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  • Présidentielle en Autriche : Heinz-Christian Strache dénonce des fraudes !

     VIENNE (NOVOpress) : Deux semaines après la très courte victoire d’Aleksander Van der Bellen sur le candidat du FPÖ, Norbert Hofer, à la présidentielle en Autriche, Heinz-Christian Strache dénonce des fraudes et pourrait saisir la justice. Dans une interview au quotidien autrichien Kronen-Zeitung, le président du FPÖ affirme : « Nous allons demander à un organisme neutre et indépendant d’examiner les innombrables indications d’irrégularités et nous déciderons ensuite. » « Le résultat de l’élection pourrait changer ! », clame-t-il.

    Il est déjà avéré que, « dans cinq ou six districts, les enveloppes des bulletins de vote ont été ouvertes sans observateurs électoraux ». Strache émet également les plus grandes réserves sur les votes par correspondance, qui avaient été anormalement déséquilibrés en faveur de Van der Bellen.

    Selon le chef de l’administration des élections au ministère de l’Intérieur, Robert Stone, si cette contestation devait déboucher sur une plainte, elle devrait être adressée à la Cour constitutionnelle, qui « décidera formellement si les présents faits peuvent provoquer une inversion des résultats des élections ».

    Avec 50,3 % des suffrages, Alexander Van der Bellen, ancien dirigeant des Verts, ne l’avait emporté que de 31 026 voix sur Norbert Hofer.

    http://fr.novopress.info/

  • Nouvelles de Verdun

    Je discutais il y a peu de « l’affaire de Verdun » avec une de mes connaissances. Voici un petit résumé de l’entretien :

    ― Ça t’étonne qu’ils aient prévu ça ? Quand j’ai vu les titres j’ai cru qu’il s’agissait d’un article du Gorafi… Tu sais, c’est comme ça, ils oseront tout.

    Mon ami était d’évidence résigné. Pour ma part je pestais rageusement.

    ― Mais non ! Ça ne doit pas être comme ça ! C’est Verdun ! Verdun, quoi ! Douaumont, Vaux, le Mort-Homme, la Tranchée des Baïonnettes, des milliers de jeunes gars venus des quatre coins de France et d’Allemagne pour se faire tuer au combat !

    ― Tu sembles prendre ça très à cœur. Comment une telle boucherie pourrait-elle être glorieuse ?

    ― Oui, je prends ça très à cœur. Toutes les familles de France ont perdu quelqu’un là-haut. Des dizaines de milliers de corps sont encore dans le sol. Le fait qu’ils aient imaginé de commémorer le centenaire de cette manière est une abomination. Oui, une putain d’abomination… Le simple fait d’avoir pu fantasmer des gesticulations pareilles à Verdun me plonge dans une rage que tu ne peux imaginer.

    ― Je dois bien admettre que je ne connais pas grand-chose sur cette bataille, si ce n’est qu’il y avait beaucoup de boue, que c’était l’horreur…

    ― Ce n’est pas que ça Verdun. Quasiment tous les régiments de l’Armée française sont passés à tour de rôle à Verdun, c’était la noria. Il fallait monter sur les Hauts-de-Meuse, au dessus de la ville, pour défendre les forts et empêcher que les Allemands n’atteignent la rivière. Les Allemands se battaient bien eux aussi. Ils remontaient à l’assaut sans cesse, mais nos vieux poilus s’accrochaient. Ça explosaient de partout, pendant 300 jours près de 50 millions d’obus ont été tirés… 50 millions, c’est inimaginable ! Plus de 80% des 700 000 morts et blessés l’ont été à cause des obus. Ça a vite transformé le tout en un décor lunaire. On parle souvent des tranchées, mais à Verdun il n’y avait plus vraiment de tranchées… juste des trous, des trous partout. Ces trous aujourd’hui recouvert par la forêt de sapins mais qu’on devine encore.

    Les gars des deux camps s’accrochaient, par petits groupes. Ils combattaient là et se faisaient tuer sur place, dans les trous, en attendant la relève pendant trois, voir cinq ou six jours d’affilés.

    La soif, car pas d’eau potable, il valait mieux prendre un ou deux bidons d’avance sur soi, quitte à s’enfoncer un peu plus dans la boue crayeuse. Le manque de sommeil. La pluie. Le soleil. Et puis le combat. Les gaz. Les obus. Les obus en permanence. On dit qu’ils avaient acquis un sixième sens, qu’ils les sentaient arriver sur eux. Les témoignages s’accordent pour dire que cette sensation était indescriptible, sauvage, terrible…

    Et au retour de tout ça l’incompréhension, les mesquineries de la vie ordinaire. Des amis perdus, une gueule fracassée ou un membre sectionné…

    Et encore après tout ça, après ce putain de merdier grandiose, ce déchainement d’énergie inouïe, on ose nous ramener… Black M…

    ― Maintenant tu comprends ce que ça fait que d’avoir une mémoire meurtrie. En gros Verdun, c’est un peu comme Auschwitz pour les juifs ou l’île de Gorée pour les esclaves noirs… C’est normal que tu te sentes touché. Imagine un concert de Black Metal à Treblinka !

    ― Au contraire ! D’ailleurs on parle ici de Black M et non de Black Metal… Les Juifs ou les esclaves noirs ont été des victimes passives, en tout cas symboliquement. Les gars de Verdun, Français ou Allemands, ne sont pas morts en martyrs, ils sont morts en héros. Verdun, c’est un champ de gloire, un champ d’honneur, non seulement pour les deux belligérants de la bataille, mais pour l’ensemble des peuples européens. C’est aussi un symbole de l’absurdité des guerres fratricides.

    ― Oui, je suis d’accord, mais on te rétorquera toujours le sacrifice des troupes coloniales, avec les tirailleurs et les autres. On te dira que Black M est légitime car noir…

    ― Il faut remettre les choses à leur place, et clairement. Les pertes militaires françaises de la Première guerre mondiale s’élèvent à environ 1 400 000 morts et plus de 4 000 000 de blessés. Parmi ces pertes on peut compter environ 80 000 morts issus de l’empire colonial, ça représente environ 5% des morts français. Beaucoup de ces morts étaient des Français blancs qui venaient d’Afrique du nord.

    Ce qui est lourd à digérer c’est le mythe de l’emploi systématique en première ligne, comme boucliers humains, ou pour préparer le terrain. C’est faux, horriblement faux. Les troupes de l’empire se sont battues honorablement, mais dans les mêmes conditions et circonstances que l’immense majorité des soldats.

    De toute façon je me sens aussi proche, quand je songe à cette guerre dégueulasse, d’un français que d’un allemand. Quelles différences entre un paysan du Berry et un autre de Basse-Saxe ? Dans les deux camps l’expérience est similaire. Je sais juste que je suis européen et que Verdun c’est la mémoire des Européens, donc la mienne.

    ― Bien. Mais dans ce cas on mettra en avant la dimension ludique de ce genre de concerts. Tu sais, le « langage universel de la musique » qui lève les frontières et nous fait communier ensemble dans la joie…

    ― On dirait le discours d’un témoin de Jéhovah, sans dec’… Plus sérieusement c’est comme le sport spectacle et ses prétendues « vertus ». Homo Festivus, l’amusement, le divertissement comme seul horizon. Tu le verras à nouveau durant l’euro de football… D’ailleurs le fameux Black M le dit très bien quand on lui demande pourquoi il désirait venir à Verdun : « C’est de la scène, et c’est quelque chose que j’aime énormément alors je réponds présent. Tout simplement. » T’as vu la poésie ! On dirait du Lucchini… On pourrait peut-être lui demander combien il aurait touché pour sa prestation sur la tombe de nos ancêtres. On parle de 150 000 euros…

    Plus sérieusement je ne pense pas que se taper une charge sous les shrapnels pour reprendre Douaumont ou Vaux ressemblait à un concert de Black M...

    Le drame de l’époque, de notre époque, c’est l’oubli total et complet de ce que peut être l’esprit de sacrifice. La souffrance volontaire pour servir un but plus élevé…

    Regarde le regard des gens quand tu leur parles de sacrifices. Ils ne comprennent pas… Ils ont oublié la guerre et ses tourments. Ils ont oublié Vercingétorix déposant ses armes, les charges folles des cuirassiers de Napoléon à Eylau et Waterloo ou encore les kamikazes japonais.

    C’est d’ailleurs pour ça qu’ils sont complètement largués face à des types qui se font péter le bide en hurlant « Dieu est grand ! ». Ils ne comprennent pas, les prennent pour des fous, alors que les gars en question n’accomplissent qu’un sacrifice logique.

    ― Je vois. Et donc, qu’est ce qu’on doit faire ?

    ― Se montrer digne des sacrifices consentis en notre nom.

    Jacques Thomas pour le CNC

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • Marcel Bucard et le Francisme : entre traditionalisme et fascisme

    Notre propos, ici, n'est pas de relater l'histoire de Marcel Bucard et du Francisme, mais d'élucider les causes profondes de l'échec d'un mouvement, qui ne sut ni séduire les Français, ni intéresser les Allemands sous l'Occupation.

    Nous passerons vite sur les débuts de Marcel Bucard, né en 1895 à Saint-Clair-sur-Epte, au sein d'une famille rurale aisée et catholique, destiné au séminaire, mais devenu un glorieux combattant de la Grande Guerre puis battu lors des élections législatives de 1924 sur une liste conduite par André Tardieu.

    Les débuts d’un nationaliste classique

    Collaborateur de Georges Valois puis du milliardaire François Coty, lequel lui confia les directions successives dé L'Ami du Peuple et de L'Autorité, et lança, avec d'autres, les Croix de Feu (1928-1929), puis, enfin, de Gustave Hervé, dont il dirigea le journal La Victoire, Bucard souhaite que l'union spirituelle et fraternelle de tous les Français prévale une fois la paix revenue, comme elle avait prévalu au front, grâce à un régime fort expurgé du sectarisme républicain et anticlérical et de l'incurie ministérielle liée au parlementarisme. En cela, il ne se distingue guère de François Coty, Maurice d'Hartoy, François de La Rocque, Jean Renaud, Pierre Taittinger. En revanche, il se démarque de Georges Valois, dont il fut un fugace disciple. Avec son Faisceau (1925-1928), Valois entendait fonder un fascisme français conçu comme une troisième voie entre capitalisme et socialisme, et avait adopté une orientation aussi hostile aux puissances économiques qu'au communisme, ce qui lui avait coûté l'appui financier de Coty, et avait entraîné la décomposition de son mouvement. Aussi Bucard avait abandonné Valois ; d'autant plus que l'acclimatation en France du fascisme lui semblait impossible, pour des raisons historiques et culturelles.

    Le choix du fascisme

    Or, en 1933, il opte à son tour en faveur du fascisme. Deux éléments expliquent ce changement. Tout d'abord le piétinement des ligues, incapables de séduire le peuple comme les classes moyennes, et que les détenteurs de capitaux n'inclinent guère à aider. Ensuite, révolution tumultueuse de la situation politique. Depuis 1918, la France connaissait des difficultés financières sérieuses. Après la crise de 1924 conjurée par le « Verdun financier » de Poincaré, était survenue celle, beaucoup plus grave, de 1926-1927, enrayée par Poincaré encore qui avait restauré la stabilité et résorbé l'endettement de l'Etat, mais au prix d'une dévaluation spectaculaire du franc. Durement éprouvées, les classes moyennes et les petits rentiers se retournaient contre le régime. Puis, à partir de la fin 1930, se font sentir en France les effets de la Grande Crise : en 1932, notre pays compte 900 000 chômeurs, soit un taux de chômage de 15 % de la population active (2 % avant 1930), les faillites se multiplient, l'inflation, stimulée par les essais de relance des cabinets Tardieu et Laval, détruit l'équilibre budgétaire et la stabilité financière retrouvés sous Poincaré. Les ministères ont contre eux les classes moyennes et le monde ouvrier. Un vent de révolution souffle sur le pays qui impute le marasme à l'incurie du régime, de surcroît accusé de corruption. Les formations extrêmes s'en trouvent revigorées : le parti communiste voit ses effectifs tripler, les ligues deviennent résolument activistes, et la droite demande un État fort et stable. Tardieu, pourtant libéral, fait le procès du régime. Et Bucard, qui tenait le Faisceau de Valois pour une aberration, incline désormais au fascisme, d'autant plus que l'Italie mussolinienne ignore la Grande Crise et que l'Allemagne commence à en sortir au moment ou Hitler accède au pouvoir. Il lui semble que désormais, il existe une place, en France, pour un parti fasciste crédible. Il lance alors son Parti Franciste français (PFF), le 29 septembre 1933. Le PFF se définit d'emblée comme un parti fasciste se réclamant du régime de Mussolini. Du fascisme, il adopte l'uniforme (pantalon militaire, bottes, chemise [bleue] avec baudrier) et le projet de société.

    Le nouveau parti entend abolir la République démocratique, libérale et parlementaire.

    Le PFF deviendrait parti unique. L'exécutif relèverait d'un chef de l’État "plébiscité" au suffrage universel et rééligible, ayant la faculté de gouverner par décrets et de consulter la nation par référendum, dirigeant la diplomatie, et assisté d'un Directoire composé de ministres nommés par lui. Le législatif incomberait à trois organes distincts. Une Assemblée des Familles, élue au suffrage familial et une Assemblée des Producteurs ou Chambre des Corporations, élue dans le cadre régional et composée, à égalité, de représentants des syndicats d'employeurs et de délégués des syndicats de salariés, étudieraient les textes de lois et en feraient une première rédaction. Un « Conseil d’État élargi » composé dans des proportions égales de hauts magistrats et de syndicalistes choisis par le Conseil national des Corporations rédigerait définitivement ces textes, finaliserait les projets de budget, ratifierait les traités. Aucune de ces assemblées n'aurait l'initiative des lois, celle-ci incombant au seul Chef de l’État. Enfin, contre la tradition jacobine, source de blocages, les Francistes préconisent une large décentralisation dans le cadre de régions différentes des anciennes provinces.

    Entre traditionalisme et fascisme

    En tout cela, ils reprennent les idées de Valois et d'Hervé. Comme eux, ils préconisent l'institution d'un corporatisme d’État très différent du corporatisme anti-étatique de L'Action française, de La Tour du Pin ou de Le Hay. Les comités corporatifs régionaux (composés des délégués des employeurs et des salariés des entreprises) et la Chambre des Corporations auraient compétence dans le seul domaine social (rémunérations, hygiène, conditions de travail, assurances sociales et retraites), la production et la conduite de l'entreprise restant du ressort du patron. Bucard et les Francistes demeurent en effet attachés au principe de hiérarchie, nécessaire à la vie et à la bonne marche de la société. De ce point de vue, ils s'inscrivent dans une filiation traditionaliste opposée à l'éthique démocratique et égalitaire née de la Révolution française. Leur idéal tourne autour de l'idée de patrie et d'une vision chrétienne de l'homme et de l'ordre politique et social. S'il incombe à l'État de conduire la nation en y assurant la justice, il ne lui appartient pas de créer un homme nouveau et/ou une nouvelle société, qu'il s'agisse d'un ordre totalitaire dirigé par un chef quasiment déifié (le Reich d'Hitler) ou de l'édification d'une société rationaliste par un État-parti révolutionnaire l’URSS communiste). Et par là, les Francistes se révèlent beaucoup plus proches de Salazar que de Mussolini. L'État Français du maréchal Pétain réalisera dans une assez large mesure leur programme politique, lors même qu'ils en critiqueront les insuffisances. Ils promeuvent leur programme dans leur hebdomadaire, Le Franciste, sous les plumes de Bucard lui-même et de son délégué à la propagande, Paul Guiraud, professeur agrégé de philosophie.

    Nous glisserons sur les avanies et avatars du mouvement entre 1933 et 1941. Dés juillet 1940, il se rallie au maréchal Pétain. Il en approuve l'œuvre constitutionnelle et la politique sociale, concrétisée par la Charte du Travail du 4 octobre 1941, qui institue un corporatisme analogue à celui qu'il préconisait, même s'il en déplore la tendance à avantager les employeurs.

    De Vichy, le parti franciste partage le nationalisme cocardier d'un Déroulède, d'un Barres, de la Ligue des Patriotes, des Jeunesses patriotes, des Croix de Feu et de Pétain lui-même, l'esprit ancien combattant, rattachement aux « valeurs spirituelles » et au catholicisme le rejet de la République maçonnique, le refus du libéralisme. Mais comme les collaborationnistes ultras, il préconise un engagement résolu aux côtés de l'Occupant afin d'opérer le referaient de la France en lui faisant jouer un rôle important dans l'Europe d'Hitler ; partant il déplore, comme eux, les calculs politiciens et la pusillanimité de Vichy et, enfin, il réclame comme eux, l'instauration en France d'un régime de type fasciste étayé sur un parti unique.

    Une ambivalence fatale

    Cette position ambivalente constitue à la fois sa force et sa faiblesse. Sa force car elle le met en position de médiateur entre Vichy et Paris, capable de les accorder et d'opérer la synthèse de leurs positions. Sa faiblesse dans la mesure où elle le place à la marge des uns et des autres et attire sur lui leurs suspicions respectives. Pour surmonter à son profit le clivage entre Vichy et les collaborationnistes de Paris, il eût fallu un talent politique hors de pair, dont Bucard se trouvait singulièrement dépourvu. Le chef franciste n'avait pas le sens politique de Doriot ; il n'en possédait pas non plus le charisme. Capable de galvaniser ses propres troupes, il ne pouvait soulever l'enthousiasme des foules, comme savait le faire Doriot. Celui-ci grand, fort, le verbe haut, doté d'une prodigieuse autorité naturelle, chauffait à blanc les auditoires, suscitait l'admiration et les dévouements militants, et ralliait à lui toutes les classes, le prolétariat comme la haute bourgeoisie, et tous les types d'hommes, de l'ouvrier jusqu'à des intellectuels nantis comme Paul Marion, Bertrand de Jouvenel, Alfred Fabre-Luce et Abel Bonnard. Avant guerre, la bourgeoisie avait vu en lui le chef capable de vaincre le Front populaire et d'instaurer un régime lesté d'une apparence de volet social. Et, à cet égard, ses origines plébéiennes et son passé communiste le rendaient crédible. Rien de tel avec Bucard qui se ressentait de ses origines rurales et bourgeoises ainsi que de son catholicisme affirmé.

    Dépassé par Doriot, Bucard devait l'être tout autant par Marcel Déat. Celui-ci, orateur puissant, était un intellectuel brillant qui avait élaboré pour son parti, le Rassemblement national populaire (BNP) une doctrine très supérieure aux articles théoriques de Bucard et de Guiraud. Et cette doctrine était au moins aussi socialiste que nationaliste. Déat était un socialiste qui avait répudié le marxisme et la SFIO, jugés par lui dépassés, et avait évolué vers un socialisme nationaliste et européen dont le fascisme lui était apparu comme le vecteur. Resté socialiste envers et contre tout, soutien du Front populaire en 1936, planiste, il ne considérait le fascisme et la Collaboration que comme les moyens d'instaurer un socialisme rénové. Demeuré révolutionnaire, il concevait la révolution comme conciliant socialisme et nationalisme dans le cadre d'une union des pays européens. À cet égard, il ne releva jamais de la droite antijacobine et réactionnaire, qu'il abhorrait, et ses discours comportent une telle quantité d'appels et de références à la "révolution" qu'on pourrait les prendre pour ceux d'un homme de gauche.

    L’échec d’un traditionalisme de gauche

    Et cela explique la réelle impuissance de Bucard à séduire les Français, spécialement ceux, jeunes, qui aspiraient à un ordre nouveau. Bucard, répétons-le, c'est Salazar, non Mussolini ou Hitler. Bien qu'il se proclame constamment fasciste, il demeure un nationaliste français conservateur et catholique avec une inclination plébiscitaire. En dépit des rodomontades "socialistes" de Paul Guiraud, le parti franciste n'envisage pas un ordre social nouveau et, lorsqu'il parle de "révolution", il s'agit toujours d'une « révolution nationale » de type vichyssois. Rien de bien exaltant pour la jeunesse d'un pays comme le nôtre. En ces années d'Occupation, la France reste ce qu'elle était avant la défaite, c'est-à-dire une nation profondément marquée par le legs de la Révolution, et qui ne conçoit sa rénovation politique et sociale que comme une réorientation de cette dernière. En cela, pour nos compatriotes, Déat et Doriot sont plus séduisants que Bucard, et leurs programmes respectifs plus attrayants que celui des Francistes, terne et vieillot. Ce qu'ils préconisent, c'est une troisième ère politique française, après la monarchie d'Ancien Régime et la République démocratique, étayée sur une synthèse de la première et de la Révolution , donc très ancrée dans notre histoire propre et très différente du fascisme italien et du national-socialisme allemand. Une perspective d'avenir étrangère à Bucard. Bucard cumule deux erreurs tactiques qui expliquent son échec face à ses rivaux et auprès des Français : il reste un réactionnaire, nationaliste à l'ancienne mode, et, non sans contradiction avec cette propension, il se proclame ouvertement "fasciste" en une nation instinctivement hostile au fascisme car demeurée tributaire de sa Révolution de 1789-1794. Une erreur que ne commirent pas Doriot et Déat, qui, avant comme pendant la guerre, ne se déclarèrent jamais fascistes et occultèrent leurs liens financiers avec Rome et Berlin. Sous l'Occupation, Bucard ne convaincra pas ses compatriotes.

    Bucard a donc pâti de deux choix stratégiques contradictoires : celui d'avoir par trop incarné un nationalisme typiquement français, traditionaliste et, à l'opposé, celui de s'être réclamé d'un fascisme relativement étranger à notre peuple. C'est ici l'ambiguïté foncière de Vichy qui est en cause. Imposé par la défaite et l'Occupation, formé dans l'urgence, sans préparation ni programme, avec le concours de toutes les composantes de la classe politique française (y compris la gauche), ce régime était destiné à rester un palliatif condamné aux changements permanents d'orientation en raison du caractère disparate de son personnel, de l'incidence sur lui du cours de la guerre et de la pression allemande. Ses dirigeants ne purent jamais définir une ligne politique originale et cohérente, faute d'unité de vue et de circonstances favorables. Le slogan « Révolution nationale » était équivoque : si les traditionalistes l'entendaient comme une contre-révolution, les collaborationnistes du PPF et du RNP y voyaient l'annonce d'une véritable révolution, nationaliste, certes, mais aussi socialiste et moderne, incluant une part du legs de la Révolution française, difficile à rejeter après soixante-dix ans de régime républicain. Et leur influence devint de plus en plus prégnante car leur projet avait, relativement à l'ambiguïté attentiste de Vichy, l'avantage d'être fermement défini et en phase avec l’ethos d'une nation devenue hostile à la République libérale et parlementaire mais toujours obsédée par la lubie révolutionnaire que les éléments réellement réactionnaires de "Vichy (catholiques ou de sensibilité peu ou prou maurrassienne) ne surent ni ne purent, en raison de leur absence de moyens et de leur infériorité numérique, extirper de la culture politique française. Aussi les doriotistes et déatistes remportèrent-ils sur le parti franciste tant au plan intérieur, en dépit de sa plus grande conformité à la tradition nationale française qu'au niveau de leurs rapports avec les Allemands, qui les considéraient, en raison de leurs effectifs et de leur audience, comme un moyen de pression sur Vichy plus efficace que lui. Et, Et, de fait, le parti franciste n'excéda jamais les 5 000 adhérents, alors que le PPF de Doriot en comptait 30 000 et le RNP de Déat, plus de 20 000.

    Un défi très risqué

    Retremper le nationalisme français dans un modèle fasciste étranger à notre culture politique était un défi très risqué ; ce fut la propension constante du Francisme, et l'ambiguïté fatale de Vichy. À cet égard, le Francisme a incarné totalement Vichy, de son adhésion à la Révolution nationale réactionnaire de 1940 à son engagement aux côtés de la Milice contre la Résistance en 1944. Le PPF et le RNP se sont résolument inscrits dans la tradition révolutionnaire de la France moderne née en 1789, et ont tenté de raccommoder au fascisme. Mais à l'inverse, la réaction, elle, ne se conçoit que comme une rupture sans concession avec cette tradition. Bucard, victime de la vogue fasciste des années 1930 puis des succès hitlériens, ne le comprit pas. Il ne comprit pas que le fascisme, importé en une France contemporaine toujours mentalement et politiquement modelée par les valeurs et l'esprit détestables de 1789-1794,ne pouvait devenir qu'une variante nationaliste et européenne du socialisme révolutionnaire, qu'un socialisme post-marxiste. D'où son échec.

    Paul-André Delorme Rivarol du 19 mai 2016

  • Béziers : un samedi réussi, mais pour quoi faire ?

    Caroline Alamachère Riposte laïque cliquez ici

    Aussitôt sortie du train, les nuées de personnalités et de journalistes envahissaient les trottoirs biterrois. L’événement du jour, hormis le lancement du parti « Oz ta droite ! » de Robert Ménard, dont le nom en a laissé dubitatifs plus d’un, était le retard du train, tout le gratin réac et mal pensant s’en trouvant affecté, ce qui n’empêchait nullement sous un soleil radieux une bonne humeur palpable et une jovialité sincère de se retrouver entre gens de bonne compagnie. Jean-Paul Gourévitch me tendit sa main presque machinalement alors qu’on ne se connaît pas, tandis que j’armais mon portable pour immortaliser la scène.

    Intriguée, une femme me demanda ce qui se passait tandis que je cherchais mon chemin. Il me fallait arriver au Palais des Congrès sans tarder. Aussitôt traversée la rue, je me suis retrouvée nez à nez avec une mosquée, des voilées, des kamis. Boutiques de caftans, kebabs et autres boucheries halal me laissèrent bouche bée : même mon coin de Seine-St-Denis ne m’offre pas autant d’exotisme au m2.

    Passés le traumatisme de me trouver en plein Maghreb avec ses effluves de makrouts, j’arrivai à bon port. Robert Ménard, Ivan Rioufol, Charles Beigbeder, Bruno Mégret, Béatrice Bourges, Guy Millière, Xavier Lemoine, Marion Maréchal-Le Pen et Oskar Freysinger étaient là, entre autres. C’était comme le festival de Cannes mais en moins toc et avec plus de neurones.

    Robert Ménard est arrivé sur scène accompagné de Denis Tillinac pour l’ouverture de ce week-end particulier. Si le personnage Tillinac était sympathique, ses proximités politiques ont fait quelque peu tiquer dans les rangs : comment faire pleinement confiance à un proche de Chirac, de Sarkozy, de ces gens qui ont vendu la France, l’ont immigrée, rêvent de la métisser ?

    La journée du samedi était consacrée à différents thèmes au choix : économie, médias, famille, sécurité et justice, armée. N’ayant pas le don d’ubiquité, j’ai assisté à la session sécurité et justice, où intervenaient Xavier Raufer, Thibault de Montbrial, Guillaume Jeanson de l’Institut pour la Justice, ainsi que Cédric Michel du Syndicat de Défense des policiers municipaux. La Justice en a pris pour son grade, le Syndicat de la Magistrature principalement, tandis que Thibault de Montbrial a encouragé les Français à prendre des cours de tirs, le domicile de chacun devant avoir le droit d’être sanctuarisé et sa peau protégée.

    L’Uclat (Unité de Coordination de la Lutte Antiterroriste) révèle qu’il y a entre 5 et 15 000 personnes radicalisées en France. Selon Alain Juppé, il s’agirait de ne pas dramatiser la situation, or, toujours selon l’Uclat, dans ce domaine Bordeaux est au degré de radicalisation le plus élevé de France.

    L’ambiance, bienveillante durant les interventions des orateurs, est devenue plus tendue lors des questions du public : trop de Daesh et pas assez de « chez nous », trop de rappels historiques et pas assez de « maintenant » et de « demain », trop de « ton Valeurs Actuelles », trop de mentions à l’islam qui n’aurait quand même pas toujours à voir avec l’insécurité selon quelques personnes du public ou qui a au contraire tout à voir pour d’autres.

    Le public était en attente de solutions concrètes, tangibles, immédiates. Il n’a eu que des constats connus et des désirs de faire sans grand espoir d’application. Il s’en est parfois agacé.

    Un hommage a été rendu à notre ami policier Sébastien Jallamion qui a été chaleureusement applaudi. Sébastien a été d’ailleurs très sollicité par ceux qui le reconnaissaient et saluaient son courage.

    Les sessions se tenaient à différents endroits du quartier. Je me suis donc rendue au théâtre l’après-midi pour suivre le thème de l’Europe, tandis que d’autres se précipitaient à celui de l’immigration qui, paraît-il, a été des plus agités.

    Derrière le théâtre passait un défilé d'« antifascistes » armés de drapeaux ornés de la faucille et du marteau (100 millions de morts, plus que le nazisme donc), de drapeaux LGBT et de jolies pancartes anti Ménard, criant au fascisme de ceux qui se rendaient à l’invitation du maire.

    François Billot de Lochner, Hervé Juvin, l’ancien ministre François Guillaume et Guy Millière évoquèrent tour à tour la coquille vide qu’est l’UE, sa nocivité, la nécessité de sortir de l’Otan, de rejeter le Tafta, Schengen, le poids écrasant de la toute puissante Amérique.

    Oskar Freysinger représentait sa Suisse, pays d’Europe encore préservé du « grand machin » européen, bien que subissant tout de même ses nuisances avec les assauts d’individus venus de France, parfois de Marseille, pour tromper leur désoeuvrement en volant ou en braquant des commerces.

    Il a expliqué la méthode suisse : le système mis en place doit être immuable et les hommes doivent s’y appliquer en mettant de côté leurs penchants naturels, leur désir de pouvoir personnel. La Suisse a mis en place à l’origine un mode de fonctionnement social à partir d’observations de la nature qu’ils ont transposées. Les individus restent libres mais aucun ne peut se rendre maître du système. Oskar a expliqué qu’avec un tel mode de fonctionnement, on pourrait remplacer les politiques suisses par des ânes, le système fonctionnerait quand même. « Vous prenez n’importe quel autre pays, vous mettez un âne… c’est arrivé dans certains pays (rires dans la salle)… ça a fait beaucoup de foin. Vous êtes dans la merde ! ». Il a vanté les bienfaits de la démocratie directe qui rend le peuple souverain. « Nous, nous sommes tous Louis XIV »… Tout le monde est participatif, tout le monde dirige le pays, le peuple est une opposition institutionnalisé avec les pleins pouvoirs, alors qu’en France nous subissons « une alternance des corruptions ».

    Fustigeant l’UE, il a affirmé que sa construction était « le complexe allemand de la 2e guerre mondiale ».

    « Créer l’homme nouveau c’est la pire agression qu’on puisse avoir envers les êtres humains », c’est ce qu’ont voulu faire le communisme et le nazisme. Une notion qui revient pourtant sans complexe au goût du jour…

    En conclusion, Oskar a évoqué l’Europe des Nations, la vraie Europe, celle qui ne pourra se faire qu’avec la Russie, un souhait vivement applaudi dans le public. « Les Anglo-saxons n’ont qu’à bien se tenir, parce que eux prétendent être les policiers du monde mais les fouteurs de merde c’est eux », une vision que ne partageait pas Guy Millière qui, à plusieurs reprises, a défendu les Etats-Unis.

    Le plaisir de chacun de se retrouver ou de faire de nouvelles connaissances était palpable et l’accessibilité cordiale des intervenants ont été pour beaucoup dans la réussite de cette rencontre. Pour autant des frustrations sont demeurées : comment rassembler des droites qui ont tout à gagner à jouer dans la même cour mais qui ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la forme alors que le fond est bien là, qui restent trop policées alors qu’on en attend enfin de la fronde, qui anticipent la future couleur des murs alors que ce sont toutes les fondations qui s’effondrent ?

    Comment encore passer de l’étape, certes enrichissante de connaissances, à l’action concrète, aux solutions tangibles, à l’abandon du « y’a qu’à, faut qu’on » dont on a senti, à plusieurs reprises durant les sessions qu’il ne pouvait plus suffire. La coupe est pleine et l’arbre à palabres perd ses feuilles. Au-delà de s’enrichir d’érudition, chacun se posait la seule question acceptable : « bon alors, on y va quand ? ».

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    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Leur Europe, le chemin des drames

    Verdun, image de l’horreur de la Première guerre mondiale n’a pas la même résonance, le même poids des deux côtés du Rhin. 75%  des soldats français sont passés sur ce champ de bataille qui  a fait 700.000 victimes en dix mois : 163.000 Français et 143.000 Allemands  tués et disparus 216.000 Français et 190.000 Allemands blessés. Pour l’Allemagne  c’est la bataille de la Somme qui incarne le mieux toute l’horreur de conflit (450.000 soldats allemands y ont été tués et  blessés).  Ce qui est en tout cas commun  à  nos deux peuples,  ce sont les grands symboles de la réconciliation franco-allemande:  la rencontre Adenauer-De Gaulle pour la signature du traité de l’Elysée en 1963,  Helmut Kohl et François Mitterrand main dans la main à Douaumont en 1984, symbole de la paix retrouvée après les  boucheries des deux guerres mondiales, de la coopération, entre les deux  nations phares, colonne vertébrale  de la «construction européenne». Si ces images du passé, à commencer par celles des commémorations antérieures  de la terrible bataille de  Verdun,  gardaient encore toute leur dignité dans leur simplicité bienvenue, l’épure n’est plus de mise.

    La sobriété du recueillement de Mme Merkel et M. Hollande a été de courte durée. «J’avais un camarade» a vite laissé place aux  membres des Tambours du Bronx (quand on parle de symbole…) courant au milieu des tombes en compagnie de jeunes Français et Allemands poursuivis  par une incarnation de la Mort juchée sur des échasses, selon une scénographie confiée au cinéaste allemand Volker Schlöndorff. «Jogging au milieu des tombes», «spectacle  vraiment indécent», «le repos éternel des héros piétiné  au son des tam-tams», «l’honneur bafoué de nos ancêtres», «vulgarité de la gauche»… Marine Le Pen, les dirigeants et élus FN n’ont pas manqué de manifester leur indignation.

    Une mise en scène qui en dit long sur la perte élémentaire de repères d’un Hollande qui a validé cette pitoyable bouffonnerie. Elle  fait écho à la triste propagande européiste à laquelle il s’est livré en compagnie d’Angela Merkel,  comme le craignait dimanche matin Bruno Gollnisch invité de Claude Askolovitch sur i télé. Ils ont tour à tour  évoqué «l’esprit de Verdun» pour  expliquer,   qu’il ne saurait y avoir d’autres voies possibles que celle de l’Europe de Bruxelles.

    Les deux dirigeants  ne se sont pas en effet  contentés  de remettre au  maire socialiste de  Verdun, Samuel Hazard, le prix De Gaulle Adenauer, «récompensant les actions en faveur de la paix»,  pour le consoler de  l’annulation du spectacle de Black M. Leurs communicants respectifs ont expliqué que leur  déjeuner de travail à la sous-préfecture de Verdun a été l’occasion d’évoquer les préoccupations du moment : le  calamiteux  traité de commerce transatlantique, de libre échange avec les Etats-Unis  en cours de négociation,  que veut Angela Merkel  mais que François Hollande refuse (pour le moment) soucieux de ne pas braquer  encore un peu plus les électeurs français avant la présidentielle;  le referendum du 23 juin au Royaume-Uni sur la question du Brexit;  le réveil des peuples européens  refusant   l’euromondialisme , l’accueil des vagues de migrants.  Rien qu’en Allemagne ils seront d’ici la fin de l’année  1,5 million en 2016,  2,2 millions en 2017…

    La semaine dernière, dans la foulée de la présidentielle autrichienne, le commissaire européen socialiste Pierre Moscovici avait estimé  « préoccupant » le niveau de résistance des Européens,  du courant  patriote . « Face au populisme et à l’extrême-droite, nous avons besoin d’Europe », avait-il assuré. Devant deux apparatchiks de tout premier plan,  de  président de la Commission européenne, le libéral  Jean-Claude Juncker et de celui du Parlement européen, le socialiste  Martin Schulz,  Mme Merkel et M. Hollande ont rappelé  qu’il était impératif, obligatoire  de continuer à accueillir les migrants.

    Il est  vital  pour la survie de l’Union européenne  «de ne pas nous renfermer sur nous-mêmes, mais d’être ouverts pour l’autre», a estimé la chancelière allemande. «La France et l’Allemagne ont des responsabilités particulières» dont celle  «d’accueillir les populations qui fuient les drames et les massacres» a renchéri  le président de la république. Le site Polemia indiquait à ce sujet que «d’ici 2020 le gouvernement allemand prévoit de dépenser quelque 93,6 milliards d’euros , soit environ 20 milliards d’euros par an an pour l’accueil des demandeurs d’asile, rapportait  samedi 14 mai 2016 l’hebdomadaire  Spiegel, citant un document émanant du ministère fédéral des Finances en vue de négociations avec les seize Länder.»

    De son côté, M. Hollande «a promis d’accueillir 24.000 réfugiés supplémentaires sur 2 ans». Selon les travaux de Jean-Paul Gourévitch, et «sur la base des coûts estimés par la Cour des comptes, le coût des 24.000 réfugiés peut être évalué à  324 millions d’euros  sur 2 ans. -Selon l’Ofpra, 79.130 demandes d’asile ont été enregistrées en 2015. Sur une base minimale du chiffre allemand de 12.500 euros  du coût d’un demandeur d’asile, J.P.Gourévitch estime le coût d’accueil de ces demandeurs à 1,3 milliard d’euros. L’auteur est convaincu que les dirigeants européens devront s’accorder sur la répartition des arrivées prévues pour 2016. Sur une base minimale de 1 million de  réfugiés  et selon les clefs de calcul de l’UE, la France devrait en recevoir 192.500. En supposant qu’elle parvienne à réduire ses délais d’instruction à 12 mois, le coût serait de 2,41 milliards d’euros  (en fait probablement 1,5 fois plus, soit 3,6 milliards d’euros) ». Bien évidemment, mais est-il besoin de le préciser, si par par malheur un candidat de la droite pro-bruxelloise comme Alain Juppé ou un Nicolas Sarkozy était élu en 2017, la promesse d’accueil de M Hollande serait reconduite.

    «Aimons notre patrie, mais protégeons notre maison commune, l’Europe»  déclarait dimanche le président de la république, utilisant comme souvent une formule assez ambiguë, car s’il n‘y a pas d’amour sans désir de protéger ce que l’on aime, il eut été loisible qu’il appelle d’abord à protéger notre patrie tout en appelant en un second temps  à aimer l’UE, ce qui certes ne va pas de soi!  Il est en effet évident que cette Europe là ,  technocratique, frileuse, sans souffle, soumise à la finance internationale, au mondialisme, à l’atlantisme, n’est qu’une mauvaise caricature, voire une ennemie résolue de l’Europe réelle, du génie de ses nations,  de ses valeurs, de ses identités enracinées. Leur Europe  emprunte le chemin des drames à venir si elle ne change pas résolument de cap, ne se réforme pas en profondeur. Toutes choses qui ne pourront  se faire  que  sous la  pression de la volonté des peuples, de leurs aspirations à une liberté retrouvée. Voilà  ce  qu’il faut le dire haut et fort quand on aime sa patrie et la civilisation européenne. 

    http://gollnisch.com/2016/05/31/europe-chemin-drames/

  • Le pouvoir réside dans les infrastructures

    A l'heure où certains critiquent les blocages, il serait bon de réfléchir à ce qui permet concrètement, et non idéalement, de lutter contre le pouvoir. Les récentes élections en Autriche démontrent qu'il est difficile de s'emparer des institutions. Mais il serait tout aussi difficile de gouverner ces institutions sans avoir le pouvoir sur les infrastructures et ceux en charge de les faire fonctionner.

    A l'ère de la mondialisation, plus encore qu'à l'époque de Georges Sorel, il convient de couper les flux.
    Les "gauchistes" ont compris que le pouvoir réside en grande partie dans les infrastructures. Avec la mondialisation et la liberté accrue des biens et des personnes, "bloquer" c'est réactiver symboliquement une frontière, poser une limite entre le globalisme et la France. Ça signifie "dans ce pays on ne veut pas de vos lois néo-libérales". Tout patriote devrait se satisfaire du blocage, qui attaque directement le rêve du libre-échange sans entrave.
    En effet, contrairement à ce qu'affirment certains qui parlent souvent trop vite d'une mondialisation hors-sol, la mondialisation est au contraire génératrice de territoires. Les flux, loin d'être abstraits, sont des traits d'union entre des territoires concrets, aménagés avec des infrastructures concrètes : un terminal méthanier, un pont, une ligne de chemin de fer, une piste d'aéroport, un centre d'affaire, une zone commerciale... les flux relient des territoires qui concentrent et polarisent des activités.
    C'est donc paradoxalement un milieu politique favorable à l'ouverture - l'ultra-gauche - qui appelle au blocage des flux, et un milieu politique favorable aux frontières, aux limites, aux murs, qui s'oppose au blocage : la droite nationale.
    Ainsi, pour mieux appréhender ce qui se passe et pour nourrir la réflexion d'une droite nationale quelque peu embourbée dans ses réflexes réactionnaires, nous vous livrons un court extrait de l'ouvrage A Nos Amis du Comité Invisible.

    "Mais lorsque les insurgés parviennent à investir les parlements, les palais présidentiels et autres sièges des institutions, comme en Ukraine, en Libye ou dans le Wisconsin, c’est pour découvrir des lieux vides, vides de pouvoir, et ameublés sans goût. Ce n’est pas pour empêcher le « peuple » de « prendre le pouvoir » qu’on lui défend si férocement de les envahir, mais pour l’empêcher de réaliser que le pouvoir ne réside plus dans les institutions. Il n’y a là que temples désertés, forteresses désaffectées, simples décors – mais véritables leurres à révolutionnaires. L’impulsion populaire d’envahir la scène pour découvrir ce qu’il se passe en coulisse a vocation à être déçue. Même les plus fervents complotistes, s’ils y avaient accès, n’y découvriraient aucun arcane ; la vérité, c’est que le pouvoir n’est tout simplement plus cette réalité théâtrale à quoi la modernité nous a accoutumés."

    La vérité quant à la localisation effective du pouvoir n’est pourtant en rien cachée ; c’est seulement nous qui refusons de la voir tant cela viendrait doucher nos si confortables certitudes. Cette vérité, il suffit de se pencher sur les billets émis par l’Union européenne pour s’en aviser. Ni les marxistes ni les économistes néo-classiques n’ont jamais pu l’admettre, mais c’est un fait archéologiquement établi : la monnaie n’est pas un instrument économique, mais une réalité essentiellement politique. On n’a jamais vu de monnaie qu’adossée à un ordre politique à même de la garantir. C’est pourquoi, aussi, les devises des différents pays portent traditionnellement la figure personnelle des empereurs, des grands hommes d’état, des pères fondateurs ou les allégories en chair et en os de la nation. Or qu’est-ce qui figure sur les billets en euros ? Non pas des figures humaines, non pas des insignes d’une souveraineté personnelle, mais des ponts, des aqueducs, des arches – des architectures impersonnelles dont le cœur est vide. La vérité quant à la nature présente du pouvoir, chaque Européen en a un exemplaire imprimé dans sa poche. Elle se formule ainsi : le pouvoir réside désormais dans les infrastructures de ce monde."

    Jean / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • Grèves SNCF, RATP, Air France… La France est au fond du trou et elle se noie !

    On ne voit guère quel sera le pompier capable de la ranimer.

    Vue de l’étranger, la France n’est plus seulement « le pays des grèves » mais carrément le pays des fous.

    Le gouvernement a cédé sur tout ou presque : les taxis, les camionneurs, les intermittents du spectacle et Notre-Dame-des-Landes. Il a promis des augmentations aux fonctionnaires, rassuré les enseignants, offert un revenu minimum aux étudiants. Il a ridiculisé le patron de la SNCF et celui d’EDF lui a claqué la porte au nez. Il a vidé sa loi Travail de ce qui pouvait encore la rendre utile à l’économie et au retour de l’emploi et, mesure ultime, François Hollande a fait hier la danse du ventre devant les maires de France et diminué de moitié la baisse prévue des dotations de l’État…

    Bref, pas un jour ne passe sans que le Président le plus vilipendé de la Ve République ne distribue ses sucettes préélectorales à qui en réclame. Jovial comme une fleur de pissenlit, Hollande sème à tout vent… et récolte néanmoins la tempête !

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