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François Fillon, premier imam de France ?
Malgré les postures de la dernière coqueluche des médias, rien ne changera sur le front du Grand Remplacement islamique.
À l’époque, nos compatriotes étaient déjà tellement anesthésiés qu’ils n’ont guère réagi à l’inauguration, par le Premier ministre de la France, un certain… François Fillon, d’une mosquée à Argenteuil. C’était le 28 juin 2010. Il est vrai que nos médias complaisants n’avaient guère relayé plus que cela la fameuse nouvelle. Le site marocain atlasinfo.frs’en était alors ému en ces termes : « Jamais un Premier ministre ne s’était déplacé pour l’inauguration d’une mosquée, en banlieue dite “sensible” qui plus est. »
Le scandale était pourtant là. Que la France, incarnée par le Premier ministre, se prosternât devant la future première religion du pays, ce, afin de promouvoir un lieu de culte (la mosquée Al Ihsan, d’une superficie de 3.000 m2, contrôlée par l’Algérie, qui y nomme l’imam), faisait l’effet d’un coup de tonnerre. À bas bruit, néanmoins.
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Primaire : le FN appelle les électeurs qui ont voté pour davantage d'identité, d'autorité et de sécurité
Communiqué de Philippe Vardon, Conseiller régional de PACA et membre du Bureau départemental FN 06 :
"A travers leur vote pour Nicolas Sarkozy, hier lors de la primaire du centre-droit, ce sont 35% d'électeurs [?] qui ont réclamé davantage d'identité, d'autorité et de sécurité.
En effet, quoi qu'il en soit de la réalité du bilan de Nicolas Sarkozy ou de la sincérité de ses convictions, c'est bien ces thématiques que celui-ci avait placé au cœur de sa campagne.Et ces électeurs, comme de manière plus marginale ceux ayant voté pour Jean-François Copé ou Jean-Frédéric Poisson, se retrouvent aujourd'hui orphelins. Il semble en effet évident que – quels que soient les ralliements opportunistes ou les calculs – ni Alain Juppé, ni François Fillon ne peuvent répondre à leurs aspirations. Leurs atermoiements sur la question des migrants ou leur faiblesse face à l'islamisme radical les disqualifient clairement. François Fillon avait en effet déclaré qu'il accueillerait des migrants dans sa commune s'il était encore maire, et a notamment été le premier chef de gouvernement à inaugurer une mosquée (à Argenteuil).
Identité, autorité, sécurité sont au cœur du projet pour la France porté par Marine Le Pen, et c'est autour de sa candidature de rassemblement du peuple français – au-delà des étiquettes partisanes et des parcours politiques – que doivent se mobiliser tous les patriotes."
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PRIMAIRE DE LA DROITE : LE CANDIDAT DU SYSTÈME LOIN DERRIÈRE FILLON
Un communiqué de Carl Lang, Président du Parti de la France :
En choisissant massivement François Fillon lors du premier tour de la Primaire, les électeurs de droite ont d’abord sanctionné le candidat favori du système politico-médiatique, Alain Juppé présenté depuis des mois par tous les instituts de sondage et les politologues comme le vainqueur annoncé.
Il reste à confirmer au deuxième tour le rejet d’Alain Juppé qui serait le pire des candidats de la droite et du centre pour la France française.
Si certaines positions-en particulier dans le domaine des relations internationales- de François Fillon peuvent sembler aller dans le bon sens, le Parti de la France rappelle que, par son parcours, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy reste cependant un homme de l'établissement politique co-responsable de la situation dramatique dans laquelle se trouve notre Pays.
Le relèvement de la France ne peut venir que de la mise en place d'un État national fort, de la défense de notre identité française et de nos valeurs européennes de civilisation ainsi que du refus de la colonisation migratoire et de l’islamisation de la France.
Pour mener cette bataille politique de résistance nationale, Le Parti de la France sera au rendez-vous des élections législatives de 2017.
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La Grèce attaquée !
Ces derniers jours nous avons assisté à de véritables scènes de guerre ethnique dans les îles grecques de l'est de la mer Égée et notamment celle de Chios qui voit, depuis presque déjà deux ans, arriver sur son sol des milliers de clandestins musulmans originaires de plusieurs pays d'Afrique et d'Asie (pour seulement une infime minorité de Syriens ou Irakiens, eux-mêmes de sexe masculin et de religion musulmane dans leur grande majorité). Même si ce n'est pas la première fois que les prétendus réfugiés se livrent à des actes de vandalisme, cette fois-ci les épisodes ont pris une tournure particulièrement violente avec des agressions répétées de leur part contre les maisons et les propriétés des habitants, au cri de ralliement désormais incontournable et sans ambiguïté d'Allâhu Akbar!
Depuis l'éclatement de la crise migratoire et le déferlement de nouvelles masses de ressortissants du « Tiers monde », et surtout de sa partie musulmane, sur l'Europe, les habitants des jolies îles grecques, lieux de vacances favoris pour un grand nombre d'Européens chaque été, se trouvent confrontés à une sombre réalité qui dépasse toute imagination : arrivées quotidiennes d'embarcations de misère pleines de migrants qui finissent parqués dans des centres de rétention préparés à la hâte, émeutes ethniques récurrentes, dégradations matérielles, actes visant à intimider la population locale, scolarisation dans les établissements publics d'enfants de migrants n'ayant aucune notion de langue grecque. Ces dernières sont imposées par le gouvernement grec contre la volonté des parents d'élèves et malgré leurs protestations de plus en plus virulentes.
Il s'agit en réalité d'images tendant malheureusement à devenir aujourd'hui banales comme dans les autres pays euro-méditerranéens. Mais dans cette extrémité insulaire et maritime de l'Europe, aux faibles densités démographiques et à deux pas d'une Turquie en plein renouveau islamique, le séjour prolongé de nombreux groupes de migrants musulmans constitue une véritable bombe à retardement. Soutenus par une pléthore d'ONG aux financements souterrains et encouragés par les tièdes réactions du gouvernement gauchiste de SYRIZA, ces masses finiront trop ou tard par former de puissantes enclaves et une éventuelle réaction forte des populations autochtones risquerait d'entraîner une intervention turque qui prendrait comme prétexte la protection de "communautés musulmanes persécutées". Ce n'est certainement pas un hasard si, voici seulement un mois, Erdogan a remis en question les dispositions du traité de Lausanne qui détermine les lignes de partage frontalières entre les États grec et turc, afin d'évoquer la nécessité d'une récupération de territoires chrétiens et européens autrefois occupés par l'Empire ottoman, notamment des îles égéennes et la Macédoine grecque avec la ville de Thessalonique. Loin d'être de simples propos à destination interne ou servant à nourrir une surenchère de chauvinisme face à l'opposition kémaliste, les allégations d'Erdogan révèlent en fait l'existence d'une vraie stratégie expansionniste de la part de la nouvelle Turquie islamiste et éclairent sous un jour nouveau les évolutions concernant le déferlement migratoire sur l'Europe.
Il est encore peu connu en Europe de l'ouest que depuis des décennies la Turquie, administrations kémalistes comprises, poursuivait, et continue toujours à le faire, une politique provocatrice de violation systématique des eaux et de l'espace aérien helléniques à l'est de la mer Égée et qu'elle ne cesse de contester la souveraineté de la Grèce dans ces territoires qu'elle appelle improprement "zones grises". Étant donné le précédent de l'intervention militaire à Chypre en 1974 et l'occupation de la moitié environ de cette île historiquement et très majoritairement grecque, on pourrait craindre une réitération de cette démarche, en mer Égée cette fois, dans des conditions de crise migratoire aggravée et avec un État grec complément déliquescent à cause de la crise et de l'action dissolvante de la gauche au pouvoir. En 1990, le Président turc d'alors, islamiste modéré, Turgut Özal, avait dit à propos des différents de son pays avec la Grèce qu'il suffirait d'envoyer chez les Grecs "quelques deux millions de migrants" pour en finir avec eux; et à cette menace en passe actuellement de se concrétiser, on doit ajouter l'existence au nord-est de la Grèce (région de Thrace de l'ouest) ainsi que dans d'autres pays de la péninsule d'Aimos (nom antique de ce qu'on appelle aujourd'hui les Balkans) de minorités turco-musulmanes démographiquement prolifiques et prêtes à servir de cinquièmes colonnes à l'impérialisme néo-ottoman.
Un scénario de type Kosovo serait ainsi à craindre dans le sud-est de l'Europe, en attendant cette "partition", dont parle pour la France François Hollande, qui risque de survenir au cœur même du continent, dans d'innombrables endroits allogénisés et islamisés par des décennies d'inconscience et de dormition des Européens! La situation d'aujourd'hui ressemble à s'y méprendre à celle du XVe siècle: depuis cette époque lointaine, et pourtant par tant d'égards si proche, à aucun autre moment l'Europe n'a été si affaiblie, si désunie, si abaissée et jamais ses ennemis séculaires ne se sont montrés si arrogants, si agressifs et si sûrs d'eux.
Des clandestins algériens lancent des fusées éclairantes sur les maisons des riverains à Chios.Des clandestins algériens incendient des propriétés à Chios.
Basile Cérialis / C.N.C.
http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2016/11/19/la-grece-attaquee-5876447.html
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Bernard Monot présente le Bulletin économique de la semaine. 11/11/2016
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Nouvelle donne?
Encore un résultat que les sondeurs n’ont pas vu venir, dont il n’ont pas su en tout cas mesurer l’ampleur. Avec plus de 44% des voix au premier tour de la primaire de la droite et du centre, François Fillon écrase la concurrence, prend une solide option sur le second tour devant un Alain Juppé-candidat-chouchou-des-médias assommé (28,6%) et un Nicolas Sarkozy sèchement éliminé ( 20,6%), renvoyé à ses chères conférences au Qatar. Les autres candidats n’ont fait que de la figuration : environ 2,5% de suffrages pour Bruno Lemaire et NKM, 1,5% pour Jean-Frédéric Poisson, 0,3% pour Jean-François Copé. Les gaullistes, les politologues, les Français ayant un brin de mémoire le savent parfaitement, rien n’est plus étranger à notre régime présidentiel, un des rares en Europe, rien de moins conforme à l’esprit de la Ve République, telle qu’elle a été souhaitée par De Gaulle adversaire du régime des partis, que le principe même d’une primaire. Depuis la première primaire ouverte organisée par le PS , idée géniale de gauche reprise comme souvent par la droite, l’élection présidentielle n’est plus la rencontre entre un candidat élu au suffrage universel et la nation. Avec la primaire ou seule une partie de l’électorat se déplace, nous assistons à un court-circuitage du premier tour de l’élection présidentielle qui avait valeur de primaire nationale.
Environ 4 millions de nos compatriotes, sur les 44 millions d’électeurs français, se sont déplacés hier pour choisir le champion de la droite libérale. Les enquêtes indiquent aussi qu’à peu près 15% des votants à cette primaire - peu ou prou 600 000 électeurs - étaient des gens de gauche. Persuadés de l’élimination du candidat socialiste dés la premier tour de la présidentielle, ils sont venus principalement pour éliminer Nicolas Sarkozy en votant très majoritairement pour Juppé, et choisir le candidat qui aurait à leurs yeux le plus de chance de l’emporter contre Marine Le Pen au second.
Soutenu par les nombreux adversaires de Nicolas Sarkozy, les adhérents-sympathisants de droite les plus européistes et immigrationnistes, le ventre mou du centrisme, Ali Juppé comme le surnomme beaucoup de ses adversaires sarkozystes sur les réseaux sociaux, espérait bénéficier de ce rejet anti-Sarko. Le résultat de ce dimanche fut aussi un référendum anti-Juppé pour le peuple de droite, ne se reconnaissant pas dans ce candidat des élites médiatiques et bien-pensantes.
Capitalisant sur le double rejet de MM. Juppé et Sarkozy, M Fillon a réussi à apparaître comme un homme neuf, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes pour un politicien qui fut élu député pour la première fois en 1981 et ministre sous le gouvernement Balladur en 1993. Il n’est surtout pas neutre que ce soit le candidat de droite le plus libéral, le plus transgressif sur le plan économique, qui soit le grand vainqueur de ce premier tour des primaires.
François Fillon, crédité d’avoir dit la vérité avec sa fameuse sortie sur notre Etat en Faillite, commença séguiniste, gaulliste social. Il apparaît plus circonspect sur les bienfaits de la mondialisation qu’un Juppé, mais clame aujourd’hui son admiration pour Margaret Thatcher… à un moment ou les peuples réclament plus de protections face à la violence de l’ultra libéralisme mondialiste - on l’a vu avec le Brexit et l’élection de M. Trump. Mais il est aussi plus en phase avec les valeurs de la droite traditionnelle, majoritaires chez les électeurs, obtenant notamment, alors même qu’il ne remet pas en cause le mariage pour tous, le soutien de Sens commun. Son langage de fermeté face à l’islamisme, sa volonté d’un rapprochement avec la Russie de Poutine, son pragmatisme au sujet du régime de Bachar el-Assad, bouclier des chrétiens syriens, rempart contre le djihadisme, ont aussi contribué à lui forger une image d’homme sensé et responsable chez les adhérents de son parti.
Si Alain Juppé clamait ces derniers mois qu’il était le meilleur rempart contre un Nicolas Sarkozy accusé de complaisances coupables vis-à- vis du programme identitaire et sécuritaire du FN, M. Sarkozy lui répétait à qui voulait l’entendre qu’il était le meilleur rempart contre l’élection de Marine Le Pen. L’ex chef de l’Etat a redit hier soir dans son allocution actant sa retraite de la vie politique (?) et son soutien au second tour pour Fillon, son hostilité contre l’opposition nationale. Il a exhorté les électeurs à « ne pas emprunter la voix des extrêmes», «le chemin du pire». Même son de cloche d’un Juppé qui entend a-t-il dit, «rassembler contre le FN qui nous entraînerait vers la pire des aventures».
François Fillon, constate Bruno Gollnisch, n’a jamais manifesté dans le passé de fortes préoccupations sur l’atomisation communautaire de notre pays, ne s’est jamais vraiment opposé à l’immigration de peuplement, nos abandons de souveraineté à l’hydre bruxellois ou à l’Otan; il reste lui aussi un adversaire résolu du FN. L’année dernière, comme c’est original, il pronostiquait sur France Inter une guerre civile si les nationaux et autres patriotes souverainistes arrivaient au pouvoir. Il appelait de ses vœux à une « offensive » contre « la montée régulière du FN dans l’opinion ». Il invitait ainsi à « ne pas jouer l’avenir de (nos) enfants et de (notre) pays à la roulette russe ». Il déclarait aussi en février 2015 qu’en cas de second tour PS-FN à la présidentielle, il voterait pour le candidat socialiste.
Marine le relevait hier, «la présidentielle, ce ne sont pas des partis politiques qui présentent un candidat (…), c’est un candidat qui se présente et qui est soutenu par un ou plusieurs partis», et c’est aussi un autre enseignement de ce scrutin, «Jamais ils (les candidats à la primaire, NDLR) n’ont autant parlé que dans cette primaire de sécurité, jamais ils n’ont été aussi opposés à la mondialisation sauvage, jamais on a parlé autant de protectionnisme. C’est nous qui posons les termes du débat et ils tournent autour».
Et Le Figaro de noter encore cette analyse faite dans l’entourage de Marine Le Pen : «C’est une droite perdue, déboussolée, qui ne veut ni de Sarkzoy, ni d’un Juppé balladurisé plus vite que prévu, qui (s’est donné) à un homme tellement courageux qu’il a été incapable de s’élever contre Sarkozy pendant cinq ans». A charge pour l’opposition nationale de savoir fédérer un électorat sarkozyste pour partie désormais en déshérence, qui ne retrouve pas chez M. Fillon la fermeté affichée par l’ex président de la République sur les questions migratoires et sécuritaires au cours de cette campagne.
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Primaire de la droite : Fillon écrase tout, Sarkozy c’est fini !
Grand vainqueur du premier tour de la primaire de la droite et du centre, François Fillon a déjoué les pronostics et rafle la première place (44%) loin devant Alain Juppé, deuxième (28,3%).C’est un échec cuisant pour Nicolas Sarkozy (20%), qui a été éliminé dès le premier tour. Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint et responsable du service politique au Parisien – Aujourd’hui en France, décrypte cette soirée historique.
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Hannah Arendt : qu’est-ce que l’autorité ?
Suite d’articles sur La Crise de la culture, d’Hannah Arendt.
Chapitres précédents :
Hannah Arendt commence ce chapitre par un simple constat : « l’autorité a disparu du monde moderne », ou plutôt la conception de ce qu’est l’autorité a disparue. En effet, « puisque l’autorité requiert toujours l’obéissance, on la prend souvent pour une forme de pouvoir ou de violence. Pourtant l’autorité exclut l’usage de moyens extérieurs de coercition ; là où la force est employée, l’autorité proprement dite a échoué. L’autorité, d’autre part, est incompatible avec la persuasion qui présuppose l’égalité et opère par un processus d’argumentation. (…) S’il faut vraiment définit l’autorité, alors ce doit être en l’opposant à la fois à la contrainte par force et à la persuasion par arguments ».
Cette distanciation avec le concept d’autorité va de pair avec la rupture avec l’ordre de la tradition (cf. premier chapitre, La tradition et l’âge moderne). Toutefois, cette disparition de la tradition n’induit pas pour autant l’oubli du passé, elle nous a simplement permis d’échapper au fil conducteur qui nous reliait au passé et générait une part de déterminisme. Il en va d’ailleurs de même avec la perte de la religion, ou plutôt avec la perte de la foi dans les dogmes de la religion, ce qui n’est pas du tout la même chose qu’une perte de la foi ou même une crise de la foi.
Or, justement, « l’autorité reposait sur une fondation dans le passé qui lui tenait lieu de constante pierre angulaire, donnait au monde la permanence et le caractère durable dont les êtres humains ont besoin précisément parce qu’ils sont les mortels – les êtres les plus fragiles et les plus futiles que l’on connaisse. Sa perte équivaut à la perte des assises du monde, qui, en effet, depuis lors, a commencé de se déplacer, de changer et de se transformer avec une rapidité sans cesse croissante en passant d’une forme à une autre, comme si nous vivions et luttions avec un univers protéen[i] où n’importe quoi peut à tout moment se transformer en quasiment n’importe quoi. Mais la perte de la permanence et de la solidité du monde – qui, politiquement, est identique à la perte de l’autorité – n’entraîne pas, du moins pas nécessairement, la perte de la capacité humaine de construire, préserver et prendre à cœur un monde qui puisse nous survivre et demeurer un lien vivable pour ceux qui viennent après nous. »
Cette perte de repères traditionnels a donc induit une confusion sur le concept d’autorité, qui tend à être associé à la tyrannie, ce qui est un non-sens : si le tyran gouverne selon sa volonté et ses intérêts propres, le gouvernement autoritaire est lié par les lois et, de fait, la source de son autorité lui est toujours exogène, issue d’un pouvoir qui lui supérieur. Le gouvernement autoritaire adopte une structure de hiérarchie pyramidale qui le rend le plus inégalitaire de tous. A contrario, le tyran, se plaçant au-dessus de tous, a un effet égalisateur.
A noter que le gouvernement totalitaire se distingue de ces deux types de gouvernement endéveloppant une structure en oignon au centre duquel est le chef qui intègre la totalité de la société par l’intérieur et au sein duquel les différentes structures de l’Etat totalitaire (associations, parti, bureaucratie, etc.) sont représentées par les différentes couches qui convergent toutes vers le chef.
Cependant, pour Hannah Arendt, l’autorité n’a pas toujours existé dans toutes les sociétés humaines. Le mot n’existe pas dans la langue grecque antique, ni dans les diverses expériences politique de l’histoire grecque antique. Le concept est en fait né avec la Rome antique. Les Grecs se posaient toutefois déjà la question de s’assurer que le plus grand nombre, le corps politique, soit soumis à la même vérité sans pour autant devoir user de la coercition et donc de sombrer dans la tyrannie[ii]. Platon évacue cette difficulté dans La République en usant du mythe final des récompenses et châtiments dans l’au-delà[iii], la philosophie étant pour lui la capacité, donnée au petit nombre, de s’étonner devant tout ce qui est en tant qu’il est. Ainsi, cette conception d’une autorité qui ne dit pas son nom est-elle foncièrement élitiste, entre d’une part ceux qui, étant extérieurs à la caverne, peuvent exercer le commandement et ceux qui, maintenus dans la superstition (dans la caverne), se doivent d’obéir.
Mais ce sont les Romains qui, les premiers, fondent le concept d’autorité. Le mot auctoritas est dérivé du verbe latin augere, qui signifie augmenter, semblant donc induire que l’autorité de ceux qui commandent augmente constamment, ceci étant à mettre en liaison avec le mythe romain de la fondation de la Cité, en perpétuelle construction par les descendants des premiers Romains, les premiers fondant leur autorité sur l’héritage des seconds. A l’inverse du pouvoir (potestas), l’autorité trouve donc ses racines dans le passé. Aussi, pour les Romains, le pouvoir et l’autorité sont-ils deux choses complètement distinctes : « Cum potestas inpopulo auctoritas in senatu sit, tandis que le pouvoir réside dans le peuple, l’autorité appartient au Sénat ».
A contrario, l’autorité, en tant qu’elle découle du lien au passé, est inévitablement liée à la tradition et tant que la tradition se perpétue, l’autorité demeure.
L’Eglise s’intégra si bien aux conceptions romaines qu’elle en perpétua les pratiques bien après la chute de l’Empire[iv]. La foi chrétienne ne devient d’ailleurs à proprement parler une religion (au sens étymologique : relier, attacher) qu’à partir du moment où s’intégrant à l’édifice de la tradition romaine, elle commença moins à célébrer la résurrection et l’obéissance aux commandements divins qu’à témoigner de la vie de Jésus et de ses disciples. Ce n’est ainsi pas pour rien que Saint Augustin est probablement le seul philosophe qu’eurent jamais les Romains. L’Eglise intégra si bien la conception romaine que dès ses débuts elle reprit pour elle l’autorité héritière du Sénat et laissa aux princes temporels les questions de pouvoir : l’Eglise n’use ni de la force des princes, ni de l’argumentation (la Foi ne s’argumente pas), elle est donc pleinement auctoritas. Elle a en outre intégré le mythe politique platonicien des récompenses et châtiments après la mort (pour encourager la multitude à une vie vertueuse), laissant en suspens la version originelle – et en elle-même plus cohérente - du christianisme qui voulait que durant les trois jours qui séparent sa mort de sa résurrection, le Christ soit descendu en enfer pour vaincre Satan et libérer les âmes qui y étaient emprisonnées. Ainsi, vu d’Hannah Arendt, vis-à-vis de la doctrine originelle du christianisme est-il pour le moins singulier que la « bonne nouvelle » ait abouti non à la joie sur Terre mais à un accroissement des peurs et ne soit pas parvenue à rendre aux hommes la mort plus facile mais plus pénible.
La religion, la tradition et l’autorité forment un triptyque à ce point lié que l’on peut constater que dans toutes les sociétés qui l’ont adopté, si l’une des branches de ce triptyque en est venue à être mise en cause, les deux autres se sont effondrées avec elle.
Les totalitarismes du XXe siècle se sont évertués à détruire ce triptyque. Et c’est ainsi que l’élimination de la peur de l’enfer de la vie politique fut sans doute l’un des éléments les plus marquants de l’époque moderne qui permis peut-être, entre autres, à Staline et à Hitler de mettre en place une organisation généralisée du crime de masse à une échelle sans précédent sans susciter d’oppositions d’importance.
« Qui se sépare de son Dieu finira aussi par abandonner ses autorités terrestres » disait Heine. Les idéologies modernes ont, bien mieux que les religions, su « immuniser l’âme de l’homme contre le contact choquant de la réalité » et c’est qui a fait sortir les religions de la politique[v].
L’idée de Machiavel était de répéter l’expérience romaine afin de réaliser l’unification italienne. Il préfigurait probablement la naissance des nations, ce qui peut en faire le père de l’Etat-Nation. Le déclin de l’Occident est immanquablement lié au déclin de la trinité romaine de la religion, de la tradition et de l’autorité alors que, paradoxalement, les révolutions de l’époque moderne s’appuyaient sur la conception romaine de la politique et tiraient leur vigueur des origines de la tradition.
Chapitre suivant : Qu’est-ce que la liberté ?
[i] Qui varie, qui change de formes, comme Protée (Divinité marine de la mythologie grecque, « Vieillard de la Mer », gardien des troupeaux de phoques de Poséidon, doté du don de prophétie et du pouvoir de se métamorphoser).
[ii] Ce qui en pratique représente déjà une certaine forme d’autorité, au moins morale.
[iii] Ce qui préfigure une forme d’autorité religieuse.
[iv] D’une manière plus générale, on pourrait estimer que la « tradition » ne disparaît pas, elle « accouche » d’une nouvelle tradition qui la perpétue, ne serait-ce qu’en en prenant l’exact contre-pied …
[v] En pratique, ce sont donc ces idéologies qui ont réellement constitué un « opium des peuples ».
http://loeildebrutus.over-blog.com/2016/10/hannah-ardent-qu-est-ce-que-l-autorite.html
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L'Europe germano-américaine toujours d'actualité ? C'est ce que dit Atlantico. Et, comme nous, il la refuse