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L’« union des droites » a déjà existé dans la vie politique française
De Gabriel Robin dans L'Incorrect :
"On l’oublie souvent, mais l’« union des droites » a existé dans la vie politique française, au moins durant les deux premières décennies de la Troisième République. C’est à l’aune de cette donne historique que l’on doit envisager quelle forme pourrait revêtir aujourd’hui l’union des droites.
Les alliances entre factions politiques à la fin du Second Empire, comme au début de la Troisième République, sont difficiles à appréhender. Les différents groupes composant la droite née des suites de la proclamation de la Troisième République, donc du traumatisme de la guerre franco-prussienne de 1870, s’ils avaient de grandes divergences, partageaient une même défiance à l’égard du retour à la forme républicaine des institutions de la nation française, sorte de miroir inversé du gouvernement d’Emile Ollivier qui avait précédé la chute du Second Empire.
Légitimistes, orléanistes et bonapartistes autoritaires nourrissaient tous le secret espoir d’abattre la gauche, alors unanimement républicaine, s’inspirant peut-être de la relation qui unit Jean-de-Dieu Soult, héros de la bataille d’Austerlitz, à Louis-Philippe durant la monarchie de Juillet. Un ressentiment qui culmina sous une forme paradoxale, baroque, sinon grotesque : le boulangisme. Suicidé sur la tombe de sa maîtresse, le Général Boulanger sut auparavant réunir autour de sa personne des républicains de gauche, mais aussi des nostalgiques de la monarchie et de fervents bonapartistes, qui financèrent cette drôle et pathétique épopée du XIXème siècle français finissant. Ainsi s’achevait « l’union des droites » en France. La tentation d’en finir avec la République n’était pas morte, loin s’en faut, surtout dans les cercles royalistes qui ont longtemps cru pouvoir y parvenir, notamment sous l’impulsion de l’Action Française de Charles Maurras. Hasard de l’histoire, les maurrassiens empruntèrent à Paul de Cassagnac, député bonapartiste jusqu’au-boutiste, l’expression « La Gueuse » pour désigner la République.
Ressusciter l’idée d’« union des droites » implique donc d’en mesurer la portée historique et politique. Il ne s’agit pas d’un concept anodin, mais bien de l’affirmation d’une volonté d’union de sensibilités extrêmement diverses face à un ennemi commun, un régime honni. Autour de quel programme (ou quelle détestation commune, ce qui serait plus précis en l’espèce) ? Avec quels hommes ? Tant de questions presque insolubles qui font du projet d’union des droites une hypothèse peu vraisemblable à l’heure où j’écris ces lignes. Auteur de La guerre à droite aura bien lieu – Le mouvement dextrogyre, Guillaume Bernard a bien tenté de tracer à grands traits ce que pourrait être l’union des droites au XXIème siècle : « L’unité de la droite ne viendra pas de la connivence des « chefs » mais de l’aspiration du peuple de droite à l’adoption d’une plateforme commune. Si les chefs ne suivent pas, la base n’aura pas d’autre solution que de se passer d’eux ».
Passons sur le fait que Guillaume Bernard se débarrasse un peu trop facilement des difficultés politiciennes, pour nous attarder sur le consensus politique qu’il entend construire. L’essayiste dégage cinq points, à ses yeux essentiels d’une vision politique de droite authentique : la défense de l’identité et du patrimoine hérité ; la restauration de l’autorité de l’Etat ; la promotion de la souveraineté nationale ; la «subsidiarité » censée garantir les libertés, notamment économiques ; et, le maintien d’une « conception traditionnelle » en matière de mœurs et de bioéthique. Ces principes pourraient-ils donc servir de programme commun d’une « union des droites » contemporaine ? Possible sur le fond. Au moins pour une partie de la sociologie de l’électorat de droite, plus engagée et généralement plus militante.
Mais n’y-a-t-il pas là aussi l’expression d’une forme d’idéal platonicien, que la réalité contredit le plus souvent ? Imagine-t-on le « peuple de droite », si l’on admet qu’il existe, se réunir spontanément autour d’une personnalité providentielle venue le guider vers la victoire ? Plus surréaliste encore, en créant ex-nihilo une plate-forme de démocratie directe et participative, totalement horizontale ?
Les difficultés pratiques sont réelles, sans compter que les principes ne sont pas un programme. Si le diable se cache dans les détails, cela n’est sûrement pas sans raison. Quid de la partie sur la souveraineté nationale, infiniment complexe ? Quid de la formule indiquant que le programme commun de la droite devrait défendre une « conception traditionnelle » en matière de mœurs et de bioéthique ? Il n’est pas difficile de percevoir les premières difficultés auxquelles feraient face les promoteurs actuels de l’union des droites, si d’aventure ils cherchaient à bâtir un outil agglomérant les différents courants d’un camp dont l’identité politique commune de ses partisans se réduit parfois au fait qu’ils ne soient pas de gauche ! [...]
Une première option pourrait donc consister à privilégier l’émergence d’une droite plurielle à la romantique et nébuleuse union des droites. L’idée de droite plurielle pourrait servir à former des coalitions aptes à gouverner, ses membres s’accordant pour remplir un minimum d’objectifs le plus efficacement possible, sans s’étouffer et faire de trop grandes concessions. En somme, il s’agirait du retour de Richelieu, pour qui la politique était l’art de rendre possible ce qui est nécessaire.
Seconde option offerte à la droite dite « authentique », plus étonnante : se résoudre à rester dans l’opposition un bon moment, en l’envisageant de manière productive. Dans des sociétés connectées, surinformées, l’opinion peut jouer un rôle de moteur historique en influençant les décisions prises par le gouvernement et en aidant les communautés de pensée à s’organiser en lobbys. Il ne s’agit pas à proprement parler de « métapolitique », mais de para-politique. Vaste sujet…"
Michel Janva
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Flaubert et notre abrutissement climatique
par Nicolas Bonnal
Je ne les ouvre jamais mais depuis deux semaines les journaux en Espagne parlent très intelligemment de trois choses : la tyrannie de Poutine, qui n’en finira jamais (pauvre occident, que va-t-il faire, heureusement la bombe, heureusement l’OTAN, etc.) ; le changement climatique (il y a du vent et de la pluie, on est en mars…) et la grève féministe, qui permet de combattre enfin le nazisme masculin – on demande des budgets au gouvernement néocon local en ce sens.
Dans toutes ces histoires il ne s’agit que de racket.
On a évoqué le féminisme avec Nietzsche. On le relit :
« Il y a aujourd’hui, presque partout en Europe, une sensibilité et une irritabilité maladives pour la douleur et aussi une intempérance fâcheuse à se plaindre, une efféminisation qui voudrait se parer de religion et de fatras philosophique, pour se donner plus d’éclat — il y a un véritable culte de la douleur. »
Cette irritabilité se reflète-t-elle dans notre obsession pour les conditions météo ?
Sur le changement climatique je me demandais depuis combien de temps on s’abrutit ainsi ; car aucun classique ne nous emmerdait avec. Tout apparaît semble-t-il au milieu du dix-neuvième siècle : la guerre de Crimée crée la science météorologique, et Baudelaire se plaint de son ciel bas et lourd qui baisse comme un couvercle…
On connaît mon goût pour la cuisinière (une femme géniale, qui ne connaît ni Louis-Philippe, ni république, ni Badinguet) et la correspondance de Flaubert. Je recommande le début des années 1850, qui est prodigieux (voyez ses lettres à Victor Hugo). Sur une petite tempête météo voici ce qu’il écrit notre analyse littéraire de la femme moderne :
12 juillet 1853 – Tu auras appris par les journaux, sans doute, la soignée grêle qui est tombée sur Rouen et alentours samedi dernier.
Désastre général, récoltes manquées, tous les carreaux des bourgeois cassés ; il y en a ici pour une centaine de francs au moins, et les vitriers de Rouen ont de suite profité de l’occasion (on se les arrache, les vitriers) pour hausser leur marchandise de 30 p 100. Ô humanité ! C’était très drôle comme ça tombait, et ce qu’il y a eu de lamentations et de gueulades était fort aussi. Ç’a été une symphonie de jérémiades, pendant deux jours, à rendre sec comme un caillou le cœur le plus sensible ! On a cru à Rouen à la fin du monde (textuel). Il y a eu des scènes d’un grotesque démesuré, et l’autorité mêlée là-dedans !
M le préfet, etc. »
Oui, l’administration française avec ses préfets et notre inféodation a certainement joué dans cette formation du caractère geignard et assisté – plus de lois et de taxes, et d’amendes et de menaces, pour le féminisme et la lutte contre le racisme et pour le socialisme, et tout le reste…
Flaubert poursuit, coquin, comme James Kunstler ou Dimitri Orlov aujourd’hui :
« Ce n’est pas sans un certain plaisir que j’ai contemplé mes espaliers détruits, toutes mes fleurs hachées en morceaux, le potager sens dessus dessous.
En contemplant tous ces petits arrangements factices de l’homme que cinq minutes de la nature ont suffi pour bousculer, j’admirais le vrai ordre se rétablissant dans le faux ordre. Ces choses tourmentées par nous, arbres taillés, fleurs qui poussent où elles ne veulent (pas), légumes d’autres pays, ont eu dans cette rebuffade atmosphérique une sorte de revanche… »
Et il est content (Philippe Muray était euphorique au moment de la tempête du siècle en l’an 2000) :
« Ah ! ah ! cette nature sur le dos de laquelle on monte et qu’on exploite si impitoyablement, qu’on enlaidit avec tant d’aplomb, que l’on méprise par de si beaux discours, à quelles fantaisies peu utilitaires elle s’abandonne quand la tentation lui en prend ! Cela est bon. On croit un peu trop généralement que le soleil n’a d’autre but ici−bas que de faire pousser les choux.
Il faut replacer de temps à autres le bon Dieu sur son piédestal. Aussi se charge−t−il de nous le rappeler en nous envoyant par−ci par−là quelque peste, choléra, bouleversement inattendu et autres manifestations de la Règle, à savoir le Mal − contingent qui n’est peut−être pas le Bien − nécessaire, mais qui est l’être enfin : chose que les – hommes voués au néant comprennent peu. »
Et Flaubert un peu plus loin souligne ce qui accompagne cette jérémiade climatique, savoir le règne des machines et la montée de notre stupidité :
14 août 1853 – « La cloche du paquebot du Havre sonne avec tant d’acharnement que je m’interromps. Quel boucan l’industrie cause dans le monde ! Comme la machine est une chose tapageuse ! à propos de l’industrie, as-tu réfléchi quelquefois à la quantité de professions bêtes qu’elle engendre et à la masse de stupidité qui, à la longue, doit en provenir ? Ce serait une effrayante statistique à faire ! »
Flaubert est un génie et prévoit donc les effets du taylorisme soixante-dix avant Charlot (un autre génie) :
« Qu’attendre d’une population comme celle de Manchester, qui passe sa vie à faire des épingles ? Et la confection d’une épingle exige cinq à six spécialités différentes ! Le travail se subdivisant, il se fait donc, à côté des machines, quantité d’hommes−machines. Quelle fonction que celle de placeur à un chemin de fer ! de metteur en bande dans une imprimerie ! etc., etc. Oui, l’humanité tourne au bête. Leconte a raison ; il nous a formulé cela d’une façon que je n’oublierai jamais. Les rêveurs du moyen âge étaient d’autres hommes que les actifs des temps modernes. »
Ici ce serait du Guénon, du Chesterton, du Bernanos : « Les rêveurs du moyen âge étaient d’autres hommes que les actifs des temps modernes. »
On comprend que pour fuir cette connerie il se soit voué au culte de l’art, quand il était encore possible (car comment faire connaître un Flaubert aujourd’hui s’il en existait un ???) :
« L’humanité nous hait, nous ne la servons pas et nous la haïssons, car elle nous blesse. Aimons-nous donc en l’art, comme les mystiques s’aiment en Dieu, et que tout pâlisse devant cet amour ! »
Enfin Flaubert avait compris que notre fin de l’histoire, comme je le dis toujours, durerait des siècles :
Je comprends depuis un an cette vieille croyance en la fin du monde que l’on avait au moyen âge, lors des époques sombres. Où se tourner pour trouver quelque chose de propre ? De quelque côté qu’on pose les pieds on marche sur la merde. Nous allons encore descendre longtemps dans cette latrine. »
Car qui pensait qu’après Hollande détesté, la multitude élirait son ministre de l’économie ?
Tout cela donne raison à sa cuisinière décidément :
« J’ai eu aujourd’hui un grand enseignement donné par ma cuisinière. Cette fille, qui a vingt-cinq ans et est Française, ne savait pas que Louis-Philippe n’était plus roi de France, qu’il y avait eu une république, etc. Tout cela ne l’intéresse pas (textuel). Et je me regarde comme un homme intelligent ! Mais je ne suis qu’un triple imbécile. C’est comme cette femme qu’il faut être. »
Sauf qu’aujourd’hui la brave fille serait abrutie par son smartphone et sa télé…
Sources
Nicolas Bonnal – Chroniques sur la fin de l’histoire
Flaubert – Correspondance, 1850-1854 (ebookslib.com)
Nietzsche – Par-delà le bien et le mal
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L'UE s'indigne de l'élimination des handicapés en Afrique mais ne voit pas que le même scandale existe en Europe
A l'occasion d'un débat sur les "homicides par compassion" en Ouganda (pratique illégale mais répandue qui consiste à éliminer les enfants handicapés), Marie-Christine Arnautu a tenu à rappeler aux parlementaires que plusieurs pays européens devraient également être dénoncés pour les pratiques qu'ils autorisent telles que l'euthanasie y compris des mineurs en Belgique ou aux Pays-Bas, ainsi que les dépistages prénataux comme c'est le cas en France...:
"Vous vous indignez à juste titre du sort réservé à de nombreux enfants handicapés en Ouganda, euthanasiés parce qu’ils sont considérés comme un poids pour la société. Ces actes profondément choquants, monstrueux sont révoltants. Et que vous le vouliez ou non, l’émotion qu’ils suscitent est un reste de l’éthique chrétienne que beaucoup ici rejettent. Malheureusement, comme souvent, les protestations qu’on entend dans cet hémicycle ne sauraient masquer l’hypocrisie de ce Parlement. C’est heureux que vous condamniez l’euthanasie des enfants en Ouganda, mais vous restez silencieux lorsque des gouvernements comme la Belgique et les Pays-Bas légalisent l’euthanasie y compris des enfants. Dans cette Union qui se gargarise tant des droits de l’homme, une société eugéniste émerge, une société qui admet qu’on puisse se débarrasser de ses anciens, mais aussi de ses handicapés via les dépistages prénataux. L’ex-conseiller de François Mitterrand, Attali, disait déjà en 1981 : “Dès qu’il dépasse 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. (…) L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures…”
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Fake News : et si la loi se retournait contre Emmanuel Macron ?
Loi ciblant les « fake news »… Ses éléments principaux ont fuité.
Le chroniqueur de Radio Sputnik, Edouard Chanot, en pointe les limites, malgré le consensus apparent.
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MARINE LE PEN APPELLE À VOTER POUR LE CANDIDAT LES RÉPUBLICAINS : ENFIN !
Marine Le Pen semble avoir enfin pris conscience de ses erreurs stratégiques et veut visiblement passer à la vitesse supérieure. Alors que les responsables de LR continuent une comédie qui ne trompe personne (surtout pas d’alliance, mais on laisse Thierry Mariani en parler quand même), elle vient de franchir un nouveau cap. Après avoir officiellement proposé une alliance à Laurent Wauquiez, après avoir opté pour le changement de nom du parti, elle vient de lancer un vrai pavé dans la mare. Elle appelle officiellement à voter pour le candidat LR. Certes c’est à une législative partielle, certes c’est à Mayotte.
Mais justement, la situation mahoraise pose de façon exacerbée toutes les questions auxquelles les deux droites vont devoir rapidement apporter des réponses fortes : immigration incontrôlée, droit du sol etc. Et la décision du gouvernement Macron de suspendre de facto le droit du sol pour la maternité de Mayotte valide la doctrine de la droite en ce domaine et montre que c’est faisable. Pour peu qu’on en ait le courage.
C’est pourquoi ce geste politique fera date.
« J’appelle tous les électeurs qui m’ont fait confiance à Mayotte à se reporter sur le candidat LR Mansour Kamardine. La situation est trop grave là-bas, il faut dépasser les étiquettes politiques. »
C’est un pas décisif et irréversible qui aura de multiples conséquences, d’abord chez Les Républicains. Cela va précipiter la recomposition, faire fuir les dernières brebis centristes, obliger Laurent Wauquiez à sortir de son ambiguïté, à « assumer » comme prétend le faire Virginie Calmels. S’il n’en sort pas, il continuera la descente aux enfers qu’il a commencée d’après les derniers sondages, et son parti continuera à se vider des deux côtés. on ne résiste pas longtemps à un double siphonnage.
Pour Marine Le Pen, c’est un coup de maître : elle assume – enfin!- une stratégie d’ouverture et d’alliance, elle va gagner en popularité auprès de l’électorat de droite. Certes, ce désistement et ce report ne doivent pas être systématiques et tenir compte de la personnalité et de la ligne du candidat. Mais en actionnant ce levier, elle va précisément peser sur la ligne et le profil des candidats LR, et c’est ce qu’il faut. S’ils veulent avoir un espoir d’être élu, il leur faudra être national-compatible. Le peuple de droite attend cela depuis des années… Dire que c’est Emmanuel Macron et Marine Le Pen qui vont obliger la droite à être enfin de droite ! Qui l’eût cru ?
Pour LR et FN, et pour la France, il n’y a de salut que dans une alliance intelligente, ou à défaut, un siphonnage.
Mais il n’est écrit nulle part que le siphonnage ne fonctionne que dans un sens. D’ailleurs, et malgré la prestation calamiteuse de Marine Le Pen et les doutes sur sa crédibilité, ce grand siphonnage a déjà commencé lors du second tour de la présidentielle, quand quatre millions d’électeurs de droite se sont ajoutés aux sept millions de voix qu’elle avait engrangées au premier tour. Ce n’est pas rien, et ce bloc de base est bien plus homogène et solide que les 66 % de M. Macron.
Marine Le Pen n’a certes pas comblé toutes ses lacunes, mais elle a compris quelques problèmes de tuyauterie. Ce n’est pas si mal.
http://www.bvoltaire.fr/marine-pen-appelle-a-voter-candidat-republicains-enfin/
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Fausses nouvelles ? Vraies menaces liberticides !
A l’heure ou Le Monde relaye le vœu de Youtube d’afficher prochainement des extraits de l’encyclopédie en ligne Wikipedia sur les pages promouvant certaines théories du complot, la traque aux fausses nouvelles est la nouvelle mission sacrée, la nouvelle croisade des bruxellois. Euractiv rapporte que dans ce cadre, « la Commission (européenne) présentera ses recommandations non contraignantes le 25 avril. Elle a mis en place un groupe d’experts l’année dernière en sélectionnant 39 chercheurs, représentants de plateformes technologiques, des médias, et des ONG pour élaborer un rapport en vue de la future stratégie » -un activisme inquiet des instances de l’UE et des macroniens en France dont nous nous étions fait l’écho dernièrement (voir ici et ici ). «Des lobbyistes de chez Google, Twitter et Facebook ont fait partie du groupe d’experts et souscrit au rapport » est-il encore précisé… ce qui n’est pas forcément fait pour nous rassurer. «Les plateformes devraient modifier leur politique publicitaire pour décourager la diffusion et l’amplification de la désinformation pour le profit , écrit le groupe d’experts dans un rapport publié le 12 mars (…). Les fake news sont une maladie contre laquelle l’Europe doit se vacciner, estime Mariya Gabriel, commissaire au numérique, qui vient de lancer une consultation publique sur la manière dont l’UE devrait réagir (…). Les plateformes ont de plus en plus le pouvoir de permettre – et potentiellement interférer avec – la libre circulation de l’information et cela s’accompagne de responsabilités accrues , peut-on lire dans le rapport (…). Pour l’instant, nous voulons essayer d’identifier le problème, de mettre en place certaines mesures, de contrôler la mise en œuvre de ces mesures. Puis, la Commission se réservera le droit d’aller plus loin , a déclaré (Mme Gabriel) lors d’une conférence de presse aux côtés de la présidente du groupe d’expert, Madeleine de Cock Buning, professeur de droit des médias à l’université d’Utrecht (…). Selon une autre source proche du dossier, Facebook a réalisé le problème trop tard aux États-Unis, mais il n’y a pas encore autant d’indignation publique en Europe qu’aux États-Unis après les élections américaines. »
Pourtant, comme le précise l’article paru le 13 mars sur le site du quotidien Les Echos, « pour l’instant, pas une recherche ne permet de certifier que la diffusion, parfois massive, de fake news a modifié une élection. Il y a une différence entre toucher des millions de personnes et les influencer. Des chercheurs de l‘université de Stanford ont étudié l’impact des fake news sur la présidentielle américaine. Ils estiment, même s’ils précisent que leurs recherches sont loin d’être complètes, qu’il n’est pas possible d’assurer que la diffusion des fausses infos a modifié le résultat final du vote. Même conclusion pour le procureur spécial Robert Mueller, chargé de l’enquête sur l’ingérence russe dans le scrutin. S’il reconnaît une réelle tentative de déstabilisation, pour lui, il n’y a pas de preuve d’un impact sur le résultat de l’élection. »
« Les effets des fake news sont semblables à ceux des médias. Les effets les plus massivement prouvés sont des effets de renforcement de la conviction. Nous sélectionnons les médias que nous lisons en fonction de nos affinités. Cela fonctionne de la même façon sur les réseaux sociaux, et une bonne partie des fake news se développent dans des communautés préalables, explique Arnaud Mercier, professeur à l‘Institut français de presse de l’université Paris 2-Assas. »
M. Mercier affirme encore qu’« il faut combattre ces marchands de doute qui gagnent de l’argent et de l’influence en diffusant de fausses infos. Les marchands de doute prospèrent sur les crédules. » « (Les fausses infos) sapent l’une des idées structurantes de la démocratie : la confiance. La confiance envers les élus, les journalistes, le savoir. » Dans l’absolu, Arnaud Mercier dit vrai mais n’oublions pas pour autant que le doute peut aussi être une vertu, un réflexe sain et que nos concitoyens peuvent légitimement l’exprimer vis-à-vis des élus, des possesseurs d’une carte de presse et autres détenteurs du savoir qui, souvent, n’hésitent pas à travestir, à mentir effrontément à des fins idéologiques et partisanes – la cérémonie des Bobards d’or en apporte chaque année quelques illustrations confondantes.
Comment s’étonner dans ces conditions, constate Bruno Gollnisch, que la confiance soit rompue? Ce qui ouvre effectivement la brèche au profit d’autres canaux d’informations sur la toile, à la diffusion d’idées, d’analyses, de révélations certes parfois odieuses, fantaisistes, délirantes, mensongères mais aussi à des vérités occultées car dérangeantes. Nous estimons nous que les Français sont suffisamment intelligents pour trier le bon grain de l’ivraie, se faire une opinion, sans être infantilisés par le législateur et le pouvoir politique, mais c’est peut-être justement ce qui fait peur à certains. Une des premières qualités d’internet, nous l’avons déjà dit, est que si le pire s’y étale, il a aussi permis la mise en lumière de faits cachés sous le boisseau, d’analyses alternatives, intelligentes et de qualité. Toutes choses qui ont obligé de facto, au moins à la marge, les grands médias dominants à l’image très dégradée, à ne plus pouvoir taire totalement certaines réalités.
Ce même article des Echos cité ici évoque la volonté énoncée par la majorité présidentielle de légiférer contre les fausses nouvelles et donne la parole à maître Anne Cousin, qui estime qu’il s’agit ici de « beaucoup de bruit pour pas grand-chose. » « Nous avons suffisamment de possibilités avec les textes actuels (notamment la loi de 1881 sur la presse, NDLR). Le problème, c’est qu’ils ne sont pas assez appliqués. » Et « la plupart des procédures échouent, car (le juge) ne peut se prononcer que s’il y a une évidence. Les affaires sont donc renvoyées sur le fond. »
Or, les députés LREM ont accepté mardi, relayant sans surprise l’annonce d’Emmanuel Macron sur ce sujet, le dépôt de deux propositions de loi contre les fausses nouvelles. Sont évoquées les obligations imposées aux plateformes numériques, simples transpositions des vœux de la Commission européenne que nous évoquions plus haut. Mais il s’agirait aussi, durant les périodes pré-électorale et électorale, qui sont très nombreuses et s’enchaînent comme chacun peut le constater à la lecture de notre calendrier républicain, de permettre à la justice, dans le cadre d’un référé, de faire cesser rapidement la diffusion de fausses informations.
Or, une fois n’est pas coutume, Katia Dubreuil , présidente du Syndicat de la magistrature (SM) interrogée par Les Echos, estime comme nous que « vouloir ériger en toutes matières le juge comme gardien du vrai et du faux est une erreur. En référé, le juge n’aura pas les moyens de dire si une information est vraie ou fausse . Qu’est-ce que la vérité ? ajoute Anne Cousin. Moi, je ne sais pas. Et ce n’est pas au juge de la déterminer. Le risque de créer des dispositions liberticides semble infiniment plus grand que l’opportunité d’améliorer les lois actuelles, estime ainsi l’avocat Benoit Huet. »
En effet : peut-on parler à coup sûr de fausses informations…ou d’informations considérées comme telles par le gouvernent en place, la caste médiatico-progressiste ? Car comme s’en inquiétait aussi Marine Le Pen, qui va décider de ce qui est une fake news et de ce qui n’en est pas une ?
Lesdites propositions de loi menacent directement et plus avant encore les espaces de respiration démocratique sur internet déjà visés par des lois iniques réprimant la liberté d’expression et d’opinion, de fdesouche à Egalité & Réconciliation, de Riposte Laïque au Salon beige. Le pouvoir entend aussi museler les médias qui ne sont pas dans l’escarcelle des grands groupes financiers et/ou dans l’orbite atlanto-européiste. Chacun l’aura compris, le succès rencontré auprès des Français par les canaux d’information en provenance du Grand Satan Russe (RT et Sputnik pour les nommer), dérange en haut lieu. Il est annoncé que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) se réserve le droit d’empêcher la réception par nos compatriotes de services de télévision contrôlés « par un Etat étranger ou sous l’influence de cet Etat», susceptible de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou participent à une entreprise de déstabilisation de ses institutions.
Formulation suffisamment subjective et floue pour frapper tout media rétif à a la catéchèse de ce Système antinational installé à la tête de l’Etat depuis des décennies. Ce personnel politique qui se dresse ici sur ses ergots en invoquant nos intérêts nationaux fondamentaux est celui qui, par pusillanimité ou adhésion consciente au parti de l’étranger, brade notre souveraineté nationale, ouvre nos frontières à tous les mauvais vents, organise l’immigration de peuplement… et qui parle au nom de la France au sein de notre démocratie confisquée.
https://gollnisch.com/2018/03/16/fausses-nouvelles-vraies-menaces-liberticides/
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La France se défait [3]
L'impact destructeur de l'invasion migratoire ne toucherait pas aussi durement la France et de façon apparemment aussi irrémédiable, si notre peuple ne s'était pas d'abord lui-même abandonné aux délices de l'auto-dérision ou de l'autodénigrement, à l'oubli, voire au mépris, de ses racines et de ses traditions, et en définitive à l'effacement de sa culture des mémoires populaires et, plus encore, des cerveaux de ses élites ou en tenant lieu.
Tout concourt à cet abaissement de la culture nationale : l'éclatement des familles par qui, depuis plusieurs décennies, la transmission intergénérationnelle ne se fait plus ou se fait mal ; la crise de l'enseignement où les savoirs fondamentaux ne sont plus convenablement dispensés, notamment en matière de langue, d'histoire, de lettres, de culture générale, crise qui a abaissé considérablement le niveau des élèves mais aussi celui des professeurs, conduisant à une spirale de l'ignorance ; l'emprise délétère des médias, soit comme dispensateurs de propagande politique, sous forme douce mais remarquablement efficace, soit comme fournisseurs de programmes médiocres ou tout simplement vulgaires, systématiques dénigreurs de tout ce qui est national ; médias dont le président de la République a dit qu'ils sont « une honte » mais qui eux-mêmes sont en passe d'être supplantés par l'addiction - pis encore - d'une part non négligeable de la population française - surtout la plus jeune - aux réseaux sociaux, règne du narcissisme naïf ou psychotique, de l'image, comme quasi unique moyen de connaissance, et de la formule-cliché plutôt que de la lecture et de la réflexion. Etc. L'ensemble converge pour construire une anticulture de pacotille, posnationale ou antinationale, sur fond d'ignorance. Faut-il s'étonner que la France ne compte plus actuellement de grands écrivains ? Pas plus que de véritables grands peintres ou grands musiciens ?
S'installent simultanément des sous-cultures de substitution venues d'ailleurs. Régis Debray considère que gallo-romains depuis quelques vingt siècles nous sommes en train de devenir, culturellement, socialement, politiquement, gallo-américains. Tandis que des cités sourd une sous-culture islamisée, orientalisée dont la contagion s'étend... L'une et l'autre sous-cultures pouvant d'ailleurs parfaitement coexister ou se métisser ...
Existe-t-il seulement une culture française ? On se souvient qu'Emmanuel Macron était allé jusqu'à en nier l'existence au cours de la campagne présidentielle. Que voulait-il dire ? S'il s'agissait de rappeler qu'aucune culture n'est imperméable aux autres, ne vit en autarcie, que la nôtre les avait presque toutes connues et pratiquées, la formulation n'était que malheureuse. Macron oubliait toutefois que les interactions culturelles ne se font pas sans « appropriation ». Lorsque, à la suite de Guillén de Castro, Corneille compose Le Cid, il n'écrit pas une pièce espagnole mais une tragédie d'esprit, de forme, de goût, absolument français, de même lorsque Molière s'inspire de Tirso de Molina pour son Dom Juan. Comme Il convitato di pietra sera italien, le Don Juan de Pouchkine sera russe ... S'il existe une culture européenne, voire au-delà, elle ne s'exprime qu'à travers les prismes, les langues, les génies nationaux. Et la culture française devrait se souvenir qu'elle fut longtemps la culture de l'élite européenne tout entière. La seule à avoir tenu un tel rôle.
Oublieuse mémoire ! Encouragée à cette forme d'apostasie par l'idéologie multiculturaliste, diversitaire et mondialiste en vogue en Europe de l'Ouest, par l'incorporation au politique d'un humanitarisme universaliste débilitant, par nos abandons de souveraineté, par un européisme contre-productif, par l'abaissement de notre puissance de jadis dont le sentiment incline à l'abandon et à la soumission, enfin, par la présence dissolvante sur notre sol d'un trop grand nombre d'étrangers. Étrangers au sens le plus radical.
Éric Zemmour a parlé de « suicide français ». La France se défait, en réalité, de bien des manières et sous l'action d'un faisceau de facteurs concordants.
Pour en comprendre la cause profonde, le primum movens, sans-doute faut-il remonter là encore, comme Patrick Buisson le fait, à cette rupture radicale de la France avec elle-même que fut la Révolution française. Rupture imposée par une oligarchie, responsable d’un populicide, de la Terreur et de la guerre. Enfin par la décapitation du Roi en qui la nation s'incarnait depuis huit ou dix siècles. Le président Macron a exprimé cette réalité, en pointant « l'incomplétude de la démocratie » et le « manque de roi ».
La France d'aujourd'hui se résume ainsi dans le vers de Guillaume Apollinaire, tiré d'Alcools*, que Jean-François Mattéi aimait à citer dans nos soirées du 21 janvier en Provence, auxquelles il a si souvent participé. La France d'aujourd'hui, c'est « Soleil cou coupé ».
* Zone, Alcools, 1913
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En deux mots, réflexion sur l'actualité
A lire ...
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Le quotidien communiste La Marseillaise sous perfusion
De Francis Bergeron dans Présent :
"La Marseillaise est un quotidien communiste de la région marseillaise, comme son nom l’indique. Ce journal n’a plus de lecteurs depuis longtemps. Il traîne une dette de sept millions d’euros. Mais il emploie pourtant encore 85 salariés, dix fois plus que Présent, logés dans un immeuble du centre-ville, aujourd’hui d’aspect assez délabré, mais à une adresse plutôt flatteuse, tout près de la Canebière et du Vieux-Port. Comment est-ce possible ?
Le quotidien communiste régional survit grâce aux collectivités de la région encore tenues par le PC, qui lui apportent régulièrement leur marché publicitaire.
Par ailleurs, le journal a bénéficié d’un prêt de 458 000 euros du Fonds de développement économique et social, perçu en 2016, mais qu’il ne remboursera probablement jamais.
Et chaque fois que le journal est menacé d’une liquidation, artistes, sportifs et politiciens locaux montent au créneau, au nom de la pluralité d’opinion. Uniquement des politiciens communistes ou d’extrême gauche ? Ne croyez pas cela. Vous trouvez parmi les soutiens de La Marseillaise, le maire, Jean-Claude Gaudin, son dauphin, Renaud Muselier, les dirigeants de l’Olympique de Marseille, etc.
[...] Il n’empêche que, acculé à la liquidation, après plusieurs redressements judiciaires successifs, le quotidien vient encore d’obtenir la semaine dernière un avis favorable pour une poursuite de son activité, au moins jusqu’au 28 mai. Ce sursis, La Marseillaise le doit cette fois en grande partie à… Nice Matin, le quotidien régional a en effet pris une participation à hauteur de 25% du capital de La Marseillaise, sachant en outre que le promoteur immobilier, la société Quartus, qui a repris le crédit-bail de La Marseillaise, moyennant un apport d’argent frais à hauteur de 300 000 euros, est lié à Nice Matin. Pourtant Nice Matin, détenu pour partie par une coopérative de salariés, et par un groupe de presse belge n’est pas spécialement en bonne santé, étant lui-même en redressement judiciaire depuis mai 2014.
Par ailleurs une société de service, que l’on dit peu éloignée du Parti communiste, le groupe Media, spécialisé dans la communication des municipalités, et implanté à Marseille et Saint-Denis, a mis 700 000 euros dans le pot. [...]"
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Mémoires : Jean-Marie Le Pen, un destin français, première partie