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Sur la longue durée, Donald Trump n’est pas une surprise*
Georges Feltin-Tracol
Contrairement aux idées reçues, finance et politique forment un excellent duo. Aux temps de la Rome antique, les patriciens de la République se dédiaient aux affaires publiques tandis que leurs esclaves les plus dévoués en hommes de paille avisés faisaient du négoce. Au Moyen Âge et à la Renaissance, les cités italiennes ou de la Ligue Hanséatique dans le Saint-Empire romain germanique étaient le théâtre de vives confrontation entre de vieilles lignées terriennes de l’aristocratie et les jeunes bourgeoisies enrichies par le commerce et la banque (les Médicis à Florence).
Si l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis est une grande surprise pour le XXIe siècle, sa réussite repose sur quelques précédents. Il y a 25 ans, le milliardaire texan indépendant Ross Perot que Trump soutint un moment, recueillait 18,9 % des suffrages, empêchait la réélection de George Bush père et favorisait indirectement l’élection de Bill Clinton. Quatre ans plus tard, toujours candidat sur des thèmes protectionnistes et hostiles au libre-échange, Perot n’obtenait que 8,4 %, dépassé par un Clinton, grand séducteur d’électeurs, véritables Monica Lewinski politiques.
Sur cette terre par excellence du progressisme, de la modernité et de l’individualisme que sont les États-Unis, Donald Trump représente aux yeux de ses compatriotes le « rêve américain », le self made man, dur au travail, qui s’est bâti une vie prospère grâce à l’alchimie délicate d’une farouche volonté, d’un toupet extraordinaire et d’une chance inouïe. Longtemps, des généraux victorieux, George Washington (1789 – 1797), Andrew Jackson (1829 – 1837), vainqueur des Britanniques à La Nouvelle-Orléans en 1815, Zachary Taylor (1849 – 1850), Ulysses Grant (1869 – 1877) qui triompha de la Guerre de Sécession ou Dwight Eisenhower (1953 – 1961), occupèrent le Bureau oval. Aujourd’hui, la guerre ayant pris une tournure économique, c’est au tour des hommes d’affaires, surtout si leur notoriété s’alimente d’articles de presse people et d’une intégration – ancienne et remarquable – au « médiacosme ».
Homme d’argent, Donald Trump est aussi un homme d’images. Avant d’être une vedette de la télé-réalité, il figura dans des épisodes de feuilletons télévisés (Le Prince de Bel-Air, Spin City, Sex and the City, etc.) ou fut cité dans certains films tels Retour vers le futur 2 sous les traits du méchant Biff Tannen ou dans Gremlins 2. La nouvelle génération en tant que Daniel Clamp, voire en jouant son propre rôle truculent (Maman, j’ai encore raté l’avion, Zoolander ou L’Amour sans préavis). S’affranchissant de tous les codes, Donald Trump rejoint le pécore Mister Smith, cet idéaliste novice en politique, à la différence toutefois que le président élu connaît fort bien le marigot politicien. Le 7 novembre dernier, Arte diffusait d’ailleurs en soirée Monsieur Smith au Sénat, la satire féroce des mœurs politiques de Washington réalisée par Frank Capra en 1939. À l’insu de son plein gré, la chaîne franco-allemande annonçait le séisme planétaire du lendemain.
Bonjour chez vous !
* « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 9, diffusée sur Radio-Libertés, le 18 novembre 2016.
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Le crépuscule de l’empire américain
À la veille (et même au lendemain) de l'élection présidentielle américaine - quel que soit le candidat élu -, l'ex-Hyperpuissance (pour reprendre l'expression d'Hubert Védrine) devra faire un choix décisif pour son avenir et celui du monde. Les États-Unis vont-ils, en cas d'élection d'Hillary Clinton, poursuivre leur destructrice (et autodestructrice) course folle pour le monde, poussée par l’hybris, jusqu'à nous mener à une guerre mondiale ? Ou bien, si Donald Trump est élu, vont-ils se recentrer sur eux-mêmes dans une logique isolationniste afin de se régénérer (à commencer par leur économie) et renoncer à l'idéologie messianiste de destinée manifeste, qui s'est traduite depuis 1945 par l'instauration d'une Amérique-monde ?
La phase finale du déclin américain
En 2002, l'historien Emmanuel Todd publiait un livre sur la décomposition du système américain(1) qui eut un fort retentissement. Il y développait une thèse à contre-courant à l'époque : bien loin d'être une hyperpuissance invincible comme semblerait l'exprimer leur politique extérieure, les Etats-Unis sont en déclin ; l'examen des forces démographiques et culturelles, industrielles et monétaires, idéologiques et militaires qui transforment la planète ne confirme pas la vision d'une Amérique invulnérable. Le monde est trop vaste, disait Emmanuel Todd, trop divers, trop dynamique pour accepter la prédominance d'une seule puissance.
Il écrit dans l'ouverture de son ouvrage à propos des représentations de la puissance américaine : « Elles présupposent une Amérique exagérée, dans la dimension du mal parfois, dans celle de la puissance de toujours. Elles nous interdisent de percer le mystère de la politique étrangère américaine parce que la solution doit être recherchée du côté de la faiblesse et non de la puissance. Une trajectoire stratégique erratique et agressive, bref la démarche d'ivrogne de la "superpuissance solitaire", ne peut être expliquée de façon satisfaisante que par la mise à nu de contradictions non résolues ou insolubles, et des sentiments d'insuffisance et de peur qui en découlent.
La lecture des analyses produites par l'establishment américain est plus éclairante. Au-delà de toutes leurs divergences, nous trouvons, chez Paul Kennedy, Samuel Huntington, Zbigniew Brzezinski, Henry Kissinger ou Robert Gilpin, la même vision mesurée dune Amérique qui, loin d'être invincible, doit gérer l'inexorable réduction de sa puissance relative dans un monde de plus en plus peuplé et développé. »(2)
Si l'on se penche sur les écrits du plus éminent de ces stratèges de l'impérialisme américain, Zbigniew Brzezinski, il apparaît clairement - dans son livre Le grand échiquier (1997) - qu'il était effectivement conscient de cet état de fait ; mais il avait conçu une nouvelle stratégie pour contourner la relative faiblesse du système impérial états-unien.
Brzezinski proposait, pour contrôler l'Eurasie et par suite le monde, à la fois de maintenir un certain nombre de pays dans un état de vassalité et d'empêcher l'émergence en Eurasie d'un rival potentiel de l'Amérique. Ainsi il explique que : « Pour les Etats-Unis, la définition dune orientation géostratégique pour l'Eurasie exige d'abord de la clarté dans la méthode : il est nécessaire de mettre sur pied des politiques résolues à regard des Etats dotés d'une position géostratégique dynamique et de traiter avec précaution les Etats catalyseurs. Sur le fond, cette approche n'a de sens qu'autant quelle sert les intérêts de l'Amérique, c’est-à-dire, à court terme, le maintien de son statut de superpuissance planétaire et, à long terme, l'évolution vers une coopération mondiale institutionnalisée. Dans la terminologie abrupte des empires du passé, les trois grands impératifs géostratégiques se résumeraient ainsi : éviter les collusions entre vassaux et les maintenir dans l'état de dépendance que justifie leur sécurité ; cultiver la docilité des sujets protégés ; empêcher les barbares déformer des alliances offensives. »(3)
On l'a vu ces dernières années, cette stratégie consistant à prévenir l'émergence d'une puissance eurasiatique - en l'occurrence la Russie - et à neutraliser les vassaux en empêchant leur alliance, a échoué (si l'on exclut l'Europe et les pays en périphérie de la Russie et de la Chine).
En effet, l'on a assisté, parallèlement à la réémergence de la Russie, à l'agrégation successive autour de celle-ci et de ses alliés d'un certain nombre de pays (à des degrés divers) dans le cadre de la coopération économique proposant une alternative à l'ordre économique américain et à ses relais institutionnels et internationaux (FMI, Banque Mondiale, OMC, Union européenne...), les BRICS réunissant la Russie, le Brésil, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Indonésie ; et sur le plan purement géostratégique, dans la seule année 2016, le Maroc (allié et vassal des États-Unis) s'est tourné vers la Russie (et la Chine), le pion turc a été habilement retourné et ramené (peut-être temporairement compte tenu de l'instabilité d'Erdogan) dans le giron russe et le président des Philippines, Rodrigo Duterte, a officialisé sa rupture avec les États-Unis tout en annonçant sont rapprochement d'avec la Chine (et la Russie), auxquels s'ajoutent les alliés traditionnels de la Russie.
Par ailleurs, la stratégie proposée par Brzezinski en 1997 consistant à séparer la Russie de l'Ukraine a non seulement été un échec, mais la tentative s'est conclue par la récupération, par les Russes, de la Crimée.
Nous avons là les conséquences de ce qu'Emmanuel Todd pointait du doigt en 2002, à savoir l'inquiétude touchant les alliés et clients traditionnels des États-Unis, inquiétude suscitée par la politique follement agressive de Washington, laquelle est diamétralement opposée à celle des vieux empires.
Avec le recul, si l'on compare la planification géostratégique de Brzezinski faite en 1997 et l'étude prospectiviste d'Emmanuel Todd en 2002, il est évident que l'histoire récente a donné raison au second. Il y a 14 ans Todd écrivait : « Face à la question russe, la stratégie américaine avait deux objectifs dont le premier n est déjà plus accessible et dont le second apparaît de plus en plus difficile à atteindre.
Premier objectif : une désintégration de la Russie, qui pouvait être accélérée par la stimulation des indépendantismes au Caucase et par une présence militaire américaine en Asie centrale. Ces démonstrations de force devaient encourager les tendances provinciales centrifuges à l'intérieur même de la partie ethniquement russe de la Fédération de Russie. C’était sous-estimer gravement la cohésion nationale russe.
Deuxième objectif : le maintien d'un certain niveau de tension entre les États-Unis et la Russie devait empêcher le rapprochement entre Europe et Russie - la réunification de la partie ouest de l’Eurasie - en préservant le plus longtemps possible l'antagonisme hérité de la guerre froide. Mais le désordre et l’incertitude engendrés par la politique américaine au Moyen-Orient ont à l'inverse fini par créer les conditions optimales d'une réinsertion de la Russie dans le jeu international, situation dont Vladimir Poutine a immédiatement profité.
Celui-ci a offert à l'Occident, dans un impressionnant discours prononcé pour l'essentiel en allemand au Bundestag, le 25 septembre 2001, la vraie fin de la guerre froide. Mais quel Occident ?
Aider à court terme les États-Unis dans leurs opérations micromilitaires et médiatiques en Afghanistan, pays du fantasme stratégique, n'est pour les Russes que l'apparence des choses. L'essentiel, c’est de se rapprocher de l'Europe, première puissance industrielle de la planète. La mesure des flux d'importations et d'exportations permet de définir les enjeux réels du subtil jeu à trois qui se dessine entre la Russie, les États-Unis et l'Europe.
En 2001, la Russie et les États-Unis ont échangé pour 10 milliards d'euros de biens, la Russie et l'Union européenne pour 75 milliards, soit 7,5 fois plus. La Russie propose implicitement à l'Europe un contrepoids à l'influence américaine sur le plan militaire et la sécurité de ses approvisionnements énergétiques. Le marché est tentant.
Quelle que soit l'intelligence du livre de Brzezinski, il y avait dans la métaphore de l'échiquier de son titre un je-ne-sais-quoi d'acte manqué, au sens freudien, comme un pressentiment de ratage : on ne devrait pas jouer aux échecs avec les Russes dont c’est le sport national. Ils sont intellectuellement bien entraînés à ne pas faire l’erreur que l'adversaire attend d'eux, en l'occurrence réagir sottement à des provocations sans substance stratégique réelle, en Géorgie ou en Ouzbékistan. Refuser un échange, refuser une prise, refuser un affrontement local mineur proposé par l'adversaire, c'est le ba-ba des échecs. Surtout lorsque l'on est en état de faiblesse. Peut-être évoquera-t-on un jour dans les manuels de diplomatie une "défense Poutine" dont la formulation théorique serait quelque chose du style ; comment obtenir, dans le contexte dune chute de puissance, un basculement des alliances ? »(4)
Nous sommes aujourd'hui arrivés à la fin d'une séquence d'affrontement, d'une partie d'échec que les Russes sont en train de remporter face aux États-Unis. Dans ce contexte, il reste aux dirigeants états-uniens deux solutions : renverser l'échiquier par une guerre mondiale ou renoncer à l'empire.
La guerre mondiale ou le renoncement à l’empire
C'est ce qui explique l'extrême fébrilité et les déclarations ultra-agressives de certains dirigeants américains. L'exemple le plus récent et frappant est celui du chef d'état-major de l'Armée américaine, le Général Mark Milley, qui lors d'un discours public durant la réunion annuelle de l’Association of the United States Army à Washington D.C., le 4 octobre 2016, a menacé directement la Russie, la Chine et leurs alliés:
« La volonté stratégique de notre nation, les États-Unis, est remise en cause et nos alliances testées comme elles ne l'ont pas été depuis de très nombreuses décennies. Mais je veux être clair ; je veux être sans ambiguïté. Je veux être clair avec ceux qui tentent de s'opposer aux Etats-Unis... nous allons vous stopper et nous allons vous battre plus durement que vous ne l'avez jamais été auparavant... nous détruirons n'importe quel ennemi, n'importe où, n'importe quand... Je mets en garde les ennemis de l'Amérique...
Nous sommes de plus en plus contestés par des adversaires potentiels très compétents qui agissent clairement en supposant à nos intérêts. Mais si la dissuasion échoue, nous, en tant qu'armée, nous, en tant que nation, devons être prêts à nous battre! D'autres pays, Russie, Iran, Chine et Corée du Nord ont appris de nous... Ils ont étudié notre doctrine, nos tactiques, nos équipements, notre organisation, notre entraînement et nos dirigeants. Et en retour ils ont révisé leurs propres doctrines et ils modernisent rapidement leurs armées aujourd'hui pour déjouer nos forces, dans l'espoir d'arriver à nous vaincre un jour...
À ce stade nous pouvons développer quelques points que nous avons appris au cours de l'étude que nous avons menée intensément cette année sur la guerre future de haute intensité entre des Etats-nations de grande puissance. Et le premier est sans surprise qu'elle sera hautement mortelle, très hautement mortelle, contrairement à tout ce que notre armée a connu au moins depuis la Seconde Guerre mondiale »(5)
Il envisage par ailleurs un rapprochement plus franc avec la Chine avec la volonté de la découpler de la Russie - à laquelle il propose implicitement de lui laisser la porte de l'Europe ouverte, afin de détourner son regard de l'Est - en misant sur l'apparition de futures tensions sino-russes ; ainsi il écrit : « Le futur de la Russie dépend de son habilité à devenir la Nation-État majeure et d'influence qui est une partie de l'Europe unificatrice. En ne le faisant pas, cela pourrait avoir des conséquences négatives et dramatiques dans la capacité de la Russie à résister à la pression territoriale et démographique de la Chine, qui est de plus en plus encline, à mesure que sa puissance augmente, à reconsidérer les traités "inégaux" que Moscou a imposés à Pékin dans le passé. La meilleure perspective pour la Chine dans un futur proche est de devenir le principal partenaire de l’Amérique en contenant le chaos global qui émane (y compris pour le nord-est) du Moyen-Orient... Le rapprochement entre la Chine et les nouvelles républiques d'Asie centrale, les États musulmans post-britanniques dans le sud-ouest asiatique (notamment le Pakistan) et spécialement l'Iran (donnant des atouts stratégiques et économiques significatifs), sont les objectifs naturels à atteindre dans la perspective géopolitique régionale de la Chine. Mais ils peuvent être aussi les objectifs d'une accommodation globale sino-américaine. »
Zbigniew Brzezinski, bien plus mesuré, a, cette année même, été contraint, face à la réalité, de renoncer purement et simplement à ses espoirs de domination impériale sans partage, pour éviter une conflagration mondiale, pour maintenir l'influence américaine dans le monde et ses positions stratégiques.
Il a publié le 17 avril 2016 dans la revue The American Interest un texte au titre explicite « Toward a Global Realignment »(6) (Vers un réalignement global). Avec réalisme et froideur il débute son analyse par le constat suivant : « Les États-Unis sont toujours l’entité politique, économique et militaire la plus puissante au monde mais, étant donné les complexes changements géopolitiques régionaux, elle n'est plus la puissance impériale globale. ».
Rapprochement avec la Chine ou isolationnisme
Partant de ce constat, il propose une nouvelle stratégie en plusieurs points et commence par proposer que l'Amérique forge une coalition impliquant, à divers degrés, la Russie et la Chine, pour traiter la crise proche-orientale, en échange de concessions russes - plus diplomatiques que stratégiques à proprement parler - en Ukraine, en Géorgie et dans les Etats baltiques.
Cette stratégie pourrait ressembler à celle que pourrait appliquer Donald Trump s'il était élu - et ainsi préserver sa propre personne et son mandat présidentiel d'éventuelles représailles d'une partie de l'oligarchie américaine qui est derrière Brzezinski. En s'alignant sur la nouvelle stratégie de Brzezinski, Trump pourrait alors mener une nouvelle politique internationale, sans affrontement avec la Russie, en ménageant l'oligarchie américaine et en tenant une bonne partie de ses promesses de campagne faite au peuple américain, mais en abandonnant l'idée d'un isolationnisme pur et simple. Car Brzezinski, qui demeure un impérialiste ontologique s'oppose aux isolationnistes américains dont fait partie Trump. Les arguments de Brzezinski, si l'on se place du point de vue de l'establishment américain, ne manquent pas de pertinence (même s'il force évidemment les traits négatifs des conséquences d'une politique isolationniste) :
« Un retrait compréhensif des États-Unis du monde musulman, favorisé par les isolationnistes américains, pourrait donner naissance à de nouvelles guerres (par exemple, Israël vs Iran, Arabie Séoudite vs Iran, une intervention majeure de l’Egypte en Libye) et pourrait générer une crise de confiance plus profonde quant au rôle de l'Amérique en tant que stabilisateur global. Dune manière différente mais radicalement imprévisible, la Russie et la Chine pourraient être les bénéficiaires géopolitiques de ce type de développement et l'ordre mondial lui-même en serait la victime géopolitique immédiate. Last but not least, dans de telles circonstances une Europe inquiète et divisée verrait ses États membres actuels rechercher des patrons et rivaliser les uns les autres dans des arrangements alternatifs mais séparés parmi le plus puissant trio (il fait allusion à la Grande-Bretagne, à la France et à l'Allemagne). »
En somme, Brzezinski propose de partager le monde avec la Russie et la Chine ; une sorte de Conférence de Yalta II mais sans guerre mondiale, pour sauver les meubles et la face des États-Unis.
Jean TERRIEN. Rivarol du 10 novembre 2016
1 - Emmanuel Todd, Après l'empire, Essai sur la décomposition du système américain, 2002, Gallimard.
2 - Emmanuel Todd, op. cit., pp. 19-20.
3 - Zbigniew Brzezinski. Le grand échiquier, 1997, Bayard Editions, pp. 67-68.
4 - Emmanuel Todd, op. cit., pp. 206-207.
5 - Voir le discours dans son intégralité sur ; <htfps:// www.les-crises.fr/nous-vous-detruirons-les-terrifiantes-menaces-du-chef-detat-major-des-usa-a-la-russie-et-a-la-chine!>
6 - Zbigniew Brzezinski, Toward a Global Realignment, The American Interest, 17/04/2016. Paru in : Volume 11, Numéro 6.
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Elisabeth Lévy : "l'absence de pluralisme plombe le débat public"
A l'occasion de la sortie du dernier numéro de Causeur, «France inter aux Français! », Elisabeth Lévy a accordé un entretien fleuve au FigaroVox. Elle revient également sur le traitement médiatique de la campagne de Donald Trump et des primaires. Extraits :
"Le dernier numéro de Causeur s'intitule, «France Inter aux Français!» Vous aviez un compte personnel à régler avec la radio publique? Qu'est-ce qui vous énerve autant sur France Inter?
Rien de personnel, rassurez-vous, même si pour des millions de gens quotidiennement ridiculisés, insultés ou caricaturés sur la radio qu'ils payent de leurs deniers, c'est finalement assez personnel. Se faire engueuler à ses frais, ça peut finir par énerver. Je sais, cela semble mesquin de rappeler que Radio France est financée par la redevance, cela suscite toujours chez ses dirigeants des réactions agacées, comme si on avait proféré une incongruité ou une chose vraiment vulgaire (pas d'argent entre nous). N'empêche, il y a là un véritable scandale et le plus scandaleux est qu'il n'y ait pas de scandale. Plus personne ne proteste contre ce que Fabrice Luchini avait appelé avec drôlerie l'idéologie francintérienne, que Stéphane Guillon avait parfaitement résumée dans sa dernière chronique, avant de se faire remercier: «France Inter est une radio de gauche qui se comporte comme une véritable entreprise de droite», avait-il pleurniché. Voilà la vision du monde que propage notre radio publique, en particulier dans ses tranches d'information mais pas seulement. D'un côté il y a les gentils, de l'autre les méchants. Les gentils lisent Mediapart, les méchants Valeurs actuelles, les gentils sont Mariage pour tous, les méchants Manif pour tous. Les gentils votent Mélenchon ou PS tendance frondeurs, les méchants Le Pen ou LR tendance Sarkozy. Les gentils aiment l'Autre, les méchants aiment les frontières. Les gentils aiment Nuit Debout, les méchants aiment Finkielkraut. Je vous laisse compléter…
Ils sont de gauche, c'est ça le scandale? La belle affaire…
Désolée, je ne vois vraiment pas pourquoi l'argent public financerait une radio aussi ouvertement idéologique. Et je serais tout aussi énervée si notre radio publique était Radio Réac, même si la qualité du français y serait peut-être meilleure. Moi je veux du choc des idées, de la bagarre, de l'affrontement à la loyale. Que des journalistes, humoristes, producteurs et animateurs de France Inter soient «de gauche», fort bien, de nos jours c'est très vintage et c'est bien leur droit, le problème est qu'ils le soient presque tous. Ce n'est pas pour rien que Montaigne recommandait de «frotter sa cervelle contre celle d'austruy»: la consanguinité intellectuelle ne vaut rien à l'espèce humaine en général et journalistique en particulier. Mais le plus fâcheux est qu'ils en soient arrivés à ne plus comprendre du tout que l'on puisse penser autrement qu'eux. Comment peut-on être Persan? Comment peut-on être catho? Comment peut-on être trumpiste? Pour un cerveau francintérien, ces questions ont deux réponses possibles: vous êtes un idiot ou un salaud. Je n'ai aucune affinité avec Ludovine de la Rochère et son enthousiasme pour la famille m'ennuie un peu mais quand ce n'est pas un journaliste qui dénonce ses idées nauséabondes, c'est un humoriste qui souhaite à voix haute qu'elle et ses semblables disparaissent. À la fin, je me dis que pour les énerver autant elle doit avoir des qualités. [...]
Au-delà du cas France Inter, l'absence de pluralisme mine-t-elle les médias français?
En tout cas, depuis l'élection américaine, tout le monde se pose des questions, tant mieux. Et l'autre jour, à France Inter, il y a eu un «Téléphone sonne» sur l'entre-soi journalistique. Bon, on parlait de l'entre-soi entre soi, mais il faut saluer l'effort. Alors oui, l'absence de pluralisme plombe le débat public. Encore faut-il s'entendre sur ce qu'est le pluralisme: ce n'est pas une arithmétique c'est un état d'esprit, une capacité à se disputer avec soi-même et à faire entrer les arguments de l'autre dans la discussion. Or, plus on est majoritaire, plus cette capacité a tendance à s'éroder. Pour le coup, le refus du pluralisme est loin d'être l'apanage de la gauche. Nous avons tous tendance à rechercher le confort et la réassurance de l'entre-soi. Cependant, attention, une rédaction, ce n'est pas le Parlement. Il n'est pas nécessaire d'être trumpiste ou lepéniste pour parler intelligemment des électeurs de Trump ou de Marine Le Pen, il suffit de descendre du petit piédestal intérieur sur lequel on est assuré de sa propre supériorité morale. [...]"
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22 novembre : soirée sur Jérôme Lejeune à Cherbourg
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Le Journal du chaos de cette semaine
Le lire, cliquez ici
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Pompei découvertes passées
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Filip Dewinter a rencontré les dirigeants de l'Aube dorée en Grèce
Belgique (Flandre) et Grèce. Filip Dewinter, Jan Penris, Frank Creyelman et Anke Van dermeersch du Vlaams Belang (Belgique) se sont rendus en Grèce afin d'y observer la situation en matière migratoire. Ils y ont rencontré le dirigeant de l’Aube dorée Nikolaos Michaloliakos puis se sont rendus, accompagnés de cadres de l’Aube dorée, sur les îles de Chios et Lesbos.
Source Lionel Baland cliquez ici
NATION félicite Filip Dewinter pour son voyage en Grèce
C’est avec une satisfaction non dissimulée que NATION a suivi le voyage de Filip De Winter, député Vlaams Belang, auprès de nos camarades d’Aube Dorée en Grèce.
Nous observons que, ces derniers mois, Filip De Winter se rapproche de plus en plus des positions également défendues par NATION, que ce soit au niveau de la situation au Moyen Orient (visite en Syrie) ou en sympathisant ouvertement avec des groupes réputés « très radicaux » comme Aube Dorée.
Ne voulant pas croire qu’il ne s’agit que de « coups médiatiques » sans aucune vraie signification politique, NATION ne peut qu’encourager le retour de Filip De Winter aux fondamentaux du nationalisme. C’est dans cet esprit que nous invitons Filip De Winter à une prochaine réunion/conférence de NATION.
Source Nation cliquez là
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Qui va gagner l'Islamogogo ?
Le vote « Islamogogos » est une parfaite réussite.
Vous avez voté pour dix citations mensongères, stupides, complaisantes, ou tout simplement fausses au sujet de l’Islam.
L’une d’entre elles a recueilli un très grand nombre de votes....
Elle sera dévoilée aujourd'hui durant la grande journée l'Agrif qui donnera le prix à l’un des votants tiré au sort.
Rendez-vous donc Dimanche à l’Espace Charenton au 327 rue de Charenton 75012 PARIS.
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Pour sauver la langue française, merci monsieur Upinsky (Marion Sigaut)