Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 49

  • Les cartes sont rebattues dans le monde arabe

    D'Elie Hatem dans L'Action Française 2000 :

    6a00d83451619c69e201bb0932294b970d-250wi.png"Certains pays arabes sont en train de normaliser leurs relations avec Israël. Nous avons été les premiers à évoquer, il y a deux ans, le rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’État hébreu, en révélant les contacts entre leurs services secrets respectifs, notamment les rencontres entre le prince Turki al-Fayçal et son homologue Amos Yadlin, mais aussi avec Dore Gold, directeur du ministère des Affaires étrangères israélien. Des entretiens ont eu lieu en Belgique, en France, en République tchèque, en Inde et en Italie.

    Riyad s’entend avec Tel Aviv

    Ce rapprochement a débouché sur une assistance militaire d’ Israël à la coalition arabe qui intervient au Yémen, dont le quartier général a été installé au Somaliland, un État non-reconnu situé dans la Corne de l’ Afrique. Dans le cadre de ces opérations, les soldats de Tsahal pilotent notamment les bombardiers saoudiens. Cela semble concrétiser un projet américain : il y a quelques années, il était question de créer, sous les auspices de la Ligue arabe, une « force arabe commune » placée sous commandement israélien. L'Arabie saoudite envisage aussi l’ouverture d’une ambassade à Tel Aviv dont la construction aurait déjà débuté. Le prince Walid ben Talal serait pressenti pour y représenter Riyad. Par ailleurs, dans des négociations récentes, les Israéliens ont demandé aux Saoudiens de s’abstenir de financer les organisations islamistes dont les actions visent l’État hébreu. Il en a été de même avec les Qataris dont les relations avec Tel Aviv remontent à 1996.

    Des États disloqués

    D’autres éléments contribuent à façonner une nouvelle donne géopolitique : les États-Unis ont consenti à signer un accord avec l’Iran pour régler la “crise du nucléaire” ; quant à la Russie, elle a tenté un rapprochement avec l’ Arabie saoudite et Israël, tout en maintenant ses bonnes relations avec l’Iran et en se réconciliant avec la Turquie. Officiellement, les Américains cherchent à concentrer leur politique étrangère plus sur l’Asie et moins sur le Proche et le Moyen-Orient. Dans cette région, les entités étatiques se disloquent, mettant en cause les accords Sykes-Picot, en particulier depuis l’ émergence des organisations islamistes, y compris Daech. Donald Trump, candidat du Parti républicain à l’élection présidentielle américaine, accuse d’ailleurs l’administration Obama d’avoir créé l’État islamique.

    Les intérêts français sacrifiés

    Dans ce contexte, la France sacrifie ses intérêts. Elle délaisse ses traditions diplomatiques fondées sur des relations politiques internationales naturelles (en reprenant la formule de Jacques Bainville). Cela au profit d’une inféodation aveugle au discours officiel de ses nouveaux alliés atlantistes. Après s’être écartée du Proche et du Moyen-Orient, mais aussi de l’Afrique, la France s’est éloignée de la Russie. Plus récemment encore, elle s’est mise l’Iran à dos, en sacrifiant ses intérêts économiques. Le pays réel paie le prix des mauvais choix du pays légal en matière de politique internationale. Des choix qui se répercuteront sur notre économie nationale."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Royalisme • Un visuel pour confirmer et faire savoir ce que l'Institut BVA nous a appris

    1752803867.jpg

    Sur cette excellente nouvelle pour l'avenir et la crédibilité de nos entreprises, on pourra tout d'abord se reporter à l'article queLafautearousseau a publié mercredi 31 août : C'est l'Institut BVA relayé par LCI qui nous l'apprend ...

    Différents commentaires ont suivi, parmi lesquels celui-ci, excellent, signé de Gilbert CLARET

    « Ce sondage BVA est une bonne nouvelle car il démontre une tendance diffuse, certes modeste mais réelle, favorable à une restauration royale.

    Cette tendance découle sans doute du désir croissant de la population qui se sent française dans ses plus profondes racines (et ce sentiment existe aussi bien chez des personnes récemment immigrées), d'un retour aux sources bimillénaires du pays qui sent le besoin de retrouver des repères et des fondations grâce auxquels l'espoir en France pourrait renaître.

    La république semble vouée à conduire le pays vers une dissolution de l'idée qu'il a toujours eu de lui et qu'il a encore de lui. Elle laisse le pays quand elle ne l'encourage pas à sombrer dans un néant de culture et d'égalitarisme social théorique, forcené et forcé au niveau le plus bas, comme si la pauvreté pour tous était sa suprême référence, dans l'enfouissement des souvenirs du passé et de de son histoire même quand elle fut glorieuse, comme si elle cherchait à tout lui faire oublier au risque que le pays se perde en une entité abstraite de perfection imaginaire, idéologique, arbitraire et contrainte. » 

    Visuel : Action Française - Provence

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Livres : La nouvelle charge d'Éric Zemmour : « Un quinquennat pour rien »

    Dans un ouvrage appelé à nourrir toutes les polémiques, l'auteur du Suicide français revient avec force sur la bataille civilisationnelle à mener contre l'islam, devenu l'un des pivots autour duquel s'articule la vie de la société française. De cet ouvrage, Vincent Tremolet de Villers donne ici [Figarovox, 02.09] une remarquable recension. Il l'ouvre sous le signe de Cassandre, dans la filiation de qui il situe Zemmour. Ce rôle fut longtemps attribué à Jacques Bainville, « le grand Bainville », comme le nomme Zemmour, qui l'a beaucoup lu. Par deux fois Bainville fut hanté par le sentiment tragique des deux guerres mondiales du siècle dernier dont il avait prévu avec exactitude quels mécanismes les déclencheraient. On peut accorder quelque crédit, aujourd'hui, aux analyses d'où Zemmour tire ses craintes et ses prévisions. Quant aux quelques motifs d'optimisme que Vincent Tremolet de Villers avance au terme de sa chronique, sans les rejeter, il nous semble qu'elles ne pourraient avoir quelque pertinence, elles aussi, que dans la mesure où la France aurait préalablement accompli cette révolution culturelle que Zemmour appelle de ses vœux.   Lafautearousseau  

    3683562192.jpgCassandre ne s'était pas trompée. En voyant entrer le cheval dans Troie, pendant que la foule se réjouissait autour de l'animal de bois, elle s'alarmait, en vain, de l'entrée de l'ennemi dans la ville. Grâce à Apollon, elle avait le don de divination, mais pas celui de persuasion. Elle disait vrai, mais elle était maudite et personne ne l'écoutait. Eric Zemmour n'a pas reçu d'Apollon le don de divination, mais la nature l'a doté, par le verbe et l'écriture, de la passion de convaincre. Quand il n'est pas d'accord, Zemmour le fait savoir, quand il est d'accord, il arrive qu'il considère qu'il l'a déjà dit.

    Cassandre assumée, le chroniqueur du Figaro et du Figaro Magazine alerte la France depuis des années. Hier, il tempêtait sur sa souveraineté menacée, aujourd'hui il affirme que son identité est en péril de mort. Deux ans après Le Suicide français, son précis de décomposition au succès phénoménal, l'essayiste récidive.

    Un quinquennat pour rien* apparaît, au premier abord, comme un livre de chroniques. L'ouvrage réunit cinq ans d'humeurs éditoriales prononcées le matin au micro de RTL. La vie des Français sous le règne de François Hollande défile. De Manif pour tous en zlatanisation du football, de Leonarda en déroutes électorales, de Christiane Taubira en Anne Hidalgo, le bretteur tourne autour de ses cibles et, à la fin de l'envoi, les touche.

    Ce quinquennat, malheureusement, ne se réduit pas aux cravates mal nouées, aux frais de coiffure et à la langue disloquée - « La France, elle est… » - du chef de l'Etat. C'est aussi le mandat durant lequel la parenthèse enchantée s'est refermée. A Paris et à Vincennes, à Saint-Denis et au Bataclan, les balles assassines ont sifflé « la fin de la fin de l'histoire » (Finkielkraut): plus de 250 victimes, des blessés par centaines et le drapeau du Califat qui flotte dans les esprits et sur les téléphones portables de milliers de gamins de nos banlieues. De ces tragédies, Zemmour a tiré une longue méditation qui ouvre son livre. Un texte incisif et profond qui aurait pu, à lui seul, composer un petit ouvrage. Un texte violent aussi, tant il exprime la crainte qui étreint son auteur, le sentiment de vindicte qu'il éprouve envers ceux qui nous ont emmenés jusque-là, l'effrayante réalité d'un pays au bord du chaos.

    Le scandale, soyez-en sûr, aura lieu. Les vigies de Twitter s'allieront aux ligues de vertu pour tenter, une fois encore, de le faire taire. Elles se jetteront sur ses formules volontairement provocatrices : « Le cri de guerre révolutionnaire qui épouvantait à Valmy les lansquenets prussiens a été adouci en chanson sirupeuse pour adolescentes romantiques » ou encore « l'islam est incompatible avec la France ». Zemmour, viré d'i-Télé pour des propos qu'il n'a pas tenus (une traduction malheureuse et erronée d'un journal italien avait déclenché l'hallali), habitué des tribunaux et des poursuites, s'en moque. Il ne calcule plus. Son angoisse est d'un autre ordre : elle est existentielle. Ecoutons-le : « La sémantique est essentielle dans cette histoire. Un étranger qui arrive dans un autre pays sur la demande de celui-ci est un immigré. Un étranger qui vient dans l'illégalité est un clandestin. Des étrangers qui viennent par milliers, par centaines de milliers, demain par millions, sont des envahisseurs. Un migrant doit pouvoir se déplacer. Un réfugié doit être accueilli. Un envahisseur doit être repoussé. »

    On l'a compris : à l'entendre, la France n'est pas seulement en guerre contre l'Etat islamique ou le terrorisme, mais contre un islam conquérant qui voudrait que Paris soit Bagdad et que les minarets éteignent les cloches, que les voiles couvrent les visages, que les mécréants se cachent. Comme l'homme écrit droit avec des lignes courbes, il fait un détour (brillant et discutable) par Mme de Staël et la germanophilie du XIXe siècle, rappelle l'aveuglement pacifiste des années 1930, convoque Stendhal et la comtesse de Boigne. Les précautions n'ont jamais été son fort et cette fois, c'est l'islam que Zemmour interroge sans y ajouter le suffixe « isme », les adjectifs « radical » ou « fondamentaliste ». « Si demain il y avait 20, 30 millions de musulmans français bien décidés à voiler leur femme et à appliquer les lois de la charia, on ne pourrait préserver les lois de la laïcité que par la dictature. C'est ce qu'ont compris en leur temps Atatürk, Bourguiba ou même Nasser. »

    « Honte et dégoût », entendra-t-on. Certes. Mais que dire alors de Boualem Sansal ? L'auteur de 2084 (Gallimard) affirme, en effet, de livres en interviews que « l'ordre islamique tente progressivement de s'installer en France ». Et Hani Ramadan ? Le frère de Tariq, lui, ne cache pas son jeu. L'islam, explique-t-il, « est une organisation complète qui englobe tous les aspects de la vie. C'est à la fois un Etat et une nation, un gouvernement et une communauté. C'est également une morale et une force, ou encore le pardon et la justice. C'est également une culture et une juridiction, ou encore une science et une magistrature ».

    Une loi totalisante ? « Les Européens, du plus pieux des pratiquants au bouffeur de curés invétéré, pensent tous la religion sur le modèle inconscient du christianisme, précise Rémi Brague. Ils réduisent donc la religion à ce qu'ils observent dans les diverses confessions chrétiennes : des actes de culte, la prière, éventuellement des jeûnes et des pèlerinages. Ce qui n'en relève pas est censé être extérieur à la religion. Or, pour l'islam, la religion consiste essentiellement à appliquer la loi divine. » Et les musulmans modérés ? C'est qu'ils sont « modérément musulmans », répond Zemmour.

    Cette fois, l'auteur du Suicide français va au-delà du diagnostic. A le lire, il est encore temps pour réagir. Mais, plus encore que les solutions policières ou militaires, Zemmour appelle de ses vœux « un état d'urgence moral » qui ferait sortir nos élites du confort intellectuel. « Seule une révolution culturelle peut nous permettre de gagner la guerre de civilisation qui se déroule sur notre sol. » Retour à la république assimilationniste, réduction des droits individuels, extraction volontaire du modèle multiculturel de l'Union européenne, arrêt de l'immigration. Eric Zemmour note avec justesse que l'élection de François Hollande s'est ouverte, à la Bastille, au milieu des drapeaux algériens, marocains ou turcs, et que son mandat s'achève sur les trois couleurs de notre drapeau national.

    Ce texte lui vaudra d'être traité de boutefeu et d'irresponsable. On lui reprochera de « faire le jeu » du Front national et de l'Etat islamique. On ressortira le lexique olfactif - rance, nauséabond… Certains voudront l'interdire, d'autres collationneront ses « dérapages » comme une contractuelle remplit soigneusement son amende. C'est tout l'inverse qu'il faudrait faire. La raison devrait l'emporter sur la passion. La démonstration sur les disqualifications. En toute liberté, nous devrions discuter cette terrible vision. Rappeler que les déterminismes culturels et religieux peuvent être surmontés. Qu'il est encore possible de restaurer une communauté de destin. Qu'une grande majorité de Français musulmans refuse le salafisme. Se souvenir de nos soldats de l'autre rive de la Méditerranée morts au champ d'honneur durant les deux guerres mondiales. Soutenir à bout de bras ceux pour qui la France primera toujours sur « l'Oumma ». Mettre en lumière les réformateurs qui, comme leur demandait le général al-Sissi, appellent l'islam à « une révolution religieuse contre sa violence »…

    Eric Zemmour n'est pas un « polémiste » comme on le qualifie paresseusement. Cet écrivain est le courageux porte-voix des angoisses collectives. Il trempe sa plume dans la plaie béante d'une France blessée et tétanisée : Albert Londres appelait cela un journaliste. 

    Zemmour appelle de ses vœux « un état d'urgence moral » qui ferait sortir nos élites du confort intellectuel. « Seule une révolution culturelle peut nous permettre de gagner la guerre de civilisation qui se déroule sur notre sol. »

    * Un quinquennat pour rien, d'Eric Zemmour, Albin Michel, 368 p., 22,90 €. En librairie le 7 septembre.

    Vincent Trémolet de Villers

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Samedi 3 et dimanche 4 septembre : les Journées chouannes de Chiré en Montreuil (86)


    Un stand de Synthèse nationale

    Programme cliquez ici

    13508988_1717313948534508_4453821218392927433_n.jpg

     
     
  • Zemmour : « Macron, le jeune qui plait aux vieux, parle du peuple mais ne parle pas au peuple »

    Eric Zemmour dézingue Emmanuel Macron en une chronique bien sentie.


    « Emmanuel Macron, un faux jeune, un faux… par rtl-fr

    http://www.medias-presse.info/zemmour-macron-le-jeune-qui-plait-aux-vieux-parle-du-peuple-mais-ne-parle-pas-au-peuple/60453

  • L’Union européenne va chercher les migrants en Afrique

    En seulement trois jours, 13.000 clandestins ont été récupérés en Méditerranée et escortés jusqu’aux ports italiens.
    Les arrivées de migrants provenant d’Afrique et en direction du continent européen sont en passe de subir une accélération considérable.

    Cette affirmation n’est pas l’opinion de qui voudrait alimenter les craintes de nos concitoyens, mais bien une réalité induite par l’extension aux eaux territoriales libyennes du mandat des opérations de sauvetage de l’Union européenne (mandat Sophia) : c’est à quelques milles du littoral africain que les navires, qu’ils soient italiens, danois ou britanniques, etc., vont désormais chercher les clandestins.

    La preuve ? En seulement trois jours, 13.000 clandestins ont été récupérés en Méditerranée et escortés jusqu’aux ports italiens.

    Lire la suite

  • Ce qui manque encore à M. Macron

    Les conséquences de la quasi-candidature de Macron restent encore, n'en déplaise aux commentateurs agréés, à mesurer. Le Figaro, par exemple rassure sans doute ses lecteurs, ses annonceurs et ses abonnés en leur certifiant, dans son édition imprimée du 2 septembre, que "la droite surveille Macron mais ne le redoute pas". Et l'on y apprend même que certains des candidats de la primaire font mine de contester l'étiquette de droite à ce personnage qui, remarquons-le, ne la revendique aucunement.

    On pourrait poursuivre la polémique en se demandant aussi à quel point eux-mêmes sont vraiment dans leur rôle "à droite". De droite Mme Kosciusko-Morizet ? De droite Alain Juppé ? etc. La confrontation à laquelle ils appellent leurs électeurs à choisir un candidat présidentiel unique pour 2017 ne s'intitule-t-elle pas "primaire de la droite et du centre" ?

    Les centristes authentiques ne font pas tous la fine bouche.

    D'un côté, Mme de Sarnez, au nom du canal historique, fustige certes la démarche Macron. Elle le fait d'ailleurs au nom d'une vision un peu post-marxiste du fameux "centre" supposé "plus social" que la vilaine droite, et que le méchant banquier Macron, incarnation de la ploutocratie. Il existe comme on le mesure toutes sortes de définition du "centre". Mais l'élégante Marielle ne cache pas que dans le contexte actuel son centre à elle est incarné, dans le cadre de la primaire, par le maire de Bordeaux, avec en réserve pour le cas où Sarkozy l'emporterait, son vieux camarade Bayrou.

    De l'autre côté, l'UDI officielle, en la personne de Jean-Christophe Lagarde a fait de claires avancées en direction du ministre démissionnaire de l'Économie. "Il incarne le centre gauche, nous représentons le centre droit". Or, ne l'oublions pas ledit centre droit souffre structurellement d'une carence de candidats crédibles.

    Ne pensons pas que ce manque soit seulement dû au hasard, à la maladie de Borloo, etc. C'est d'abord une question d'idées

    Un centriste véritable, contrairement à ce que semble sous-entendre Marielle de Sarnez ce n'est pas nécessairement un catholique du gauche dans la tradition du MRP de la IVe république, des hommes, et des femmes, de gauche portés par des électeurs de droite et qui siègent au centre : ce sont des adversaires du bonapartisme, ce sont des partisans du régime parlementaire, des défenseurs du fédéralisme européen, etc.

    En cela Macron a beaucoup de chemin à parcourir pour incarner un tel courant d'opinion. S'il reçoit un soutien sensible et compréhensible dans certains secteurs entrepreneuriaux, sa popularité récente, – sans vraie base ni vérification électorale, précisons-le – appartient à une tradition française discrète mais constante, celle du saint-simonisme qui rejette, et méprise, la politique. Point fort auprès de certaines élites, cette parenté constitue une fragilité, sinon le point faible, du personnage puisqu'il cherche à se frayer une position dans la vie politique.

    Il a certes libéré le parti socialiste du poids de son aile droite, ce qui paradoxalement pourrait permettre à gauche des rapprochements parfaitement inattendus depuis ce printemps, mais il a encore beaucoup de chemin à parcourir avant de disposer d'une véritable assise politique. Il faudrait qu'il nous explique quelles sont ses vues personnelles et salutaires, dans divers domaines qu'il n'a jamais abordés, sinon comme conseiller puis comme ministre d'un des pouvoirs les plus lamentables qu'ait connu le pays depuis la Régence de 1715.

    Par exemple, trois marqueurs, qui fâchent, risquent fort de déterminer le scrutin de 2017 : l'immigration, l'islam et l'insécurité. Emmanuel Macron nous révélera-t-il franchement ses propositions dans ces trois domaines ?

    La tradition saint-simonienne en France s'est frayé un chemin, toujours derrière un pouvoir fort, plus ou moins autoritaire ce qui l'a dispensé d'avoir à se défendre auprès de l'opinion publique. Elle a pu exercer son influence dans les sillages successifs du Second empire, fondé sur l'échec de la IIe république, de la Révolution nationale portée par le désastre de la IIIe république, ou du retour en 1958 de Charles De Gaulle porté par le dégoût de la IVe république.

    La Ve république n'est pas très loin de ces situations et la mode Macron semble un des signes de cette crise et de la prise de conscience de la réalité du déclin. Mais elle semble encore loin d'en constituer le seul témoignage, et plus loin encore d'avoir elle-même forgé le manche du coup de balai qui pourrait bien se révéler bientôt nécessaire.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • 1010 : L'Église et le roi

    Suscités par l'Église, des mouvements de paix se développent au Xe siècle, donnant lieu à des assemblées, jusqu'à gagner la cour un 25 décembre – il y a mille ans !

    Cette année-là, la vingt-quatrième de son règne, Robert II, trente-huit ans, s'appliquait, avec l'aide des évêques, à moraliser la guerre. Ce n'était pas une mince affaire en une époque de féodalité aussi violente, où l'État manquait de moyens pour imposer sa force. Nous avons déjà vu le fils d'Hugues Capet, désigné comme le Pieux, s'imposer en modèle de sainteté, menant une vie humble de prière, bien qu'affublé d'une épouse légère et vaniteuse, Constance d'Arles, fille de Guillaume Taillefer, comte de Provence, avec laquelle il vivait son purgatoire sur terre, après avoir trop laissé parler son coeur tumultueux...

    Souvenir d'enfance

    Dès son enfance, le roi avait entendu parler des mouvements de paix, qui, conformément à la loi de l'Église, se préoccupaient de ces souillures qu'étaient l'homicide et la violation des lieux consacrés. Les premiers signes de la "paix de Dieu" étaient apparus dans les montagnes auvergnates lors du plaid de Clermont (958) ; nourri d'idéaux déjà formulés par l'Église carolingienne, il demanda aux prélats du centre de la Gaule (Auvergne, Velay, Limousin...) de tenter de rétablir « la paix qui vaut mieux que tout ». Puis une assemblée tenue à Aurillac en 972 fut organisée par l'évêque Étienne II de Clermont avec ses collègues de Cahors et Périgueux ; on parla de contraindre par les armes ceux qui ne voudraient pas jurer la paix. Puis en 989 on se réunit à Charroux (Poitou) à l'initiative de Gombaud, archevêque de Bordeaux, en 990 à Narbonne, en 994 au Puy, où l'on définit la paix comme une condition du salut de l'âme.

    C'est le 25 décembre 1010 - il y a mille ans – que le mouvement gagna la cour de Robert II le Pieux qui tint sa première assemblée à Orléans ; « Ô foule des pauvres, rends grâce au Dieu tout puissant. Honore-le de tes louanges car Il a remis dans la voie droite ce siècle condamné au vice », écrivit alors Fulbert, le très enthousiaste évêque de Chartres... L'abbaye de Cluny prit en main le mouvement et organisa un concile à Verdun-sur-le-Doubs en présence, semble-t-il, du roi lui-même, où l'on proposa la protection des chevaliers observant le Carême. Mais il revint à Robert de multiplier les assemblées : Compiègne (1023), Ivois (1023), Héry (1024). Certes les violences continuèrent sous le règne de Robert, mais au moins admettait-on qu'elles eussent des limites et qu'il existât des arrangements.

    Une oeuvre de paix

    Pour contraindre les récalcitrants, l'Église s'efforçait de revaloriser les tractations et le recours à la justice. On cherchait, par exemple, à régler les contentieux par la concertation et le dialogue, et à accroître la juridiction de l'évêque. À ceux qui observaient les préceptes édictés, les évêques accordaient l'absolution de leurs péchés et la bénédiction éternelle, mais ils lançaient des malédictions et des excommunications contre ceux qui refusaient d'obéir, qui contestaient les propriétés ecclésiastiques ou qui violentaient les terres des gens sans armes. L'Église usait principalement de l'anathème, de l'excommunication ou encore de l'interdit : privation d'offices religieux, de sépulture en terre sacrée, de sacrements. Ces malédictions n'étaient que provisoires, le but étant d'amener les fautifs devant la justice. En dernier recours, l'Église pouvait même faire usage de la force armée, ce qui donna l'occasion à certains d'utiliser la paix de Dieu comme moyen de pression pour faire plier un adversaire...

    Le synode d'Elne instaure la Trève de Dieu

    Bien du chemin restait à accomplir pour en arriver au synode d'Elne en 1027, qui mit en valeur la notion de Trève de Dieu, avec sanctions contre ceux qui feraient la guerre le dimanche, les jours de fêtes liturgiques ou pendant le Carême. Il allait falloir pour cela que le pouvoir temporel du roi se fût affermi, mais déjà Robert, par sa façon de gouverner, angélique sans être le moins du monde laxiste, avait réalisé les conditions de ce chef-d'oeuvre de la civilisation chrétienne.

    Remarquons que la paix de Dieu n'alla nullement contre l'ordre social du temps. La féodalité s'en trouva renforcée et ennoblie, prenant l'habitude de concourir au bien commun, plus que liquider par des guerres ses haines particulières ; les liens sociaux se resserrèrent. On a ici le spectacle de ce qu'admire Maurras dans L'Église de l'Ordre : « Puisque le système du monde veut que les plus sérieuses garanties de tous les droits des humbles ou leurs plus sûres chances de bien et de salut soient liées au salut et au bien des puissants ; l'Église n'encombre pas cette vérité de contestations superflues. S'il y a des puissants féroces, elle les adoucit pour que le bien de la puissance qui est en eux donne tous ses fruits ; s'ils sont bons, elle fortifie leur autorité en l'utilisant pour ses vues loin d'en relâcher la précieuse consistance. » C'est ainsi que se forgea le société française au long des âges.

    Michel Fromentoux L’action française 2000  Du 16 décembre 2010 au 5 janvier 2011