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  • Au coeur du libéralisme destructeur

    Le cardinal Billot dénonce la dissolution des liens du mariage, fondement premier de la famille.

    La Révolution détruit d'abord la famille dans son fondement. Car le fondement de la famille est le mariage et celui-ci est indissoluble grâce à l'obligation qu'il impose jusqu'à la fin indistinctement à l'homme et à la femme. À quel point cette obligation s'oppose à la liberté et à l'émancipation de l'individu, cela saute aux yeux. Cependant, il subsiste dans la mentalité des gens des préjugés enracinés, qui ne permettent pas de procéder sur le champ à la réforme projetée. On commencera donc par réduire le mariage au rang d'un simple contrat civil, sanctionné par l'autorité de la seule loi civile. Ensuite on fera un pas de plus pour passer du mariage civil au divorce légal, et non sans motif, car ce qui est lié par l'autorité de la loi civile peut aussi être dissous et annulé par la loi civile. Pour finir, à partir du divorce civil se préparera peu à peu une descente rapide vers un vague concubinage en quoi doit consister l'application la plus complète des principes et où il ne restera pas plus trace de famille que ce qui existe chez les bêtes. On voit donc comment le libéralisme tend de toute sa force à détruire la famille et son fondement premier.

    Cardinal Billot

    Tractatus de Ecclesia Christi  (traité sur l'Église du Christ), tome II, Université grégorienne, 1910

    Un an après la parution de ce livre, le père Billot (1846-1931) fut nommé cardinal par saint Pie X. Il dut déposer la pourpre en 1927 parce qu'il affichait son désaccord avec l'attitude de Pie XI envers l'Action française.

    Personne ne prévoyait, au début du XXe siècle, les conséquences du mariage civil et du divorce, mis à part des penseurs comme Paul Bourget – l'auteur d'Un Divorce (1904) ou le père Billot. Charles Maurras, de son côté, avait analysé le bouleversement de la sensibilité qui se trouve, chez Rousseau, à la base de la subversion révolutionnaire. La Révolution ne veut pas connaître les engagements qui dépassent la volonté immédiate des individus : le mariage indissoluble lui paraît aussi odieux que les voeux perpétuels du moine ou de la moniale.

    Les braves gens qui croient aux bonnes élections et qui fondent des associations de défense de la famille dans le respect des institutions républicaines ne voient pas, par manque de maturité politique, que leur action est condamnée à l'avance par un système dont la destruction de la famille constitue un but essentiel : Marianne, la marâtre infernale, a ôté aux familles la responsabilité de l'instruction des enfants, puis elle a prétendu les éduquer à la place des parents. L'abaissement du mariage au rang de simple contrat révocable lui a laissé les mains libres dans cette tâche.

    Le cardinal Billot avait bien vu que le principe révolutionnaire, qui est asocial, ne s'en tiendrait pas à l'affaiblissement du lien conjugal : « À partir du divorce civil se préparera peu à peu une descente rapide vers un vague concubinage […] où il ne restera pas plus trace de famille que ce qui existe chez les bêtes. » On peut dire que l'éminent théologien avait, non pas prophétisé, mais prévu par déduction le PACS et l'union libre.

    Mais il n'avait pu prévoir que le libéralisme abaisserait l'être humain en-dessous de la bête, par l'extinction, non seulement du sens moral et du plus élémentaire bon sens, mais même de l'instinct, et que le législateur républicain envisagerait un jour la possibilité de liens entre personnes du même sexe ! Cette perspective montre bien que « la démocratie c'est la mort ».

    Au fond, libéralisme et libertinage appartiennent à la même famille de mots : doctrine qui fait de la liberté le principe fondamental de la pensée et de l'action des hommes, le libéralisme est à la philosophie et à la politique ce que le libertinage est aux moeurs.

    Gérard Baudin

    L’Action Française 2000 du 18 au 31 décembre 2008

  • Le crime, le criminel et l'islamisme

    Les travaux de James Quinn Wilson (1931-2012) ont permis aux États-Unis de prendre un virage fondamental dans la répression de la délinquance. De nombreuses cités en ont été durablement sauvées d'une croissance exponentielle de violences urbaines qui menaçaient toutes les mégalopoles, et, au bout du compte, tout le pays. (1)⇓

    En effet, de nouvelles politiques de sécurité sont apparues à partir des années 1980. Reposant sur une approche criminologiste solide, elles rompaient de manière radicale avec toutes les idées permissives antérieures. Elles mettaient fin aux rengaines pseudo sociologiques et misérabilistes que l'on connaît encore en France.

    On part de ce qu'on appelle l'hypothèse du "carreau cassé" ou de la "vitre brisée". Formulée en 1969 par le psychosociologue américain Philip Zimbardo, elle observe que les infractions considérées comme mineures, le nombre de carreau cassé dans un quartier, annoncent les délits majeurs qui vont rapidement pourrir la vie sociale.

    On considère ici, et on a expérimenté le fait, que, dès lors qu'une vitre brisée n'est pas réparée, le mal s'étendra probablement à tout le quartier. Ce n'est pas la désagrégation du lien social qui génère les "petites incivilités" d'abord, la délinquance et le crime ensuite. C'est au contraire la petite impunité au quotidien qui entraîne la grande délinquance et démolit de la société.

    Reformulée en 1982 cette doctrine aboutira au principe de la "sanction du premier délit" même mineur, elle recevra le nom malencontreux de "tolérance zéro". Elle fut mise en pratique avec succès par Rudolph Giuliani, procureur général associé des États Unis de 1981 à 1983 puis maire de New York de 1994 à 2001.

    Or, on peut observer, statistiques à l'appui, qu'en fait, la criminalité ne résulte ni de la pauvreté, ni du chômage, ni de toutes les excuses invoquées par tous les systèmes de défense des délinquants de toute sorte, y compris l'enfance malheureuse, etc.

    Le crime s'explique au bout du compte par le criminel lui-même.

    Ainsi doit-on accepter d'analyser le terrorisme islamique : il ne peut invoquer aucune autre excuse que celle d'obéir aux "ordres". Et ceux-ci résultent d'une interprétation "salafiste" de la foi coranique.

    "Salafiste" : un mot qu'on chercherait vainement dans l'édition 1877 du Littré ni dans l'édition 1964 vol. IX du grand Larousse Encyclopédique. Cependant, il figure dans le Petit Larousse 2009 avec une décourageante double définition. "Salafiste" = relatif au salafisme, qui en est partisan ; "salafisme" = nom sous lequel sont rassemblés les groupes se rattachant à la "Salafiyya". C'est donc à ce dernier terme qu'il faut se reporter. Il figure dans la partie nom propres : "courant réformiste de l'islam qui, au XIXe siècle prônait un retour à la religion pure des anciens" (salafi).

    Depuis le XIXe siècle cependant les choses ont évolué. Le mouvement cherche toujours, par définition, le retour aux pratiques des pieux ancêtres, l’imitation de la vie du Prophète, de ses compagnons et des deux générations suivantes, le respect aveugle de la tradition islamique, la lettre du Coran, les recueils de hadiths (2)⇓ et la référence à la Sîra(3)⇓ Autres points communs forts : refus de l'interprétation par la raison humaine, refus du culte des saints, refus des influences occidentales et notamment de la démocratie. La source de la législation doit se trouver dans la Coran.

    Une partie de la mouvance salafiste, au sens du XIXe siècle, est qualifiée de "quiétiste". Elle est considérée comme inoffensive parce qu'elle se contente de prêcher un mode de vie traditionnel. On cite souvent à cet égard l'Arabie saoudite. On s'efforce de convenir que des émirats marqués par le wahhabisme, pays où les femmes n'ont pas le droit de conduire une voiture, où l'on ne doit pas introduire une bible, etc. pourraient ne pas être considérés comme totalitaires. Et restent toutes les autres formes de cet obscurantisme, racine de la violence terroriste.

    La vraie question revient donc à se demander, comme pour les "petites" infractions qualifiées "incivilités", où commence l'inacceptable. Il est bien possible qu'il faille envisager sérieusement une politique de sanctions à la première infraction, toute forme d'incitation au djihadisme, d'incitation à la haine contre les "infidèles", toute dérive par rapport à la liberté de croire ou de ne pas croire, toute apologie de l'oppression de la femme, etc. – comme les lois et tribunaux le prévoient déjà et l'appliquent pour d'autres écrits ou propos délictueux.

    Il convient donc, pour comprendre vraiment le "salafisme" de connaître un minimum les sources auxquelles il prétend revenir.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. notamment "Thinking about crime". Publié en 1975 ce livre n'a jamais été traduit en français. Ses idées ont été cependant reprises par Xavier Raufer et Alain Bauer dans leur excellent "Que sais-je" "Violences et insécurité urbaines." 
    2.  Ces recueils varient selon les écoles. 
    3.  cette vie de Mahomet est supposée servir de base à l'imitation du "Beau Modèle". Soulignons à et égard que l'interprétation dominante des aspects les plus "spécifiques" de cette biographie, ses mariages par exemple, indique que ceux-ci étaient destinés à prouver la simple humanité du Prophète. 
  • Les masques de la violence islamiste tombent

    Commençons ici par l'actualité. Et observons deux aspects de la guerre qui nous oppose aux islamo-terroriste, telle qu'elle nous était présentée le 14 octobre. Choisissons à titre de spécimen, son traitement par Itélé, filiale du groupe Canal +. Ce média caractéristique diffusait deux informations que nous reproduisons telles qu'elles sont résumées par la chaîne elle-même :

    Première information du jour :

    État islamique : une première vidéo de propagande en français

    Une vidéo d'un combattant français de l'État Islamique, qui rend hommage à Mohamed Merah et appelle à des attaques terroristes en France, a été rendue publique aujourd'hui. Une nouvelle illustration de l'extension de la propagande de l'EI. Les explications de notre confrère de France 24, Wassim Nasr. (1)⇓

    Le message est donc clair : les Occidentaux, et en particulier les Français, se trouvent directement menacés.

    Deuxième information du jour :

    Kobané : la ville aux mains de l'État islamique "dans une semaine"

    La ville de Kobané, située à la frontière turco-syrienne, pourrait tomber aux mains de l'État islamique. Les djihadistes contrôlent désormais la moitié de la ville et ont investi ces dernières heures le centre-ville. Pour mieux comprendre ce qu'il s'y passe, nos envoyés spéciaux, Philomène Remy et Joao Alencar ont pu joindre un activiste kurde à l'intérieur de Kobané. Un témoignage fort. (2)⇓

    Au cours de ce reportage on a pu entendre, trop rapidement énoncé, que les combattants kurdes et "l'armée syrienne" formeraient une coalition se battant côte à côte.

    Cette "petite erreur" de présentation doit être corrigée car elle aboutit à une énorme désinformation.

    Depuis le début septembre, à la vérité, une coopération floue se  serait dessinée entre des groupes d'opposants syriens, eux-mêmes rattachés à "l’Armée syrienne libre", concept "modéré" fabriqué par la Turquie à l'usage des occidentaux sous le nom de Burkan al-Forat ("le volcan de l’Euphrate") afin de combattre "les gangs d’Al-Baghdadi" (3)⇓

    Il semble en fait que la Turquie voudrait faire passer sous son contrôle la résistance kurde dans son ensemble. Elle se considère comme maîtresse du jeu pour toute la région, de la mer Noire au golfe Persique. C'est pourquoi elle a proposé aux dirigeants kurdes de Syrie de rejoindre cette "Armée syrienne libre" c'est-à-dire de passer sous contrôle turc. Ils ont refusé soulignant qu'eux-mêmes combattaient le régime d'Assad depuis 2004, alors que les actuels donneurs de leçons festoyaient avec les dirigeants syriens. Mais Ankara n'écarte toujours pas l'hypothèse, comme but ultime de son action, d'imposer sa loi aussi bien à la Syrie qu'à l'Irak.

    Or, en l'état, on ne voit pas encore quelle autre force aujourd'hui pourrait contrecarrer une telle ambition. Le néo Califat d'Abou Bakr al Baghdadi fait ainsi office à cet égard de ce qu'on appellerait, dans d'autres régions du monde, un "brise-glace".

    Ce 1er octobre un conseil de défense se tenait à l'Élysée. La France, sous la présidence de François Hollande, allait prendre formellement une décision lourde de sens et de conséquences. Il s'agissait de se lancer dans la guerre effective contre l'islamo terrorisme. Décision qu'allaient critiquer un certain nombre de gens dont on pourrait rédiger les discours en leur lieu et place, tant cette rhétorique se ressemble.

    Le bât blesse en fait sur la question des moyens. Le seul soutien aérien, autant dire le demi-soutien des occidentaux, français compris, ne suffira pas. S'agissant de la France, on entend dire que son budget militaire aurait été "sanctuarisé". À supposer même que cela soit vérifié quand la loi de finances aura été promulguée, on pourra se demander à quel niveau l'effort de défense se situe.

    Les moyens que l'armée française semble à même de mettre en œuvre dans la région se limitent ainsi, grosso modo, sauf renforts ultérieurs, à ceux de la base aérienne 104 Al Dhafra, créée en 2008 à 30 km au sud d'Abou Dhabi, disposant de 6 avions Rafale portés à 9, d'un avion ravitailleur KC 135 et d'un Atlantic 2 de reconnaissance, 750 hommes, plus, à proximité, la 13e Demi-brigade de la Légion Étrangère, au passé prestigieux, plus, depuis 2009, une petite base navale à Port Zayed. Le symbole importe, il assume, selon l'expression consacrée une part de l'honneur militaire français, on aimerait pouvoir s'assurer être sûr que matériellement cela compte beaucoup dans la bataille.

    Un raisonnement récurrent, mille fois répété dans les médias, consiste à situer à l'origine de la situation actuelle une seule faute, qui s'identifierait à l'opération conduite par Bush en 2003 et dont Obama s'est retiré.

    Malheureusement un tel sophisme évacue les responsabilités antérieures. Le discours trop souvent entendu cherche à effacer notamment celles des puissances mandataires du traité de Sèvres de 1920. Celles-ci en 1927 préférèrent s'attacher à la constitution de l'Iraq Petroleum Company qu'à l'application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes promis par le discours de Wilson de 1918.

    La question que l'on doit se poser n'est donc pas de savoir si ce conflit existe. L'évidence le démontre. Et on gagnerait d'abord à constater que la guerre a été déclenchée par le néo-Califat lui-même

    Aujourd'hui les masques de la violence totalitaire sont tombés. Le gouvernement turc, islamiste dit "modéré" soutient donc de toute évidence l'État islamiste, évidemment "extrémiste". Et au moment où ces lignes sont écrites, celui-ci paraît en passe de balayer les héroïques défenseurs kurdes de Kobané.

    JG Malliarakis      

    Apostilles

    1.  cf. archive sur Youtube.
    2.  cf. archive sur Youtube
    3.  cf. Libération du 21 septembre. 

    http://www.insolent.fr/2014/10/les-masques-de-la-violence-islamiste-tombent.html

  • L’Europe avalise l’infanticide

    Le lecteur me permettra de citer une expérience personnelle. Nous avions en commun ma mère médecin et moi une patiente dont l’intelligence avait la taille d’un poids chiche. Elle présentait une béance du col utérin. Quand elle était enceinte, pour maintenir la grossesse, je lui faisais un cerclage du col. Mais si elle ne voulait pas de l’enfant, elle attendait simplement que celui-ci tombe tout seul de son utérus. Nous recueillions alors des bébés absolument minuscules et non-viables. Les larmes aux yeux nous voyions ces pauvres petits chercher désespérément à trouver leur respiration. Ma mère qui craignait le froid pour elle-même les entourait de coton. Nous les baptisions et nous les confions à la miséricorde divine.

    Il se présente qu’un certain nombre de pays dont la France permettent des avortements immédiatement avant le terme de la grossesse. Rappelons que le conseil d’état en France avait décrété que tant qu’un enfant n’était pas sorti du sein de sa mère et n’avait pas respiré, il était une sorte de non-être. Ni minéral, ni végétal, ni animal et même pas humain.

    Or des situations comme celle décrite ci-dessus peuvent arriver dans le cadre des avortements légaux. Après des manœuvres abortives ratées, des fœtus peuvent arriver au monde tout-à-fait vivants. Ils sont alors considérés comme des enfants et doivent bénéficier de l’aide de la médecine. Or en Angleterre, ces enfants sont étouffés, jetés aux ordures comme déchets hospitaliers ou dans l’incinérateur alors qu’ils ont toutes les chances de survivre. Au moins 66 cas de ce genre ont été rapportés l’an dernier. Ce sont des infanticides légaux. L’Europe peut-elle les accepter ?

    Le 31 janvier dernier un député espagnol du Parti Populaire Européen, Ange Pinto a soumis cette question au Comité des Ministres du Conseil de l’Europe. Cette demande devait être appréciée en fonction de la Convention européenne des droits de l’homme. Apparemment, la réponse est tombée le 9 juillet après des mois de retard. C’est « Non ! ». Les sinistres ont montré une réticence à affronter le fait que les nouveaux-nés sont laissés agoniser sans soins, ou sont euthanasiés illégalement, ce qui soulève la question de l’avortement tardif au-delà du seuil de viabilité. Leur réponse à la question 655 de M. Pintado était qu’il y avait « un manque de consensus entre eux » sur cette question. Réponse à la Ponce-Pilate. « Je me lave les mains du sang de cet innocent ».

    À ce stade, plusieurs délégations nationales ont suggéré une nouvelle réponse réaffirmant le principe fondamental du droit à la vie, l’interdiction des traitements inhumains et dégradants, et le droit d’accès aux soins de santé de chaque personne, sans discrimination en ce qui concerne les circonstances de la naissance. D’autres ont demandé que soit redéfini un seuil de viabilité du fœtus ; lequel avait été fixé par le code Napoléon à six mois de grossesse soit 28 semaines) alors que pour l’Organisation Mondiale de la Santé il est de 22 semaines. Peine perdue ! La patate chaude sera peut-être refilée au Conseil de l’Europe qui à la demande d’un particulier fera éventuellement cesser le massacre qui continue…

    Les porcs meurent aussi !

    http://medias-presse.info/leurope-avalise-linfanticide/16684

  • Inégalités, SDF, chômage : la France devient-elle un pays pauvre ?

    Qui sont les «pauvres» dont parle Emmanuel Macron ? Julien Damon dresse l'état des lieux des inégalités qui se creusent en France.

    FigaroVox: Les propos d'Emmanuel Macron sur «les pauvres» et les autocars ont déclenché la polémique tandis qu'un sondage d'ATD Quart Monde France révèle que les Français sont de moins en moins tolérants avec les plus démunis. Mais qui sont aujourd'hui «les pauvres» en France? La misère progresse-t-elle ?

    Julien DAMON: Au regard de l'indicateur le plus communément employé, la pauvreté monétaire relative (définie comme la part des individus vivant avec moins de 1000 € par mois), 14% des Français sont pauvres. On peut également définir les pauvres comme l'ensemble des bénéficiaires des prestations sociales créées spécialement pour eux: les minimas sociaux (le RSA, l'allocations pour les adultes handicapés, ou le minimum vieillesse). 3,6 millions de personnes touchent actuellement ces prestations ; autrement dit, si l'on élargit à leurs familles, c'est au total 6,5 millions de personnes qui vivent grâce à ces minima sociaux, soit 10% de la population.

    Toutefois, il serait faux de dire que la misère progresse: elle n'a en réalité pas véritablement augmenté depuis 20 ans. Elle a même baissé, dans les années 1970-1980, et s'est stabilisée entre 13 % et 14 % de la population. Le taux a continué à baisser, par exemple, entre 2011 et 2012. Ce constat, surprenant, est lié à l'indicateur employé. Celui-ci est fonction du revenu médian. Or comme le niveau de vie médian a baissé, le seuil de pauvreté a baissé et donc le taux de pauvreté. C'est assez absurde, mais l'indicateur retenu est à la baisse quand les problèmes (augmentation du niveau du chômage, baisse du niveau de vie) sont à la hausse!

    Il faut ajouter que les enquêtes qui déterminent ces chiffres ne prennent pas les sans domicile fixe en compte: l'INSEE se base sur les ménages, c'est-à-dire sur les logements. Toutefois, quand bien même ces personnes seraient intégrées dans les études, le taux ne changerait quasiment pas: on compte 150 000 personnes sans domicile, en France, en 2012, autrement dit qui dorment dans la rue ou dans des centres d'hébergement. Ce nombre, bien que révoltant en soi, est trop faible pour faire augmenter sensiblement le taux.

    La pauvreté a surtout changé de visage: autrefois, le pauvre était âgé, issu d'une famille nombreuse, et habitait dans une zone rurale. Aujourd'hui, il est jeune, vient d'une famille monoparentale, demeure en zone urbaine et ne parvient pas à s'insérer sur le marché du travail.

    La France est-elle toujours un pays riche ?

    Absolument. La pauvreté, contrairement à ce qu'affirment les discours misérabilistes et déclinistes, n'explose pas. De plus, les Français restent solidaires, généreux et tolérants vis-à-vis des pauvres. Ils ne sont pas d'abord critiques envers ces personnes, mais plutôt envers les politiques sociales, constatant leur inefficacité: chaque année, ainsi, malgré l'augmentation des moyens alloués à cette lutte contre la misère, le taux de pauvreté reste le même.

     

    Ceux qui affirment que la pauvreté explose se basent à mon sens sur deux idées. D'une part, ils établissent un lien entre le chômage et la pauvreté: comme le premier augmente, le second suit, à leurs yeux, le même chemin. D'autre part, le fait que la pauvreté soit désormais plus visible va dans leur sens. La pauvreté est incontestablement plus visible car, ces dernières années, elle a continué à rajeunir, à s'urbaniser et à se concentrer géographiquement.

    Vous avez écrit plusieurs ouvrages sur les classes moyennes. Celle-ci existe-elle toujours ? Les inégalités de richesses sont-elles de plus en plus criantes ?

    Comparons notre situation avec celle des Etats-Unis. La classe moyenne américaine s'est effondrée, depuis la crise, et a subi une forte baisse des salaires médians et moyens, tandis que la classe moyenne française a résisté à la crise jusqu'en 2012. Depuis, les personnes se situant dans cette classe moyenne à la française connaissent des difficultés, en partie dues à notre système socio-fiscal qui leur est défavorable: les individus de la classe moyenne ne sont effectivement pas assez pauvres pour bénéficier des minimas sociaux, trop modestes pour vivre forcément confortablement et pas assez riches pour bénéficier des réductions fiscales.

    Les inégalités, quant à elles, et contrairement à ce qu'on en dit, restent stables depuis 20 ans. Toutefois, à l'instar de la pauvreté, elles se transforment: on constate ainsi aujourd'hui des inégalités entre les secteurs du privé et du public, entre les centre-villes et les zones urbaines sensibles.

    Selon 71% des sondés par ATD Quart Monde les pauvres obtiendraient des aides plus facilement et pour 63% d'entre eux les minima sociaux encourageraient à l'oisiveté. Cela correspond-il à une réalité ? En quoi ?

    Ces résultats confirment ce dont nous parlions: les Français ne critiquent pas les pauvres eux-mêmes, mais plutôt les systèmes destinés à les aider, dont ils constatent l'inefficacité. Les Français, contrairement aux Américains, ne diront pas que les pauvres ne doivent leur situation qu'à leur paresse. Ils blâmeront plutôt les failles structurelles du système.

    La fraude et les profiteurs existent bien entendu. Ils restent minoritaires par rapport à l'ensemble des personnes pauvres. On constate toutefois une exaspération plus importante des Français vis-à-vis de ces abus.

    Sommes-nous finalement en train d'assister à un début de guerre des pauvres ?

    Les Etats-Unis célèbrent cette année le 50ème anniversaire de la guerre contre la pauvreté du président Johnson, dont les résultats furent spectaculaires, même si certains estiment aujourd'hui que la pauvreté l'a emporté. Cependant, alors qu'on a basculé, en Amérique, de la guerre contre la pauvreté à la guerre contre les pauvres, en France, le lien social et la solidarité demeurent solides.

    Notre système est cependant de plus en plus critiqué, notamment du fait de la diversification de la population française. Dans certains pays, les politiques sociales sont généreuses et acceptées par tous car la population est homogène, tandis que dans d'autres pays, où la population se diversifie, l'Etat providence est de plus en plus critiqué. On donne toujours plus facilement à notre voisin lorsque celui-ci nous ressemble…

    Wladimir Garcin

    Notes :

    Julien Damon est professeur associé à Sciences Po. Ancien Président de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale, il a notamment publié, aux Presses Universitaires de France, Éliminer la pauvreté (2010) ; Petit traité de culture économique (2013) ; L'exclusion («Que sais-je?», 2014).

    Source : Le Figaro

    http://www.voxnr.com/cc/d_france/EuEFVupFVZJaFbqaTA.shtml

  • Ils ont tout essayé, sauf le FN…

    Sur un plan politique, le système français n'est sans doute pas à bout de souffle mais surtout à court d'inspiration.   

    [...] Ayant acheté Le Monde – ce quotidien à la fois irremplaçable et, pour certaines de ses pages et rubriques, énervant -, j’ai pu lire qu’il allait être publié une enquête en six volets sur cette interrogation : « Pourquoi le système politique français est à bout de souffle ».

    [...] Il me semble évident qu’il y a toujours eu ce hiatus, ce sentiment d’étrangeté entre le peuple et ses représentants. Les moments où la démocratie n’a pas été écartelée ont été infiniment rares. Cette distance préoccupante est devenue un gouffre, la droite et la gauche paraissent toutes deux victimes de cette morosité républicaine qui dépasse le champ politique pour toucher aux racines même du lien collectif et du vivre ensemble.

    C’est l’espérance et la confiance en demain qui battent de l’aile. Et l’humanité qui attend un sens pour son existence. Les programmes, devant un tel délitement, ne constituent plus un remède suffisant. On les sait provisoires et voués à être, dans le meilleur des cas, trahis par le réel, dans le pire, des illusions de campagne.

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  • 25/10 : conférence d'un député syrien chrétien à Paris

    Le député syrien chrétien indépendant Boutros Merjaneh donnera une conférence en l'église Saint Christophe de Javel (Paris XVIe) le 25 octobre à 18h.

    En 2012, il dénonçait déjà :

    "L'Armée syrienne libre est financée et armée par l'Arabie saoudite et le Qatar, les pires ennemis du pouvoir en place. Dans ses rangs, on compte environ 7000 combattants djihadistes venus de l'étranger. Nous les voyons de près. Tenez, la semaine dernière, à Alep, l'armée a tué deux francs-tireurs djihadistes : un était Pakistanais, l'autre Tunisien. Mais que viennent faire ces gens en Syrie ?! J'ai peur qu'on assiste à l'importation d'une forme d'islamisme qui n'avait pas d'assise en Syrie avant ce conflit. [...]

    Je crains les extrémistes sunnites, car ils importent un fanatisme religieux qui était rare en Syrie. Mais aujourd'hui, ces islamistes sont beaucoup moins nombreux que les sunnites modérés, qui, eux, ont la même position que moi. La Syrie n'est pas l'Egypte. Un des grands paradoxes dans ce conflit est que c'est nous, les modérés, musulmans ou chrétiens, qui constituons la majorité du peuple. Mais on ne nous entend pas. Nous ne sommes pas pour le régime, ni pour l'opposition armée. Nous voulons l'apaisement."

    Michel Janva

  • 23 novembre : salon du livre de l'AGRIF à Paris

    APlus d'informations et liste des écrivains ici.

    Michel Janva

  • Migrants clandestins : l’invasion de l’Europe

     Est présentée ici la situation actualisée de l’immigration en France, un phénomène absolument pas contrôlé, qui n’est déjà plus maîtrisable.

    Guillaume Faye fournit les chiffres du flux des immigrés irréguliers, des opérations de la police qui ne peut plus faire face, du coût des hébergements, de celui de la charge médicale… Quelle sera l’issue ? Quelles sont les dispositions envisagées par le gouvernement hormis celles de « laisser faire » et de saigner à blanc les pauvres Français qui n’y peuvent mais ?

    Polémia

    La France (comme l’Union européenne) est une passoire. L’année 2014 aura vu une aggravation brutale des flux d’immigrés illégaux, vrais ou faux réfugiés, les seconds étant nettement plus nombreux. Nous vivons une crise migratoire majeure qui surpasse en intensité la vague du « Printemps arabe » de 2011.

    Les flux de clandestins explosent. C’est d’une véritable invasion qu’il s’agit. Prélude à une submersion ? En face, aucune résistance : l’agence Frontex de protection des frontières ne sert rigoureusement à rien, les lobbies pro-immigration (No Borders, etc.), épaulés par l’Église et les médias, désarment toutes les résistances par leur matraquage idéologique. De plus, mieux traités et mieux soignés que des Français de souche pauvres, les « invisibles », les migrants illégaux se savent pratiquement inexpulsables. La pompe aspirante de l’immigration clandestine fonctionne à plein régime et s’emballe. Surtout depuis que le chaos s’installe en Afrique et dans tout le Moyen-Orient.

    La déferlante

    De janvier à fin septembre 2014, 100.000 clandestins sont entrés en France par la frontière italienne ! A Menton, la police submergée voit arriver 10.000 clandestins par mois ; elle en refoule 4.000, qui reviennent. Sur la Côte d’Azur, la police a procédé à 19.000 interpellations depuis le début de l’année. Brièvement incarcérés, ils sont tous ensuite relâchés dans la nature, du fait du laxisme et de la complexité procédurale ubuesque du droit français. Sans compter ceux qui arrivent par les aéroports.

    De l’île de Lampedusa à l’archipel du Dodécanèse (+223% d’arrivants clandestins en 2014) sans oublier Gibraltar, la façade méditerranéenne de l’Europe est le théâtre d’une véritable invasion déferlante qui s’amplifie chaque année. La prophétie de Jean Raspail, dans Le Camp des Saints, se réalise exactement.

    Beaucoup de migrants clandestins gagnent l’Allemagne ou la Suède. La première a fait face en 2014 à 200.000 demandes d’asile, contre 50.000 en 2011 ; la seconde, qui n’a que 9 millions d’habitants, a géré cette année 80.000 demandeurs du statut de réfugié. En France, de 67.000 demandes d’asile en 2013, on passera à 80.000 cette année. Et partout, ils savent qu’ils ne seront jamais expulsés. Les « reconductions à la frontière », en réalité très minoritaires, se soldent en général par des retours.

    Sur les 40.000 déboutés annuels du droit d’asile (on en sera à 50.000 cette année) l’immense majorité reste sur le territoire. Après la vague des Tunisiens, voici les Libyens, les Érythréens, les Soudanais et les Syriens, qui arrivent souvent par familles entières. Sans compter les migrants d’Afrique centrale et de l’Ouest, toujours plus nombreux. Même les Chinois et divers Asiatiques s’y mettent. Tout le monde, en somme.

    L’impuissance à endiguer le flux invasif

    Le dispositif Frontex de protection des frontières de l’UE est un échec retentissant. L’opération Mare Nostrum (qui a été remplacée par l’opération Triton en novembre, changement magique de dénomination) de surveillance des côtes méditerranéennes de l’UE n’est pas du tout une protection ni une dissuasion, mais une opération de sauvetage en mer. 70.000 migrants clandestins ont été sauvés de la noyade en 10 mois ! Ce qui encourage les passeurs à augmenter encore les traversées. C’est « un pont vers l’Europe », a déclaré le ministre de l’Intérieur italien.

    Sur la côte d’Azur, l’administration truque les chiffres des entrées clandestines. La police débordée procède à 150 interpellations par jour. Les clandestins ne retournent jamais en Italie et finissent par être relâchés au bout de 4h de garde à vue : ils sont LAP, (libres après procédure). Les OQTF (Obligation de quitter le territoire français) ne sont d’aucune valeur ; et les RLT (Remises à la limite du territoire, c’est à dire les reconductions à la frontière italienne) se traduisent par des retours dans 100% des cas. L’impuissance est totale et les clandestins le savent bien. L’invasion est autorisée, pourquoi se gêner ?

    Un gouffre financier

    A la charge financière énorme, au boulet que représente l’immigration au sens large (voir autres articles de ce blog), même légale ou naturalisée, s’ajoute le coût des clandestins, qui explose. Sur 47.000 places d’hébergement d’urgence disponibles, 22.000 sont des nuits d’hôtels, au prix astronomique, supporté par le budget de l’Etat déficitaire. Le clandestin est beaucoup mieux traité qu’un Français de souche qui perd son traitement et son logis ; il ne risque pas de se retrouver à la rue, lui ! Il en est de même pour la prise en charge médicale et hospitalière.

    Il s’agit de l’Aide médicale d’État (AME), ce dispositif unique au monde, qui est un scandale. Elle assure aux clandestins étrangers une couverture médicale complète dont ne bénéficient pas des millions de Français non-fonctionnaires qui ont pourtant cotisé toute leur vie.

    L’AME a coûté 744 millions d’euros en 2013, en augmentation constante (dérapage), vu l’accroissement des arrivées de clandestins. A mettre en parallèle avec les 700 millions qui ont été retirés des prestations familiales aux Français. A ajouter : un surcoût de 350 millions d’euros dus aux centres d’hébergement d’urgence, aux allocations temporaires d’attente et aux frais d’hôtels pour les (faux) réfugiés demandeurs d’asile. En tout, le coût des sans-papiers dépasse le milliard d’euros annuel. Et le gouvernement a décidé pour 2015 d’augmenter encore les crédits de l’AME de 73 millions d’euros. Rien n’est trop beau ni trop généreux pour les clandestins. L’AME bénéficie déjà à près de 300.000 étrangers irréguliers.

    Sans compter les innombrables fraudes à l’hospitalisation ou à le revente des médicaments obtenus gratuitement en pharmacie par les clandestins. Mais on leur pardonne, ils savent qu’ils ne seront jamais poursuivis. Pourquoi se gêner ?

    Et la criminalité suit

    L’afflux incontrôlé de clandestins fait mécaniquement augmenter la criminalité. Celle-ci déferle d’autant plus facilement que Mme Taubira est en train de déconstruire sciemment l’appareil pénal répressif, ce qui se sait partout. Le clandestin qui arrive en France sait parfaitement non seulement qu’il sera pratiquement inexpulsable et aidé mais que règne un laxisme pénal et judiciaire unique au monde qui laisse pratiquement impunis les exactions et trafics divers.

    Dans le Nord et sur la Côte d’Azur, on est obligé d’envoyer CRS et gendarmes mobiles pour épauler la police découragée et submergée et tenter de parer à la délinquance endémique des clandestins. Un escadron de gendarmes mobiles coûte 21.000 € par jour en logement hôtelier. A Calais, selon les syndicats de police, on a dénombré de juillet à septembre 2014, 80 crimes et délits, contre 7 pendant la même période de 2013 ! En région parisienne, depuis les vagues d’arrivées de Tunisiens clandestins en 2011, on note une augmentation de la criminalité.

     Guillaume Faye, 15/10/2014 Source : Blog de Guillaume Faye

    http://www.polemia.com/migrants-clandestins-linvasion-de-leurope/