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Comment rejoindre Terre et Peuple ? -
I Média S2e35 - La Voix du Nord, tract anti-Front National
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La transparence : un outil du totalitarisme
Les médias, la presse et toute une mode exigent toujours plus de transparence dans la vie politique. Si le but est d'éviter la malhonnêteté, personne ne peut y trouver à redire. Mais l'exercice a ses limites : si le vote n'était pas secret, beaucoup d'électeurs voteraient différemment en raison de la pression sociale pesant sur eux.
L'individu n'est pas une monade autonome. Il est plongé dans le milieu social et en interaction d'influence avec lui. L'exigence de transparence est celle de tout pouvoir totalitaire. George Orwell avait imaginé une telle société où le pouvoir vous disait : « Big Brother vous regarde ! ».
La propriété privée est un espace de liberté précisément parce que les tiers en sont exclus. Si les médias peuvent pénétrer dans votre propriété et commenter tout ce que vous faites, il est évident que c'est une atteinte à vos libertés.
Tocqueville a bien montré la puissance de l'opinion publique qui contraint tous les citoyens à afficher un grand conformisme.
Dans toute société, quatre obstacles peuvent entraver la liberté d'expression :
la cause matérielle, pour reprendre la terminologie d'Aristote, est le manque de moyens financiers ;
la cause formelle est l'interdiction légale, le régime légal de la censure ;
la cause motrice, ce sont les hommes, pas seulement les censeurs professionnels mais l'opinion publique, plus ou moins conditionnée par le pouvoir dominant ;
la cause finale de l'absence de liberté peut être l'idéologie officielle du régime.
Les deux dernières « causes » de l'absence de liberté peuvent utiliser l'exigence de transparence pour étouffer une pensée non conformiste. Ainsi, le « politiquement correct » dans certaines universités américaines restreint la liberté de parole sur beaucoup de sujets. Selon le système social, chaque cause pèsera d'un poids différent.
En démocratie, c'est l'opinion et l'idéologie dominantes qui peuvent faire obstacle à la liberté d'expression. La loi de censure et les moyens financiers peuvent jouer un rôle mais il est second. Il est difficile d'échapper à cette contrainte. Soljenitsyne s'en est aperçu : en Russie, on lui disait « Tais toi » ! En Occident, on lui dit « Cause toujours » !
Des organisations qui ont pu craindre dans le passé des persécutions comme la franc-maçonnerie ne pratiquent pas la transparence. Car l'opacité est source de pouvoir et d'influence et protège ceux qui agissent. Certains estiment cette pratique critiquable : les magistrats en Grande-Bretagne sont obligés de déclarer leur appartenance à la franc-maçonnerie.
En fait, l'exigence de transparence ne frappe pas tout le monde de la même manière. Elle touche les hommes politiques beaucoup plus que les journalistes ou les chefs d'entreprise, ou la haute administration. C'est sans doute un signe que le pouvoir réel n'est sans doute pas chez les hommes politiques. Exiger la transparence de quelqu'un, c'est réduire ses pouvoirs. Beaucoup de « lobbies » qui influencent le pouvoir politique ne pratiquent pas la transparence mais l'exigent de la part des hommes politiques.
On sait bien que le domaine de la défense nationale est aussi celui du secret légal, sinon l'ennemi pourrait affaiblir le dispositif de défense. Dans ce domaine, la transparence totale de l'Etat pourrait entraîner sa destruction ! Il en est de même pour les secrets technologiques des entreprises. Le secret ne peut pas être exclu de la vie sociale. Le secret de votre code de carte de crédit vous protège des voleurs. Il faut donc un équilibre entre secret et transparence pour qu'une société de liberté puisse réellement exister. Quand tout est secret, le citoyen n'a plus de pouvoirs pour contrôler les dirigeants politiques. Mais si tout est transparent, le citoyen transparent perd alors lui aussi sa liberté. Réclamer toujours plus de transparence peut être une façon de détruire la liberté au nom de la liberté.
Un film a bien montré ce paradoxe. Il s'agit du film allemand « La vie des autres » qui montre comment la police politique de l'Allemagne de l'Est communiste espionnait les citoyens afin d'empêcher toute critique du régime. Lorsque l'Etat veut tout connaître de la vie des autres, il réduit les autres à un statut d'esclave.
Bien entendu, il ne faut pas faire d'angélisme et il est normal qu'un Etat écoute et espionne les grands criminels ou ceux qui préparent des attentats terroristes. Comme dans beaucoup de domaines, la vertu réside dans le juste milieu, comme les philosophes grecs l'ont toujours affirmé. C'est pourquoi la pensée manichéenne est toujours à proscrire. C'est celle des fanatiques. Il y a aussi des fanatiques de la transparence : qu'ils le sachent ou non, comme disait Sartre, qu'ils soient salauds ou naïfs, ils préparent toujours une forme de destruction des libertés.
Yvan BLOT, 19/03/08 -
Valls Démission! La Syrie avait la liste des djihadistes français mais Valls l'a refusée!
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Islamophobie ? Ah Bon !
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Sortie du n° 72 de la revue Rebellion
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Régionales 2015 : les enjeux d'un scrutin capital
Le premier tour des régionales permettra de mesurer les équilibres entre le PS à la peine, la droite qui rêve de revanche et le FN en conquête. Un test majeur à 16 mois de l'élection présidentielle.
Aucune campagne électorale ne ressemble jamais trait pour trait aux précédentes ; la campagne des régionales 2015 ne fera pas exception à la règle. À l'issue des scrutins des 6 et 13 décembre, une nouvelle carte politique de France sortira des urnes. Nouvelle carte, bien sûr, car les vingt-deux régions métropolitaines dessinées il y a soixante ans s'effaceront derrière les treize nouvelles régions issues de la réforme territoriale initiée par François Hollande. Nouvelle carte, également, car la «France rose» des élections de 2004 et 2010 devrait présenter un visage beaucoup plus contrasté.
Mais cette nouvelle carte sera le produit de l'une des campagnes les plus perturbées depuis vingt ans. Le choix de décaler en décembre une élection prévue initialement au printemps n'a contribué ni à la publicité sur ce scrutin ni à la mobilisation des électeurs. Les indices d'intérêt et de participation au scrutin produits par les instituts d'opinion laissent imaginer que moins d'un électeur sur deux se rendra aux urnes. Les attentats de Paris et de Saint-Denis du 13 novembre, à moins d'un mois du premier tour, ont également bouleversé une campagne à peine naissante.
L'intérêt des états-majors parisiens pour ce scrutin semble pourtant inversement proportionnel à celui que lui portent les Français. Il s'agit de la dernière photographie électorale complète, seize mois avant l'élection présidentielle. La gauche au pouvoir espère limiter la casse après les défaites des municipales, des européennes, des sénatoriales et des départementales et inverser la courbe de la désaffection électorale. La droite souhaite pour sa part qu'une vague bleue vienne non seulement faire oublier le souvenir cuisant des déroutes aux régionales précédentes mais aussi préparer les esprits à une nouvelle alternance en 2017. Pour Nicolas Sarkozy, qui a pris la tête de l'UMP il y a un an tout juste, il s'agit singulièrement de prouver que son nouveau parti, les Républicains, a définitivement tourné la page des errements et constitue la seule alternative à la majorité actuelle.
Le Front national vient fortement perturber ce classique jeu de balancier et pourrait détromper gauche et droite dans leurs espoirs. Le parti de Marine Le Pen est en progression quasi constante depuis 2007: 4,9 % aux cantonales de 2008, 6,3 % aux européennes de 2009, 11,4 % aux régionales de 2010, 15,1 % aux cantonales de 2011, 17,9 % à la présidentielle de 2012, 24,9 % aux européennes de 2014 et enfin 25,2 % aux départementales de mars. Les dernières études publiées cette semaine estiment entre 28 et 30 % la moyenne nationale des intentions de vote en faveur de la formation d'extrême droite. Si ce score se réalisait dimanche, le FN s'imposerait à nouveau comme le premier parti de France et pourrait virer en tête dans près de la moitié des régions de métropole. Dans les mêmes études, la coalition formée par les candidats les Républicains, UDI, MoDem et divers droite est mesurée entre 27 et 29 %, loin devant les listes de gauche qui partent, elles, en ordre dispersé. Les candidats du PS sont crédités de 22 à 24 % des intentions de vote, les listes d'Europe Écologie-Les Verts autour de 6 %, celles du Front de gauche aux environs de 5 %. Aucune des autres étiquettes testées ne passe la barre des 5 % des suffrages.
Ce score national constitue la première grille de lecture des résultats de dimanche. Il est à comparer avec le classement de 2010 où les listes PS et alliés étaient arrivées en tête du premier tour avec 29,1 % des suffrages, celles de la droite et du centre avaient recueilli 30,2 % (26 % pour l'UMP et le Nouveau Centre, 4,2 % pour le MoDem) et le FN 11,4 %. Le vote de dimanche pourra également être comparé avec celui des départementales de mars où l'UMP et le centre avaient recueilli 28,7 % des suffrages, le FN 25,2 % et le PS 21,8 %.
Jérôme Fourquet estime que le Front national est le parti qui dispose de la plus forte «dynamique» dans cette campagne. «Le FN, qui partait déjà d'un niveau très élevé - de l'ordre de 25-26 % aux européennes et aux départementales -, s'est vu renforcer encore par la crise des migrants cet été puis par les attentats», a expliqué le directeur du pôle opinion de l'Ifop sur le plateau du «Talk Le Figaro». Deux régions focaliseront notamment l'attention dimanche soir: le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où la présidente du FN est elle-même tête de liste, et Provence-Alpes-Côte d'Azur, où Marion Maréchal-Le Pen est candidate. Avec 38 à 40 % d'intentions de vote dès le premier tour, il s'agit des meilleurs espoirs de conquête du Front national.
Face à Marine Le Pen, le pôle de droite et celui de gauche suivent deux chemins différents. La droite et le centre ont fait le pari de l'union dès le premier tour. «Dans un contexte de tripartition de la vie politique, il est important de faire bloc pour essayer de faire jeu égal avec le FN», souligne Fourquet. D'autant que les listes arrivées en tête bénéficieraient, selon le vocable des experts électoraux, d'une «dynamique de premier tour» qui permet la victoire au second, malgré l'absence de réserves de voix conséquentes. La stratégie ne serait pourtant pas payante à coup sûr: selon l'étude Ifop-Cevipof-Le Monde, les listes LR-UDI-MoDem pourraient ne virer en tête que dans quatre ou cinq régions métropolitaines.
À gauche, la multiplication des listes pourrait reléguer le PS en troisième position dans au moins sept régions. «C'est la place la moins confortable», souligne Fourquet ; celle qui autorise le maintien au second tour, même quand les chances de victoire se sont évanouies. Ou impose le retrait pour mettre en échec le FN. Le PS a prévu de se réunir en bureau national dimanche soir pour déterminer quelles options s'offrent à lui région par région.
L'autre grille de lecture découle directement de l'ancienne stratégie de la «gauche plurielle» qui avait tant réussi au PS et à ses alliés jusqu'à présent. Là où l'addition des scores PS, EELV et FDG sont probants, le maintien devrait être la règle et les espoirs de victoire permis. Les dernières études d'intention de vote indiquent que ces additions placeraient le bloc de gauche en bonne position dans au moins six régions, avec de sérieux espoirs de victoire dans au moins trois d'entre elles.Jean-Baptiste Garat
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La coalition impossible Ou comment la destruction du SU-24 russe fait tomber le masque de l’OTAN…
C’est l’incident aérien le plus grave jamais survenu entre un membre de l’OTAN et la Russie depuis 1950. Mardi 24 novembre, un Soukhoï 24 (SU-24) de l’armée de l’air russe a été abattu par deux F-16 turcs dans la région du Hatay, au nord-ouest de la Syrie. Selon les informations de prochetmoyen-orient.ch, fondées sur plusieurs sources militaires russes et celles de deux services européens de renseignement, l’avion russe évoluait dans l’espace aérien syrien, à une quinzaine de kilomètres de la frontière turque et ce sont bien les deux F-16 turcs qui ont pénétré dans le ciel syrien en suivant une « procédure d’interception directe », lancée contre l’appareil russe.
Cette opération aurait été directement initiée et gérée par l’état-major central des forces armées turques basé dans la banlieue d’Ankara. Elle aurait été programmée au lendemain des frappes effectuées quelques jours auparavant par Moscou contre des camps de jihadistes turkmènes, dans le nord-ouest de la Syrie. Et cette mission de représailles était d’autant plus importante pour le commandement d’Ankara, qu’une dizaine de membres des forces spéciales turques, engagées aux côtés des jihadistes sur territoire syrien, font partie des victimes des raids de la chasse russe.
Plusieurs informations supplémentaires renforcent cette lecture d’une opération programmée dont le Pentagone était parfaitement tenu informé, presque heure par heure… Selon les sources de prochetmoyen-orient.ch, 27 chars déployés dans des provinces occidentales de la Turquie avaient été acheminés sur des plateformes ferroviaires à Gaziantep, dans le sud du pays, d'où ils avaient gagné la frontière syrienne sous escorte de la police et de la gendarmerie. Dans ce contexte, l’état-major turc menait l’une des manœuvres inter-armées les plus importantes des dix dernières années le long de sa frontière syrienne. Selon un communiqué de l'état-major général, cette opération a réuni 18 chasseurs F-16. Enfin, nos sources confirment qu’Ankara a bien consulté Washington avant d’abattre le SU-24 !
Sans surprise, le président Barack Obama a aussitôt exprimé son soutien à la Turquie, deuxième armée de l’OTAN, en avançant son « droit à défendre l’intégrité de son territoire national », juste avant Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance, qui a affirmé sans ciller que l’avion russe avait bel et bien violé l’espace aérien turc ! Plus discrète mais sans ambiguïté, Angela Merkel y allait elle-aussi de son soutien obligé à Ankara. En effet, il s’agit de ne pas indisposer Recep Erdogan qui continue d’exercer son chantage aux migrants sur une Union européenne (UE) tétanisée qui s’apprête à lui verser trois milliards d’euros. Ce pauvre Jean-Claude Junker, qui préside la Commission comme un club de foot de deuxième division, n’a pas compris que ce « loyer » n’était que la caution d’un bail très éphémère. Erdogan fera boire à l’UE le calice jusqu’à la lie en exfiltrant, au coup par coup et selon son agenda et ses impératifs, les réfugiés des guerres proches et moyen-orientales qui campent à ses frontières.Ce chantage aux migrants n’est qu’une carte supplémentaire dans le jeu d’Erdogan qui prétend poursuivre ses procédures d’adhésion à l’UE au moment même où il bombarde prioritairement des combattants kurdes pourtant engagés au sol et en première ligne contre les terroristes de Dae’ch et alors qu’il accentue sa dérive fascisante en menaçant toujours plus les libertés civiles et politiques. Ce n’est pas la question du jour, pourrait-on dire, mais elle constitue un handicap originel, sinon original : comment l’UE peut-elle sérieusement continuer à envisager l’adhésion d’un pays qui occupe l’un de ses Etats membres depuis 1974 ? Comment s’accorder sur des « valeurs européennes communes », alors qu’Ankara n’a toujours pas reconnu le génocide arménien ? Etc..
Ces détails de l’histoire n’encombraient certainement pas les consciences de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan, estimant - à l’unisson en leur temps - que pour tuer l’Europe politique, il fallait l’élargir à l’infini pour la transformer en un grand marché, une espèce de grande Suisse néolibérale en y intégrant prioritairement les anciens membres du Pacte de Varsovie et la Turquie, porte-avions de l’OTAN, veillant à l’articulation stratégique de l’Europe et de l’Asie. Nous y sommes : Thatcher et Bush ont gagné ! Leurs héritiers - Bush/Obama, Blair/Cameron, Sarkozy/Hollande - suivent la même ligne et en rajoutent. Détruisant tout ce qui subsistait de l’héritage gaullien, Paris a rejoint le commandement intégré de l’OTAN. L’UE se charge désormais d’interdire les fromages à pâte molle pendant que l’Alliance Atlantique s’occupe des choses sérieuses… Et c’est principalement cette évidence géostratégique, sur la table et aux yeux de tous, qui empêche la formation d’une seule et unique coalition contreDae’ch et le terrorisme salafo-jihadiste.
Dans les limites de cette imparable équation et après le crash de l’avion russe dans le Sinaï, les attentats de Beyrouth, Bagdad, Paris et Tunis, il était sans doute pertinent de rencontrer personnellement cinq chefs d’Etat ou de gouvernement , dont trois membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Mais le bilan de ce marathon diplomatique est plutôt maigre, estime un diplomate français qui a suivi la tournée de très près : « toujours plus démocratiques que Sa majesté, nos ‘amis’ britanniques ont promis d’ « intervenir » à nos côtés après un débat aux Communes ; les Allemands ont promis quelques boîtes de choucroute aux coopérants militaires présents en Irak ; le Pentagone nous transmettra du renseignement transgénique tandis que les Chinois relisent Confucius… Restait Vladimir Poutine, qui avait proposé exactement ce que souhaite aujourd’hui François Hollande, fin septembre à la tribune de l’Assemblée de l’ONU… avant de se faire éconduire poliment - à cause de l’Ukraine notamment. Il a eu la délicatesse de ne pas revenir sur le fiasco des porte-hélicoptères Mistral… »
Mais là, c’est François Hollande qui est gêné aux entournures. « Notre travailleur de la mer reste accroché au bigorneau du « ni-ni » (ni Dae’ch-ni Bachar), sans repérer la pieuvre et ses multiples tentacules qui menacent la profondeur des ondes planétaires », poursuit notre diplomate qui conclut : « mais surtout, comme membre à part entière d’une OTAN dont la France vient de réintégrer le Commandement intégré, le président de la République peut difficilement faire cavalier seul avec le camarade Poutine ! Sur ce plan, Barack Obama reste le patron incontesté et donne le « la ». Ce que nos lumières du Quai d’Orsay ont le plus grand mal à comprendre : c’est précisément que le président américain ne mène pas sa ‘guerre contre la terreur’ avec le même logiciel que celui de Laurent Fabius ». Et François Hollande ne peut plus, désormais parler de « coalition » avec Moscou mais doit s’en tenir à une simple « coordination »concernant les frappes !
Un téléphone rouge relie déjà les états-majors américain, russe et syrien afin d’éviter que tous leurs avions n’entrent en collision ou ne se tirent dessus. Ankara n’a pas décroché le même combiné… Cet oubli n’est pas un dysfonctionnement et correspond au contraire à une implacable logique. Au début de son deuxième mandat, Barack Obama avait clairement dit que les intérêts des Etats-Unis à l’horizon 2040 se situaient dans l’Asie-Pacifique et en Asie centrale, reprenant mot pour mot la définition des priorités « eurasiatiques » du Polonais Zbigniew Brzezinski. Toujours très influent parmi les stratèges démocrates, cet ancien conseiller à la Sécurité de Jimmy Carter estime depuis la fin de la Guerre froide que les Etats-Unis doivent décentrer leurs engagements moyen-orientaux pour les redéployer en Asie afin de contenir la Chine et de prévenir le retour stratégique de la Russie, d’où une nécessaire normalisation avec l’Iran notamment.
Ainsi le Pentagone gère les crises irako-syriennes, israélo-palestiniennes et pakistano-afghanes en fonction de celle de l’Ukraine, de celles d’Europe centrale, régulièrement attisées par la Pologne et la Lituanie, ainsi que des nouveaux foyers de confrontation, dont le Grand nord arctique[1] où un partage des richesses naturelles et des positions stratégiques s’annonce des plus problématiques… Dans la plupart de ces déchirures de la mondialisation contemporaine, l’UE fait fonction de cheval de Troie de l’OTAN qui avance masqué, son programme de bouclier anti-missiles sous le bras. Cette nouvelle arme a deux fonctions essentielles : achever le démantèlement des industries européennes de défense dont celle de la France éternelle et essouffler celles de la Russie et de la Chine comme le fît, en son temps, le programme reaganien de « guerre des étoiles ».
Par conséquent, il était organiquement impossible que Barack Obama accepte la proposition de Vladimir Poutine d’une coalition unique anti-Dae’ch, comme il est inconcevable de voir François Hollande pactiser, plus que de raison, avec le président russe. C’est d’une aveuglante évidence : la Guerre froide se poursuit tranquillement par d’autres moyens… depuis le démantèlement du Pacte de Varsovie et les consolidations successives d’une OTAN dont la principale mission demeure la reproduction de l’hégémonie stratégique, économique, politique, sinon culturelle de Washington et de ses supplétifs.
A cet égard, le lancement à grand tam-tam de la série policière Occupied constitue l’un des derniers symptômes du déferlement de la propagande néoconservatrice qui submerge nos médias depuis plusieurs années. Publicité : « Qu'aurions-nous fait pendant l'Occupation ? Aurions-nous eu le courage de résister à l'envahisseur ou la lâcheté de continuer à vivre presque comme avant ? Telle est l'obsédante question soulevée par la série Occupied, diffusée à partir de ce jeudi soir sur Arte à 20 h 55. À l'origine de ce thriller politique au budget de 11 millions d'euros, l'écrivain norvégien Jo Nesbo, qui a imaginé l'invasion de la Norvège par la Russie ». Sans commentaire !
La question demeure depuis la chute du Mur de Berlin : pourquoi ne pas avoir démantelé l’OTAN, comme on l’a fait avec le Pacte de Varsovie pour initier un nouveau système de sécurité collective englobant l’ensemble de l’Europe continentale de l’Atlantique à l’Oural ? Inconcevable pour Washington où la grande majorité des policy makers se considéraient comme seuls vainqueurs de la Guerre froide, sûrs de leur droit historique à engranger sans partage les dividendes de la nouvelle donne. Et comme toujours, le Pentagone et Hollywood devaient justifier, habiller et moraliser les profits de leur infaillible messianisme : l’OTAN partout, c’est pour le bien de l’humanité tout entière…
Le 27 mai 1997, Javier Solana - à l’époque patron de l’OTAN - et Boris Eltsine (à jeun), signaient à Paris un « Acte-fondateur OTAN-Russie ». Sans cynisme, Washington saluait un « partenariat naturel ». Ses propagandistes communiquaient : « l'Acte fondateur OTAN-Russie instaure solidement la base d'un partenariat de sécurité permanent entre les deux parties, balayant l'idée qu'elles devaient être ennemies à tout jamais. La signature de l'Acte ne signifie pas que les différences d'orientation ou de vues s'évanouiront du jour au lendemain. Mais elles pourront s'estomper, au fil du temps, à travers un processus de larges consultations régulières sur des questions politiques et de sécurité au sein du nouveau Conseil conjoint permanent. La tâche principale consistera à passer du papier à la réalité en exploitant pleinement les nouvelles occasions ». On connaît trop la suite…
Trois ans auparavant, la Russie avait rejoint le « Partenariat pour la paix », la Russie et l’OTAN signant plusieurs accords importants de coopération. Ces derniers portaient notamment sur la lutte contre le terrorisme, la coopération militaire (notamment le transport par la Russie de fret non militaire de la FIAS en Afghanistan), la lutte contre le narcotrafic, la coopération industrielle et la non-prolifération nucléaire. Puis fut inventé le Conseil OTAN-Russie (COR), une instance de consultation, de coopération, de décision et d'actions conjointes dans le cadre duquel les différents États membres de l'OTAN et la Russie devaient travailler ensemble en tant que partenaires égaux sur toute une gamme de questions de sécurité d'intérêt commun.
Le COR était officiellement créé le 28 mai 2002, date à laquelle le président russe Vladimir Poutine et les membres de l'OTAN signaient sur la base militaire italienne de Patricia di Mare la déclaration de Rome. Le 1er avril 2014, en réponse au rattachement de la Crimée à la Russie, intervenant après la destitution du gouvernement ukrainien de Viktor Ianoukovytch et le coup de force portant au pouvoir à Kiev un gouvernement pro-occidental, l'OTAN décidait unilatéralement de mettre un terme à la coopération avec la Russie, suspendant de fait le conseil OTAN-Russie.
Depuis, nous ne sommes pas sortis de cette domination géostratégique de l’OTAN qui continue à supplanter notre souveraineté nationale et celle de nos partenaires au profit des priorités et des intérêts de Washington. Le mot de la fin provisoire revient à un « économiste atterré » qui nous dit : « nous n’arrivons pas à réguler une mondialisation devenue folle - ‘guerre de tous contre tous’ - qui nous fait régresser à de vieilles logiques westphaliennes où les Etats classiques sont confrontés en permanence à des homologues ‘ Etats faillis’, de plus en plus nombreux, au sein desquels règnent les seigneurs de la guerre, les mafias et les grandes sociétés transnationales majoritairement anglo-saxonnes ».
Richard Labévière, 1 er décembre 2014 prochetmoyen-orient.ch
[1] François Thual et Richard Labévière : La bataille du Grand nord a commencé… Editions Perrin, 2008.
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[Communiqué] RÉGIONALES : LES ENJEUX
L’union, faux débat
Les élections régionales 2015 seront évidemment des élections biaisées : les assassinats du 13 novembre et leurs exploitation médiatique et politique vont bien sûr influencer le vote des électeurs, l’appel à l’union nationale pouvant se confondre avec la tentation de soutenir le parti au pouvoir – ou de présenter les autres partis comme des ennemis de la nation.
Outre qu’un régime de partis est par essence un régime de désunion nationale, le parti au pouvoir a profondément contribué à discréditer l’idée de nation, d’une part, et à opposer les Français entre eux, d’autre part, autant par son action antérieure, systématiquement communautariste, que par les lois qu’il a promues depuis 2012, qui, sous prétexte d’égalité, ne cessent d’opposer pauvres et riches, hommes et femmes, Français et étrangers, agriculteurs et industriels, travailleurs et patronat, au point que l’abstention aux élections est devenue la règle en république française, dont la démocratie ne signifie que le gouvernement des élites, par les élites, pour les élites.
Les régions, véritable enjeu
C’est d’ailleurs dans une double logique électoraliste et européenne que François Hollande a procédé à un “découpage” aberrant, sur la base de la carte actuelle des départements (autrement dit, la France de 1790…), pour accoucher de pseudo-Landër allemands, ces “régions” ne renvoyant à aucune réalité sociale. Mais la France a vraiment besoin d’un échelon régional, parce que les Français ont besoin d’un pouvoir de proximité, qui ne soit ni le bras armé d’un pouvoir centralisateur, ni le reflet des perceptions parisiennes. Parce qu’il existe des réalités géographiques et historiques. Parce que les “petites patries”, comme disait Maurras, sont le lieu de l’enracinement, du temps long, de la vie. Les “pays” doivent être des réalités vivantes, fonction de leur histoire et de leur démographie, des réseaux de transport et d’énergie, des pôles de compétence, du tissu industriel et des ressources agricoles. Surtout, les régions doivent avoir de vrais pouvoirs (là où la réforme ne leur accorde rien qui soit certain ni rien qui soit fondamental) : autorité en haut, libertés en bas, les régions avec leurs parlements régionaux (représentant les métiers, les corps intermédiaires, les communautés) devraient pouvoir maîtriser leur stratégie économique et sociale, leur éducation scolaire, universitaire et professionnelle, leurs banques d’investissement régional, leur politique de santé, etc.
Le vote, une nécessité
Mais, dans un contexte brouillon et hystérique, ces élections ne proposent aux Français qu’un entassement de compétences dont certaines ne sont pas même encore définies, les élus et l’État promettant de miraculeuses économies pour demain mais alourdissant déjà les endettements publics. En l’état actuel de la réforme territoriale et du débat politique, les treize régions françaises n’offrent pas la possibilité d’une vie réellement meilleure, d’une réelle prise en compte des cultures locales, des flux économiques locaux. François Hollande, là comme ailleurs, a manqué le rendez-vous avec les besoins des Français et les nécessités du bien commun. L’Action française appelle néanmoins les Français à voter car la nationalisation des élections amène d’autres enjeux : faire arriver aux pouvoirs des équipes réellement animées par l’esprit du bien commun et non pas par les ambitions électoralistes, même si le cadre actuel ne leur permettra d’accomplir pleinement leur mission ; manifester l’existence d’un vote qui, au-delà des partis et des institutions, affirme la nécessité d’avoir d’abord, encore et toujours le souci de la France et des Français.
Action française
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Communique-de-presse-REGIONALES