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  • Manuels scolaires : Vallaud-Belkacem veut supprimer les contes traditionnels

    Najat Vallaud-Belkacem, la piètre ministre de l’Éducation Nationale, a publié un communiqué mercredi qu’elle entendait traquer les stéréotypes de genre jusque dans les manuels scolaires. Ainsi les nouveaux programmes (CP jusqu’à la 3ème) « sont une occasion importante pour améliorer les manuels et ainsi prévenir les discriminations de stéréotypes qui alimentent les inégalités entre les élèves. ».

    La sinistre s’appuie sur une « étude » du centre Hubertine Auclert (association féministe militante) pour partir en guerre contre les contes traditionnels tel que Le Petit Chaperon rouge ou Cendrillon.
    Selon les harpies féministes « de nombreux contes issus de la culture populaire » sont « truffés de représentations sexistes, ils ont valeur d’autorité littéraire et cantonnent le plus souvent les personnages féminins à des rôles stéréotypés. »

    Le rapport en profite pour attaquer la représentation du couple homme-femme et réclament des « modèles familiaux diversifiés » dans les manuels scolaires pour enfants de 5 ans…

    http://www.contre-info.com/manuel-scolaire-vallaud-belkacem-veut-supprimer-les-contes-traditionnels

  • La défense de la vie par la Ligue du Sud au Département de Vaucluse

    Yann Bompard et la Ligue du Sud défendent la vie au Conseil Départemental de Vaucluse :

    L"Lors de la séance du 2 octobre, le groupe de la Ligue du Sud au département s’est élevé contre 4 sujets primordiaux pour notre territoire.

    Tout d’abord, il a été question de la convention liant le département avec l’association carpentrassienne AMADO. Cette association a perçue 55 000 € du département. Et une disposition de la convention nous a scandalisés. Pour mémoire :

    « AMADO proposera obligatoirement une rencontre de la conseillère du centre de Planification et d’Education Familiale (CPEF) cnventionné à Carpentras par le Conseil Général, aux femmes enceintes accueillies avant la fin du délai de recours à l’IVG ». Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que l’on incitera ces femmes, en situation de détresse, à recourir à l’avortement. Nous regrettons d’avoir été le seul groupe politique à voter contre. Tous les autres groupes ont voté pour.

    Nous avons également voté contre une subvention à hauteur de 30 000 euros à l’association AIDES en nous appuyant sur un rapport interne de l’association qui expliquait notamment sa gestion catastrophique  Ce rapport précisait que: « la situation actuelle est la conséquence d’une succession d’erreurs de pilotage qui fait peser un discrédit immense sur la direction et la présidence, grevant tant leur capacité à surmonter la crise actuelle qu’à assurer la survie de l’association dans le futur. »

    Au passage le budget de AIDES oscille entre 30 et 40 millions d’euros par an dont la moitié de financements publics, et ils achètent des espaces publicitaires sur la chaîne pornographique « Dorcel TV ». L’argent des vauclusiens irait mieux à l’aide à la recherche plutôt qu’au fonctionnement d’associations à la gestion contestée et contestable et aux ambitions douteuses.

    Ici encore, nous regrettons d’avoir été le seul groupe à voter contre cette subvention. [...]"

    Michel Janva

  • Comment peut-on être «Zemmouriste» ?

    Dans une tribune publiée sur FigaroVox et intitulée “Comment peut-on être «Zemmouriste»” ?, Mathieu Bock-Côté analyse le succès d’Éric Zemmour et ce qu’il révèle de la vie politique française.

    Mathieu Bock-Côté estime notamment que l’essayiste incarne des valeurs de droite que celle-ci a désertées depuis longtemps.

    À bien des égards, le phénomène Zemmour s’est constitué, au fil des ans, à partir de cette crise de la droite. Zemmour en est venu à incarner médiatiquement l’opposition qui faisait défaut dans la vie politique. Et contrairement aux intellectuels qui maudissent l’époque mais qui renoncent à la combattre, Zemmour s’est distingué en offrant le visage d’une droite offensive, sûre d’elle-même, et enfin délivrée de la quête incessante de la respectabilité à gauche, comme si la droite devait simplement être une gauche un peu plus modérée.

    http://fr.novopress.info/

  • Je suis trisomique

    Jean-Marie Le Méné, Président de la Fondation Jérôme Lejeune condamne la UNE de Charlie Hebdo qui blesse les personnes trisomiques et les familles :

    L« Au lieu de condamner le racisme, Charlie Hebdo le nourrit. Il n’a pas compris la tragédie de la trisomie. Les trisomiques sont discriminés sur la base d’un vieux préjugé raciste. On a longtemps considéré qu’ils étaient le fruit d’une dégénérescence de la race blanche vers la race jaune, d’où le nom de « mongoliens » qui leur était donné autrefois. Mais l’eugénisme moderne a pris le relais du racisme historique d’autrefois et le résultat est pire qu’avant puisqu’il est admis que leur vie ne mérite pas d’être vécue : en France les enfants trisomiques sont éradiqués avant leur naissance (96 % des fœtus détectés trisomiques sont éliminés). Pour en découdre avec le supposé racisme de Morano, Charlie utilise donc une rhétorique explicitement eugéniste, c’est à dire raciste, d’un racisme chromosomique aussi détestable que les autres. Se faire le complice d’un racisme pour en prétendre en abattre un autre apparait d’une efficacité douteuse »

    La Fondation Jérôme Lejeune se fait l’écho de nombreux parents d’enfants atteints de trisomie :

    « Représenter un bébé trisomique qui crache et qui est méchant, d'où cela sort-il ?? Monsieur  Riss vous plaquez vos propres peurs que vous avez de l'enfant différent. C'est vous le handicapé finalement ; complètement bloqué dans vos peurs et vos représentations que vous en faites .... Mais tout cela est fini depuis bien longtemps!! Les enfants trisomiques ont un nouveau visage ! Aujourd'hui les enfants trisomiques font des défilés de mode, écrivent des poèmes, jouent au théâtre, au cinéma, font du sport de haut niveau ... Et j'en passe ! Il est temps de les découvrir comme ils sont, je vous invite à parcourir "Tombée du nid". » (Clotilde Noël, qui vient de publier un livre « Tombée du Nid »)

    « Je veux dire mon « ras le bol » de ces atteintes à la dignité et de ces stigmatisations aussi méchantes que bêtes. La méchanceté visait Madame Morano, mais par bêtise et intérêt, ce sont toutes les personnes atteintes par cette maladie qui sont victimes. » (François-Xavier)

    « Je ressens en tout premier de l'indignation à voir employer le mot "trisomique" comme une insulte, un motif de culpabilité, une information à cacher de l'opinion publique. Ensuite, l'emploi de ce terme dénote une absence totale de connaissance de la maladie, du terme même, comme les enfants qui se traite de triso, de mongol, etc...sans avoir aucune idée de la signification du mot. » (Brigitte)

    «  En tant que parents, je suis en colère contre autant de vulgarité et de méchanceté facile envers des personnes qui n'ont que leur bonté à exposer. » (Robin)

    « Se servir de la liberté d’expression comme paravent à toutes les outrances dont les personnes les plus vulnérables font les frais (ainsi que leurs parents et entourage) reste insupportable. » (Emmanuel)

    « Comme mère d'enfant différent, je me sens bafouée. » (Axelle)

    Michel Janva

  • Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes (Dominique Venner)

    Les manifestants du 26 mai auront raison de crier leur impatience et leur colère. Une loi infâme, une fois votée, peut toujours être abrogée. 

    Je viens d’écouter un blogueur algérien : « De tout façon, disait-il, dans quinze ans les islamistes seront au pouvoir en France et il supprimeront cette loi ». Non pour nous faire plaisir, on s’en doute, mais parce qu’elle est contraire à la charia (loi islamique). 

    C’est bien le seul point commun, superficiellement, entre la tradition européenne (qui respecte la femme) et l’islam (qui ne la respecte pas). Mais l’affirmation péremptoire de cet Algérien fait froid dans le dos. Ses conséquences serraient autrement géantes et catastrophiques que la détestable loi Taubira. 

    Il faut bien voir qu’une France tombée au pouvoir des islamistes fait partie des probabilités. Depuis 40 ans, les politiciens et gouvernements de tous les partis (sauf le FN), ainsi que le patronat et l’Église, y ont travaillé activement, en accélérant par tous les moyens l’immigration afro-maghrébine. 

    Depuis longtemps, de grands écrivains ont sonné l’alarme, à commencer par Jean Raspail dans son prophétique Camp des Saints (Robert Laffont), dont la nouvelle édition connait des tirages record. 

    Les manifestants du 26 mai ne peuvent ignorer cette réalité. Leur combat ne peut se limiter au refus du mariage gay. Le « grand remplacement » de population de la France et de l’Europe, dénoncé par l’écrivain Renaud Camus, est un péril autrement catastrophique pour l’avenir. 

    Il ne suffira pas d’organiser de gentilles manifestations de rue pour l’empêcher. C’est à une véritable « réforme intellectuelle et morale », comme disait Renan, qu’il faudrait d’abord procéder. Elle devrait permettre une reconquête de la mémoire identitaire française et européenne, dont le besoin n’est pas encore nettement perçu. 

    Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes. 

    Il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un « autre monde ». C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien.

    Dominique Venner

    http://www.oragesdacier.info/

  • Entendez-vous cette colère qui monte, sur terre et dans les airs ?

    Les incidents survenus ce lundi midi lors du Comité central d’entreprise de la compagnie Air France ont choqué le gouvernement et une classe politique soudain inquiets, non devant un chômage devenu structurel et bon allié d’un capitalisme libéral plus souvent maître-chanteur que véritable capitaine d’entreprise, mais devant la colère de salariés menacés de perdre leur gagne-pain et prêts à en découdre, au risque de déchirer quelques chemises et de briser quelques vitres… La même peur que devant le soulèvement des Bonnets rouges ou la révolte des ouvriers de Continental il y a quelques années ; la même peur que, tout d’un coup, « l’ordre républicain » soit bousculé ou qu’il n’intimide plus personne, perdu à tout jamais dans l’esprit de Français actifs qui comprennent trop bien que « la vérité est ailleurs » et la justice sociale encore plus ! Bien sûr, parmi les révoltés du jour, il y avait aussi des larrons qui ont profité de l’occasion pour user d’une violence qui reste malheureuse. Bien sûr… Mais la première violence n’est-elle pas celle d’un libéralisme qui oublie trop souvent les hommes pour ne s’intéresser qu’aux profits ?

    En disant cela, certains croiront entendre quelque militant d’extrême gauche et m’accuseront de légèreté, de démagogie ou de « communisme » : ils se trompent, et je n’ai aucune tendresse pour les Besancenot et consorts qui font tant de mal à la cause ouvrière qu’ils voudraient annexer et, qu’en définitive, ils ne font que desservir, faute de propositions crédibles et de lucidité politique.

    Je ne méconnais pas les problèmes de la compagnie aérienne et je ne suis pas non plus un client habituel de celle-ci ni des autres, préférant le plancher des vaches au plafond d’Icare… Mais je constate que, dans le cas présent, ce sont les personnels de l’entreprise qui font les frais d’une stratégie hasardeuse de la part du groupe et de l’Etat, actionnaire à 17 % de celui-ci et bien peu « stratège » ! Il faudra bien en reparler pour dénoncer cette absence de perspective qui, en définitive, ne surprend plus vraiment de la part d’un Etat dont l’autorité suprême légale est remise en jeu tous les cinq ans, au risque de ne pouvoir incarner une continuité pourtant bien nécessaire en ces temps de mondialisation et de puissances économiques et financières de type néo-féodal.

    Ce qui m’énerve dans cette affaire, c’est l’attitude quasi-unanime de la classe politique dirigeante ou de l’opposition dite républicaine, si promptes à condamner des travailleurs exaspérés et tentés par une violence passagère et illégale quand elles protestent mollement lorsqu’un dirigeant de grande entreprise, malgré un échec économique flagrant et après avoir licencié nombre de salariés, quitte son poste avec un pactole souvent injustifié et démesuré : « selon que vous serez puissant ou misérable… », rapporte la fable célèbre et toujours actuelle.

    Ce qui « m’amuse » dans cette même affaire, c’est cette grande peur des bien-pensants, selon l’heureuse et cruelle formule de Bernanos, devant l’émeute des salariés : une grande peur qui se marque aussi par une certaine censure sur les sites de certains journaux quand le propos ne condamne pas les émeutiers mais interroge sur les responsabilités. Ainsi, Le Figaro a-t-il « refusé » mon commentaire de ce soir sur les violences (légitimes ?) des salariés d’Air France, commentaire que je reproduis ci-dessous, à titre d’information.

    « Au risque de choquer, je me demande pourquoi cela n'arrive pas plus souvent ! La brutalité de ce plan de licenciements me rappelle la formule du royaliste Bernanos, reprise par Maurice Clavel, sur "l'économie sauvage"... Alors, qui sont les vrais coupables de cette violence ? "Qui a commencé ?", s'exclamait Maurras en attaquant un certain patronat peu social au début du XXe siècle... »

    Robert Aron écrivait, il y a bien longtemps, une formule toute maurrassienne et que le vieux royaliste social que je suis peut reprendre à son tour : « Quand l’ordre n’est plus dans l’ordre, il est dans la révolution ». Quand la République n’ose plus protéger les salariés de peur d’effrayer les actionnaires et les investisseurs, il est temps de lui signifier son congé, y compris en déchirant sa chemise…

    (à suivre : quelles propositions pour une compagnie aérienne nationale française ? Quelles protections pour les travailleurs du ciel dans un espace aérien mondialisé ?)

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Marine Le Pen traite François Hollande de "vice-chancelier" d'Angela Merkel

  • Quelle philosophie politique de l'écologie?

    Les bons scores des Verts français à la suite des dernières campagnes électorales dans l'Hexagone, la per­sistance des Grünen  ouest-allemands et les sondages favorables aux listes écologistes en Belgique pour les prochaines élections (12% à Bruxelles!) obligent tous les militants politiques, de quelque horizon qu'ils soient, à développer un discours écologique cohérent. En effet, pour la décennie qui vient, pour les premières décennies du XXIième siècle, se dessine une nouvelle bipolarité entre, d'une part, les nationaux-identitaires, animés par une forte conscience historique, et, d'autre part, les Verts, soucieux de préserver le plus harmonieusement possible le cadre de vie de nos peuples. Cette bipolarisation est appelée à refouler graduellement dans la marginalité les anciennes polarisations entre partisans du laissez-faire libéral et par­tisans de l'Etat-Providence. C'est en tout cas ce qu'observe un professeur américain, Peter Drucker (1), dont la voix exprime des positions quasi officielles. Toutes les formes de libéralisme, malgré le sursaut tapageur des années Reagan, sont appelées à disparaître en ne laissant que les traces de leurs ravages mo­raux et sociaux; en effet, les impératifs de l'heure sont des impératifs globaux de préservation: préserver une conscience historique et préserver un cadre de vie concret contre les fantasmes de la «table rase» et contre le messianisme qui promet, avec un sourire vulgairement commercial, des lendemains qui chantent. Ces impératifs exigent des mobilisations collectives; dès lors, beaucoup de réflexes ne seront plus de mise, notamment l'engouement dissolvant pour l'individualisme méthodologique, propre du libéralisme, avec sa sainte horreur des obligations collectives structurantes qui, elles, parient sur le très long terme et ne veulent pas se laisser distraire par les séductions de l'instant (le «présentisme» des sociologues).

    Le libéralisme politique et économique a engendré la mentalité marchande. C'est un fait. Même si d'aucuns, dans des clubs agités par une hayekite aigüe, croient pouvoir prouver que les choses auraient pu tourner autrement. On connaît le bon mot: avec des "si", on met Paris en bouteille. L'histoire est là qui montre l'involution lente mais sûre du libéralisme théorique d'Adam Smith à la déliquescence sociale to­tale que l'on observe chez les hooligans de Manchester ou de Liverpool, chez les consommateurs de crack du Bronx ou dans la déchéance ensoleillée et sidaïque de San Francisco. Le fantasme libéral de la perfecti­bilité infinie (2), qu'on lira à l'état pur chez un Condorcet, a induit les peuples à foncer bille en tête vers les promesses les plus fumeuses, dans une quête forcenée de plaisirs éphémères, de petits paradis d'inaction et de démobilisation. La jouissance hédoniste de l'instant est ainsi devenue le telos (le but) des masses, tandis que les gagneurs, plus puritains, tablaient sur la rentabilité immédiate de leurs investis­se­ments. Jouissance et rentabilité immédiates impliquent deux victimes: l'histoire (le temps), qui est ou­bliée et refoulée, et l'environnement (l'espace), qui est négligé et saccagé, alors que ce sont deux catégories incontournables dans toute société solidement assise, deux catégories qui résistent pied à pied aux fan­tasmes du «tout est possible - tout est permis» et qu'il sera toujours impossible de faire disparaître tota­lement.

    Ce résultat navrant du libéralisme pratique, de cette vision du monde mécanique (qui a le simplisme ex­trême des mécaniques) et de ces suppléments d'âme moralisants (participant d'une morale auto-justifica­trice, d'une morale-masque qui cache l'envie intempérante de tout avoir et tout maîtriser), nous force à adopter

    1) une philosophie qui tienne compte du long terme, tout en préservant

    a) les ressources de la mémoire historique, laquelle est un réceptacle de réponses acquises et con­crètes aux défis du monde, et

    b) les potentialités de l'environnement, portion d'espace à maintenir en bon état de fonctionne­ment pour les générations futures;

    2) une pratique politique qui exclut les discours moralisants et manipulateurs, discours gratuits et a for­tiori désincarnés, blabla phatique qui distrait et endort les énergies vitales.

    Enfin, l'état du monde actuel et la bipolarisation en train de s'installer nous obligent à déployer une stra­tégie précise qui empêchera 1) les rescapés du bourgeoisisme libéral d'investir le camp des «identitaires historicisés» et 2) les rescapés de l'égalitarisme caricatural des vieilles gauches, vectrices de ressentiments, d'investir le camp des «identitaires éco-conscients». Cette stratégie peut paraître présomptueuse: com­ment, concrètement, réaliser un double travail de ce type et, surtout, comment affermir une stratégie en apparence aussi détachée des combats quotidiens, aussi régalienne parce que non partisane et non mani­chéenne, aussi réconciliatrice de contraires apparemment irréconciliables? Les traditions gramsciennes et la métapolitique nous ont enseigné une chose: ne pas craindre les théories (surtout celles qui visent la coin­cidentia oppositorum), être attentif aux mouvements d'idées, même les plus anodins, être patient et garder à l'esprit qu'une idée nouvelle peut mettre dix, vingt, trente ans ou plus pour trouver une traduction dans la vie quotidienne. Organiser une phalange inflexible d'individus hyper-conscients, c'est la seule recette pour pouvoir offrir à son peuple, pour le long terme, un corpus cohérent qui servira de base à un droit nouveau et une constitution nouvelle, débarrassée des scories d'un passé récent (250 ans), où se sont mul­tipliés fantasmes et anomalies.

    Une société de pensée a pour mission d'explorer minutieusement bibliothèques et corpus doctrinaux, œuvres des philosophes et des sociologues, enquêtes des historiens, pour forger, en bout de course, une idéologie cohérente, souple, prête à être comprise par de larges strates de la population et à s'inscrire dans la pratique politique quotidienne. Les idéologies qui nous ont dominés et nous dominent encore dérivent toutes d'une matrice idéologique mécaniciste, idéaliste, moralisante. Le libéralisme dérive des philoso­phies mécanicistes du XVIIIième siècle et de l'idéalisme moralisant et hédoniste des utilitaristes anglais. Ce bricolage idéologique libéral ne laissait aucune place à l'exploration féconde du passé: dans sa métho­dologie, aucune place n'était laissée au comparatisme historicisant, soit à la volonté de se référer à la geste passée de son peuple pour apprendre à faire face aux défis du présent, à la mémoire en tant que ciment des communautés (où, dans une synergie holiste, éléments économiques, psychologiques et historiques s'imbriquent étroitement), si bien qu'un Jacques Bude (3) a pu démontrer que le libéralisme était un obscu­rantisme, hostile à toute investigation sociologique, à toute investigation des agrégats sociaux (considérés comme des préjugés sans valeur).

    Par ailleurs, la philosophie linéaire de l'histoire que s'est annexée le libéralisme dans sa volonté de parfaire infiniment l'homme et la société, a conduit à une exploitation illimitée et irréfléchie des ressources de la planète. Pratique qui nous a conduit au seuil des catastrophes que l'on énumerera facilement: pollution de la Sibérie et de la Mer du Nord, désertification croissante des régions méditerranéennes, ravage de la forêt amazonienne, développement anarchique des grandes villes, non recyclage des déchets industriels, etc.

    Le marxisme a été un socialisme non enraciné, fondé sur les méthodes de calcul d'une école libérale, l'école anglaise des Malthus et Ricardo. Il n'a pas davantage que le libéralisme exploré les réflexes hérités des peuples ni mis des limites à l'exploitation quantitative des ressources du globe. En bout de course, c'est la faillite des pratiques mécanicistes de gauche et de droite que l'on constate aujourd'hui, avec, pour plus bel exemple, les catastrophes écologiques des pays naguère soumis à la rude férule du «socialisme réel». A ce mécanicisme global, qui n'est plus philosophiquement défendable depuis près d'un siècle, se substituera progressivement un organicisme global. Les pratiques politico-juridiques, l'idéologie domi­nante des établissements, notamment en France et en Belgique, sont demeurées ancrées solidement dans le terreau mécaniciste. L'alternative suggérée par le mouvement flamand, appuyée par les sociologues de la Politieke Akademie créée par Victor Leemans à Louvain dans les années 30 (4), a été soit éradiquée par l'épuration de 1944-51 soit récupérée et anémiée par la démocratie-chrétienne soit refoulée par une in­quisition têtue qui ne désarme toujours pas. Or cette alternative, et toute autre alternative viable, doit se déployer au départ d'une conscience solidissime de ses assises. Ces assises, quelles sont-elles? Question qu'il est légitime de poser si l'on veut prendre conscience de la généalogie de nos positions actuelles, tout comme les néo-libéraux avaient exhumé Adam Smith, Mandeville, Condorcet, Paine, Constant, etc. (5), au moment où ils se plaçaient sous les feux de la rampe, avec la complaisance béotienne de la médiacratie de droite. L'archéologie de notre pensée, qui conjugue conscience historique et conscience écologique, a ses propres chantiers:

    1) Les textes de la fin du XVIIIième siècle, où on lit pour la première fois des réticences à l'endroit de la mécanicisation/détemporalisation du monde, portée par des Etats absolutistes/modernistes, conçus comme des machines entretenues par des horlogers (6). L'idéologie révolutionnaire reprendra à son compte le mé­canicisme philosophico-politique des absolutismes. L'hystérie des massacres révolutionnaires, perçue comme résultat négatif du mécanicisme idéologique, induit les philosophes à re-temporaliser et re-vitaliser leur vision du politique et de l'Etat. Dans sa Critique de la faculté de juger (1790), Kant, auparavant expo­sant des Lumières, opère une volte-face radicale: les communautés politiques ne sont pas des systèmes d'engrenages plus ou moins complexes, mais des Naturprodukte (des produits de nature) animés et mus par une force intérieure, difficilement cernable par la raison. Le poète Schiller prendra le relais du Philosophe de Königsberg, popularisant cette nouvelle attention pour les faits de monde organiques. Dans ce Kant tardif, l'organicisme que nous défendons prend son envol. Intellectuellement, certains libéraux, cosmopolites et universalistes qui battent l'estrade du petit monde parisien depuis quelques années, se re­vendiquent d'un Kant d'avant 1790; le philosophe de Königsberg s'était pourtant bien rendu compte de l'impasse du mécanicisme désincarné... Remarquons, par ailleurs, qu'un Konrad Lorenz a puisé énormé­ment de ses intuitions dans l'œuvre de Kant; or, ne l'oublions pas, il pourfend simultanément deux maux de notre temps, a) l'égalitarisme, stérilisateur des virtualités innombrables et «différenciantes» des hommes, et b) le quantitativisme, destructeur de l'écosystème. Notre axe philosophique part de la volte-face de Kant pour aboutir aux critiques organicistes très actuelles et pionnières de Konrad Lorenz et, de­puis son décès, de l'épistémologie biologique de ses successeurs (Rupert Riedl, Franz Wuketits). De cette façon, nous formulons une double réponse aux défis de notre fin de siècle: 1) la nécessité de replonger dans l'histoire concrète et charnelle de nos peuples, pour ré-orienter les masses distraites par l'hédonisme et le narcissisme de la société de consommation, et 2) la nécessité de prendre les mesures qui s'imposent pour sauvegarder l'environnement, soit la Terre, la Matrice tellurique des romantiques et des écolos...

    2) La révolution épistémologique du romantisme constitue, pour nous, la carrière immense et féconde, où nous puisons les innombrables facettes de nos démarches, tant dans la perspective identitaire/nationale que dans la perspective éco-consciente. C'est un ancien professeur à la faculté des Lettres de Strasbourg, Georges Gusdorf (7), qui, dans son œuvre colossale, a dévoilé au public francophone les virtualités mul­tiples du romantisme scientifique. Pour lui, le romantisme, dans sa version allemande, est mobilisateur des énergies populaires, tandis que le romantisme français est démobilisateur, individuo-subjectif et nar­cissique, comme l'avaient remarqué Maurras, Lasserre et Carl Schmitt. En Allemagne, le romantisme dé­gage une vision de l'homme, où celui-ci est nécessairement incarné dans un peuple et dans une terre, vi­sion qu'il baptise, à la suite de Carus (8), anthropocosmomorphisme. Gusdorf souligne l'importance capi­tale du Totalorganizismus de Steffens, Carus, Ritter et Oken. L'homme y est imbriqué dans le cosmos et il s'agit de restaurer sa sensibilité cosmique, oblitérée par l'intellectualisme stérile du XVIIIième. Nos corps sont des membres de la Terre. Ils sont indissociables de celle-ci. Or, comme il y a priorité ontolo­gique du tout sur les parties, la Terre, en tant que socle et matrice, doit recevoir notre respect. Philosophie et biosophie (le mot est du philosophe suisse Troxler) se confondent. Le retour de la pensée à cet anthro­pocosmomorphisme, à ce nouveau plongeon dans un essentiel concret et tellurique, doit s'accompagner d'une révolution métapolitique et d'une offensive politique qui épurera le droit et les pratiques juridiques, politiques et administratives de toutes les scories stérilisantes qu'ont laissées derrière elles les idéologies schématiques du mécanicisme du XVIIIième.

    3) Dans le sillage de la révolution conservatrice, le frère d'Ernst Jünger, Friedrich Georg Jünger (1898-1977), publie Die Perfektion der Technik  (1939-1946), une sévère critique des mécanicismes de la philo­sophie occidentale depuis Descartes. En 1970, il fonde avec Max Himmelheber la revue Scheidewege qui paraîtra jusqu'en 1982. Cette œuvre constitue, elle aussi, un arsenal considérable pour critiquer le fan­tasme occidental du progrès infini et linéaire et dénoncer ses retombées concrètes, de plus en plus percep­tibles en cette fin de siècle.

    4) Enfin, dans les philosophies post-modernes, critiques à l'égard des «grands récits» de la modernité idéo­logique, le fantasme d'un monde meilleur au bout de l'histoire ou d'une perfectibilité infinie est définiti­vement rayé de l'ordre du jour (9).

    Dans la sphère métapolitique, qui n'est pas «sur orbite» mais constitue l'anti-chambre de la politique, la tâche qui attend cette phalange inflexible des militants hyper-conscients, dont je viens de parler, est d'explorer systématiquement les quatre corpus énumérés ci-dessus, afin de glâner des arguments contre toutes les positions passéistes qui risqueraient de s'infiltrer dans les deux nouveaux camps politiques en formation. Traquer les reliquats de libéralisme et les schématisations d'un intégrisme religieux stupide­ment agressif  —qui relève davantage de la psychiatrie que de la politique—  traquer les idéologèmes dé­sincarnants qui affaiblissent en ultime instance le mouvement écologique, traquer l'infiltration des réflexes dérivés de la vulgate jusqu'ici dominante: voilà les tâches à parfaire, voilà des tâches qui exigent une atten­tion et une mobilisation constantes. Mais elles ne pourront être parfaites, que si l'on a réellement intério­risé une autre vision du monde, si l'on est intellectuellement armé pour être les premiers de demain.

    Robert Steuckers, Bruxelles, 15 août 1990.  

    http://vouloir.hautetfort.com/archive/2015/10/01/quelle-philosophie-politique-de-l-ecologie-5693189.html#more

  • La Manif Pour Tous s’invite à Bordeaux pour les régionales

    LMPT annonce l’organisation d’une série de meetings dans les capitales des nouvelles régions. D’un format totalement inédit, ces réunions publiques donneront la parole à toutes les têtes de liste aux élections régionales. Les premiers rendez-vous sont d’ores et déjà confirmés :

    • le 30 octobre à Bordeaux,
    • le 2 novembre à Lyon
    • le 28 novembre à Paris.

    "Questions pour un président de région", c'est l’intitulé de cette série de meetings dont le principe est simple : inviter les têtes de listes à venir répondre à une série de questions sur leur projet pour la région, la place des familles, l'éducation, la solidarité, la justice, la vie quotidienne...

    Ces échanges permettront également d'évoquer avec les candidats à la présidence de la région leur vision de la politique, leurs valeurs, leurs engagements.

    Tous les candidats, têtes de liste aux régionales, sont invités. Ils seront interrogés chacun à tour de rôle et ne se croiseront pas. Des intermèdes entre chaque candidat seront assurés par des experts et des représentants de La Manif Pour Tous.

    Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous, explique :

    "L’objectif est simple : permettre aux électeurs de se faire une opinion sur les candidats, leurs programmes et leurs visions de la famille et de la société. La famille est la matrice de la société. La famille assure le lien entre l’individu et la société. Dans les périodes de crise et de troubles multiples que nous connaissons, il est essentiel d’apporter des réponses construites avec et pour les familles".

    1er rendez-vous le 30 octobre à Bordeaux à 20h à l’Athénée Municipal (place Saint Chrisoly) 5 candidats têtes de listes ont déjà confirmé leur participation :

    • Virginie Calmels (LR),
    • Yvon Setze (DLF),
    • Jacques Colombier (FN),
    • José-Manuel Boudey (PFE),
    • William Douet (UPR).

    Attente des réponses d’Alain Rousset (PS-PRG), de François Coutant (EELV), d’Olivier Dartigolles (PCF), de Jean Daniel (FDE) et de Guillaume Perchet (LO).

    L

    Michel Janva

  • ANGOISSE DES ECOLO-GUIGNOLOS : VERS L’ECHEC DE LA COP21 ? (par l’Imprécateur)

    À Biot, Cannes, Mandelieu, « on n’a jamais vu ça » et aussitôt le slogan est lancé « c’est un effet du réchauffement climatique. » Le manque de mémoire des gens peu surprendre, celui des pseudo-scientifiques qui s’autoproclament climatologues encore plus. Des inondations comme celle de ce 3 octobre 2015, il s’en est déjà produit des dizaines qui furent parfois plus fortes encore, en l’absence d’urbanisation excessive et irréfléchie, un mal dénoncé lui aussi, sans fonte des glaciers et de la banquise, sans usines chimiques et moteurs diésels, sans centrales nucléaires. Pour le vérifier, il suffit de consulter les archives des municipalités et des paroisses, comme l’a fait Emmanuel Leroy-Ladurie (Histoire du climat depuis l’an mil). Si les élus locaux et nationaux connaissaient l’histoire du climat, ils diraient, peut-être, moins de bêtises aux journalistes pour justifier leur incompétence et leurs erreurs.

    Biot est un vieux village d’origine romaine situé entre Nice et Cannes, à hauteur d’Antibes, construit autrefois sur une butte, aujourd’hui répandu dans la vallée inondable.

    La Brague passe à son pied et les romains avaient construit un aqueduc surélevé pour alimenter Antibes en eau potable depuis Biot, sans qu’elle puisse être polluée en cas de crue.

    Pourquoi avoir construit le village en hauteur plutôt que dans la vallée ? Le motif souvent invoqué, la sécurité militaire, n’est qu’une explication partielle, valable pour ce village fortifié, et aussi pour Antibes (l’Antipolis des Grecs) perchée sur son rocher, notamment pendant la période d’occupation coloniale musulmane du VIIIème au XIVème siècle inclus, qui a laissé la région tellement ravagée qu’Henri II de Provence dut la repeupler et la re-cultiver après le départ des Musulmans. Ils avaient fait de Biot une base de leur piraterie esclavagiste en Méditerranée, exportant les indigènes de la région vers des cieux plus orientaux. Le climat avait été chaud jusqu’ici, ils a commencé à se refroidir au XIVème siècle, le froid venant a peut-être autant fait pour pousser les mahométans à regagner l’Afrique du Nord que la décision du pouvoir royal de les chasser de leur colonie provençale.

    Si les Romains ont construit en hauteur et pas dans les vallées comme ils l’ont souvent fait ailleurs, c’est surtout que les débordements de la Brague à Biot, du Paillon à Nice, du Var  à Cagnes-sur-mer, de l’Ouvèze à Vaisons-la-Romaine étaient déjà connus pour se produire en septembre-octobre avec régularité et violence, l’histoire en témoigne : le pont sur l’Ouvèze de Vaisons existe depuis le premier siècle, soit 2 000 ans, son tablier est à 17 mètres au-dessus de l’Ouvèze. En 1616, l’eau est montée par-dessus le parapet qu’elle a emporté ainsi que plusieurs maisons, mais il n’y a eu aucune victime parce que les gens savaient quoi faire : monter dans les collines voisines. En 1992, la crue arrive le 22 septembre, et une fois encore le pont résiste, sauf le parapet qui est à nouveau emporté. Ils sont bêtes ces Romains ? Ils auraient dû faire des parapets plus solides ? Au contraire, car si le parapet résistait, la pression latérale exercée par l’eau serait trop forte pour le pont et c’est lui qui serait emporté, mieux vaut perdre le parapet, qui ne coûte pas cher, que le pont. La preuve : le pont routier gallo-romain vieux de 2 000 ans est toujours là.

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