Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 52

  • Pourquoi le programme de François Fillon est-il si mauvais ?

    La France ne se redressera pas si elle ne se libère pas de l’emprise de Bruxelles et de la mondialisation financière et commerciale. Et là, Fillon est muet.

    Un tract de campagne de François Fillonretient attention car il semble être conçu pour le plus grand nombre : « Les 10 mesures phares de mon projet. » On y cherchera en vain les mesures odieuses et sottes qui avaient été annoncées lors de la primaire de la droite et du centre : suppression de 500.000 postes de fonctionnaires, augmentation de la TVA à 22 %, suppression de l’ISF, déremboursement de certains soins… Tues mais réservées à plus tard ? C’est qu’entre-temps est passée par là la médiatisation du feuilleton des petites combines illicites de la famille Fillon. Et des procureurs qui, en violation de l’article 40 du Code de procédure pénale (voire de l’article 434-2 du Code pénal), avaient gardé ces remugles en réserve pour la campagne de l’élection présidentielle.

    Que dit Fillon dans ce tract en apparence sensé et cohérent: « Libérer l’économie pour créer l’emploi et augmenter votre pouvoir d’achat. » En réalité c’est très fallacieux.

    1) Car c’est un mensonge venu de Bruxelles que de prétendre « libérer l’économie » de cette façon tout en laissant entendre que l’on va maintenir le système socio-économique des Français ; et donc préserver leur niveau de vie. Leur bonheur. Quand Fillon prétend renouer avec la « compétitivité », il adopte la langue de bois de Bruxelles, le modèle mondialiste, qui a conduit à abaisser la condition des salariés français, accroître le chômage et aggraver la dette. Car comment comprendre autrement l’idée méprisable de « compétitivité » : vis-à-vis de la Chine ou de l’Inde ? Ubérisation générale ? Le tout alors que les revenus de la caste au pouvoir, eux, ne cessent de flamber. Ce n’est pas l’idée de la fin des 35 heures (point n° 1 du tract) qui gêne.

    Mais la possibilité (dissimulée) de passer à 48 h… Cibler la fonction publique et le passage aux 39 heures nous choque moins que la suppression de 500.000 postes. 

    2) C’est un autre mensonge, « pinochiesque », que de prétendre baisser les charges sur les entreprises, diminuer la part salariale des charges sociales, augmenter les retraites (que le Fillon Premier ministre avait désindexées) sans budgétiser le moins du monde ces manques à gagner. L’ignorance par Fillon des réalités de l’entreprise et du système économique mondialiste est confondante : pas un mot sur les concurrences étrangères déloyales, prédatoires, mensongères ou simplement destructrices de nos entreprises (notamment les travailleurs migrants). Qui peut croire que Fillon, qui a été incapable en cinq ans d’instaurer la TVA sociale (contrairement aux Danois et aux Allemands), et qui a creusé la dette de 600 milliards de plus, serait subitement devenu un grand stratège de l’économie (sauf celle de sa famille) ? Le tout en remboursant la dette de l’État dont les seuls intérêts se montent aux 2/3 du rendement de l’IR ? Et en embauchant d’avantage de policiers ?

    3) Quant aux points 6 et 7 des « 10 mesures phares », ils sont formulés de façon si évasive que l’on peut douter de la ferme résolution de Fillon à les mettre en œuvre : « Réduire l’immigration légale à son strict minimum avec des quotas » (lesquels ?) « Moderniser la police » (comment ?) « Abaisser la majorité pénale à 16 ans pour lutter contre la délinquance des mineurs » (semble mélanger les notions de majorité et de responsabilité pénales).

    4) Enfin, les points 8 à 10 sur l’école, la carte médicale et les remboursements médicaux n’ont rien de mesures phares. Mais on se méfiera de la formulation qui ressemble tant au mensonge politicien classique : « Viser le remboursement intégral des dépenses de santé les plus coûteuses » ; « viser ou atteindre ? Mais on rendra grâce aux idées sur l’école, même s’il ne s’agit, au fond, que de balayer les mesures perverses du plus anti-français des ministres de l’Éducation encore en place (pire, même, qu’Abel Bonnard). En effet, favoriser l’apprentissage de la lecture, de l’écriture, du calcul, de l’histoire est bien le moins. On pourrait y ajouter la logique, la rhétorique, l’instruction civique ; et un peu d’économie nationale.

    La France ne se redressera pas si elle ne se libère pas de l’emprise de Bruxelles et de la mondialisation financière et commerciale. Et là, Fillon est muet.

    http://www.bvoltaire.fr/programme-de-francois-fillon-mauvais/

  • Christian Estrosi prépare probablement son ralliement à Macron

    6a00d83451619c69e201b7c8e89d3b970b-800wi.jpgSelon Nicolas Bay, suite à l'accueil d'Emmanuel Macron par Christian Estrosi à Nice :

    "Il considère que Fillon est éliminé et prépare probablement, son ralliement à Macron. C'est un retour d'ascenseur offert à la gauche pour son élection à la présidence de la région Paca, il y a un an, avec le soutien du PS. Estrosi a peut-être aussi des arrière-pensées au-delà du second tour et des ambitions ministérielles."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La revue Éléments publie un numéro sur les médias

    Elements-medias.jpg

    Source : OJIM – “La revue Éléments publie un numéro sur les médias”

    Éléments, « Le magazine des idées », largement inspiré par Alain de Benoist, connaît un renouveau depuis le lancement de sa nouvelle formule plus riche, plus accessible, sans perdre en densité et avec de nouvelles plumes. Chaque numéro, outre des entretiens avec des personnalités du monde intellectuel (Onfray, Julliard, Gauchet, Guilly pour la dernière parution) contient un dossier. Celui du numéro 165 (avril/mai 2017) est consacré au « Parti des médias en accusation ». Décryptage.

    « Encore un siècle de journalisme et tous les mots pueront », ces dures paroles de Nietzsche ouvrent le numéro mais en vérité « les mots ne puent pas tant qu’ils mentent ». L’Ojim avait publié un entretien avec Ingrid Riocreux lors de sa sortie de son livre La langue des médias. La sociologue précise sa pensée qui s’articule autour de deux axes : « destruction du langage et fabrication du consentement ». La bonne conscience implicite d’une large frange des journalistes (pas tous) leur permet d’employer de manière naturelle des connotations dépréciatives (« phobe », europhobe, homophobe) ou laudatives (voir L’Obamania). Et la post-vérité ? « Si les médias dominants veulent désigner par là des procédés qui consistent à tordre le réel pour le mettre au service d’une thèse ou d’un dogme, alors ils devraient se reconnaître comme des maîtres post-vérité ».
    Téléréalité et post-vérité

    Quatre pages décapantes sur la téléréalité « La télé-réalité c’est enfermer des araignées dans un bocal et voir ce qui s’y passe » voisinent avec une analyse serrée des origines de la « post-vérité » qui remplace le bon vieux bobard. La post-vérité : un concept qui remonte curieusement aux grands déconstructeurs Foucault et Derrida. Dans un entretien corrosif Robert Ménard revient sur son parcours, de fondateur de Reporters Sans Frontières à la mairie de Béziers, et suggère de supprimer les aides à la presse pour sauver les journalistes de leur entre soi.

    Interviewé, Claude Chollet (fondateur de l’Ojim) constate que les médias de service public (financés par la redevance) encensent la doxa libéral-libertaire au moment où la profession de journaliste se précarise via les fermes de contenus dont la plus importante en France Relax News est possédée par « le jeune loup et le vieux singe », Matthieu Pigasse et Serge Dassault.
    Chers, très chers médias

    Dans trois pages implacables Benjamin Dormann résume son livre Ils ont acheté la presse (Picollec éditeur). Alors qu’une grosse poignée de milliardaires dominent la presse, celle-ci reçoit des milliards de subventions directes et indirectes. Mieux, deux patrons de réseaux téléphoniques Xavier Niel avec Free et Patrick Drahi avec SFR transforment les médias en produit adjacent d’un abonnement téléphonique. Ils en profitent au passage pour faire campagne ouvertement pour Emmanuel Macron, fidéicommis du capitalisme sociétal.
    Decodex, CrossCheck, dura Lex

    Les deux pages les plus stimulantes sont celles de l’écrivain Slobodan Despot qui démonte l’arrivée des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) dans l’élaboration d’un nouvel Index. Les géants de la Toile vont produire de l’information ou la contrôler via leurs algorithmes. Dans un enthousiasme naïf (pas seulement car Google a subventionné le journal pour ce faire) Le Monde a lancé son Decodex qui a fait un flop retentissant. Mais les petits journalistes de Decodex n’ont pas vu que « ce développement laisse entrevoir une issue burlesque qu’un Philip K. Dick n’eût pas reniée : le remplacement des rédacteurs par des algorithmes ». Le News Lab de Google dont la mission « Fiabilité et Vérification » doit être comprise dans son sens orwellien « Mensonge et Contrôle » indique où le journalisme européen officiel prend ses sources : en Californie.

    https://fr.novopress.info/

  • Les loups sont de retour – Du chaos vont naître de nouvelles élites (Thomas Flichy de La Neuville)

    loups-sont-de-retour-691x1024.jpgThomas Flichy de La Neuville, agrégé d’histoire et docteur en droit, est professeur à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr et intervient dans de nombreuses universités étrangères, notamment l’United States Naval Academy et l’Université d’Oxford.

    L’auteur de ce livre nous prédit l’imminence d’un terrible chaos résultant d’une immigration massive incessante et de l’effondrement économique d’un Etat en faillite. A l’évidence, la conjugaison de l’implosion économique à la submersion démographique par les populations du sud de la Méditerranée engendrera des troubles d’une telle ampleur que les actuels dirigeants et leurs technocrates seront balayés. Les prétendues élites actuelles, dévirilisées et décadentes, sont à l’agonie. Selon Thomas Flichy de La Neuville, il ne fait aucun doute qu’elles seront remplacées par de nouvelles élites naturelles qui s’imposeront sur une France dévastée.

    L’ouvrage fait appel à l’Histoire pour examiner les traits de caractère nécessaires à ces nouvelles élites. L’auteur fait également référence à l’éthologie, plus particulièrement à l’organisation de la société des loups, et conclut que les nouveaux meneurs seront ceux qui réorganiseront et dirigeront des communautés naturelles, à l’instar du loup dominant qui conduit sa meute. Le courage, le travail et l’audace créatrice seront alors des qualités essentielles.

    Les loups sont de retour, Thomas Flichy de La Neuville, éditions Terra Mare, 110 pages, 16 euros

    A commander en ligne sur le site de l’auteur

    http://www.medias-presse.info/les-loups-sont-de-retour-du-chaos-vont-naitre-de-nouvelles-elites-thomas-flichy-de-la-neuville/71609/

  • Vous en voulez, des économies pour payer les retraites ?

    Le prélèvement obligatoire de la CSG des pensions de nos petits retraités est passée, au 1er janvier 2015, de 3,8 à 6,6 % !

    Une retraite pleine à 60 ans avec 40 annuités ? Pour le vice-président du Front national, c’est tout à fait possible : il suffit de stopper la honteuse gabegie de l’État. Et de s’en expliquer sur le plateau de CNews, le 27 mars.

    Primo, « réduire le coût de l’asile ». En effet, en 2015, Le Monde évoquait le signal d’alarme déclenché par la Cour des comptes : « La politique d’asile est devenue la principale source d’arrivée de clandestins en France », chacun coûtant aux contribuables 13.724 euros par an pour un total de plus de 2 milliards.

    Quant aux 99 % des déboutés qui « restent en situation irrégulière en France », ils coûtent 1 milliard, soit 5.528 euros chacun par an.

    Et tandis que des étrangers de plus de 65 ans détenteurs depuis 10 ans d’un titre de séjour et justifiant de seulement 9.500 euros de revenus par an s’installent définitivement sans même avoir jamais cotisé en France, le prélèvement obligatoire de la CSG des pensions de nos petits retraités est passée, au 1er janvier 2015, de 3,8 à 6,6 % !

    Secundo, la France versant à l’Union européenne – 21,5 milliards en 2016, soit 800 millions de plus qu’en 2015 – plus qu’elle n’en reçoit, elle récupérerait 9 milliards d’euros, soit la moitié du financement de la retraite à 60 ans estimée par le FN à 17 milliards.

    Tertio, le manque à gagner fiscal, voire les fraudes fiscale et sociale. Ainsi, Florian Philippot s’insurge contre certains grands groupes qui, tout en ne payant pas d’impôts, bénéficient pourtant de marchés de l’État. En 2016, capital.fr annonçait une fraude fiscale entre 60 et 100 milliards d’euros et Le Monde, en 2011, confirmait les privilèges des sociétés du CAC 40 – taxées à 8 % – et ceux des entreprises de plus de 2.000 salariés – taxées à 13 % contre 33 % pour les PME. Depuis, le combat claironné par Flanby contre la finance n’est pas passé par là.

    Concernant la fraude sociale, un rapport parlementaire, en 2011, l’évaluait à 20 milliards d’euros par an, « soit 44 fois plus que la fraude actuellement détectée » : 458 millions la même année et… 700 millions en 2015, lit-on dans Le Monde.

    Et quid de la suppression de l’Aide médicale d’État pour clandestins préconisée par Marine Le Pen ? 1,1 milliard d’euros en 2016, 815 millions en 2015, selon la commission des finances du Sénat, contre 744 en 2013 et 587 millions en 2012 ? 

    Pendant ce temps-là, quatre Français sur dix, pour des raisons de budget et de trop longs délais, renoncent à se soigner.

    Et quid, encore, de la suppression des subventions à toutes les officines et autres associations autoproclamées antiracistes, véritables bras armé de l’État ? De l’exonération sur les plus-values immobilières aimablement accordée en 2009 par Sarkozy à ses amis qataris ? De la suppression pour de vrai du cumul des mandats ? D’une réglementation stricte sur l’embauche des assistants parlementaires par les députés pour que des gamines de 15 ans ne palpent plus 55.000 euros grâce à 24 CDD ?

    Et la liste des économies, petites et grandes, n’est pas finie…

    La journaliste de CNews ridiculise la retraite à 60 ans expliquée par Philippot ? C’était pourtant « une grande avancée » de François Mitterrand, disait François Hollande en 2010, taclant Nicolas Sarkozy.

    Mais quand c’est le FN qui la propose, ce n’est pas bien. Évidemment !

    http://www.bvoltaire.fr/voulez-economies-payer-retraites/

  • L’Autriche et l’Europe : Retour sur une élection

    Le 4 décembre dernier, Alexander Van der Bellen était élu président de la République d’Autriche. Cette élection concluait un processus laborieux de plus de sept mois – le premier tour de l’élection, qui avait vu l’éviction des candidats soutenus par les partis de gouvernement, avait eu lieu le 24 avril 2016 – marqué par de nombreuses irrégularités, polémiques et défaillances techniques. La victoire de ce vieux candidat indépendant proche des écologistes, au soir du 4 décembre, était déjà suffisamment nette, à la surprise générale, pour que Norbert Hofer, candidat du FPÖ, reconnaisse immédiatement sa défaite et félicite son adversaire sans attendre le dépouillement des votes par correspondance.François

    A moins d’un mois du premier tour de la présidentielle française, il n’est pas sans intérêt, en particulier dans la perspective du second tour, de revenir sur le résultat de cette élection, dont Hofer avait longtemps était donné favori – sans avantage décisif, il est vrai.

    L’équilibre des forces en présence

    Considérons tout d’abord les rapports de force. Le 24 avril, Norbert Hofer avait viré en tête avec 1,5 million de voix, soit un peu plus de 35% des suffrages exprimés. Ceci correspondait au socle électoral du FPÖ et ne constituait en aucune façon une surprise. Face à lui, Alexander Van der Bellen rassemblait sur son nom un peu plus de 900.000 voix (21,3%), devançant d’une courte tête Irmgard Griss, elle-même candidate indépendante, et humiliait les candidats de la SPÖ et de l’ÖVP. Au second tour, le 22 mai, Hofer avait pu rallier plus de 720.000 voix supplémentaires, sans pour autant réussir à l’emporter face à Van der Bellen, lequel bénéficiait du soutien des éliminés du premier tour – à l’exception de Griss – et de la coalition habituelle de la bien-pensance. A la suite du recours introduit par Norbert Hofer, la Cour constitutionnelle autrichienne décidait, le 1er juillet, d’invalider l’élection, ce qui devait, après quelques péripéties, ramener les électeurs aux urnes début décembre. Les deux seconds tours de cette élection font apparaître les éléments suivants :

      22 mai 4 décembre Δ
    Norbert Hofer 2.220.654 2.124.661 -95.993
    Alexander Van der Bellen 2.251.517 2.472.892 +221.375
    Participation 4.637.046 4.749.339 +112.293
    Bulletins invalidés 164.875 151.786 -13.089
    Votes par correspondance 759.968 617.539 -142.429


    De ces éléments, il ressort que, d’un tour à l’autre :

    • Norbert Hofer a perdu environ 96.000 électeurs, soit environ 2% ou encore 13% des conservateurs hors socle FPÖ qu’il avait pu ou su rallier en mai, très vraisemblablement au bénéfice de son adversaire ;
    • Alexander Van der Bellen a en outre bénéficié du surcroît de mobilisation de l’électorat, avec 125.000 voix supplémentaires (hausse de participation, baisse du nombre de bulletins invalidés), soit 2,6% ;
    • Pour l’anecdote, de nombreux électeurs ont visiblement choisi de revenir aux urnes plutôt que de voter par correspondance en décembre.

    La carte du vote du premier tour montre clairement la domination relative du FPÖ sur l’ensemble du territoire autrichien, à l’exception des grands centres urbains, Vienne, Linz, Graz et de l’ouest – Vorarlberg, ouest du Tyrol.

    Les cartes des deux seconds tours montrent clairement comment le vote Van der Bellen s’est étendu à partir de ses îlots de résistance :
    Source : https://de.wikipedia.org/wiki/Bundespr%C3%A4sidentenwahl_in_%C3%96sterreich_2016

    Les raisons de la bascule

    Il ne fait aucun doute que Norbert Hofer a fait l’objet d’une campagne de diabolisation qui a porté ses fruits et l’a mené à l’échec au seuil de la Hofburg. Il faut cependant s’attarder sur le sujet de cette campagne. Le FPÖ n’est pas comparable au Front National, en ce qu’il a déjà été associé, comme partenaire minoritaire, à des gouvernements : un processus de diabolisation, tel qu’on le connaît en France, n’est pas envisageable en Autriche. En revanche, il est possible de le pousser à la faute, en particulier sur un sujet qui tient à cœur à une partie de la population, singulièrement cette frange bourgeoise et conservatrice sur le plan des valeurs, mais plutôt libérale et européiste en économie. Et c’est précisément ce qui s’est produit.

    Dès l’été 2016, alors que le coup de tonnerre du Brexit vient de retentir dans un ciel européen déjà passablement assombri, Norbert Hofer évoque la possibilité d’un référendum sur la sortie de l’Autriche de l’Union européenne, l’Öxit, en cas d’entrée de la Turquie – perspective redoutable mais ô combien lointaine – ou en cas d’une évolution des traités vers plus de centralisme bruxellois. La presse autrichienne et plus généralement germanophone s’empare immédiatement de cette déclaration, passant sous silence les réserves ou conditions formulées par Hofer, répétant à l’envi que le candidat du FPÖ menace la place et l’image de la République alpine en Europe. Dès lors, Hofer aura beau dire et répéter partout et sur tous les tons qu’il n’a évoqué ce référendum que comme ultima ratio face à Bruxelles, rien n’y fera. Il ne parviendra jamais, jusqu’à l’élection du 4 décembre, à convaincre de sa bonne foi européenne. Mieux : les médias autrichiens n’auront de cesse, avec le succès que l’on sait, de le comparer à… Marine Le Pen, dont les positions anti-européennes et jacobines passent mal – c’est un doux euphémisme – sur ces vieilles terres impériales. La suite est connue : défection, marginale et pourtant décisive, d’une fraction de l’électorat du premier « second tour », mobilisation modeste mais réelle d’abstentionnistes ou d’indécis, et le bon Alexander, qui aura lui-même fait des efforts louables pour montrer son enracinement autrichien (voir photo), entrera à la Hofburg en janvier 2017.
    Source : http://www.zeit.de/2016/38/bundespraesidentenwahl-oesterreich-alexander-van-der-bellen-wahlkampf

    Leçons pour la présidentielle qui vient

    Il n’est pas question, évidemment, de transposer le cas autrichien à la France. Les constellations politiques, comme les astres et leurs conjonctions, sont par trop éloignées. Néanmoins, il convient de considérer le rôle central qu’a joué la question européenne à Vienne, alors même qu’elle ne semblait agiter qu’une petite fraction du corps électoral. En réalité, le peuple autrichien – est-il en cela très éloigné du peuple français ? – a du mal à envisager un destin purement national face aux défis du temps, et se tourne naturellement vers l’Europe. Le Béhémoth bruxellois reste l’unique option qui s’offre à lui aujourd’hui. Travesties et caricaturées, les positions européennes du FPÖ ont conduit Norbert Hofer à l’échec. Pour ses positions moins travesties et moins caricaturées – en matières européennes – Marine Le Pen pourrait échouer à faire mentir les sondages au soir du deuxième tour.

    François Stecher Depuis Hambourg 24/03/2017

    https://www.polemia.com/lautriche-et-leurope-retour-sur-une-election/