Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 13

  • Il est plus tard que vous ne pensez!

    Comme chaque année, a débuté cette semaine à Davos (Suisse), la quarante-huitième édition du World Economic Forum (Forum économique mondial), qui réuni environ 3000 personnes, lespuissants du monde financier, politique, économique, ONG, chercheurs et autres hommes d’influence(s). Un concept qui en soi  n’a rien d’aberrant, ce besoin d’échanger directement, sans filtre, a son utilité pratique, mais  une réunion  qui regroupe hélas à une écrasante majorité, et c’est là que le bât blesse, des personnalités partageant la même vision du monde, ce qui est pour le coup nettement plus problématique. Politiquement correct féministe oblige,  et réponse peut être aussi à la campagne médiatique qui a déferlé sur les pays occidentaux (et occidentalisés)  suite à l’affaire Wenstein, sept femmes ont été choisies cette année pour présider les débats. Une  gent féminine s’agacent les pointilleux comptables de la mixité-diversité, qui est encore peu représentée au sein de ce forum   -21% de participantes. Mais rassurons nous (?), ces dernières partagent l’essentiel du tropisme mondialiste qui imprègne très largement  les analyses, les souhaits (et les anathèmes)  développés  à Davos,  là où les peuples, eux, réclament frontières, protections accrues, respect des souverainetés et de identités nationales… Emmanuel Macron sera à Davos  pour la première fois en tant que président de la république et Donald Trump pour la première fois tout court.  Le Monde le rapporte, le président américain « aura été prévenu. Dès le premier jour des travaux du Forum économique mondial (hier), le Premier ministre indien, Narendra Modi, puis, quelques heures plus tard, son homologue canadien, Justin Trudeau, ont lancé une offensive contre le protectionnisme et l’isolationnisme, qui, sans jamais citer le président américain, a clairement posé les termes du débat qui les oppose.»

    Au nombre des questions qui fâchent nous retrouvons bien évidemment celle des flux migratoires, la volonté de les limiter drastiquement sur le sol américain étant d’ailleurs pour beaucoup dans le succès remporté par M. Trump face à Mme Clinton dans la course à la Maison blanche.  Il y a deux ans, la banque UBS qui  était présente à Davos,  préconisait dans un rapport qui,  lui,  a été peu médiatisé dans les gros médias l’accueil en Europe de 18 millions d’immigrés dans les dix ans à venir pour soutenir la croissance et accélérer l’avènement des sociétés ouvertes faisant table rase du passé.  Apparemment,  les robots ne seraient pas la solution unique,  dans l’esprit de nos bonnes consciences planétariennes,  pour pallier à l’affaissement de la natalité du monde blanc, au  besoin (?)  de main d’oeuvre. Une  robotisation vue notamment dans un pays comme le Japon en plein hiver démographique,  comme la solution alternative, efficace, sûre et à moindre coût,  en lieu et place de  l’immigration…

    Foin de complotisme déplacé, si les journalistes ne sont pas conviés à ce Forum,  (si ce n’est comme participants-invités-convaincus pour faire rayonner la bonne parole dans leurs organes médiatiques respectifs), ce rendez-vous n’est pas secret et les débats assez souvent relatés. Ils  se traduisent aussi  par des décisions politiques impactant la vie quotidienne des citoyens. Le quotidien  gratuit 20 minutes l’affirme comme beaucoup d’autres, « C’est peut-être là, dans cette petite ville suisse cachée sous la neige, que se décide le sort du monde (…). Depuis 1971, Klaus Schawb, professeur d’économie suisse-allemand, réunit la fine fleur mondiale au Forum économique mondial à Davos.  C’est la mission fondamentale du Forum que d’organiser un dialogue global entre les différents intervenants privés, entre privé et public, entre acteurs et experts, avec aussi les grandes organisations internationales, les ONG, les médias , expliquait son fondateur dans les Echos en 2016 (…). Davos permet aux entreprises de se constituer un joli réseau (…).  Davos, c’est la machine à café du monde, l’endroit où s’échangent des idées, mais il n’y a pas d’organe de gouvernance de Davos qui prendrait des décisions pour le reste du monde. Ça n’est pas vrai du tout , racontait à Francetvinfo Jacques Attali, habitué de ces réunions au sommet.»

    M. Attali a raison en ce sens que les différents dirigeants  réunis à Davos communiant  comme nous l’avons dit  peu ou prou  dans la même idéologie transnationale, un organe de gouvernance unique, visible, n’est absolument, en l’état, pas nécessaire  pour appliquer concrètement les vues qui sont  développés lors de ce Forum.

    Le 11 janvier dernier  sur le site polemiaMichel Geoffroy rappelait que lors de l’édition  2017,  ce World Economic Forum a  examiné le rapport Global Risk 2017. Il y était dit « que le Brexit, l’élection de Donald Trump et l’échec du référendum de Matteo Renzi en Italie constituaient des  risques  qu’il fallait  endiguer. Le rapport affirmait surtout que les campagnes électorales avaient  mis en évidence le phénomène de désinformation rapide des opinions publiques. Les participants au Forum soulignaient alors  le besoin de mieux protéger nos systèmes de contrôle qualité de l’information. Et Global Risks 2017 concluait que  les principaux facteurs de risque peuvent être endigués en créant des sociétés plus inclusives basées sur la coopération internationale et une vision à long terme (…). Les mondialistes de Davos, on le voit, ne cachent nullement leurs intentions ! Ils reconnaissent, en effet, que, pour empêcher les électeurs de  mal voter , il faut renforcer leurs systèmes de contrôle de l’information… »

    M.  Geoffroy relevait pareillement que « le pouvoir médiatique sert à enfermer la population dans une information et une réalité virtuelle (…). En 2015, le Forum de Davos avait d’ailleurs abordé la question de l’utilisation des neurosciences comportementales pour améliorer les politiques publiques  et aussi pour  mieux diagnostiquer la pathologie mentale. Sans doute une démarche désintéressée, lorsque l’on se rappelle que l’oligarchie affirme, par exemple, que les dissidents politiques souffriraient de  phobies  maladives ou que les terroristes islamistes seraient des  déséquilibrés  ! Il s’agit en clair de mobiliser les neurosciences de mener une guerre cognitive contre les peuplesLe pouvoir judiciaire sert de son côté à interdire de décrire le monde tel qu’il est, donc de sortir de la bulle médiatique dans laquelle on veut nous enfermer. Il sert aussi à criminaliser la critique du Système et de la politique qu’il conduit. Il sert enfin à mettre en tutelle les législateurs pour qu’ils ne dévient pas de la doxa libérale libertaire et cosmopolite.»

     Or, « manifestement Emmanuel Macron, a bien assimilé la leçon (…). Car les projets présidentiels auront justement pour effet de confier au juge le pouvoir de se prononcer sur la véracité des informations diffusées dans les médias alternatifs, qui sont la véritable cible de cette initiative. Son mentor, Jacques Attali, dans une tribune de l’hebdomadaire l’Express, n’a-t-il pas proposé une réforme constitutionnelle afin de déterminer quels  sujets qu’un seul vote majoritaire du peuple ne pourrait suffire à trancher  et qui  seraient sanctuarisés en les inscrivant dans la Constitution ? Sa tribune s’intitulait d’ailleurs  Sanctuariser le progrès  : ce qui signifie, en novlangue, museler le peuple. Au nom de la  démocratie , bien sûr…»

    Le site Le Salon Beige  le notait de la même façon en se faisant l’écho de la tribune publié dans Ouest-France par le député LREM  Florian Bachelier, Premier Questeur de l’Assemblée Nationale.  Celui-ci   explique le plus sérieusement du monde que les seules fausses nouvelles que ce gouvernement entend éradiquer sont celles qui  « procèdent de la seule volonté de tromper insidieusement. » M. Bachelier souhaite-t-il inclure au nombre de ses trompeurs insidieux  ses amis politiques, médiatiques qui affirment aux Français que le grand remplacement  est un mythe propagé par des paranoïaques complotistes, quand bien même selon l’INSEE, «En Île-de-France, 38 % des femmes ayant eu un enfant en 2015 sont immigrées » ?

    Point d’exemples précis de cette nature  dans la tribune de M. Bachelier qui, avec ses gros sabots équipés du point godwin, s’inquiète de la « la concomitance du succès croissant des théories complotistes et de la défiance envers les médias traditionnels. À l’extrême droite allemande, l’AfD joue de ce trouble et fait circuler ses propres réinformations  pour corriger cette Lügenpresse – la presse menteuse – un terme employé par les nazis pour les journaux d’opposition. » Ben voyons!

    La fake news poursuit-il,  est  « une arme de déstabilisation massive. Elle est à même de porter atteinte à la souveraineté de l’État. C’est pour cela que le président de la République a souhaité une nouvelle loi et des mesures fortes pour combattre les fake news (…)  En 2018, la loi sur la presse datant de 1881 n’est plus adaptée à l’ère d’Internet et des réseaux sociaux, où les flux d’informations sont constants, sans frontière ni intermédiaire. C’est précisément parce que la liberté de la presse demeure un des droits les plus précieux que la loi doit évoluer (…). La réponse doit être plus véloce que la menace en agissant directement sur les hébergeurs (…)  les premiers concernés par ce fléau sont avant tout les journalistes dont la rigueur et le long labeur peuvent être fatalement balayés par l’émission et la transmission industrielles de ces rumeurs trompeuses. C’est pour cela qu’ils seront très largement associés à la réflexion et à la construction de cette nouvelle loi. » 

    Bref comme l’a bien noté  Michel Janva,  « la loi sur les Fakes news est une loi de censure au profit de la grosse presse. Il s’agit bien de garantir le monopole de la presse étatique, celle qui est largement subventionnée par l’argent public et qui passe son temps à manipuler l’opinion et à pratiquer la désinformation. »

    Bruno Gollnisch comme beaucoup de nos compatriotes, s’interroge: comment ces grossières manœuvres contre la liberté d’expression, et nos libertés tout court, peuvent-elles échapper aux esprits éclairés? Comment  expliquer les faibles réponses et indignations que lesdites manœuvres suscitent  au sein des partis, des élites intellectuelles ? Oui, le totalitarisme mondialiste est en marche. Plus que jamais. Totalitarisme qui emprunte aux mêmes ressorts, qui utilise,  si ce n’est les mêmes méthodes,  les mêmes faiblesses et lâchetés que ceux qui l’ont précédé. Dans son livre-enquête sur Edward Limonov, Emmanuel Carrère écrivait: « le privilège que saint Thomas d’Aquin déniait à Dieu, faire que n’ait pas eu lieu ce qui a eu lieu, le pouvoir soviétique se l’est arrogé, et ce n’est pas à George Orwell mais à un compagnon de Lénine, Piatakov, qu’on doit cette phrase extraordinaire: un vrai bolchevik, si le Parti l’exige, est prêt à croire que le noir est blanc et le blanc noir» Remplacez soviétique et bolchevik par mondialiste, européiste ou  militant-citoyen du monde et nous y sommes Le système mondialiste ne manque pas  de zélés petits  bolcheviks 2.0 pour faire le jobRéveillez-vous Français  amoureux de la liberté, il est plus tard que vous ne pensez! 

    https://gollnisch.com/2018/01/24/plus-tard-ne-pensez/

  • Djihadistes français : l’incroyable question du retour ? - Journal du Mercredi 24 Janvier 2018

  • Le procureur de la République François Molins prévient : “La menace terroriste reste à niveau élevé”

    djihadiste3.jpg

    Ce mardi 23 janvier, le procureur de la République de Paris a répondu aux questions d’Elizabeth Martichoux et d’Yves Calvi.

    Un certain nombre d’éléments permettent de penser que quelque chose se préparait, on est confrontés à une menace qui a muté. Des gens pas connus des services de renseignement.

    Il n’est pas exclu d’avoir des participations de femmes et de mineurs dans des combats terroristes. Il faut inventer des dispositifs de prise en charge des enfants qui ont vécu dans des conditions qui ne sont pas normales, qui ont assisté à des décapitations, qui voient des armes à la maison tous les jours.

  • Les Américains attisent le feu en Syrie

    3275267596.jpg

    Rex Tillerson le 17 janvier à Stanford, en Californie

    3034693255.pngLe doute qui pouvait subsister sur les intentions américaines en Syrie a été levé par Rex Tillerson. Dans un discours prononcé le 17 janvier à Stanford, en Californie, le secrétaire d’Etat américain a annoncé que l’armée américaine resterait en Syrie jusqu’à ce que l’Etat islamique soit totalement vaincu.

    « L’EI ne doit pas refaire surface » a-t-il précisé, ajoutant qu’il ne fallait pas renouveler l’erreur de 2011, lorsque les Américains se sont retirés d’Irak permettant à Al Quaïda de prospérer.

    Il aurait pu préciser que c’est l’invasion américaine de l’Irak qui a engendré la création d’Al Quaïda, inexistante jusque là tant le régime de Saddam Hussein était vigilant dans sa traque contre les islamistes….

    Cet argument contre une éventuelle résurgence de Daesh est assez peu crédible : certes, plusieurs milliers de combattants tiennent encore quelques poches dans les provinces de Deir ez-Zor et d’Idleb, mais chacun sait qu’ils sont bien incapables de recréer un califat. D’ailleurs, de nombreux islamistes sont partis en Libye, en Asie du sud-est et dans le Caucase (quelques uns en Europe également…), prenant acte de leur défaite en Syrie.

    Les vraies raisons sont ailleurs et Tillerson ne les cache pas : il faut d’abord contrer l’expansion de l’Iran et « un désengagement américain » fournirait à l’Iran « une occasion en or de renforcer encore davantage ses positions en Syrie ». Cet argument n’est pas nouveau et peut se compléter par le souci de lutter contre tout ce qui pourrait menacer Israël. Il ne faut jamais oublier que la protection de l’Etat hébreu est le vecteur numéro un de la politique extérieure américaine au Proche-Orient. Et ce, quel que soit le Président élu.

    Le troisième argument en revanche est nouveau depuis l’élection de Trump : pour la première fois en effet Tillerson évoque le départ d’Assad afin de « créer les conditions pour une paix durable. » Or, « un retrait total du personnel américain à ce stade aiderait Assad à continuer de brutaliser son propre peuple. »

    On connait l’antienne depuis le début de la guerre, complaisamment relayée par les medias, du tyran qui tue son propre peuple, comme si les dizaines de milliers de syriens assassinés par les islamistes ne faisaient pas partie du peuple…Les récentes scènes de joie dans les rues de Deir ez-Zor libérée de Daesh par l’armée syrienne en sont un démenti cinglant.

    Mais au-delà de la désinformation rituelle, ce discours marque un tournant dans la politique américaine.

    Obama, échaudé par le champ de ruines provoqué par l’invasion américaine de l’Irak, s’était prudemment tenu à l’écart du conflit, se contentant de bombardements réguliers et..inefficaces (sauf pour aider les Kurdes).

    Pendant sa campagne, Trump avait indiqué à plusieurs reprises qu’il s’occuperait d’abord de l’Amérique, rejetant la doctrine interventionniste des néo-conservateurs chers aux Bush. Il a manifestement changé d’avis.

    Tillerson a en outre ostensiblement ignoré le rôle joué par la Russie en Syrie. C’est assez cocasse car au-delà d’Assad et de l’Iran, c’est l’intervention russe qui  a décidé de l’issue du  conflit. Et il ne faudrait pas oublier non plus que c’est elle qui a la maîtrise des airs : même Washington devra en tenir compte.

    Le discours du secrétaire d’Etat a été prononcé quelques jours après l’annonce de la formation de 30 000 combattants FDS (force arabo-kurde) par les 2000 soldats américains présents dans le nord de la Syrie. On ne sait pas très bien à quoi ils vont être utilisés mais dans le chaudron que sont devenues la province d’Idleb (dernier territoire aux mains des islamistes) et la frontière turco-syrienne, l’installation de cette armée privée au service des Etats-Unis risque bien de déclencher un nouveau cycle de violences.

    La Turquie a été, comme on pouvait s’en douter, la première à réagir. Pour elle en effet cette milice pro américaine de 30 000 hommes est un casus belli : largement dominée par les Kurdes, elle peut être l’élément armé qui permettra la constitution d’un territoire kurde autonome le long de la frontière turque.

    Damas avait d’ailleurs violemment contesté la décision américaine, prélude à une possible et inacceptable partition de la Syrie.

    Le 20 janvier Erdogan a donc donné l’ordre à l’armée turque d’attaquer l’enclave kurde d’Afrin, située au nord-ouest de la province d’Idleb.  On ne sait pas si les Russes ont donné explicitement leur accord, mais il est certain qu’après une accalmie de plusieurs semaines, la situation est redevenue explosive. Pendant ce temps, au sud-est de la dite province, l’armée syrienne poursuit son offensive contre Al Nosra et ses alliés islamistes. La base aérienne d’Abou Al-Douhour, aux mains des islamistes depuis 2015, vient d’ailleurs d’être reprise par l’armée après de furieux combats.

    Le nord-ouest de la Syrie concentre donc de multiples intervenants aux intérêts antagonistes : Turcs, Kurdes, islamistes, et bien sûr, l’armée syrienne épaulée par l’aviation russe. Dans cette mosaïque complexe, les initiatives américaines semblent relever d’une politique d’apprentis sorciers.

    Décidément, les Américains n’ont pas retenu grand-chose des leçons du passé. 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • La Turquie d'Erdogan un danger pour l'occident

    6a00d8341c715453ef01b7c948a5f0970b-320wi.jpgDepuis quelque dix ans votre serviteur s'emploie à souligner la dérive annoncée d'Erdogan aujourd'hui président. Les faits ont donné raison à Cassandre. L'occident a longtemps admiré ce pays comme continuateur de la laïcité et de l'européanisation. On a cru définitives les conceptions de Mustafa Kemal. Or, cette illusion ne peut plus être entretenue innocemment. Elle n'aveugle plus que les gens désinformés par les laudateurs et les obligés de son gouvernement.

    Maintenant, depuis le 20 janvier à 14 heures GMT, et c'est une opération militaire qui se déroule. Elle confirme l'objectif profond du mégalomane d'Ankara. L'armée turque opère en territoire syrien, contre Afrin d'abord puis contre Azaz. Avec une incroyable impudeur cette agression a été gratifiée du nom d'Opération Rameau d'Olivier.

    Sous prétexte de combattre le terrorisme elle attaque donc, à Afrin, les Kurdes de Syrie. Chacun devrait se souvenir qu'il s'agit en l'occurrence des héros, combattants et combattantes, qui furent les libérateurs de Kobané en janvier 2015.

    Sous n'importe quel prétexte, Erdogan avance ses pions. On pourrait de ce point de vue saluer le professionnalisme cynique de la diplomatie turque. Elle dissimule à peine son but véritable, de moins en moins caché, la restauration de l'empire ottoman.

    Et la présente pénétration en territoire syrien, peut être considérée comme un prélude à la conquête.

    Le 21 janvier devant ses partisans enthousiastes le président dictateur turc annonçait qu'il ne reculerait pas, se prévalant d'un hypothétique soutien diplomatique de Moscou, ennemi héréditaire pourtant de la Sublime Porte.

    Il fait référence à un entretien du 12 janvier entre son ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu et son homologue russe, Sergueï Lavrov. Cette réunion est censée avoir défini une position commune russo-turque dans la guerre de Syrie.

    Depuis, lui-même plus prudent que ses interlocuteurs, Sergueï Lavrov a surtout fait référence aux désaccords avec les Américains. Dans sa dialectique coutumière ceci est supposé tout justifier.

    Mais il a surtout démenti l'hypothèse que Moscou se retirerait de la région, ayant toujours entretenu des liens privilégiés avec divers partis kurdes.

    Cette situation semble d'autant plus paradoxale cependant que la Turquie demeure toujours membre de l'OTAN.

    Peu nombreux sont hélas en occident ceux qui mesurent la menace associée à la Turquie d'Erdogan que l'on retrouve aussi associée à la plupart des dossiers de l'immigration illégale.

    En 1946, "alors que le kémalisme fascinait une partie des élites européennes", note le chroniqueur alsacien Charles Haegen l’historien René Grousset (1885-1952) énonçait "des vérités que le nouveau Sultan n’aimerait pas entendre. (1)⇓"

    Sur les effets dévastateurs de la domination turque, Grousset écrivait : "Ce que les Osmanlis apportaient en terre européenne, c’était la rupture brutale du développement culturel. Dans les pays chrétiens où leur régime s’imposa, toute pensée libre, et tout progrès scientifique et intellectuel furent pour longtemps arrêtés. Aucun affranchissement des consciences ou des sociétés ne devint possible. Les institutions politiques ne purent s’élever au-dessus du plus primitif despotisme. Une partie de la population européenne se trouva retranchée de l’Europe. (2)⇓"

    Le 6 janvier, le quotidien Le Monde titrait : "Toujours plus isolé diplomatiquement, le président turc doit impérativement renouer avec les pays de l’Union européenne."

    Ceci était censé illustrer et finalement défendre la démarche très suspecte de Macron recevant Erdogan.

    Le 12 décembre à Istanbul, Erdogan accueillait une réunion des 57 pays de l'Organisation de la Conférence Islamique regroupant tous les pays majoritairement musulmans. Leurs représentants étaient convoqués par Ankara, dans l'ancienne capitale des sultans-califes, sous prétexte de définir une position commune à propos de Jérusalem. La Turquie n'exerce, en effet, pas seulement une présidence symbolique ou tournante de cette Organisation, elle se considère comme le chef de file naturel du monde islamique.

    Le 6 janvier le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu se congratulait en compagnie de Sigmar Gabriel, son homologue allemand. On se proposait d'œuvrer pour le rapprochement germano-turc, assurant un rapprochement avec l'Union européenne.

    Le 7 janvier le président tournant actuel du Conseil européen, le Bulgare Borissov rencontrait Erdogan à Istanbul. Ils ont appelé à la normalisation du dialogue entre Ankara et Bruxelles. Symboliquement le président turc s'est rendu dans l'église bulgare de l'ancienne Constantinople qu'il a autorisé à restaurer.

    On peut donc se poser cette question, que l'on devine politiquement incorrecte: "que serait-ce si Erdogan était en vérité "toujours plus isolé diplomatiquement isolé" comme le prétend Le Monde ? (3)⇓"(3)

    JG Malliarakis

    À lire en relation avec cette chronique

    "La Question turque et l'Europe" par JG Malliarakis à commander en ligne ou par correspondance en adressant un chèque de 20 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris.

    Apostilles

    1. cf. Charles Haegen in L’Ami hebdo daté du 21 janvier.
    2. dans son livre Bilan de l’histoire, préface de Robert Aron, réédition par Desclée de Brouwer, Paris, 1991, cité par Haegen.
    3. cf. La chronique Tour du Monde de Philéas Fogg Présent N° 9030 du 17 janvier p. 7.

    http://www.insolent.fr/2018/01/la-turquie-derdogan-un-danger-pour-loccident.html

  • Vers le début d'une union des droites pour les européennes ?

    6a00d83451619c69e201bb09ebf329970d-320wi.jpgMarine le Pen ne souhaitant pas conduire la liste FN aux européennes de 2019, l'idée de David Rachline, responsable du pôle communication du FN, de proposer à Nicolas Dupont-Aignan la tête d'une liste souverainiste rassemblant les candidats FN et DLF consisterait une première assez remarquable :

    "David Rachline, maire FN de Fréjus, « souhaite » travailler avec Nicolas Dupont-Aignan. L’ancien directeur de campagne de Marine Le Pen à la présidentielle s’est dit favorable ce mardi dans l’Instant Politique sur FranceInfo à ce que le leader de Debout le France soit la tête de liste du Front national pour les élections européennes en 2019.

    « Je pense que cela pourrait être une des idées dont nous discuterons ensemble. Ce n’est pas aberrant au moment où nous souhaitons rassembler plus large », a expliqué David Rachline au journaliste Gilles Bornstein. « Nous devons faire face au pôle des européistes rassemblés autour de Macron, il nous faut donc nous aussi être en mesure et en capacité de rassembler autour des patriotes et des souverainistes », a-t-il ajouté.

    Un article assez complet du Figaro analysait récemment les raisons pour lesquelles il n'y jamais eu de véritable rassemblement souverainiste :

    "(...) C'est précisément la dispersion qui a toujours signé la faiblesse du courant souverainiste. Son chemin de croix sur la voie du rassemblement ne date pas d'hier: les échecs de Philippe Séguin et de Jean-Pierre Chevènement à rassembler au-delà de leur cercle politique et à séduire massivement en sont les plus insignes exemples. Pour s'en convaincre, il suffit aujourd'hui même d'observer la poussière de chapelles souverainistes dont les chefs, divisés qu'ils sont dans leurs querelles d'égo, n'égalent par ailleurs ni en hauteur de vue ni en compétence technique leurs augustes quoique malheureux prédécesseurs." 

    Lorsqu'on sait qu'Alain Juppé n'exclut pas de participer à une liste commune avec LREM et que LR n'arrive pas à se positionner de manière cohérente sur l'Union européenne, un boulevard s'ouvre effectivement pour une liste unique des souverainistes, même si Florian Philippot espère jouer également sa carte.

    Espérons que la bataille des ego et l'enjeu des rétributions financières attachées aux postes de députés européens ne viennent pas gâcher ce premier élan... Les électeurs ne leur pardonneraient pas !

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

     

  • Craquements dans l'État jacobin

    6a00d8341c715453ef01b8d2d1fb34970c-320wi.jpgDeux séquences auront permis, coup sur coup, ces dernières semaines de mesurer la fragilité du modèle jacobin. L'édifice, vieux de plus de deux siècles, semble ne plus survivre que par la pusillanimité de ses adversaires.

    La décision de renoncer à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, prise par l'État central, tourne le dos à plus de 50 ans de piétinement. Elle aura été annoncée le 17 janvier par le chef du gouvernement, alors que, la veille encore, on en attribuait la maîtrise au chef de l'État.

    Très majoritairement, en dépit de quelques voix discordantes, et depuis des années, les représentants élus de ce qu'on appelle le Grand Ouest avaient privilégié la perspective de l'aboutissement de ce projet. Leur avis a été bafoué et nombre d'entre eux ont d'ores et déjà exprimé leur amertume en des termes politiques dont nos dirigeants gagneraient à se préoccuper.

    Quelques jours auparavant, un ébranlement d'un autre genre a été confirmé en Corse. Les nationalistes locaux y ont remporté le 10 décembre une victoire électorale incontestable.

    Des poids lourds du gouvernement, comme Christophe Castaner ou Marlène Schiappa, étaient pourtant venus soutenir la liste Orsucci. Or, celle-ci n’est arrivée, au premier tour le 3 décembre, qu’en quatrième position. Une telle contre-performance, le discrédit infligé aux représentants du clanisme et la progression considérable de l'abstention, soulignent le recul de l'adhésion des Corses, non seulement au gouvernement, mais plus encore au régime.

    Dans une île dont les ressortissants sont connus pour avoir le sang chaud, le cas risque fort de passionner le débat. On parle déjà d'une révision constitutionnelle qui porteraient sur les articles 72, 73 et 74. Cette perspective semble convenir à Jean-Guy Talamoni, le président indépendantiste de l'assemblée corse.

    Or, durant la campagne présidentielle, le 7 avril 2017 à Furiani, le candidat Macron avait évoqué la piste d'une telle révision. Il l'a rappelé début janvier à l'Élysée, en marge de ses vœux à la presse.

    En tout état de cause l'exécutif de collectivité unique de Corse a bien été installé le 2 janvier. Il s'appuie sur l'alliance désormais clairement majoritaire, à hauteur de 56 % des suffrages, entre nationalistes partisans de l'indépendance et partisans de l'autonomie.

    Trois de leurs revendications, – la co-officialité de la langue corse, l'amnistie des prisonniers politiques et la création d'un statut du résident corse, – avaient fait l'objet de réserves exprimées, le 12 décembre, par le Premier ministre Édouard Philippe. Selon celui-ci, les réformes ne seraient possibles que dans le cadre formel de la constitution centraliste.

    On n'oubliera pas cependant qu'en 2013, une tentative de fusion des trois collectivités en Alsace avait été conçue dans le respect timide des carcans jacobins. Or, la procédure choisie a conduit au rejet d'une réforme pourtant supposée répondre à une demande identitaire bien légitime.

    En Limousin, Macron avait montré la désinvolture avec laquelle nos technocrates centralistes traitent cette « France périphérique [qui] a besoin de protection et de permanence »(1)⇓. À La Souterraine, le 4 octobre, le président de la République avait élégamment suggéré que "certains, au lieu de foutre le bordel" feraient mieux d'aller chercher du travail chez Constellium à Ussel. Soit à 140 km de distance et 1 h 55 minutes de temps de trajet. Un tel mépris e doit être hélas considéré comme représentatif de l'attitude des élites qui nous gouvernent.

    N'oublions jamais que De Gaulle, en avril 1969, moins d’un an après le raz-de-marée électoral consécutif aux désordres de 1968, fut amené à quitter le pouvoir, butant sur un projet de régionalisation, lequel déplaisait à la classe politique centraliste.

    Dans les films catastrophes qui se respectent, les premiers craquements de l'orgueilleux gratte-ciel doivent être considérés comme les annonces d'un sort funeste. Peu nombreux apparaissent ceux des personnages qui, sur le moment, s'en inquiètent. Mais, à leur suite, le scénario déploie sa logique. 

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1. cf. Gérald Andrieu in Le Figaro du 5 décembre 2017. Auteur du livre Le Peuple de la frontière, Gérald Andrieu, après avoir sillonné les routes de l’est du pays à la rencontre des Français, appelait le président à prendre en considération ce « peuple de la frontière ».

    http://www.insolent.fr/