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Chers amis, chers camarades,Pour clôturer notre cycle de conférences annuel, Matthieu, président de Dextra organisera la conférence sur "Bilan d'une année marquée par l'urgence", une urgence marquée en de nombreux domaines.Nous vous attendons nombreux pour cette dernière conférence de l'année !Au 96 boulevard de Port Royal, Paris Ve, à partir de 19 h.A vendredi !
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Eric Zemmour : « Le peuple a le droit de changer de gouvernement, pas de politique »
En Suisse, le peuple a dit non à plus de 75 %à un « revenu de base inconditionnel ». « Gagner 2.260 euros par mois sans travailler, se gausse Eric Zemmour, c’était le rêve de tous les fainéants ou tous ceux qui se prenaient pour Van Gogh ou Mozart ou tous ceux qui sont convaincus que le développement du numérique réduira au chômage dans un proche avenir la masse des salariés ». Mais le peuple suisse n’a « pas marché dans la combine » et c’est bien cela le sujet de sa chronique matinale sur RTL, le peuple : « Le peuple, lui, s’en tient aux principes traditionnels : tout travail mérite salaire et à chacun selon ses mérites. Le peuple n’est pas moderne. Le peuple n’est pas fun. Le peuple est tradi. En tout cas le peuple suisse. Le même qui dans un passé récent a dit non à une augmentation massive du smic et à des congés payés qui seraient passés de quatre à six semaines. »
« Le même peuple, rappelle Eric Zemmour, avait aussi décidé le plafonnement des salaires des patrons, bien avant que l’Assemblée nationale française ne s’empare du sujet. Les mêmes aussi avaient décidé l’arrêt de l’immigration et refusé les minarets sur les mosquées au grand dam de toutes les élites du pays et de tous les médias internationaux. Le peuple n’est pas sensible aux joies frelatées de la diversité. »
Et d’ajouter : « À force de référendums […], nos voisins helvètes dessinent une sorte d’autoportrait de peuple raisonnable et responsable, qui rejette autant la démesure que les modes » : « Un peuple qui veut rester un peuple, des Suisses qui veulent rester des Suisses, deux ambitions qui paraissent folles et réactionnaires à notre époque individualiste et mondialiste. »
Et en France ? En France, conclut-il, « le peuple ne répond jamais à la question posée nous dit-on d’un air faussement contrit. Le peuple est dangereux pense-t-on au fond. Un référendum sur l’Europe ? Voyons, vous n’y pensez pas, on favoriserait les nationalistes. Alors sur l’immigration ? On favoriserait les xénophobes. Sur l’assistanat ? On favoriserait les démagogues. Sur l’école ? On favoriserait les réacs. La démocratie a des limites quand même ! Le peuple a le droit de changer de gouvernement, mais pas de changer de politique. »
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Le capital fictif, ce Léviathan
La financiarisation est à l'économie ce que le modernisme est à la société : un mécanisme qui conduit à créer un monde déraciné et apatride.
Pour comprendre la notion de capital fictif, il faut remonter à l'aube du libéralisme. Comme le rappelle Cédric Durand, dans son ouvrage Le Capital fictif - Comment la finance s'approprie notre avenir, ce sont les libéraux qui ont défini les premiers cette notion. Pour eux, Friedrich Hayek ou encore David Riccardo notamment, il s'agit d'un excès de création monétaire qui ne repose sur aucune création de valeur réelle. Dans cette vision libérale, le problème n'est pas tant que le capital fictif existe, mais qu'il soit une source d'inflation ou de déflation : pour ces économistes, si le crédit (via la création monétaire) bute sur des limites de ressources (c'est-à-dire le "stock" d'épargne qui constitue la richesse réelle d'un pays), alors ceci crée une altération des prix.
Hypothèque sur la valeur future
Comme l'explique Cédric Durand, pour Karl Marx, le capital fictif est en fait une hypothèque sur la valeur future d'un bien productif. Dans cette perspective, le capital fictif est le mécanisme spéculatif par excellence distinguant la valeur spéculative d'un bien de sa valeur fondamentale. Karl Marx dénombre trois principaux outils du capital fictif : la monnaie de crédit, les actions des entreprises et les titres de dette publique. Cédric Durand montre que les outils désignés par Karl Marx ont été utilisés à plein régime durant la financiarisation de l'économie des années quatre-vingt, provoquant un ressenti de déconnexion entre la finance et le réel. L'auteur explique que ce ressenti tient au fait que le lien entre valeur spéculative et valeur fondamentale s'est distendu, mais surtout déplacé. La titrisation d'une part et l'asymétrie d'information d*autre part ont été les deux principaux vecteurs de ce déplacement.
La crise des prêts hypothécaires à risques (dite crise des subprimes), survenue en 2006 aux États-Unis et dans les années suivantes en Europe et dans le reste du monde, en est un bon exemple. Le point de départ de la crise est l'accord de prêts hypothécaires et spéculatifs à des ménages déjà endettés ou sans grande capacité de remboursement. Premier aspect : la spéculation via la monnaie d'endettement. En prêtant des sommes importantes à des ménages endettés, les prêteurs couraient un risque de défaut de paiement important, qu'ils comptaient couvrir avec une croissance future anticipée comme élevée. On voit ici ce que Karl Marx appelle « l'hypothèque sur l'avenir ».
La titrisation diffuse le risque
Deuxième aspect : la titrisation. Cette opération consiste à rassembler des titres de créance au sein d'une société, dont les actions sont ensuite revendues sur les marchés financiers. Le risque initial de défaut de paiement se diffuse aux acheteurs des actions. Dans cette phase de titrisation, l'asymétrie de l'information, évoquée plus haut, prend toute son importance. En usant de véhicules financiers sophistiqués, il devient impossible, pour les acheteurs des actions des sociétés de prêts toxiques, de connaître exactement ce qu'ils achètent. C'est pour cette raison, notamment, que l'ensemble de l'économie mondiale a été touchée. Dernier aspect : le déplacement de la valeur fondamentale. Pour freiner cette crise mondiale, les États se sont mobilisés. Ils ont dû investir, racheter, "renflouer" les institutions bancaires malades. Et pour ce faire, les Etats se sont endettés. D'une crise de prêts hypothécaires, nous sommes arrivés à une crise des dettes souveraines. C'est ici qu'est le déplacement de la "valeur fondamentale", en passant des dettes de ménages américains vers des dettes de nations. On le voit, ce capital fictif ou spéculatif est le vrai mal de l'économie moderne. Véritable Léviathan, il se transforme, se déplace, s'adapte. En 1865, Gustave Doré réalisa une gravure représentant la destruction du Léviathan par l'Éternel. C'est peu dire si nous souhaitons sa vision comme prophétique.
Raoul Trinchais
✔︎ Cédric Durand, Le Capital fictif - Comment la finance s'approprie notre avenir, Les Prairies ordinaires, novembre 2014, 224 pages, 17 euros.
L'Action Française 2000 Du 19 novembre au 2 décembre 2015
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Journal du Mercredi 08 Juin 2016 : Terrorisme / L’Euro à haut risque
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Chronique de livre: Arthur Kemp "Qu'est-ce que l'Ethnonationalisme ?"
Infatigable militant de la cause pro-Blanche, Arthur Kemp est un activiste aux multiples talents : journaliste, directeur d'Ostara Publications, ancien porte-parole des Affaires étrangères du British National Party (BNP), il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont le célèbre March of the Titans: a history of the White Race. Jusqu'à maintenant, un seul de ses travaux avait été édité en français : Bâtir le foyer blanc. En voici un second, toujours publié chez Akribéia et qui se présente sous la forme d'un petit manuel concis (une cinquantaine de pages) destiné à expliciter la notion d'ethnonationalisme. Initialement publiée en 2008 sous le nom Folk & Nation. Ethnonationalism Explained, la présente étude avait été conçue à l'origine pour la formation des militants et cadres du BNP sur la délicate question des relations inter-raciales.
Alors, qu'est-ce que l'ethnonationalisme ? C'est « un nationalisme qui définit la nation en termes d'ethnicité. » Sont donc considérées prioritairement la race (« réalité biologique fondée et scientifique ») et l'ethnicité (culture, langue...) dans la définition de l'identité d'un peuple. L'ethnonationalisme promeut l'idée que chaque identité doit être valorisée et préservée, que chaque groupe ethnique doit rester lui-même afin de « s'oppose(r) frontalement aux projets d(u) monde unique » voulu par les « élites internationalistes ». Cherchant à anéantir les races et les identités au profit d'une « masse uniforme et identique », d'un « melting-pot mondial », les métisseurs sont les vrais ennemis de cette diversité qu'ils feignent de louer mais qu'ils s'acharnent à détruire. A l'inverse, l'ethnonationalisme considère que la diversité des peuples et des races doit être respectée et défendue car c'est la « seule vraie réponse au cauchemar internationaliste » actuel, cauchemar qui ne peut mener qu'à la disparition des peuples... européens en priorité mais pas que. C'est donc, pour Arthur Kemp, « une idée véritablement révolutionnaire (et) dangereuse » pour le Système. On ne saurait lui donner tort, surtout si tous les peuples la suivaient, ce qui signifierait qu' « une nouvelle aube se sera(it) levée ».
Ce qu'implique l'ethnonationalisme est simple : chaque peuple doit être libre chez lui, sur son territoire. Il doit pouvoir se gouverner selon ses propres règles (le fameux droit à l'autodétermination de l'ONU) mais aussi gérer, protéger et éduquer les siens en suivant son modèle. Cette identité affirmée et basée sur le sang rejette l' « universalité de la gauche », le « nationalisme civique » (en d'autres termes l'assimilation culturelle) promu par la droite et le mélange de ces deux tares qui est la base « dont se sert le capitalisme mondial pour justifier l'exploitation sans frontières »... et bien sûr pour justifier le modèle multiculturaliste et l'immigration de masse qui tuent les pays blancs. En effet :
« Le multiculturalisme et le nationalisme civique ignorent la réalité démographique du taux de natalité supérieur des immigrés du tiers monde. Ce taux conduira inéluctablement à la submersion et à la destruction des peuples autochtones européens. »
C'est bien pour cela que « mettre un terme à l'immigration du tiers monde ne suffira pas ». Non, « il faudra procéder à une remigration massive. » D'autant que face à « l'échec du multiculturalisme » (société où plusieurs cultures cohabiteraient harmonieusement) constaté même par Merkel et Sarkozy, nos ennemis réclament toujours plus d'intégration et d'assimilation à « notre » culture. Ils veulent certes des immigrés, mais des immigrés intégrés, ayant abandonné leurs us et coutumes, donc leur identité, en vertu d'un nationalisme civique et culturel encore plus dangereux que le multiculturalisme ! En France, ce nationalisme civique prend corps dans « les valeurs de la République » claironnées par politiciens et médiats et qui uniraient dans une nation fantasmée Michel et Fatima, Fatou et Fernand, Tchang et Raymonde.
Devant les périls courus par notre race, nous nous devons d'être les missionnaires de l'ethnonationalisme. Pour cela, il convient de savoir argumenter en faveur de cette revendication somme toute bien modérée et concédée depuis des lustres aux peuples de couleur... Ce texte militant sera une aide précieuse ; il présente maints arguments simples et efficaces ainsi que des ripostes aux attaques qui sont faites au sujet de tout ce qui touche les races, les peuples et les identités. La partie ne sera pas si difficile ! Soyons objectifs : l'idée de préservation des peuples et des cultures est plus en vogue qu'on ne le croît souvent. De plus, l'ethnonationalisme considère que « tous les peuples, toutes les races ont droit à une égale dignité et à un égal respect »...
Ce programme anti-mondialiste et emprunt d'une forte dose de positivité se veut un remède au fatalisme et un outil militant simple et efficace. Il trouvera à coup sûr un écho chez ceux qui ont compris les vrais défis de notre temps et savent que la préservation de notre race est LE combat majeur.
Rüdiger / C.N.C.
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Virginia Raggi, une louve à la conquête de Rome
Le résultat électoral du Mouvement 5 étoiles à Rome est historique. Virginia Raggi a largement distancé les partis traditionnels lors du premier tour des élections municipales de dimanche. Elle se prépare à devenir la première femme maire de la capitale italienne. Portrait
Le Mouvement 5 étoiles (M5S) de l’humoriste Beppe Grillo est devenu dimanche le premier parti de la capitale italienne. Virginia Raggi a remporté le premier tour des élections municipales partielles avec 35,2% des voix, bien devant Roberto Giachetti, le candidat du Parti démocrate au pouvoir (PD, centre gauche), et ses 24,9%. Les deux adversaires se retrouvent lors du second tour le 19 juin prochain. Quelque 13 millions d’Italiens ont été appelés aux urnes dans plus de 1300 communes.
L’inconnue pourrait devenir maire de Rome
Virginia Raggi est visiblement émue lorsqu’elle découvre les premiers résultats après la fermeture des bureaux de vote dimanche à 23 heures. Devant la presse, l’avocate de 37 ans essaie de cacher son large sourire en se mordant les lèvres. Elle mesure la portée «historique» de ce moment, rappelant qu’elle pourrait «devenir la première femme maire de Rome». L’émotion passée, la voix se pose. «Je suis prête à gouverner cette ville, lance-t-elle assurée. A lui rendre la splendeur et la beauté qu’elle mérite.»
Favorite dans les sondages avant le premier tour, la candidate du parti antisystème pourrait distancer encore davantage le centre gauche lors du second tour. Avant le scrutin, Matteo Salvini, le secrétaire de la Ligue du Nord, annonçait son soutien à Virginia Raggi en cas de défaite de sa candidate, Giorgia Meloni, présidente du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia. Les 20,6% des voix recueillies par l’autre «louve» romaine pourraient ainsi profiter au M5S.
La militante étoilée est encore inconnue quand elle enfourche son vélo pour lancer sa campagne électorale, fin avril. En jogging et baskets, elle se présente comme simple citoyenne. La belle jeune femme aux traits fins et aux longs cheveux bruns, surnommée parfois sexy grillina en référence au fondateur du parti Beppe Grillo, mène une petite nuée de bicyclettes à travers le centre-ville à la rencontre des habitants. Est-elle effrayée par les candidats de poids lui barrant la route? «Non, pourquoi devrais-je avoir peur des partis qui ont détruit Rome?», répond-elle.
Cette mère d’un enfant de 7 ans, mariée à un militant du M5S, est aussi posée que le leader du mouvement est agité. Rien ne prédestinait l’avocate à une carrière politique. Romaine de naissance, elle grandit dans le sud-est de la ville en dehors des murs d’Aurélien. Diplômée en jurisprudence de l’Université Roma Tre, elle devient avocate en droit civil, spécialisée en droit d’auteur et en propriété intellectuelle. Ses adversaires dénoncent son passage dans un studio d’avocat ayant défendu Silvio Berlusconi.
Une expérience sur les bancs du Conseil municipal
Virginia Raggi s’intéresse au Mouvement 5 étoiles en 2011, poussée par son mari. Mais l’intérêt pour la «chose publique» naît un peu plus tôt, après la naissance son fils, écrit-elle dans sa biographie. Quand elle est contrainte de «dribbler les voitures avec la poussette, entre des trottoirs inexistants, des voitures garées en double file et des parcs abandonnés».
Le quotidien du Romain est donc naturellement à l’honneur dans son programme: meilleure gestion des transports publics, aujourd’hui dans un chaos permanent, et de la récolte des déchets, deux réalités ébranlées par le scandale Mafia Capitale, l’affaire ayant révélé en 2014 les liens entre le crime organisé, des entrepreneurs et des politiciens romains (LT du 03.06.2016).
Ses propositions sont aussi alimentées par sa courte expérience politique de conseillère communale, entre 2013 et 2015, quand le maire PD Ignazio Marino est contraint à la démission. Sur les bancs du Conseil communal, elle s’occupe des questions liées à la jeunesse et des politiques sociales.
Virginia Raggi peut donc se targuer d’avoir déjà foulé le sol du Capitole, comme élue dans une administration à majorité démocrate, balayant les critiques sur son inexpérience. Contrairement aux dernières élections communales romaines de 2013, «nous avons aujourd’hui une plus grande connaissance des dossiers», explique Enrico Stefano, ancien conseiller communal M5S. Il décrit une femme «déterminée et transmettant son énergie à son équipe», mais n’ayant pas changé: «Elle emmène toujours son fils à l’école, fait toujours ses courses dans le quartier.» La conseillère est choisie lors de primaires en lignes avec 45,5% des voix. Elle signe un contrat la liant au M5S et risque une amende de 150 000 euros en cas «d’atteinte à l’image» du parti.
Mais la candidate est consciente que le temps de la simple opposition est sur le point de s’achever. «Nous sentons la pression de la responsabilité, affirme Enrico Stefano. Nous savons que nous nous apprêtons à devoir vraiment gérer les problèmes» d’une ville plombée par une dette de 12 milliards d’euros. «Nous voulons inverser la tendance et remettre au centre les inquiétudes des Romains», ajoute-t-il. Les Romains, puis les Italiens. La gestion de Rome par le M5S serait un test avant les élections législatives de 2018, lorsque le mouvement visera le siège du président du Conseil Matteo Renzi.Antonino Galofaro Letemps.ch :: lien
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Livre Libre- G Collard/Franck Khalifa : difficile laïcité
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Économie réelle, économie légale
Souvent attaquées, ajuste titre, pour leur rôle insuffisant dans l'économie réelle, les banques consacrent la majeure partie de leurs liquidités aux activités financières, celles d'une "économie légale".
Investissez dans l'économie réelle ! C'est le dernier slogan à la mode, qui vous promet de bénéficier de taux d'intérêts convenables tout en épargnant votre conscience des remords de la spéculation. On parle d'économie réelle par opposition à l'économie financière, parfois appelée également spéculative. C'est celle qui concerne la production de biens et de services, à l'exception donc des échanges de titres financiers. Concrètement, plutôt qu'être placé dans des valeurs boursières, l'argent ainsi collecté servira, par exemple, à la production de crédit automobile et permettra à Mme Michu d'acquérir un véhicule neuf, ou sera prêté à une entreprise pour acquérir ou rénover son outil de production.
Qui ne risque rien...
Pour les banques, c'est une mission quasi sacrée, mais surtout un sacré argument de communication : « la première responsabilité d'une banque est de financer l'économie, investir dans les projets des particuliers et des entreprises pour soutenir la croissance » (BNP Paribas). De là à déclarer les banques organismes d'utilité publique... Mais trêve d'ironie. Il y a une part de vérité dans les assertions bancaires. D'abord, le financement de l'économie est bien du ressort des banques. Ensuite, celles-ci remplissent effectivement ce rôle ; très insuffisamment, certes, mais réellement. Enfin, elles sont bien souvent confrontées à une quadrature du cercle, déjà évoquée dans ces colonnes : on exige d'elles un engagement plus vigoureux dans l'économie réelle, ce qui impose une prise de risque (le financement des PME, en création ou non, est une activité intrinsèquement risquée), mais on n'accepte pas qu'elles en prennent, ce qui fait qu'elles préfèrent financer à moindre risque. En pratique, un investisseur suffisamment solide n'aura aucun mal à faire financer une acquisition immobilière, quand un créateur d'entreprise ou un industriel résolu aura toutes les peines du monde à obtenir un crédit sans y intégrer des garanties personnelles - quand il en a.
Derrière les chiffres
La réalité, précisément, est toutefois moins reluisante pour les banques. En 2014 (chiffres de l'ACPR), moins de 30 % de l'actif des banques, qui s'élevait à 8 400 milliards d'euros, étaient constitués de crédits à la clientèle (particuliers et entreprises). 10 % de ces 2 400 milliards étaient destinés aux administrations publiques et 50 % aux ménages (habitat et consommation). Au total, seuls 580 milliards finançaient les investissements des entreprises, chiffre dont il faudrait retraiter les investissements improductifs. Il ne suffit pas, en effet, que l'argent n'aille pas directement sur les marchés financiers pour financer l'économie réelle. Une part difficile à estimer, mais non négligeable, de ces crédits est destinée à financer des activités qui n'ont qu'un impact très limité sur l'économie réelle. Citons, par exemple, l’immobilier d'investissement (dans l'ancien), qui absorbe une grosse part de la production de crédit sans impact direct sur l'économie réelle. Citons encore les opérations à effet de levier, qui sont davantage destinées à améliorer le rendement des capitaux engagés qu'à permettre des opérations que les seuls capitaux propres rendraient impossibles. Citons enfin le cas, un peu différent, des émissions obligataires, qui permettent aux entreprises (y compris les PME) de se financer mais aboutissent concomitamment à créer des instruments financiers qui viendront accroître la prégnance de l'économie spéculative. Quant aux crédits à la consommation (actuellement près de 150 milliards d'euros d'encours), ils contribuent certes au dynamisme économique, mais ne constituent pas en tant que tels des investissements productifs.
Création monétaire
C'est tout le problème posé par le processus de création monétaire depuis que celui-ci a été abandonné par l'État au profit de la BCE, et plus particulièrement par le déferlement de liquidités que Francfort a récemment octroyées (assouplissement monétaire plus connu sous le nom de quantitative easing). Quel sera leur usage ? La théorie néoclassique de la monnaie explique que la création monétaire par les banques centrales se transforme en crédits par l'entremise des banques privées. Or (cf. supra), les chiffres parlent d'eux-mêmes : la majeure partie de ces liquidités reste dans le système financier. Toujours en 2014, les crédits octroyés à la clientèle représentaient un montant équivalent aux dépôts des clients, ce qui signifie que le reste des liquidités (70 %) n'était pas injecté dans l'économie réelle (ou alors de manière très indirecte et surtout marginale). Aussi les institutions se targuant de financer l'économie réelle ont-elles raison de s'attacher à ce parti pris. Mais l'émergence d'institutions alternatives (La Nef, Terres de liens, etc.) et le développement du crowdfunding (financement participatif) s'avèrent toutefois des intermédiaires plus sûrs d'une utilisation directe des ressources financières au profit de l'économie réelle, contre ce que nous proposons désormais de qualifier d'économie légale, où, comme disait Maurras, « les profiteurs sont les maîtres » (1).
Pierre Marchand Action Française 2000 du 19 novembre 2015 au 2 décembre 2015
(1) « Il faut reprendre tout ou presque tout par le fond, depuis le moral du pays légal où les profiteurs sont les maîtres. » (L'Action Française, 1er octobre 1938)
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Argentine, Brésil, Uruguay, Pérou, Vénézuela: les USA à la manœuvre
Michel Lhomme, politologue
L’Amérique Latine est en pleine recomposition. De l’Argentine au Vénézuela en passant par le Brésil et le Pérou, la contre-offensive du néo-libéralisme bancaire est en marche. Dans un contexte marqué par la récession et la crise des matières premières, les États-Unis tentent de reconquérir par tous les moyens leur ancien « pré-carré » latino-américain.
L’Argentine dans le rang
Lors de ses cent premiers jours au pouvoir, le président argentin Mauricio Macri a reçu le premier ministre italien Mateo Renzi, le président français François Hollande et enfin le président Barack Obama. Tous trois sont les premiers serviteurs du gouvernement mondial. Le Président argentin a satisfait ce beau monde occidental : il a abandonné aussitôt les efforts du gouvernement précédent pour promouvoir l’intégration régionale. Il y a un changement, une inflexion pro-américaine très nette de la politique extérieure de l’Argentine même si le gouvernement Kirchner n’était pas sans défaut dans son instinct de prédation populaire et de corruption oligarchique.
Les gouvernements Kirchner avaient pourtant toujours entretenu de très bonnes relations avec le Venezuela, avec Cuba, avec la Bolivie, avec la gauche populiste d’Amérique latine. La politique extérieure argentine a donc aujourd’hui profondément changé. Lors de la conférence de presse à la Casa Rosada, le Palais Présidentiel argentin, les présidents Obama et Macri ont clairement évoqué la possibilité de signer un accord de libre-échange entre le Mercosur et les États-Unis, anticipant déjà un nouvel ALCA (Zone de libre échange des amériques) et ce, alors que le pays va certainement finir par rejoindre l’Alliance pour le Pacifique.
En Europe, la Commission européenne vient de faire pression la semaine dernière sur Paris pour signer le traité transatlantique . Alors que la Russie s’embourbe un peu en Syrie, les États-Unis avancent leurs pions et profitent du ralentissement chinois pour avancer en Amérique latine, reprendre le dessus et faire pression sur les gouvernements locaux pour qu’ils adoptent des mesures de libre-échangisme radical. L’Uruguay et son gouvernement qualifié par la communauté internationale de « « progressiste » » est lui-aussi en train de signer ces traités, tout comme le Chili de Michelle Bachelet.
Le Brésil sous contrôle
Restait donc l’os brésilien. Il était nécessaire et urgent de déloger Dilma Rousseff, la seule maintenant rétive à signer les grands traités de la grande reconfiguration libérale du monde en cours. Mais comment pouvait-on faire tomber une Présidente élue dans le modèle démocratique du consensus de Washington ? Par la République des Juges.
Avec le Brésil, on sait ainsi que les coups d’état du vingtième siècle ne seront plus militaires mais judiciaires et l’ambassade des États-Unis au Brésil n’a pas cessé de recevoir les visites des opposants à Dilma dans le processus d’impeachment (destitution). On raconte au Brésil qu’aujourd’hui, cette ambassade ressemble à celle aux temps d’Allende au Chili. C’est le lieu où se sont préparés tous les projets de déstabilisation visant la chute programmée de Dilma Rousseff.
Ainsi, en s’emparant de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay, du Chili et du Paraguay, demain peut-être du Pérou avec Kuczynski , les États-Unis sont en passe de réaliser le grand schlem, la prise en main complète du Cône Sud. Rafael Correa, le Président équatorien a réagi sur les événements au Brésil et a parlé d’un nouveau Plan Condor (alliance des armées des pays du Cône Sud pour éliminer à l’époque la subversion communiste et maoïste) qui serait en train de frapper le continent, un Plan Condor non plus strictement militaire mais avant tout économique et judiciaire, piloté en quelque sorte par les multinationales mondiales.
Le 17 avril 2016 marquera l’histoire politique. Pour la première fois, une démocratie est entachée par un procès politique sans fondement juridique qui viole le précepte constitutionnel. C’est un coup d’État juridique sans respect de la souveraineté populaire, le point de départ d’une période de chaos et de violence par la seule volonté des puissants. La Chambre des députés du Brésil n’a ainsi pas tenu compte de l’accusation de la présidente de crime de responsabilité, l’argument de « pédalage fiscal » a été laissé de côté. A aucun moment ce sujet n’a été abordé par les députés qui ont voté « oui à la destitution ». Dans ce contexte, il est parfaitement naturel de dire qu’il y a bien eu un coup d’état parlementaire au Brésil. On a ainsi vu le Président de la chambre des députés Eduardo Cunha, un véritable gangster politique présider la session alors que lui-même était mis en examen pour corruption passive et blanchiment d’argent et cité dans la liste des Panama Papers, en tant que propriétaire d’une société off-shore suspectée d’évasion fiscale. Tous les députés en croisade contre Dilma Rousseff ont été élus avec l’argent de la corruption politique, soutenue par les grandes entreprises. C’est une alliance médiatico-politico-juridique qui est à l’origine du chaos politique et économique du Brésil. La presse a construit et développé un discours ultra partisan contre les gouvernements du Parti des Travailleurs désigné comme le seul responsable de la corruption au Brésil, alors mêmes que les scandales de corruption touchaient l’ensemble des partis politiques de droite. Les secteurs juridiques conservateurs ont transformé les affaires juridiques de l’opération « Lave-Jato » (l’opération « mains propres » brésilienne) en opération de règlements de compte politique avec le soutien médiatique des grands journaux conservateurs comme « Estadao », « Folha de Sao Paulo ».
Le Venezuela la chute avant l’été ?
Au Venezuela, le bras de fer entre le président Maduro et l’opposition qui avait remporté les élections législatives de décembre continue. Le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a pris position pour l’amnistie des opposants politiques emprisonnés. La situation est très délicate comme le révèlent le surprenant plan d’économie d’énergie – dans un pays pétrolier qui sur le papier dispose d’importantes réserves dans le delta de l’Orénoque – et qui se retrouve pourtant contraint de rationner l’électricité dans la partie la plus densément peuplée du pays. A Caracas, ce sont maintenant des queues interminables de plusieurs heures pour acheter les denrées alimentaires de base (farine, riz…) et tous les rayons des supermarchés sont vides. La situation sociale est explosive alors qu’il faut se souvenir qu’avant le bolivarisme, le Venezuela était l’un des pays les plus industrialisés du continent latino-américain.
Le président Maduro pourrait donc être l’objet d’une révocation pour incapacité à diriger le pays à l’issue d’un reférendum que souhaite organiser au plus tôt l’opposition qui affirme avoir déjà collecté pour ce faire environ un million de signatures. En attendant, faute de ressources, les députés ne seront plus payés.
Le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) Luis Almagro a réclamé lundi 30 mai une réunion urgente de ses États membres pour évoquer la « crise institutionnelle » au Venezuela. Dans une lettre de 132 pages au président du Conseil permanent de l’OEA, M. Almagro affirme que le Venezuela connaît une « altération de son ordre constitutionnel » qui affecte la démocratie dans le pays. Il demande une réunion des 34 États membres de l’OEA du 10 au 20 juin, affirmant que « la crise institutionnelle au Venezuela exige des changements immédiats dans les agissements de l’exécutif » et soulignant que le pays « risque de tomber immédiatement dans une situation d’illégitimité ». Luis Almagro avait déjà accusé ces derniers mois le président vénézuélien Nicolas Maduro de devenir un « dictateur », fin inéluctable de tout le processus révolutionnaire bolivarien.
Début mai, une coalition d’opposition a déjà réuni 1,85 million de signatures réclamant un référendum sur le départ de Maduro que celui-ci conteste, l’accusant de fraudes. Il paraît donc évident que la population excédée par une crise économique qui la prive d’électricité plusieurs heures par jour, entraîne la fermeture des services publics cinq jours par semaine, et vide les rayons des supermarchés sortira très prochainement dans la rue à moins que le Venezuela ne décide de se couper définitivement du monde par la force ce qui est peu probable. Le Vénézuela n’est pas la Birmanie !
On risque donc d’entendre parler du Venezuela ce mois de juin même si pour Cuba, Maduro reste le modèle parfait du bon démocrate populaire.
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Argentine, Brésil, Uruguay, Pérou, Vénézuela: les USA à la manœuvre
Michel Lhomme, politologue
L’Amérique Latine est en pleine recomposition. De l’Argentine au Vénézuela en passant par le Brésil et le Pérou, la contre-offensive du néo-libéralisme bancaire est en marche. Dans un contexte marqué par la récession et la crise des matières premières, les États-Unis tentent de reconquérir par tous les moyens leur ancien « pré-carré » latino-américain.
L’Argentine dans le rang
Lors de ses cent premiers jours au pouvoir, le président argentin Mauricio Macri a reçu le premier ministre italien Mateo Renzi, le président français François Hollande et enfin le président Barack Obama. Tous trois sont les premiers serviteurs du gouvernement mondial. Le Président argentin a satisfait ce beau monde occidental : il a abandonné aussitôt les efforts du gouvernement précédent pour promouvoir l’intégration régionale. Il y a un changement, une inflexion pro-américaine très nette de la politique extérieure de l’Argentine même si le gouvernement Kirchner n’était pas sans défaut dans son instinct de prédation populaire et de corruption oligarchique.
Les gouvernements Kirchner avaient pourtant toujours entretenu de très bonnes relations avec le Venezuela, avec Cuba, avec la Bolivie, avec la gauche populiste d’Amérique latine. La politique extérieure argentine a donc aujourd’hui profondément changé. Lors de la conférence de presse à la Casa Rosada, le Palais Présidentiel argentin, les présidents Obama et Macri ont clairement évoqué la possibilité de signer un accord de libre-échange entre le Mercosur et les États-Unis, anticipant déjà un nouvel ALCA (Zone de libre échange des amériques) et ce, alors que le pays va certainement finir par rejoindre l’Alliance pour le Pacifique.
En Europe, la Commission européenne vient de faire pression la semaine dernière sur Paris pour signer le traité transatlantique . Alors que la Russie s’embourbe un peu en Syrie, les États-Unis avancent leurs pions et profitent du ralentissement chinois pour avancer en Amérique latine, reprendre le dessus et faire pression sur les gouvernements locaux pour qu’ils adoptent des mesures de libre-échangisme radical. L’Uruguay et son gouvernement qualifié par la communauté internationale de « « progressiste » » est lui-aussi en train de signer ces traités, tout comme le Chili de Michelle Bachelet.
Le Brésil sous contrôle
Restait donc l’os brésilien. Il était nécessaire et urgent de déloger Dilma Rousseff, la seule maintenant rétive à signer les grands traités de la grande reconfiguration libérale du monde en cours. Mais comment pouvait-on faire tomber une Présidente élue dans le modèle démocratique du consensus de Washington ? Par la République des Juges.
Avec le Brésil, on sait ainsi que les coups d’état du vingtième siècle ne seront plus militaires mais judiciaires et l’ambassade des États-Unis au Brésil n’a pas cessé de recevoir les visites des opposants à Dilma dans le processus d’impeachment (destitution). On raconte au Brésil qu’aujourd’hui, cette ambassade ressemble à celle aux temps d’Allende au Chili. C’est le lieu où se sont préparés tous les projets de déstabilisation visant la chute programmée de Dilma Rousseff.
Ainsi, en s’emparant de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay, du Chili et du Paraguay, demain peut-être du Pérou avec Kuczynski , les États-Unis sont en passe de réaliser le grand schlem, la prise en main complète du Cône Sud. Rafael Correa, le Président équatorien a réagi sur les événements au Brésil et a parlé d’un nouveau Plan Condor (alliance des armées des pays du Cône Sud pour éliminer à l’époque la subversion communiste et maoïste) qui serait en train de frapper le continent, un Plan Condor non plus strictement militaire mais avant tout économique et judiciaire, piloté en quelque sorte par les multinationales mondiales.
Le 17 avril 2016 marquera l’histoire politique. Pour la première fois, une démocratie est entachée par un procès politique sans fondement juridique qui viole le précepte constitutionnel. C’est un coup d’État juridique sans respect de la souveraineté populaire, le point de départ d’une période de chaos et de violence par la seule volonté des puissants. La Chambre des députés du Brésil n’a ainsi pas tenu compte de l’accusation de la présidente de crime de responsabilité, l’argument de « pédalage fiscal » a été laissé de côté. A aucun moment ce sujet n’a été abordé par les députés qui ont voté « oui à la destitution ». Dans ce contexte, il est parfaitement naturel de dire qu’il y a bien eu un coup d’état parlementaire au Brésil. On a ainsi vu le Président de la chambre des députés Eduardo Cunha, un véritable gangster politique présider la session alors que lui-même était mis en examen pour corruption passive et blanchiment d’argent et cité dans la liste des Panama Papers, en tant que propriétaire d’une société off-shore suspectée d’évasion fiscale. Tous les députés en croisade contre Dilma Rousseff ont été élus avec l’argent de la corruption politique, soutenue par les grandes entreprises. C’est une alliance médiatico-politico-juridique qui est à l’origine du chaos politique et économique du Brésil. La presse a construit et développé un discours ultra partisan contre les gouvernements du Parti des Travailleurs désigné comme le seul responsable de la corruption au Brésil, alors mêmes que les scandales de corruption touchaient l’ensemble des partis politiques de droite. Les secteurs juridiques conservateurs ont transformé les affaires juridiques de l’opération « Lave-Jato » (l’opération « mains propres » brésilienne) en opération de règlements de compte politique avec le soutien médiatique des grands journaux conservateurs comme « Estadao », « Folha de Sao Paulo ».
Le Venezuela la chute avant l’été ?
Au Venezuela, le bras de fer entre le président Maduro et l’opposition qui avait remporté les élections législatives de décembre continue. Le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a pris position pour l’amnistie des opposants politiques emprisonnés. La situation est très délicate comme le révèlent le surprenant plan d’économie d’énergie – dans un pays pétrolier qui sur le papier dispose d’importantes réserves dans le delta de l’Orénoque – et qui se retrouve pourtant contraint de rationner l’électricité dans la partie la plus densément peuplée du pays. A Caracas, ce sont maintenant des queues interminables de plusieurs heures pour acheter les denrées alimentaires de base (farine, riz…) et tous les rayons des supermarchés sont vides. La situation sociale est explosive alors qu’il faut se souvenir qu’avant le bolivarisme, le Venezuela était l’un des pays les plus industrialisés du continent latino-américain.
Le président Maduro pourrait donc être l’objet d’une révocation pour incapacité à diriger le pays à l’issue d’un reférendum que souhaite organiser au plus tôt l’opposition qui affirme avoir déjà collecté pour ce faire environ un million de signatures. En attendant, faute de ressources, les députés ne seront plus payés.
Le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) Luis Almagro a réclamé lundi 30 mai une réunion urgente de ses États membres pour évoquer la « crise institutionnelle » au Venezuela. Dans une lettre de 132 pages au président du Conseil permanent de l’OEA, M. Almagro affirme que le Venezuela connaît une « altération de son ordre constitutionnel » qui affecte la démocratie dans le pays. Il demande une réunion des 34 États membres de l’OEA du 10 au 20 juin, affirmant que « la crise institutionnelle au Venezuela exige des changements immédiats dans les agissements de l’exécutif » et soulignant que le pays « risque de tomber immédiatement dans une situation d’illégitimité ». Luis Almagro avait déjà accusé ces derniers mois le président vénézuélien Nicolas Maduro de devenir un « dictateur », fin inéluctable de tout le processus révolutionnaire bolivarien.
Début mai, une coalition d’opposition a déjà réuni 1,85 million de signatures réclamant un référendum sur le départ de Maduro que celui-ci conteste, l’accusant de fraudes. Il paraît donc évident que la population excédée par une crise économique qui la prive d’électricité plusieurs heures par jour, entraîne la fermeture des services publics cinq jours par semaine, et vide les rayons des supermarchés sortira très prochainement dans la rue à moins que le Venezuela ne décide de se couper définitivement du monde par la force ce qui est peu probable. Le Vénézuela n’est pas la Birmanie !
On risque donc d’entendre parler du Venezuela ce mois de juin même si pour Cuba, Maduro reste le modèle parfait du bon démocrate populaire.