Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 56

  • la guerre sur deux fronts

    La guerre a commencé, c’est une évidence, même si elle ne dit pas encore son nom. Après les attentats parisiens, qui eux-mêmes succédaient à l’effrayante série des Merah et autres Nemmouche, un mois à peine après la France, le terrorisme islamique a frappé encore une fois le sol européen, à Copenhague.

     

    Et pendant ce temps, en Libye, la nouvelle succursale de l’État islamique décapite des Coptes et se vante d’être maintenant à quelques centaines de kilomètres au sud de Rome… Boko Haram triple cet exploit inédit dans l’histoire qu’un État se trouve simultanément à plusieurs endroits du globe, avec à sa tête plusieurs chefs, si bien qu’on devrait requalifier cette hydre en Empire islamique plutôt. Bref, massacres en tous genres, exactions dont la constance, la répétition et le caractère tranquille dans l’exécution dépassent en effroi tout ce que l’on a pu connaître, au moins depuis la chute des totalitarismes classiques, comme déportations de populations, réductions en esclavage, tortures, destructions de monuments, enfermement des femmes, attaques contre tout ce qui bouge : la liste infinie de la dernière barbarie en date n’est plus à faire, on la connaît presque par cœur.

    Mais connaître réellement son ennemi suppose de connaître aussi les raisons qui le meuvent. On sait le goût du sang propre à l’islam, qui n’est pas réellement une nouveauté, et lui est certainement consubstantiel comme le montre Christophe Geffroy dans l’éditorial de ce numéro. Saint Thomas, qui, malgré sa lecture approfondie d’Averroès et la réfutation de ses thèses passées pour partie dans la scolastique de son époque, parle très peu de l’islam : mais quand il en parle, c’est pour assurer que la guerre contre lui est toujours juste puisqu’il est intrinsèquement l’agresseur.

    Néanmoins, dans les circonstances actuelles et nonobstant ce premier requis, il n’est pas moins nécessaire de se demander ce que nous avons pu faire nous aussi, Occidentaux, peut-être sans nous en apercevoir, à ces populations, pour qu’elles nous haïssent autant – l’ultime preuve de cette haine se trouvant sans doute dans leur singerie, dans leur désir mimétique à notre égard, en témoigne l’usage hollywoodien que fait Daech de la vidéo, de youtube et autres manifestations spectaculaires, qui contribue fortement à sa notoriété. Il est entendu qu’il n’y a pas lieu d’absoudre les terroristes de leurs crimes, ni d’excuser leurs méthodes, au nom d’une prétendue domination que nous exercerions sur eux, ni de nous changer en coupables. Cependant, il est peut-être utile en essayant d’interpréter ce véritable choc de civilisations de comprendre en quoi une autre guerre est aussi en cours, sur un autre front, quoique ses méthodes soient entièrement différentes et non sanglantes.[....]

    La suite sur La Nef

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?la-guerre-sur-deux-fronts

  • Avant l'Etat islamique, les communistes : le Louvre incendié par la Commune

    BrasierDans son dernier ouvrage, Le Brasier. Le Louvre incendié par la Commune, recensé dans la Tribune de l'Art, Nicolas Chaudun s'oppose à la doxa sacralisant la Commune :

    "Nicolas Chaudun retrace, dans ce court récit, ces quelques jours qui transformèrent en ruines certains des plus beaux trésors architecturaux de Paris et qui faillirent voir la disparition du Louvre. (...)

    Choisissant la forme du récit historique qui se lit comme un roman, Nicolas Chaudun n’invente rien, cependant. Il s’est basé sur les témoignages et les archives de l’époque – dont celles des sapeurs-pompiers que personne n’avait songé jusqu’ici à consulter – pour retranscrire de la façon la plus vivante et la plus exacte possible ces moments de folie.
    La folie, ce fut bien sûr celle des Versaillais dont il ne cache pas la réelle barbarie : tous les insurgés pris les armes à la main ou dont on soupçonnait sur la foi d’un jugement expéditif qu’ils avaient pris part aux combats, étaient passés par les armes sans aucune forme de procès. Il confirme bien que ces massacres ne furent pas la réponse aux incendies et qu’ils étaient décidés dès le début de la répression.
    Mais il n’occulte pas non plus ce qu’on a du mal à dire aujourd’hui sans passer pour un ennemi du peuple : la barbarie fut également du côté des fédérés. Barbarie envers les hommes puisqu’ils massacrèrent aussi, mais surtout barbarie envers la culture et l’art. Pas davantage que les assassinats des troupes de Thiers ne furent causés par les incendies des monuments, ceux-ci ne servirent à répondre aux massacres.La destruction de Paris fut décidée très tôt, lorsque la Commune comprit que sa défaite n’était qu’une question de jours. Il fallait donc supprimer, symboliquement, tout ce qui pouvait rappeler ce qu’ils combattaient. La politique de la terre brûlée.

    Paris y perdit une partie de son âme. L’hôtel de ville Renaissance, et ses plafonds par Ingres et Delacroix, le palais d’Orsay et ses décors de Chassériau, le palais de la Légion d’Honneur, chef-d’œuvre de l’architecture du XVIIIe siècle, le Palais des Tuileries et ses décors, bien d’autres monuments encore, bien d’autres œuvres d’art, tout cela périt dans les flammes, sans aucune autre raison que la volonté de détruire. Nicolas Chaudun rappelle que les ordres étaient d’incendier aussi l’Hôtel de la Marine qui ne dut son salut qu’à la présence dans ses murs d’une infirmerie et que Notre-Dame ne fut sauvée que de justesse…
    Mais c’est au Louvre qu’il consacre l’essentiel de ce livre, le Louvre qui ne faisait qu’un avec les Tuileries et qui, on ne s’en souvient plus, fut aussi en partie détruit. (...)"

    L'ouvrage peut être acheté ici.

    Louise Tudy

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2015/03/avant-letat-islamique-les-communistes-le-louvre-incendi%C3%A9-par-la-commune.html

  • Le grand bobard de la défense des « valeurs »

     

     Depuis les marches du 11 janvier, suite aux attentats terroristes qui ont touché la France, il paraît que soufflerait un grand esprit sur notre pays : celui « du 11 janvier », comme dit le président de la République. Et ce grand esprit nous inviterait à défendre « nos valeurs » menacées par les extrémistes fachos-islamistes notamment.

    On ne reviendra pas évidemment sur la manœuvre politicienne qui se cache maladroitement derrière cette mobilisation dite « républicaine ».
    L’escroquerie est plus profonde encore.

    Car nous faire croire que la promotion de ces « valeurs » ferait reculer l’islamisme procède d’une grave erreur d’analyse.

    En réalité, il n’y a plus aucun consensus sur ces « valeurs » : ni au plan mondial, ni même en Europe. Ces valeurs n’apportent donc pas la paix, au contraire : elles provoquent la dissension et la guerre partout, comme la nuée porte l’orage.

    A bas ces « valeurs » !


    D’abord ces « valeurs » ne sont pas universelles : elles sont désormais marginalisées à l’échelle du monde.

    L’oligarchie cosmopolite fait toujours référence à l’humanité ou à la planète pour faire croire qu’elle domine tout. Encore un bobard !

    En réalité, seuls les pays occidentaux – c’est-à-dire ceux soumis au diktat idéologique, culturel, économique et militaire américain – sont tenus de croire à ces prétendues « valeurs ».

    Il n’y a qu’en Occident qu’on nous oblige à croire, par exemple, que les femmes sont des hommes comme les autres, que les homosexuels doivent se marier devant Monsieur le Maire, que l’avortement est un droit, que les étrangers sont chez nous chez eux, qu’une famille peut être « monoparentale », que la religion n’est qu’une affaire privée, que la drogue doit être en vente libre, que les enfants turbulents ne doivent pas recevoir de fessée ou qu’on doit abandonner ses vieux parents à la « sédation profonde ».

    Et il faut croire « correctement » à ces valeurs : sinon gare ! Gare aux juges, aux ligues de vertu, aux procureurs médiatiques et bientôt aux « actions de groupe » !

    Mais on ne doit pas oublier pour autant que l’Occident constitue désormais une part déclinante de la population mondiale.

    En d’autres termes ces « valeurs » bizarres sont condamnées par la démographie mondiale.

    Le reste du monde ne veut pas de nos « valeurs » décadentes.

    On continue de nous faire croire, pour nous flatter, que nous serions toujours l’avant-garde du genre humain et que, bien sûr, bientôt, le monde entier adhérera à ces sympathiques « valeurs », de gré ou de (l’US AIR)force.

    Mais on nous trompe car nous ne sommes plus au XIXe siècle : les papys et les mamies occidentaux n’incarnent plus l’avenir du genre humain : ils représentent seulement désormais une impasse civilisationnelle.

    Partout dans le monde les peuples et les civilisations résistent à la prétention occidentale de leur imposer sa définition du Bien.

    Les médias de propagande nous mentent encore en mettant l’accent périodiquement sur les révoltes sporadiques que l’on nous présente comme une adhésion croissante aux valeurs occidentales : qu’il s’agisse de manifestations de dissidence politique ou culturelle en Chine, à Hong Kong ou en Iran, ou bien encore des « printemps » arabes.

    Mais ces mouvements – en admettant qu’ils ne soient pas téléguidés par ces mêmes Occidentaux – ne changent pas la réalité des rapports entre les civilisations. Ils ne restent qu’à la surface des choses.

    Le jeans ou le tchador ?

    Certains Occidentaux affirmaient dans les années 1980, pour se rassurer, que le jeans allait supplanter le tchador. Il n’en a rien été car on peut très bien porter les deux ensemble.

    Il ne faut pas confondre, en effet, la diffusion mondiale des techniques et des modes de vie occidentaux – qui caractérise la mondialisation au XXIe siècle – avec l’adhésion mondiale aux valeurs occidentales. Il s’agit d’une illusion typiquement anglo-saxonne et une idée de marchand que de croire que la vente des produits permettrait toujours de convertir les autres à ses idées. Le monde ne fonctionne heureusement pas comme cela.

    Hier les Européens ont adopté la poudre et la boussole chinoises, sans pour autant devenir mandarins. Aujourd’hui la civilisation chinoise et l’Islam (*) apportent la preuve que l’on peut très bien utiliser la technique occidentale sans pour autant adhérer à son idéologie. Et si l’Inde est la plus grande démocratie du monde par la démographie, il n’en reste pas moins que cette civilisation diffère profondément de la nôtre.

    Même les armes occidentales sont impuissantes.

    Mais il y a encore plus grave. On nous cache en effet que même les armes occidentales (les fameuses « frappes » plus ou moins « chirurgicales » dont se régalent les médias) sont désormais impuissantes à imposer la pax occidentalis de par le monde. Car elles ont été conçues pour une confrontation Est-Ouest qui ne correspond plus aux rapports de force du XXIe siècle.

    Les médias occidentaux font tous leurs efforts pour nous cacher que les échecs se multiplient : Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Mali, etc.

    Car toutes ces « opérations de maintien de la paix » ou de « lutte contre le terrorisme » débouchent sur un scénario invariable : guerres de moins en moins asymétriques à mesure que les « rebelles » ou « terroristes » contre lesquels on lutte s’arment de plus en plus efficacement et n’ont pas peur de mourir, à la différence des armées de métier des coalitions occidentales :

    • Rebelles qui vivent comme des poissons dans l’eau dans la population locale, à la différence des mercenaires occidentaux terrés dans leurs blindés ou leurs camps retranchés ;
    • Gouvernements fantoches maintenus sous perfusion par les Occidentaux et les organisations occidentales, qui s’effondrent dès le départ des troupes d’occupation.
    • Développement du chaos et des guerres civiles ensuite.
    • Situation critique des chrétiens dans ces pays après le passage des « libérateurs » occidentaux.

    Nous sommes bien loin du temps où une simple canonnière ou un régiment de la Légion étrangère ou de Highlanders suffisaient à pacifier de vastes territoires !

    Le choc des civilisations, mais en direct chez nous.

    En d’autres termes, la prétention occidentale à imposer ses lubies idéologiques se heurte de plus en plus durement à ceux qui défendent d’autres valeurs.

    Ce heurt – qui correspond parfaitement au choc des civilisations qu’évoquait Samuel Huntington – est tout à fait nouveau, puisque depuis le XVIIIe siècle l’Occident vivait dans l’habitude confortable de dominer sans partage, même si ce n’était pas sans effort. Les Occidentaux se sont ainsi habitués à un monde unipolaire – le leur – et à tenir pour quantité négligeable les autres civilisations. Fatale erreur de perspective puisqu’au XXIe siècle, précisément, ces autres civilisations redeviennent des acteurs de premier plan ! Et le djihadisme ajoute une dimension nouvelle dans la mesure où il importe le choc des civilisations sur le territoire des pays occidentaux eux-mêmes.

    C’est notamment un très dur réveil pour les Anglo-Saxons qui n’ont pas connu de guerre autre que civile sur leur sol, à la différence des Européens continentaux – et aussi une belle « ruse de l’histoire », comme aurait pu écrire Hegel, puisque l’islamisme en Occident prospère grâce à l’abolition des frontières, que l’oligarchie n’a cessé d’encourager.

    Sur ce plan, et contrairement à la doxa officielle, le djihadisme n’est pas qu’une réaction contre des caricatures parues dans des journaux danois ou français et « une attaque contre la liberté d’expression », ou bien la conséquence d’un mauvais « vivre ensemble », fruit d’une « intégration » déficiente ou de l’Internet.

    Il focalise une nouvelle étape du choc des civilisations et de la contestation grandissante de la prétention occidentale à imposer partout son idéologie : c’est-à-dire de vouloir injecter à la terre entière sa proprecorruption.

    Des « valeurs » contestées en Europe même.

    On ne saurait oublier, en outre, que les « valeurs » occidentales sont de plus en plus contestées par les Européens eux-mêmes. Pour la raison qu’elles apparaissent pour ce qu’elles sont : les symptômes d’une maladie de la civilisation, de notre civilisation en l’occurrence.

    C’est notamment ce qu’a révélé en France la loi Taubira sur le « mariage pour tous », ou bien encore la tentative d’introduction de la théorie du genre à l’école, qui ont mis brusquement en perspective les attaques permanentes conduites contre l’institution familiale par l’oligarchie : attaques que les familles d’origine immigrée supportent encore plus mal que les autres, d’ailleurs.

    L’oligarchie dépeint cette contestation sous le nom de « populisme ». On ne saurait mieux dire que cette contestation monte des profondeurs des peuples européens.

    Les « valeurs » de l’oligarchie n’ont plus rien à voir avec la République.

    Les valeurs pour lesquelles on nous somme de « résister » (cf Marianne de la semaine 8) n’ont plus rien à voir avec celles de nos pères, ni avec celle des républicains du XVIIIe. Telle est l’autre escroquerie de ceux qui invoquent la République à tout bout de champ.

    Les républicains du XVIIIe, beaucoup plus imprégnés d’histoire romaine que d’idéologie des Lumières, croyaient à la citoyenneté, à la souveraineté de la nation et à la patrie. Les oligarques cyniques qui nous parlent aujourd’hui de « valeurs républicaines » conchient la nation, méprisent le peuple français et se rêvent anglais ou citoyens du monde.

    Les républicains du XVIIIe croyaient à la vertu des citoyens et non pas à l’idée saugrenue (c’est-à-dire libérale) que l’on pourrait fonder une société durable sur le vice et l’égoïsme individuel. Il est pour le moins curieux, en effet, de voir l’oligarchie nous parler en toute occasion de « valeurs » alors qu’au quotidien elle n’en reconnaît qu’une : la suprématie de son intérêt personnel et de son intérêt de classe.

    On ne défend pas les « valeurs » ni la République, mais seulement le pouvoir et les prébendes de l’oligarchie.

    Derrière l’écran des « valeurs de la République » on nous requiert en réalité de nous mobiliser une nouvelle fois :

    • pour la défense du pouvoir et des prébendes de l’oligarchie, c’est-à-dire pour l’individualisme destructeur de toute société… mais producteur de grands profits pour le marché ;
    • pour la défense du droit de caricaturer toutes les religions… mais à la condition qu’elle soit surtout catholique ;
    • pour la défense de la liberté d’expression… mais à la condition qu’elle soit conforme à ce qu’autorise l’oligarchie ;
    • pour la défense de la création artistique… mais à la condition qu’elle soit moderne et non figurative ;
    • pour la défense du droit des minorités… mais à la condition de piétiner celui de la majorité de la population.

    En d’autres termes, on nous demande de nous mobiliser en faveur de ce qui nourrit notre déclin. Non merci !

    Bienvenue dans le XXIe siècle, les marcheurs !

    Les braves gens se sont crus obligés de descendre dans la rue le 11 janvier, à l’appel des médias de propagande, pour manifester leur sympathie avec les victimes des attentats. Dont acte.

    Mais ils croyaient sans doute aussi que, ce faisant, tout allait pouvoir continuer comme avant – et qu’ils pourraient paisiblement laisser leur civilisation sombrer, en regardant Michel Drucker à la télé et en votant pour l’UMPS.

    Les djihadistes viennent pourtant de leur démontrer que leur décadence, comme la mondialisation, ne serait pas heureuse.

    Bienvenue dans le XXIe siècle , les marcheurs !

     Michel Geoffroy, 5/03/2015

    Note :
    (*) Donc quand même la majorité de la population mondiale !

    http://www.polemia.com/le-grand-bobard-de-la-defense-des-valeurs/

  • Géopolitique du Léviathan

    Nur Meer und Erde haben hier Gewicht

     (Seules la mer et la terre pèsent ici)

     Goethe

    Plus que de la géopolitique, cet article relève de la thalassopolitique, néologisme créé par le professeur Julien Freund « pour remettre en cause certaines conceptions de la géopolitique, qui privilégient les phénomènes telluriques par rapport aux phénomènes maritimes ».

    « L’histoire mondiale est l’histoire de la lutte des puissances maritimes contre les puissances continentales et des puissances continentales contre les puissances maritimes » (1) a écrit Carl Schmitt dans Terre et Mer.

    Dès le Moyen-Age, les cabbalistes interprétaient l’histoire du monde comme un combat entre la puissante baleine, le Léviathan, et le non moins puissant Behemoth, animal terrien imaginé sous les traits d’un éléphant ou d’un taureau (2). Le Behemoth essaie de déchirer le Léviathan avec ses défenses, ses cornes ou ses dents, tandis que le Léviathan, de son côté, s’efforce de boucher avec ses nageoires la gueule et le nez du terrien pour l’affamer ou l’étouffer. Allégorie mythologique qui n’est pas sans rappeler le blocus d’une puissance terrestre par une puissance maritime.

    Le Sea Power de l’amiral Mahan

    A la charnière des XIXème et XXème siècles, l’Américain Alfred T. Mahan dans The Influence of Sea Power upon History (1890), l’Allemand Friedrich Ratzler dans Das Meer als quelle der Volkergrösse(1900) et le Britannique Halford John Mackinder dans Britain and the British Seas (1902), accordent une importance primordiale à la mer comme source de puissance des nations.

    Amiral, historien et professeur à l’US Naval Academy, Alfred T. Mahan (1840-1914) est le plus célèbre géopoliticien de la mer, son œuvre comportant vingt livres et 137 articles. Partant de l’étude de l’Histoire européenne aux XVIIème et XVIIIèmes siècles, il cherche à démontrer comment la puissance maritime (Sea Power) s’est révélée déterminante pour la croissance et la prospérité des nations. Pour lui, la mer peut agir contre la terre, alors que l’inverse n’est pas vrai et, à la longue, la mer finit toujours par l’emporter dans sa lutte contre la terre. Mahan est profondément persuadé que la maîtrise des mers assure la domination des terres, ce qu’il résume par la formule « l’Empire de la mer est sans nul doute l’Empire du monde » (3). En affirmant ainsi la supériorité intrinsèque des empires maritimes, il offre une justification théorique à l’impérialisme, ce grand mouvement expansionniste des années 1880-1914.

    Dans The problem of Asia, paru en 1900, Mahan applique à l’Asie son paradigme géopolitique, insistant sur la nécessité d’une coalition des puissances maritimes pour contenir la progression vers la haute mer de la grande puissance terrestre de l’époque, la Russie. En effet, il souligne que sa position centrale confère un grand avantage stratégique à l’Empire russe, car il peut s’étendre dans tous les sens et ses lignes intérieures ne peuvent être coupées. Par contre, et là réside sa principale faiblesse, ses accès à la mer sont limités, Mahan ne voyant que trois axes d’expansion possibles : en Europe, pour contourner le verrou des détroits turcs, en direction du Golfe persique et sur la Mer de Chine. C’est pourquoi l’amiral préconise un endiguement de la tellurocratie russe passant par la création d’un vaste front des puissances maritimes, des thalassocraties, qui engloberait les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et le Japon, les Américains s’imposant comme les chefs de file de cette nouvelle sainte Alliance.

    Halford John Mackinder

    S’inspirant de l’amiral Mahan, l’universitaire britannique Halford John Mackinder (1861-1947) estime, lui aussi, que la réalité géopolitique fondamentale est l’opposition entre puissances continentales et puissance maritimes. Une idée fondamentale traverse toute son œuvre : la confrontation permanente entre la Terre du Milieu ou Heartland, c’est-à-dire la steppe centre-asiatique, et l’Ile du Monde ou World Island, la masse continentale Asie-Afrique-Europe.

    En 1887, Mackinder prononce, devant le public de la Royal Geographical Society, une allocution qui marque son entrée tonitruante sur la scène géopolitique, déclarant notamment « il y a aujourd’hui deux types de conquérants : les loups de terre et les loups de mer ». Derrière cette phrase allégorique et quelque peu énigmatique se tient l’arrière-plan concret de la rivalité anglo-russe en Asie centrale. En fait, Mackinder est obsédé par le salut de l’Empire britannique face à la montée de l’Allemagne et la Russie. Dès 1902, dans Britain and the British seas, il constate le déclin de la Grande-Bretagne et en conclut que cette dernière doit « partager le fardeau » avec les Etats-Unis, qui prendront tôt ou tard sa relève.

    C’est dans sa célèbre communication de 1904, « The geographical pivot of history » (Le pivot géographique de l’histoire), qu’il formule sa théorie géopolitique. On peut la résumer en deux points principaux :

    1°) la Russie occupe la zone pivot inaccessible à la puissance maritime, à partir de laquelle elle peut entreprendre de conquérir et contrôler la masse continentale eurasienne,

    2°) en face, la puissance maritime, à partir de ses bastions (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Afrique du Sud, Australie et Japon) inaccessibles à la puissance terrestre, encercle cette dernière et lui interdit d’accéder librement à la haute mer.

    Etudiant l’époque « pré-colombienne », Mackinder oppose les Slaves, installés dans les forêts, aux peuples de cavaliers nomades présents sur les espaces non-boisés. Cette steppe asiatique, quasi déserte, est la Terre du Milieu (Heartland), entourée de deux croissants fortement peuplés : le croissant intérieur (inner crescent), regroupant l’Inde, la Chine, le Japon et l’Europe, qui jouxte territorialement la Terre du Milieu, et le croissant extérieur (outer crescent), constitué de diverses îles. Le croissant intérieur est soumis régulièrement à la poussée des nomades cavaliers venus des steppes de la Terre du Milieu.

    Tout change à l’ère « colombienne », qui voit l’affrontement de deux mobilités, celle de l’Angleterre qui amorce la conquête des mers, et celle de la Russie qui avance progressivement en Sibérie. Pour l’universitaire, cette double expansion européenne, maritime et continentale, trouve son explication dans l’opposition entre Rome et la Grèce. En effet, il affirme que le Germain a été civilisé et christianisé par le Romain, le Slave par le Grec, et qu’alors que le Romano-germain a conquis les océans, le Greco-Slave s’est emparé à cheval de la steppe. Mackinder fait de la séparation entre Empires d’Orient et d’Occident, en 395, aggravée lors du Grand Schisme entre Byzance et Rome, en 1054, le point nodal de cette opposition. Il souligne qu’après la prise de Constantinople par les Turcs, Moscou s’est proclamée nouveau centre de l’Orthodoxie (la troisième Rome). Au XXème siècle, cet antagonisme religieux débouchera, selon lui, sur un antagonisme idéologique, entre le communisme et le capitalisme : la Russie, héritière de la communauté villageoise paysanne slave, le Mir, optera pour le communisme, l’Occident, dont la pratique religieuse privilégie le salut individuel, pour le capitalisme…

    Cette opposition Terre/Mer risque de basculer en faveur de la terre et de la Russie. Mackinder remarque que si le Royaume-Uni a pu envoyer une armée de 500 000 hommes en Afrique-du-Sud lors de la guerre des Boers, performance saluée par tous les partisans de la puissance maritime, au même moment, la Russie avait, elle, réussi un exploit encore plus exceptionnel en entretenant un nombre équivalent de soldats en Extrême-Orient, à des milliers de kilomètres de Moscou, grâce au train transsibérien. Avec le chemin de fer, la puissance terrestre est désormais capable de déployer ses forces aussi vite que la puissance océanique. Obnubilé par cette révolution des transports terrestres, qui permettra à la Russie de développer un espace industrialisé autonome et fermé au commerce des thalassocraties, Mackinder prédit la fin de l’âge « colombien » et conclut à la supériorité de la puissance tellurique, résumant sa pensée dans un aphorisme saisissant : « Qui tient l’Europe continentale contrôle le Heartland. Qui tient le Heartland contrôle la World Island ». Effectivement, toute autonomisation économique de l’espace centre-asiatique conduit automatiquement à une réorganisation du flux des échanges, le croissant interne ayant alors intérêt à développer ses relations commerciales avec le centre, la Terre du Milieu, au détriment des thalassocraties anglo-saxonnes. Quelques années plus tard, en 1928, l’annonce par Staline de la mise en œuvre du 1er plan quinquennal confortera le penseur britannique, qui ne manquera pas de souligner que depuis la Révolution d’Octobre les soviétiques ont construit plus de 70.000 kms de voies ferrées.

    Au lendemain de la Première guerre mondiale, Mackinder publie Democratic Ideals and Reality, un ouvrage concis et dense dans lequel il rappelle l’importance de la masse continentale russe, que les thalassocraties ne peuvent ni contrôler depuis la mer ni envahir complètement. Concrètement, il faut selon lui impérativement séparer l’Allemagne de la Russie par un « cordon sanitaire », afin d’empêcher l’unité du continent eurasiatique. Politique prophylactique suivie par Lord Curzon, qui nomme l’universitaire Haut commissaire britannique en « Russie du Sud », où une mission militaire assiste les partisans blancs de Dénikine, et obtient que ces ceux-ci reconnaissent de facto la nouvelle république d’Ukraine… Pour rendre impossible l’unification de l’Eurasie, Mackinder n’aura de cesse de préconiser la balkanisation de l’Europe orientale, l’amputation de la Russie de son glacis baltique et ukrainien, le « containment » des forces russes en Asie afin qu’elles ne puissent menacer la Perse ou l’Inde.

    Le Kontinentalblock de Karl Haushofer

    C’est en Allemagne, et sous l’influence décisive de Karl Haushofer (1869-1946), que géopoliticiens, diplomates et théoriciens nationaux-révolutionnaires et nationaux-bolcheviques (les frères Jünger, Ernst Niekisch, Karl-Otto Paetel) s’opposeront avec le plus de force aux prétentions thalassocratiques.

    Officier d’artillerie bavarois et professeur à l’Académie de guerre, Karl Haushofer, envoyé au Japon en 1906 pour y réorganiser l’armée impériale, prend conscience lors de son voyage de retour vers l’Allemagne, effectué avec le Transsibérien, de l’immensité continentale de l’Eurasie russe. Après la Première Guerre Mondiale, il obtient un doctorat et devient professeur de géographie à Munich, où il se lie avec Rudolf Hess. Fondateur, en 1924, de la célèbre Zeitschrift für Geopolitik (Revue de Géopolitique), Haushofer est l’héritier direct des travaux de son compatriote Ratzel et du Suédois Kjeller. Ecartons d’abord la légende noire d’un Haushofer partisan acharné de l’hitlérisme et de sa géopolitique comme entreprise justificatrice des conquêtes territoriales du IIIème Reich, légende dont le professeur Jean Klein trouve la source dans les « efforts déployés par la propagande américaine » (4). Cette diabolisation n’étonnera que ceux qui méconnaissent l’orientation anti-thalassocratique de la géopolitique haushoférienne…

    Soucieux de dépasser les petits nationalismes, Haushofer prône dès 1931, dans Geopolitik der Pan-Ideen (Géopolitique des idées continentales), la constitution de vastes espaces continentaux, seuls capables de dépasser la faiblesse territoriale et économique des Etats classiques. Une première étape pourrait passer par les rassemblements sub-continentaux théorisés en 1912 par le géographe E. Banse, qui préconisait 12 grandes aires civilisationnelles : l’Europe, la Grande Sibérie (Russie incluse), l’Australie, l’Orient, l’Inde, l’Asie Orientale, la « Nigritie », la Mongolie (avec la Chine, l’Indochine et l’Indonésie), la Grande Californie, les Terres Andines, l’Amérique (Amérique du Nord atlantique) et l’Amazonie.

    Sa pensée, radicalement continentaliste et hostile aux thalassocraties, se précise lorsqu’il publie, en 1941, Der Kontinentalblock-Mitteleuropa-Eurasien-Japan (Le bloc continental-Europe-Europe centrale-Eurasie-Japon). Rédigé après le pacte-germano soviétique, cet ouvrage se prononce pour une alliance germano-italo-soviéto-nippone qui réorganiserait radicalement la masse continentale eurasienne. Il souligne que la crainte permanente des Anglo-saxons est de voir se constituer un axe Berlin-Moscou-Tokyo, qui échapperait totalement à l’emprise des thalassocraties marchandes. Celles-ci, écrit-il, pratiquent la politique de l’Anaconda, qui consiste à enserrer progressivement leurs proies et à les étouffer lentement. Or l’Eurasie, si elle parvient à s’unir, s’avèrera une proie trop grosse pour l’anaconda anglo-américain, échappant ainsi, grâce à sa masse gigantesque, à tout blocus.

    Cette idée d’alliance tripartite a d’abord germé dans des esprits japonais et russes. Lors de la guerre russo-japonaise de 1905, quand Britanniques et Nippons se coalisaient contre les Russes, une partie des dirigeants japonais, dont l’ambassadeur à Londres Hayashi, le comte Gato, le prince Ito et le premier ministre Katsura souhaitaient une entente germano-russo-japonaise contre la mainmise anglaise sur le trafic maritime mondial. Visionnaire, le comte Gato préconisait alors une troïka, où le cheval central, le plus fort, aurait été la Russie, flanquée de deux chevaux légers, plus nerveux, l’Allemagne et le Japon. En Russie, l’idée eurasienne, sera incarnée, quelques années plus tard, par le ministre Witte, génial créateur du Transsibérien et partisan dès 1915 d’une paix séparée avec le Kaiser.

    Inutile de préciser qu’Haushofer désapprouvera les guerres de conquête à l’Est entreprises par Hitler, qui allaient à l’encontre de son projet historique de constitution d’un bloc continental eurasiatique.

    La stratégie de l’anaconda, de Spykman à Brzezinski

    L’idée fondamentale, posée par Mahan et Mackinder, d’interdire à la Russie l’accès à la haute mer, sera reformulée par Nicholas John Spykman (1893-1943), qui insistera sur l’impérieuse nécessité de contrôler l’anneau maritime ou Rimland, cette zone littorale bordant la Terre du Milieu et qui court de la Norvège à la Corée : « Qui maîtrise l’anneau maritime tient l’Eurasie, qui tient l’Eurasie maîtrise la destinée du monde » (5).

    Interprétant cette maxime dès le déclenchement de la Guerre froide, les Etats-Unis tenteront alors, par une politique de « containment » de l’URSS, de contrôler le rimland au moyen d’un réseau de pactes régionaux : OTAN en Europe, Pacte de Bagdad puis Organisation du traité central du Moyen-Orient, OTASE et ANZUS en Extrême-Orient.

    Avec l’effondrement du bloc soviétique, l’on aurait pu s’attendre à un redéploiement stratégique des USA, et à une rupture avec la vulgate mackindérienne. Il n’en a rien été. A tel point qu’aujourd’hui encore, le conseiller (officieux) de politique étrangère le plus écouté du nouveau président américain Obama, se révèle être un disciple zélé de Mackinder. Il s’agit de Zbigniew Brzezinski, ami de David Rockefeller, avec qui il cofonda la Commission Trilatérale en 1973, et conseiller à la sécurité nationale du président Jimmy Carter de 1977 à 1980. Son œuvre théorique majeure, Le Grand Echiquier, parut en 1997, au moment des guerres de Yougoslavie entreprises en grande partie à son initiative, sous l’égide du secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Madeleine Albright. L’analyse stratégique de Zbigniew Brzezinski reprend cyniquement la doxa géopolitique anglo-saxonne : l’Eurasie, qui regroupe la moitié de la population de la planète, constitue le centre spatial du pouvoir mondial. La clef pour contrôler l’Eurasie est l’Asie centrale. La clef pour contrôler l’Asie centrale est l’Ouzbékistan. Pour ce russophobe d’origine polonaise, l’objectif du Grand Jeu américain doit être de lutter contre l’alliance Chine-Russie. Considérant que la principale menace vient de la Russie, il préconise son encerclement (l’anaconda, toujours l’anaconda) par l’implantation de bases militaires, ou à défaut de régimes amis, dans les ex- républiques soviétiques (Ukraine incluse), insistant en particulier sur la nécessaire instrumentalisation des islamistes. Paradoxalement, c’est au nom de la lutte contre ces mêmes islamistes que les forces américaines se déploieront en Ouzbékistan après le 11 septembre 2001… Machiavel, pas mort !

    Edouard Rix, Terre & Peuple magazine, solstice d’hiver 2010, n° 46, pp. 39-41.

    Notes

    (1) C. Schmitt, Terre et Mer, Le Labyrinthe, Paris, 1985, p. 23.

    (2) Les noms de Léviathan et de Behemoth sont empruntés au Livre de Job (chap. 40 et 41).

    (3) A.T. Mahan, The problem of Asia an its effect upon international policies,, Sampson Low-Marston, London, 1900, p.63.

    (4) Jean Klein, Karl Haushofer, De la géopolitique, Fayard, Paris, 1986.

    (5) N. Spykman, The geography of the peace, Harcourt-Brace, New-York, 1944, p. 43.

    http://vouloir.hautetfort.com/archive/2015/01/30/geopolitique-du-leviathan-5521293.html

  • La crise menace les commerces de proximité

    Le boulanger, le coiffeur, le pharmacien… Nous avons affaire à eux tous les jours. Épargnés jusqu’alors, ces artisans-commerçants subissent aujourd’hui les effets de la crise. Avec, à la clé, un placement en redressement judiciaire ou une liquidation.

    En 2014, ce sont 63 254 entreprises qui ont mis la clé sous la porte. Parmi ces fermetures, une forte hausse des faillites pour les très petites entreprises. Le constat est amer : les dépôts de bilan des entreprises de proximité ont augmenté de presque 18 % l’an dernier. Du jamais vu !

    Envoyé spécial (05/03/2015)

    http://fortune.fdesouche.com/

  • IRAK. Jusqu’à 10.000 femmes vendues par l’Etat islamique

    Un rapport d’un groupe de défenseurs des droits explique que le trafic de femmes a "explosé" ces dernières années. Leur destin ? Être violées, forcées à se prostituer ou tuées.
    Jusqu’à 10.000 femmes et filles en Irak ont été enlevées ou victimes de la traite pour l’esclavage sexuel, la prostitution ou la rançon, selon un rapport du Minority Rights Group International and the Ceasefire Centre for Civilian Rights rapporté par Reuters. 
    Quelque 14.000 femmes ont été tuées depuis l’invasion américaine de 2003, et beaucoup de femmes et filles ont été violées dans ce laps de temps. Les auteurs du rapport expliquent que le trafic en Irak a "explosé" ces dernières années et que l’État islamique est devenu un acteur majeur dans l’achat et la vente de filles. 
    Les déplacements massifs ont créé un environnement favorable pour les trafiquants. Les femmes déplacées, comme celles qui ont fui des violences domestiques ou des mariages forcés, sont particulièrement vulnérables. Certains trafiquants recherchent des fugueuses dans des lieux publics, comme le marché par exemple, selon le rapport. D’autres les trouvent en prison en établissant des cautions pour les femmes et en les forçant à rembourser leur dette en se prostituant. 
    Ces femmes sont envoyées à Bagdad ou dans les villes du nord de l’Irak ou en Syrie, en Jordanie ou aux Émirats arabes unis. Une fille yézidie a expliqué avoir été emmenée en Syrie avec 350 autres filles où elles ont été exposées et vendues dans la rue "comme des poulets sur un marché". 
    Une méthode commune consiste à nouer un mariage temporaire avec une victime, puis divorcer une fois arrivés à destination. Sur place, l'homme force sa compagne à se prostituer, avant de retourner en Irak pour répéter le processus. 
    De 200 à 500 dollars la nuit avec une vierge 
    En dehors de l’Irak, les femmes sont vendues jusqu’à 20.000 dollars. En Irak, une nuit avec une femme vierge coûte entre 200 et 500 dollars. Dans certains cas, les filles ont été forcées de subir une chirurgie de reconstruction de l’hymen afin d’être vendues une nouvelle fois comme vierges. 
    L’EI a capturé au moins 3.000 femmes et filles en Irak en 2014 seulement, dont la majorité vient de la minorité yézidie. 
    L'EI a introduit et légitimé la pratique de l’esclavage sexuel à une échelle sans précédent", écrivent les auteurs du rapport. 
    Les femmes capturées qui sont parvenues à parler aux défenseurs des droits disent que les combattants de l’EI violent leurs victimes quotidiennement. Toute fille qui essaye de se suicider ou de s’échapper est torturée avec des câbles électriques. Certaines en viennent à espérer que des frappes aériennes s’abattent sur leur emplacement pour mettre fin à leurs souffrances. 
    Le rapport met aussi en avant des cas terrifiants. Par exemple, un soldat a violé une enfant de 4 ans avant de la battre à mort avec une brique. Une fille de 5 ans a été violée en réunion avant d’être étranglée avec un lacet. 
    Le Minority Rights Group a demandé aux gouvernements irakiens et kurdes de redoubler leurs efforts pour obtenir la libération des femmes kidnappées, mais aussi de renforcer les lois contre les violences sexuelles et d'enquêter sur les crimes commis. 

  • Fracassant!

    Comme d’autres enquêtes parues ces dernières  semaines, le  sondage Odoxa pour RTL publié ce matin place le Front National  en tête des intentions de vote pour le premier tour des départementales avec 31 % de suffrages, devant la coalition  UMP-UDI (29 %), le PS (20 %), le Front de Gauche ( 8 %),  EELV (4%)… Un autre  sondage,  Ifop  pour le site  Atlantico, détaille  les motivations de son électorat.  Jérôme Fourquet, invité à le commenter, note  que l’opposition nationale  « (s’installe)  à un niveau très élevé, aux alentours de 29 ou 30%. C’est inédit, surtout que nous parlons d’un scrutin local qui n’est pas spécialement réputé comme favorable au FN, celui-ci déploie son potentiel électoral plutôt sur des scrutins nationaux ».Au terme de cette enquête,  M.  Fourquet souligne que « la palette (des raisons du vote FN)  est plus large que l’aspect protestataire ou que les simples questions d’identité ou d’immigration ».

     Une empathie grandissante pour le  FN,  angoissante pour  la caste qui donne de la voix pour supplier les Français de ne pas voter en dehors des clous. Dimanche, Manuel Valls a de nouveau confié, lors d’un entretien sur   I-Télé/Europe 1/Le Monde,  «( sa)  peur » de voir (notre ?)  pays  se (fracasser) contre le Front National »,  en lançant un appel à la mobilisation électorale.

     Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le socialiste Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat  aux Relations avec le Parlement, a relayé l’appel au secours du Premier ministre en affirmant qu’ « il est temps de reconnaître que la lutte contre le FN est prioritaire ».

     Preuve d’impuissance, confirmation  que les  outils socialistes  pour arrêter la fuite de son électorat  sont   aussi inadaptées qu’obsolètes,  M. Le Guen  en est réduit à se féliciter d’un  énième  rapport  contre le FN  qu’il  « vient de rédiger pour la Fondation Jean Jaurès », «  une analyse politique de 36 pages ( Front National, le combat prioritaire de la gauche), qui, à gauche, fera date  (sic) ,  s’adressant à l’ensemble du camp républicain (droite, gauche, gauche de la gauche)» selon le JDD.

     Invitée hier  du Brunch politique de Sud Radio,  Laurence Rossignol,  secrétaire d’Etat à la Famille,  Conseillère régionale de Picardie depuis 1998, a avancé très sommairement deux raisons  pour dissuader les Français de voter FN aux départementales : dans les conseils régionaux les élus FN « refusent) toutes les campagnes sur la contraception dans les lycées au motif que la contraception ça concerne les familles. Ça veut dire que demain ils les refuseront dans les collèges ».  Et « en matière de culture (…), à chaque fois que sur une manifestation culturelle ils trouvent un tam-tam, un boubou ou une girafe, ils sont contre car ils ne veulent défendre que des manifestations culturelles qui célèbrent l’esprit gaulois et le Moyen Age français » (sic). Voilà  de puissants arguments qui devraient mobiliser les foules…

     Le prix Nobel de Littérature 2008, «l’écrivain-voyageur » Jean-Marie Le Clezio,  a lui aussi tenu à apporter son soutien à la campagne du microcosme pour sauver sa position dominante.  Il  a ainsi déclaré  à un journal argentin, entretien réalisé mi-février mais  repéré samedi  par BFM-TV : «  Quand je vois le FN monter en France, je me sens plus Mauricien que jamais. Je ne comprends pas les Français ». « Si Marine Le Pen gagne, je rendrai mon passeport français, et je ne garderai que mes papiers mauriciens. »

     Il est vrai que M. Le Clezio ne vit pas (ou peu) en France et qu’il est lui aussi bien déconnecté du quotidien de nos compatriotes. Déjà  Au lendemain du premier tour des élections municipales, il estimait sur  RTL  « très préoccupante » la montée du FN  dans « un pays avec une tradition d’humanisme ». On « se replie on se méfie de l’autre et je pense que ce n’est pas bon. Si on vit dans un air confiné ce sera l’anémie intellectuelle ».

      Il ya trois ans, l’auteur franco-mauricien  avait fustigé l’essai de  Richard Millet,  Langue fantôme, suivi de Éloge littéraire d’Anders Breivik ,  qu’il jugeait « répugnant ». L’écrivain avait riposté sans mâcher ses mots : « Je ne suis pas anti-Le Clézio. Je trouve que sa syntaxe est bête, c’est-à-dire qu’elle est un peu gnan-gnan, qu’elle est le parfait reflet de sa pensée qui va dans le sens de la propagande, pensée multiculturaliste facile, manichéenne. Les Blancs, les Occidentaux sont tous épouvantables, mais les Indiens, etc., sont magnifiques… Le Clézio est le parfait représentant de cet effondrement du style…» affirmait M. Millet. Et oui, M. Le Clezio,  n’est pas Paul Morand ou Mircea Eliade qui veut…

     Dans ce contexte, l’article consacré aux élections départementales dans le  dernier numéro de L’Action française souligne, à  note avis très justement, que ce scrutin incarnera aussi la lutte engagée par la caste mondialiste  contre l’identité française et notamment  la stratégie d’évitement de nos compatriotes qui ont fui vers les zones périurbaines  pour échapper à une immigration de masse. Immigration-invasion  que Manuel Valls veut imposer à tous par sa politique de peuplement consistant  à disperser  les flux migratoires sur l’ensemble de notre territoire.

     Ce  qui s’exprime également,  note Aristide Leucate dans l’AF,  dans « le dessein concerté des élites françaises et européennes  de la métropolisation du territoire, soit  la destruction planifiée du tissu rural (pas seulement paysan) sommé nolens volens de s’agréger, ici à une communauté urbaine, là à une métropole, ailleurs à une communauté  de communes de plus de 20 000 habitants. »

     « Le redécoupage  arbitraire des cantons (sans précédent depuis 1986) opéré par Manuel Valls, assorti d’une réforme ubuesque du mode de scrutin (…) a pour conséquence de dissocier délibérément territoires (ou terroirs) et populations. Ce déracinement s’apparente à ce que l’anthropologue Pierre Clastres appelait un ethnocide. Le gouvernement a compris que la France périphérique n’était rien moins  qu’une France qui revenait à ses souches primitives, celles de ses repères familiers, qu’ils soient paysagers, comportementaux, culturels, amicaux… ».

    « Rendre illisibles –et bientôt ingouvernables –des départements en voie de dislocation pou scier la branche du FN, telle est la méthode délétère de cette anti-France dirigeante ayant opté pour le chaos ». Alors oui réaffirme Bruno Gollnisch,  la fracassante option Front National , pour la France et les Français d’abord,  est plus que jamais une ardente nécessité:  FN, Marine vite !

    http://gollnisch.com/2015/03/09/fracassant/

  • 12 mars : journée contre la censure sur internet

    Lu sur Délit d'images :

    "Aussi appelée Journée internationale pour la liberté d’expression sur Internet, cette journée contre la censure sur Internet est célébrée le 12 mars depuis 2008. Elle  fut créée par RSF (Reporters sans frontières). Cette journée se veut dénoncer la cybercensure dans le monde, la répression des internautes,  blogueurs et des sites, laquelle par ailleurs ne cesse d’augmenter.

    A l’origine,cette manifestation visait essentiellement la Chine et ses lois concernant le contrôle d’Internet.On ne parlera pas de l’Arabie Saoudite et d’autres ailleurs de la région… Vous savez… Hélas, l’actualité  nous a appris que de « grands pays » dits démocratiques n’étaient pas en reste quant à l’oppression des libertés publiques dans ces divers régimes non déclarés totalitaires… entre autres, en France! Alors tant que je peux encore vous parler, j’en profite…

    Je ne vais pas bavarder plus longtemps et pour être synthétique, reprendre la pétition des 4 Vérités que nous relayons:

    « Le 6 février dernier, Mme Taubira, Garde des sceaux de votre gouvernement, a publié un décret permettant le blocage administratif des sites internet.

    Officiellement, ce décret concerne la lutte contre le terrorisme. Cependant, cette décision nous semble extrêmement inquiétante pour les libertés publiques.

    L’administration s’arroge ici un pouvoir qui relève de la justice, au mépris de la séparation des pouvoirs.

    Et on voit mal pourquoi elle s’arrêterait aux sites faisant l’apologie du terrorisme. Comment ne serait-elle pas tentée de bloquer, de proche en proche, tous les sites internet qui auront le malheur de déplaire au pouvoir en place?

    Au demeurant, il est très improbable que ce blocage gêne les terroristes eux-mêmes.

    Et, si, par impossible, il y parvenait, quel serait l’intérêt de vaincre les terroristes qui attaquent nos principes et nos coutumes, et, en particulier, notre liberté d’expression, si nous le payions précisément de l’abandon de ces principes?

    C’est pourquoi, Monsieur le Premier ministre, nous vous demandons instamment de retirer ce décret inutile pour lutter contre le terrorisme et dangereux pour nos libertés.

    Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre haute considération. »

    Signer ici.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Nicolas Sarkozy : un projet qui ne dit pas son nom ?

    Le peuple de France n’a tout simplement pas l’oreille de l’ancien Président, qui fit ratifier par voie parlementaire le traité simplifié de Lisbonne de la Constitution européenne (refusé trois ans auparavant par les Français par référendum)...

     

    De retour au premier plan de l’actualité politique par la (re)prise en main de l’UMP et des sorties médiatiques maîtrisées (FNPS pour contrer le traditionnel UMPS), Nicolas Sarkozy met en place une tactique de parti politique sans regard à long terme pour les intérêts d’un pays dont il fut aux manettes durant plus de dix ans. Une liste de décisions phares de sa politique (ministre de l’Intérieur à deux reprises, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie puis président de la République) nous montre son action néfaste entre 2002 et 2012.

    Soutenu par les médias anglo-saxons lors de la campagne présidentielle 2007, il avait été grimé en Napoléon (!) par The Economist d’avril de ladite année, titré « France’s Chance ». Quelle chance ! Même si le magazine britannique, en 2010, avait retourné sa ligne éditoriale en « The Incredible Shrinking President » (« L’incroyable président qui rétrécit »), Nicolas Sarkozy semble rester un obligé des intérêts supranationaux qui régissent de plus en plus le monde. Il s’apparente davantage à Jean Monnet, agent américain, qu’à un personnage public patriote. Une allégeance difficile à digérer pour la France.

    Lire la suite

  • Encore une brillante réussite américaine : la création et l’abandon du Kosovo

    Le texte qui suit est une traduction condensée d’une tribune de Thomas S. Harrington, professeur d’études ibériques au Trinity College de Hartford, Connecticut. Source originale : commondreams.org

    Le Kosovo s’effondre, et par milliers ses habitants cherchent désespérément et par tous les moyens à le quitter. Vous n’en avez pas entendu parler ? Peut-être tout simplement parce que les États-Unis sont quasiment les seuls responsables de la création d’un Kosovo indépendant et de la mise en place d’un pouvoir brutal et corrompu qui régit cruellement la vie de son peuple.

    Cette création d’un Kosovo indépendant au nom de la démocratie et de l’humanisme est d’ailleurs considérée par les Clinton et leur clan comme le dernier succès en politique extérieure américaine depuis la fin de la guerre froide.

    Sous l’impulsion de feu Richard Holbrooke (1), père spirituel – si l’on peut l’exprimer ainsi – de Susan Rice ou Samantha Powers, un nouveau protectorat américain a été créé au cœur des Balkans, une des régions historiquement les plus instables du monde occidental.

    Bien sûr, cette aventure n’avait à l’évidence aucun lien avec la démocratie ou l’humanisme, mais par contre, et comme pour toutes les grandes opérations déclenchées par les États-Unis dans le monde depuis 1989, un lien évident avec le besoin de donner aux USA la possibilité :
    - de pouvoir intervenir y compris par la force en n’importe quel point du globe ;
    - de déjouer les plans de n’importe quel pays ou groupe de pays en perturbant ses desseins économiques ou militaires.

     

    Plus concrètement, le plan américain visait à s’assurer un lien fort avec les pays récemment “libérés” de l’est et du sud-est de l’Europe, pour éloigner ces pays de leurs voisins européens.

    Cette dépendance une fois établie, comme ce fut le cas au Kosovo, en Bulgarie, en Pologne (pays qui n’eut pas besoin de beaucoup d’encouragements) et les républiques baltes, il devenait possible aux États-Unis et comme Rumsfeld, on s’en souvient, le laissa échapper en 2003, de jouer la nouvelle Europe contre l’ancienne, et de neutraliser ainsi toutes les opportunités qui auraient pu se présenter au vieux continent pour contrer les ambitions américaines.

    Ce plan a fonctionné comme un sortilège. Comment le savons-nous ? Observez juste comment les pays européens les plus importants comme l’Allemagne ou la France (les appeler “puissances” aujourd’hui mettrait à rude épreuve notre crédibilité) ont jusqu’à tout récemment adopté dans l’affaire ukrainienne une politique étrangère entièrement mise au point à Washington, mais nuisant gravement à leurs propres intérêts économiques et stratégiques.

    Mais les équipiers de ce jeu de stratégie à Washington, ces fils et filles de Brzezinski, Holbrooke et Albright, ont d’autres idées en tête. Et jusqu’à leur rencontre à Minsk avec Poutine, il semble bien que ni Merkel ni Hollande n’aient vraiment compris le rôle d’idiots utiles qu’ils jouaient dans cette partie américaine.

    Mais retournons au Kosovo. Après avoir imposé l’indépendance d’un état définitivement non viable pour obtenir ce qu’ils voulaient, c’est à dire la plus important base militaire américaine construite en dehors d’Amérique depuis la guerre du Vietnam (2), les États-Unis ont, avec leur style inimitable, égoïste, dur et insouciant, laissé le Kosovo et ses habitants macérer dans leur enfer.

    Après avoir suscité la pire sorte de nationalisme de pacotille pour réaliser leurs plans, les Américains les ont abandonnés à leur sort, dans une misère accablante, au milieu de mafias qui ont prospéré grâce aux liquidités générées par la construction de cette base, et à la caisse noire de la CIA. En prime, fleurissent aussi les “industries” de la prostitution et de la drogue qui prolifèrent toujours dans les sociétés pauvres bénéficiant tout à coup d’injections massives de capitaux étrangers et opaques.

    La situation est si dramatique que les gens fuient en masse, bravant les montagnes et la neige, pour tenter d’atteindre ce paradis démocratique notoire qu’est la Serbie.

    Et ce qui n’arrange rien, c’est que nous pourrions énumérer de part le monde nombre d’exemples identiques ou même pires, où un pareil scénario de création destructive s’est joué sous l’impulsion directe des États-Unis. C’est là que nous en sommes. C’est pour faire cela que nous empruntons des milliards aux Chinois. Quand, si cela arrive un jour, le peuple américains commencera-t-il à s’en rendre compte ?

    Thomas S. Harrington

    * 1) Décédé en 2010, assistant du secrétaire d’Etat des USA pour l’Europe et le Canada, Richard Holbrooke est présenté par Wikipédia comme le principal artisan de la paix en Bosnie (!) . Il est aussi l’un des principaux inspirateurs des accords de Dayton signés à Paris en décembre 1995, et qui consacrent la partition de la Bosnie-Herzégovine. Selon l’opinion de Holbrooke, Milošević serait le principal responsable de la destruction des Balkans.

    **2) Construit au sud est du pays mais au centre de la zone américaine en 1999 et sans consulter le gouvernement serbe, Camp Bondsteel, dit aussi « little Guantanamo », occupe 3,865 Km2. Il a servi de lieu de détention et de base pour des vols secrets de la CIA, mais aussi dans diverses opérations militaires, et abrité jusqu’à 7000 hommes de la KFOR. Censé remplacer une partie des bases US européennes en cours de démantèlement, tout particulièrement en Allemagne, il était pourtant également question de son abandon dès 2013.

    http://fr.novopress.info/183554/encore-brillante-reussite-americaine-creation-labandon-du-kosovo/