Par Alexandre Mirlicourtois – Directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi Canal
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Journal du 19/09/2014
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Yvan Blot : “L’Union européenne est un relais des Etats-Unis”
Ancien élève de l’ENA, haut-fonctionnaire, Yvan Blot fut l’un des fondateurs du Club de l’Horloge, aux côtés d’Henry de Lesquen et de Jean-Yves Le Gallou. Il développa pendant plusieurs décennies des positions iconoclastes (immigration, démocratie directe …) et poursuivit ses travaux de philosophie politique à travers de nombreux ouvrages. Ses derniers titres publiés sont L’Europe colonisée et Nous les descendants d’Athéna (2 tomes, ici et là). Très fin connaisseur des réalités russes, il est consultant pour le groupe de médias La Voix de la Russie.
Propos recueillis par Romain Vincent
Vous venez de publier L’Europe colonisée aux éditons Apopsix. Qu’est-ce qui vous a poussé à rédiger cet ouvrage ?
J’ai pu voir que l’Europe était colonisée notamment lorsque j’étais député au parlement européen. Plusieurs députés votaient alors toujours contre les intérêts européens et pour les intérêts américains. C’est un exemple parmi d’autres. Plus récemment, j’ai vu la diplomatie américaine essayer de creuser un fossé entre l’Europe occidentale et la Russie. En relisant Le grand échiquier de Zbignew Brzezinski, le conseiller des présidents américains, j’ai bien vu que ceux-ci voulaient faire de l’Europe une colonie et qu’ils visaient l’hégémonie mondiale. L’actualité en Ukraine m’a aussi poussé à faire cet ouvrage sur l’Europe.
Cela m’a permis de définir quatre formes de colonisation : l’exploitation (économique), la satellisation (politique), l’immigration de masse (les hommes) et l’aliénation intellectuelle et morale (la cause finale d’Aristote).
Dans votre livre, vous prenez en référence Aristote et Heidegger pour décrire une situation très actuelle, la colonisation du continent européen. Quels ont été leurs apports à votre réflexion ?
Aristote a défini les quatre causes de chaque phénomène humain dans sa Métaphysique : la cause matérielle ( la technique, l’économie), la cause formelle (les normes), la cause motrice (les hommes) et la cause finale (la religion, la culture, les valeurs). Heidegger a repris cet outil intellectuel avec d’autres noms (terre ciel, mortels, Divinité).
Cela m’a permis de définir quatre formes de colonisation : l’exploitation (économique), la satellisation (politique), l’immigration de masse (les hommes) et l’aliénation intellectuelle et morale (la cause finale d’Aristote). Ainsi, on n’oublie rien : on ne voit pas qu’un seul aspect de la colonisation, l’immigration par exemple.
Jusqu’à une époque récente, l’Amérique incarnait aux yeux du Vieux-Continent des principes et des valeurs plutôt traditionnels, notamment dans la défense des notions de liberté, de famille ou de patrie. Elle a pourtant radicalement changé au cours des années 1960. Quelles sont selon vous les causes profondes de cette mutation ? Un retour de balancier n’est-il pas envisageable à long terme ?
C’est ce que j’appelle dans mon livre « l’inversion des pôles » : vers 1950, l’Amérique représentait alors la liberté, les valeurs conservatrices. Aujourd’hui, elle incarne aux niveaux de se élites mai 68 ( voir le dernier livre d’Hillary Clinton où elle consacre son chapitre le plus important à la lutte mondiale de libération des LGBT !) et l’autoritarisme idéologique. A l’inverse, la Russie défend aujourd’hui les valeurs traditionnelles, la famille, le patriotisme, les valeurs religieuses. Pourquoi cette inversion ? En Russie, c’est une réaction contre le communisme totalitaire de l’URSS car cela a échoué. Aux Etats-Unis, un mélange de freudisme et de marxisme venu d’Europe dès les années trente a dominé progressivement les milieux intellectuels. Mais c’est vers 1960-1970 que s’accomplit une sorte de révolution culturelle, comme au Canada d’ailleurs. Y aura-il un retour du balancier ? Je n’en sais rien mais pas à très court terme en tous cas.
Les jeunes générations à l’UMP (Guillaume Peltier par exemple), comme au FN sont beaucoup moins atlantistes.
La France qui avait su conserver son indépendance et son outil militaire a décidé de rejoindre l’Otan, d’abord le comité militaire en 1996 sous la responsabilité de Jacques Chirac puis la structure intégrée en 2007 sous la conduite de Nicolas Sarkozy. Les deux présidents en exercice lors de ce ralliement se déclaraient pourtant gaullistes. Comment expliquez-vous un tel reniement ?
Les deux présidents ont estimé que dans les faits le retour était accompli par la coopération militaire quotidienne et qu’il fallait aligner le droit sur le fait. Plus en profondeur, l’américanisme a envahi plus que jamais la classe politique avec le renouvellement des générations. A l’origine, l’alignement sur les Etats-Unis était surtout grand chez les socialistes (par haine des communistes) et chez certains libéraux anti-patriotiques. Aujourd’hui, le chef des atlantistes à droite semble être Alain Juppé, autrefois « gaulliste » par son étiquette ! Mais les jeunes générations à l’UMP (Guillaume Peltier par exemple), comme au FN sont beaucoup moins atlantistes.
L’Union européenne est souvent décrite comme un moyen permettant de faire face aux grands blocs que sont la Russie, la Chine et bien évidemment l’Amérique, pourtant vous nous rappelez à travers votre livre que non seulement il n’en est rien mais que l’UE est un outil de domination au service des intérêts américains. Pourriez-vous nous décrire cela plus en détail ?
Le fondateur de cette Europe-là fut Jean Monnet, qui a fait sa fortune dans le commerce d’alcool pendant la prohibition aux Etats-Unis, et qui n’a jamais fait la guerre, vous voyez la moralité ! L’Union européenne actuelle est un relais des Etats-Unis. C’est un fait.
Seconde et dernière partie de l’entretien, demain samedi 20 septembre à 16h30
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I-Media N°21 de la note
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Élections législatives en Suède : le réveil des Vikings (Présent 8192)
Conséquence directe de la victoire des sociaux-démocrates, arrivés en tête aux élections législatives dimanche avec 31,2 % des voix, le Premier ministre conservateur Fredrik Reinfeldt, dont le Parti du rassemblement modéré n’a recueilli que 23,2 % des suffrages, a présenté lundi sa démission, après huit années passées au pouvoir. Mais, ce qui aura surtout marqué ce scrutin, c’est la percée historique des Démocrates de Suède, dont la campagne anti-immigration leur aura permis d’obtenir 12,9 % des voix, contre 5,7 % il y a quatre ans.
Avec désormais 49 députés au Parlement, contre 20 auparavant, la formation emmenée par Jimmie Akesson a ainsi réussi à s’imposer comme la troisième force politique du royaume. Et, comme s’en est félicité son chef, « nous sommes tout à fait les maîtres du jeu maintenant (…) On ne peut plus nous ignorer de la façon dont on l’a fait ces quatre dernières années. Il est évident que les autres partis devront désormais nous prendre en considération ». Les Démocrates de Suède ont même réussi à priver de majorité absolue les sociaux-démocrates, dont le chef de file, Stefan Löfven, en est aujourd’hui réduit à tendre la main à « d’autres partis démocratiques » qui souhaiteraient travailler avec lui au Parlement…
La Suède, meilleur Etat islamique
C’est là une gifle magistrale pour ce fameux modèle suédois, tant cité en exemple par nos politiques, mais dont les Suédois eux-mêmes ne veulent plus. Dans ce pays de 9,5 millions d’habitants, les étrangers et descendants d’immigrés représentent en effet pas moins de 15 % de la population, conséquence d’une politique d’asile délirante. Ici, les demandeurs sont systématiquement accueillis, peuvent faire venir leurs familles, se voient immédiatement attribué un logement, des allocations, et leurs enfants peuvent même bénéficier de cours dans leur langue d’origine afin de ne pas rompre avec leurs racines… Cette politique a bien évidemment entraîné la formation de véritables enclaves étrangères, dans lesquelles la police et autres services publics n’osent plus s’aventurer parce qu’ils sont systématiquement pris pour cible. Chacun a encore en mémoire les graves émeutes ethniques de Stockholm l’an dernier, avec ses centaines de voitures brûlées, ses dizaines d’arrestations, et même un mort.
Des quartiers entiers des grandes villes vivent aujourd’hui sous le joug de la charia et d’une communauté musulmane d’autant plus virulente et revendicative qu’on ne lui refuse rien. C’est que, comme le confiait auDagbladet Skånska Adly Abu Hajar, imam de Malmö, où les musulmans représentent plus de 25 % de la population : « La Suède est le meilleur Etat islamique.»
Franck Delétraz
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Mme Arnautu défend les chrétiens d'Orient au Parlement européen
Intervention de Marie-Christine Arnautu au Parlement Européen le 18 septembre 2014 :
Dans cette autre vidéo elle annonce qu'elle sera présente à la manifestation du 5 octobre pour défendre la famille.
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Héros De Jeunesse N°01
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La France entre en guerre contre l'Etat islamique...
... pour François Hollande. L'avis de Jean-Dominique Merchet :
"C'était cousu de fil blanc, tant le tempo des opérations militaires est désormais dicté par l'agenda politique de François Hollande. Les premières frappes de l'armée de l'air contre des cibles de Daesh (Etat islamique) en Irak viennent d'avoir lieu, selon France 2, au lendemain de la conférence de presse du chef de l'Etat. Un communiqué de l'Elysée précise que les Rafale ont détruit ce matin à 9h40 un "dépôt logistique des terroristes" dans le nord-est de l'Irak. Cette localisation signifie que le bombardement a eu lieu non loin des lignes de front avec les Kurdes et non sur les arrières de Daesh.
Lundi, déjà, les premiers vols de reconnaissance avaient été annoncé au moment même de l'ouverture de la conférence internationale sur l'Irak à Paris.
Les abonnés à L'Opinion peuvent lire mon article Pour François Hollande, la guerre d'abord, mis en ligne hier soir à 19 heures et qui commence par ces mots : "Les premières bombes françaises ne vont pas tarder à tomber en Irak. Cela se fera «vite», a assuré le président de la République lors de sa conférence de presse, alors que les milieux militaires expliquent que ces frappes, peu intenses, dureront sans doute longtemps".
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Les néo-conservateurs à la française par Jean NON CONFORME
Le néo-conservatisme pourrait se caractériser par un attachement aux « valeurs traditionnelles » et un rejet de l’islam sur le plan identitaire et géopolitique. C’est du moins sous cet aspect qu’il s’est popularisé aux États-Unis, parfaitement symbolisé par l’administration Bush. En France, de nombreux articles, plus ou moins bienveillants, se penchent désormais sur le sujet. Il est un fait désormais acquis qu’il existe un néo-conservatisme à la française. C’est un avatar de l’américanisation de notre pays, qui touche non seulement les modes de vie, mais aussi les modes de pensée et donc la politique. Si l’existence du F.N., et dans une moindre mesure, du Front de gauche, peuvent limiter à la marge le caractère bipolaire de la vie politique française, cela ne signifie pas que le néo-conservatisme ne se développe pas, principalement à droite. Les récents événements autour du mariage pour tous et les positions sécuritaires et anti-islam qui se développent en politique vont tout à fait dans le sens d’un néo-conservatisme à la française qui pourrait devenir le nouveau fond « idéologique » de la droite, qui serait opposé aux projets de la gauche sur la famille et le multi-culturalisme. Cet article ne nie pas les aspects positifs des mobilisations ayant eu cours ces derniers mois et nous faisons une très nette distinction entre le militantisme acharné, souvent courageux, et respectable de nombreuses personnes, souvent jeunes, et les leaders qui n’ont jamais fait de mystères sur les basses volontés de récupération politique. Alors qu’Aymeric Chauprade vient de publier une tribune déroutante et que L.M.P.T. reprend ses activités en octobre, il m’a semblé nécessaire de publier ce texte que j’avais initialement destiné à être mis au rebut de mon ordinateur et que j’ai actualisé à la lumière des derniers événements.Les catholiques français, des protestants américains ?Pas de néo-conservatisme américain sans protestants, pas de néoconservatisme à la française sans catholique.Autant le préciser d’emblée, les lignes qui vont suivre ne sont ni antichrétiennes, ni anticatholiques, ni même, d’ailleurs, anti-protestantes. Nous allons tenter d’établir un parallèle entre les W.A.S.P. et les catholiques français. Exercice périlleux ? Sûrement. Mais regardons de plus près.La Manif pour tous, sur laquelle nous reviendrons plus bas, a été l’occasion de faire « renaître » la France catholique sur le plan politique. Si nous autres, militants politiques, n’étions pas étrangers à la présence d’activistes catholiques, il s‘agissait bien souvent de catholiques « tradi », fortement liés aux idéologies nationalistes (maurrassienne, entre autre). Mais nous n’avions pas vraiment l’habitude de côtoyer les « autres », cette masse catholique, majoritaire, qui se mêlait alors peu de politique à l’exception de quelques associations ridicules, comme celle de Christine Boutin destinée à faire interdire le festival métal de Clisson, le Hellfest (combat prioritaire, n’est-ce pas ?).Ces échanges furent assez « édifiants » sur une partie de la population alors présente : obsédés par les questions sociétales et par les « mœurs » elle est autant prompte à se mobiliser contre le mariage homo qu’elle est muette et absente contre l’immigration de masse ou pour soutenir les Français qui perdent leurs emplois. À l’instar des protestants américains, en première ligne sur l’avortement, l’homosexualité et le genre, certains catholiques français ne se mobilisent pas, dans une immense majorité, sur d’autres thèmes. Tout comme les W.A.S.P. qui font de la victoire des « Républicains » contre les « Démocrates » leur unique cheval de bataille politique, certains catholiques français mettent un point d’honneur à faire dégager Hollande alors que nombreux sont ceux qui garnissent les officines U.M.P.istes pro-Sarkozy ou des partis centristes à tendance européiste.Principalement issus de la bourgeoisie, le programme pour les enfants est déjà tracé : filières internationales et écoles de commerce. La réussite avant tout. Comme nos protestants pour qui la réussite sociale par le « travail » est un impératif social, moral et eschatologique. La réussite dans le système capitaliste serait-elle une preuve de la bienveillance de Dieu ? La philosophie personnaliste au service du dieu argent. Ils sont loin nos « catho tradi », pétris de culture savante et antique, lecteurs d’Homère, d’Aristote ou de Platon, fiers officiers de l’armée française. Aujourd’hui c’est J.M.J. pour la bourgeoisie blanche catholique post-conciliaire. Le catholicisme qui a forgé Primo de Rivera, Codreanu, Bernanos, Jünger ou encore Bloy et Péguy laisse place aux drapeaux roses et bleu ciels de L.M.P.T.La L.M.P.T., un Tea Party à la française ?Il est fréquent d’entendre dire que L.M.P.T. est un « Tea Party » à la française. C’est-à-dire une sorte de lobby conservateur qui tente d’influencer la droite mais dont la forme se veut assez moderne et « jeune ». C’est vrai que c’était quand même déroutant cette Manif pour tous, drapeaux roses et bleu ciel, musique techno, « happening », tous les modes de séduction et de communication issus des « shows » à l’américaine ont été déployés pour s’opposer au mariage homo ou garnir les manifs anti-avortement. Festivus festivus (Muray) contre la « culture de mort » et la reprogrammation du cerveau de nos gosses. Curieux. On a du mal à voir comment on pourrait œuvrer contre la destruction de la famille et de l’enfant sous fond de musique pop et techno. L.M.P.T. est le fruit pourri du système, en cela il se meut selon les codes du système, notamment le bougisme et la festivité. Or c’est précisément l’américanisation de notre pays qui détruit notre âme.L’américanisation de la vie politique pose au moins deux problèmes.D’une part elle implique l’impossibilité de bâtir notre propre alternative au système en essayant de trouver les solutions au sein même du système, en l’influençant par un lobbying important (comme la fameuse charte de L.M.P.T.). Dans le cadre de L.M.P.T. on pourrait voir cela comme ça : plutôt que de créer nos écoles, on fait du lobbying sur l’école républicaine. Bien que je sois partisan du fait de ne pas lâcher de terrain au système, notre prise sur les événements est à peu près nulle et ce qu’il faut c’est assécher le système. À ce titre les théories anarchistes seront bien plus intéressantes au militant de l’ultra-droite que les littératures nostalgiques ou les manuels de marketing (politique). D’ailleurs l’anarchisme chrétien a un temps d’avance dans la réflexion (sur l’éducation, la monnaie, par exemple). Relisez Anarchie et Christianisme de Jacques Ellul.D’autre part, elle renforce le cadre bipolaire, opposant un projet « de gauche » à un projet « de droite » alors qu’il a été mainte fois démontré que s’il existe probablement une « droite des valeurs », il n’y a pas de différence de fond entre la droite et la gauche dans l’avancement de l’offensive du Capital. Il est donc difficile d’édifier un front révolutionnaire, anti-système, si nous devons composer avec une droite attachée à ces privilèges de classe. Il ne s’agit pas ici de rhétorique marxiste mal dégrossie, mais d’un constat. Le vote de droite est encore largement animé par des intérêts de classe. Il y a encore un bon tiers de Français qui votent « à droite » uniquement car ils sont contre la politique économique « de la gauche » : taxation des hauts revenus, taxations du capital, taxation des retraités, augmentation des minima sociaux et des avantages des fonctionnaires. Pourtant les politiques de droite et de gauche font essentiellement peser le coût de la dette sur les classes moyennes et Hollande mène une politique anti-sociale.Si derrière ce grand mouvement de plusieurs centaines de milliers de personnes, certains ont pu y voir une mobilisation du peuple français contre les plans de l’oligarchie, le temps leur aura donné en grande partie tort. À l’exception du Printemps Français qui a musclé le discours et embrassé une grande diversité de thème, une bonne partie de L.M.P.T. n’est devenue qu’une excroissance de la droite molle de gouvernement, comme le montre le ralliement de nombres d’entre-eux à l’ancien parti de Jean-François Copé et ce malgré les annonces comme quoi l’U.M.P. ne reviendra pas sur le mariage pour tous. D’autres se sont lancés en politique, et se sont présentés aux européennes pour le mouvement de Christine Boutin pour défendre les « valeurs ». De quoi aider à recomposer la droite, mais certainement pas de quoi mettre à mal le système. On comprend mieux la distance critique du F.N. à ce sujet qui très vite a sûrement compris ce qui se tramait. Aucun discours sur la reprise de la souveraineté. Aucune attaque contre l’oligarchie mondialiste. Par contre chez certain, un rejet sans nuance de l’islam, partagé par l’ensemble du spectre des droites et qui est dans la ligne du néo-conservatisme américain qui a historiquement activé et nourri cette opposition. Ajoutons à cela les drapeaux européens qui flottent au vent alors que certains drapeaux régionaux ou nationaux sont interdits. Un beau cocktail pour constituer la droite forte systèmo-compatible, ou cette droite qui veut l’économie capitaliste sans la marchandisation des femmes et des gosses. Au même titre que la gauche veut la marchandisation des femmes et des gosses avec la G.P.A. et la P.M.A. mais sans le capitalisme d’entreprise. Ou ceux qui veulent l’immigration sans l’islam. Comme les autres veulent la fin du dumping social tout en encourageant l’immigration. Tout cela paraît bien incohérent.L’islam et l’insécurité, les deux mamelles du reniement ?Il faut également constater que le discours sur les valeurs et la civilisation s‘accompagne d’un discours sur l’islam. L’islam a remplacé dans la mythologie de droite et d‘extrême droite les communistes. Or il a été mainte fois démontré la collusion entre l’Occident et les pétro-monarchies ou encore le rôle trouble de la C.I.A. dans l’émergence d’Al-Qaïda (n’est-ce pas Aymeric Chauprade qui utilisait l’expression Islamérique ? [N.D.L.R. Europe Maxima : l’expression revient en fait à Alexandre Del Valle]). Il est certain qu’un danger ne peut qu’exister si on fait tout pour le renforcer et lui donner un corps. Au même titre que le « péril communiste » n’était que le fruit de la stratégie des alliés de choisir l’U.R.S.S. au détriment de l’Axe n’en déplaise à nos tartuffes patriotards. Et à ce jeu-là le système a été très fort, même pour nous qui sommes sur une ligne qui ne confond pas l’islam et l’islamisme et qui fait la part des choses, il devient de plus en plus évident que cette distinction s‘atténue à mesure que les musulmans se soudent contre les discours simplistes des vipères du choc des civilisations. Plus les anti-islams (qui ne sont pas forcément issus du camp national) s’évertuent à lutter contre l’islam de façon caricaturale, plus l’islamisme se renforce et recrute chez les jeunes en rupture avec le système. C’est ainsi qu’en Irak, des anciens baassistes se sont ralliés à l’E.I.I.L., que le Hamas a pris le contrôle à Gaza et que l’islamisme progresse dans nos banlieues et nos prisons. Ainsi aujourd’hui la plupart des discours sur l’islam sont orientés sur la laïcité et sur l’immigration choisie. Alors que le problème de fond demeure le même : la submersion migratoire. Mais comme l’immigration demeure utile au patronat et qu’une partie du système convient à en former une partie pour être les relais zélés du Capital dans leur communauté, il n’est pas décidé à combattre le problème.À ce discours sur l’islam s’adjoint un discours sur l’insécurité. Là aussi, au lieu de remettre en cause le système, on lui demande de nous aider : et vas-y que je te vote une loi « contre la burqa » qui est aujourd’hui plus utilisée contre les manifestants masqués que contre les salafistes. Et vas-y que je veux des caméras de sécurité histoire que la population soit bien fliquée. Et vas-y que ça se plaint de pas pouvoir consommer tranquillement ces merdes américaines à cause des méchantes racailles. Trop dur de pas pouvoir faire les soldes pénard. C’est vrai ça ! Merde quoi ! On peut pas acheter des fringues de merde fabriquées par un gosse indien de six ans à cause des Arabes. Trop dur la life ! Puisque depuis 68 il faut jouir sans entrave, la racaille est devenue une entrave pour l’hédoniste de droite. Alors que le problème est tout autre : c’est le grand remplacement.Et là aussi, vous croyez que notre néo-con va vous parler remigration ? Va vous parler de la barbarie du capitalisme, mais non, mais non : plus de police, plus de caméra, plus de lois répressives. Le paradis sur Terre. Le bonheur à la Big Brother.Le choix d’Israël… et de la Russie, vers un néo-conservatisme sans les États-Unis ?Pour lutter efficacement contre « ses musulmans qui nous emmerdent », le néo-con patriotard a eu une autre idée de génie : et s’il devenait pro-israélien ? En voilà une idée qu’elle est bonne. Le simple fait que des organisations dirigées par des binationaux franco-israélien aient œuvré depuis quarante ans à empêcher toute révolte identitaire et à favoriser la submersion migratoire, cela ne semble pas lui avoir traversé l’esprit. Non, ce que voit le néo-con patriotard c’est que Tsahal nous la joue « Plomb durci » et « Bordure protectrice » sur les Arabo-musulmans. Mais si, vous savez, les potes de ceux qui cassent tout quand ils manifestent au lieu de demander tranquillement avec des fleurs qu’on arrête de bombarder des écoles. En plus casser, c’est mal. Sauf quand c’est ceux qui ont le droit, comme l’armée ou la police. En plus Israël c’est la démocratie. On peut aller à la plage, porter des mini-shorts, discuter de sujets futiles dans des débats télévisés et aller en boîte. Y a pas à dire, c’est le poste avancé de la civilisation !Mais Israël n’est pas le seul pays à susciter l’admiration de nos amis, la Russie de Poutine est source de fantasme à faire passer Sasha Grey pour une vieille morue. Poutine, c’est le mec qui voulait buter les Tchétchènes jusque dans les chiottes. En plus il pose avec des armes à feu, fait des sports de combat et tous ces trucs bien virils qui plaisent à l’Occidental qui de son côté baisse les yeux et courbe l’échine. En plus Poutine est contre le mariage homo ! C’est mieux que Hollande quand même ! Là où ça devient intéressant, c’est que cette alliance doit nous permettre d’être indépendant des États-Unis, nous allons y revenir plus bas. Notre ami a encore une idée de génie : puisqu’on est soumis aux U.S.A., ce qui est tout à fait juste et démonte au moins un esprit gaullien, pourquoi ne pas devenir dépendants de la Russie ? Devenir dépendant d’un pays qui nous approvisionne en gaz et en pétrole et qui peut boycotter sans sourciller notre agriculture déjà moribonde, en voilà une idée ! Là encore : la simple idée de sortir de la société du pétrole, de repenser notre consommation d’énergie et de se questionner sur les énergies du futur n’est pas au programme puisque l’écologie, c’est un truc de gauchiste !Et ce qui ne manque pas de sel c’est ce qui va suivre. Alors que Chauprade nous écrit dans sa tribune : « Certes Israël est aujourd’hui encore très lié aux États-Unis mais ceux-ci commencent à s’en détourner et Israël adopte une posture multipolaire en construisant des relations fortes avec la Russie, l’Inde, la Chine. »Je lis dans la même journée au détour de mes pérégrinations un texte d’Israël Shamir où ce dernier écrit ça : « La semaine dernière [en juin 2014], l’historien militaire israélien Martin van Creveld est passé par Moscou. En 2003, il s’était rendu célèbre en menaçant l’Europe d’anéantissement nucléaire (l’option “ Sanson ”) en disant : “ Israël a la capacité de couler le monde entier avec nous, et c’est ce qui va se passer, avant qu’Israël se soumette à d’autres ”. Cette fois-ci il a expliqué aux Russes la nouvelle politique israélienne : tandis que les U.S.A. entrent dans leur déclin, Israël doit diversifier et consolider ses projets en se rapprochant de Moscou, de Pékin et de Delhi, a-t-il écrit dans le quotidien Izvestia. »Et là, comme qui dirait, la boucle est bouclée. Si Chauprade et Shamir disent la même chose à deux mois d’intervalle, on peut considérer que cette dynamique est à prendre en considération.Voilà ce qu’écrivait Arnaud de Robert en mars [2014] : « Il s’agit ici de comprendre chers camarades que ce qui entoure la crise ukrainienne n’est un enfumage de première bourre. Le scénario qui nous est joué a déjà été scellé par avance. Vladimir Poutine, les Serbes, les Chinois et autres non-alignés de circonstances sont dans le Système. Leur apparente opposition qui s’habille de conservatisme et de valeurs morales (à la George Bush finalement) n’a qu’un objectif : faire reconnaître leur place par l’Oligarchie. Partout dans le monde, le seul système qui s’instaure est celui de l’autoritarisme libéral, ligne partagée par notre futur président Nicolas Sarkozy. »Le fait que Poutine incarne un néo-conservatisme à la russe (avec l’orthodoxie comme socle religieux) est d’ailleurs tout à fait probable. Avec le même acharnement à combattre les « nationalistes » que ne le font les néo-cons partout où ils sont. Poutine défend une ligne à la fois libérale sur le plan économique, conservatrice sur le plan des mœurs et autoritaire sur le plan politique.Guillaume Faye avait déjà préconisé cette alliance à la fois israélienne et russe.L’union des droites ou le tombeau du nationalismeIn fine ce qui se trame chez nous c’est sûrement l’union des droites (ou des patriotes) impliquant des individus allant de la droite forte au mouvement identitaire en passant par le F.N. et d’autres officines plus confidentielles autour des éléments suivant : la lutte contre l’islam, l’immigration choisie et la remigration des indésirables (criminels, jihadistes, etc.), l’alliance avec Israël et avec la Russie, la défense des « valeurs » familiales.L’union des droites, ce n’est pas le nationalisme. D’ailleurs la lutte contre le mariage homo, la G.P.A. et la P.M.A. ce n’est pas non plus du nationalisme en tant que tel. La nation c’est d’abord un projet avant d‘être une succession de rejets. La nation doit défendre l’intérêt général et l’intérêt général passe par des familles « traditionnelles » qui font des enfants sans recourir à des mères porteuses (rencontre du Marché, de la Science et de la Technique). Car la nation doit non seulement limiter les effets du Marché, mais aussi ceux de la Science et de la Technique. Rien de rétrograde là-dedans. Pas d’économie au service des hommes sans primat du politique, pas de science sans conscience et pas de technique sans contrôle.La principale inquiétude que nous pouvons formuler c’est l’incapacité pour les nationalistes révolutionnaires à avoir su définir un projet qui soit dépassionné des questions morales et qui ne soit pas réactionnaire. Le nationalisme ce n’est pas la morale. Ou alors seulement la morale au sens de Kropotkine (entraide et coopération) ou Orwell (décence commune). Ensuite les nationalistes ont été incapables d’être jusqu’à présent autre chose que les supplétifs de la droite. Service d’ordre, agitation, actions coup de poing, mais jamais sur la tribune pour défendre notre vision de la nation. Je ne veux pas d’une union des droites où la bourgeoisie tient les manettes parce qu’elle possède le Capital et où le prolétariat nationaliste révolutionnaire ne sert que de « gros bras » avec pour hochet une lutte contre l’islam et l’insécurité.Le point positif des derniers événements aura sûrement été le ralliement d’une partie de la jeunesse a des mouvements plus radicaux et d’avoir su dépasser le cadre de la lutte balisée par le système.ConclusionSi le néo-conservatisme à la française paraît bel et bien exister et s’inspire de ce qui se fait aux États-Unis dans son idéologie de base comme dans ses méthodes. La tribune d’Aymeric Chauprade reprend la plupart de ses points : le socle catholique, la lutte totale contre l’islam, l’orientation vers Israël et la Russie. Le nationalisme révolutionnaire quant à lui semble toujours bien morne. Nous ne devons pas être la queue de comète « ultra » d’une union des droites ou de néo-conservateurs quelconques mais affirmer notre projet, nos principes et nos idées. Radicalement anti-capitalistes, pleinement français et européens.Jean Non Conforme• D’abord mis en ligne sur Cercle non conforme, le 14 août 2014. -
Répression policière : les méandres européens
La police de Valls – à l’époque ministre de l’Intérieur – lors des manifestations contre la loi Taubira sur « le mariage » des homos, n’y avait pas été de main morte. Une relation amie dans la police m’a déclaré expressis verbis que la répression avait été faite sous ordre y compris l’usage des bombes de gaz qui ne se justifait pas. Or des enfants en poussettes en ont été notamment les victimes. La quasi-totalité des CRS (et des policiers) savaient parfaitement qu’un certain nombre d’actions comme l’arrestation de personnes portant des tee-shirts de La Manif Pour Tous étaient parfaitement illégales. Mais que de facto ils étaient bien obligés de procéder à des interpellations allant contre la loi. Certains ont été tellement écœurés qu’ils veulent quitter la profession. Malheureusement ils ne peuvent pas trop le faire en raison du risque de se retrouver à terme au chômage.
Les arrestations arbitraires, les violences policières ont été dénoncées par l’Assemblée parlementaire de l’Europe le 27 juin 2013. Pourtant à une question d’un député sur cette affaire, le ministre de l’Intérieur Valls, a répondu qu’il avait toujours agi en toute légalité ; comme si c’était son rôle de définir ce qu’est la légalité et non aux juges… Passons ! Sans doute pensait-il que de toute manière il serait couvert par la « justice » de Taubira qui ne fera pas de quartier aux juges ayant prétention à être indépendants. On le voit dans l’affaire de cette jeune femme qui a comparé la ministre à un mignon petit singe. Alors que nombre d’hommes politiques se voient ridiculisés de la même manière par des dessins agressifs voire odieux (Le Pen, Sarkozy, et autrefois Mitterrand par exemple).