intégralité de ses convictions.

    Force est de constater que beaucoup de catholiques dits intransigeants ne réalisent pas que nous vivons dans une époque profondément déchristianisée. S’il reste quelques vestiges culturels et même quelques valeurs chrétiennes sécularisées, l’argument d’autorité ne suffit plus. Les cœurs et les intelligences sont blessés et ce ne sont pas les arguments péremptoires qui feront changer les choses : au contraire.

    Par conséquent,si la politique peut être indirectement un instrument d’évangélisation pour les chrétiens, il ne s’agit pas de sa fin propre.

    La fin propre du politique est la recherche du bien commun. Dans une société profondément éclatée, il s’agit de retrouver ce qui contribue à la concorde des citoyens sans qu’aucuns, en particulier les plus faibles,  ne soient sacrifiés. Bien entendu, il ne s’agit pas de transiger avec la vérité mais pour que celle-ci soit audible, il faut du temps, de la persuasion et de la patience.

    Le rôle du Prince en politique n’est pas de jouer à l’infirmier mais d’éviter les malheurs publics. A l’Eglise, à la société civile, aux associations, aux familles d’assurer les bonnes œuvres et de panser les plaies des corps et des cœurs.

    Quand les catholiques de droite disent qu’il faut défendre les “valeurs”, ils ont tout à fait raison. Mais ils oublient deux choses : la première c’est d’être cohérents et exemplaires auprès de ceux qui souffrent et qui n’ont pas reçu autant qu’eux. Et de ne pas apparaître seulement comme les défenseurs d’un communautarisme en concurrence avec les autres, mais comme les véritables défenseurs de la cité. Car le communautarisme n’est pas seulement une plaie pour le bien commun, il est aussi, s’agissant des catholiques, un obstacle à une véritable évangélisation.

    L’ouvrier d’Hénin-Beaumont ou de Forbach ne fait peut-être pas de la lutte contre le “mariage pour tous” sa priorité, même s’il est fondamentalement contre car comme le disait Orwell, la “morale commune” (ou “common decency”) est plus répandue chez les classes populaires, qui sont plus saines que les élites. Mais il subit déjà les foudres de la mondialisation : délocalisation et immigration de masse. Et c’est sans doute là sa priorité.

    Jaurès lui-même le disait : « A ceux qui n’ont plus rien la Patrie est le seul bien. »

    Or, aujourd’hui, si elle est confrontée à un déclin d’ordre moral, culturel et spirituel, la France s’est vue dépouiller des attributs de sa souveraineté au profit de l’Union européenne et d’une oligarchie financière mondiale (qui va étendre ses pouvoirs avec le traité transatlantique) et de son identité par une immigration de masse encouragée par cette même oligarchie sans scrupule.

    De sorte que les impératifs liés au combat pour les valeurs ne peuvent être dissociés de la défense de la souveraineté de la France, de son identité nationale et de la justice sociale.

    Dans ce dosage, certains  trouveront qu’on n’accorde peut être pas suffisamment leur place aux valeurs. Il leur appartient de les porter sans arrogance et de faire fructifier le talent qu’ils ont reçu par leur baptême."

    Michel Janva

  • L’indifférence des médias face au drame palestinien (Abby Martin,09/07/14)


    L'indifférence des médias face au drame… par rehearsais

    http://www.altermedia.info/france-belgique/

  • La gauche veut-elle la mort des établissements privés ?

    Les subventions de la Ville de Paris sont indispensables au bon fonctionnement des établissements privés. Pourtant, d'après ce communiqué de Charles Beigbeder, 7 collèges privés de la Ville pourraient se voir confisquer leurs subventions :

    "Conseillère de Paris et élue du Front de Gauche, Danielle Simmonet se vante d’avoir proposé et obtenu, lors du dernier Conseil de Paris les 7, 8 et 9 juillet, le report d’une délibération octroyant 232.600€ de subventions d’investissement à sept collèges privés de la Ville.

    Ces ressources, indispensables à l’accueil des élèves dans de bonnes conditions à la rentrée scolaire, sont censées garantir l’accessibilité et la sécurité des locaux ainsi que leur mise aux normes. Il s’agit donc de dépenses obligatoires pour les collèges, sous peine de ne plus être en mesure de procurer aux élèves un cadre de vie scolaire digne et sécurisé.

    En raison du sectarisme des élus du Front de Gauche et de la complicité passive de la majorité municipale, sept collèges se trouvent aujourd’hui arbitrairement privés de ressources pour réaliser ces investissements.

    Sous le prétexte, fallacieux, de ne plus vouloir financer le collège Gerson, la gauche veut tuer l’enseignement privé et précariser des collèges de haute réputation. La municipalité socialo-communiste a-t-elle le souci de maintenir un enseignement diversifié, conforme aux traditions philosophiques et religieuses de chacun, ou veut-elle, par idéologie malsaine et dogmatisme stérile, uniformiser l’éducation et niveler le savoir ?

    Élu de Paris, attaché à la liberté d’éducation, je déplore un tel comportement liberticide, qui traduit un sectarisme qui n’a d’égal que l’étroitesse d’esprit de ses promoteurs.

    Je demande donc à la Ville de Paris de voter au plus vite ces subventions d’investissement, à l’occasion du prochain Conseil."

    Marie Bethanie

  • Ukraine / Donbass : la guerre sera longue et difficile

    La guerre dans le Donbass a donc entâmé une nouvelle phase qui se traduit pour le moment par un repositionnement des forces de part et d’autre. Et si les indépendantistes, suite au retrait militaire de Slaviansk et de Kramatorsk, connaissent quelques soubresauts (opposition entre Oleg Tsarev et Igor Strelkov notamment), du côté de Kiev l’ambiance n’est pas forcément à savoir raison garder. Les déclarations du nouveau ministre ukrainien de la Défense Valery Gueleteï annonçant un prochain « défilé militaire de la Victoire à Sébastopol ukrainienne » témoignent de la dégradation de la direction militaire de l’Ukraine. Il s’agit du quatrième responsable nommé en six mois à ce poste. C’est ce qu’observe Moscou en ce moment, et la manière dont les forces gouvernementales mènent leur opération, à savoir en privilégiant les tirs d’artillerie et les bombardements contre les populations, témoigne d’un malaise évident au cœur même du commandement kievien. En fait, l’armée est pressurisée par un certain nombre de politiciens, de groupes activistes et d’oligarques qui sont prêts à tout pour satisfaire les exigences de leurs bailleurs de fonds américains, alors que le nombre de demandeurs d’asile ukrainiens est en hausse.

    Ambiance hystérique à Kiev : les fauteurs de guerre se sentent le vent en poupe depuis le retrait tactique de la milice à Slaviansk et à Kramatorsk. Outre Ihor Kolomoisky, qui gère son business en faisant assassiner ses compatriotes du Donbass, Arsen Avakov, le ministre de l’Intérieur, et son collègue à la tête du Conseil national de sécurité et de défense, Andriy Parubiy, veulent faire tout ce qui leur est possible pour forcer la Russie à intervenir dans l’est de l’Ukraine. D’ailleurs, Svoboda, dont est issu Parubiy, a le soutien complet de l’Administration US. Il n’y a pas que dans le Donbass où les sbires de ces fous de guerre sévissent : à Karkhov, à Odessa, à Dniepropetrovsk, on enlève et on assassine tous les opposants. Quant à ceux qui refusent d’aller la fleur au fusil massacrer leurs compatriotes dans l’est et le sud-est, Praviy Sektor est là pour les mâter. Ce mouvement d’inspiration ouvertement néonazie, fonctionne un peu comme les commissaires politiques de l’ex-Armée rouge : ceux qui ne veulent pas rentrer dans le rang sont purement et simplement abattus sur le champ.

    Des échanges de tirs ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi sur la Place de l’Indépendance (Maïdan Nezalezhnosti) de Kiev, faisant quatre blessés. D’après l’agence Unian, ces affrontements sanglants résulteraient d’un conflit entre activistes extrémistes du Maïdan. Le maire de Kiev, Vitaly Klitschko, a même déclaré que le centre-ville de la capitale ne peut pas être considéré comme sûr pour les habitants. Édifiant !

    Dans son confortable bureau, le néonazi Parubiy (il fut cofondateur du parti social-national ukrainien, ouvertement néonazi), affirme de façon péremptoire préparer le « blocus complet » de Lugansk et de Donetsk, alors que pendant quatre mois les forces de sécurité ukrainiennes n’ont pas été en mesure de bloquer complètement Slaviansk et Kramatorsk et n’ont pas été capables d’éliminer les forces indépendantistes qui défendaient cette zone. Dans ces conditions, il est légitime de s’interroger sur les capacités de la junte à bloquer les grandes agglomérations régionales, vingt fois plus importantes.

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  • Mères porteuses : le cri primal de Sylviane Agacinski

    Le hurlement primal de Marie-Antoinette d’Autriche, reine de France, injustement accusée de pédophilie sur son propre enfant par le tribunal révolutionnaire, résonne encore dans ce qui nous reste d’âme : « J’en appelle à toutes les mères ! » Ainsi se défendit cette femme immense, et mère de famille exemplaire. A notre tour, devant la cruauté inouïe de la pratique des mères porteuses, nous en appelons à toutes les mères.

    Quelle mère fut Christiane Taubira pour encourager de telles atteintes à la dignité de la femme ? Quelle mère fut Najat Vallaud-Belkacem pour imposer au monde le silence criminel du ministère des droits des femmes ? Qui sont les monstres qui nous gouvernent pour se glisser avec autant de complaisance et de lâcheté dans la négation du lien charnel et affectif qui unit la mère et son enfant ?

    Dans une tribune remarquée du quotidien Ouest France (édition du lundi 07/07/2014), l’épouse de Lionel Jospin, Sylviane Agacinski, dénonce avec des mots très forts l’action subversive des mafias du lobby LGBT, et va très loin puisqu’elle en appelle jusqu’au Président de la République. Elle titre : « La propagande en faveur de la légalisation de la pratique des mères porteuses a récemment changé de stratégie : faute d’être recevable sur le fond, elle prend des chemins détournés ».

    La philosophe n’hésite donc pas à dénoncer « la propagande », car ces mafieux usent d’intelligence à falsifier le sens des mots, à engraisser des cours de journalistes vilipendés, et à vouloir faire accepter l’inacceptable : l’esclavage des mères porteuses et le commerce de leurs enfants. Après deux années de gouvernance socialiste, on peut se demander jusqu’à quel point nos ministres et nos députés tous partis confondus, ne sont pas complices de ces manipulations honteuses ?

    Ainsi, Sylviane Agacinski dénonce les mots « softs » imposés par les médias, à commencer par « gestation pour autrui », qui cache la réalité d’un commerce puant : en effet, ce commerce renvoie aux pires époques de l’esclavagisme. Jusqu’au 19ème siècle, sur les bateaux esclavagistes du commerce transatlantique, les équipages s’adonnaient aux « pariades », séances de viols collectifs à l’envi qui avaient pour but d’augmenter la valeur marchande des femmes, vendues enceintes avec leur progéniture, tout en satisfaisant les désirs fantasmés des équipages.

    La GPA est encore pire que la pariade, si tant est qu’il y ait un ordre dans la barbarie, car elle programme la séparation de corps de l’enfant d’avec sa mère avec un cynisme digne du marquis de Sade. Dès la signature du contrat, la femme et l’enfant sont traités comme « des choses », insiste Sylviane Agacinski. La mère est réduite à la chose louée pour produire un enfant. L’enfant est réduit à la chose dont on fait un commerce. Ces pratiques immondes devraient inspirer à François Hollande et à ses ministres les mots les plus durs et les initiatives les plus urgentes, tant au niveau national qu’international.

    La suite dans 24heuresActu

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Meres-porteuses-le-cri-primal-de

  • Affaire Snowden: Kidnapping du fils d’un député russe

    RT: Roman Seleznyov, 30 ans, le fils d’un député russe a été kidnapé par les États-Unis au Maldives alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avions pour Moscou. Des agents US l’ont obligé à embarquer dans un jet privé à destination de l’ile de Guam. La justice US lui reproche d’avoir commis des actes de fraude informatiques dont certaines victimes seraient américaines.

    Le fait qu’il soit envoyé à Guam n’est en aucun cas un acte anodin. En effet, si l’ile de Guam appartient aux États-Unis, elle n’est fait pas à proprement dit partie. C’est à dire que les droits constitutionnels dont bénéficie un accusé aux États-Unis, ne s’appliquent pas forcément à Guam. Ce qui permet aux autorités US de ne pas lui permettre de prendre contacte avec sa famille et/ou son avocat.

     

    D’après le père de Roman, le député russe Valery Seleznyov, son fils aurait été kidnappé pour servir de monnaie d’échange pour l’agent US passé en Russie, Edward Snoden.

    Valery Sleznyov

    Valery Sleznyov (RIA Novosti / Vladimir Fedorenko)

    Source: RT.com

    http://www.altermedia.info/france-belgique/atteinte-aux-libertes/affaire-snowden-kidnapping-du-fils-dun-depute-russe_111833.html#more-111833

  • Faits & Documents n°380 du 15 juillet au 1er septembre 2014 – Portrait : Mgr Georges Pontier

    Le nouveau numéro de Faits & Documents du 15 juillet au 1erseptembre 2014 vient de paraître, avec (entre autres) un portrait de Mgr Georges Pontier, Président de la Conférence des Évêques de France.

    Président de la Conférence des Évêques de France (CEF) depuis avril 2013, Mgr Pontier, a su, en un an, très discrètement imposer un prêchi-prêcha droit-de-l’hommiste de stricte observance. Partisan du sacro-saint « dialogue interreligieux », immigrationniste radical, antinational rabique, ardent défenseur des Roms, ce « souverain poncif » se pare des atouts de l’« Évangile du Christ » pour se faire l’apôtre de sa vision systématique, tout en arguant que ce n’est pas le rôle de l’Église de faire de la politique. Ainsi Georges Pontier, sur son « ton chantant et volubile » (Trombinoscope des évêques 1997), distille-t-il à merveille un discours qui ferait passer l’EHESS ou le Parti radical de gauche pour des officines réactionnaires. L’élection à la tête de la CEF de cet homme aussi habile que discret fut surtout la traduction d’un rétropédalage de l’épiscopat français par rapport à la Manif’ pour tous. Une mise au diapason idéologique de l’Église de France sur ce que le PS compte de plus à gauche, alors que les entrées en séminaire ne cessent de baisser (moins de cent ordinations par an). Mais cela ne semble pas inquiéter outre mesure notre homme qui déclare, sans rire, « Nous vivons une époque où massivement, le christianisme perd de son influence, mais où qualitativement, il devient plus signifiant ».

    « Celui que Benoît XVI a nommé archevêque de Marseille en 2006, ville cosmopolite par excellence, s’intéresse de près aux jeunes, aux pauvres et aux immigrés […] Si Jorge Mario Bergoglio assume des idées radicales sur le mariage gay, la fierté d’être catholique, le combat spirituel contre le démon, Georges Pontier incarne une figure moins tranchée sur ces questions, plus “centriste” »
    La Vie, 25 avril 2013

    « L’homélie solennelle, porte sur “la démocratie” ou sur “justice, politique et charité” »
    Le Monde, 24 janvier 2008

    « Il devrait devenir un jour président, bien que trop marqué à gauche au goût de plusieurs de ses confrères »
    Golias, Trombinoscope des évêques 2013

    « Fraternel, généreux, et de vues plutôt ouvertes […] Ne payant pas forcément de mine, peu soucieux d’élégance vestimentaire, Georges Pontier est cependant s’il le faut un homme d’entregent et de contact. […] En résumé, Georges Pontier est un héritier fidèle du Concile Vatican II »
    Golias, 17 avril 2013

    « Autre facteur important dans le vote épiscopal : son engagement dans le dialogue interreligieux, dont il est l’un des plus ardents défenseurs »
    La Croix, 18 avril 2013

    « Mgr Pontier a fait le minimum pour s’opposer à la loi Taubira. Pour lui […] un pasteur a d’autres combats à mener que la défense d’une anthropologie étroite et stigmatisante. Il préfère affronter la puissance publique en défendant les Roms. »
    Témoignage Chrétien, 25 avril 2013

    Georges, Paul Pontier est né le 1er mai 1943 à Lavaur (Tarn). Issu d’une famille de onze enfants, il est le fils d’un vétérinaire, Pierre Pontier et de Marie Massouye. Une de ses soeurs deviendra clarisse. Il garde de ses origines tarnaises une passion pour le rugby et « Un accent du Sud Ouest à couper au laguiole » (Le Monde, 24 janvier 2008) D’abord séminariste à Albi, il est licencié en théologie à l’Université grégorienne de Rome (1964-1966) et a été ordonné prêtre à 23 ans le 3 juillet 1966 par Mgr Claude Dupuy. Il a complété sa formation à l’Université de Toulouse (1966-1969), où il a obtenu une maîtrise (…)

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    http://fr.novopress.info/171972/faits-documents-n380-du-15-juillet-au-1er-septembre-2014-portrait-mgr-georges-pontier/