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  • Syrie : l’aviation française a frappé L’État Islamique

    Les Rafale de l’armée de l’Air française ont frappé des sanctuaires de Daesh, a annoncé un communiqué de l’Élysée. « Nous frapperons à chaque fois que notre sécurité nationale sera en jeu », ajoute la présidence.

    La France « a frappé en Syrie », a annoncé la présidence de la République ce dimanche dans un communiqué officiel. « Nos forces ont atteint leurs objectifs », a ajouté le chef de l’Etat, précisant que six avions avaient été utilisés, et assurant qu’il n’y avait pas eu de pertes civiles.

    Nous l’avons fait sur la base de renseignements collectés au cours des opérations aériennes engagées depuis plus de deux semaines, dans le respect de notre autonomie d’action, en coordination avec nos partenaires de la coalition.

    Décryptage : la France a demandé aux États-Unis la permission de lancer ses raids.
    Dans la matinée, Manuel Valls a précisé que ces frappes ont été menées contre « les sanctuaires de Daech où sont formés ceux qui s’en prennent à la France ».

    Nous frappons Daech en Syrie, car cette organisation terroriste prépare les attentats vers la France depuis ces sanctuaires, a poursuivi Manuel Valls. Nous agissons en légitime défense.

    Le Premier ministre ne précise pas comment les reconnaissances aériennes qui ont servi de « préalable » à ces frappes – selon la communication officielle — ont permis de déterminer que les terroristes formés dans ces camps d’entraînement visaient spécifiquement la France. Il s’agit donc soit de frappes décidées sur la foi de renseignement humain… soit d’une action décidée sur des motifs plus politiques que militaires.
    L’annonce intervient opportunément à la veille de l’ouverture officielle de l’Assemblée générale de l’ONU, où la Syrie va constituer un sujet majeur. Il s’agit de marquer des points et d’affirmer le rôle de la France alors que, sur le dossier syrien, celle-ci se trouve de plus en plus isolée sur le plan diplomatique.
    Angela Merkel a rejoint le camp de ceux qui prônent un dialogue avec Bachar el-Assad pour combattre Daesh, aux côtés de la Russie. Même les États-Unis semblent peu à peu accepter cette idée.
    François Hollande maintient de son côté le cap -pour une fois…- du ni-ni (ni l’État islamique, ni Assad)

    Plus que jamais, l’urgence est à la mise en place d’une transition politique, qui associe des éléments du régime et de l’opposition modérée, conformément au communiqué de Genève. La France y est engagée.

    explique le communiqué élyséen, se gardant bien de définir ce qu’est « l’opposition modérée » en Syrie, à peu près aussi facile à trouver que le dahu dans les Alpes ou le Yéti dans l’Himalaya. Pas très grave, car vu le climat entre la France et la Russie, il est peu probable que Poutine fasse rentrer Hollande dans le jeu d’une solution au conflit. Moscou a fait une croix sur Hollande, régulièrement humilié sur la scène internationale, trop souvent accusé d’être le toutou des Américains. Une opération de communication qui risque de se retourner contre la France ? Probablement…

    http://fr.novopress.info/

  • Selon l'Autriche, des combattants de l'EI parmi les immigrants

    Lu ici : 

    "Des "dizaines" de combattants du groupe extrémiste Etat islamique (EI) sont entrés en Europe au milieu de l'actuel afflux des migrants, a averti vendredi un expert autrichien en matière de lutte contre le terrorisme.

    Lors d'une interview accordée au journal Kronen Zeitung, l'ancien directeur du Bureau fédéral de la préservation de la Constitution et de la lutte contre le terrorisme d'Autriche (BVT), Gert-Rene Polli,a qualifié la politique de sécurité européenne de "vol aveugle".

    "La situation sécuritaire ne peut plus être maintenue sous contrôle", a-t-il estimé, faisant remarquer l'afflux constant des migrants en provenance du Moyen-Orient à destination de l'Europe.

    M. Polli, actuel chef d'une société de renseignements et de sécurité publique basée à Vienne, a insisté sur le fait que "la migration absolument incontrôlée" d'important nombre de personnes présente un grand danger.

    Il est clair que des éléments de l'EI sont parmi les migrants et profitent de cette opportunité pour entrer en Europe, chose pour laquelle ils "n'ont même pas besoin d'arme", a poursuivi M. Polli.

    Les autorités sécuritaires en Europe ont peu de chance d'attraper les suspects terroristes parmi les migrants, comme les autorités allemandes qui sont en ce moment "désespérées".

    "Les combattants de l'EI n'attendent pas que les autorités les arrêtent sans hâte, ils attaqueront avant. Nous verrons cela dans cinq mois au plus tard", a mis en garde M. Polli".

    Lahire

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Algérie : l'inflation des anciens combattants

    FLN : Une caste intouchable vit de privilèges exorbitants, depuis presque cinquante ans, aux crochets du pays. Le nombre de « résistants aux Français » n’a cessé d’augmenter depuis 1962. Ce système népotique est enkysté au cœur de l’État, soutenu par les plus hautes autorités.

    C’est une histoire en vogue dans les cafés d’Alger : « Vous cherchez un emploi bien payé, garanti à vie ? Optez pour ancien combattant. Un métier à vie et bien payé ! » Le meilleur viatique pour bien vivre dans l’Algérie ruinée d’aujourd’hui est d’arriver à décrocher le plus précieux sésame depuis l’indépendance, en 1962 : une carte d’ancien combattant. On en trouve, à condition d’être dans le bon réseau, proche du FLN et du pouvoir. La procédure est simple : un certificat de nationalité, deux témoins attestant la bravoure résistancialiste du demandeur et le tour est joué.

    Cette carte miracle permet de bénéficier d’un emploi à vie dans l’administration et d’avantages en tout genre : un poste réservé dans la fonction publique, des facilités d’accès au logement, le transport gratuit, des exonérations sur l’importation de véhicules… Ce statut d’ancien combattant mène à tout, à condition de ne pas en sortir. Des centaines de milliers d’Algériens l’ont bien compris: contre la logique démographique qui voudrait que le nombre des anciens combattants diminue chaque année par attrition naturelle, « l’Algérie reste le seul pays au monde où les effectifs augmentent au fil des années », note non sans ironie Salima Tlemçani, journaliste au quotidien El Watan.

    Combien sont-ils exactement ? 1,2 million, 2 millions? Il n’existe pas de chiffre précis. C’est un secret d’État. Aux pensionnés au titre d’ancien combattant – entendu dans un sens très large – s’ajoutent leurs ayants droit, les conjoints et leur descendance. Cette population réputée intouchable incarne une puissance financière et une force politique de tout premier plan pour le régime algérien. M’Barek Khalfa, l’ancien secrétaire général de l’Onem, l’Organisation nationale des enfants de moudjahidine (anciens combattants), forte de 1,5 million de membres et de leurs six millions d’enfants, se vantait en 2004 : « L’Onem est aussi puissante que l’UGTA [Union générale des travailleurs algériens, la centrale syndicale unique]. »

    Mouloud – un pseudonyme – représente bien la grande famille de ces petits malins. Se targuant d’être fils de chahid (martyr tombé pendant la guerre d’indépendance), il a gravi les échelons de l’administration sans jamais passer un seul concours grâce à la loi sur les moudjahidine. Il occupe en 2010 un poste très convoité : directeur d’un établissement public. Mouloud est un nanti du régime, sans complexes : « C’est normal. Mon père a combattu contre la France. Cela nous revient de droit. »

    La mère de Mouloud touche une pension de veuve. Elle a aussi obtenu une licence de taxi – 400 euros par mois, deux fois et demie le salaire minimal en Algérie – grâce à son « statut» . « Que le système nourrisse quelques faux ayants droit est inévitable, expliquait Cherif Abbas, le ministre des Moudjahidine, en 2004. Le scandaleux est l’existence de trafics scabreux impliquant des commis et des hauts fonctionnaires de l’État qui ont utilisé cette fausse gloire pour gravir les échelons de l’administration. »

    Les chiffres pourraient faire sourire. En 1962, les statistiques les plus sérieuses indiquent qu’il ne restait que 10 000 combattants du FLN, dont 5500 sur le terrain, en Algérie même. Dans les années 1970, le colonel Ahmed Benchérif, ancien ministre de l’Hydraulique et des Forêts sous Houari Boumédiène, s’étonne d’en compter 70 000. Ce vieux soldat dénonça en vain l’existence de plus de «12 000 faux moudjahidine qui profitaient indûment du système ». Il s’insurgea contre « l’existence au sein de l’État d’usurpateurs et de traîtres à des postes de haute responsabilité ». La colère de cette gloire nationale incontestable avait mis au jour ce système d’État consistant à gonfler abusivement la «famille révolutionnaire».

    Ce n’était qu’un début. Dans les années 1980, le chiffre officiel des anciens combattants est de 500000. Fin 1990, il s’établissait à 1,2 million de pensionnés, sans compter 6 millions d’ayants droit ! Ancien officier de l’ALN et ancien responsable de l’Organisation des anciens moudjahidine de la wilaya de Tipasa, Mustapha Bougouba ne cache pas sa colère : « Sur 2 millions d’anciens combattants déclarés et ayants droit, seuls 400 000 à 500000 en ont vraiment la qualité. »

    Tous les gouvernements ont échoué lorsqu’ils ont voulu – ou fait semblant de vouloir – démanteler ce puissant lobby. Inquiet de l’ampleur du scandale, Abdelaziz Bouteflika aurait lui-même tenté de mettre de l’ordre. En vain, même si le mécanisme d’octroi des fausses attestations semble avoir été enrayé depuis 2008. Les autorités ont plutôt joué l’esquive et le silence, impuissantes à contrer ce système de prébendes et de privilèges, enkysté dans l’État jusqu’au sommet.

    Ce détournement népotiste et affairiste de la mémoire coûte très cher au pays : 1,8 milliard d’euros chaque année, plus que les budgets réunis des ministères de l’Industrie, des PME et de l’Artisanat, de l’Aménagement du territoire, des Transports et des Travaux publics. L’état des infrastructures et de l’économie ne mérite pas une telle ponction.

    Cette arnaque nationale suscite un rejet croissant dans l’opinion publique, notamment de la part d’authentiques maquisards de la première heure, les “vrais anciens combattants”, dont certains vivent très modestement. « Ces nouveaux jeunes retraités de la révolution, quinquagénaires pour nombre d’entre eux, forment un groupe à part de la société, tempête Ali Feraoun, syndicaliste de l’UGTA. Ils sont de facto protégés par le tout-puissant ministère des Moudjahidine, soutenus par de nombreuses officines comme l’Organisation nationale des enfants de moudjahidine. Leurs seuls objectifs sont de perpétuer les intérêts de cette caste. »

    Dès 1986, Mohamed Djeghaba, le ministre des Moudjahidine de l’époque, avait déjà reconnu l’existence de 12000 faux dossiers. Ancien fonctionnaire au ministère de la Justice, BenyoucefMellouk dénonça lui aussi, dans les années 1990, l’existence dans son administration d’anciens agents des Français devenus magistrats algériens, avec le titre d’ancien moudjahid ! « Ils sont intouchables,disait-il encore le 30 mars au quotidien le Jour. Certains sont devenus de hauts cadres de l’État et ils continuent à faire subir une injustice aux Algériens en toute impunité. »

    Pendant vingt ans, Benyoucef Mellouk s’est battu avec ténacité. Il a subi les affres de la justice, les intimidations, les menaces. Il perdit son travail et fit de la prison. Après plus de dix-huit ans de procédure, il vient d’être condamné en mars à quatre mois de prison pour diffamation et propagation de fausses rumeurs.

    Ce système n’est pas près de s’arrêter de fonctionner car le pouvoir tire sa légitimité du mythe de la guerre d’indépendance entretenu par le FLN. Amar Naït Messaoud l’expliquait avec franchise dans La Dépêche de Kabylie, le 30 janvier 2009 : « Cette caste est le pilier du clientélisme, de la corruption et du copinage installés par le pouvoir politique rentier comme mode de gouvernance. »

    En 2005, Nordine Aït Hamouda, député du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie, parti laïque d’opposition), fils du célèbre chef de la wilaya III, le colonel Amirouche, accusa en pleine séance du Parlement les « faux moudjahidine », remettant aussi en question le chiffre officiel (1,5 million) d’Algériens tués durant la guerre. Il est formel. Le seul coupable de ces dérives est le chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika : « Cet argent sert à payer un réseau et des pensions à vie aux faux anciens combattants, en échange de leurs voix, pour une somme équivalente en valeur au cinquième du budget de l’État. »

    Hamid Lafrad

    Valeurs actuelles, 27/05/2010

    http://archives.polemia.com/article.php?id=2915

  • Approche spatiale de la mutation des systèmes productifs français - Partie 2 : Mutations des systèmes productifs urbains

    A/ Etat des lieux de la question urbaine

    La ville en géographie recouvre deux sens : un sens spatial pour ses aspects morphologique, métrique et démographique ; et un sens fonctionnel, où la ville est perçue comme un lieu d’échange, comme le nœud de flux de personnes, de capitaux, de marchandises, de « culture », d’informations, d’idées, etc. Cependant, avec la modernité, voire la post-modernité, et la mondialisation, la ville échappe à son ancienne délimitation et définition. Si l’on se fie à Michel Lussault et ses réflexions déjà entrevues sur MZ, notamment sous l’angle de ses ouvrages et plus particulièrement de L’homme spatial, la construction sociale de l’espace urbain (pages 267 et suivantes), on constate que la ville occidentale a disparu et a été remplacée par ce que Françoise Choay nomme la non-ville, puisl’urbain (1994). Ce nouvel espace est le lieu de prédilection de l’être urbain, personnage complexe qui fait de l’urbain son milieu, et dont les principes fondamentaux sont la diminution des distances pour arriver à son effacement quasi-totale (on pensera alors au concept de « dromologie », cher à Paul Virilio), et la coprésence qui est induite par ce nouveau rapport temps/distance. L’ensemble de ces deux phénomènes qui résulte (participe et développe également) de la mondialisation, entraîne de ce fait une urbanisation de la ville. Ce processus est fatalement ce qui conduit à repenser les systèmes de production de ces espaces, puisque ces systèmes productifs sont autant générateurs et consommateurs d’espaces urbains que conséquences de la redéfinition de la ville et de l’urbain. Cette interdépendance et ces interconnexions sont au cœur de notre sujet, et varie selon un gradient double : selon l’intégration à la mondialisation et la mégalopole européenne, et, in fine, selon une logique scalaire.

    B/ Analyse scalaire selon l’intégration à la mondialisation et à l’UE

    - Paris et son aire urbaine : une ville plus tournée vers l’UE et le Monde que vers le territoire français.

     Paris et son aire urbaine représentent à peu près 30% du PIB français. C’est une ville-monde mieux intégrée à l’Archipel Métropolitain Mondial (AMM, Dollfus, 2007) qu’au reste de la France. C’est un espace très accessible qui génère une intense mobilité, la rendant de ce fait très compétitive.

                De façon générale, les systèmes productifs parisiens peuvent être divisées en deux catégories : les plus dynamiques (tourisme, transports, affaires, hautes technologies), et ceux qui ont connu une nécessaire réinvention après la désindustrialisation (la mode et le luxe, et le secteur de l’audiovisuel). Paris est donc majoritairement dominée par des activités du tertiaire, dont le développement repose surtout sur la réputation internationale de Paris, à savoir « la ville du luxe et du bien vivre » (en opposition avec l’Allemagne où l’on considère que c’est le pays idéal où travailler).

     Avant de rentrer dans les systèmes productifs les plus dynamiques, les mieux intégrés à la mondialisation et à la mégalopole européenne, il convient de s’attarder sur le fait que Paris est au cœur d’un important réseau de Lignes à Grande Vitesse (LGV) faisant de cette ville-monde un carrefour européen, le lieu de convergence d’importants flux de touristes, d’hommes et de femmes d’affaire. On peut rappeler que cette organisation en étoile, avec Paris en son centre, remonte au réseau ferré conçu au milieu du XIXème siècle par l’ingénieur Baptiste A. V. Legrand, et qu’à partir des années 1980, ce réseau ferré s’est muni progressivement de LGV : LGV Paris Lyon en 1981, TGV Atlantique en 1989, TGV Nord en 1993, LGV Est en 2007 (vers Francfort sur le Main, Stuttgart et Munich), LGV Rhin-Rhône en 2011 (vers Bâle et Zurich). Ce à quoi l’on peut rajouter les LGV Eurostar (1994) vers Londres et Thalys (1995) vers Bruxelles, Amsterdam et Cologne.

    Dans cette même idée de mise en réseau, de raccourcissement du rapport temps/distance, Paris est dotée d’aéroports d’envergure internationale au devant desquels on trouve l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, dont le poids économique s’élève à plus de 80000 salariés si l’on compte la gare TGV et le RER : c’est le deuxième aéroport d’Europe derrière celui de Londres Heathrow. D’ailleurs, il est intéressant de signaler, en reprenant les prédictions de John D. Kasarda, qu’autour de Roissy se développe une véritable aéropolis ou aéroville. Pour ce spécialiste américain de l’aviation et de développement économique, les aéroports vont façonner les zones économiques et le développement urbain du XXIème siècle comme l’ont fait les autoroutes au XXème siècle.

     Tous ces moyens de transport, ces hubs, ces réseaux de communications sont indispensables au bon développement du système productif touristique dont Paris et son aire urbaine se vantent de posséder. Avec environ 60 millions de séjour à Paris et en Île-de-France (IdF), cette métropole est la première destination touristique mondiale. Son « industrie » pèse près de 39 milliards d’euros de chiffre d’affaire, et rassemble plus de 70000 entreprises, soit environ 400000 emplois presque tous non délocalisables, sauf pour le tourisme d’affaire. Parmi ces emplois, six sur dix sont des emplois dans la restauration et l’hébergement. A l’inverse des sites touristiques de la province, l’IdF attire des touristes toutes l’année ( http://www.insee.fr/fr/insee_regions/idf/themes/insee-ana... ). Sur les 25 sites les plus visités de France, 16 sont franciliens. Ce développement est à mettre en lien avec les progrès en équipements, tels que les musées de plus en plus accessibles, nombreux et adaptés aux visiteurs internationaux. On signalera cependant qu’au niveau de l’art se pose un paradoxe : Paris possède finalement peu d’art au regard de ce que peuvent proposer d’autres grandes villes du monde, alors qu’on y trouve une place importante pour le marché de l’art. Face à ce problème, on estime que Paris risque de devenir un musée déserté par les « innovateurs » en matière d’art, entraînant avec eux une baisse de notoriété. On notera également que Paris rencontre des échecs internationaux lorsqu’il s’agit de rentrer en compétition avec d’autres villes du monde. On peut citer celui subi contre Londres pour l’obtention des J.O. de 2012.

     En outre, Paris est aussi une métropole de commandement mondial concentrant des activités importantes en matière de finance et de hautes technologies. Le lieu privilégié où se concentrent la finance, ainsi que les sièges des FMN, se trouve dans le quartier de la Défense, le CBD parisien par excellence. Celui ci a une superficie de 160 ha, est se situe à l’ouest de Paris. Ce n’est cependant pas le premier centre financier d’Europe. En tête, on retrouve encore une fois Londres qui, selon le classement établi par le cabinet Cushman & Wakefield en 2007, a un score de 0,92, alors que la France n’est qu’en seconde position avec 0,57 (Francfort sur le Main étant à 0,32, Barcelone en 4ème position, Amsterdam et Bruxelles en cinquième ex æquo). Cependant, la DIACT de 2007 a posé la volonté de valoriser les formations d’excellence en mathématique financière. De plus, à côté de la Défense, on trouve deux autres centres financiers et économiques : le centre du quartier de l’Opéra (siège de la Bourse et de quelques sièges sociaux) et le ministère des Finances et de l’Economie de Bercy. Du coup, d’un point de vue urbanistique, l’idée selon laquelle Paris est en froid avec les gratte-ciel ne tient plus puisque plusieurs projets de construction de hauts immeubles, symbole du pouvoir financier, sont en projet ou construction.

     Enfin, parmi les systèmes productifs dynamiques, bien intégrés à la mondialisation, il convient de citer les nombreux technopôles, que l’on retrouve principalement au sud de Paris dans le plateau de Saclay, et issues d’une Opération d’Intérêt National (OIN) de 2008. L’ensemble de ces systèmes productifs contribue à développer la polarisation de Paris et de l’IdF sur l’ensemble du territoire français.

     A l’inverse des précédents systèmes productifs dynamiques, il en est qui ont du se réinventer pour tenter de traverser, sans s’écraser, la désindustrialisation et la décentralisation industrielle de la fin du XXème siècle. Il s’agit principalement du luxe et des productions manufacturières, comme LVMH et L’Oréal, concentrés principalement dans le pôle dit du « Sentier » au centre de Paris près des Halles, et l’industrie audiovisuelle. Cette dernière est intéressante en ce qu’elle s’est implantée dans la ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) de Landy-Pleyel, entre Saint Denis, Saint Ouen et Aubervilliers, au nord-est de Paris. Celle ci est munie de studios télévisés, d’écoles et de salles d’Arts et Essai.

     - Les grandes métropoles régionales et leurs aires urbaines

    Le développement des grandes métropoles régionales date de 1963. C’est sous l’impulsion d’une DATAR toute neuve que sont mises en place les grandes bases du développement des métropoles dites « d’équilibre », choisies en périphérie du territoire français afin de « redistribuer le mieux possibles hommes et activités » face à cette macrocéphalie parisienne décriée en 1947 par J.F. Gravier dans sonParis et le désert français. Celles ci sont Lille, Metz-Nancy, Strasbourg, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Nantes, et sont destinées à être des « villes pôles ». En plus de celles-ci, d’autres grandes villes, car ayant plus de 200000 habitants selon l’INSEE, peuvent être mentionnées, comme Grenoble, Nice, Toulon, ainsi que les capitales régionales qui dépassent le seuil quantitatif sus cité.

    Aujourd’hui ces grandes métropoles régionales concentrent des technopôles et des pôles de compétitivité, des grandes entreprises et PME, du tourisme, des commerces, et une industrie surtout présente dans les banlieues et la couronne périurbaine. Elles sont en plein dans le processus de métropolisation.

    Les technopôles de ces grandes villes, d’abord, sont ce qui apparaît comme le plus récent dans les systèmes productifs de ces villes, mais aussi comme le mieux intégré à la mondialisation. Les termes de technopôle et de technopole trouvent leur distinction en 1991 avec le géographe Georges Benko (1953-2009) : une technopole est une ville qui crée et vend de la technologie, comme Paris ou Toulouse avec l’aéronautique et l’aérospatial. Un technopôle est un parc technologique localisé en périphérie d’une ville centre. De façon générale, le réseau technopolitain qui relie ces grandes métropoles régionales a pour objectifs d’être un incubateur d’entreprises (favoriser l’innovation en lien avec les universités et les laboratoires de R&D), une pépinière d’entreprises (pour les start-up), un lieu de rencontre, l’ensemble étant favoriser par des investissements publics et aussi privés, notamment de la part des « business angels », anciens entrepreneurs qui prennent le risque d’investir dans les nouvelles entreprises. Ces technopôles, à l’image du pôle Minatec, à Inovallée, dans la périphérie est de Grenoble, près de Crolles, ou de Sofia Antipolis en périphérie de Nice, ont tendance à prendre la forme paysagère des campus américains, profitant de l’héliotropisme du sud de la France. Inversement, d’autres technopôles réinvestissent des quartiers anciens, réhabilitant des bâtiments dont l’architecture trahi un passé industriel, comme c’est le cas à la frontière entre Roubaix et Tourcoing où les projets de recherche et de développement se multiplient en prenant pour base foncière les anciennes filatures et usines.

    Dans le même temps, l’Etat encourage le développement des pôles de compétitivité dans les grandes métropoles. Un pôle de compétitivité se définit « comme la combinaison, sur un espace géographique donné, d’entreprises, de centres de formation et d’unités de recherche publique ou privée, engagés dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour de projets innovants » (DATAR, 2004). Il y en a 71 en France en 2014. Certains ont clairement une vocation mondiale, comme ceux en IdF, à Marseille, Bordeaux, Toulouse, Grenoble et Lyon. D’autres ont une vocation plus secondaire, nationale voire européenne, comme Lille, Strasbourg, Reims, Angers, Rennes et Brest. Enfin, des pôles de compétitivités ont été jugés insatisfaisantes entraînant le non renouvellement des investissements. C’est le cas par exemple d’Innoviandes en Auvergne ou Prod’innov en Aquitaine (http://www.usinenouvelle.com/article/six-poles-de-competi...). En outre, en janvier 2013, le conseil des ministres a fixé une nouvelle phase pour 2013-2018 à leur sujet, avec volonté pour l’Etat d’obtenir un retour sur investissement (d’où les cas d’Innoviandes et Prod’innov). 5,8 milliards d’euros sont investis dans ces 71 pôles, dont 2,3 milliards par les institutions publiques (1,4 milliard venant de l’Etat via les FUI (Fonds unique interministériel)).

    D’un point de vue strictement géographique, le cœur de ces métropoles concentre un certain nombre d’activités économiques. D’abord, les nouveaux « centres » s’organisent autour d’une gare TGV et développent une nouvelle polarité le plus souvent en lien avec le quartier des affaires, comme la gare Lille Europe et le CBD Euralille (3ème CBD derrière Paris et Lyon). Pour les grandes villes portuaires, les ZIP et les docks sont également vecteur de développement économique : pensons à Saint-Nazaire et Nantes ou Fos-sur-Mer et Marseille. Parallèlement à cela, dans la même ligne d’idée que pour Paris, ces métropoles régionales encouragent le tourisme culturel, historique, patrimonial que contiennent leur centre ville historique et la modernisation des équipements comme les musées, les opéras et les « zénith ». N’oublions pas non plus cette compétition européenne pour obtenir dans sa ville le titre de « capitale européenne de la culture », comme Lille 2004 et Marseille 2013. Derrière ces titres d’ailleurs, d’importants aménagements touristiques sont mis en œuvre et un certain dynamisme économique est à noter, notamment pour Lille ( http://lille2004lille.free.fr/indicateurs_bilan.pdf ). Notons enfin que pour soutenir ces développements au cœur des villes, une re-création des réseaux de transports collectifs est nécessaire et se traduit par le retour d’un ancien moyen de transport : le tramway. La métropole lilloise fut la première à le réaliser en 1983. Aujourd’hui, plus d’une trentaine de villes en ont réouvert. A côté de ce phénomène, il faut citer la volonté d’écarter le plus possible les voitures du centre-ville, au détriment souvent des petits commerces, et de rendre piétonne un maximum de rue. Le développement des « éco-quartiers », très divers tant sur la forme que sur le fond, montre bien que si les agendas 21 des municipalités sont à peu près clairs, la mise en pratique sur le territoire donne des résultats très contrastés, notamment lorsqu’on s’intéresse au prix du foncier dans les quartiers « populaires » transformés en « éco ».

    Si l’on applique une logique de type « centre-périphérie » à notre réflexion, il faut alors réfléchir aux systèmes productifs de la banlieue et de la couronne périurbaine de ces grandes villes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on assiste à un nouveau paradoxe. D’un côté, ces villes ont relégué les quelques industries qui survivent en périphérie, souvent dans la première couronne, pour prévenir le plus possible les risques technologiques (AZF à Toulouse). De l’autre côté, les populations fuient le centre ville, où le prix de l’immobilier est trop élevé et la tranquillité trop fragile, pour des espaces périurbains. Ceci entraîne, comme nous l’avons déjà signalé, un étalement urbain, et de nouveaux territoires à cheval entre l’urbain et le rural, comme le « tiers espace » (Vanier). Cette périurbanisation génère un nouveau modèle économique fondé sur la création de zone d’activités commerciales de grande taille, type Auchan, Carrefour, Leclercq, et des infrastructures de transport.

    - Les villes petites et moyennes : des villes qui connaissent une difficile mutation de ses espaces productifs

    Les villes en question sont très variées et n’ont en commun que le fait qu’elles possèdent moins de 200000 habitants, les plus nombreuses n’atteignant même pas les 100000 habitants. Ce sont des villes qu’on appelle les « villes de labeur », en ce qu’elles furent propices à une activité industrielle intense pendant les Trente Glorieuses et qui, depuis la fin des années 1970, ont souffert de la désindustrialisation, des crises manufacturière, minière ou portuaire. Ces crises concernent certaines régions plus que d’autres, comme la Lorraine pour l’industrie sidérurgique et minière, le Nord Pas de Calais pour l’industrie textile ou certaines villes portuaires de la Manche ou de l’océan Atlantique. Si les grandes villes de ces territoires ont su rebondir en se tertiarisant, les plus petites n’ont pas eu cette même capacité et se retrouvent aujourd’hui dans des situations parfois très difficiles.

    Les enjeux en matière de renouvellement productif sont donc très divers. Si pour les villes « moyennes-grandes » (G.F. Dumont, 2007), il y a une possible transition vers le statut de « métropoles régionales intermédiaires », pour les plus petites, les défis sont plus grands et plus complexes.

    Dans le cas des villes « moyennes grandes », c’est à dire entre 100000 et 200000 habitants, le processus principale qui anime les mutations de leurs systèmes productifs est la métropolisation, c’est à dire la capacité d’une ville à rassembler des fonctions politique et administrative, économique, culturel, technologique, etc., dont le rayonnement soit suffisant pour que les villes plus petites environnantes soient dépendantes d’elle. Evidemment, ce processus va de pair avec une grande accessibilité et une insertion au système urbain du territoire, sinon de l’Ue. Mais toutes les villes moyennes-grandes qui se réclament et se définissent comme étant des métropoles ne le sont pas forcément dans les faits. On peut citer le cas d’Amiens qui connaît une métropolisation à plusieurs vitesses. La capitale de la Picardie possède environ 135000 habitants (132000 habitants en 2012), et souffre comme bien d’autres villes de la désindustrialisation amorcée dans les années 1980, dans ce cas précis par la délocalisation de l’usine Lee Cooper vers la Tunisie, et poursuivi par la fermeture des usines Magnetti-Marelli appartenant au groupe Fiat. Cependant, malgré plusieurs aménagements comme l’ouverture de la zone Franche d’Amiens Nord, ou la création du nouveau quartier Europamiens réalisé à partir de 2001 à l’ouest de la ville, ces effets d’annonce métropolitaine (la communauté urbain s’appelle « communauté d’agglomération d’Amiens Métropole ») manque d’effets probants, d’autant plus qu’Amiens ne possède pas sa propre gare TGV. La plus proche se trouve en effet entre Amiens et Saint Quentin, la gare TGV Haute-Picardie, sur les territoires d’Estrées-Déniécourt et d’Ablaincourt-Pressoir, au bord de l’A1. Notons également le poids très important de Paris pour toutes les villes moyennes grandes situées dans un rayon de 200 km, voire 300 km vers le Sud, autour de Paris.

    Les villes moyennes et petites présentent une grande variété de systèmes productifs selon leur proximité avec une métropole régionale ou régionale intermédiaire, et en fonction de la spécialisation économique héritée des décennies précédentes. De façon générale, plusieurs éléments sont à noter. D’abord, comme pour les précédents types de ville, ces espaces urbains de petite et moyenne taille doivent leur développement à leur accessibilité. L’éloignement du réseau routier et ferré, comme dans les régions de la diagonale des faibles densités ou de montagne, est un frein à leur développement et à la mutation de leurs systèmes productifs. Dans le même temps, ces villes sont tenues de mettre en avant, dans une logique de compétitivité des territoires, leurs potentialités ou spécialisations traditionnelles, ainsi que les nouvelles initiatives productives de type SPL (Systèmes productifs localisés, en lien avec la DATAR) assimilable à des grappes d’entreprises ou clusters, et complémentaires aux pôles de compétitivité. Ces villes doivent leur survie le plus souvent à une labellisation de leur production, qu’elle soit agricole (comme en Ardèche avec les marrons ou les nougats de Vallon Pont d’Arc par exemple) ou industrielle (comme la plasturgie d’Oyonnax), et à une tertiarisation tournée vers les nouvelles technologies (comme le technopôle de La Loue à Montluçon). Il n’en demeure pas moins que les plus petites villes de France, entre villes rurales vidées de sa population partie dans les plus grandes villes, et petites unités urbaines dortoirs dépendantes d’un pôle urbain, maintiennent difficilement un tissu économique dynamique. Seul un tourisme vert diffus et estival peut encore leur permettre de survivre.

     Ainsi, au terme de cette seconde partie, nous pouvons noter la très grande diversité de situation en matière de systèmes productifs urbains. Comme nous l’avons vu, le passage de la ville à l’urbain, en lien avec la mondialisation et les nouvelles technologies, est au cœur des mutations de ces systèmes productifs qui s’intensifient à mesure que ces espaces s’intègrent à un système de production et un système urbain mondialisé. Les quêtes d’une meilleure productivité, d’une meilleure compétitivité, d’une meilleure accessibilité, sont véritablement les éléments structurants la nouvelle ossature économico-productive de ces villes. De ce fait, une hiérarchie s’impose, en haut de laquelle se trouve bien évidemment Paris et son aire urbaine, puis les grandes métropoles régionales, et enfin les moyennes et petites villes. Cependant, la taille de la ville et l’avancée dans son processus de métropolisation ne font pas tout. Il est des exemples de villes moyennes-grandes, ou simplement moyennes, qui maintiennent des activités économiques labellisées relativement dynamiques, où la production quantitative a laissé sa place à des productions de qualité, où le savoir faire n’est pas (encore) délocalisé. Les villes françaises connaissent des crises, mais elles possèdent encore un sérieux potentiel que les logiques de gouvernance européenne, étatique et des collectivités, peinent à valoriser, à maintenir ou à sauver…

    Aristide / C.N.C.

    Lire l'introduction et la partie 1 : Approche spatiale de la mutation des systèmes productifs français - Partie 1 : Mutations des systèmes productifs ruraux : le mythe du retour à la terre.

    Sources :

    Jean Yves et Vanier Martin, La France : Aménager les territoires, Armand Colin.

    Lussault Michel, L’homme spatial, Seuil.

    Woessner Raymond, Mutations des systèmes productifs, France, Atlande.

    N. Blanc, P. Claval, L. Davezies, K. Dubois-Maury, M. Gérardot (dir.), La France en villes, Atlande.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Coordination contre l'EI : les Etats-Unis d'accord avec la Russie

    Début d'après-midi : "Poutine veut une coordination face l'EI"

    "Le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu'il cherchait à mettre en place avec les pays de la région un "cadre de coordination" afin de combattre les jihadistes du groupe Etat islamique en Irak et en Syrie".

    Fin de journée : "Kerry appelle à une coordination face à Daech"

    "Il est capital de coordonner l'ensemble des efforts de lutte contre le groupe djihadiste État islamique (EI) au Proche-Orient, ce qui n'est pas encore le cas actuellement, a déclaré dimanche le secrétaire d'Etat américain, John Kerry.

    "Je crois que l'enjeu crucial, c'est que l'ensemble des efforts soient coordonnés. Ce n'est pas le cas actuellement. Je pense que nous devons réfléchir à la manière dont nous allons continuer".

    Lahire

  • Bardot à Ségo : « Comment pouvez-vous être une telle catastrophe écologique ? »

    Victime de la maltraitance des hommes, cette biche sait se comporter en véritable tigresse lorsque les chasseurs/prédateurs de la bonne société se conduisent comme des hyènes.

    Dans les années 50-60, les puritains de droite clouaient au pilori Brigitte Bardot parce qu’elle représentait la beauté, la féminité et la liberté. De nos jours, elle est considérée comme « réac » et « facho » par les néo-puritains de la gauche bobo parce qu’elle vilipende la décadence morale, le relâchement généralisé et la branchitude cosmopolite. Libre, toujours libre, BB ! Toujours en porte-à-faux avec son temps et ses modes dominantes. Entière, droite et de la droite la plus décomplexée ! Toute une vie marquée par la fierté solaire, le courage et l’indépendance d’esprit en honorant la France, au service des animaux et de la nature.

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  • L'extrême gauche perturbe la venue de Marine Le Pen à Soissons

  • Le Camp des saints en Croatie

    Tomislav Sunić est un écrivain et traducteur américano-croate, ancien professeur aux Etat-Unis en science politique et ancien diplomate.

    ♦ A quelque chose malheur est bon. C’est grâce à la poigne communiste que l’Europe de l’Est, y compris la Croatie encadrée en ex-Yougoslavie, a su préserver son visage blanc et sa mémoire historique. Pendant les Trente Glorieuses les immigrés africains, levantins et maghrébins surent fort bien que leurs hôtes en France et en Allemagne seront plus samaritains que le commissaire de l’Est dont les lendemains refusèrent obstinément de chanter.

    Il fut prévisible que, suite à l’actuel choc migratoire en provenance du Moyen Orient et de l’Afrique, le peuple croate crachera sa colère envers l’UE ou les immigrés – ou tous les deux à la fois.

    Ayant jadis fort bien appris la pensée unique communiste, la présente vulgate multiculturelle imposée par Bruxelles compte fort peu de disciples au sein du peuple croate. Les paroles acerbes à l’encontre des immigrés, qui seraient sujets aux dispositions de la loi Fabius-Gayssot en France ou sévèrement réprimés en Allemagne en vertu du paragraphe 130 du Code pénal, sont librement proférées en Croatie par beaucoup de ses citoyens. Contrairement à la France et à l’Allemagne, les vocables « racisme », « xénophobie » ou « convivialité multiculturelle » portent en Croatie un signifié dérisoire, digne de la langue de bois communiste. Se dire blanc et catholique à haute voix est souvent considéré comme un signe d’honneur croate.

    Mais il ne faut pas s’y tromper pour autant.

    La classe dirigeante croate, à l’instar des autres pays est-européens, est composée dans sa grande majorité de rejetons des anciens apparatchiks yougo-communistes dont le but suprême consiste à montrer à Bruxelles que la Croatie se comporte plus catholiquement que le Pape, à savoir qu’elle est plus européiste que la Commission européenne. Le côté mimétique des dirigeants croates n’a rien de neuf, ayant été hérité du passé yougoslave où les anciens communistes croates devaient se montrer davantage comme de bons Yougoslaves et de meilleurs titistes que leurs homologues serbes. Une peur bleue d’être dénoncés aujourd’hui par Bruxelles ou Washington comme des dérives « fascistes », « racistes » ou « oustachis », fait que Zagreb ne bouge pas sans l’assentiment de Washington ou de Bruxelles. Cela est souvent le cas au gré des circonstances : quand Washington misait dans les années 1990 sur la carte albanaise et antiserbe, les nationalistes croates s’étaient vu la porte grande ouverte ; quand, en revanche, la vulgate multiculturelle devient la règle, la Croatie est censée devenir un pays dépotoir pour les nouveaux migrants.

    On peut tracer un parallèle avec l’Allemagne qui doit, elle aussi, jouer à la surenchère humanitaire envers les immigrés, s’imaginant que son passé, qui refuse de passer, sera ainsi mieux neutralisé. Soumise, après la Deuxième Guerre mondiale, à une rééducation exemplaire, il n’est pas étonnant que Mme Merkel et ses amis fassent des discours ultra-humanitaristes et antifascistes. Hélas, les paroles délirantes des Allemands sur leur « Willkommenskultur » (culture d’accueil) résonnent bien différemment aux oreilles des migrants venus de l’Afrique et de l’Asie.

    Le grand avantage du flux migratoire en Europe de l’Est est qu’il se déroule de façon désordonnée et imprévue, ce qui ne motive guère ni les Croates ni les Serbes ni les Hongrois à accueillir les nouveaux venus à bras ouverts. Contrairement à la tactique bolchevique du salami, à laquelle les Occidentaux s’étaient déjà bel et bien habitués, le soudain drame migratoire en Europe de l’Est semble annoncer le nouveau printemps pour tous les Européens. Notre avant-guerre a commencé !

    Tomislav Sunic, 24/09/2015

    www.tomsunic.com

    http://www.polemia.com/le-camp-des-saints-en-croatie/

  • Marche pour la vie à Berlin

    Cette marche a eu lieu le 20septembre. Voici le discours du Président de la Marche pour la vie, Martin Lohmann (en vidéo v.o. ici):

    "Chers amis de la vie !

    DSC_0785Notre témoignage est toujours plus grand, notre marche grandit !
    C´est une chance ! C´est bien comme cela !
    En effet, notre message est on ne peut plus actuel !
    Il est valable sans exception.
    Notre message est sans préjugés, et ne veut blesser personne !

    Notre message est une invitation claire : OUI à la vie !

    Il n´y a pas de bonne mort !
    Il n´y a pas un droit de tuer
    Mais il y a un droit à la vie!
    Toujours.

    DSC_0479Nous témoignons aujourd´hui à Berlin pour beaucoup  d´autres de notre société, qui ne pouvant se joindre à nous, nous accompagnent par leurs prières et pensées. Nous agissons pacifiquement – et avec tolérance. Nous agissons amicalement – et avec respect. C´est pour cela que nous n´acceptons aucun extrémisme. Nous n´aimons aucune idéologie d´extrême droite. Nous n´aimons aucune idéologie d´extrême gauche. Le fondamentalisme n´est pas le bienvenue chez nous. Au contraire les témoignages en faveur de la vie et de l´amour sont les bienvenus, Ceux là donnent une chance, une vraie!

    Nous plaidons pour une véritable culture de l´accueil. Partout. Pour les réfugiés, qui fuient la violence et l´oppression et recherchent la sécurité dans leur vie. Pour les personnes âgées, qui souhaitent vivre dignement leur vieillesse et mourir dans la dignité. Et pour les hommes qui ne sont pas nés, qui sont là et veulent simplement vivre. L´homme n´est pas une chose.

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