- Page 64
-
-
Cette immigration qui nous coûte de plus en plus cher
Le coût de l’immigration est un sujet quelque peu tabou puisque les différents services de l’Etat ne mettent pas à disposition des citoyens tous les éléments pour faire l’addition. Les différentes évaluations globales du coût de l’immigration en France sont donc diamétralement différentes selon le profil idéologique de la personne chargée de réaliser l’étude.
Ce sujet est pourtant essentiel pour mesurer les implications de la déferlante migratoire en cours, à l’heure même où les contribuables français sont priés chaque jour de faire des efforts financiers supplémentaires.
Sans nous lancer dans une énième étude globale sur le coût de l’immigration qui, dans tous les cas, explose depuis quelques mois, nous avons donc choisi de vous donner quelques indices qui proviennent d’une source peu suspecte d’être politiquement incorrecte. C’est dans le mensuel économique Capital du 1er mars 2015 que nous avons puisé quelques éléments d’information.
Les immigrés vivent plus souvent des minima sociaux que les natifs, et Capital écrit à ce sujet : « les étrangers de première génération recourent plus souvent que les natifs aux minima sociaux, notamment les Africains, dans une proportion presque quatre fois plus élevée« .
-
« Robert E. Lee » d’Alain Sanders
Le 9 avril 1865, voici cent cinquante ans, Robert Edward Lee, nommé quelques mois plus tôt général en chef des armées confédérées épuisées (en hommes comme en munitions) et exsangues après les défaites de Fort Stedman puis de Petersburg, signait leur reddition à Appomatox. Le début d’une très longue nuit pour le Dixie (*).
Une nuit dont il n’est toujours pas sorti comme le prouve le récent bannissement, dans plusieurs Etats du Sud où il flottait encore, de son drapeau présenté comme le « sinistre symbole de l’esclavage et du suprématisme blanc ».
Un gentilhomme de Virginie
Auteur notamment de L’Amérique que j’aime : Un dictionnaire sentimental du Nouveau Monde (Éditions de Paris, 2004) et de L’Amérique au cœur, au cœur de l’Amérique (Atelier Fol’Fer, 2010), Alain Sanders peut être considéré comme l’anti-Martin Peltier dont nous commentions récemment les 20 raisons d’être anti-américain(1). Mais il a aussi écrit La Désinformation autour de la guerre de Sécession (Atelier Fol’Fer, 2012) et le portrait qu’il publie aujourd’hui du général Lee complète et en partie explique l’essai ravageur de Martin Peltier. Rien de plus étranger en effet à l’Amérique de Lehman Brothers et des Bush père et fils, de Michael (dit Martin Luther) King et des Clinton, de l’Anti-Defamation League et de l’apatride Obama que Robert E. Lee : un « gentleman de Virginie » appartenant à la très aristocratique Eglise épiscopalienne, branche américaine de l’anglicanisme qui ne reniait rien de ses ancêtres arrivés sous les Stuarts ni de ses racines profondément européennes. Un gentilhomme, écrit son biographe, « dans la lignée des Cavaliers de Charles 1er opposés aux Têtes rondes du dictateur Cromwell ».
Deux sociétés inconciliables
Un antagonisme séculaire, autant idéologique qu’épidermique, culminera pendant la guerre de Sécession que les Américains nomment Civil War, expression qui exprime mieux son incroyable sauvagerie — essentiellement du côté yankee, bien décidé à vitrifier et à éradiquer l’adversaire et sa Weltanschauung. Comme le notait Dominique Venner dans l’un de ses plus beaux livres, Le Blanc Soleil des vaincus (La Table ronde, 1975), « cette guerre n’a pas seulement opposé deux nations mais deux sociétés, deux conceptions du monde inconciliables ». Pour que triomphe la société marchande et cosmopolite du Nord, poursuit Venner, était primordiale « la disparition de la société du Sud, de son bonheur serein et de son élégante beauté », trop européenne, voire Ancien Régime.
Déjà, une guerre du XXè siècle
Dans des chapitres clairs, Alain Sanders expose la genèse du conflit qui est en fait une tentative d’invasion et d’asservissement sous le prétexte de l’abolition d’un esclavage d’ailleurs déjà moribond et auquel Lee était personnellement opposé. Après les victoires initiales – Fort Sumter, Cheat Mountain, First Manassas, Fredriksburg, Chancellorsville…) – d’un Sud qui avait donné à la jeune République des Etats-Unis l’essentiel de son encadrement militaire, l’armée confédérée, affamée et privée de tout n’est plus qu’une « armée de gueux » comme le constate Lee avec désespoir. A partir de Gettysburg (juillet 1863), c’est donc la contre-offensive du Nord, fort d’un réservoir humain incommensurablement supérieur, de ressources financières illimitées… et de généraux comme Grant et Sherman n’hésitant pas à massacrer les populations civiles ennemies ou à les prendre en otages. Préfiguration de ce qui se généralisera au siècle suivant.
Qu’écrit en effet le général nordiste (et futur président des Etats-Unis) Ulysses Grant le 11 avril 1863 en évoquant la nécessité de « la mise du Sud sous le joug » ? « C’est notre devoir d’affaiblir l’ennemi en détruisant sous ses moyens de subsistance, en le privant de tous les moyens de cultiver ses champs. » Et Sherman, qui estime que « le gouvernement des Etats a absolument tous les droits […], droit de prendre leurs vies, leurs maisons et leurs terres, absolument tout », de surenchérir le 21 juin 1864 : « Il y a toute une classe de Sudistes, hommes, femmes, enfants, qui doivent être tués et déportés avant que l’on puisse espérer rétablir l’ordre et la paix. » Programme auquel le secrétaire à la Guerre Stanton donne par retour de courrier « toute [s]on approbation », cependant qu’un officier nordiste se vante d’avoir « brûlé tout ce qu’il a trouvé » en territoire sudiste, « jusqu’au moindre grain de maïs ».
« Formater une Amérique homogène »
Sanders a raison de se référer à ce propos à la « barbarie des Têtes rondes de Cromwell » nourries d’une lecture littérale de l’Ancien Testament, où les Hébreux exterminent sans états d’âme les Cananéens et autres peuples dont ils guignent le territoire. Mais s’y ajoute, et l’on rejoint là Martin Peltier, la « bonne conscience » qui fait des Américains du Nord un autre peuple élu et de leur pays l’Empire du Bien, tout désigné pour rééduquer les autres. Un projet mis en œuvre dès 1862 quand à la Nouvelle-Orléans, relate Sanders, « le général Butler (alias “La Bête”) s’appliqua à détruire systématiquement le système éducatif local pour lui substituer un modèle nordiste » avec des enseignants importés du Nord et l’autodafé des ouvrages scolaires sudistes. L’entreprise de lobotomisation donna évidemment toute sa mesure après la défaite confédérée, pendant la période atroce appelée par antiphrase la Reconstruction et que Sanders traite dans un chapitre poignant intitulé « Le Sud à genoux ».
La Civil War ayant été d’abord selon ses vainqueurs « la guerre de l’éducation et du patriotisme contre l’ignorance et la barbarie », un décret fut pris en 1870 visant à « éradiquer l’éducation catholique et religieuse pour formater une Amérique homogène à partir du modèle évangélique de Nouvelle-Angleterre » – elle-même « formatée » par les Puritains fanatiques ayant fui la trop « Merry England ».
Ruiné, malade, désespéré, Robert Lee accepta après la défaite de diriger le Washington College, lui qui avait été le directeur de West Point. Il mourut en 1870. Il faudra attendre plus d’un siècle pour que le maudit – auquel nul n’avait pu imputer le moindre crime de guerre, certains chefs nordistes ayant même salué son humanité envers leurs soldats faits prisonniers –soit enfin restauré en 1975 dans l’ensemble de ses droits ainsi que dans sa citoyenneté américaine.
Camille GALIC, 2/10/2015
Alain Sanders : Robert E. Lee, éditions Pardès, septembre 2015, collection « Qui suis-je ? », 128 pages richement illustrées avec Chronologie, Annexes et, hélas, l’inévitable « étude astrologique » clôturant chaque volume de la collection, qu’elle décrébilise.
Notes :
(* de la rédaction) Le Dixie flag est une appellation courante du drapeau confédéré.
(1 de l’auteur) 20 raisons d’être anti-américain de Martin Peltier -
Liberté d’expression bâillonnée : avec les socialistes, c’est toujours plus
Un sénateur socialiste, Luc Carvounas, veut doubler les peines des dépositaires de l’autorité publique reconnus coupables d’injures.
Ils n’ont vraiment rien de mieux à faire… La situation de notre pays est catastrophique, nous sommes englués dans une crise économique sans précédent, empêtrés dans une crise migratoire d’envergure inégalée, menacés d’attentats de grande ampleur. Mais un sénateur socialiste, Luc Carvounas, veut doubler les peines des dépositaires de l’autorité publique reconnus coupables d’injures.
L’objectif, on le comprend, est de permettre de poursuivre de manière plus efficace les opposants politiques qui, à l’instar de Nadine Morano, tiennent des propos non conformes à la pensée unique. Il déclare au Parisien :
Je considère que dans le contexte général ambiant, illustré dernièrement par les propos de Nadine Morano, le politique a un devoir d’exemplarité. Si on peut démontrer qu’il y a circonstance aggravante, alors je demande un doublement de la peine. Cela soulève aussi la question – même si je ne l’évoque pas dans cette loi-là – de l’immunité parlementaire qui apparaît comme de l’impunité parlementaire. […] Il faut que le législateur se penche sur cette question car nos concitoyens, eux, ne comprennent pas.
-
L’Allemagne en question
La révélation, en septembre 2015, de l’installation par le groupe Volkswagen (Audi, Porsche, Skoda, VW, etc.) d’un logiciel permettant de manipuler les tests antipollution sur ses moteurs diesel aux États-Unis, confirmée par l’annonce par Volkswagen que le moteur incriminé équipe 11 millions de véhicules dans le monde et par la déclaration du ministre des Transports allemand Alexander Dobrindt admettant que la manipulation des tests antipollution avait également eu lieu en Europe, constitue un scandale sans précédent.
Cette affaire concernant le premier constructeur automobile mondial porte atteinte à la fois à l’image de « sérieux » de l’industrie automobile allemande, et à la crédibilité d’une Allemagne qui feint de se présenter comme un champion de l’écologie et une puissance respectable.
Crédibilité affectée
Les conséquences de sa propre fraude sur le groupe allemand sont déjà importantes. Sa crédibilité et son capital confiance sont affectés. Dès l’annonce du scandale, le titre a perdu près du tiers de son cours à la Bourse de Francfort en trois jours, soit une perte de plus de 22 milliards d’euros. Le déficit de confiance est considérables auprès des actionnaires et, surtout, des clients qui ont découvert avec stupeur que la réputation de fiabilité et de compétence des firmes allemandes était largement surfaite. À terme, les sanctions que ne devraient pas manquer de prendre les États-Unis pourraient coûter près de 10 milliards d’euros sans compter les rappels des véhicules aux États-Unis mais aussi en Europe et dans certains pays asiatiques.
En outre, le scandale a éclaté à un moment de crise économique généralisée. Ainsi, le ralentissement de l’économie de la Chine aura aussi des conséquences sur les résultats du groupe allemand pour qui la Chine est un marché essentiel. Plus largement, c’est le prétendu « modèle » allemand qui est mis à l’épreuve par une affaire qui révèle crûment les contradictions et l’hypocrisie d’un système que certains se sont trop empressés de célébrer à qui mieux mieux.
L’impossible double jeu allemand
Voici donc une Allemagne qui prétend se faire le champion de l’écologie quand il s’agit, par exemple, de saboter, avec ses supplétifs « verts », le nucléaire français, mais qui n’a aucun scrupule à entretenir des centrales à charbon - source d’énergie émettant le plus de gaz à effet de serre – et fraude sans vergogne sur les tests anti-pollution de ses automobiles. [....]
Dr. Charles Saint Prot
La suite sur Alayammagazine.com
http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-Allemagne-en-question
-
Léon Daudet : Le passé ressuscité
Les Souvenirs littéraires de Léon Daudet viennent d'être réédités dans la collection des Cahiers rouges. Une anthologie consacrée au journalisme et à la littérature, mais qui recèle aussi des souvenirs médicaux et politiques.
Les éditions Grasset viennent de rééditer les Souvenirs littéraires de Léon Daudet autrefois publiés dans Le Livre de poche, un choix de textes opéré par Kléber Haedens dans les neuf volumes de souvenirs de l'écrivain, du polémiste, du directeur de L'Action Française. Choisis avec goût, habileté et discernement, les textes de cette anthologie donnent une bonne idée du talent et du caractère de Daudet. On y trouve des pages se rapportant au journalisme et à la littérature, d'où le titre, mais aussi des souvenirs médicaux et politiques.
De Hugo à Dreyfus
Fantômes et Vivants couvre la période qui va de 1880 à 1890. Il faut lire la description des funérailles de Victor Hugo, montagne de vanité dérisoire comme toutes les cérémonies mortuaires dénuées de dimension spirituelle. Daudet, en un mot, écrase le Panthéon : « C'est ici la chambre de débarras de l'immortalité républicaine et révolutionnaire. »
Devant la douleur évoque les études médicales que Daudet mènera presque à leur terme, et la maladie qui emporta son père. Nous voyons Potain, grand professeur dont la fréquentation quotidienne de la misère humaine n'avait pas émoussé la sensibilité : le voici qui glisse un billet dans la poche d'un convalescent nécessiteux ou qui continue de soigner de ses propres mains un patient dont l'anévrisme va éclater : « Et voici le maître qui serre avec amour, contre son épaule trempée de sang, la pauvre tête épouvantée et oscillante, lui fait ainsi franchir le grand passage. »
L'Entre-deux-guerres va de 1890 à 1904 ; Daudet y parle du Figaro, de Barrès, de la Revue des deux Mondes, institution bien pensante s'il en fut. Nous pouvons y admirer le magnifique portrait d'un libéral, de l'éternel libéral, le duc d'Haussonville : « La démocratie lui semble un flot irrésistible et il s'y baigne en souriant, avec un caleçon d'ancien régime. Il me représente le conservateur type, qui croit que le révolutionnaire a raison, qui porte en épingle de cravate une fidélité de bon ton et meurt du désir d'un portefeuille dans un cabinet radical. »
Dans Salons et Journaux nous pénétrons chez la merveilleuse comtesse de Loynes qui réunit, autour de Jules Lemaître, une brillante société d'écrivains, d'artistes et de journalistes. Après avoir inspiré en grande partie la fondation de la Ligue de la Patrie française, Mme de Loynes participera au lancement de l'AF par un don de 100 000 francs-or. Au temps de Judas nous transporte dans l'affaire Dreyfus, dans les luttes de la Ligue de la Patrie française, dans l'affaire Syveton, député nationaliste qui avait giflé publiquement le général André, ministre de la Guerre, responsable de l'ignoble affaire des fiches, en lien, semble-t-il, avec la franc-maçonnerie qui voulait freiner la carrière des officiers suspects d'être réactionnaires. Syveton fut "suicidé" la veille de son procès.
De Paris à Bruxelles
Vers le roi parle de l'académie Goncourt et de l'Action française. Il trace un portrait saisissant de Maurras, physique, moral et intellectuel à la fois : « Le bruit s'est répandu que derrière les politiciens, et au-dessus d'eux, il y avait, en France, un grand politique, mais entêté – croyait-on alors – dans une conception surannée du pouvoir royal, jugée irréalisable. Or ceux qui se mettaient à l'école de Maurras commençaient par goûter la joie incomparable de comprendre... Or, personne n'a le droit, quand il a une fois entrevu la vérité, religieuse ou politique, de s'y soustraire, sous le fallacieux prétexte qu'il est difficile de l'obtenir. »
La Pluie de sang consacrée à la Grande Guerre, nous montre Daudet déposant devant la Haute Cour de Justice et contribuant à mettre hors d'état de nuire ceux qui voulaient livrer la France à Guillaume II sous le prétexte mensonger du pacifisme. Député de Paris, publié en 1933, évoque les années parlementaires de Léon Daudet. Nous nous permettons de renvoyer le lecteur à notre article consacré à ce livre, paru dans L'AF 2000 le 1er octobre 2009. Il s'agit du plus bel antidote aux tentations du parlementarisme.
Un grand mémorialiste
Vingt-neuf mois d'exil, enfin, nous montre la famille Daudet réfugiée en Belgique parce que Léon avait été condamné pour « crime de paternité » à la suite du louche assassinat de son fils Philippe. Tout le monde connaît l'évasion rocambolesque de la Santé. Finalement, en 1929, une partie de la presse française et la majorité de la presse francophone, belge et suisse, s'exprima en faveur de Daudet – tel était le rayonnement de l'écrivain et de l'Action française – et une amnistie lui permit de rentrer en France, chez lui.
Ces souvenirs sont extraordinaires.
Léon Daudet possède, outre son talent de polémiste, un don d'évocation du passé qui le place au premier rang des mémorialistes. Avec ce visionnaire, grand artiste et homme de coeur, nous entrons dans une véritable résurrection du passé. Que ceux qui ne possèdent pas les oeuvres de Daudet dans leur bibliothèque se hâtent d'acquérir ce volume : leur culture d'AF s'enrichira, et leur culture tout court, littéraire, politique, et humaine.
Gérard Baudin L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 3 au 16 décembre 2009
* Éditions Grasset, Les cahiers rouges, 570 pages, 13,80 euros.
-
1 milliard d'euros pour la Turquie
Lu dans la Lettre de l'Expansion :
-
La délinquance continue d’augmenter selon l’INSEE
Le nouvel outil statistique, présenté comme « plus fiable et impartial », montre que tous les indicateurs étudiés, hormis les homicides, sont à la hausse. Ce panorama, encore parcellaire, ne prend pas en compte les viols, les actes de vandalisme ou les délits économiques et financiers. Personne ne sera surpris de ces statistiques, tant la politique actuellement menée par Valls-Taubira est ahurissante, politique de permissivité qui vise à chercher systématiquement des excuses aux délinquants et surtout qui vise, sous le verbiage de réinsertion, à leur octroyer toutes les faveurs.
C’est ainsi qu’un braqueur a ouvert le feu contre un policier de 36 ans, le blessant très grièvement (celui-ci est toujours entre la vie et la mort), avant de se faire abattre. Mais qui donc était ce braqueur ? Dans la presse, il est présenté comme un évadé « en cavale ». La réalité est quelque peu différente : Pour être « en cavale », ce braqueur n’a jamais dû escalader d’enceintes, n’a jamais dû fausser compagnie à ses geôliers. S’il était en cavale, c’est après être sorti par la porte de la prison qui lui avait été grande ouverte. En effet, dans le but de réinsérer les détenus (véritable obsession de Valls-Taubira), ceux-ci obtiennent des permissions (alors que déjà tout détenu n’effectue jamais la totalité de sa peine). Or, au terme de sa permission, le braqueur n’avait jamais regagné sa prison. Voilà comment notre braqueur s’était, paraît-il, évadé… Ainsi donc, si évasion il y a, elle a eu des complicités au plus haut sommet de l’Etat. Cela est d’autant plus ahurissant qu’il avait été fiché pour radicalisation islamique, puisqu’une fiche « S » avait été établie le concernant, exactement comme pour Mohamed Merah, les frères Kouachi, etc. Mais qu’est-ce que l’Etat ne ferait-il pas pour réinsérer ? Aujourd’hui, une famille française vit l’angoisse de l’annonce de la mort à cause de la politique criminelle de l’actuel gouvernement. Quand donc une véritable politique sécuritaire, qui passe par le rétablissement de la peine de mort, et qui permettra de combattre la délinquance et la criminalité, sera-t-elle mise en place ? Quand donc les gouvernements auront à coeur de défendre le bien commun plutôt que de vouloir systématiquement réinsérer des déviants, fussent-ils les plus abominables criminels ?
PS : Hier, Imad Chafouk, caïd de Vitry-sur-Seine (94) et trafiquant de drogue s’est évadé lors d’un tournoi de boxe, organisé à Agen. Il était libérable en 2022 (et donc condamné à une peine allant bien au delà). Il s’était déjà évadé en 2009. Merci, peuvent dire tous ces gens, à Valls-Taubira pour cette politique de réinsertion. Les honnêtes citoyens, eux, comptent leurs victimes.
Lien permanent Catégories : actualité, France et politique française, insécurité, lobby 0 commentaire -
Les têtes bien faites et les têtes bien pleines
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
Les promoteurs des pédagogies farfelues actives aiment à user abusivement de citations pour étayer leur propos. Sans doute est-ce là une manière de démontrer le vide abyssal l’étendue de leur culture. Montaigne fait partie de leurs références favorites. De tonitruants « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine » sont assénés régulièrement un peu partout où enseignants et formateurs sont formatés formés en guise d’argument imparable coupant court à toute discussion sérieuseopposition formulée par ceux qui ne savent pas.
Dans la même veine, une citation tronquée exhumée du Moyen-Âge leur permet d’affirmer de manière imparable que les enseignants faisant oeuvre de transmission passéistes considèrent que l’élève estun vase à remplir de force. Peu importe si la citation en question portait à l’origine sur l’extrême délicatesse avec laquelle il faut agir au contact de l’esprit humain et de ses limites, l’important est de mettre l’accent sur le côté je-te-fourre-tout-ça-dans-la-tête-et-tant-pis-pour-toi.
L’idée sous-jacente à cet ersatz d’ argument consiste à dire que la transmission de connaissances contribue à former des abrutis cultivés mais incapables d’utiliser cette culture au lieu de former les gens à ne pas réfléchir. Ce d’autant plus que ces fameuses connaissances sont en deux coups de clic à la portée de tous. Néanmoins, ces démagogues penseurs ne savent même pas oublient que la réflexion est largement dépendante du nombre de connaissances bien acquises stockées dans la mémoire à long terme des individus. Les approches cognitivistes sur le développement de l’expertise chez les individus, et ce dans une multitude de domaines, démontrent clairement que la profondeur de réflexion d’un individu dépend totalement de la quantité de connaissances qu’il maitrise réellement. Celles-ci permettent d’élaborer des schémas de pensée plus complexes dont nos fameux experts sont incapables puisque la maitrise des données nécessaire au traitement d’un problème libère de la place dans la mémoire de travail des individus et que celle-ci a des capacités extrêmement limitées. On peut faire ce qu’on veut, on ne peut pas raisonner à partir de rien. Une personnes qui, comme moi, n’a aucune idée en matière de physique quantique, ne comprendra pas grand chose à un texte écrit par un éminent spécialiste de la question et ce même en ayant à sa disposition un accès à internet ou toute autre ressource documentaire à portée de main. La compréhension du texte va débuter dès lors que va commencer l’apprentissage des différentes notions de la discipline en question. Et ce ne sont pas des gesticulations techniques palliatives ou autre dispositif de travail sur document qui combleront ce manque. Attention, je ne dis pas que ces méthodes n’apportent rien, je dis qu’elles apportent beaucoup moins que des connaissances. La nuance est de taille.
Toujours dans le même ordre d’illusion idée, la traditionnelle sempiternelle répétition des notions est présentée, elle aussi, comme tuant l’esprit (drill and kill). Pourtant, dans la pratique, c’est exactement l’inverse qui se produit. En effet, biologiquement, ce sont les connexions inter-neuronales qui déterminent le fonctionnement mental. Plus celles-ci sont nombreuses et plus un apprentissage est effectif et assuré. Or, il n’existe qu’une seule manière efficace d’augmenter le nombre de ces connexions : s’entrainer et répéter.[1] Encore et encore. Répéter permet d’ancrer les nouvelles notions dans la mémoire lexicale[2]. Le nouvel apprentissage est alors enregistré mais pas encore compris. C’est ce qu’on appelle « apprendre par cœur ». Incontournable puisque sans cela, il n’y a pas de nouveau mot, de nouvelle définition, formule ou je ne sais quoi d’autre. A cet apprentissage doit toutefois s’ajouter un second volet pour faire passer la nouvelle connaissance dans la mémoire sémantique, autrement dit là où se situe la compréhension. Et là aussi, c’est par le biais de la répétition qu’elle s’y installe définitivement. Toutefois, une nuance de taille doit être ajoutée : pour comprendre, il s’agit de répéter dans différents contextes[3]. Il n’est pas très rentable de faire inlassablement la même chose, il faut en varier les applications. Ce n’est que comme cela que l’apprentissage prend vraiment du sens. Mais on reste envers et contre tout dans le domaine de la répétition.
Puisque méthodes inefficaces actives axée sur l’évitement la construction du savoir par l’apprenant sont horriblement chronophages, elles sont confrontées à deux choix : soit elles font une croix sur un bon nombre de répétitions et donc l’élève doit se rabattre sur un apprentissage par cœur à domicile qu’il aura à peu près oublié le lendemain même du test, soit la quantité de connaissances dispensée dans ces cours est réduite comme peau de chagrin et on en arrive à se féliciter qu’un élève sache dire son prénom correctement et compter jusqu’à 6 ne fasse que des progrès ridiculement fort modestes.
En revanche, les modèles axés sur la transmission permettent, eux, d’augmenter massivement le nombre de répétitions. Surtout si l’enseignant, dans la phase où il montre, varie déjà considérablement les contextes, qu’il fait travailler ses élèves eux aussi dans cette constante variation et qu’il fait le nécessaire pour s’assurer continuellement de l’avancement de l’apprentissage.
On est donc à des années lumières de l’opposition entre têtes bien faites et têtes bien pleines dénoncées par certains esprits chagrins et, à vrai dire, il n’est tout simplement pas possible d’avoir les premières sans passer par les secondes !
Pour Les Observateurs, Stevan Miljevic, le 2 octobre 2015
[1] Alain Lieury « Mémoire et réussite scolaire », Dunod, Paris, 2012, p.126-127
[2] Ibid p.25
[3] Ibid p.43
-
Zoom : Stéphane Blanchonnet - Président du comité directeur de l'Action Française (06-10-2015)