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  • Entre humour, provocation et combat radical, l’Alt-Right à l’assaut de l’Amérique !

    Une véritable campagne médiatique planétaire contre la Alt-Right a suivi l'élection de D.Trump, Nous avons posé à Anon Frog, un universitaire spécialiste de la culture et de la politique nord-américaine utilisant ce pseudonyme dans une des meilleures études sur le sujet dans la revue Rébellion, quelques questions pour comprendre la nature de ce phénomène en développement que nous évoquons par souci d'information mais dont RIVAROL n'assume pas la totalité des positions, des méthodes et des orientations.

    R. : Comment définir l'Alt-Right ? Pourquoi ce nom ?

    Anon Frog : Il s'agit d'une contre-culture nationaliste américaine, et plus généralement anglophone. Le nom est une contraction d'Alternative Right, le mouvement s'étant dès ses débuts défini par son opposition au néoconservatisme majoritaire au sein du Parti Républicain. C'est l'Autre Droite, celle qui fait peur.

    R. : La campagne des présidentielles américaines est l'acte de naissance de l'Alt-Right ou ses racines sont-elles plus anciennes ?

    A. F. : Le terme existe depuis 2008, et on peut trouver des accents très proches de ceux de l'Alt-Right chez les théoriciens et politiciens paléoconservateurs des années 1980 jusqu'au milieu des années 2000 (notamment Pat Buchanan et Ron Paul dans le monde politique, Paul Gottfried dans le monde universitaire et Samuel Francis dans le monde journalistique). Mais la campagne présidentielle de 2016 a servi de rampe de lancement pour le mouvement, qui demeurait auparavant une curiosité anecdotique confinée à des blogs et des sites.

    R. : Quelles sont les composantes de l’Alt-Right (revues, sites, réseaux) ?

    À; F. : Les réseaux sont encore très informels, même si des groupes de militants émergent au niveau local (citons le Traditionalist Workers Party, Identity Evropa — sic — et Vanguard America, qui regroupent des étudiants et des jeunes travailleurs). En l’état, les vitrines de l'Alt-Right sont un ensemble de sites le Daily Stormer, The Right Radix Journal, Altright.com, et bien entendu la centrale à idées que constitue le 4chan et sa sous-section « Politically Incorrect » ou /pol/ R.: Quelle est la stratégie de ce courant? autonomie et la viralité semblent être la règle de son action ?

    A- F. : Oui, avant Trump l'Alt-Right était complètement déconnectée de tout enjeu politique concret, et même après lui elle reste marginale, ses visées sont donc métapolitiques. Les alterno-droitards veulent implanter leurs thèmes de réflexion dans l'esprit des Euro-Américains et leur rendre une conscience identitaire volée par un bon demi-siècle d'hégémonie du marxisme culturel du néoconservatisme (les deux n'ayant rien de contradictoire).

    R. : Les références au monde des jeux-vidéos et de l'Internet sont nombreuses dans l'univers de l'Alt-Right. Ce phénomène existerait-il sans internet ? Quel est son lien avec la pratique du "trollage" ? 

    A. F. : 4chan a beaucoup joué dans cette ;: omniprésence de références aux jeux-vidéos, ainsi qu'aux mangas. Avant de devenir un forum fourre-tout, c'était un espace de discussion lié à la culture populaire japonaise, : et le thème est resté comme réfèrent culturel commun pour les participants, y compris dans sa section /pol/ où la BD nippone laisse lia place à des officières de la Waffen-SS mais dans un style toujours inspiré du manga. Le fait que les Japonais aient été sacrés « Aryens d'honneur » par Adolf Hitler n'y est pas tout à fait étranger... Ce bain culturel au départ très éloigné de toute considération politique a parfois des effets inattendus : ainsi le jeu-vidéo Crusader Kings I, ayant pour thème les croisades, a contribué à rendre populaire sur Internet le cri de ralliement « Deus Vult ! » auprès de jeunes gens qui rêvent désormais de reprendre Constantinople et Jérusalem...

    Quant au trollage, il s'agit de la méthode de propagande privilégiée de l'Alt-Right. C'est d'abord une propagande à usage interne reposant sur des codes souvent obscurs pour les novices, mais l'idéal reste quand même de l'exporter sur des média ennemis. Quoi de plus drôle en effet que de faire sortir de ses gongs une féministe juive aux cheveux bleus en lui envoyant sur Twitter un montage grossier de Donald Trump en gardien de camp de concentration ?

    R. : La base du mouvement est très jeune?

    A. F. :Les quelques figures connues sont des hommes entre 30 et 50 ans, mais l'Alt-Right regroupe effectivement une majorité d'étudiants, de jeunes travailleurs, voire de lycéens et de collégiens, dont l'activisme consiste surtout à rire sur Internet aux dépens de toutes les minorités agissantes au sein de la société américaine.

    R. : Que représente la figure de « Pepe the frog »?

    A. F. : C'est une grenouille anthropomorphe issue d'une bande-dessinée n'ayant rien de politique qui est, par les mystérieuses voies de l'Internet, devenue une image virale sur 4chan avant de se répandre partout ailleurs. L'Alt-Right en a fait sa mascotte et compte parmi ses plus grands faits d'armes l'inclusion de Pepe dans la base de données des « symboles de haine » de l’Anti-Defamation League (la LICRA américaine). Une religion parodique s'est organisée autour de la grenouille les 4chaneurs utilisent depuis des années le mot "kek" comme synonyme de "lol » (« mort de rire »). L'un d'eux a découvert que c'est également le nom d'une divinité égyptienne du chaos, représentée par une grenouille anthropomorphe. Pepe est depuis considéré comme un avatar de Kek, "dieu" longtemps endormi et ranimé par des internautes désœuvrés, qui a décidé pour l'instant d'aider les peuples européens à combattre le cosmopolitisme et la décadence mais qui peut se détourner d'eux à n'importe quel moment.

    R. : Comment faire la part entre l’humour noir, la provocation et les convictions réelles dans tes manifestations souvent drôles et violentes de ce courant sur le net ?

    A. F. : Andrew Anglin, le créateur et principal contributeur du Daily Stormer, explique dans son manifeste que « à l’ère du nihilisme, l'idéalisme absolu doit se draper d'ironie pour être pris sérieusement. Quiconque se présente comme quelqu'un de sérieux sera immédiatement perçu de façon contraire à travers les lentilles blasées de notre environnement post-moderne ». Son site distille la rhétorique la plus sulfureuse de toute l'Alt-Right, mais aussi la plus comique. Ne disposant d'aucune possibilité d'action politique à grande échelle, le mouvement compense en tenant des propos souvent outrageux, par exemple le mantra « Gas The K…, R… War Now ! » (« gazons les y…, on veut la guerre raciale ! ») répété jusqu'à plus soif. Toujours la logique de la provocation et du trollage, qu'on pourrait résumer ainsi puisque nos ennemis vont nous traiter de nazis quoi que nous fassions, nous allons assumer jusqu'au bout cette imagerie de façon parodique. Mais qu'on ne s'y trompe pas : derrière les plaisanteries, il y a des convictions solides quant à l'ordre du monde.

    R. : Comment le mouvement a-t-il gagné la guerre de la communication lors de la campagne présidentielle américaine ? Dans quelle proportion son action a-t-elle contribué à l'élection de Trump ?

    A. F. : C'est très difficile à estimer. L'enthousiasme populaire pour Trump dépasse bien sûr très largement les rangs de l'Alt-Right. Un fait sûr néanmoins : celui-ci n'ai pas du tout pâti de leur soutien durant la campagne. La dénonciation par Hillary Clinton de la « marge radicale » qui se serait emparée du Parti Républicain lors de son discours de Reno fin août 2016 est sans doute la plus grande victoire de l'Alt-Right et a contribué à la faire connaître d'un public plus large. En outre, une partie du vocabulaire du mouvement a contaminé les Américains pro-Trump plus modérés et ce que certains appellent l’Alt-Light" (des nationalistes civiques opposés au politiquement correct mais plus judéo-compatibles). Ainsi, sur le forum géant Reddit, la section des partisans de Trump (intitulée r/The_Donald) regorge d'images de Pepe et a fait sienne l'insulte "cuckservative" (« conservateur cocu ») popularisée par l'Alt-Right, sans toutefois se départir de l'israëlomanie caractéristique des Républicains. Mais une droitisation réelle du peuple américain est en cours, et l'Alt-Right constitue son avant-garde.

    R. : Existe-t-il une ligne idéologique commune au sein de ce mouvement ? Vous évoquez par exemple son "eurocentrisme" et son rapport avec la « Nouvelle Droite » européenne curieusement ?

    A. F.: En réponse à une journaliste de Radio France lors du dernier colloque du National Polky Institute en novembre 2016, Richard Spencer déclarait que « la différence entre nous et les conservateurs, c'est que nous lisons des livres ». Les traductions en anglais d'ouvrages d'Alain de Benoist, de Guillaume Faye ou d'Alexandre Douguine, ainsi que la synthèse sur la Nouvelle Droite Against Democracy and tquatity du Croato-Américain Tomislav Sunic font partie du corpus idéologique du mouvement, qui par ailleurs se nourrit de tout le canon occidental, de Platon à Heidegger en passant par Shakespeare et Cari Schmitt.

    La ligne idéologique commune est le nationalisme blanc et la solidarité avec les pays blancs. Sans nier à leur pays une identité spécifique et définie historiquement, les membres de l'Alt-Right pensent que les États-Unis d'Amérique font partie de la civilisation européenne, comme les pays du Commonwealth, l'Argentine, le Chili ou l'Uruguay. L'invasion migratoire à laquelle nous faisons face les inquiètent beaucoup, ils ont soutenu le Brexit, trouvent que Poutine et Orban sont des dirigeants admirables, et beaucoup seraient prêts à bien des efforts pour s'asseoir à la terrasse d'un café avec Marion Maréchal-le Pen.

    Si on trouve des nuances quant aux aspects plus concrets de ce que pourrait être une politique Alt-Right, l'opposition au capitalisme financier — héritée des racines libertariennes du mouvement — est assez constante. Et, fait notable dans un contexte américain, beaucoup n'hésitent pas à se réclamer du socialisme (tant qu'il est national bien entendu). Ainsi Richard Spencer se qualifie volontiers de collectiviste et aime le concept de sécurité sociale (une hérésie totale aux yeux des Républicains). Il est même allé jusqu'à louer certaines mesures proposées dans le programme de Bernie Sanders !

    R. : La modération sur la question raciale ou la question juive ne semble pas être la règle dans la mouvance ? Comment définir sa position en la matière ?

    A. F. : Premier amendement oblige (ou plutôt n'oblige pas), tout peut se dire outre-Atlantique à l'exception de l'appel explicite au meurtre. L'Alt-Right prône le « réalisme racial » , synonyme moins poli de l’ethno-différentialisme de la Nouvelle Droite, et une analyse objective de la "JQ" (« Jewish Question »). Le livre du professeur de psychologie évolutionniste Kevin MacDonald The Culture of Critique, qui analyse l'implication de Juifs dans les mouvements culturels et politiques au cours du 20e siècle, a beaucoup joué dans l'éveil de beaucoup d'activistes (1) Bien entendu, de telles opinions ne sont pas acceptables en bonne compagnie, mais l'Alt-Right travaille justement à les faire connaître du plus grand nombre.

    R. : Des liens existent entre la Alt-Right et les « nationalistes blancs » comme Jared Taylor ou Greg Johnson ?

    A. F. : À bien des égards ces deux-là sont les grands-pères du mouvement. Jared Taylor est parfois décrié en raison de sa position très molle sur la question juive, mais son organisation American Renaissance a beaucoup fait pour théoriser et expliquer le réalisme racial. Greg Johnson, quant à lui, a contribué à faire connaître la Nouvelle Droite via sa maison d'édition Counter Currents (dont le site publie beaucoup de traductions d'articles en de nombreuses langues dont le fiançais) et tenté de créer une North American New Right dans les années 2000. Aujourd'hui on peut dire qu'ils font partie de l'Alt-Right, les frontières sont très poreuses.

    R. : L'autre spécificité de l’Alt-Right est son absence de références religieuses (aussi bien d'ailleurs chrétiennes que païennes). Cela est très particulier dans l'univers des droites radicales américaines et n'est-ce pas une grave déficience du mouvement ?

    A. F. : Il y a une très grande tolérance religieuse au sein du mouvement, quand bien même les quelques croyants se rattachent plus volontiers au catholicisme traditionnel ou à l'orthodoxie qu'aux diverses dénominations protestantes, vues le plus souvent comme des fabriques de cocus. Mais les références religieuses sont effectivement très rares. Cela peut s'expliquer par plusieurs facteurs : la baisse de fréquentation des églises en général, les abus de la droite religieuse sioniste sous George Bush fils, et l'aspect très folklorique et peu rassembleur du christianisme racialiste de mouvements antérieurs comme le Ku Klux Klan. Beaucoup se définissent cependant comme "post-athées" c'est-à-dire non-croyants mais conscients de l'importance de la religion dans le maintien du lien social et l'identité d'un peuple.

    R. : L'une des figures centrales du courant est Richard Spencer. Quel est son parcours et son rôle dans le développement de l’Alt-Right ?

    A. F. : On doit à Richard Spencer le nom de la mouvance. Cela fait presque 10 ans qu'il porte sa vision politique de colloques en manifestations. Après avoir travaillé comme journaliste pour des journaux paléoconservateurs, il a monté plusieurs sites Internet et pris la tête des éditions Washington Summits et du National Policy Institute, un groupe de réflexion nationaliste blanc. S'il lui arrive d'être un peu taquin, son discours est bien moins "trollesque" que celui de beaucoup de ses compères. Il a emprunté aux Français le mot "identitaire" et produit une critique de l'anomie de la société américaine dont les accents évoquent parfois Baudrillard ou Christopher Lasch. Il n'aime pas vraiment le culte de la Constitution et de l'individualisme. Fort avenant et remarquablement cultivé, ce gentleman facho a été mis en avant par les média, multiplie les entrevues ces derniers mois et a donné des conférences sous haute tension dans plusieurs universités. Quand les gauchistes américains (la racaille antifa s'est bien exportée là-bas récemment) pensent à l’Alt-Right, ils voient Richard Spencer, le nouveau et charmant visage de la haine.

    R. : Les femmes sont-elles présentes dans l'Alt-Right ?

    A. F. : Les figures féminines de l'Alt-Right sont principalement des youtubeuses. Comme tout mouvement politique radical, PAlt-Right attire plus d'hommes que de femmes, mais celles-ci sont mises en avant autant que possible. Parmi les sous-cultures dont elle est issue, la "manosphere" (virilosphère ?) joue un rôle important. Il s'agit de communautés en ligne d'hommes qui critiquent le néo-féminisme et la libéralisation sexuelle, avec leurs corollaires que sont l’éclatement de la famille nucléaire et la submersion démographique des Blancs. Bien entendu, ils ne s'interdisent pas des propos peu amènes au sujet des femmes. Mais certaines, de plus en plus à vrai dire, se reconnaissent dans un modèle de société qui ne nierait pas la complémentarité des sexes, et comprennent que « faire une carrière » ne leur apportera pas forcément le bonheur, Cette réaction au féminisme va bien au-delà de l'Alt-Right. Le caractère hystérique des mouvements LGBT, qui exigent l'emploi de pronoms spécifiques pour les 36 "genres" possibles et font campagne pour combattre ; le « privilège masculin » sous toutes ses formes, est en train de polariser durablement la société américaine. Là où croît le danger...

    R. : Comment jugez-vous l'action de Steve Bannon auprès de Trump ? Sera-t-il la victime d'une nuit des « longs couteaux » dans la guerre d'influence au sein du gouvernement ?

    A. F. : L'homme est encore plus difficile à scruter que Trump. Les derniers mois de la campagne lui doivent beaucoup. Breitbart, le média qu'il dirigeait jusqu'à peu, n'a pas laissé le clan Clinton respirer une seule seconde. S'il s'est un jour défini comme un « nationaliste économique », Bannon a, en d'autres occasions, décrit Breitbart comme une « plateforme pour l'Alt-Right », il cite Julius Evola et Le Camp des Saints de Jean Raspail, et il aurait déclaré à un journaliste être léniniste et vouloir détruire l'État américain. Oy vey ! On pouvait espérer suite à l'élection qu'il jouerait un rôle important en tant que conseiller du Président. Les premières semaines du mandat de Trump étaient fantastiques : il avait tout l'appareil d'État contre lui mais se tenait droit dans ses bottes. L'ombre de Bannon planait sur la Maison-Blanche. Hélas, qu'il ait été fourbe dès le départ ou qu'on lui ait expliqué quelques réalités en coulisse, le Donald semble désormais bien plus à l'écoute de son gendre Jared Kushner et de sa convertie de fille. N'étant qu'un modeste internaute, je me refuse à des pronostics, mais tout cela a l'air mal parti. Tant pis, tant mieux le combat continue, et l'Alt-Right n'est pas près de se taire.

    R. : Qui incarne l'Alt-Right en France ?

    A. V. : Le forum 18-25 du site jeux video.com est une sorte d'équivalent français de 4chan, les sites Démocratie Participative et Blanche Europe reprennent explicitement les codes de l'Alt-Right, et des figures comme Boris le Lay en sont idéologiquement très proches. Plus généralement, toute la jeune génération de nationalistes qui a fleuri sur Internet ces dix dernières années dans le sillage d'Égalité et Réconciliation peut prétendre incarner une alternative à droite à la française.

    Propos recueillis par Monika Berchvok. Rivarol du 6 juillet 2017

    (1) Une traduction de sa volumineuse et explosive préface se trouve d'ailleurs à l'adresse suivante : www.kevinmacdonald.net/laculturedecritique-preface.pdf

    A lire Anon Frog, La victoire en trollant. Petite histoire de l’Alt-Right dans le numéro 79 de la revue Rébellion (disponible contre 5 euros auprès de Rébellion c/o RSE BP 62124 31020 TOULOUSE cedex 02 ou sur le site internet http://rebellion-sre.fr).

  • Démission de Pierre de Villiers : l’honneur d’un général, par Caroline Parmentier

    Chard-Général-Pierre-de-villiers.jpg

    Général-Pierre-de-villiers-234x350.jpgIl s’en va. Avec dignité et dans l’honneur. Après un bras de fer courageux contre le président Macron. « Je ne pourrai plus regarder mes gars dans lesyeux si on réduit encore nos moyens », avait-il déclaré.

    Le général Pierre de Villiers (frère de Philippe) a remis sa démission en signe de protestation contre la coupe budgétaire annoncée de 850 millions d’euros pour l’armée en 2017. Signe éloquent : sur le compte twitter officiel de l’état-major des armées, une vidéo émouvante montre la haie d’honneur de centaines de militaires de tous grades et les longs applaudissements de ses hommes le jour du départ du général de Villiers (voir ci-dessous). Même les flics qui assurent la sécurité des lieux l’applaudissent à tout rompre. La révolte gronderait-elle ? C’est le premier gros couac en tout cas de la présidence Macron. Une première. Jamais un chef d’état-major des armées n’avait démissionné sous la Ve République.

    Emmanuel Macron, qui aime à montrer qu’il se rend dans les hôpitaux militaires, roule des mécaniques sur les théâtres d’opération et passe la main dans le dos des troufions, assène le coup de grâce à une armée française sur la paille et dont les casernements n’ont parfois rien à envier aux camps de migrants. « Un militaire de haut rang, ça parle peu, mais quand ça parle, mieux vaut l’écouter » résume avec sa verve à la Audiard, Jacques Guillemain, sur Riposte Laïque. C’est exactement ça.

    Emmanuel Macron a réagi en jeune coq se dressant sur ses ergots au grave avertissement que lui adressait le chef d’état-major des armées, général cinq étoiles. Une décision qui n’a pas dû enchanter Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères de Macron, qui avait soutenu le général de Villiers alors qu’il était ministre de la Défense en 2014 dans sa guérilla contre Michel Sapin sur le même sujet déjà. Allez, un peu de courage Le Drian, démissionne aussi ! Et avec, tout le quarteron de généraux félons (ah ! si seulement) qui pensent que Villiers a totalement raison mais qui ne sortent jamais des rangs.

    Après les attentats islamistes de 2015, plus que jamais, le général de Villiers a martelé qu’il était suicidaire de baisser la garde : « On ne gagne pas une guerre sans effort de guerre. » Alors qu’elle a 30 000 militaires déployés combattant le djihadisme, au Sahel, au Levant mais aussi sur le territoire national avec le dispositif « Sentinelle » de 10 000 hommes mis en place en quelques jours en janvier 2015, l’armée française est à l’os. Emmanuel Macron n’a toujours pas pris la mesure de l’importance de son rôle face à la menace islamiste.

    Une pensée pour le successeur du général de Villiers, le général Lecointre : la place n’est pas un cadeau. A peine nommé, cet ancien chef du cabinet militaire de Valls, Cazeneuve et Edouard Philippe passe pour une serpillière. Avec lui, peu de risque de coup d’éclat.

    Caroline Parmentier

    Article et dessin de Chard parus dans Présent daté du 21 juillet 2017
    (titre original : « L’honneur d’un général »)

    https://fr.novopress.info/

  • Nécessité d'une rupture avec Bercy

     Si j'en crois Le Figaro, pourtant relativement complaisant avec le pouvoir macronien, "avec la démission du général Pierre de Villiers, Macron fait l'unanimité contre lui dans la classe politique". Pas besoin d'appartenir à cette fameuse "classe" pour partager ce sentiment : cette chronique épargnera donc, quant à elle, à ses lecteurs et amis les considérations critiques fort bien développées par d'autres, notamment par les chroniqueurs spécialistes des questions militaires, et que l'on peut se contenter de résumer.

    Oui c'est bien une erreur que de prétendre se rapprocher du fameux taux de 2 % de dépenses militaires, ce qui supposerait d'augmenter, chaque année, le budget militaire français de 2 milliards par an, et de commencer par le réduire.

    Oui c'est une erreur de couper dans les dépenses régaliennes, celles qui sont destinées à protéger la France et les Français, alors que l'on ronge le frein de la nécessaire diminution des dépenses faussement sociales, démagogiques, pseudo-culturelles ou contre-éducatives.

    Ah certes les syndicats de militaires, qui n'existent pas, ou ceux de la police, tenus en suspicion par la CGT, n'ont évidemment pas la force de résistance, force d'inertie ou force de désordre, des corporations organisées au sein des fonctions publiques. Entre une institution dont les dirigeants n'ont même pas le droit de s'exprimer à huis clos et celles qui monopolisent encore le droit de bloquer, à n'importe quel propos, la vie nationale, ce sont toujours ces dernières qui imposent la priorité de leurs intérêts.

    Mais quelles que soient les critiques qu'appelle bien à l'évidence la dernière version des caprices de Marianne, il serait réducteur d'en ramener la cause au seul caprice d'un personnage dont la fragilité se dévoile jour après jour derrière un vernis d'arrogance.

    C'est en effet une administration qui s'est emparée du pouvoir, sous prétexte d'en écarter la classe politique, et cette administration est bien celle des Finances, ce qu'on appelle Bercy. Et Bercy ne veut pas entendre parler d'une quelconque spécificité des dépenses régaliennes. Ce qu'on appelle le modèle social français c'est au moins aussi important aux yeux de ces vieux technocrates issus de l'ère rocardienne, ou formatés par elle, que la défense nationale ou la sécurité intérieure. Pour eux la cause est entendue et les partisans d'un renforcement de l'effort de défense ne sont rien d’autre que des défenseurs du complexe militaro-industriel.

    La pire faute de M. Macron n'est donc pas tant d'avoir humilié l'armée à travers l'un de ses chefs les plus respectés. Cette erreur-là se révèle déjà considérable et il payera probablement bientôt les conséquences en termes d'érosion de son fragile état de grâce. Mais le faux pas dont les dommages induits risquent de se montrer les plus durables porte sur l'engagement très clair dans le sens d'un pouvoir technocratique, enfermé dans ses certitudes d'inspecteurs des Finances aux vues finalement très courtes.

    N'oublions pas que cette caste se gargarise de représenter un Etat stratège mais que la seule recapitalisation d'Areva et d'EDF coûtera nettement plus cher que les économies imposées aux armées et aux moyens d'action de la police.

    L'incompétence des technocrates fait autant problème que le court-termisme de leurs décisions. Il est urgent de rompre avec la toute puissance de leurs réseaux de pouvoir que la Macronie tend trop clairement à renforcer.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Avant de reconquérir la France, il va falloir se reconquérir soi-même!

    transition

    Bataillons pour la France nationale catholique,
    seule et ultime rempart contre la décadence.

    Bienvenue sur notre site.

     Pour aller plus loin : http://deus-vult.org/actualites/questions-reponses-sur-le-mouvement-deus-vult/

  • LES CAPRICES D’UN ENFANT GÂTÉ

    Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat

    Emmanuel est brillant. Fils de bonne famille, un profil de premier de la classe, collectionneur de diplômes, crâne d’œuf et énarque pour tout dire, - pléonasme ? - , il a également accompli l’exploit très original d’épouser sa maitresse… d’école ! Parvenu au fait des honneurs, il compose avec elle un couple atypique mais très, disons, très « glamour », tout à la fois « chic » et décontracté, celui qui plait aux revues en papier glacé et stupéfie les capitales étrangères : Paris, décidément, sera toujours Paris !

    Un horizon dégagé

    Depuis son étonnante élection à la magistrature suprême, tout semblait marcher sur des roulettes pour le jeune Emmanuel : pas de troubles à l’horizon, pas d’attentat majeur, des banlieues calmes en apparence, une majorité parlementaire pléthorique, une opposition anéantie et un Front national déconsidéré. Et puis, l’horizon des vacances anesthésie toute velléité de rébellion… Merkel, Poutine, Trump, Netanyahou, tous dans la poche à grands coups de claques amicales dans le dos et de grands sourires enjôleurs, le tout maquillant les désaccords comme la balayette cache la poussière sous le tapis.

    Le grain de sable

    Mais voilà, un grain de sable dans les roulements à billes, un couac dans les roulements de tambours, un mensonge à assumer par rapport à une promesse faite aux armées que l’on ne semble cajoler qu’à l’occasion des revues et autres défilés, vient de ternir cette image d’Epinal du beau jeune homme à qui tout réussit.

    De quoi s’agit-il ? Un « détail » comme dirait notre « grand blond », il y a 850 millions d’Euros qui disparaissent du budget de la défense ! Dans ces conditions, comment atteindre l’objectif des 2 % du PIB ? Evidemment, là ça coince et ça ne passe pas du tout pour le chef d’état-major des armées, le général cinq étoiles Pierre de Villiers, le frère de Philippe. Auditionné au Palais Bourbon, le CEMA fait part de son étonnement et de son mécontentement devant la commission de la défense de l’Assemblée Nationale. Rien de plus normal pour un cadre militaire de ce niveau. L’homme, brillant lui aussi, est dans son rôle d’avertisseur, d’éveilleur : il informe le législateur que les limites du supportable sont dépassées et que l’armée ne pourra pas remplir toutes les missions que l’exécutif lui confie : matériel souvent obsolète ou soldats trop sollicités. Alors, trop c’est trop et le général le dit franchement.

    Il s’est sans doute trouvé une balance pour faire le petit rapporteur auprès du locataire du faubourg Saint-Honoré, lequel a recadré publiquement et sèchement Villiers, rappelant à tous les galonnés et étoilés de France et de Navarre qu’il est le chef ! C’est qui le chef ? « C’est moi », s’est sans doute écrié le Président Emmanuel Macron dans sa stupéfiante « remontée de bretelles » proférée la veille du 14 juillet. Lui, Il n’a pas connu les joies et servitudes du service militaire, les blagues de bidasses, l’odeur prégnante des rangers dans une chambrée, la délivrance d’une bonne douche après une marche harassante ou le staccato des armes automatiques que l’on tient dans ses mains. Contrairement à tous ses prédécesseurs qui, eux, savaient de quoi ils parlaient lorsqu’ils évoquaient la chose militaire, il n’a jamais mis les pieds dans une caserne avant d’être promu par le hasard du suffrage universel Chef de l’Etat.

    Par ailleurs, Madame Parly qui a été nommée ministre des Armées, est-elle plus compétente que son marcheur de Président, pour occuper une telle fonction à l’hôtel de Brienne ? A moins que, ex de Bercy, elle ne soit là que pour couper dans le budget de la « grande muette » ?

    Caprice de Prince

    Il n’aime pas, Emmanuel, que son jouet se rebiffe, sinon il le casse, car il n’a jamais été habitué à ce qu’on lui résiste. Jusqu’à présent, tout lui a réussi, toutes les portes se sont ouvertes, la bonne étoile qui planait sur son berceau continue de veiller sur lui. Des hommes de l’ombre sont là pour lui. Mais, en humiliant quasiment le chef des armées, il a commis sa première gaffe d’enfant gâté. Avec lui, c’est « En marche ou crève » ! Pierre de Villiers ne s’est pas écrasé, il a courageusement démissionné : bravo mon général, la France, la France du pays réel, cette France-là est derrière vous. Les applaudissements de vos subordonnés qui vous ont accompagné jusqu’à la sortie du ministère, ont dû siffler aux oreilles du Président ! Dommage qu’il ne se soit pas trouvé un seul hiérarque militaire pour refuser de vous succéder. Il est vrai que depuis la fin dramatique de l’affaire algérienne, les soldats ne sont plus que des militaires ayant le petit doigt sur la couture du pantalon et l’œil fixé sur le tableau d’avancement.

    Et demain, en « Macronie » triomphante, ne seront-ils plus que de simples fonctionnaires ?

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Emmanuel Macron est-il entré en guerre contre l’armée française ?

     

    Minute-Macron-Armée-251x350.jpgL’hebdomadaire Minute paru ce matin, juste avant la démission du général Pierre de Villiers, l’affirme : « Emmanuel Macron s’en va-t-en guerre contre l’armée française ! » Le comportement d’Emmanuel Macron à l’égard du chef d’état-major des armées, écrit Jean Masson, « est totalement incompréhensible » :

    « Ce n’est pas la première fois que le général de Villiers montre les crocs pour défendre ses soldats. Ce n’est pas la première fois qu’il met sa démission dans la balance à ce sujet. Et cela, le nouveau président de la République le sait d’autant plus qu’il était au gouvernement l’année dernière et conseiller à l’Elysée auprès de François Hollande, auparavant. Aussi, si Emmanuel Macron souhaitait se débarrasser d’un gêneur, il suffisait de ne pas le renouveler dans ses fonctions. Or, Villiers a été reconduit le 1er juillet dernier.

    Par ailleurs, personne, et surtout pas Pierre de Villiers, n’a remis en question le fait que le président de la République soit le chef des armées. Dans l’armée, la mode – et ça fait longtemps qu’on le sait – n’est plus au putsch. Là encore, Emmanuel Macron le sait bien. La menace d’un complot militaire d’extrême droite est un fantasme, bon pour faire frémir de peur l’extrême gauche… et de plaisir l’extrême droite. Sous-entendre le contraire, comme le fait Emmanuel Macron quand il évoque le respect de “la chaîne de commandement“, est lamentable.

    Finalement, ce psychodrame permet surtout de faire oublier les vrais sujets. Pendant que le duel Villiers-Macron retient toute la lumière, on ne parle plus des sujets qui fâchent réellement. Parce que, ce qui cloche dans cette affaire, c’est avant tout la scandaleuse coupe budgétaire de 850 millions dans une armée déjà à sec. Finalement, on parle plus de la crise d’autorité et du comportement, largement déplacé, enfantin presque, d’Emmanuel Macron, que de ses actes et de ses choix budgétaires désastreux. Serait-ce là le but recherché ? Peut-être… Mais, dans le même temps, Emmanuel Macron a promis de monter à 34,2 milliards le budget 2018 des armées. Alors, pourquoi en retirer 850 millions cette année ? Bref, des choix budgétaires totalement incompréhensibles, mais très largement mis en scène. »

    L’hebdomadaire cite aussi cette phrase terrible de Michel Goya sur son blog La Voie de l’épée :

    « Savez-vous qui a fait le plus de mal aux armées depuis la fin de la guerre froide ? L’armée irakienne ? Les Taliban ? Al-Qaïda ? Al-Mourabitoune ? L’Etat islamique ? Non, ce ne sont là de petits joueurs. Les organisations qui ont, et de très loin, réduit le plus nos capacités militaires s’appellent le Parti des petits boutiquiers politiques et le Groupe des hauts fonctionnaires de Bercy, les seconds servant de bras armé aux premiers… à moins que ce ne soit l’inverse tant les fonctionnaires des finances sont puissants. »

    https://fr.novopress.info/207082/emmanuel-macron-est-il-entre-en-guerre-contre-armee-francaise/

  • Rivarol n°3289 – Johan Livernette : « La franc-maçonnerie, c’est le cœur du système »

    A la page 5 du journal Rivarol du 29 juin 2017 est paru un entretien portant sur la publication de mon dernier livre La franc-maçonnerie, 300 ans d’imposture. L’intégralité de l’article est en ligne ci-dessous. Merci à Jérôme Bourbon (directeur de Rivarol) pour sa proposition d’interview.

    RIVAROL : Le titre de votre sixième ouvrage, La franc-maçonnerie, 300 ans d’imposture, est suffisamment explicite. Qu’est-ce qui a motivé l’écriture de ce livre ?

    Johan LIVERNETTE : Ce livre est dans la continuité du précédent, Le complot contre Dieu, qui démontait le mondialisme, ce projet de destruction à grande échelle. Cette fois, La franc-maçonnerie, 300 ans d’imposture est centré uniquement sur la secte maçonnique. Mon but fut de publier le livre le plus complet et le plus documenté possible sur le sujet, en structurant mon travail sur différents axes, de manière à faire le tour de la question en 372 pages. Lorsque j’ai vu que la franc-maçonnerie allait fêter son tricentenaire, je me suis dit que c’était le bon moment pour fournir ce travail de synthèse.

    R. : Justement, sous quel angle abordez-vous la franc-maçonnerie dans votre livre ? Quelles thématiques sont-elles traitées ?

    J. L. : Sous tous les angles. Il n’y a qu’à regarder la table des matières pour se rendre compte que cette étude est très large. Des thématiques sont cependant plus approfondies que d’autres. Je pense notamment aux origines de la franc-maçonnerie, à l’initiation, à la notion de contre-Église, aux faux principes maçonniques, à son caractère luciférien et puis surtout à l’action des sociétés secrètes durant l’histoire, c’est-à-dire depuis trois siècles.

    R. : La révolution française de 1789 est-elle abordée dans votre livre ?

    J. L. : Oui bien évidemment. Elle est le point de départ de toute cette conspiration. La révolution française est l’œuvre majeure de la franc-maçonnerie. Depuis 1789, aucun événement important ne se produit sans le concours des loges ou sans leur consentement. D’ailleurs, depuis cette révolution dite “française”, tout peut s’expliquer par le complot talmudo-maçonnique. Car tout ou presque provient d’arrières-loges liées à la haute finance apatride. C’est ce que je m’étais efforcé de démontrer en seulement 50 pages dans la Synthèse du mouvement révolutionnaire mondial.

    R. : La franc-maçonnerie, 300 ans d’imposture s’adresse-t-il au lecteur déjà averti ou au néophyte qui ignore tout du sujet ?

    J. L. : Il s’adresse à tout le monde. Celui qui connaît déjà le sujet l’approfondira encore plus. Celui qui ne connaît rien apprendra tout. Quant aux francs-maçons, je leur en recommande vivement la lecture, afin de changer leur point de vue sur leur secte, de la quitter définitivement et de la faire découvrir à leur tour au grand public, comme l’avait fait le repenti Paul Copin-Albancelli en son temps.

    R. : Était-ce utile, selon vous, de remettre le couvert sur un sujet qui a déjà été traité ?

    J. L. : C’est plus que jamais utile de remettre le couvert sur ce sujet qui a certes été déjà étudié, mais pas de manière aussi complète et approfondie que dans mon dernier livre ou alors il y a bien longtemps : en 1893, sous l’angle kabbalistique, avec Mgr Léon Meurin dans La franc-maçonnerie, synagogue de Satan (éditions Saint-Rémi). C’est la raison pour laquelle je me suis plongé, ces dernières années, dans la documentation maçonnique, tout en étudiant la vraie histoire et non celle des manuels scolaires de la république. Les gens sont friands d’informations sur ce que les media nous cachent. Sur les dessous de l’histoire, l’implication de lobbys, sectes et sociétés secrètes en lien avec la banque. C’est ce qui a fait le succès de mes trois derniers livres.

    R. : Faites-vous le rapprochement entre la franc-maçonnerie et le pouvoir politique en France ?

    J. L. : Oui. C’était déjà le cas dans Le complot contre Dieu d’ailleurs. C’est simple : pour être à la tête d’une entreprise importante à l’échelle locale ou régionale, il faut être affilié à une loge ou faire partie d’un club para-maçonnique comme le Rotary, le Kiwanis ou le Lion’s. Pour faire une carrière dans la politique sous une république, c’est pareil. C’est un passage obligé. À gauche par exemple, les politiciens de premier plan sont généralement affiliés au Grand Orient de France. Cela devrait interroger toute personne curieuse et désireuse de s’intéresser au vrai pouvoir, aux forces occultes qui dirigent réellement la France depuis 1789. S’informer et se positionner en politique sans prendre en compte la question maçonnique et ses faux principes, c’est passer à côté de l’essentiel.

    R. : Sur quels livres, quels auteurs et quels documents vous êtes-vous appuyé dans cette étude ?

    J. L. : Sur des francs-maçons qui, par le passé, se sont permis de dévoiler leur secte : le célèbre Albert Pike, le palladiste Domenico Margiotta, mais aussi François Clavel, Jean-Marie Ragon, Alexandre Lenoir, Oswald Wirth… Et puis surtout de nombreux auteurs antimaçonniques de référence comme Mgr Ernest Jouin, Mgr Henri Delassus, Mgr Léon Meurin, Léon de Poncins, AG Michel, l’abbé Barrruel, l’abbé Barbier, Henry Coston, Epiphanius, Jacques Ploncard d’Assac ou encore Jean-Claude Lozac’hmeur sur les origines de la franc-maçonnerie. Dans L’Église romaine en face de la révolution, l’historien Jacques Crétineau-Joly avait diffusé les documents de la Haute-Vente, à l’instar de Mgr Delassus dans Le problème de l’heure présente. Pour les compte-rendus du Grand Orient, il y a l’ecclésiastique AG Michel. Pour l’infiltration au sein de l’Église : l’abbé Emmanuel Barbier ; pour les illuminés de Bavière : l’abbé Barruel et la Britannique Nesta H. Webster ; pour l’initiation : Charles Nicoullaud ; et pour l’analyse de la gnose : Étienne Couvert. L’étude d’Emmanuel Ratier sur le B’naï B’rith est incontournable, tout comme celle d’Antony C. Sutton sur la Skull and Bones ou celle de l’Américain Craig Heimbichner sur l’Ordo Templi Orientis. Pour les francs-maçons décrits par eux-mêmes et les origines de l’ONU, le travail de Léon de Poncins est très précieux. Quant à l’action maçonnique durant l’histoire, il y a l’immense ouvrage du père Nicolas Deschamps intitulé Les sociétés secrètes et la société(éditions Saint-Rémi). Lors de mon étude, il m’a semblé nécessaire de rassembler un maximum d’informations et de documents, afin d’effectuer la synthèse de tous ces travaux.

    R. : Pensez-vous avoir fait le tour de ce vaste sujet en 372 pages ?

    J. L. : Oui je l’espère, dans un esprit de synthèse, afin de ne pas trop alourdir le livre en nombre de pages. Pour qu’il soit accessible, pas trop fastidieux à lire. Pour ne pas perdre le lecteur. Le but fut vraiment de faire le tour de la question maçonnique en développant suffisamment les sujets traités.

    R. : La franc-maçonnerie est-elle, selon vous, la cause des problèmes de notre société ?

    J. L. : Elle est d’abord un symptôme. De nombreux citoyens français y accourent. Et cela devrait nous interroger. Il y a un vide spirituel et les gens cherchent à le combler. Soit par le matériel, soit en se lançant dans toutes sortes de spiritualités. Entrer en franc-maçonnerie est synonyme d’ascension sociale pour ceux qui y rentrent. Ces gens-là la voient d’abord comme un réseau d’affaires. Sur le plan politique et religieux, la franc-maçonnerie est à l’origine de nombreuses lois et décisions gouvernementales qu’il serait long de toutes énumérer. Elle est donc aussi la cause de nos problèmes. La franc-maçonnerie, c’est le cœur du système. Chacun devrait raisonner en partant de ce constat et analyser les événements historiques en fonction de l’influence des loges, de leur projet, de leurs crimes, de leur état d’esprit.

    R. : Cibler la franc-maçonnerie aide-t-il à mieux analyser les événements contemporains ?

    J.L. : Cela nous amène à démystifier les faux clivages ressassés par les médias depuis des siècles (gauche-droite, riche-pauvre…), mais aussi à reconsidérer le clivage exploiteur-exploité. Aujourd’hui, il y a clairement la judéo-maçonnerie aux affaires et nous, les simples profanes qui subissons ce système démocratique — sous contrôle des loges — qui agit contrairement aux intérêts de la France et qui poursuit même la destruction de notre pays. Et si cette même France va de châtiment en châtiment depuis 1789, la secte maçonnique n’y est certainement pas étrangère ! Dénoncer l’œuvre satanique de la franc-maçonnerie permet de mieux comprendre les causes des événements de ce monde, leur fil conducteur. À l’inverse, s’intéresser à l’histoire en occultant l’action des sociétés secrètes, c’est passer à côté de la vraie histoire.

    R. : Quel objectif vous êtes-vous fixé avec l’écriture de ce livre ?

    J. L. : Je m’en suis fixé plusieurs. Tout d’abord informer du mieux possible, en suivant la recommandation du pape Léon XIII dans son encyclique antimaçonnique Humanum Genus. Le souverain pontife y recommandait d’« arracher à la franc-maçonnerie le masque dont elle se couvre » et de la « faire voir telle qu’elle est ». Deuxièmement, dans le combat des idées, se décrasser des faux principes maçonniques est primordial. Ensuite, j’espère avoir été suffisamment convaincant pour dissuader mes lecteurs de s’y affilier. Et enfin, persuader les francs-maçons d’en sortir. Ce livre est, selon moi, un antidote radical à toute initiation en loge. Dans un second temps, il faudrait espérer et même prier pour la conversion des francs-maçons.

    R. : Abordez-vous systématiquement la question maçonnique dans les conférences que vous donnez un peu partout en France ?

    J. L. : La question maçonnique est abordée dans quasiment toutes mes interventions. Qu’elles soient orales ou écrites. Qu’il s’agisse de livres, d’articles ou de conférences. Pour quelle raison ? Parce qu’elle est centrale lorsqu’il s’agit d’analyser la nature du système qui est précisément talmudo-maçonnique. La question juive est donc tout aussi importante et déterminante. Le 8 juin je devais traiter à Marseille le sujet suivant : « République maçonnique contre France catholique ». Mais à cause de pressions exercées par des politiques sur le restaurateur, ma conférence n’a hélas pas eu lieu. Je compte pouvoir la donner dans le sud-ouest le mardi 15 août. Il ne faut jamais perdre en effet une occasion d’informer le public sur la nature et les dangers de la maçonnerie.

    Propos recueillis par Jérôme Bourbon

    Vous pouvez commander La franc-maçonnerie, 300 ans d’imposture en envoyant un chèque de 23,80 € (19 + 4,80 € de frais de port) à l’ordre de Johan Livernette à l’adresse suivante :

    Livernette Johan
    BP 30042
    83040 Toulon cedex 9

    https://johanlivernette.wordpress.com/2017/07/06/rivarol-n3289-johan-livernette-la-franc-maconnerie-cest-le-coeur-du-systeme/#more-3690