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910 Français ont rejoint l'Etat islamique en Syrie
Lu dans Le Monde :
"Depuis le début du conflit, 910 Français ont été séduits par ce discours apocalyptique et ont rejoint la Syrie. Selon le dernier bilan du ministère de l’intérieur, fin juillet, 494 sont toujours sur place et 126 y ont perdu la vie : un djihadiste français sur sept est mort en Syrie.
Pour l’essentiel, ces « martyrs » sont des hommes. Sur les 158 Françaises actuellement sur place, une seule aurait succombé des suites d’une maladie. Ce sont paradoxalement les mineurs qui payent le plus lourd tribu. Cinq des seize adolescents français partis combattre sont morts, soit près du tiers. On estime par ailleurs que plusieurs dizaines d’enfants français en bas âge, pour lesquels n’existe aucun chiffre officiel, ont été emmenés par leurs parents pour peupler le « Califat »."
Et les Français qui ne sont pas morts en Syrie vont-ils pouvoir rentrer en France ?
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07 - Bistro d'été - L'Ukraine
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Des Mistrals aux Rafales, Hollande joue une farce éhontée pour masquer sa débâcle
Si le ridicule tuait, nous serions débarrassés du pantin élyséen, mais le ridicule ne tue pas… De l’affaire des Mistrals aux péripéties des chasseurs Rafales, tout se tient dans une même farce, en plusieurs actes, nous allons voir comment.
Les péripéties du contrat mirobolant des 126 Rafales avec l’Inde
A grand fracas de presse et de rengorgements, François Hollande et ses courtisans des médias avait annoncé comme un triomphe la signature avec l’Inde d’un contrat de 126 rafales, alors que jusque-là aucun Rafale, n’avait pu être négocié, toute velléité d’achat étant court-circuitée par l’industrie américaine de l’aviation militaire.
S’était sans tenir compte de nouvelles élections en Inde et de la volonté de s’affranchir de toute dépendance vis-à-vis de quelque partenaire que ce soit, et plus particulièrement de l’empire américain, de la part du nouveau gouvernement indien, très nationaliste.
Sur la volonté affichée de l’Inde depuis 2007, de se doter d’avions militaires de types rafales, les USA étaient sur les rangs, mais les Russes ne cédaient rien, qui sont depuis des années les principaux fournisseurs d’armement du pays. Mais justement, les rafales étaient l’occasion pour l’inde de diversifier ses fournisseurs. Aussi, en 2012, l’offre la plus compétitive, en l’occurrence celle de Dassault, avait été retenue. Mais elle ne fut arrêtée que cette année. D’où le contrat qui a été présenté comme définitif avec la France pour l’achat de 126 rafales.
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La Grèce, et après ? Michel Drac et Pierre Stadere sur Méridien Zéro (27 février 2015)
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Dispute à trois voix autour de nos églises
C'est une dispute non pas à deux, mais à trois voix qui s'est engagée à la suite du vœu formulé par Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman, de transformer des églises « désertes » en mosquées. Dans Valeurs actuelles, l'écrivain Denis Tillinac lui a répondu par un appel à « préserver ces sentinelles de l'âme française » que sont nos églises, dans un style qui évoque Barrés : « Croyants, agnostiques ou athées, les Français savent de la science la plus sûre, celle du cœur, ce qu'incarnent les dizaines de milliers de clochers semés sur notre sol par la piété de nos ancêtres : la haute mémoire de notre pays. Ses noces compliquées avec la catholicité romaine. Ses riches heures et ses sombres aussi, quand le peuple se récapitulait sous les voûtes à l'appel du tocsin. Son âme pour tout dire. (...) Inscrits au plus profond de notre paysage intérieur, les églises, les cathédrales, les calvaires et autres lieux de pèlerinage donnent sens et forme à notre patriotisme. »
Il n'y a pas trace de haine, ni de racisme dans ces lignes. Tout au plus, en réponse aux propos tenus par Dalil Boubakeur, qui, interviouvé par Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, le 15 juin, avait déclaré « C'est le même Dieu, ce sont des rites qui sont voisins, qui sont fraternels, je pense que musulmans et chrétiens peuvent coexister ensemble », Denis Tillinac observe qu'« une église n'est pas une mosquée, et prétendre que les rites sont les mêmes relève d'un déni de réalité scandaleux. »
C'est alors que s'élève la troisième voix, qui n'est pas celle des musulmans, mais de la confrérie laïque des Flagellants, dont les adeptes n'ont de cesse de dénigrer l'héritage qu'ils ont reçu et de cultiver la détestation de soi - étant entendu qu'il s'agit du soi collectif, jamais de leurs aigrelettes petites personnes. Avouerai-je que je leur préfère le musulman Boubakeur ? Celui-là avance son idée ça passe ou ça casse , s'il rencontre une opposition, il en sera quitte pour un recul tactique et déclarera, dans le numéro de Valeurs actuelles du 16 juillet, qu'il n'a « jamais eu les intentions qu'on [lui]prête », qu'« il n'est pas question pour [lui] de transformer les églises en mosquées », qu'en évoquant ce sujet dans son dernier livre, Lettre ouverte aux Français, il a simplement rapporté la suggestion d'un député , et même, tiens, qu'il aurait pu « signer des deux mains » l'appel de Tillinac - mais que, cela dit, la France manque décidément de mosquées... Hélas, le message passe et l'idée fera son chemin.
Nos flagellants, eux, n'envisageraient certainement pas de signer l'appel de Tillinac, fût-ce du bout des doigts. Ils s'avancent et le mot « haine » leur pend au bec comme le clope à la lèvre du fumeur impénitent. Ils en ont fait leur principal argument, la sempiternelle accusation dont ils accablent leurs contradicteurs.
Démagogie ou pas, Boubakeur professe son amour de la France traditionnelle. Eux, la vomissent. La nation, c'est « la haine », affirment ces haineux. L'amour de la patrie n'est que le déguisement de la détestation et de la peur de l'autre - en l’occurrence, de l'islam - et ceux qui confessent ce sentiment sont des salauds et des imbéciles méprisables. Le flagellant Bruno Roger-Petit ne voit ainsi, parmi les signataires de la pétition de Tillinac, que « le ban et l'arrière ban du réac bien de chez nous, baguette, béret et saucisson. Ce n'est plus une pétition, c'est le train fantôme de la ringardise franchouillarde, le grand huit des Bidochon, le Space moutain des Super-Dupont ». Dans son éditorial de Libération, le flagellant Laurent Joffrin, veut « Des mosquées dans les églises, n'en déplaise aux prêcheurs de haine ». Et sur le site internet Slate, le très progressistement correct Henri Tincq, qui tint longtemps la chronique religieuse du Monde, même s'il convient que Tillinac « n'a rien d'un réactionnaire », soupçonne qu'il « se trouve aujourd'hui emporté, plus qu'il ne le voulait, dans un tourbillon où dominent les vents mauvais de la droite décomplexée et extrême », après avoir trop légèrement rédigé un texte qui « joue sur la menace de l'islam ».
La haine de la France traditionnelle
Les confrères auraient toutefois intérêt à mettre leurs lamentations au diapason. Ainsi, lorsque Tincq déclare que nul ne pense à transformer les églises en mosquées, Joffrin ne voit pas « quel scandale [il y aurait ] à les voir cédés à d'autres cultes présents en France, comme le protestantisme ou l'islam »... Quand le directeur de Libération, néo-théologien diplômé par le Café du commerce, déclare qu'« après tout, il s'agit du même Dieu, croit-on savoir », l'ex-chroniqueur du Monde, qui connaît mieux sa matière, répond qu'en l'occurrence son bon confrère croit mal et que, « Non, musulmans et chrétiens ne prient pas le même Dieu ». Il pourrait ajouter, pour achever de détromper son confrère qui glose sur les « religions du Livre », qu'il ne s'agit pas non plus du même Livre et que les personnages d'Ibrahim ou d'issa tels qu'ils sont dépeints dans le Coran n'ont que peu de choses à voir avec ce que la Bible dit d'Abraham, dans l'ancien Testament, et de Jésus, dans le Nouveau.
Henri Tincq, répudiant la « confusion de type syncrétiste », contredit même Mgr Dubost, révoque d'Evry, qui a déclaré dans La Croix du 9 juillet « J'aime mieux qu'une ancienne chapelle devienne un lieu de prière musulman qu'un lieu de débauche », sans vraiment imaginer, j'espère, le spectacle qu'offriraient nos églises de campagne si le croissant y remplaçait la croix, et sans non plus envisager qu'elle pourrait tout simplement rester une chapelle catholique, pour peu que les évêques catholiques, y compris celui d'Evry, s'attachent à remplir leur mission - qui consiste à remplir leurs églises, pas à les fermer.
Eric Letty monde&vie juillet 2015
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Le déclin de l’Empire Américain (archive 2003)
Si les Etats-Unis de Georges W. Bush sont si agressifs dans leurs relations internationales, ce n’est pas par conscience de leur hyperpuissance. C’est au contraire qu’ils se sentent en déclin. Telle est la thèse iconoclaste que défend le démographe et sociologue Emmanuel Todd dans “Après l’Empire”, son dernier livre décoiffant.
Pas de parti-pris
Alors que Georges W. Bush semble guetter le moindre prétexte pour attaquer l’Irak de Saddam Hussein, le monde ne cesse de s’inquiéter de « l’hyperpuissance » américaine et de sa politique extérieure unilatérale et belliqueuse. Emmanuel Todd entend montrer que le comportement actuel des Etats-Unis n’est pas celui d’une hyperpuissance qui, seule, dominerait le monde, mais bien au contraire celui d’un empire sur le déclin. Evitant aussi bien l’anti-américanisme que l’américanophilie, l’auteur cherche à dégager “un modèle explicatif satisfaisant” du comportement des USA. Pour cela, il fait appel à la démographie, mais aussi à l’économie, à l’anthropologie, à la géostratégie. Il parvient ainsi, au-delà de la seule vision de la perte de puissance des USA, à élaborer une grille d’analyse destinée à comprendre le monde contemporain dans sa globalité.
Empire théâtral et narcissique
Comme point de départ de sa réflexion, Emmanuel Todd dresse un certain nombre de constats, tous inquiétants pour la position et les intérêts des Etats-Unis.
1/ Le monde tend vers la stabilisation et l’apaisement, grâce à une progression générale de l’alphabétisation et du contrôle des naissances. Phénomènes qui déboucheront à long terme sur la démocratisation des pays en voie de développement. Les crises régionales actuelles ne sont que des crises de transition vouées à s’éteindre. Le monde devient de plus en plus libre et civilisé, mais les USA ne peuvent plus se poser en défenseur de la liberté et de la civilisation face à un ennemi soviétique disparu.
2/ Le monde commerce et produit. Mais les USA, avec leur déficit commercial chronique, la perte de leur avance technologique et leur obsession de la question pétrolière ne sont plus que les consommateurs des produits et de l’argent des autres.
Les Etats-Unis présentent donc toutes les caractéristiques d’un empire incomplet et décadent, incapable de maintenir son leadership sur un monde qu’il ne comprend plus. Ses échanges sont déficitaires avec tous les grands pays industriels. Son système économique est devenu inefficace (pannes d’électricité en Californie), et corrompu (affaires type Enron). Son armée est trop petite et timorée pour soutenir de réelles ambitions stratégiques. L’universalisme du temps de la Guerre froide, cet « impérialisme positif », laisse place à l’intolérance envers les autres cultures, et en premier lieu envers le monde musulman. Il apparaît qu’économiquement, les américains sont de plus en plus dépendants d’un monde qui, politiquement et militairement, a de moins en moins besoin d’eux. Leur expansion devient dès lors “narcissique”.
Les USA sont donc agressifs non pas par volonté de puissance, mais par conscience de leur décadence. Incapables d’adopter une stratégie claire et pragmatique, ils choisissent la facilité et le court-terme : ils entretiennent, par leur “empire théâtral”, l’illusion d’un monde dangereux. Ils harcèlent les faibles (Irak, Corée, Cuba), et provoquent les forts (Chine, Russie).
Que l’Amérique redevienne elle-même
Emmanuel Todd termine en expliquant comment les autres puissances, Russie, Japon et Europe, peuvent profiter du déclin de l’empire américain. Ces pays doivent se rapprocher pour contenir l’aggressivité américaine et créer un équilibre international au sein duquel les USA ne seront qu’une puissance parmi d’autres.
Les USA ont conscience de leur déclassement dans un monde en gestation. Mais leurs réponses égoïstes et maladroites aggravent l’envie du monde de marcher sans eux.
Au final, Emmanuel Todd estime que la planète a besoin d’une Amérique “redevenue elle-même : démocratique, libérale et productive”.Et si Emmanuel Todd avait raison
Dans “Après l’Empire”, Todd soutient que les vieilles démocraties européennes et américaines sont en passe de devenir des oligarchies, un très petit nombre de “décideurs” concentrant l’essentiel du pouvoir économique, médiatique et politique entre leurs mains… Or Le dernier numéro de Courrier International (n°636 du 9 au 15 janvier) se fait l’écho d’un article de l’économiste Paul Krugman : “Main basse sur l’Amérique, comment les très riches ont floué les classes moyennes”, paru dans le New York Times Magazine. Krugman montre que l’accroissement des inégalités aux USA a profité à une petite élite économique, industrielle, juridique et fiancière, DEFENDUE PAR UNE PARTIE DES MEDIAS INFLUENTS, et comment ce creusement de la “fracture” a laminé les classes moyennes, terreau fertile des régimes démocratiques.
Autre point positif pour la thèse de Todd : un passage non-négligeable du livre est consacré au scénario de politique-fiction d’un rapprochement de l’Europe avec la Russie dans le but de contrer l’influence des USA. Or, en ce début 2003, qui soutient la France dans sa rébellion onusienne contre les faucons de Washington ? La Russie, du bout des lèvres…
D’ici à ce qu’une nouvelle “guerre froide” nous voit entrer dans le camp russe contre les Etats-Unis !
Peter Covel, 10/02/2003
Après l’empire Essai sur la décomposition du système américain, d’Emmanuel Todd, Gallimard 2002, 18,50 euros.
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Aurelio Peccei, premier résistant à la croissance
Il fallait un lieu de réunion solennel. Ce fut l’Accademia Nazionale dei Lincei, la plus ancienne académie d’Europe, fondée à Rome en 1603. En français, l’Académie des lynx. Un nom qui prête à ses membres la capacité de voir juste et loin. L’endroit idéal, en somme, pour réfléchir à l’avenir du monde, comme le souhaite, en cette année 1968, le maître de cérémonie, Aurelio Peccei. L’industriel italien, patron d’Olivetti et cadre dirigeant de Fiat, n’est ni un diseur de bonne aventure ni un futurologue. Juste un humaniste inquiet des tourments de son époque : « Un grand désordre règne sous les cieux. Il faut faire une pause et réfléchir. »
L’heure est à la course aux armements et à la contestation du modèle capitaliste. Cet ancien résistant, torturé dans les geôles fascistes, fête alors ses 60 ans (il mourra d’un cancer seize ans plus tard). Samedi 6 avril 1968 au matin, ils sont une vingtaine à s’asseoir autour de la longue table installée dans la Loggia di Galatea, la pièce la plus somptueuse de la Villa Farnesina, une demeure de la Renaissance acquise en 1944 par l’Académie des lynx. L’une des fresques murales a été peinte par Raphaël. Le décor de la Loggia est un enchantement. Aucune femme parmi les participants. Economistes, banquiers, statisticiens, hauts fonctionnaires, responsables politiques, les hôtes viennent de nombreux pays : Etats-Unis, Grande-Bretagne, Suisse, Belgique, Suède, Allemagne… Cinq Français ont fait le voyage, dont Bertrand de Jouvenel, fondateur de la revue Futuribles, et Jean Saint-Geours, inspecteur des finances et directeur général du Crédit lyonnais.
Brainstorming de haut vol
A l’ordre du jour, du brainstorming de haut vol. Le petit groupe est invité à réfléchir à « la création d’un système d’observation et de monitoring du monde ». Ambitieux. C’est un flop. Le dimanche midi, les protagonistes se séparent, incapables de parler le même langage. Quelques irréductibles, dont l’Ecossais Alexander King, directeur des affaires scientifiques à l’OCDE, acceptent néanmoins de poursuivre les discussions enflammées au domicile d’Aurelio Peccei. Le Club de Rome est né.
Ni sponsor ni budget. Apolitique, transculturelle et indépendante, l’association se définit comme un centre de réflexion dont l’essence est de « lancer des idées, bonnes ou mauvaises, pour mieux appréhender les transitions profondes qui affectent l’humanité ». Quatre ans plus tard, en mars 1972, à l’initiative de ces penseurs distingués, paraît chez Universe Books, petit éditeur de New York, The Limits to Growth, littéralement « Les limites à la croissance », qui devient en français Halte à la croissance ?
Le livre, une étude menée en dix-huit mois par une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dirigée par le physicien américain Dennis Meadows, fait l’effet d’une bombe. Il devient un best-seller traduit en 36 langues et diffusé à 10 millions d’exemplaires. Un succès qui perdure. « Le rapport Meadows fascine toujours, se félicite Thomas Bout, directeur des éditions Rue de l’échiquier, qui ont publié en 2012 une version réactualisée des travaux du MIT. Nous sommes à près de 10 000 exemplaires vendus, un très bon résultat. La demande est forte à chaque rentrée universitaire. »
Manifeste écologique avant l’heure
1972 ? C’est encore les « trente glorieuses », avec un taux de croissance insolent de 5 % à 6 % dans les pays riches. La société de consommation bat son plein. Et voilà que le Club de Rome joue les défaitistes. Il rappelle en cent pages à peine que nous n’avons qu’une seule planète et que son exploitation forcenée peut conduire sur le long terme, si rien ne change, à un « effondrement » de notre société. Un manifeste écologique avant l’heure.
Le MIT confronte quatre variables, toutes en forte croissance – la population, la production industrielle, la demande alimentaire, la pollution –, aux ressources naturelles finies de la Terre. Les chercheurs avancent une série de scénarios qui nous projettent jusqu’en 2100. Le message est clair : si les limites physiques de notre système sont franchies, ce sera la rupture avant la fin du XXIe siècle. Comme l’indique l’édition du 3 mars 1972 du Financial Times, les scientifiques du MIT « ne disent pas que le monde doit aller jusqu’au dérapage final catastrophique. Ils mettent en avant une série d’options pour nous aider à aller délibérément de la croissance vers l’équilibre avant que les forces naturelles ne s’en chargent de manière inévitablement bien plus désastreuse. Selon l’ordinateur, il est encore temps ».
Les critiques fusent
Rien n’y fait. Aurelio Peccei est traité d’oiseau de mauvais augure. Des scientifiques remettent en cause les hypothèses retenues, soulignent l’absurdité à considérer l’humanité comme une entité globale, alors que les disparités Est-Ouest ou Nord-Sud sont si saillantes. A droite et à gauche, les critiques fusent.
En juin 1972, Raymond Barre, vice-président de la Commission européenne, convaincu « que le diagnostic apocalyptique du MIT est au moins partiellement faux », rejette les conclusions du rapport. « Il serait malvenu, argumente celui qui deviendra, en 1976, le premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing, de vouloir substituer des priorités nouvelles comme la préservation des ressources naturelles aux priorités anciennes – le plein-emploi et l’accroissement des revenus – et de plaider pour une diminution de la croissance en Europe. » Dans L’Humanité, Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste français, estime que le rapport et son idée d’une nouvelle civilisation sont une « atteinte intolérable » à l’amélioration du sort des travailleurs.
« Cela peut sembler incroyable aujourd’hui, mais, au début des années 1970, très peu de gens pensaient que nos modes de vie allaient conduire au réchauffement climatique, à la raréfaction des terres arables ou à la pénurie d’eau… », témoigne Jorgen Randers, 70 ans, professeur à l’Institut norvégien sur le climat et l’un des auteurs de l’étude du MIT. Gianfranco Bologna, 62 ans, directeur scientifique de WWF Italie, diplômé en ornithologie, était un proche d’Aurelio Peccei, un amoureux de la nature, membre de la Ligue pour la protection des oiseaux. « Beaucoup de personnes parlaient du rapport sans l’avoir lu, critiquant les notions de croissance zéro et de décroissance alors qu’elles n’y figuraient pas ! », s’énerve-t-il aujourd’hui.
Des erreurs ? « Bien sûr il y en avait dans le modèle du MIT, mais est-ce si grave ? », s’interroge Jean-Luc Gaffard, professeur à Skema Business School, sixième école mondiale pour son programme en finance, selon le classement 2015 du Financial Times. « Le rapport soulevait une question déjà évoquée par Ricardo et Malthus – la limite finie de nos ressources –, mais derrière se posait la question de la définition du bien-être : est-ce bon d’avoir deux ou trois voitures ? De manger tous les jours de la viande ? »
Professeur émérite de sciences économiques à l’université Lyon-II, Pierre Dockès est un spécialiste des grandes peurs. Au XVIIIe siècle, rappelle l’historien, les populations pensaient que le bois allait disparaître. Plus tard, elles se sont inquiétées du manque de charbon, puis du pétrole… « Tout cela a été démenti. Mais nous n’avons aucune preuve aujourd’hui que ce que prédit le Club de Rome le sera aussi. Quels miracles le progrès technologique pourra-t-il réaliser face au non-renouvellement des ressources ? Sans oublier la dimension climatique qui aggrave le tableau… »
Tous ceux qui ont connu de près Aurelio Peccei ne supportent guère le malentendu né du rapport de 1972 qui fit du fondateur du Club de Rome un prophète du malheur. Ce 1er juillet 2015, rendez-vous est pris avec Anna Maria Pignocchi à l’Accademia dei Lincei, afin de raviver les souvenirs. Comme Aurelio Peccei, dont elle fut la fidèle secrétaire pendant plus de vingt ans, la vieille dame italienne, fille de diplomate, est polyglotte. Bientôt 80 ans, mais la jeunesse d’esprit d’une adolescente. « Aurelio Peccei, un pessimiste ? Un défaitiste ? Mais c’était l’inverse, il aimait la vie et les gens. Il avait foi en l’homme et en sa capacité de faire bouger les choses si cela était nécessaire », raconte-t-elle, la voix émue et toujours admirative.
Le témoignage de Roberto Peccei, 73 ans, le fils cadet de la famille, astrophysicien à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), ne dit rien d’autre : « Mon père était un homme libre, un grand voyageur qui n’avait qu’une idée en tête : mettre son expérience au service des autres. Il pensait qu’il existait des solutions à tout, y compris aux défis mondiaux. »
« Gentleman de la Renaissance »
Aujourd’hui, le Club de Rome, orphelin de son fondateur, agite moins les idées. Certes, il compte plus de femmes (14 sur 56 membres à part entière) qu’à ses débuts. La première, Elisabeth Mann-Borgese, n’y fait son entrée qu’en 1973. La benjamine de l’écrivain Thomas Mann était une spécialiste des océans. Elle fut rejointe deux ans plus tard par Eleonora Barbieri Masini, grand nom de la sociologie en Italie, qui se souvient aujourd’hui, à 86 ans, de ce « gentleman de la Renaissance qu’était Aurelio Peccei ».
Mais même si l’association helvétique publie toujours des rapports, elle ne crée plus l’événement. L’industriel italien et l’équipe du MIT avaient en effet réussi le prodige, comme le rappelle Jorgen Randers, « de modéliser le monde sur ordinateur ». Cette première mondiale fut un déclic. Il n’existait alors aucune base de données, hormis les photos aériennes des forces armées, susceptibles de rendre compte de l’état réel de la Terre. En juillet 1972, la NASA lançait le premier satellite d’observation et de monitoring de la Terre. Aurelio Peccei s’en était réjoui.
http://fortune.fdesouche.com/387687-aurelio-peccei-premier-resistant-la-croissance#more-387687
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Ancien patron du renseignement militaire du pays du goulag levant: « créer et soutenir l’EIIL est une décision de Washington »…
Qui eut encore être surpris par quoi qu’il puisse se passer ? Le système est au delà de toute rédemption ! Grand temps de faire passer tout cela à la trappe et pour les peuples de reprendre les commandes du bateau ivre…
— Résistance 71 —
D’après l’ancien patron du renseignement militaire des Etats-Unis les Etats-Unis ont pris la décision de créer l’EIIL/EI
url de l’article original:
http://www.presstv.ir/Detail/2015/08/08/423762/US-ISIL-Syria-terrorist-group
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
L’ancien patron du renseignement militaire américain, Michael Flynn de la DIA (Defense Inteliigence Agency) a dit que la montée du groupe terroriste de l’EIIL en Syrie a été une “décision sciemment prise” par Washington.
Une étude interne de la DIA récemment publiée montre que Washington savait que les actions de “l’occident, des pays du Golfe et de la Turquie” en Syrie pouvait créer un groupe takfiri comme l’EIIL.
Michael Flynn a décrit l´étude comme étant importante et a confirmé les conclusions.
Dans un entretien avec la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, il a dit avoir étudié un mémo de la DIA en 2012 prédisant la soutien de l’occident à l’EIIL en Syrie, ajoutant que cela provenait d’un renseignement parfaitement clair.
Quand le journaliste a demandé si l’administration avait plutôt détournée son regard de son analyse, Flynn a dit: “Je ne sais pas s’ils ont fait l’aveugle, je pense que ce fut une décision prise. Je pense que cela a été sciemment décidé.”
Lorsqu’il lui fut demandé si cela représentait une décision volontaire de soutenir une lutte armée il a répondu: “Ce fut une décision sciemment prise que de faire ce qu’ils font.”
Il a aussi dit qu’il avait contesté le soutien de militants étrangers en Syrie afin de mettre la pression sur Damas.Des observateurs disent que les Etats-Unis et leurs alliés ont aidé à créer et à entraîner les organisations terroristes afin qu’elles sèment le chaos dans les pays musulmans.
Les militants de l’EIIL ont saisi de larges territoires en Syrie et en Irak. Ils ont perpétrés des crimes haineux contre toutes les communautés dans les deux pays arabes voisins.
Ailleurs dans ses remarques, Flynn a admis que Washington était parfaitement au courant du chaos auquel l’Irak devrait faire face après son retrait de 2011.
Les avions de combat américains ont mené des raids aériens contre l’EIIL en Irak depuis le début du mois d’Août 2014. Quelques pays occidentaux ont aussi participé à certains raids aériens en Irak.
Depuis la fin Septembre 2014, les Etats-Unis et quelques-uns de leurs alliés arabes ont bombardé des positions de l’EIIL en Syrie sans aucune autorisation de Damas ni aucun mandat de l’ONU.
Note de Résistance 71: Des témoignages de terrain confirment en fait que ces “raids contre l’EIIL” sont plus en fait des attaques pour soutenir les terroristes mercenaires de l’EIIL, surtout plus récemment dans les régions autonomes kurdes en Syrie et en Irak. En cela, les US, la Turquie et Israël agissent comme l’armée de l’air d’appui de l’EIIL/EI…
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Vers une interdiction des avortements sélectifs
... en Arménie :
"Après des années de déclin de la population,l’Arménie propose une interdiction des avortements sélectifs de genre qui favorisent les garçons. La mesure, si elle est adoptée par le Parlement, serait la première du genre dans un pays relativement conservateur et centré sur l’homme du Caucase du Sud.
Soumis au parlement le 2 Juillet, le projet de loi, élaboré par le ministère de la Santé, interdit explicitement tous les avortements sélectifs selon le sexe et, dans le but de combler les lacunes, empêche spécifiquement les avortements sans le consentement d’un médecin entre les 12e et 22e semaine de grossesse. c’est pendant ce temps de gestation que le sexe d’un enfant se manifeste.
Les femmes qui veulent un avortement durant cette période devront le demander par écrit à un hôpital et attendre pendant trois jours. Pendant cette période, “les psychologues et les spécialistes vont travailler avec la femme“ pour l’aider à comprendre les conséquences de son choix, a dit Gayane Avagian, chef de la Division de la maternité et de la santé de la reproduction au ministère de la Santé.
Les médecins qui enfreignent la loi seraient passibles d’amendes potentielles de 70 à 100 fois le salaire mensuel minimum de 55 000 drams ( 115,10$).
Une première lecture du projet de loi n’a pas encore été fixée, mais elle est prévue en septembre, lorsque les législateurs se réuniront de nouveau.
Le ministère de la Santé soutient que le projet de loi mérite une adoption rapide. Pour un pays avec une population d’un peu plus 3,06 millions - suite à l’émigration - les avortements qui favorisent les fœtus mâles portent des effets critiques à long terme.
Le Département de la santé Maternelle et infantile du ministère estime que chaque année en Arménie quelque 2.000 avortements sont réalisés spécifiquement pour mettre fin à un foetus de sexe féminin. (Les explications de calcul ne sont pas disponibles.) Cette pratique, moins fréquente pendant l’ère soviétique, a affecté le taux de natalité de l’Arménie depuis 1991 croient les experts. Il se situe actuellement à 13,92 naissances par 1000 personnes, soit un taux inférieur à celui de Gibraltar.
En revanche, le ratio de 114 garçons en 2012 pour 100 filles se présente comme le troisième plus élevé dans le monde, après l’Azerbaïdjan voisin, à 116, et la Chine, à 118, selon le Fonds des Nations Unies (FNUAP). Le FNUAP établit la norme à 102-106 hommes pour 100 femmes. [...]"