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  • Emmanuel, roi de la Jungle : les migrants votent pour Macron

    Minute-2804-Couv-251x350.jpgFRANCE (NOVOpress) : Pour l’hebdomadaire Minute, cela ne fait aucun doute : Emmanuel Macron est le candidat des migrants et le symbole de l’alliance libérale-libertaire entre Jacques Attali et Daniel Cohn-Bendit. Avec Macron, « la gauche immigrationniste a trouvé son messie », écrit Philippe Martin, dont nous publions ci-dessous l’article.

    En hébreu, Emmanuel signifie « dieu est avec nous ». Il est l’autre nom du messie. Pour les associations qui vivent de l’immigration et des migrants, Emmanuel Macron est l’inattendu, la divine surprise. Alors que tout semblait perdu pour la gauche en avril prochain, il est celui qui redonne l’espoir, celui qui multiplie les intentions de vote. « La chancelière Merkel et la société allemande dans son ensemble ont été à la hauteur de nos valeurs communes ; elles ont sauvé notre dignité collective en accueillant des réfugiés en détresse, en les logeant, en les formant », a proclamé le prophète la semaine dernière.

    Message reçu en un temps record. Dimanche dernier, Pierre Henry lui a apporté son soutien. Dans un tweet, il a salué « l’engagement en faveur des réfugiés » d’Emmanuel Macron et sa position en faveur « d’une Europe laïque ». L’influent patron de France Terre d’Asile n’est pas n’importe qui. Il est la quintessence de cette myriade d’associations et de groupuscules qui vivent de l’immigration, via les subventions publiques, et qui, de fait, permettent l’installation, précaire ou non, de l’immigration clandestine et son flux incessant.

    Diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales, licencié de philosophie, Pierre Henry est un ancien militant et élu socialiste. Membre du comité exécutif européen pour les réfugiés et exilés, il a siégé également à l’Office français de l’immigration et à l’Office des migrations internationales. En d’autres termes, Pierre Henry est un homme du système en place, une personnalité habituée à fréquenter les décideurs européens. Si le banquier Macron œuvrait dans le secteur de la libre circulation des capitaux, lui a toujours travaillé dans celui des libres migrations humaines. D’un côté, la fortune anonyme et vagabonde, de l’autre la foule anonyme des vagabonds et autres déshérités de cinquante ans de décolonisation.

    Ce rapprochement ne surprendra que les naïfs. L’ascension subite d’Emmanuel Macron, passé de l’anonymat au gouvernement, puis du gouvernement au statut de troisième homme de la présidentielle, relève de la seule décision de ceux qui nous gouvernent vraiment, que ce soit à Bruxelles ou à la Bourse. Alors que l’Allemagne de Merkel annonce vouloir mettre fin au salaire minimum pour mieux intégrer les réfugiés, il est désormais évident que le flux migratoire est indispensable à la finance internationale pour transformer l’Europe en un magma tiers-mondisé enfin exploitable au même titre que n’importe quel pays d’Afrique. Macron ne disait pas autre chose lorsqu’au plus fort de la vague migratoire de 2015, le 7 septembre, il s’enthousiasmait ainsi : « (l’arrivée des réfugiés) est une opportunité économique car ce sont des femmes et des hommes qui ont aussi des qualifications remarquables » ! Trois mois plus tard, c’était Cologne…

    En rejoignant Emmanuel Macron, Pierre Henry se retrouve en compagnie de deux symboles : Christine Lagarde, présidente du FMI, Daniel Cohn-Bendit, le septuagénaire soixante-huitard. La liberté du fric et celle du slip. On peut y ajouter Jacques Attali, le prophète du nomadisme, Claude Perdriel, fondateur du « Nouvel Observateur », Roland Castro, grand architecte mitterrandien. Dernière recrue en date, Carla Bruni ! Celle qui évoquait avec répulsion « le vieux sang pourri des Français » s’est découvert une passion pour l’homme de Rothschild.

    Cet aréopage souligne à merveille la ligne revendiquée haut et fort par Emmanuel Macron : le libéralisme de gauche. De gauche, pour faire bien, et puisqu’il y a une case de vide sur l’échiquier, libéral, car quand même, on est là pour les affaires. Un libéralisme qui hait les frontières et méprise les peuples. Un libéralisme qui, sous des formes diverses, dirige l’Europe depuis plus de trente ans. Un libéralisme qui est le vieux monde et dont Macron n’est qu’une vergeture.

    Dans ce contexte, qu’importe la primaire socialiste opposant les paléo-ringards aux néo-ringards, qu’importe le recul de Fillon dans les sondages, et celui de Marine Le Pen, qu’importe les querelles intestines du Front national, davantage que Mélenchon, Macron est l’homme de l’Internationale, la seule qui existe, celle de l’argent. Dans cette élection, il apparaît comme l’ennemi absolu de la France, de sa souveraineté, de son identité, comme l’ennemi mortel de la véritable Europe.

    Au moment où l’Amérique s’est donnée comme chef un Trump, où Poutine commande à la Russie, le choix par les Français d’un Macron ressemblerait fort à une épitaphe sur 2 000 ans d’histoire.

    Philippe Martin

    Article paru dans Minute n° 2804 du 11 janvier 2017

    http://fr.novopress.info/

  • La pensée politique de Charles Péguy

    pensée-politique-charles-péguy.jpgNous sommes toujours dans les commémorations du centenaire de la Première guerre mondiale. Parmi les centaines de milliers d’hommes morts au combat en l’année 1914 figure Charles Péguy, tué d’une balle en pleine tête le 5 septembre 1914. « L’actualité de la pensée politique de Charles Péguy » fut le thème d’un colloque organisé au Sénat les 17 et 18 janvier 1914, dont le succès a encouragé à publier ce livre.

    La dénonciation du règne de l’argent est un axe permanent de la pensée politique de Charles Péguy qui, sur d’autres sujets, évolua sensiblement. Et ce livre évoque inévitablement le cheminement d’un Péguy socialiste à un Péguy patriote, voire nationaliste. Par ailleurs, il n’est pas possible de parler de Péguy sans évoquer sa foi chrétienne. Avec Charles Péguy, c’est le couple mystique et politique qui suscite la curiosité de nombreux intellectuels.

    On ne peut néanmoins s’empêcher de penser que certains des intervenants dont les textes se retrouvent dans ce livre consacré à la pensée politique de Charles Péguy ont une fâcheuse tendance à interpréter ses propos de façon anachronique et politiquement correcte. C’est hélas un peu la loi du genre. 

    La pensée politique de Charles Péguy, éditions Privat, 263 pages, 12 euros

    Le site de l’éditeur

    http://www.medias-presse.info/la-pensee-politique-de-charles-peguy/67359/

  • Marine Le Pen donne sa position sur le nucléaire (11/01/2017)

  • Perles de Culture n°104 : Château de Villepreux : la vente scandaleuse !

  • Le salaire de la peur

    Anxiogène ? Vous avez dit anxiogène ? Comme c'est anxiogène ! Les mots sont comme les moutons, tout à coup ils s'amassent en troupeau, cela doit dépendre du vent, ou de certains signaux. En politique cela s'appelait hier des mots d'ordre, aujourd'hui des éléments de langage : tout le monde, des instituts de sondage à Henri Guaino, a soudainement jugé "anxiogène" le programme de François Fillon en matière économique et sociale, en particulier parce qu'il envisageait de toucher un peu à notre sacro-sainte Sécu. Il a bien vite fait machiné arrière. Anxiogène ! Est-ce que ce parangon de vieux jeune homme propre sur lui pouvait imaginer qu'on le dirait un jour anxiogène ? Reproche-t-on à un robinet d'eau tiède d'être anxiogène ? La rumeur du Paris politique ne pouvait aller plus loin dans le contre-emploi ! N'empêche, Fillon s'est dépêché de tourner casaque, il a eu peur et il a eu raison, il sait bien, ayant utilisé lui-même le truc contre ses adversaires, Sarkozy notamment, ce qu'il en coûte d'être catalogué anxiogène, c'est-à-dire de censément engendrer l'angoisse. Un système qui ne subsiste que par la peur qu'il inspire discrédite sans remède ses adversaires en les accusant de faire peur et d'exploiter la peur. Tel est le paradoxe fondateur de notre démocratie occidentale.

    Prenez l'euro, par exemple. Il allait peindre le destin de notre Europe en rose et or. Des ruisseaux de miel et de lait en couleraient. Pas de chance, ce sont les économies qui ont coulé. Alors, on a dit qu'en sortir n'était pas possible, que ce serait la catastrophe générale, l'apocalypse ici et maintenant, la paupérisation des riches et la mort des pauvres. Toutes les campagnes de propagande des sages de l'Europe, avec leur compassion grise et leur souci de ne jamais parler trop haut, reposent ainsi sur la peur, et sur elle seule - car la raison sait bien, par exemple, que la Norvège n'est pas morte de ne s'être pas ralliée à Maastricht, et que l'économie du Royaume-Uni a fleuri sans l'euro.

    Mais parlons-en, justement, des Anglais ! Le Brexit ! Que ne devait-il pas arriver si la Grande-Bretagne choisissait de quitter l'Union européenne ! Les fleuves remonteraient leur source. Les agneaux mourraient dans le ventre de leur mère. La City serait ruinée. La Grande-Bretagne entière serait réduite à la soupe populaire et le monde s'écroulerait. Bien sûr rien ne s'est passé comme cela et les Britanniques semblent faire de bonnes affaires. Et tout à l'avenant. Trump, par exemple. Côté effondrement de l'Amérique, ça ne semble pas parti pour. Le dollar, qui ne vaut pourtant pas tripette, ne cesse de prendre de la valeur par rapport à l'euro depuis qu'il a gagné. Que tout cela soit fragile et puisse évoluer, je veux bien, mais ce qui est sûr, c'est que les menaces proférées par les augures du système sur le ton le plus docte et sous les apparences de la science économique n'étaient que des illusions de prestidigitateurs. Des magiciens voulaient juste nous faire peur pour imposer leur politique, en même temps qu'ils accusaient ceux qui prétendent libérer les peuples de cette peur « d'attiser les peurs ». C'est vrai de l'Autriche aux États-Unis, c'est vrai depuis longtemps en France : Jean-Marie Le Pen a été le premier des hommes d'État postmodernes accusé de jouer sur les peurs.

    Pour dire les choses autrement le système vit du salaire de la peur qu'il provoque de toutes les manières. Et ce n'est pas un hasard si le mondialisme anglo-saxon, après avoir cultivé le fondamentalisme égyptien, saoudien, pakistanais, a suscité Al Qaïda puis laissé germer Daech. Le terrorisme islamique a été tantôt un allié pour les gendarmes du monde, tantôt un épouvantail commode, un ennemi, principal de substitution. Aujourd'hui il sert à unir tous les humains férus d'humanisme contre l'intégrisme et la haine, entendez qu'il sert à faire peur de toute conviction tranchée, mais en même temps bien sûr, ce terrorisme islamisme exonère paradoxalement l'islam de ses véritables tares et du vrai danger qu'il fait peser. Pour le mouton humaniste, ce qui est mauvais dans l'islamisme ce n'est pas l'islam, c'est l'intégrisme qui contamine aussi le christianisme. De sorte qu'un Trump qui déclare la guerre à l'islamisme est répréhensible et anxiogène. Chez nous d'ailleurs, les appels se sont multipliés depuis le Bataclan et la décapitation du père Hamel à l'issue de l'office à Saint-Etienne-du-Rouvray, pour ne pas entretenir un climat de suspicion et de défiance anxiogène, qui interdirait tout débat et finalement toute démocratie. C'est-à-dire qu'on suscite un épouvantail fallacieux pour apeurer les populations et les manipuler, puis qu'on jette l'interdit sur ceux qui désignent le véritable ennemi en les décrivant eux-mêmes comme facteurs de peur et de haine.

    Ce stratagème, qui n'a pas réussi à enrayer la dynamique de Trump aux Etats-Unis, gouverne en revanche l'élection présidentielle française. Fillon, qui s'était fait un masque de transgression pour prendre le rôle de Sarkozy en 2007, est revenu à ses sourires de premier communiant pour ne pas effrayer Passy. Mais 0 n'est pas le seul. Poisson avait eu quelques mots de bon sens sur les liens d'Hillary Clinton avec Wall Street et les lobbies sionistes, il a fait une prompte retraite en psalmodiant des demandes d'excuses, puis il a disparu des écrans radar. Sarkozy a sombré. Même Marine Le Pen, qui avait hérité de son père la charge de tribun du peuple, donc de grande gueule, peur de rien, s'est transformée en bobo avide de respectabilité (ce qu'elle est fondamentalement), craignant comme la peste de faire peur, de paraître agressive, de transgresser les interdits.

    Etonnant chassé croisé ! Au moment où les peuples, se sentant menacés de mort, se radicalisent, certains populistes se rangent comme Nigel Farage ou s'affadissent comme Marine Le Pen. Manque de lucidité ? Peur des responsabilités ? Cela fera sans doute manquer à la patronne du FN le rendez-vous de la présidentielle. Pourtant, on le constate à la télévision, elle ne manque pas de répartie, et ceux qui l'ont connue jeune savent qu'elle ne manque pas non plus de courage physique ni de caractère. Ce qui semble en revanche manquer à cette bourgeoise née en 1968, c'est une vraie réflexion, une formation politique sérieuse, ce sont des convictions et une culture qui lui donneraient du courage intellectuel, qui l'armeraient contre les menaces de la police de la pensée.

    On l'a vu notamment dans son obsession de l'antisémitisme, et notamment dans la malheureuse affaire de la fournée. On se souvient que Jean-Marie Le Pen, ayant vertement critiqué certaines personnes, avait remis le cas de Patrick Bruel à « une prochaine fournée ». Or c'est sa propre fille, aidée de Louis Aliot, qui a déclenché une affaire médiatique à ce propos, voyant dans le mot fournée une expression qui pourrait être considérée comme antisémite. On touche là à la monomanie et à la folie furieuse, associées au désire de nuire. Il est arrivé à Jean-Marie Le Pen d'avoir des jeux de mots discutables, comme son Durafour crématoire, discutable parce qu'il pouvait être compris de travers par les imbéciles - ce qui advint. Mais fournée ! C'est un mot couramment utilisé dans le sens où Le Pen l'a employé, par comparaison avec le groupe de pains que le boulanger prépare ensemble. Ni plus ni moins. Toute autre interprétation relève de la maladie mentale ou de la diffamation. Va-t-on interdire le mot fournil ? Fourneau ? Fornication ? Sans doute Marine Le Pen cherchait-elle un prétexte pour éliminer son père, mais en choisissant celui-là, elle a montré les limites de son personnage. La peur de paraître anxiogène la fait crever de trouille et lui ôte jusqu'à l'apparence du bon sens.

    L'obsession de l'antisémitisme tenaille à ce point Marine et son équipe qu'elles sont tombées dans le piège grossier de ce qu'elles nomment dédiabolisation et qui n'est qu'une soumission. Mais peut-on seulement reprocher à la cheftaine d'un mouvement en perte d'identité ce que l'une des plus puissantes entreprises internationales se trouve contrainte de faire ? Google vient de baisser pavillon, pour ne pas paraître anxiogène et antisémite, devant les objurgations comminatoires des activistes de la shoah. C'est le Guardian, le grand quotidien de gauche britannique, qui a lancé la curée. Voici comment Olivier Chicheportiche, de Zdnet, raconte l'affaire : « Google est certainement un des plus puissants moteurs de recherche mais la hiérarchie des résultats pose parfois problème. [...] Lors d'une requête en anglais "l'Holocauste a-t-il eu lieu ?", c'est un site violemment négationniste, donc puni par la loi, qui remonte au premier rang sur pas moins de 14 millions de réponses. Malaise voire scandale. Google met régulièrement en avant la pertinence de ses résultats et défait, avec ce type de question, les seules réponses qui ont vocation à bien remonter sont celles des négationnistes... Pour autant, face à cette situation (et à d'autres la même requête en français fait remonter en premier résultat le site de Robert Faurisson, négationniste français), Google consent aujourd'hui à quelques efforts ».

    Quelques efforts ? Le mot est faible. Google a obtempéré en un temps record. Chicheportiche illustrait son papier d'une capture d'écran où l'on voyait, sur la page de recherche Google, Faurisson en premier et un autre site critique quant au « récit de l'Holocauste » en cinquième position. Aujourd'hui Faurisson arrive en septième position et Reynouard en neuvième. Et demain ? Même chose pour la question « La Shoah a-t-elle existé »? Le magazine en ligne Slate, lancé en France par l'ancien du Monde Colombani et Jacques Attali, se lamentait le 14 décembre que le premier site qui apparaissait pour répondre à la question s'intitulât ainsi : « Dix raisons pour lesquelles la Shoah n'a pas eu lieu ». Eh bien, c'est fini aujourd'hui les sept premiers sites sont tout ce qu'il y a de légal, orthodoxe et non anxiogène.

    Comment Google a-t-il fait ? Sans doute en modifiant son "algorithme", l'instrument mathématique qui lui permet de classer automatiquement, parmi les informations nombreuses qui circulent sur la toile, celles qu il fait remonter en tête. Ce n'est pas si simple, et on se demande aujourd'hui sur quelle nouvelle méthode le premier moteur de recherche au monde fonde son choix. Voici ce qu il nous en dit dans un communiqué :  « Juger quelles pages internet sont les mieux à même de répondre à une question est un problème complexe », sans doute, mais comment s’y prend-il ? Il ne le dit pas. Il tombe d'accord avec le Guardian et les activistes de la Shoah pour penser qu'il existe « des contenus qui ne font pas autorité », et cependant il ne les définit pas, ni ne donne de critère qui permette de les reconnaître. Ca n'empêche pas de faire la chasse à ces « contenus qui ne font pas autorité ». Voici encore ce qu'il en dit : « Lorsque des informations ne faisant pas autorité se classent trop haut dans les résultats de recherches, nous développons une approche évolutive et automatisée pour résoudre le problème, plutôt que de les retirer une à une manuellement ». Donc, à l'en croire, nous savons que Google n'a pas dépêché en catastrophe une équipe pour éliminer les sites révisionnistes, mais qu'il a bidouillé en quatrième vitesse un nouvel algorithme pour les rétrograder.

    Cela pose plusieurs questions qui sont pour moi terriblement anxiogènes. La première, est-il conforme à l'éthique républicaine qu'un moteur de recherche qui sert à tout le monde modifie son système de choix à la requête d'un ou plusieurs particuliers représentant des intérêts privés ? Ou bien le système de sélection est bon et il est bon pour ce qui regarde la Shoah, ou bien il est mauvais, et il est mauvais pour tout. Quand on a accusé Google de faire remonter les sites avec lesquels il était en relation d'affaires, l'accusation avait de la consistance, qu'elle fût fondée ou non, on dénonçait un biais : ici, ce n'est pas le cas, on dénonce un résultat.

    La deuxième question n'est pas anodine : qu'est-ce qu'un contenu qui ne fait pas autorité, et inversement qu'est-ce qu'un contenu qui fait autorité ? Ces questions induisent la vraie bonne question, concernant Google, donc le web, c'est, autorité auprès de qui ? Auprès des internautes qui posent des questions sur la Shoah ? Alors la réponse est assurément que les sites "négationnistes" font autorité, puisqu'ils apparaissent en tête et ce n'est qu'en introduisant un biais systématique que Google peut réduire cette autorité, artificiellement et mensongèrement. il faut être conscient qu'il s'agit d'une falsification. On peut la tenir, comme le font probablement les activistes de la Shoah, pour utile et bénéfique, ce n'en est pas moins une falsification manifeste.

    Mais le patron de Google, Sundar Pichai, a introduit dans une interview donnée à la BBC une question encore plus ardue en affirmant qu'il ne devrait exister « aucune situation dans laquelle de fausses informations sont répandues ». Vaste ambition, aurait répondu le général De Gaulle, et Ponce Pilate aurait ajouté : qu'est-ce que la vérité ? Car il ne s'agit plus ici d'autorité, mais de vérité. En l'espèce, si la loi française interdit expressément de nier le génocide des juifs par le Troisième Reich, elle n'oblige nullement à croire comme du bon pain tous les témoignages fantaisistes. Qui donc va décider, sur les différents sites à référencer, de la valeur des témoignages et des preuves allégués ? Prétend-on transférer à un moteur de recherche le travail d'historien déjà indûment confié naguère aux tribunaux ? Il y a là un vrai problème moral et philosophique.

    Monsieur Sundar Pichai, qui a l'algorithme dans le sang, a l'air de croire qu'on va le résoudre en améliorant les procédures informatiques. Ce n'est pas l'avis du Guardian, et de plusieurs sites qui réfléchissent sur la question. Ces philosophes du web pensent que, tant qu'on s'en tiendra à la technique mathématique des. moteurs de recherche, il n'y a pas de solution : une question de type « l'Holocauste a-t-il eu lieu » amènera toujours, en tête, des réponses révisionnistes. La solution proposée : déconnecter les algorithmes et rendre la main à l'humain, avec ses choix justifiés par "l'éthique". Vous avez dit censure ? Oui, décidément. Censure pour la bonne cause. Censure sacrée.

    C'est très instructif. La machine prend partout le pas sur l'homme, elle va conduire bientôt, elle a commencé à le faire, elle assure notre sécurité, elle pense notre avenir. Les algorithmes et le calcul mathématique sont partout, l'intelligence artificielle nous supplée, elle va nous remplacer, mais, pour la Shoah, non. Pour l'Holocauste, pas touche ! Ce saint des saint doit rester la propriété des hommes - enfin, de certains hommes. C'est touchant. Pour une fois que l'histoire de la Shoah va servir à quelque chose, défendre les hommes contre les machines, on ne va pas se plaindre ! On va plutôt en rire. Voilà une nouvelle qu'elle est bonne ! Allez, n'ayons pas peur ! Et bonne année 2017

    Hannibal Rivarol du 5 janvier 2017

  • Les HLM des dealers, par Caroline Parmentier

    Le quartier d’habitat social du Clos des Roses à Compiègne est une infecte et puante zone de non-droit, gangrenée par le trafic de cocaïne, héroïne, ecstasy et crack et entièrement tenue par des caïds qui se comportent comme des barbares.

    8776-20170112.jpgLe patron des HLM, fatigué d’alerter un préfet et un ministre de l’Intérieur qui n’arrivent à rien, n’a pas trouvé d’autre solution que de murer trois immeubles pour déloger les dealers. Le nid de frelons (qui n’ont rien d’asiatiques) se déplacera ailleurs. Détail qui a son charme : des journalistes de TF1 qui ne croient ni à l’existence des No go zones, ni à la sauvagerie des jeunes de cité, ont été caillassés sur place et leur caméra volée. Aucun n’a été blessé mais ils se sont dits très « secoués » ! L’annonce a été faite par Jean-Pierre Pernaut lui-même dans le Journal de 13 heures sur un ton accusateur et indigné. Du coup même le nom de « zone de non-droit » a été prononcé. Entre deux reportages sur la fromagerie Les Alpages et « Face au froid, une bonne choucroute ».

    Arnaud Dumontier, président de l’Opac de l’Oise et maire (LR) de Pont-Sainte-Maxence confirme l’existence d’un « Etat de non-droit absolu » contrôlé par « des prédateurs dont la détermination est proportionnelle aux sommes d’argent qu’ils engrangent chaque mois, entre 200 000 et 300 000 euros de chiffre d’affaires de la drogue ».

    L’office HLM dit avoir tout essayé. Les trafiquants ont pris possession des halls et des cages d’escaliers, arraché les câbles et les portes et installé des laboratoires clandestins en faisant des branchements sauvages sur les installations de gaz et d’électricité. Des agents de sécurité missionnés par l’Opac pour rassurer les 4 000 locataires terrorisés ont été violemment attaqués par des hommes masqués et encagoulés.

    « Je ne veux pas avoir des morts sur la conscience », explique Arnaud Dumontier. Vingt-six opérations de police ont eu lieu en 2016, en vain. « Des moyens de police pérennes et massifs m’avaient été promis entre septembre et décembre. Je ne les ai jamais vu venir. »

    Caroline Parmentier

    Article paru dans Présent daté du 12 janvier 2017

    http://fr.novopress.info/

  • Macron à Berlin, champion toutes catégories de la mondialisation

    La coutume est désormais bien établie : le Tour de France ne peut échapper à un petit détour par l’étranger.

    Autrefois, le Tour de France cycliste faisait… le tour de France, sans pour autant passer forcément par Lapalisse ! Succès de l’épreuve et ouverture des frontières obligent, la coutume est désormais bien établie : le Tour de France ne peut échapper à un petit détour par l’étranger. Pour la campagne présidentielle, épreuve tout aussi sportive, il semble qu’il en est de même.

    Emmanuel Macron a donc fait, mardi et mercredi, sa petite échappée outre-Rhin – sans pour autant pouvoir rencontrer la chancelière. Et l’on peut dire qu’au cours de cette étape germanique, il a coché toutes les cases qui permettent, au cas où l’on aurait encore un doute, de le cataloguer définitivement comme le champion toutes catégories de la mondialisation.

    Un discours, devant l’université Humboldt à Berlin, prononcé entièrement en anglais. « Par facilité et pour que nous nous comprenions », a expliqué Emmanuel Macron. Peut-être une coquetterie de jeune homme, histoire de ringardiser tous ces politiques français incapables d’aligner trois mots d’anglais. Mais aussi, et surtout, une manière d’assumer pleinement son appartenance à ce monde « globalisé », normalisé, utilitaire.

    Présente au premier rang, la claque des soixante-huitards ébahis : Daniel Cohn-Bendit, Joschka Fischer, ancien ministre des Affaires étrangères allemand et Vert historique.

    Dans son discours, Emmanuel Macron a défendu l’idée de « construire une Europe de la souveraineté ». Curieuse inversion des mots, pudeur de jouvenceau peut-être pour ne pas oser dire, carrément, « souveraineté de l’Europe », cette ultime étape après celle, bancale, de « souveraineté partagée » inventée par François Hollande.

    Les illuminés du bocage, qui voulaient voir Emmanuel Macroncomme une sorte de Jeanne d’Arc égarée dans la City, redescendront peut-être enfin sur Terre.

    Et puis, il y a eu évidemment cette ode à la joie de l’ouverture des frontières : la photographie obligatoire au milieu d’un groupe de réfugiés en formation dans une usine de la Deutsche Bahn (l’opérateur ferroviaire allemand). Le Figaro nous rapporte qu’Emmanuel Macron a interrogé chaque réfugié sur son parcours, son avenir. Leur a-t-il posé la question à un euro de l’heure : quel sera leur salaire, lorsqu’ils seront autorisés à travailler dans le cadre d’un contrat normal… et celui, par conséquent, des Allemands ou Européens « de souche » ?

    Ode à la gloire, aussi, de la chancelière : « Je veux saluer ce qu’a fait la chancelière, c’est une fierté et une force pour l’Europe. » C’est donc ainsi qu’Emmanuel Macron voit le chaos migratoire, qui a traversé l’Europe en 2015 et s’est achevé, comme on sait, dans les rues de Cologne, un soir de Saint-Sylvestre. Un chaos « organisé » unilatéralement par Angela Merkel que notre « candide » avait déjà félicitée dans une tribune publiée dans Le Monde le 2 janvier : « La chancelière Merkel et la société allemande dans son ensemble ont été à la hauteur de nos valeurs communes ; elles ont sauvé notre dignité collective en accueillant des réfugiés en détresse, en les logeant, en les formant. » Emmanuel Macron persiste et signe.

    La semaine dernière, il faisait étape à Nevers, en terre mitterrandienne (« La France est notre patrie, l’Europe est notre avenir »). Le lendemain, changeant de braquet, il attaquait les monts d’Auvergne, sur les terres de Giscard qui se rêvait président de l’Europe. Le message est clair.

    Notre ami Gabriel Robin réaffirmait, ici même, dimanche dernier, qu’« un second tour opposant Emmanuel Macron à Marine Le Penserait le plus intéressant ». J’approuve. Ce duel, sans faux-semblants – ils ont pour nom, entre autres, Fillon et Valls – entre l’équipe de France et l’équipe d’ailleurs aura le mérite de la clarté.

     

    http://www.bvoltaire.fr/georgesmichel/macron-a-berlin-champion-toutes-categories-de-mondialisation,305855

  • L'irréversible processus de crétinisation de la gauche française

    CHRONIQUE - Manuel Valls, Ségolène Royal, Vincent Peillon, Audrey Azoulay ou Benoît Hamon... Gilles-William Goldnadel recense les « fadaises, billevesées et autres coquecigrues » qui ont ces derniers jours alimenté le débat public [Figarovox - 9.01]. Avec son style, sa dialectique percutante, ses idées, ses préoccupations propres, qu'on n'est pas forcé de toutes partager, Goldnadel dit ici les quatre vérités de la gauche d'aujourd'hui. Et il a raison.  LFAR

    Les dernières déclarations de M. Peillon m'autorisent plus que jamais à poser cette question : la gauche française n'est-elle pas entrée dans un processus irréversible de crétinisation ? Cette question est sérieuse, elle ne se veut ni blessante ni offensante, mais elle s'impose plus que jamais.

    Un livre savoureux reste à écrire pour décrire comment un parti d'intellectuels souvent prestigieux aura perdu son crédit et son sérieux par le truchement de ses fadaises, billevesées et autres coquecigrues.

    Ainsi, pour prix des voix LGBT était-il absolument nécessaire de souscrire à la théorie du genre avant que de la nier ?

    Sans parler de son jargon jargonnant pour faire société et vivre ensemble grâce à l'en commun inclusif.

    Je sais bien que les socialistes organisent une primaire qui porte en l'espèce bien son nom. Je sais bien qu'ils sont tenus de complaire, ce verbe est cruel, à leur clientèle des terres neuves, mais tout de même, un Peillon n'est pas un Hamon, pris dans une trappe électorale.

    Par quelle funeste magie un être aussi lettré peut-il se laisser aller à comparer le sort du mahométan d'aujourd'hui à l'israélite d'hier ? Pourquoi faut-il m'obliger à l'exercice ingrat de devoir rappeler que les juifs en 1940 ne massacraient personne en invoquant leur Dieu et que fort heureusement aucun enfant musulman n'a été massacré dans une école ou un supermarché ?

    Ainsi donc , en voulant fustiger niaisement Vichy et la lepenisation, M. Peillon aura contribué à la plénélisation des esprits ou du moins de ce qu'il en restait au parti socialiste.

    En réalité, on pourrait avancer que les gauches européennes sont en train de payer leur goût immodéré de l'étiquette. J'entends par là leur addiction pour l'essentialisme, autre nom du préjugé religieux, racial, sexuel ou social et leur détestation symétrique de la réalité dérangeante.

    Pour la gauche, le musulman doit porter en toutes circonstances et par tous les temps, même contre les évidences météorologiques, l'étiquette de victime.

    Sauf que les temps ayant changé et les étiquettes valsé, la gauche s'est ridiculisée.

    Mais, étrangement, elle continue à ne pas s'en apercevoir et poursuit son étiquetage saugrenu sans en mesurer le prix sur son crédit.

    C'est ainsi que la gauche télévisuelle de service public, dans le cadre de l'Émission Politique sur la deuxième chaîne continue d'échantillonner les téléspectateurs sélectionnés pour poser des questions à leur invité selon un étiquetage idéologique stéréotypé.

    Pour poser une question à M. Valls, il était apparemment indispensable de sélectionner une musulmane voilée qui se plaignait de sa condition victimaire. L'étiquetage devient rituel : c'est ainsi qu'au mois de janvier 2016, la chaîne invitait une certaine Wiam Berhouma pour porter la contradiction la plus offensante à Alain Finkielkraut dans l'émission « des paroles et des actes ».

    Cette femme était, renseignements aisément pris, une proche du Parti des Indigènes de la République, organisation que certains esprits chagrins étiquettent de raciste. Par une coïncidence cosmique la femme voilée questionnant Manuel Valls, Mme Trabelsi, est également proche du Parti précité et admiratrice de M. Ramadan. Le jeune et sympathique étudiant choisi dans l'émission politique également en 2016 pour questionner Nicolas Sarkozy présentait un profil assez voisin.

    Notons que dans la même émission, les sélectionneurs, sans doute dans un esprit d'équilibre idéologique, se sont sentis dans l'obligation d'inviter Cédric Herrou, activiste No Border en Provence et renvoyé devant le tribunal correctionnel pour avoir convoyé des sans-papiers. Dans la presse convenue, il est plus convenable d'étiqueter son geste « délit de solidarité » et tant pis s'il revient à s'octroyer le pouvoir souverain de décréter lui-même le droit d'asile au lieu et place des autorités républicaines. Il est vrai que ses amis de la Gisti, dans le cadre de la peillonnisation des esprits, se plaisent à étiqueter semblables individus comme des « Justes ». Au-delà de la comparaison scabreuse, les risques pris par les uns hier et par les autres à présent, ne semblent pas identiques, au regard de la jurisprudence pratiquée aujourd'hui par nos juges bienveillants.

    Notons encore que M. Valls, qui hier encore morigénait Mme Merkel pour l'ouverture des portes et fenêtres de l'Allemagne aux migrants venus d'Orient, était tout d'un coup bien timide devant le sans frontières arrogant. Hier encore, étiqueté Jules Moch sur son képi, qui sait si demain ce n'est pas l'étiquette de Jules Guesde que Manuel portera sur sa casquette.

    Certains - ou certaines - pratiquent un auto étiquetage essentialiste de la même farine désormais étouffante. C'est ainsi que dans Le Monde, Ségolène Royal s'affuble elle-même de l'étiquette sinon de femme battue, au moins d'injustement traitée ès qualités. En avant-première d'une émission sur la chaîne « Toute l'histoire », notre ministre explique sérieusement à un Gérard Miller, psychanalyste cathodique qui l'écoute religieusement, que les critiques qui lui ont été adressées lorsqu'elle a dit la « vérité » sur Cuba étaient de nature sexiste…

    Et d'appeler révolutionnairement à la « transgression féminine ».

    Pas moins.

    Bien entendu, la gauche n'est pas avare d'épithètes pour les étiquettes sur ses adversaires. « Fachos », « populistes », « islamophobes », « extrême droite ». Ce genre d'étiquetage ne déchiquette plus méchamment depuis que les dents des étiqueteurs sont élimées.

    Et depuis que le curseur qui fixe les extrémités du planisphère politique a changé un peu de mains.

    Les islamo-gauchistes de la Seine-Saint-Denis m'ont évidemment étiqueté de raciste et certains de nazi pour avoir moqué l'étiquetage « colonie juive de Jérusalem ». Étrange appellation géographique. La valse des étiquettes fait place aux étiquettes Valls, puisque c'est sous son ministère que l'étrange arrêté qui plaît tant dans le 93 aura été pris. À voir un terroriste, sympathisant de l'État islamique, se déchaîner hier au volant de son camion à Jérusalem, en employant contre les « colons juifs » la même conduite que son compère de Nice, on comprendra qu'il est des petits étiquetages qui grandissent.

    L'appellation sur la Toile connaît aussi la loi de l'étiquette. Ainsi du droit contesté pour les gueux et les fâcheux de contester les aristocrates de la presse convenable. Voilà la bien fâcheuse sphère rageusement étiquetée « fachosphère ». Apparemment nos aristocrates sont moins fâchés par une islamosphère ou une gauchosphère innommées et pourtant peu avares d'étiquetage racial. Rien à sphère. La gauche, c'est bien connu, a l'étiquette sélective.

    Le meilleur - ou le pire - pour la fin et l'illustration du processus de crétinisation. Dans un étrange et dernier hommage à Michel Déon, notre ministre de la Culture, Audrey Azoulay a cru devoir étiqueter politiquement et pour l'éternité le dernier des hussards : « Malgré sa proximité avec les thèses de Charles Maurras, il gardait en littérature une totale liberté dans ses choix » (Le Figaro, Bertrand de Saint-Vincent).

    Imagine-t-on un seul instant, un ministre de la Culture de droite rendant un hommage mérité à la liberté créatrice de Louis Aragon « malgré sa proximité avec les thèses de Joseph Staline » ?

    Tout est là peut-être. La gauche avait Aragon et elle avait Ferrat. Elle avait tort, sans doute, mais elle faisait rêver et chanter. Aujourd'hui, elle a Peillon, Hamon et Azoulay . Elle fait encore pleurer.   

    « "Fachos" , "populistes" , "islamophobes", "extrême-droite". Ce genre d'étiquetage ne déchiquette plus méchamment depuis que les dents des étiqueteurs sont élimées. » 

    Gilles William Goldnadel

    Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.    

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/