En 2012, l’Al-Jayš al-’Arabī as-Sūrī (AAS) qui regroupe l’ensemble des forces armées rassemble environ 325.000 hommes dont 220.000 pour l’armée de terre.
Cette dernière possède 6 divisions blindées plus une division blindée de réserve, 2 divisions mécanisées plus 2 divisions de réserve, une division de forces spéciales. Il faut y ajouter la Garde républicaine (fondée en 1976) qui se compose de 3 brigades blindées, 1 brigade mécanisée et 1 régiment d’artillerie.
Concernant les matériels : pour les chars 500 T-80, 1.500 T-72, 1.800 T-62, 2.000 T-54/55, les véhicules blindés : 2.100 BMP-1, 100 BMP-2, 300 BMP-3, 1.500 BTR de divers modèles, un peu plus de 700 BRDM-2.
Artillerie automotrice : plus de 400 pièces, artillerie tractée plus de 600 pièces.
Artillerie anti-aérienne : des missiles mais aussi de nombreux canons : 400 ZSU 23-4, 675 S-60 de 57 mm, 650 ZSU 23-2,300 M-1939 de 37 mm, 25 KS-19 de 100 mm.
Une force impressionnante sur le papier, mais il ne faut pas oublier que, comme dans toutes les armées, une partie de ce matériel n’était pas en état de fonctionner : concrètement on peut diviser ces chiffres par 2.
Comme on le voit ci-dessus, cette armée était essentiellement équipée de matériels russes, les tactiques enseignées étaient les tactiques russes, adaptées à un conflit classique contre un État voisin. Elle était donc très mal préparée à un conflit asymétrique comme celui auquel elle a été confrontée à partir de 2012.
L’AAS a du s’efforcer de garder le contrôle des villes qui regroupent la plus grande partie de la population, il lui fallait aussi protéger ses nombreuses bases disséminées sur tout le territoire ainsi que les aéroports, protéger les principales voies de communications.
Cela a amené les forces armées syriennes, affaiblies par un certain nombre de désertions, à s’éparpiller dans le pays. Or, comme le disait Frédéric II de Prusse : « Wer alles defendieren will, defendiert gar nichts » (celui qui veut tout défendre ne défend rien).
Cet éparpillement a permis aux forces rebelles d’attaquer un peu partout des check-pointsgardés par une poignée d’hommes, des dépôts d’armes et de munitions, des bases avec à chaque fois une supériorité numérique, l’AAS n’étant que rarement en mesure de rassembler les effectifs permettant de venir en aide aux points attaqués.
Le résultat : de lourdes pertes en hommes pour les forces armées syrienne, pertes élevées aussi en matériels dont une bonne partie est tombée entre les mains des djihâdistes.
Les djihâdistes ont aussi très vite reçu une aide importante venue de l’extérieur : matériel de communication, missiles anti-chars (BGM-71 TOW, Milan-2 franco-allemands, HJ-8d’origine chinoise, fabriqués au Pakistan et lance-roquettes croates M79 Osa, introduits en Syrie par les Services de Renseignement de la Turquie, de l’Arabie Séoudite, de la France et des États-Unis) venant s’ajouter aux matériels capturés. Cela s’est traduit par de très lourdes pertes en blindés pour l’AAS, d’autant plus que les blindés étaient souvent utilisés en milieu urbain sans protection adéquate d’infanterie.
En 2015 , en dépit de certains gains sur le terrain, l’Al-Jayš al-’Arabī as-Sūrī (AAS) se trouvait en grande difficulté.
L’Iran est alors venu à l’aide de la Syrie. La situation s’est améliorée avec l’arrivée en Syrie de formateurs iraniens de la Nirouy-é Ghods1 (bien équipés et bien formés) et de combattants du Hezbollah libanais qui sont intervenus d’abord dans les zones proches de la frontière libanaise.
Globalement l’idée étant de réorganiser les forces armées syriennes autour de deux forces : l’AAS qui doit être le fer de lance de la reconquête du pays et les Quwat ad-Difa’a al-Watani2organisées par la Force Al-Qods sur le modèle du Nirouy-é Moghavémat Bassidj3 qui ont un rôle plus statique de défense du territoire, mais qui interviennent aussi lorsque des combats se déroulent dans leur zone.
Mais le tableau est dans la réalité beaucoup plus compliqué : à la fragmentation des groupes djihâdistes (Ahrār ach-Chām, Al-Jayš al-Islam, Jabhat an-Nusrah li-Ahl ach-Chām4) répond une fragmentation des groupes qui leur sont opposés. En effet, aux côtés des forces syriennes que nous venons d’évoquer, combattent un certain nombre de groupes : Katā’ib al-Baʿth5, <Liwāʾ Suqūr aṣ-Saḥrāʾ<6, Noussour al-Zaoubaale, les Aigles de la tempête qui est la milice du Hizb as-Sūrī al-Qawmī al-Ijtimā`ī (PSNS)7, la Brigade Abou Fadl al-Abbas (chî’îtes irakiens), la <Liwāʾ Fatemiyoun8, la Brigade des Garants de Zeinab formée de volontaires pakistanais. Il faut y ajouter les Palestiniens du FPLP-CG, de la <Liwāʾ al-Quds9 ou encore la Garde Nationaliste Arabe (GNA).
Ce conglomérat de divers groupes rend bien évidemment toute coordination très difficile comme le montre l’échec de l’offensive sur Tabqa en juin 2016 : après la reprise de Palmyre fin mars 2016, le gouvernement syrien a décidé de lancer une offensive vers Tabqa, l’attaque débute le 2 juin avec une force composite d’environ 5.000 hommes qui comprend les Faucons du désert, les 550e et 555e Régiments de la 4e Division mécanisée, des Fouj Al-Mughawayr al-Bahir10, des membres des Forces de Défense nationale, des miliciens du PSNS, de la GNA et des Palestiniens. Cette énumération rend bien compte des difficultés de coordination des forces aussi diverses.
Arrivées à 7 km de l’aéroport de Tabqa, les forces syriennes sont soumises à une violente contre-attaque des troupes d'<Al-Dawla al Islāmiyya fi al-Irāq wa al-<Chām< (DA’ECH), et c’est la débandade, en quelques jours, tous les gains réalisés ont été perdus. Coordonner des troupes d’une même unité est déjà un exercice difficile qui demande de la pratique, mais lorsqu’il s’agit d’unités très différentes, c’est quasiment mission impossible.
Le rôle de l’aviation
L’Al-Qūwāt al-Jawwīyä al-Arabiya as-Sūrī (FAAS)11. alignait 60 MiG-29, 38 MiG-25, 173 MIG-23, 162 MiG-21, 20 Su-24, 50 Su-22, 23 Aero L-39 Albatros. Concernant les hélicoptères : 36 Mi-24, 46 SA-341 Gazelle,136 Mi-8/Mi-17.
Que reste-t-il de cette force aujourd’hui ?
Les pertes ont été lourdes car plusieurs bases aériennes ont été prises par les djihâdistesavec les appareils hors d’état de voler, il y a eu bien sûr les pertes en combat et l’usure très élevée des appareils disponibles qui ont été amenés à réaliser un grand nombre de missions (entre octobre 2014 et juillet 2015 les FAAS auraient réalisées plus de 26.000 sorties). Le résultat : les FAAS ne disposeraient plus que 50% de leurs avions de chasse et d’attaque au sol et de 30% de leurs hélicoptères
Les Su-24MK de l’armée arabe syrienne ont été mis à niveau dans l’usine d’aéronautique russe n° 514 ARZ à Rzhev, et mis au standard des Su-24M2, dotés de systèmes intégrant de navigation et de guidage d’armes de précision (PNS-M), en outre, en 2015, la Russie a fourni à l’aviation syrienne des moteurs et de l’avionique de pointe pour amener 64 MiG-23BN/MLD au standard des MiG-23-98. L’Iran, de son côté a envoyé 10 Su-22 ex-irakiens.
On pourrait penser que disposant de la supériorité aérienne, les forces syriennes sont en mesure de clouer au sol les djihâdistes, d’autant plus qu’à partir du 30 septembre 2015, l’aviation russe est intervenue en Syrie avec une quarantaine d’avions de combat et d’hélicoptères.
Toutefois il faut remettre les choses à plat en revenant sur quelques exemples du passé : lors de la Bataille de Normandie de juin à juillet 1944, les Anglo-américains disposaient d’une supériorité aérienne presque totale, étant en mesure d’engager plusieurs milliers d’avions sur une superficie réduite (un peu plus de 10.000 km2), malgré cela, l’armée allemande a pu tenir, manœuvrer.
Plus près de nous, lors de l’Opération Desert Storm, ce sont plus de 2.000 avions qui ont été engagés et qui ont réalisé environ 200.000 sorties, enfin, lors de la Guerre du Kossovo, l’Opération Allied Force a rassemblé à son maximum 900 appareils qui en 78 jours ont réalisé 37.000 sorties pour un bilan bien médiocre puisque les pertes serbes se sont établies à 14 chars, 18 véhicules blindés et 20 pièces d’artillerie.
Or nous avons évoqué plus haut la relative faiblesse de l’aviation syrienne.
Il faut donc relativiser le poids de l’aviation, il n’est cependant pas question de le nier. Les moyens de repérage moderne permettent de bien cibler les objectifs fixes par contre, hier comme aujourd’hui, les objectifs mobiles sont beaucoup difficiles à traiter : lors de la dernière offensive djihâdiste contre Alep, ceux ci ont été en mesure de regrouper leurs moyens lourds (chars et blindés) sans trop de problème.
Les djihâdistes ont aussi développé des techniques de camouflage de leur matériel lourd dans des hangars et même dans des tunnels .
Afin d’améliorer les capacités aériennes, les Iraniens ont envoyé en Syrie des drones Shahed-129 qui seraient armés. Les Russes de leur côté ont mis en place d’importants moyens de guerre électronique pour protéger leur dispositif contre les moyens de recherche de l’OTAN : le sytème Krasukaha-4 permet de brouiller tous les types de radars y compris ceux des satellites espions américains,en outre, ils viennent d’envoyer sur place un Tu-214R, appareil ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance) doté de grandes capacités, il dispose de radars tous temps et de senseurs électro-optiques qui produisent une image du sol, il peut intercepter et analyser une large gamme de signaux (radar, avion, véhicules, téléphones mobiles).
Ces nouveaux moyens font que les djihâdistes ne reçoivent plus de renseignement sur l’Al-Jayš al-’Arabī as-Sūrī (AAS), de plus cela permet d’intercepter leurs communications et de repérer en particulier leurs centres de commandement.
En Syrie, l’aviation est en mesure de s’attaquer à des centres de commandement, à des dépôts, elle s’efforce de couper les lignes de ravitaillement djihadiste en attaquant leurs arrières et elle prépare les assauts de l’AAS en pilonnant les lignes ennemies, mais elle loin d’être omnisciente du fait de la faiblesse des effectifs engagés.
Les combats au sol
L’AAS est amenée à combattre dans terrains très variés : zones montagneuses, désertiques, milieu urbain ce qui n’est pas sans lui poser des problèmes d’adaptation.
Nous avons vu que dans les premières années du conflit, l’AAS avait subi de lourdes pertes tant en hommes qu’en matériel du fait des tactiques inadéquates employées. Depuis lors les choses se sont améliorées.
Mais du fait de la nécessité de contrôler le territoire, les combats au sol n’engagent que des effectifs relativement restreints : de quelques dizaines à quelques milliers d’hommes au mieux.
La stabilisation des fronts dans certaines zones a vu la mise en place de fortifications de campagne avec des tranchées, des abris souterrains, des tunnels reliant les points d’appui et une guerre des mines comme durant la 1ère Guerre guerre mondiale ce qui a amené l’AAS a creuser des tranchées de plusieurs mètres de profondeur en avant de ses positions pour protéger celles-ci. Toutefois, l’ASS ne se contente pas de subir, elle s’est mise aussi à la guerre des mines.
Toute attaque nécessite l’utilisation d’une puissance de feu importante pour ramollir les défenses adverses.
Les djihâdistes utilisent des véhicules piégés, pilotés ou même radio-commandés, ces véhicules (4×4 recouverts de plaques métalliques ou même BMP-1 sont bourrés de plusieurs centaines de kg d’explosif) sont utilisés avant une attaque pour faire une brèche dans les lignes de l’armée syrienne. Ils utilisent aussi des pièces d’artillerie et des chars capturés ainsi que des lance-roquettes.
De son côté, l’AAS utilise l’aviation. Pour détruire les positions djihâdistes enterrées, l’aviation russe utilise des bombes anti-bunker BETAB-500. L’AAS fait aussi appel à son artillerie et à ses chars.
Les deux camps utilisent aussi des 4×4 :
les 4×4, souvent appelés technicals, ne sont pas une nouveauté : durant la guerre civile en Russie il y avait déjà les tachankas (charrettes avec dessus une mitrailleuse Maxim), durant la 2ème Guerre mondiale il y avait les véhicules des LRDG et des SAS.
En Syrie nous trouvons une grande variété de ces véhicules, les djihâdistes ont reçu de l’étranger des milliers de ces 4×4, l’AAS s’est mise aussi à les employer, on trouve divers montages sur ces véhicules : mitrailleuses de 12,7 mm, ZPU-1 ou ZPU-2 de 14,5 mm, ZU-23-2 de 23 mm, lance roquettes type 63 à 12 tubes de 107 mm (fabriqué en Turquie sous la dénomination de T-107 par la firme MKEK) canons sans recul .
Missiles anti-char et lance-roquettes anti-chars sont aussi massivement utilisés, contre les blindés bien sûr ce qui a causé des pertes très lourdes à l’AAS et l’a amené à développer des contre-mesures : certains blindés, en particulier ceux de la 4e Division blindée, sont entourés d’une cage destinée à faire détonner les projectiles A-C, un système appelé Birdcase ou Birdhouse a été développé par les Syriens, destiné à parer la menace des missiles anti-chars, il est monté sur des chars mais aussi sur des 4×4.
Les missiles et LRAC sont aussi utilisés contre tout véhicule et contre toute position ennemie, d’où une énorme consommation de ce type d’engins.
L’AAS a aussi amélioré son équipement : elle a reçu une vingtaine de chars T-72B3 et T-90mieux à même de résister aux missiles anti-chars, des BTR-82, des BPM-97 Vystrel, des GAZ Tigr, des systèmes AGS-17 Plamya, des fusils de précision de toutes origines, elle utilise aussi pour le sniping lourd de vieux PTRD (fusil anti-char russe de la 2ème Guerre mondialeen calibre 14,5 mm. L’équipement individuel du fantassin a été renforcé avec la diffusion des gilets pare-balles, d’appareils de visée nocturne.
Des techniciens russes sont venus procéder à la remise en état des blindés hors service faute d’entretien.
L’entraînement a aussi été amélioré avec l’appui de la Nirouy-é Ghods et du Hezbollah.
Les Syriens ont aussi développé un nouveau type de roquette appelé Shams qui reprend le corps de la roquette de 122 mm mais avec une tête de 300 mm soit classique, d’un poids de 250 kg, soit thermobarique, d’un poids de 350 kg, la portée est réduite (de 1,5 km à 3,4 km) mais les effets sont importants. Ces roquettes sont placées dans un conteneur de 5 installé sur un BMP-1 dont la tourelle a été déposée. L’AAS a aussi reçu quelques systèmes TOS-1 Buratino de 220 mm à têtes thermobariques qui ont été déployés dans la province de Lattaquié, les Russes auraient aussi fourni des systèmes PRP-4A Argus de repérage de l’artillerie.
Depuis le début de l’année 2016, la situation de l’armée syrienne s’est améliorée , alors qu’auparavant elle se contentait de subir.
Une stratégie a été mise en place facilitée par la réorganisation qui est intervenue et une meilleure formation tant de l’armée régulière que des Forces de Défense nationale(désormais, avant d’être engagées, les unités bénéficient d’une formation de trois mois).
L’un des axes de cette stratégie passe par la sécurisation de la région de Damas, plus précisément de la région agricole de la Ghouta, des progrès importants ont été réalisés avec, en particulier, la reprise de Daraya. Dans ces zones où les djihâdistes sont encerclés, les opérations militaires visent à les amener à accepter un accord de réconciliation, ce qui s’est fait à Daraya où les djihâdistes et leurs familles ont été transportés vers la région d’Idlib. Dans d’autres cas, comme à Deraa et Al-Soueida les rebelles ont rejoint l’AAS pour être engagés contre <DA’ECH.
Autre axe, le gouvernorat de Lattaquié qui a été entièrement purgé des djihâdistes.
Troisième axe : Alep. Au début de l’été 2013 l’AAS était dans une situation difficile puisqu’elle était encerclée dans Alep, mais l’offensive lancée au début du mois d’octobre a permis de mettre fin à cet encerclement, en novembre 2015, c’est l’aéroport militaire de Kuweires qui est dégagé après un encerclement de plus de deux ans. Début juillet 2016, une offensive de l’AAS permet l’encerclement d’Alep-Est tenu par les djihâdistes, mais début août une offensive djihâdiste menée au sud leur permet de rétablir la liaison avec Alep-Est. Cependant, début septembre, l’AAS a rétabli le siège. Une nouvelle offensive djihâdiste fin octobre début novembre 2016 s’est soldée par un échec.
Alep est donc devenue un enjeu primordial, les pertes sont lourdes des deux côtés, surtout chez les djihâdistes qui en outre perdent beaucoup du matériel lourd qu’ils avaient pu récupérer sur l’AAS, un matériel qu’ils ne pourront renouveler.
L’année 2016 a vu se produire un renversement de la situation en Syrie : l’AAS jusqu’alors surtout cantonnée à la défensive, a pu reprendre la main . La politique de réconciliation menée par le gouvernement syrien a commencé à porter ses fruits avec des accords de cessez-le-feu ou des redditions. La progression de l’AAS a permis de libérer des forces qui ont pu être engagées sur d’autres fronts. Le gros des forces djihâdistes est concentré dans le gouvernorat d’Idlib et aussi au sud près de la frontière avec la Jordanie et d’Israël.
Au nord du pays, en octobre 2015, ont été crées les Forces Démocratiques Syrienne (Hêzên Sûriya Demokratîk en kurde) qui regroupent essentiellement des Kurdes du YPG (unités de protection du peuple : Yekîneyên Parastina Gel), mais aussi des Chrétiens du Conseil militaire syriaque (Mawtbo Fulhoyo Suryoyo) et des Arabes de l’Armée des révolutionnaires (Jayš al-Thuwar). Elles sont soutenues par les États-Unis, elles luttent avant tout contre l’État islamique mais aussi contre certains Contras syriens ce qui explique qu’elles aient parfois été soutenues par l’aviation russe et l’Al-Jayš al-’Arabī as-Sūrī (AAS).
L’avancée des FDS inquiétait la Turquie qui craignait que ne se rejoignent les régions tenues par les Kurdes au Nord est et au Nord Ouest de la Syrie pour former le Rojava ou Kurdistan occidental (Rojavayê Kurdistanê). Ainsi, l’aviation et l’artillerie turques ont bombardé à plusieurs reprises les forces kurdes. La prise de Manbij par les FDS est un signal pour Ankara qui le 24 août lance l’opération Bouclier de l’Euphrate, les forces turques encadrant une piétaille composée d’une douzaine de groupes « rebelles » qui peinent à regrouper 2.000 hommes, la ville de Jarablus est prise sans combat car les forces de l’État Islamiquel’avaient évacué. Une intervention destinée, beaucoup moins à lutter contre l’État Islamiquequ’à empêcher la jonction des forces kurdes. La Turquie contrôle désormais une zone de 1.200 km2 à l’intérieur de la Syrie et s’attache plus à bombarder les Kurdes qu'<Al-Dawla al Islāmiyya fi al-Irāq wa al-<Chām< (DA’ECH).
La guerre en Syrie est malheureusement loin d’être terminée dans la mesure où ce pays est devenu le champs d’affrontement des puissances extérieures. Les calculs des États-Unis et de leurs clients atlantistes et ceux des pétro-monarchies du Golfe ont été déjoués par la résistance du peuple syrien aidé par la Russie et l’Iran. La multiplicité des intervenants rend difficile tout pronostique. Mais la situation dans la région nous concerne du fait de la présence des groupes islamistes qui ont déjà frappé en Europe et qui frapperont encore tant que les frontières de l’Europe seront une passoire et que la « déradicalisation » ne passera pas par la Vichka (acronyme de Vishaïa mepa nakazania : degré suprême du châtiment).
Notes :
- Force spéciale en charge des opérations extérieures dévolues aux Pasdaran, commandée par le major-général Qassem Soleimani. Elle dépend exclusivement du Rahbar-é Enqelâb(guide de la révolution), l’Ayatollah Sayyed Ali Hossaini Khâmeneî (et non du président), un peu comme le Kidon du Mossad reçoit ses ordres du seul Premier ministre israélien (la ressemblance s’arrêtant là)
- Forces de Défense nationale.
- Ou Force de mobilisation de la Résistance, couramment appelé Bassidj, le nom persan signifiant mobilisé.
- Ou Front pour la victoire du peuple du Levant, ou de manière abrégée Front al-Nosra.
- Brigades du Ba’as.
- Ou Brigade des Faucons du désert en français<, forme de réserve territoriale en quelque sorte ou pour faire simple, une sorte de Bassidj syrien, mais relevant de l’AAS, l’armée régulière syrienne.
- Parti social national syrien, connu aussi sous le nom donné par la France de Parti populaire syrien, PPS, ou de Parti saadiste ou encore au Liban de Parti nationaliste.
- Brigade des Fatimides, composée de chî’îtes afghans.
- Brigade de Jerusalem.
- En fait, les Marines syriens.
- Force aérienne arabe syrienne.
FAAS, AAS, PPS, DA’ECH,
- Force de Jérusalem, une branche à part entière du Sêpah-é Pâsdâran-é Enqelâb-é Eslâmi,en français Corps des Gardiens de la révolution islamique). Force spéciale en charge des opérations extérieures dévolues aux Pasdaran, commandée par le major-général Qassem Soleimani. Elle dépend exclusivement du Rahbar-é Enqelâb (guide de la révolution), l’Ayatollah Sayyed Ali Hossaini Khâmeneî (et non du président), un peu comme le Kidondu Mossad reçoit ses ordres du seul Premier ministre israélien (la ressemblance s’arrêtant là)
- Forces de Défense nationale.
- Ou Force de mobilisation de la Résistance, couramment appelé Bassidj, le nom persan signifiant mobilisé.
- Ou Front pour la victoire du peuple du Levant, ou de manière abrégée Front al-Nosra.
- Brigades du Ba’as.
- Ou Brigade des Faucons du désert en français<, forme de réserve territoriale en quelque sorte ou pour faire simple, une sorte de <Bassidj< syrien, mais relevant de l’AAS, l’armée régulière syrienne.
- Parti social nationaliste syrien, connu aussi sous le nom donné par la France de Parti populaire syrien, PPS, ou de Parti saadiste ou encore au Liban de Parti nationaliste.
- Brigade des Fatimides, composée de chî’îtes afghans.
- Brigade de Jerusalem.
- En fait, les Marines syriens.
- Force aérienne arabe syrienne.
Jean Cuny
http://www.voxnr.com/6305/le-point-sur-la-guerre-en-syrie