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Livres • Crépuscule ou aube ?
« L’humour est la politesse du désespoir ». Le mot de Chris Marker vient à l’esprit quand on ferme le nouveau livre de Fabrice Hadjadj.
Il s’agit d’une compilation de chroniques parues de 2015 à 2017 dans Avvenire pour leur traduction italienne, et sur le site français de la revue Limite. Courts chapitres dont les titres sont aussi insolites que « Lumière du gros orteil » ou « Petit discours sur le dialogue ».
L’essentiel : l’émerveillement comme antidote au culte de la technoscience. La contemplation du renouveau du printemps, la marche sur le trottoir en tenant son enfant par la main, voilà qui s’oppose à la soumission absurde, à l’éparpillement, à la dislocation, à l’individualisme, à « la dépossession permanente ».
Fabrice Hadjadj observe dans l’abus technologique la déstructuration du temps, l’éclatement des familles, le règne de l’impatience et du pulsionnel, et même au-delà « les liens profonds, structurels » entre État islamique et État technocratique.
« Les gentilles propositions transhumanistes » sont décrites avec leurs conséquences : la remise en cause de l’avenir de la parole, le statut d’éternel adolescent qui a perdu l’usage de ses doigts, « pendant que, dans les mines du Congo, des esclaves nègres se crèvent à extraire les minerais qui servent au fonctionnement de nos appareils conviviaux. ». Sans compter que les aléas du marché mondial rendent fragiles tous « ces supports non biologiques ».
« Le Créateur aurait très bien pu jouer la carte de l’innovation », dit le philosophe : faire disparaître sa créature pécheresse et en créer une autre, plus prometteuse. La marque de sa Toute-Puissance, cependant, c’est d’être Rédempteur – ou Réparateur –, « c’est-à-dire de tirer quelque chose de bon d’une vieille crapule comme moi. ». Et l’auteur de remarquer que de nos jours on ne « répare » rien, on « remplace », d’autant plus que « l’innovation est essentiellement un processus d’obsolescence » qui multiplie le déchet. À l’opposé, les gestes attentifs du luthier et de « sa main inventive » qui nous mènent très loin des « structures jetables ».
Une espérance ? L’enjeu est capital, c’est Dieu ou rien. « Une plus grande foi dans l’Incarnation : de plus en plus, pour soutenir que rester humain est la possibilité du vrai trasumanar selon Dante, il faudra croire au Dieu fait charpentier, mort à 33 ans. »
L’écologie est salvatrice contre la technoscience. L’homme « n’a plus guère d’autre alternative : ou bien se jeter dans les divertissements du désespoir, ou bien s’ouvrir à une espérance divine, qui l’entraîne à cultiver cette terre précisément parce qu’elle ne durera pas toujours, et que c’est la gloire de l’Éternel de prendre soin des éphémères. […] Les effets du technocosme sont si démesurés, si “globaux”, qu’on ne peut plus se contenter de se retirer dans son jardin pour revivre. L’île déserte est déjà recouverte de prospectus et de déchets toxiques. Aussi – et c’est peut-être malheureux à dire – l’engagement est-il forcé d’avoir une dimension politique et internationale. Et d’entrer dans une certaine radicalité. »
Le livre se termine sur un conte de Noël qui suggère, peut-être, une aube nouvelle, répondant à la couverture du livre où le soleil semble se coucher, à moins qu’il ne se lève…
Dernières nouvelles de l’homme (et de la femme aussi). Chroniques d’une disparition annoncée. Fabrice Hadjadj, Editions Tallandier Essais, 18€90
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A Rome, les prélats rappellent aux élus que l'accueil des immigrés doit se faire avec prudence et discernement
Hervé de Lépinau, Conseiller départemental Front National de Vaucluse, conseiller municipal de Carpentras, était à Rome avec les 200 élus emmenés par les évêques du sud de la France. Il témoigne sur Boulevard Voltaire :
"[...] Le moment fort a évidemment été l’audience privée avec le Saint-Père. J’ai eu l’occasion avec mon épouse d’échanger avec le Saint-Père et de lui confier des intentions de prière. Chaque participant a pu avoir un bref échange avec le pape.
Nous avons également rencontré son secrétaire d’État, le cardinal Parolin, le Monsignore qui fait office de ministre des Affaires étrangères. Nous avons débattu des thèmes qui font l’actualité dans le monde, et plus particulièrement en Europe, et notamment la question des migrants et celles de bioéthique. Il était très intéressant de constater que l’Église reste fidèle à une approche permanente dans les fondements de l’analyse sur ces deux sujets. Sur les migrants, il y a bien un message évangélique d’accueil du migrant, de la personne en difficulté, mais les prélats nous ont rappelés que cet accueil doit se faire avec prudence et discernement, et en fonction des capacités d’accueil du pays concerné. On n’est donc absolument pas dans cette approche angélique et donc tronquée du discours du Saint-Père sur la question des migrants repris par les mouvements de gauche et la presse mainstream en France.
Ce voyage d’élus de sensibilités différentes a-t-il donné lieu a des relations cordiales ?
Nous avions en effet une parfaite transversalité sur l’échiquier politique. Nous avions le maire d’Arles qui est communiste, si je ne me trompe pas, jusqu’à notre ami Philippe Vardon du Rassemblement national et représentant du courant identitaire. Nous avions un panel représentatif de ce qu’est le paysage politique français. Je dirais qu’il a soufflé quasi miraculeusement un vent de concorde. Les participants sont tous venus dans une démarche d’écoute et non de démonstration. C’est plutôt une très bonne chose. [...]"
Michel Janva
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Alain de Benoist : "Décroissance ou toujours plus ?"
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60% des Français ont une mauvaise opinion de la mondialisation
A l’occasion du 6e printemps de l’économie, un sondage a été réalisé par l’entreprise OpinionWay sur les Français et la mondialisation. Il en ressort que 60% des Français interrogés ont une mauvaise opinion de la mondialisation.
Ils ont jugé entre autres que celle-ci bénéficie aux continents américain et asiatique mais a, au contraire, des effets négatifs sur l’Europe. Il est également intéressant de noter qu’en majorité les personnes interrogées estiment que les règles des échanges commerciaux sont fixées par les firmes multinationales plutôt que par les États.
Ce sondage se focalisait pour l’occasion sur la facette économique du phénomène. Il n’a donc pas abordé la question migratoire, conséquence pourtant directe de la libre circulation des personnes engendrée par la mondialisation.
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Marine Le Pen rencontre l’association des journalistes parlementaires à Assemblée Nationale
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Conférence de Bernard Antony à Banneuil le 21 avril !
Banneuil
AGRIF
Samedi 21 avril 2018
Patrice Rouby vous convie à la conférence de Bernard Antony
Sur le thème :
« Face aux trois racismes (anti-chrétien, anti-français, anti-humain), le combat de l’AGRIF ! »
Suivie de débat sur les combats de l’AGRIF
Conférence à 15 h
Salle des fêtes
66 rue du château 24150 Banneuil
Près de Bergerac
Bernard Antony dédicacera son dernier livre
« Le communisme 1917 – 2017 »
Entrée : 10 €
Enfants : gratuit
Conférence suivie de la tartine et du verre de l’amitié
Renseignements auprès de Patrice Rouby : 06 66 89 70 72.
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L'Hebdo Politique: May - Poutine, l'affaire du poison avec Alain Corvez et Alain Juillet (ex-DGSE)
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JEAN-MARIE LE PEN VS GÉRALD DARMANIN : UN MONUMENT NATIONAL EST NÉ CHEZ LÉA SALAMÉ
Jean-Marie le Pen est devenu à la mode, on se l’arrache. Mieux, on l’écoute, on le laisse parler.Tant pis pour M. Darmanin et la haute estime qu’il a de lui-même : la star, jeudi soir, ce n’était pas lui, mais Jean-Marie Le Pen, son contradicteur « surprise ». En fait, M. Darmanin le savait bien, et l’occasion était bonne – toute sa carrière, de Sarkozy à Macron, montre d’ailleurs que c’est un adepte presque addictif du kairos – de redorer son blason terni par les affaires que l’on sait à l’or inoxydable mais désormais tendance du Menhir.Car l’événement est là : Jean-Marie Le Pen est devenu à la mode, on se l’arrache. Mieux : on l’écoute, on le laisse parler, comme un vieux sage, on admire l’agilité intellectuelle, la cohérence de la pensée sur la longue durée, on respecte le vieil homme. Qu’il est loin, le temps où on le coupait, le provoquait, où on refusait de débattre avec lui. Ils doivent être nombreux, les journalistes, les hommes politiques, à… j’allais dire « se retourner dans leurs tombes ». Mais ils sont toujours là, nombreux donc, comme Jacques Chirac, à se pincer, ou à se demander comment on en est arrivé là. Ou comme Nicolas Chapuis, chef du service politique du Monde :
« Il n’existe pas […] de meilleur remède à l’impopularité, qu’une bonne cure d’éloignement. Cela pourrait s’appeler le « syndrome Chirac », tant l’estime dont jouit aujourd’hui l’ancien chef de l’État contraste avec l’image qui accompagna ses derniers pas au pouvoir. On découvre toujours chez l’homme politique inactif une valeur insoupçonnée, […] On pourrait gager que Nicolas Sarkozy et François Hollande, victimes en leur temps du désamour des Français, bénéficieront un jour aussi de cette mansuétude. »
Il y voit encore l’effet de la recherche du buzz.Mais il y a plus profond, pour Jean-Marie Le Pen. Car il n’est évidemment pas à égalité avec les trois autres responsables cités. Non seulement ils furent bien plus ménagés que lui. Mais surtout ils furent, eux – il faut tout de même le rappeler -, présidents de la République. Et donc responsables de la situation actuelle.
Or, les Français découvrent, avec la crise migratoire, le terrorisme islamiste et le délitement de notre société, que celui qui était l’horreur absolue avait raison, avait vu juste, alors que nos Chirac, Sarkozy, Hollande ne voulaient pas voir ces problèmes. « Gouverner, c’est prévoir. » Eux ont gouverné, lui avait prévu et prédit notre situation. On pourra, si on le veut, trouver émouvantes les vieillesses de nos anciens Présidents, mais on ne pourra certainement pas leur rendre hommage pour leur talent visionnaire ni pour leur courage à dire la vérité et à traiter les problèmes de fond.Les Français découvrent aussi, en s’arrachant les Mémoires de Jean-Marie Le Pen, que cette bête immonde était un homme, fut même un fils, et un fils orphelin. Rien que la couverture et le titre de ce premier tome sont d’une puissance évocatrice sans pareille : ce jeune marin…, ce « fils de la nation »… Reconnaître cela, ce n’est pas nier les limites du personnage ni ses excès inacceptables, mais c’est rendre justice à un homme et une pensée, et instruire aussi le procès d’une époque.
On comprend que M. Darmanin – c’était tout aussi attendu que l’invité surprise – soit arrivé, lui, avec la photo de son grand-père tirailleur algérien, « sous-officier ayant servi et choisi la France » en 1962. Plus « fils de la nation » que moi, tu meurs ! Quand on sait avec quelle rapidité – kairos, vous disais-je ! – M. Darmanin est capable de changer d’étiquette, nous avons tous les espoirs de le voir rejoindre un jour le parti des « fils de la nation ».
Car le véritable courage, ce n’est pas de brandir la photo de son grand-père en uniforme français sur un plateau télé sous le regard de Jean-Marie Le Pen et de millions de Français. Ce serait de reconnaître qu’aujourd’hui, des dizaines de milliers de jeunes Français d’origine immigrée dessinent et brandissent un drapeau, des drapeaux, mais surtout pas celui de la France. Et d’agir en conséquence.
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LES PROJETS D’EMMANUEL MACRON POUR L’UNION EUROPÉENNE ONT DU PLOMB DANS L’AILE
Le projet de noyau dur quasi fédéral autour de l’axe franco-allemand a du plomb dans l’aile.
Macron voulait, notamment, un ministre des Finances et un budget commun pour la zone euro, mais il ne peut rien faire sans Angela Merkel. Or, celle-ci vient d’être reconduite à la tête d’une nouvelle grande coalition qui n’est plus si grande que cela, puisque seuls 364 députés au Bundestag ont voté la confiance, sur un total de 709 : une majorité de seulement neuf voix ! Pourtant, sa « grande » coalition dispose, en principe, de 399 sièges sur 709, ce qui est déjà bien moins qu’il y a quatre ans, quand elle avait 504 sièges sur 631. Dans sa première interview après le vote de la confiance, Mme Merkel, bien qu’affaiblie après avoir mis 171 jours à former son gouvernement, a affirmé vouloir faire revenir à la CDU les électeurs perdus au profit de l’AfD.
Entre soutenir les ambitions européennes du Président français et faire revenir l’aile droite de son électorat, Mme Merkel va devoir choisir. La première visite officielle de la chancelière était, certes, pour Paris, où elle a rencontré Emmanuel Macron, mais sa deuxième visite officielle sera pour Varsovie dès lundi, et c’est plutôt le signe de sa volonté de ménager la chèvre et le chou au sein de l’Union européenne.
L’autre grand pays sur lequel Emmanuel Macron pouvait compter pour soutenir ses projets pour l’Europe, c’était l’Italie. Inutile de dire qu’après les élections du 4 mars, le Président français ne peut plus vraiment compter sur cet allié. Si les vues de la coalition des droites emmenée par la Ligue (ex-Ligue du Nord) devaient l’emporter, Rome défendrait, comme le fait désormais Vienne, les mêmes positions que les capitales du groupe de Visegrád : pas d’abandon supplémentaire de la souveraineté, rôle accru des Parlements nationaux dans les processus de décisions de l’Union européenne, pas d’Union européenne à deux vitesses, meilleur respect des identités et des souverainetés nationales, arrêt de l’immigration et renvoi, chez eux, des immigrants arrivés illégalement en Europe, remplacement des politiques immigrationnistes par des politiques natalistes… En bonus : le rétablissement des contrôles aux frontières à l’intérieur de l’espace Schengen et peut-être le rétablissement de la lire comme monnaie nationale de l’Italie.
Les quatre pays du groupe de Visegrád (Pologne, Hongrie, Tchéquie et Slovaquie) sont, en outre, soutenus par la plupart des pays de l’ancienne Europe de l’Est. Réunis le 2 mars à Budapest, les présidents des Parlements du V4 ont redit leur condamnation commune des attaques de la Commission européenne contre la Pologne. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a clairement dit que si Varsovie devait céder aux pressions européennes, il serait beaucoup plus difficile aux autres pays de la région de rejeter les politiques immigrationnistes et fédéralistes qu’on voudrait leur imposer depuis Bruxelles. Lors d’un sommet à Vilnius, en Lituanie, le 9 mars dernier, les Premiers ministres des trois pays baltes ont aussi fait savoir qu’ils voteraient contre la procédure de sanction lancée en décembre par la Commission contre la Pologne.
Pour revenir aux ambitions du Président français pour l’Union européenne, le 6 mars dernier à Helsinki, en Finlande, huit pays du nord de l’Europe ont exprimé leur opposition à un ministre des Finances et à un budget pour la zone euro. Il s’agit de l’Irlande, des Pays-Bas, du Danemark, de la Suède, de la Finlande et des trois pays baltes. Pour ce qui est de la création d’un Fonds monétaire européen, ils s’y sont dit favorables, à condition que celui-ci reste sous le contrôle des États membres et pas du Parlement européen, comme le voudrait la Commission.
Les projets d’Emmanuel Macron pour l’Union européenne n’ont donc aucune chance d’aboutir. Et c’est tant mieux.
http://www.bvoltaire.fr/projets-demmanuel-macron-lunion-europeenne-ont-plomb-laile/