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  • « Pas d’amalgame » : pourquoi le message ne passe plus ?

    Dès le lendemain de l’assassinat d’Hervé Goudel, la classe politico-journalistique n’a pas manqué de s’inquiéter des risques d’amalgame entre les djihadistes affiliés à l’EI et les musulmans français. Outre les grands prêtres de la bien-pensance, nos maîtres ont envoyé sur le front médiatique l’iman Chalghoumi, sympathique recteur de la mosquée de Drancy, et l’incontournable Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris. Pour donner crédit aux lassantes imprécations de la religion bobo, ils ont aussi veillé à relayer l’initiative incontestablement courageuse de ces musulmans qui diffusent sur la Toile une photo d’eux même accompagné du slogan « Not in my name », histoire de se désolidariser clairement des crimes djihadistes. À en juger par la tonalité des réactions des lecteurs ou des réactions de comptoir, il semble que le message ait désormais du mal à passer.

    Pourquoi, alors que le Français lambda continue à saluer amicalement son voisin musulman sur le pas de sa porte ou à la sortie de l’école des petits, pourquoi ne supporte-t-il plus ce mantra du padamalgame ?

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  • Mères porteuses, histoires d’argent et embryons volés

    Un article du Guardian lève le sombre voile sur l'industrie des mères porteuses au Mexique.

    Cinq jour après sa césarienne, Nancy monta dans un bus de nuit à Villahermosa et rentra chez elle au bout de 10h de voyage. A la place d’un bébé, elle serrait une liasse de billets dissimulée dans un sac à main bleu qu’elle ne perdit jamais de vue. Le cash était le versement final de son salaire (7000£) pour avoir porté le bébé de deux gomosexuels de San Francisco.

    Après une année traumatisante pendant laquelle elle fut abandonnée par l’agence censée s’occuper d’elle, et accusée faussement de réclamer un plus gros salaire aux futurs parents, Nancy se demandait vraiment si tout cela avait valu le coup. « Tout ce que je voulais c’était récupérer l’argent, rentrer chez moi, me reposer et oublier tout ça » dit la jeune femme de 24 ans dans un quartier pauvre de Mexico City. « Et maintenant l’argent s’est envolé. »

    Cette histoire en dit long sur le contexte au Mexique où les mères porteuses sont de plus en plus nombreuses. On entend de plus en plus d’histoires sordides d’agences malhonnêtes dérobant argent et embryons, soumettant les femmes enceintes à des abus psychologiques, et trafiquant leurs systèmes de paiement. Il s’avère aussi que les mères porteuses sont recrutées sans sérieuse appréciation de leur stabilité mentale et physique. Une histoire relate comment la santé du nouveau-né en a pâti suite à une infection de la mère.

    Les agences se prétendent légitimes, mais en réalité elles opèrent pour la plupart à l’insu de la loi qui exige l’altruisme de leur commerce. Il arrive même que la féroce compétition amène les agences à « chiper » les mères porteuses des agences rivales.

    Le commerce de mères porteuses a été accepté dans quelques Etats d’Amérique, mais coûte environ 100 000$ ; les agences de tourisme de soins ont donc trouvé une niche profitable en coordonnant ce genre de services pour bien moins cher. Se faisant connaître surtout par Internet, s’adressant par-dessus tout aux homosexuels, les agences offrent des réseaux de donneurs, de cliniques, et de femmes disposées à « louer leur utérus », tout ceci pour moitié moins cher qu’aux US.

    Les agences arrivèrent en grand nombre au Mexique, promettant aux clients le sable, la mer, le soleil,... et une mère porteuse. Elles précisaient que l’endroit où avait lieu l’implantation par fécondation in vitro importait peu, du moment que la naissance avait lieu dans leur centre.

    Une des agences pionnières, Planet Hospital, est accusée d’avoir détourné les versements d’une douzaine de clients pour des procédures inachevées ou bâclées. L’agence, basée en Californie, fut poussée à la banqueroute et fait face à une investigation du FBI. Quand l’agence ferma, elle laissa 5 femmes enceintes et d’autres en attentes d’implantation.

    La vulnérabilité des mères porteuses tient en partie de leur posture délicate face à la loi. Le code civil de la région exige que la procédure ait des fins « altruistes », dans l’idée de miser sur l’affluence des femmes pauvres de la région pour aider des riches étrangers, souvent homosexuels, à devenir parents en échange de peu d’efforts. Beaucoup de mères porteuses viennent aider ces personnes à devenir parents, mais comptent surtout sur la rentrée d’argent, sans comparaison avec les salaires dérisoires des jobs qu’on leur propose. Or, réclamer un salaire les contraint à pénétrer dans ce terrain miné de non-dits et de désinformation.

    Une femme porteuse témoigne que le salaire est triple que celui qu’elle reçoit en tant que femme de ménage, et qu’elle le fait pour ses trois enfants. « C’est un boulot dur mais c’est mieux que la prostitution, ce qui est la seule autre chose que l’on vous propose ici pour gagner un peu plus. »

    Les agences ne mentionnent pas le salaire sur leurs sites internet, mais en entretien parlent aisément de l’altruisme comme une clause facilement contournable.

    Pour éviter des contrôles, l’agence Mexico Surrogacy concocta une aide charitable qui reçoit des « dons » de la part des futurs parents, don qui ensuite est remis à la mère porteuse sous forme d’ « aide ». Cette agence se félicite de tout faire pour prendre soin des mères porteuses, « leur capital le plus important », mais pourtant admet que ces femmes n’ont aucun recours légal pour forcer les agences à honorer leurs promesses. La mère porteuse peut se retrouver avec un enfant qu’elle n’avait pas prévu, si les clients changent d’avis durant la grossesse. Le contrat peut les nommer comme responsable du bébé, mais s’ils ne se présentent pas à la naissance, il n’y a aucune garantie pour la suite.

    Ceci étant, même les femmes directement victimes des aléas sombres de ce commerce ont du mal à renoncer aux promesses qu’il représente. Même Nancy, qui a encore du lait car elle n’a pas l’argent nécessaire pour prendre les médicaments nécessaires 4 mois après la naissance, songe à une deuxième tentative. «Je sais comment m’y prendre maintenant. »...

    Michel Janva

  • Education sexuelle des enfants : nouvelle initiative de dégénérés

    « Baby! Love your body! » est une émission pour enfants imaginée par Fannie Sosa et Poussy Draama.
    Elle souhaite devenir une plateforme participative pour réfléchir ensemble à des « espaces sex-positifs et body-positifs intelligents pour les enfants ».
     
    Le premier épisode (ils n’ont visiblement pas l’intention de s’arrêter là) de cette performance porno-artistique ultra kitsch et aussi coloré qu’un drapeau LGBTQI… a pour ambition d’éduquer nos bambins de 3 à 9 ans à la sexualité en « dédramatisant » le sujet.
     
    Pour mettre les enfants à l’aise et dans l’ambiance, on est dès les premières secondes abreuvé de tous les synonymes possibles du vagin: Minou, Chatte, Vulve, Foufoune, Moule…,  représenté symboliquement par un grand black drag queen d’un mètre quatre vingt dix répondant au nom de Clovis dans lequel rentrera quelques instants plus tard une blonde personnifiant le sexe fort qui lui n’aura pas droit a sa liste de synonymes. Gageons que cet oubli sera réparé au prochain épisode.

  • 20 septembre 1854 : Bataille de l’Alma

    La bataille de l’Alma qui se déroule pendant la journée du 20 septembre 1854 sur les rives du fleuve l’Alma près de Sébastopol, est considérée comme la première grande bataille de la guerre de Crimée (1853–1856). Elle voit les forces franco-britanno-turques du maréchal de Saint-Arnaud et de Lord Raglan emporter la victoire sur l’armée russe du prince-général Menchikov qui y perdit environ 6000 soldats contre 3300 du côté de la coalition. Les zouaves de « l’Armée d’Afrique » issus principalement de l’Afrique du nord de l’empire colonial français joueront un rôle décisif dans les dernières heures de cette bataille. – Wikipédia

     

    Saint-Arnaud
    Le maréchal de Saint-Arnaud fut
    aussi un des conjurés du 2 Décembre.

    Les coalisés ont débarqué leurs troupes le 14 septembre à Eupatoria. À Sébastopol, aussitôt informé, le prince-général Menchikov rassemble le maximum d’unités éparpillées en Crimée. Il décide de livrer bataille sur l’Alma, où ses troupes se trouveront en surplomb des forces adverses.

    Menchikov aligne 40 000 hommes soit 42 bataillons et demi, 16 escadrons de cavalerie, 11 sotnias de cosaques et une centaine de pièces d’artillerie. En face, les Britanniques tiennent le flanc gauche, les Français le centre et la droite. La flotte tient la côte.

    Dans l’après-midi du 19, quelques accrochages ont lieu entre Russes et Britanniques, les Russes venant « tâter » la résistance adverse. Les troupes alliées ne sont cependant pas toutes rassemblées, et certaines unités britanniques arriveront encore dans la nuit.

    Si les Français sont en marche avant l’aube, les Britanniques prennent d’emblée du retard, contrariant le plan de bataille.

    Les zouaves – 3e régiment de zouaves – de la division Bousquet accompliront la manœuvre décisive : escaladant la falaise avec le soutien des canons de la flotte, ils s’emparent de l’artillerie russe et la retournent contre les troupes de Menchikov. Se retrouvant alors en pointe, ils doivent résister aux vagues d’infanterie qui leur sont opposées en attendant les renforts.

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    http://www.fdesouche.com/512689-20-septembre-1854-bataille-de-lalma

  • Sur France 2, on est "islamiquement ignare"

    L'expression, savoureuse, est de Bernard Antony, qui nous propose un petitretour sur  l'émission "envoyé spécial" de France 2 :

    "Hier au soir, sur France 2, à l’émission « Envoyé Spécial », deux animatrices énamourées se pament d’admiration pour l’iman d’Ivry, développant doctement, le coeur sur la main et citant quelques versets anodins, qu’il n’y a rien dans le Coran pour justifier l’islamisme.

    Le Coran à l’en croire n’est qu’un livre de paix et de bonheur et son prophète Mahomet un tendre humaniste, un doux pacifiste. Avec l’iman, pas question pour les animatrices d’être insolentes ou de manifester simplement quelque étonnement, pas question de le questionner sur la réalité historique de l’islam.

    L’iman, avec un incroyable culot, évoque la Saint-Barthélémy pour dire que dans la chrétienté il y a eu aussi des guerres de religion et des massacres. Certes !

    Aucune des deux ne s’avise de lui rétorquer ce que dit la grande historienne du jihâd et de la dhimmitude, Bat’Ye-Or : « De religion juive, je n’en suis que plus à l’aise pour rappeler que lorsque des chrétiens se livrent à des violences, ce n’est pas selon l’imitation de Jésus-Christ, tandis que lorsque les musulmans égorgent, c’est selon le modèle de Mahomet».

    Mais surtout, aucune des deux ne le questionne sur quelques-uns des 700 versets de violence du Coran ou sur ce que contiennent les Hâdiths. À l’évidence, elles sont islamiquement ignares.

    Aucune ne lui demande pourquoi aucun non-musulman, sous peine de mort, ne peut se rendre à La Mecque ou à Médine. Pas de question sur la charia appliquée par l’État islamique, certes dans un paroxysme de sauvagerie, mais qui ne l’est pas moins, dans toute son horreur, en Arabie Saoudite, en Iran et dans des dizaines d’autres pays.

    Aucune ne lui pose de questions sur le statut des femmes, sur la liberté religieuse, sur l’égalité et la réciprocité : l’iman ravi baigne dans le lait et le miel d’une douceur médiatique toute de complaisance. Et tant pis pour l’information des téléspectateurs. Mais la désinformation est à vrai dire grandiose.

    Mais, comme l’aurait conclu Vialatte, « c’est ainsi qu’Allah est grand ! »."

    Marie Bethanie

  • Jean Galtier-Boissière : « Quand la Grande Muette parlera »

    « Et tandis que les bonshommes, couverts de boue, éclaboussés de sang, gravissent péniblement leur indescriptible calvaire, la « grande guerre » à l’arrière est traduite en livres, en articles, en dessins, en films, en chansons. Une horde d’industriels de la pensée et de l’image se sont jetés sur la grande catastrophe comme des mouches sur une charogne. (...)

    Mais ce qui déconcerte le plus les soldats, c’est de voir que l’élite des intellectuels n’a pu s’élever au-dessus du patriotisme de cinéma et fait chorus avec les vils professionnels du bourrage de crâne. Des barbons héroïques (qui, sans que personne leur rit au nez, jurent périodiquement d’aller jusqu’au bout) n’hésitent pas à raconter la vie du front, parce qu’ils furent menés une fois, dans un boyau de septième ligne, s’excitent à narrer d’invraisemblables combats et expliquent froidement à leurs lecteurs attendris la psychologie du combattant. L’un, qui comme certains insectes, vit sur les cadavres, délivre quotidiennement un glorieux permis d’inhumer à quelque pauvre bougre qui gît déchiqueté dans un trou de marmite, et s’arroge le droit de parler au nom des morts (qui évidemment ne le contrediront pas). Tel autre narre sur le mode héroïque les terribles combats qu’il soutint dans un état-major de l’arrière ; tel autre triture à sa façon des lettres que d’humbles poilus destinaient à leurs proches et non à une publicité tapageuse. A tous, la guerre, qui sans souffrance aucune leur apporte la gloire et les profits, semble parfaitement admirable. Ils hurlent, en chœur, perpétuellement, que « tout va bien » et chantent inlassablement les exploits de nos « héros », la joie de mourir, l’ivresse exquise du corps à corps et les innombrables bienfaits de la guerre régénératrice !

         Tous les mercantis de l’héroïsme n’ont rien compris à la guerre, à ses horreurs et à son caractère catastrophique ; ils n’ont pas compris ou n’ont pas voulu comprendre le combattant : ni sa gaieté, détente naturelle de l’organisme humain après des heures d’inexprimables angoisses, ni son courage fait de discipline, de résignation fataliste et de cet extraordinaire orgueil collectif qu’est l’esprit de corps, ni ses joies simples, ses espoirs, ses haines... Mais contre cette coalition de faussaires le poilu de la Grande Muette ne peut protester, et c’est peut-être un de ses plus grands chagrins de se sentir méconnu et incompris des gens de l’arrière, intoxiqués par une propagande mensongère. Mais le jour où, sortis de l’enfer et grandis par d’inimaginables souffrances, les poilus, glorieux représentants de la France de demain, reviendront, la Grande Muette criera à tous ces éhontés profiteurs artistiques et littéraires de la mêlée :

         - Taisez-vous ! Pendant que nous supportions pour le pays les plus effroyables épreuves que des hommes aient jamais supportées, vous, parodistes infâmes, vous nous avez trahis ! Et quand vous prétendez avoir joué un rôle dans le grand drame dont nous étions les vedettes anonymes, c'est faux. Vos stupides mensonges, votre grotesque altération de la vérité n’ont pu soutenir ni le moral des combattants qui dans les tranchées se gaussaient de vos balivernes et qui, pour faire plus que leur devoir, n’avaient point besoin d’être excités au carnage par des embusqués ou des catins ; ni le moral des gens de l’arrière qui, ayant un être cher au front, n’ignoraient rien des horreurs de la guerre (et si vous écriviez pour faire tenir les « autres » pendant les deux jours sans gâteaux, ce n’était vraiment pas la peine !). L’optimisme béat n’a jamais servi qu’à décourager des initiatives, à retarder des améliorations et à couvrir des fautes. Votre rôle fut nul, sinon néfaste, car vos mensonges n’ont pu servir qu’à créer entre la France de l’avant et celle de l’arrière un malaise qui aurait pu être lourd de conséquences ! Ce n’est pas vous, imbéciles bourreurs de crâne, qui avez sauvé le pays, avec votre légende du poilu et de la guerre à papa, c’est nous avec nos fusils et nos grenades, avec notre sueur et notre sang. Maintenant nous sommes revenus et une fois de plus, nous, les « héros », nous faisons la relève. Quant à vous, vampires, qui avez vécu de notre sang en vendant aux gogos un héroïsme falsifié, il ne vous reste qu’un parti à prendre : disparaître ! 

    « Quand la Grande Muette parlera », Crapouillot, (28 lignes censurées), juin 1917

    http://www.oragesdacier.info/

  • La justice des juges contre la jurisprudence

    Le Syndicat de la Magistrature est né d'une foi dans la justice des juges et d'une partialité revendiquée des magistrats qui parce qu'ils sont de gauche seraient plus justes que toutes les jurisprudences bourgeoises. Retour sur le discours programmatique de Maître Oswald Baudot.

    « Soyez partiaux. Pour maintenir la balance entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, qui ne pèsent pas d'un même poids, il faut que vous la fassiez un peu pencher d'un côté. C'est la tradition capétienne. Examinez toujours où sont le fort et le faible, qui ne se confondent pas nécessairement avec le délinquant et sa victime. Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l'enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l'ouvrier contre le patron, pour l'écrasé contre la compagnie d'assurances de l'écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice. »

    En 1974, dans un célèbre discours à ses pairs, les magistrats du Syndicat de la Magistrature (SM), Oswald Baudot n'y allait pas par quatre chemins. Il demandait aux membres de ce Syndicat controversé, né sur les Barricades en 1968, de ne pas se tenir dans une illusoire distance tant vis-à-vis de la chose jugée que des justiciables, mais d'être clairement et sans état d'âme du côté du faible contre le fort. Ce texte revendique explicitement une tradition qui est monarchique ; on devine aussi des références chrétiennes. D'ailleurs Oswald Baudot, en guise de péroraison, qualifie, sans fausse humilité, sa propre adresse aux magistrats de Discours sur la Montagne, non pas pour dire : Heureux les doux, comme fit le Christ, mais pour improviser un : Heureux les faibles, car le cœur du Juge membre du SM sera avec eux. Il sera de leur côté.

    Les « juges rouges »

    Dans l'histoire du Syndicat de la Magistrature, il y eut ainsi plusieurs « juges rouges » qui firent scandale en se mettant délibérément du côté de l'ouvrier contre le patron, du côté de la veuve et de l'orphelin. C'est un Charrette, Patrice, de la famille du célèbre Chef vendéen, au temps où il était juge d'instruction à Béthune, qui fit particulièrement scandale en inculpant le 27 septembre 1975 Jean Chapron, le patron d'une petite entreprise, pour homicide involontaire, suite à un accident de travail qui avait coûté la vie à l'un de ses employés. Il y eut beaucoup d'autres engagements de ce genre des juges rouges, les connus et les inconnus, ceux qui ont fait du bruit et ceux que l'on n'a pas retenus...

    Oswald Baudot avait-il raison de vouloir rétablir l'équilibre entre le fort et le faible en avantageant le faible? C'est ce que dit Aristote, au Livre V de son Ethique à Nicomaque : le juge doit être capable, à l'intime de lui-même, de réaliser l'égalité (une égalité de condition qui n'existe pratiquement jamais) entre les deux plaignants, pour pouvoir rendre la justice sans faire acception de personne. Mais le philosophe grec note que ce travail intérieur d'égalisation des deux partis est « presque divin » et qu'il est très difficile à un homme d'y parvenir.

    Au-dessus de la loi

    Dans un autre extrait de son fameux discours, Oswald Baudot vend la mèche : non seulement il faut s'exercer à ne pas faire acception de personnes en avantageant le faible par rapport au fort, mais il faut aussi se passer de la loi elle-même : « Dans vos fonctions, ne faites pas un cas exagéré de la loi, ose dire Baudot, juge d'instruction, et méprisez généralement les coutumes, les circulaires, les décrets et la jurisprudence. Il vous appartient d'être plus sages que la Cour de cassation, si l'occasion s'en présente. La justice n'est pas une vérité arrêtée en 1810. C'est une création perpétuelle. Elle sera ce que vous la ferez. N'attendez pas le feu vert du ministre ou du législateur ou des réformes, toujours envisagées. Réformez vous-mêmes. » Cette fois, ce ne sont pas les références chrétiennes qui prennent le dessus, mais la contestation de l'ordre établi, qui a fleuri au joli mois de Mai, l'an de grâce 1968. Certes il ajoutera, de façon classique : « Consultez le bon sens, l'équité, l'amour du prochain plutôt que l'autorité ou la tradition. » Mais son appel à la désobéissance est bel et bien lancé.

    Révolution et impunité

    Il aurait dû lui coûter cher. Simple substitut du Procureur de Marseille, il subit les foudres du garde des Sceaux de l'époque, Jean Lecanuet. Le Parquet avait demandé une réprimande avec inscription au dossier. Face à la mobilisation du Syndicat de la Magistrature, le garde des Sceaux renonça à sanctionner l'impertinent. Une impunité que ressent aujourd'hui encore le SM, qui est passé à travers le scandale du Mur des cons, sans même faire la moindre excuse aux individus stigmatisés. C'est Clément Weill-Raynal, le journaliste qui a découvert l'affaire et a fait publier des photos sur le site Atlantico qui fut sanctionné par France 3 pour avoir révélé des choses qui n'auraient pas dû être médiatisées.

    Le projet du Syndicat de la Magistrature, quiappelle à une autre société et à d'autres lois, estune survivance du grand élan soixante-huitard.Il peut paraître aujourd'hui passé de mode. Defait, les principaux responsables n'ont pas changé. Ils continuent, presque seuls dans la sociétéfrançaise d'aujourd'hui, à vouloir faire la révolution. Ils croient à un dépassement de l'institution judiciaire et le livre qu'ils viennent de publier pour les quarante ans du SM s'intitule,conformément à l'espérance révolutionnaire quiest la leur : Les mauvais jours finiront. Ce messianisme sans Dieu a démontré partout non seulement son inefficacité mais son pouvoir de nuisance. Les magistrats du Syndicat de la magistrature, nés de cet élan en Mai 68, continuent à le cultiver et s'apprêtent à réformer notre Justice comme si vraiment les mauvais jours allaient finir.Leur partialité affichée et revendiquée devient uninstrument de leur lutte révolutionnaire.

    Joël Prieur monde & vie  9 septembre 2014 

  • Ben voyons !

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